L’influence des cultures du continent asiatique sur l’archipel japonais
La transition Yayoi – Kofun (Ier-IVe siècles), une période charnière
The influence of Asian cultures on the Japanese archipelago: the Yayoi – Kofun transition (1st – 4th centuries), a turning point.
p. 189-199
Résumé
Is the birth of the first centralized Japanese state the result of a native development, of the fusion of two different cultures or the simple adoption of foreign innovations? During all Protohistory, the Japanese archipelago is in constant relations with more advanced continental societies (Chinese) or societies of a similar complexity (Korean). Our aim is to understand if these exchanges favoured the rising of a ruling elite, identified by monumental graves, the kofun. Outside any modern nationalist consideration, we are trying to identify what can be considered as “Japanese” or “imported” technical or cultural element and these elements’ means of transmission. We intend to determine the dynamics of cultural, social and political transformation which led to the unification of Japan. Neglected in France, the Japanese Protohistory possesses a quaint chronological sequence. It offers here a new example of socio-cultural development inside an elaborated regional system.
Entrées d’index
Mots-clés : Japon, Yayoi, tombe, chefferies
Keywords : Japan, tombs, Yayoi, protohistory, Kofun, chiefdoms
Texte intégral
1Situé à l’extrême est du continent asiatique, l’archipel japonais est proche de la péninsule coréenne, de la Sibérie et de la Chine continentale (fig. 1). Après une période paléolithique semblable à ce que l’on peut trouver en Europe, se déroule une séquence chronologique originale. En effet, vers 10 000 av. J.-C. débute la période Jōmon durant laquelle s’établit une société de chasseurs-collecteurs sédentaires produisant de la céramique. Des traces d’horticulture sont avérées, mais il ne s’agit pas d’une agriculture intensive utilisée comme premier moyen de subsistance. Ce n’est qu’avec l’émergence de la culture Yayoi, vers le ve siècle av. J.-C., suite à une ou plusieurs vagues d’immigrants venus de la péninsule coréenne, que l’agriculture apparaît au nord de l’île de Kyūshū avec le lot complet des outils et de nouvelles formes céramiques attachés à ce nouveau mode de production. Les technologies du bronze et du fer sont également importées, quasiment en même temps. De plus, les premiers signes de stratification sociale sont visibles à travers les tombes à partir du ier siècle avant J.-C. au Nord Kyūshū. Enfin, la période des kofun débute vers 250 apr. J.-C. et se caractérise par l’apparition des kofun (très grand tumulus en forme de trou de serrure), une conquête progressive de l’archipel par la dynastie du Yamato (située dans l’actuelle préfecture de Nara) et se termine avec l’arrivée du bouddhisme et de l’écriture en 552, qui ouvre la période d’Asuka (552-710).
Fig.1. Situation géographique et politique de l’archipel japonais pendant la transition Yayoi – Kofun

D’après Barnes 1999 [1993] et Yü 1967.
2Contrairement à la transition entre les périodes Jōmon et Yayoi ou bien entre la période des kofun et la période d’Asuka, les débuts de la période des kofun ne semblent pas marqués par de profonds changements. En effet, il n’y a pas de modifications profondes dans l’économie de subsistance, dans l’habitat, dans les technologies céramiques ou dans la métallurgie. Au niveau des kofun même, on ne constate pas l’apparition d’un mobilier funéraire original par rapport aux tombes de la fin du Yayoi. Cependant, l’érection de cette nouvelle forme de tumulus, de taille gigantesque, à travers tout l’archipel japonais, reflète très probablement des changements dans les sociétés insulaires au milieu du iiie siècle. C’est précisément la nature de ces changements que nous souhaitons comprendre. Or, il est impossible d’étudier les transformations ayant eu lieu dans l’archipel japonais durant la protohistoire sans prendre en compte les civilisations du continent asiatique. En effet, l’archipel japonais fait alors partie de la sphère culturelle chinoise. La Chine, gouvernée par la dynastie Han, établit des commanderies à ses frontières afin de contrôler les « barbares » environnants. Avec l’établissement de la commanderie de Lelang entre 108 av. J.-C. et 313 apr. J.-C. dans le nord de la péninsule coréenne, les Japonais (appelés Wa par les Chinois) entrent en contact avec le monde Han. Les Wa font ainsi partie du système tributaire instauré par l’empire Han pour réguler ses relations avec les « barbares » voisins. En échange d’un hommage à l’empereur de Chine, les dirigeants « barbares » reçoivent un sceau officiel et des cadeaux, notamment des miroirs en bronze (Barnes 1999 : 208-221).
