Du terroir au territoire
Une approche environnementale de la notion de frontière à travers l’étude des sites préhispaniques de la région de Zacapu (Mexique) au Postclassique (xiiième – xvème siècle apr. J.-C.)
From Land Use to Territory. An Environmental Approach to the Notion of Border through the Study of Prehispanic Sites in the Zacapu Region (Mexico) during the Postclassic Period (13th-15th c. AD)
Résumés
Au milieu du xiiie siècle de notre ère, un nouveau groupe humain colonise l’ouest du bassin de Zacapu, dans le nord du Michoacán actuel. Il y édifie des sites à caractère urbain d’une densité inédite pour la région qui peuvent accueillir plusieurs milliers d’habitants. Dans cette région déjà occupée, leur construction et leur développement en seulement deux siècles (ces sites sont abandonné au début du xve siècle apr. J.-C.) provoquent une pression démographique importante et poussent à discuter de l’organisation territoriale locale. Un remodelage qui semble notamment influencé par l’appropriation par les nouveaux arrivants de l’environnement et de ses ressources. Il semble qu’on trouve des échos de ce phénomène dans l’histoire mythique de la création du Royaume tarasque telle qu’elle est contée par les anciens de l’élite de cette civilisation au xvie siècle. C’est à travers une approche combinant archéologie spatiale classique et géoarchéologie que l’on tente d’identifier les modalités de ce changement pour comprendre dans quelle mesure il a pu générer des frontières (physiques et culturelles) ou des alliances.
In the midst of the 13th century, a migrating human group colonised a new land west of the Zacapu basin in northern Michoacán. These newcomers constructed nearly urban sites which densities was unlike anything seen before, able to accommodate thousands of inhabitants. In this region where other people already dwelt, their installation and development in a couple of centuries (these sites were deserted at the beginning of the 15th century) induced a dramatic demographic pressure and led to a new definition of the territorial organization. A transformation that seems notably influenced by the appropriation of the environment and its resources by the newcomers. This phenomenon reflects the mythical history of the creation of the tarascan Kingdom like told by the ancients of the hierarchy of this civilisation in the 16th century. Through an approach combining classical archaeology and geoarchaeology, we intent to identify the modalities of this change in order to understand in what way does it create boundaries (physical or cultural) or alliances.
Entrées d’index
Mots-clés : territorialité, occident du Mexique, pédologie, subsistance
Keywords : occident of Mexico, pedology, subsistence, territoriality
Texte intégral
Introduction
1La notion de frontière peut être sujette à de nombreuses acceptions qu’il est bien souvent difficile de mettre en lumière à l’aune des données archéologiques. Nous proposons ici d’explorer le sujet à travers la question de l’acquisition des ressources vivrières. Nous partons du postulat qu’un établissement humain dont l’économie est basée sur l’agriculture dépend nécessairement d’une aire géographique exploitée pour subvenir aux besoins. Cependant, dès lors que cet espace est convoité par plusieurs groupes, il y a conflit d’intérêts. Nous pensons que des caractéristiques bien particulières – pédologiques, hydrologiques, lithologiques, climatiques… – confèrent souvent à l’espace convoité une valeur économique importante qu’un groupe ne cèdera donc pas facilement à un autre. Ce terroir fait alors l’objet d’un partage ou au contraire, d’une compétition.
2Le bassin Zacapu, localisé au nord de l’actuel état mexicain du Michoacán, constitue un exemple préhispanique de ces dynamiques économiques. Au milieu du xiiie siècle un groupe humain s’installe dans cette région déjà occupée (Michelet, 2005). L’implantation des nouveaux arrivants provoque une brusque pression démographique. Ils s’approprient en conséquence des ressources dans des espaces jusqu’alors exploités par les groupes autochtones, laissant apparaître des zones de conflits d’intérêts. Nous pensons que des territoires et des frontières sont alors créés ou remodelés. À travers une approche combinant archéologie et sciences de l’environnement, nous cherchons donc à identifier et caractériser l’emprise géographique des sites – anciens et nouveaux – afin de comprendre dans la diachronie l’impact de cette intrusion culturelle pour la région de Zacapu. Il conviendra d’abord de revenir sur les changements qu’induisent l’arrivée de cette population. Elle présente notamment des caractéristiques qui deviendront – plus d’un siècle plus tard – propres à la civilisation tarasque. Nous présenterons ensuite notre étude de cas qui se limite pour l’heure à l’agriculture du maïs comme denrée de subsistance1. Nous discuterons finalement de la notion de frontière pour la région de Zacapu.