3Cette étude se propose donc de déterminer la nature et l’importance réelle des influences venues de la péninsule coréenne et de la Chine entre le ier et le ive siècle, principalement par l’étude des sources archéologiques, les sources historiques disponibles pour cette période étant très hasardeuses (Aston 1972 [1896]). Nous nous concentrerons sur trois objectifs principaux :
décrire les principales caractéristiques des kofun (architecture, mobilier, pratiques funéraires) ;
chercher l’origine géographique de chacun de ces principaux éléments : les kofun possèdent-ils des caractéristiques continentales reconnaissables ? Quelle est l’importance de ces éléments ? Ont-ils joué un rôle déterminant dans l’apparition des kofun ?
comprendre la signification géographique, culturelle et politique des kofun : pourquoi ont-ils été érigés et par qui ?
Les zenpo–ko–enfun
4Un kofun1 est un tumulus en forme de « trou de serrure » (ou zenpōkōenfun en japonais2) possédant une inhumation principale située au sommet de la partie circulaire, dans une fosse. De taille plus ou moins grande, cette fosse est généralement empierrée et fermée par une voûte en encorbellement, faite de pierres sèches. Elle peut également contenir une ciste ou plus rarement une chambre funéraire en bois. Dans cette chambre, on retrouve souvent en fouille les traces d’un contenant en bois qui peut prendre la forme d’un tronc d’arbre évidé ou bien être un cercueil fait de planches assemblées par un système de chevilles en bois. Il peut y avoir une ou deux inhumations annexes, dans des fosses séparées, sur la partie arrière ou bien sur la partie avant du kofun. Dans un certain nombre de tombes, du cinabre (parfois plusieurs kilos) a été déposé sur le corps du défunt et dans le fond du cercueil. Le mobilier funéraire se compose généralement de miroirs en bronze, d’armes en bronze et en fer, de perles en pierre dure ou en verre et de céramique. On peut également trouver des outils en fer (couteaux, haches, faucilles…). Les objets funéraires sont répartis à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du contenant. Certains tumulus possèdent une couverture de pierre sur ses flancs et sont entourés d’un fossé. Sur le tumulus sont placés des haniwa3 en céramique en forme de piédestal soutenant une jarre.
L’origine des zenpo–ko–enfun
5L’origine des zenpōkōenfun révèle qu’ils sont en réalité un mélange de différentes traditions funéraires, éléments architecturaux ou mobiliers se trouvant déjà dans l’archipel japonais à la période précédente (Kondō 1983 : 175-196, Kondō 1986).
6Du point de vue des caractéristiques architecturales, les tumulus existent dès le ier siècle av. J.-C. au nord de l’île de Kyūshū4 et ils se répandent progressivement dans tout l’archipel japonais à partir du ier siècle apr. J.-C. Les tumulus sont originaires du continent asiatique : cette architecture funéraire chinoise se diffuse dans la péninsule coréenne à partir de l’établissement de la commanderie de Lelang (Barnes 1999 : 222-223, Nelson 1993 : 186-190). Les funkyūbo de l’ancienne région de Kibi (actuelle préfecture d’Okayama) comportent des projections latérales proches de la forme de celle des kofun. Il semblerait que la forme si caractéristique des kofun, en zenpōkōen, soit donc une création locale. La pratique qui consiste à creuser une tombe (ou plusieurs) dans le sommet du tumulus ne se retrouve en revanche pas en Chine où la chambre funéraire est située systématiquement sous le tumulus. On observe cette tradition dans le sud de la péninsule coréenne (uniquement pour des tombes en jarre) et dans l’archipel japonais (pour tout type de contenant). Les chambres empierrées des funkyūbo, similaires à celles des kofun, apparaissent pour la première fois au nord de l’île de Kyūshū. Il existe bien des fosses funéraires empierrées dans la péninsule coréenne, mais rien de comparable avec les chambres funéraires en encorbellement que l’on trouve dans l’archipel japonais. Les quelques chambres funéraires en bois connues dans l’archipel rappellent celles de Lelang et sont également communes dans la péninsule coréenne (Nelson 1993 : 186-190).
7Concernant le mobilier funéraire, les technologies du bronze et du fer étant originaires du continent, les formes de mobilier trouvées dans les sépultures japonaises le sont aussi.
8Pour le bronze, des objets sont importés massivement de la péninsule coréenne à partir du iie siècle av. J.-C. et la production locale débute peu de temps après dans l’archipel. Elle devient majoritaire vers le début de notre ère. Les objets autrefois importés et désormais produits localement perdent leur fonction originelle et deviennent des objets rituels et symboliques. Par exemple, les formes des lames s’élargissent tellement qu’elles ne sont plus utilisables pour le combat ou la chasse. C’est également à cette époque que débutent les importations de miroirs chinois en bronze (Imamura 1996 : 170-177). Les formes d’armes coréennes importées dans l’archipel japonais trouvent leur origine en Chine (pour les lances et les hallebardes) ou chez les nomades vivant au nord de la Chine (pour les miroirs de type coréen et les dagues de la région de Liaoning). Il est intéressant de noter que parmi les objets en bronze importés, les Japonais n’imiteront ni les miroirs coréens (ils préfèrent les miroirs chinois), ni les haches en bronze (des exemples en fer sont connus dès les débuts du Yayoi, ce qui a peut-être empêché les haches en bronze d’acquérir une valeur symbolique comme les armes).
9Contrairement au bronze, le fer a une fonction purement utilitaire. Les objets sont produits localement au Japon à partir du ier siècle av. J.-C. (à partir de lingots, de barres ou d’objets importés du continent puis retravaillés dans l’archipel). Le fer ne se retrouve dans les tombes qu’à partir du ier siècle de notre ère (pour les armes) et du iiie siècle (pour les outils) (Imamura 1996 : 168).
10Les perles en pierres dures sont en majorité fabriquées dans l’archipel. Il existe en effet des gisements de jaspe et de jadéite sur les côtes de la mer du Japon (Piggott 1989). Certaines perles, en verre bleu, sont quant à elles directement importées de Chine (mais ce type de perle est rare). La forme magatama (perle en forme de griffe) est connue dans l’archipel depuis le Jōmon. Enfin, les outils et les armes en pierre existent au Jōmon ou bien ont été importés dès le Yayoi Initial par les immigrants venus du continent.
11Le dépôt de cinabre sur les corps des défunts se généralise au Yayoi Récent, au Nord Kyūshū et à Kibi. On ne peut attribuer à coup sûr l’origine de cette tradition à la Chine car des exemples de tombes contenant du cinabre sont connus pour la période Jōmon. Cependant, en Chine, le cinabre est symbole d’immortalité et il est tout à fait possible d’y voir une influence culturelle venue du continent.
12Le dépôt de céramique (et notamment de services à boire) est commun aux cultures du continent. En Chine, ces services sont en bronze et en céramique. Dans le sud de la péninsule coréenne, des petits vases globulaires sont déposés dans les tombes. Au Yayoi, on trouve des vases similaires au Nord Kyūshū ainsi que le dépôt de jarres, de plateaux, de bols. À la fin du Yayoi, dans la région de Kibi, en plus du dépôt de vases dans les tombes et sur les funkyūbo, se développe, une tradition originale : une jarre posée sur un piédestal en céramique (Kondō 1983 : 148-157). Ces piédestaux et jarres caractéristiques de la fin du Yayoi sont identiques aux haniwa du début du Kofun Antérieur, bien qu’ils portent des noms différents.
13La figure 2 résume l’origine des principales caractéristiques des zenpōkōenfun que nous venons d’énumérer. Elle montre que cette nouvelle architecture funéraire doit autant aux éléments importés du continent durant la période Yayoi qu’aux traditions funéraires locales s’étant développées dans l’archipel japonais aux siècles précédents. Alors pourquoi les kofun apparaissent-ils à ce moment dans l’archipel japonais ? Que signifie leur taille gigantesque et leur répartition géographique ? Pourquoi apparaissent-ils dans une région où il n’y avait que très peu de tumulus à la période précédente ?