Brève histoire de la redécouverte des Tarasques
3Au milieu du xve siècle de notre ère, deux puissantes civilisations se partagent un monde encore inconnu des Européens qui s’étend des plages du Veracruz à la côte Pacifique. La première, contrôlant l’est, a été rendue célèbre par sa tragique destruction par les conquistadors espagnols en 1521. Il s’agit de l’empire aztèque. La seconde, à l’ouest, est le royaume tarasque (figure 1). Les deux civilisations sont des rivales héréditaires comme le soulignent à maintes reprises les Aztèques dans les codex où ils relatent leur histoire. Les Tarasques quant à eux n’écrivent pas. C’est certainement en partie pour cette raison qu’ils sont sortis de la plupart des mémoires et ont été longtemps délaissés par la recherche. Ainsi après quelques balbutiements dans les investigations au xixe siècle, ce n’est qu’au cours du xxe que la civilisation tarasque sort de l’oubli et seulement à partir des années 1970 qu’une archéologie rigoureuse s’atèle à sa redécouverte (Michelet, 1992).
4Malgré la rareté des sources écrites, un texte colonial majeur est parvenu jusqu’à nous, la Relación de Michoacán (Le Clezio, 1984). Il s’agit d’un ensemble de témoignages recueillis vers 1540 par le frère franciscain Jerónimo de Alcalá auprès des doyens de l’ancienne élite tarasque. Ces derniers contèrent à Alcalá l’histoire mythique de leurs ancêtres, les guerriers nomades Uacúsecha, qui quittèrent leurs plaines natales pour migrer vers le sud en des temps anciens. Au cours de leur voyage, ils s’établirent d’abord non loin des rives du lac de Zacapu, au nord de l’actuel état du Michoacán, où ils constituèrent des alliances avec des populations locales parlant des langues voisines de la leur. Pourtant les relations se dégradèrent et des conflits les poussèrent à poursuivre leur chemin. Ils choisirent finalement de s’installer sur les rives du lac de Pátzcuaro, à une trentaine de kilomètres au sud-est de Zacapu et ainsi, d’après la légende, fondèrent l’État tarasque au milieu du xive siècle de notre ère.
Le bassin de Zacapu du début de notre ère à l’arrivée des Uacúsecha historiques
5Au début des années 1980, une équipe archéologique française s’appuie sur les indications de la Relación de Michoacán pour entamer des prospections dans la région de Zacapu (figure 2) afin d’y chercher les origines de la civilisation tarasque (Michelet, 1992). Le lac de Zacapu a disparu à la suite de travaux de drainage vers 1900 mais reste la plaine lacustre qui s’étend sur quelques 250 km² à environ 1980 m d’altitude. Elle est fermée au sud par les reliefs de la sierra tarasca2, à l’est par les montagnes qui la séparent du bassin du lac de Cuitzeo et au nord par les vallées qui alimentent le rio Lerma. Enfin à l’ouest, une superposition de coulées de lave datées de l’Holocène constitue ce qui est appelé localement les malpaís – les mauvais pays. Ils sont caractérisés par une pédogénèse peu développée. La végétation y est par conséquent peu développée, voire absente, selon l’ancienneté de la coulée.
6L’entreprise archéologique s’averra fructueuse puisqu’entre 1983 et 1989 près de 400 sites ont été découverts entre le bassin lacustre et le fleuve Lerma. Au-delà des prémices de la culture tarasque, ce sont deux millénaires d’installations humaines dans le bassin de Zacapu qui ont été mis au jour, du Ier siècle avant notre ère au xve siècle de notre ère3.
7D’une occupation modérée au Préclassique (100 av. J.-C. – 100 apr. J.-C.) à proximité des zones marécageuses à l’ouest du lac, la région connait par la suite un essor rapide et des établissements apparaissent sur les rives puis dans les reliefs occidentaux et les vallées septentrionales (Arnauld et Faugère, 1998). Dans l’ensemble de la Mésoamérique cette période appelée Classique s’étend approximativement du iie siècle au début du xe. Un optimum climatique permet alors aux agriculteurs sédentaires de coloniser des terres septentrionales exploitées jusqu’alors par des groupes nomades (Braniff, 2000) (figure 3). Ce phénomène est caractérisé par le développement de grands établissements septentrionaux comme La Quemada (Zacatecas) (Nelson, 1997) ou, plus proche de Zacapu, ceux du Cerro Barajas (Guanajuato) au bord du fleuve Lerma (Pereira et al., 2005).
8Toutefois, la fin du Classique – ou Épiclassique (environ 850 – 900 apr. J.‑C.) – et le début du Postclassique – ou Postclassique ancien (900 – 1250 apr. J.‑C.) – sont des périodes encore mal comprises. Il semble que la frontière nord de Mésoamérique se contracte vers le sud dès le début du xe siècle, entraînant des vagues de migrations de populations d’agriculteurs (Braniff, 2000) (figure 3). C’est probablement de ce phénomène que découlent les légendes fondatrices sur la base desquelles les civilisations postclassiques légitimeront par la suite leur hégémonie. Il en va ainsi de l’origine chichimèque des Toltèques, de la venue des premiers Aztèques, guerriers-nomades, depuis la mythique Aztlan vers le bassin de Mexico ou des pérégrinations des Uacúsecha.