L’archipel japonais au cœur du monde chinois
14Afin de comprendre les changements intervenus entre le Yayoi et la période des kofun, il nous faut d’abord examiner la situation de l’archipel japonais à la fin du Yayoi. La répartition géographique de certains objets (funéraires ou non) comme les armes (épées, hallebardes) ou les dōtaku (cloches en bronze5) permet d’identifier plusieurs zones culturelles, qui sont interprétées comme des confédérations de chefferies. Les sources écrites chinoises évoquant l’archipel japonais pour la période Yayoi décrivent des conflits armés incessants entre une cinquantaine de « royaumes » qui correspondraient aux chefferies identifiées par l’archéologie. Les conflits entre ces différentes communautés ont également été confirmés par des données archéologiques. Les sources chinoises évoquent également des ambassades de « rois » Wa en 57 et 239 apr. J.-C. Dans le climat de compétition qui sévit dans l’archipel japonais, certains chefs du Yayoi entrent en contact avec les Chinois pour trouver un appui politique. En effet, en échange de présents et de leur allégeance, les dirigeants Wa reçoivent des cadeaux, notamment un sceau en or et des miroirs en bronze (Imamura 1996 : 179-180 & 185-191). Il est possible que d’autres dirigeants Wa, non mentionnés par les Chinois, aient eu des contacts avec la péninsule coréenne pour obtenir d’autres types d’objets. Par exemple, dans la région d’Izumo on a retrouvé d’énormes quantités d’épées originaires du sud-est de la péninsule coréenne, différentes des épées trouvées au Nord Kyūshū (Piggott 1989). À l’image des sociétés de l’archipel japonais au Yayoi, les communautés vivant dans le sud de la péninsule coréenne sont en effet regroupées en plusieurs confédérations de chefferies appelées Samhan (fig. 2) et commercent également avec Lelang.
Fig.2. Origines des différents éléments constitutifs des kofun

D’après Terasawa 2000, p. 265.
15Pendant le Yayoi, compte tenu de sa situation géographique et de la répartition des miroirs et des armes en bronze, il apparaît que ce sont les communautés du Nord Kyūshū qui détiennent le monopole des échanges avec le continent (Terasawa 2000 : 206 et 213). Les chefferies plus à l’est comme à Kibi et dans le Kinai doivent donc obtenir ces objets via les communautés de Kyūshū. Au Yayoi Récent, le nombre de zones culturelles dans l’est de la mer Intérieure diminue fortement, ce qui témoigne probablement de l’adoption mutuelle d’objets et de rituels suite à des échanges répétés entre Kibi et le Kinai (Terasawa 2000 : 177 et 223).
16C’est dans ce contexte que les kofun apparaissent vers 230-240 apr. J.-C. dans le Kinai. Ce type de tombe se répand en une cinquantaine d’années tout autour de la mer Intérieure. D’après la céramique présente sur ces kofun et les datations par dendrochronologie, cette nouvelle forme d’inhumation se diffuse plus précisément à partir de la plaine du Yamato.
17Sur les premières tombes du Yamato, on trouve des piédestaux et jarres spéciaux identiques à ceux de la région de Kibi, dont ils sont originaires. Nous avons également vu que les funkyūbo de Kibi possèdent des projections latérales, prototypes de la forme zenpōkōen (Kondō 1986). À l’inverse, on retrouve sur les premiers zenpōkōenfun de Kibi de la céramique de type Makimuku, originaire du Yamato. Ces éléments suggèrent une possible fusion entre ces deux régions d’un point de vue culturel, et peut-être politique à la charnière des périodes Yayoi et des kofun. On peut supposer que le Yamato et Kibi se soient alliés en une sorte de confédération de chefferies pour tenter de contrer l’hégémonie du Nord Kyūshū sur l’accès aux biens de prestige et aux ressources en fer. Ces dernières sont en effet situées principalement dans le sud de la péninsule coréenne. Cette même région du Nord Kyūshū étant à cette période peut-être en difficulté après la chute de l’empire Han (en 220 apr. J.-C.) et les difficultés de la commanderie de Lelang qui sera finalement détruite en 313 apr. J.-C. par les Coréens.
18On assiste à un changement dans les quantités de mobilier funéraire présent dans les kofun, même si les objets restent globalement les mêmes qu’au Yayoi. Les armes en fer et les miroirs occupent désormais une place prépondérante par rapport à l’assemblage funéraire du Yayoi. Ce dernier était plus souvent constitué de perles, de céramique et de quelques armes en fer. Le statut, la nature de ces défunts semblent donc changer sensiblement à cette période. L’apparition de lots d’outils en fer dans les tombes souligne l’importance de ce minerai pour l’élite inhumée dans ces kofun.