9À Zacapu, une réalité historique se cache pourtant derrière la légende. L’archéologie a en effet pu mettre en évidence la création vers 1250 apr. J.-C. de véritables cités, très denses, pouvant accueillir plusieurs milliers d’habitants (figure 4b). Cette organisation urbaine, trahissant un nouveau type de hiérarchisation sociale, reste inédite dans la région (Michelet et al., 2005). En bousculant les dynamiques économiques locales, elle marque la transition vers le Postclassique récent (1250 – 1450 apr. J.-C.). Ces « villes » découlent probablement d’une intrusion de population. Certaines de leurs caractéristiques sont d’origine septentrionale et d’autres deviendront typiques des établissements tarasques du xive et du xve siècle à Pátzcuaro (voir infra). Plus d’un siècle avant l’émergence de l’État tarasque, ces indices laissent supposer que ces établissements sont l’œuvre de « Uacúsecha historiques », bien loin des nomades décrits dans la Relación de Michoacán.
Le tournant de 1250 : les sites Uacúsecha4 et les changements du Postclassique récent
10Au-delà de leur densité, les sites qui apparaissent au milieu du xiiie siècle apportent un certain nombre de changements. Ainsi, leur organisation urbaine en maisons individuelles tranche avec la norme Classique du groupe de maisons agencées autour d’un patio (Michelet et al., 2005) (figure 5a et 5b). Des structures de stockage font également leur apparition aux abords des maisons, reflétant un besoin qui ne semblait pas ou moins présent auparavant (Michelet et Forest, 2012), et des édifices quadrangulaires (70 à 270 m²) sont construits en bordure des zones civico-cérémonielles (Michelet et al., 2005 ; Forest, 2014). Ceux-ci sont associés aux « grandes maisons » de réunion mentionnées dans la Relación de Michoacán.
11Des changements se font aussi sentir au niveau idéel. De fait, les espaces cultuels, bien que sur le modèle pan-mésoaméricain de la pyramide associée à une place, sont différents des exemples locaux connus auparavant. Les bases pyramidales de plan carré jusqu’au Postclassique ancien deviennent rectangulaires sur les sites Uacúsecha. Parallèlement, plusieurs changements sont notables dans le traitement des défunts. Les pratiques funéraires se distinguent de celles de l’époque Classique (Puaux 1989, Pereira 1999).
12Enfin, la culture matérielle connait elle aussi des transformations. On note ainsi des modifications dans les formes et techniques céramiques (pâtes, modelage…) mais le plus marquant est le changement de décors qui deviennent polychromes alors que la norme était à l’incision pendant les siècles précédents (Michelet, 2013 ; Jadot, même ouvrage). Par ailleurs, la production de lames prismatiques, réalisées en obsidienne et obtenues par pression, fait alors son apparition localement, tranchant avec la période précédente, durant laquelle ces éléments étaient presque exclusivement importés et les débitages réalisés à la percussion directe (Darras, 1998).
La pression démographique face au besoin en ressources
13Les estimations démographiques avant et après 1250 apr. J.-C. sont en cours de définition. Toutefois, l’importance modérée de la vingtaine de sites connus avant – aucun jusqu’alors ne présente plus de 100 habitations – laisse supposer que l’arrivée des Uacúsecha provoque une forte pression démographique qui induit la recherche d’espaces exploitables par les nouveaux arrivants, et semble-t-il, la compétition pour leur appropriation. Ailleurs en Mésoamérique, des schémas similaires sont connus et débattus. Pour William Sanders (Sanders et Price, 1968 ; Sanders et al., 1979), l’acquisition et la compétition autour des ressources agricoles constitue un moteur fondamental dans le développement de l’État, notamment aztèque, et ainsi de territoires contrôlés et bornés. De même, il a été proposé que l’émergence de l’État tarasque dans le bassin de Pátzcuaro à partir du milieu du xive siècle soit due à une transgression lacustre exacerbant les tensions autour de l’exploitation agricole (Pollard, 1980).
14Comme nous l’avons présenté, les cités Uacúsecha pouvaient accueillir plusieurs milliers de personnes. Les estimations sont pour l’instant fondées sur le nombre d’unités d’habitation en admettant que chacune pouvait loger cinq à six personnes5. Avec près d’un milliers de maisons, le site de Malpaís Prieto (Mich.31) comptait au maximum de sa capacité près de 5000 habitants et celui d’El Infiernillo (Mich.38) plus de 5000 (Michelet et Forest, 2012). Leur courte durée d’occupation (1250 – 1450 apr. J.-C.) suggère qu’ils étaient contemporains et appuie l’hypothèse d’une poussée démographique. De plus, l’habitat sur malpaís présente de nombreuses contraintes pour la subsistance ayant sans doute généré, si ce n’est des conflits, au moins des tensions.
Le difficile environnement des malpaís
15La pédogénèse des coulées de lave les plus jeunes est encore peu développée et elles présentent donc des sols superficiels (30-40 cm d’épaisseur voire moins) peu adaptés à la culture d’une plante comme le maïs qui demande plutôt une bonne profondeur (supérieure à 30 cm) pour le développement des racines (Tardieu et Manichon, 1986). De plus, les roches volcaniques ignées qui constituent le substrat des malpaís sont perméables et laissent assez peu de réserves en eau aux sols. Ainsi, les ressources hydriques pérennes sont très limitées à l’ouest du lac, lequel est par conséquent le premier réservoir régional. Les sites Mich. 23, Mich. 38 et Mich. 95-96 sont ainsi implantés sur les sols peu productifs des malpaís les plus récents, les contraignants à rechercher aux alentours des zones propices à la mise en culture. Mich. 31 se situe à l’extrémité d’une coulée de lave très probablement historique (Siebe et al., 2014) où les sols sont inexistants. L’édification du site s’est faite au prix d’importantes opérations de terrassements et d’apports de sédiments exogènes. Cependant, la densité de l’habitat et l’absence d’aménagement agricole dans l’établissement même semblent exclure la possibilité d’une mise en culture intra-site bien que cela soit souvent le cas ailleurs dans la région, ou dans l’ensemble de la Mésoamérique (Whitmore et Turner, 2001). Devant ces difficultés, les populations Uacúsecha ont dû mettre en place des solutions que l’on s’efforce de comprendre.
Agriculture traditionnelle, subsistance et adaptation locale : l’exemple de Malpaís Prieto
16À ce jour, les seuls espaces où l’agriculture postclassique est certifiée sont les terrasses identifiées. Suivant un type pan-mésoaméricain, elles sont constituées d’un simple empierrement linéaire perpendiculaire au sens de la pente et permettent de maîtriser – de manière rudimentaire – l’érosion et l’humidité du sol (Donkin, 1979). On en retrouve les réseaux souvent très détériorés autour des sites (Migeon, 1990 ; Faugère, 1996). Toutefois, une récente étude (Dorison, 2013) a permis de mettre en évidence les limites de la seule mise en culture de ces réseaux pour le site de Mich. 31. En effet, l’ethnohistoire a pu montrer que 60 à 80 % de l’alimentation était composée de maïs au Postclassique récent dans les bassins de Mexico ou Pátzcuaro (Pollard, 1982). Sur cette base, nous avons mis en place une simulation des possibilités de production de maïs en fonction des zones où la pédologie permet la culture autour de Mich.31. Nous avons ensuite confronté les résultats aux estimations démographiques6.
17Comme nous l’avons mentionné, le site de Mich. 31 devait abriter environ 5000 personnes. Sur la base des données ethnohistoriques (Pollard, 1982 ; Sheets, 2002), nous avons estimé la consommation moyenne à environ 600 g de maïs par jour et par personne, soit quelques 3 tonnes quotidiennement pour subvenir aux besoins du site. Les terres devaient être cultivées selon les mêmes systèmes que ceux employés par les Tarasques du xvie siècle (Pollard, 1982) et encore aujourd’hui par leurs héritiers dans les communautés montagnardes du Michoacán (Caballero, 1985). C’est-à-dire, un semis direct au bâton à fouir dans un système de temporal7 accordé avec le régime des pluies. Système qui ne permet qu’une récolte par an et nécessite une rotation biennale minimum à l’exception des zones d’agriculture intensive (Whitmore et Turner, 2001). Ainsi, avec une approximation de 2 à 4 épis de maïs au mètre carré pour environ 100 g de matière sèche par épi, on estime la surface nécessaire pour nourrir le site de Mich.31 entre 280 et 560 ha (voir Dorison, 2013). Au minimum le double si l’on prend en compte une mise en jachère. Parallèlement, dans le rayon restreint de l’investigation de deux kilomètres, une étude pédologique nous a permis de montrer que seuls 700 ha étaient réellement exploitables (figure 6). Les malpaís, les pentes trop abruptes et certains sols ne sont pas adaptés à l’agriculture et ont par conséquent été exclus du modèle. Il semble impossible que la population ait pu subvenir à ses besoins sinon au prix d’efforts difficilement concevables. Il est plus raisonnable de penser que d’autres espaces, plus éloignés, aient été mis à profit ou que des stratégies d’exploitation des ressources plus diversifiées aient existé (différents cultigènes, pêche, chasse, échanges, tributs…).
18Ainsi, malgré des sols d’origine volcanique proches et de bonne qualité (Bardintzeff, 2002), les limites du système ont dû conduire à la recherche d’espaces pour établir une agriculture plus intensive. C’est vers les rives de l’ancien lac que se sont probablement tournés les Uacúsecha de Malpaís Prieto mais aussi très certainement ceux de Las Milpillas (Mich.95-96). Nous pensons que c’est notamment cette nécessité de trouver de nouveaux espaces à cultiver qui induit le remodelage de l’organisation territoriale régionale.
Uacúsecha et autochtones : du partage à la frontière ou de la frontière au partage ?
19Le grand nombre d’habitants des sites Uacúsecha implique une demande en ressources très importante. Elle conduit à l’implantation agricole dans des zones qui parfois vont entraîner une concurrence entre les sites.