19Le miroir typique de cette période que l’on retrouve dans les kofun, le Sankakuenshinjūgyō6, est un miroir en bronze fabriqué dans l’archipel, imitant le style des miroirs chinois. La distribution des miroirs issus d’un même moule et la distribution des moules eux-mêmes pointent le Yamato comme centre distributeur. Les dirigeants de cette région, comme les dirigeants chinois, distribuent donc des miroirs à des chefs subalternes de l’archipel en reconnaissance de leur allégeance. Une hiérarchisation régionale se met alors en place : les chefferies du Yamato dominent un certain nombre de régions et cette hiérarchie politique se retrouve dans la taille des kofun et la richesse de leur mobilier funéraire. Par exemple, à Kibi, on trouve beaucoup plus de kofun qu’au Yamato pour cette période mais ils sont plus petits et contiennent chacun beaucoup moins de mobilier funéraire.
20De plus, certaines zones très développées au Yayoi, comme Izumo, n’adoptent pas le zenpōkōenfun et continuent à construire des funkyūbo, d’autres régions construisent des zenpōkōhōfun7. Un certain nombre d’archéologues japonais voient dans ces différences architecturales une volonté affichée par certains dirigeants de se démarquer de la domination du Yamato et de ses alliés, domination qui serait symbolisée par l’érection des kofun (Piggott 1989). Le Yamato ne réussira en effet à unifier tout l’ouest de l’archipel japonais qu’au viie siècle.
Conclusion
21Nous assistons, entre le ier siècle et le ive siècle, à l’émergence d’une puissance centralisatrice dans la plaine du Yamato, qui se distingue principalement par l’érection de tombes gigantesques de forme originale et par la distribution de biens de prestiges. Cette architecture funéraire et le mobilier qui lui est associé sont une sorte de synthèse d’éléments déjà présents dans l’archipel japonais à la période précédente. Une grande partie de ces éléments est originaire du continent asiatique – la Chine pour les tumulus, les miroirs et certains types de perles et la péninsule coréenne pour les différentes armes. Remaniés, réutilisés en fonction des besoins, tous ces éléments continentaux servent aux chefs de l’archipel à asseoir leur pouvoir sur un territoire donné. En relation constante avec les puissances du continent, ils tirent profit des contacts avec leurs puissants voisins. L’influence des cultures du continent asiatique sur l’archipel japonais pour cette période est donc double. Elle est culturelle car les techniques et les objets continentaux parviennent jusque dans l’archipel où ils sont adoptés. Elle est également politique car les relations diplomatiques avec le continent appuient un mouvement de compétition entre chefferies dans l’archipel. Cette compétition aboutira à l’avènement d’une puissance supérieure aux autres.
Bibliographie
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Aston W.G. (1972 [1896]) trad., Nihongi. Chronicles of Ancient Japan from the earliest Times to AD 697, Boston, Tuttle.
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Notes de bas de page
1 Littéralement « tumulus ancien », c’est le nom générique de ces tombes.
2 Ce terme signifie « tumulus à avant quadrangulaire et arrière circulaire ». « Tumulus en trou de serrure » est le terme utilisé dans la littérature occidentale.
3 « Cercle d’argile » en japonais.
4 On les nomme funkyūbo : « Tombe en tumulus ». Ce terme a été adopté par les archéologues japonais pour différencier les tumulus de la période Yayoi des kofun. Ils sont de forme circulaire ou quadrangulaire.
5 Même si les cloches sont des objets originaires de la péninsule coréenne, les communautés de l’archipel vont en faire des objets de culte, de très grande taille, n’ayant aucun équivalent sur le continent.
6 Miroir possédant un motif central circulaire alternant des figures de divinités et de monstres mytho-logiques, bordé par une bande extérieure de triangles.
7 Tumulus à avant quadrangulaire et arrière quadrangulaire.
Auteur
Doctorante, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – UMR 7041 : Archéologies et Sciences de l’Antiquité. Sujet : Les relations entre le continent asiatique et le Japon : la transition entre les civilisations Yayoi et Kofun à travers les pratiques funéraires (ve s. av. J.-C.-ive s. apr. J.-C.), sous la direction de Jean-Paul Demoule.
Soutenance prévue en 2009.
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