L’ancien lac de Zacapu, une zone stratégique
20Le lac est la première source d’eau pérenne de la région et ses rives sont aussi les seuls espaces pouvant être cultivés intensément. Les sols y sont riches en matières organiques décomposées issues de l’activité biologique du lac, notamment dans les nombreuses zones marécageuses. L’investissement humain pour les mettre en culture est plus important que dans le cas d’un semis direct mais permet des récoltes pluriannuelles sans rotation (Whitmore et Turner, 2001). Des champs surélevés type chinampas8 ont pu être mis en place comme le laisse supposer leur utilisation encore aujourd’hui dans l’appendice vestigiale du lac au nord de l’agglomération de Zacapu. Toutefois, ce type d’aménagement est difficilement identifiable du point de vue archéologique.
21En revanche, les sites implantés sur les rives du lac sont localisables. Les plus importants sont connus et prouvent une occupation de ces zones avant l’arrivée des Uacúsecha au Postclassique ancien et à l’Épiclassique (voir figure 4a). La reprise des prospections pédestres systématiques dans la zone en 2012 et par images satellites en 2014 a permis de localiser des établissements modestes. Ils semblent conforter l’idée, si ce n’est d’une véritable occupation, au moins d’activités humaines sur les rives.
22Les nouveaux arrivants semblent ensuite s’approprier ces espaces. D’après leur morphologie et le matériel, les établissements d’El Caracol (Mich. 68), La Centeña (Mich.410), et El Observatorio (Mich. 31Norte) (voir figure 4b) sont contemporains et habités par des membres du même groupe que ceux de Mich. 31. Les deux premiers se situent de part et d’autre d’un défilé qui constitue le passage naturel entre le bassin lacustre et le site de Malpaís Prieto. El Observatorio, isolé sur une éminence, offre un excellent point de vue sur l’ancien lac. L’implantation de ces sites en travers de cette voie de communication semble mettre en avant l’importance de son contrôle pour les Uacúsecha. Doit-on voir ici la régulation du passage ? La protection d’un terroir ? Une frontière entre les populations ? Ou au contraire une manière de faciliter les échanges ? La suite des recherches devrait permettre d’éclairer ces questions. La même problématique se pose pour le site de Las Milpillas (Mich.95-96), lequel est limité au nord comme au sud par des malpaís impropres à l’agriculture. Aussi les rives du lac à l’est devaient-elles constituer un attrait probable pour ses habitants. Cependant, la question de la territorialité ne se limite pas aux relations entre nouveaux arrivants et autochtones.
Les établissements Uacusécha entre eux : alliance ou compétition ?
23Nous nous concentrerons ici sur les trois sites Uacúsecha septentrionaux9, Malpaís Prieto (Mich.31), El Infiernillo (Mich.38) et Las Milpillas (Mich.95-96) qui se situent à moins de 4 km les uns des autres (figure 4b). Ainsi, ce sont environ 10 000 à 15 000 habitants qu’il s’agissait – en théorie – de nourrir. En reprenant les estimations relatives à la subsistance mentionnées plus haut, c’est plus de 6000 ha qui devaient nécessairement être mis en culture. Très vite, les grands établissements ont donc dû entrer en concurrence pour l’appropriation des terres à proximité. En traçant de simples rayons de 2 km (moins de 4000 ha) et 5 km (environ 12 500 ha)10 autour des trois sites, on peut mettre en exergue les zones où il y a très certainement eu conflits d’intérêts (figure 7). Qui plus est, l’adéquation des sols avec l’agriculture n’a été esquissée qu’autour de Malpaís Prieto alors que c’est une contrainte primordiale pour l’élection des terres cultivées.
24Il est donc certain qu’une forme de territorialité a été mise en place. Mich.31 ne pouvait pas étendre ses champs vers l’ouest car il entrait en compétition avec Mich.38. Lui-même était limité au sud-est par Mich.95-96. Ainsi, Mich.31 se voyait contraint de coloniser plutôt les terres des plaines septentrionales et celles orientales des rives du lac, au risque de rentrer là aussi en conflit d’intérêt avec les sites autochtones. Mich.38 quant à lui était tourné vers le nord et l’ouest. Enfin, bien que son organisation moins condensée lui permette de cultiver à l’intérieur du site, Mich.95-96 a très probablement convoité des terres à l’est, au bord du lac. La nature des relations entre ces trois sites est encore difficile à comprendre. Ces zones de concurrences ont pu constituer des frontières territoriales entre eux. Toutefois, les grandes similarités qu’ils présentent tant dans leur culture matérielle que dans leur morphologie laissent supposer une certaine parenté entre ces établissements. Il est ainsi possible que des alliances aient été mises en place. Ces trois sites répondaient peut-être d’une même autorité ou formaient une confédération. Certains points, comme en particulier la chronologie des occupations, restent pourtant à affiner. Nous pouvons ainsi envisager la possibilité qu’un site ait pu prendre le pas sur les autres pendant une période, et concentrer alors une importante population, avant qu’un autre ne prenne le dessus ultérieurement. La courte durée de leur existence (200 ans au maximum) ainsi que l’investissement humain et temporel pour niveler les malpaís et édifier les établissements invite néanmoins à s’interroger sur cette possibilité.
État des lieux d’un nouvel ordre régional : limites et perspectives de l’étude
25Au milieu du xiiie siècle de notre ère, la région de Zacapu connaît une intrusion de population. A-t-on affaire à des Uacúsecha historiques dont la réalité aurait été distordue par le temps et les enjeux politiques dans l’esprit des élites tarasques du xvie siècle ? La question est encore difficile à trancher. Quoi qu’il en soit, ces migrants apportent des traits culturels du nord que l’on retrouvera chez les Tarasques et leur arrivée perturbe bel et bien l’économie locale. Ces populations mettent en place une organisation urbaine stratifiée (Forest, 2014) et font ainsi naître ou s’exacerber la compétition pour l’appropriation de l’environnement. Créent-ils des frontières avec les autochtones ? L’apparente homogénéité de la culture matérielle dans les productions des sites créés autour de 1250 apr. J.‑C. et de ceux occupés antérieurement laisse penser que ce n’est pas le cas mais de subtiles différences subsistent. De plus, quelques espaces stratégiques, tels que certaines voies de communication vers le lac, semblent, si ce n’est protégés, au moins contrôlés. S’il n’y a pas de frontière matérielle à proprement parler, une séparation culturelle, même minime, subsiste probablement entre migrants et autochtones.
26Y a-t-il par ailleurs des frontières entre les sites des nouveaux arrivants eux-mêmes ? Leur proximité et le manque de zones cultivables proches pourraient le faire penser mais leur parenté culturelle pousse à se tourner vers l’hypothèse de l’alliance plus que vers celle de l’opposition. De plus, rien n’empêche à ce jour de penser qu’il y ait pu avoir des réseaux d’échanges à plus longue distance qui assuraient à ces sites un approvisionnement régulier. De même, un système du tribut, cas récurrent au Postclassique, a pu exister. Enfin, il nous parait plus que probable que les populations se soient adaptées à l’environnement bien plus efficacement qu’on ne le perçoit aujourd’hui.
27Ainsi à l’instar de certaines hypothèses proposées pour l’émergence de sociétés étatiques (Sanders et al. 1979 ; Pollard, 2008), il est envisageable que la région de Zacapu ait été – en partie – remodelée par la compétition territoriale autour d’espaces agricoles dans un tableau politique, social et économique sophistiqué. Il ne représente certainement pas encore la réalité mais s’émancipe peu à peu de l’ « histoire officielle » transmise par le mythe et montre que l’archéologie peut amener à toucher du bout du doigt des frontières ténues entre groupes humains.
Bibliographie
Des DOI sont automatiquement ajoutés aux références bibliographiques par Bilbo, l’outil d’annotation bibliographique d’OpenEdition. Ces références bibliographiques peuvent être téléchargées dans les formats APA, Chicago et MLA.
Format
- APA
- Chicago
- MLA
Arnauld M.-C., P. Carot et M.-F. Fauvet-Berthelot (1993) – Arqueología de las Lomas en la cuenca lacustre de Zacapu, Michoacán, México, Cuadernos de estudios Michoacanos 5, CEMCA, Mexico.
Arnauld M.-C. et B. Faugère (1998) – Evolución de la ocupación en el Centro-norte de Michoacán y la emergencia del Estado Tarasco, dans V. Darras (coord.) Génesis, culturas y espacios en Michoacán, CEMCA, Mexico, p. 13-34.
Baden W.W. et C.S. Beekman (2011) – El cultivo del maíz y su impacto regional : Agotamiento de los suelos en el corredor de La Venta, Jalisco, dans E. Williams et P. C. Weigand (eds.), Patrones de asentamiento y actividades de subsistencia en el Occidente de México, reconocimiento a la Dra. Helen P. Pollard, Colegio de Michoacán, Zamora.
Bardintzeff J.-M. (2002) – L’homme et les volcans de la Préhistoire à l’Antiquité et à nos jours, dans J.-C. Miskovski (dir.), Géologie de la Préhistoire, Paris, p. 267-276.
Braniff B. (2000) – La frontera septentrional de Mesoamérica, en L. Manzanilla et L. López Luján (coord.), Historia Antigua de México, Volumen I : El México antiguo, sus áreas culturales, los orígenes y el horizonte Preclásico, INAH, México, p. 133-143.
Caballero J. et C. Mapes (1985) – Gathering and Subsistence Patterns Among the P’urhepecha Indians of Mexico, Journal of Ethnology 5 (1), p. 31-47.
Darras V. (1998) – La obsidiana en la Relación de Michoacán y en la realidad arqueológica : del símbolo al uso y del uso de un símbolo, dans V. Darras (coord.) Génesis, culturas y espacios en Michoacán, CEMCA, Mexico.
Demant A. (1992) – Marco Geológico regional de la laguna de Zacapu, Michoacán, México, en Michelet D. (coord.) El Proyecto Michoacán 1983-1987 : medio ambiente e introducción a los trabajos arqueológicos, Cuadernos de estudios Michoacanos 4, CEMCA, Mexico, p. 53-72.
Donkin R. A. (1979) – Agricultural Terracing in the Aboriginal New World, University of Arizona Press, Tucson.
Dorison A. (2013) – Entre terroir et territoire. Subsistance agricole au Postclassique récent chez les tarasques du site de Malpaís Prieto, région de Zacapu, Michoacán, Mexique, Mémoire de Master 2, Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Faugère B. (1990) – Entre nomades et sédentaires : archéologie du versant méridional du Lerma au Michoacan, Mexique, Thèse de doctorat, Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
(1996) – Entre Zacapu y Río Lerma :culturas en una zona fronteriza, Cuadernos de estudios Michoacanos 7, CEMCA, Mexico.
Forest M. (2014) – L’organisation sociospatiale des agglomérations urbaines du Malpaís de Zacapu, Michoacán, Mexique [1250-1450 après .J.-C.], Thèse de doctorat, Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Kolb C.C. et al. (1985) – Demographic Estimates in Archaeology: Contributions from Ethnoarchaeology on Mesoamerican Peasants, Current Anthropology 26, p. 581-599
Jadot E. (même ouvrage) – Technologie céramique et « frontières culturelles ». L’exemple des techniques de décors céramiques de deux sites postclassiques du Malpaís de Zacapu (Mexique) : Palacio et Malpaís Prieto.
Le Clezio J.M.G. (Traduction et présentation) (1984) – Relación de las cerimonias y rictos y población y gobernación de los indios de la provincia de Mechuacan hecha al Ilustrísimo señor don Antonio de Mendoza, virrey y gobernador desta Nueva España por Su Majestad, NRF Tradition, Gallimard, Paris.
Michelet D. (1992) – El centro-norte de Michoacán : caractericas generales de su estudio arqueologico regional, dans D. MICHELET (coord.) El Proyecto Michoacán 1983-1987 : medio ambiente e introducción a los trabajos arqueológicos, Cuadernos de estudios Michoacanos 4, CEMCA, Mexico, p. 9-52.
Michelet D. (2013) – Cerámicas del Centro-Norte de Michoacán entre el Clásico y el Posclásico, dans C. Pomédio, G. Pereira et E. Fernández Villanueva (éd.), Tradiciones cerámicas del Epiclásico en el Bajío y regiones aledañas : cronología e interacción, BAR International Series, Archaeopress, Oxford.
Michelet D. et Forest M. (2012) – Almacenar en el Malpaís de Zacapu, Centro-Norte de Michoacán (1250 – 1450 d.C.), dans Bortot S. et al., Almacenamiento prehispánico del Norte de Mexico al Altiplano Central, Laboratoire Archéologie des Amériques, Universidad Autonoma de San Luis Potosi, Université de Paris 1 Panthéon – Sorbonne, CEMCA, Mexico, p. 121-130.
Michelet D., Pereira G. et Migeon G. (2005) – La llegada de los uacúsechas a la región de Zacapu, Michoacán : datos arqueológicos y discusión, dans L. Manzanilla (éd.), Reacomodos demográficos del Clásico al Posclásico en el centro de México, UNAM-Instituto de investigaciones antropológicas, México.
Migeon G. (1991) - Archéologie en pays Tarasque : structure de l’habitat et ethnopréhistoire des habitations tarasques de la région de Zacapu (Michoacan, Mexique) au postclassique récent, Thèse de doctorat, Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Nelson B. A. (1997) – Chronology and Stratigraphy at La Quemada, Zacatecas, Mexico. Journal of Field Archaeology 24, p. 85-109.
Pereira G. (1999) – Potrero de Guadalupe : anthropologie funéraire d’une communauté pré-tarasque du nord du Michoacan, Mexique, B.A.R. International Series 816, Oxford.
10.30861/9781841710297 :Pereira G., Michelet D. et Migeon G. (2005) – Transformaciones demográficas y culturales en el Centro-Norte de México en vísperas del Posclásico : los sitios de Cerro Barajas (suroeste de Guanajuato) dans L. Manzanilla (ed.), Reacomodos demográficos del Clásico al Posclásico en el centro de México, UNAM-Instituto de investigaciones antropológicas, México.
Pollard H.P. (1982) – Ecological variation and economic exchange in the Tarascan state, American Ethnologist, vol. 9, Blackwell, p. 250-268.
10.1525/ae.1982.9.2.02a00030 :Pollard H.P. (2008) – A Model of the Emergence of the Tarascan State, Acient Mesoamerica, vol. 19, Cambridge University Press, p. 217-230.
10.1017/S0956536108000369 :Puaux O. (1989) – Les pratiques funéraires tarasques (approche archéologique et ethnohistorique), Thèse de doctorat. Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Sanders W.T. et Price B.J. (1968) – Mesoamerica The Evolution of a Civilization, Random House, New York.
Sanders W.T et al. (1979) – The Basin of Mexico Ecological Processes in the Evolution of a Civilization, Academic Press, New York.
Siebe C. et al. (2014) – Monogenetic Volcanism of the Michoacán-Guanajuato Volcanic Field, México : Maar Craters of the Zacapu Basin and Scoria Cones of the Paricutin Region, field guide of the 5th International Maar Conference, Querétaro, Mexico, Nov 17-22, 2014
Sheets P. et Woodward M. (2002) – Cultivating Biodiversity: Milpas, Gardens and the Classic Period Landscape, dans P. Sheets (ed.) – Before the volcano erupted, the ancient Cerén village in central America, University of Texas Press, Austin, p. 184-191.
Tardieu F. et Manichon H. (1986) – Caractérisation en tant que capteur d’eau de l’enracinement du maïs en parcelle cultivée. II. - Une méthode d’étude de la répartition verticale et horizontale des racines, Agronomie, EDP Sciences, 6 (5), p. 415-425.
10.1051/agro:19860501 :Whitmore T.M. et Turner ii B.L. (2001) – Cultivated Landscapes of Middle America on the Eve of Conquest, Oxford University Press, Oxford.
10.1093/oso/9780199244539.001.0001 :Notes de bas de page
1 De nombreux scénarii possibles seront donc volontairement laissés de côté dans ce travail préliminaire dont l’objectif est avant tout de donner matière à réflexion.
2 complexe montagneux façonné par l'activité volcanique Quaternaire (Demant, 1992).
3 Ont aussi été identifiés les vestiges d’occupation de grottes et abris-sous-roches par des groupes de chasseurs-collecteurs au ve millénaire avant notre ère. Il existe toutefois un hiatus chronologique avec les occupations postérieures sédentaires.
4 Nous avons décidé de qualifier à présent ces établissements de « Uacúsecha » pour plus de simplicité. Nous tenons toutefois à avertir le lecteur qu’aucune certitude n’est encore de mise pour ce qui est de la véritable origine culturelle des nouveaux arrivants
5 Cette estimation s’appuie sur une série d’enquêtes ethnoarchéologiques réalisées en Amérique Centrale (Kolb et al., 1985).
6 L'étude se limite à ce jour aux besoins théoriques en maïs et n'a pour objectif que de présenter une première réflexion. D'autres cultigènes et ressources vivrières ont été consommés mais ont volontairement été laissés de côté dans cette approche préliminaire.
7 Le temporal correspond à une mise en culture uniquement hydratée par les pluies saisonnières (mai à octobre dans la région) et s'avère donc contrainte par l'arrivée, l'arrêt et la quantité de précipitations annuelles.
8 Les chinampas – terme espagnol dérivé du nahuatl – sont un type de champ connu dans de nombreuses régions de Mésoamérique. Ils sont édifiés suivant une technique qui consiste à creuser des canaux de drainage desquels on récupère la terre pour la déposer entre les canaux et ainsi constituer une parcelle cultivable.
9 Le site d’El Palacio (Mich.23), plus au sud, semble être au centre d'un système économique différent, orienté vers les sites de la rive sud du bassin de Zacapu. Il est le seul à connaître une occupation notable avant la création des trois autres sites Uacúsecha et à perdurer après leur abandon jusqu’à la Conquête. La Relation de Michoacán atteste de ses liens avec le bassin de Pátzcuaro. Ce cas particulier ne pourra pas être développé ici.
10 Parcourir 2 km équivaut à moins d’une demi-heure de marche et 5 km à environ 1h. Les aires des cercles autour des sites sont cumulées.
Auteur
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, UMR 8096 ArchAm
Sujet de thèse : Archéologie des territoires d’exploitation des sites postclassiques de la région de Zacapu, Michoacan, Mexique
Directeur de thèse : G. Pereira
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Appréhension et qualification des espaces au sein du site archéologique
Antoine Bourrouilh, Paris Pierre-Emmanuel et Nairusz Haidar Vela (dir.)
2016
Des vestiges aux sociétés
Regards croisés sur le passage des données archéologiques à la société sous-jacente
Jeanne Brancier, Caroline Rémeaud et Thibault Vallette (dir.)
2015
Matières premières et gestion des ressources
Sarra Ferjani, Amélie Le Bihan, Marylise Onfray et al. (dir.)
2014
Les images : regards sur les sociétés
Théophane Nicolas, Aurélie Salavert et Charlotte Leduc (dir.)
2011
Objets et symboles
De la culture matérielle à l’espace culturel
Laurent Dhennequin, Guillaume Gernez et Jessica Giraud (dir.)
2009
Révolutions
L’archéologie face aux renouvellements des sociétés
Clara Filet, Svenja Höltkemeier, Capucine Perriot et al. (dir.)
2017
Biais, hiatus et absences en archéologie
Elisa Caron-Laviolette, Nanouchka Matomou-Adzo, Clara Millot-Richard et al. (dir.)
2019