L’instituteur militant des années 1930
p. 51-68
Texte intégral
1Les instituteurs, acteurs dans les remous de la société française des années 1930, acceptent de témoigner par écrit et joignent souvent, en répondant aux interrogations du chercheur, des pièces annexes (archives, articles, photographies, bulletins syndicaux). Nous avons été redevables des expériences accumulées par Jacques Ozouf1, Ida Berger et Roger Benjamin2.
La genèse de la recherche
2Dans un premier temps, dans le cadre de recherches sur l’histoire sociale et politique du Var, le témoignage des instituteurs sur les évènements des années 1930 fut sollicité pour prolonger une enquête d’Antoine Olivesi dans les Bouches-du-Rhône3. Nous avions reproduit, pour permettre la comparaison, les grands mouvements de son questionnaire. La section départementale du Syndicat national des instituteurs et son principal dirigeant furent associés. En 1969, tous les enseignants retraités de la section départementale de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale reçurent le questionnaire. Seuls les instituteurs ayant enseigné dans le Var dans les années 1930 répondirent, soit 11 % des instituteurs interrogés. De cette expérience, nous avons tiré quelques enseignements. L’enquête et le témoignage constituent des sources à part entière à condition de les passer au crible de la critique historique. La connaissance des opinions sur des événements nationaux et locaux pouvait occulter la spécificité professionnelle et idéologique du groupe social. Par exemple les questions afférentes au métier, aux conditions de vie, au comportement par rapport à la lutte contre la guerre ne pouvaient être analysées de façon satisfaisante. En revanche ressortaient les stéréotypes hérités de la période de naissance des organisations syndicales, les idées de gauche, souvent socialistes, la défense de l’école publique laïque, la méfiance vis-à-vis de la grève, la proximité du mouvement ouvrier. Parmi les constantes, voire les récurrences, l’identification aux analyses syndicales paraissait fortement nuancée en fonction des grands débats des années 1930.
3L’absence d’un cadre rendant possible une extension sur le terrain national d’une telle recherche constituait le grand obstacle, sauf dispersion éloignant du terrain de thèse. L’occasion se présenta au moment de la préparation du colloque sur la France sous le gouvernement de Daladier, organisé par la Fondation nationale des Sciences politiques en septembre 1975. En préparant le rapport sur le Syndicat national des instituteurs, lors des entretiens avec la direction du SNI, il apparut possible d’envisager son soutien pour une enquête nationale.
4Deux principaux écueils se présentaient :
la situation interne du syndicat imposait qu’il y eut ni menace de discrimination, ni tentative de récupération, danger aggravé par le fait que les tendances passées ne se superposaient pas avec les courants de pensée des années 1970,
la nécessité de limiter l’échantillon s’ajoutait d’autant qu’on ne pouvait sélectionner géographiquement les individus. Il fallait trouver d’autres critères d’échantillonnage et accepter de ne plus pouvoir saisir les opinions des instituteurs et institutrices de la base.
5Une telle enquête ne pouvait réussir qu’avec l’aide du SNI et des organisations mutualistes dont l’engagement devait respecter la liberté du chercheur, ce qui fut acquis sans aucune difficulté. En revanche, l’intervention de la direction syndicale de tendance « Unité, indépendance et démocratie » pouvait créer des doutes chez les militants minoritaires. D’où la multiplicité des contacts, des assurances et notamment l’élaboration d’un pré-questionnaire avec les chefs de file de chaque courant, sans oublier le témoignage d’anciens dirigeants nationaux, dont André Delmas, le secrétaire général des années 1930.
6Une bonne connaissance de l’histoire nationale du syndicat et de ses sections départementales s’imposait. Les archives publiques conservaient peu de traces des activités des syndicats enseignants. Les archives syndicales représentaient peu de chose sur le plan national. Il n’en était pas de même dans les départements où de nombreux militants détenaient des documents. Depuis la fin des années 1970, la mémoire syndicale transmise par l’écrit complète les apports de l’enquête. La presse syndicale nationale et départementale témoigne d’une intervention syndicale dans différents domaines de la vie professionnelle, de la pensée politique, de l’organisation de la vie enseignante.
7L’ouvrage en préparation s’appuie sur une documentation mixte. Une partie résulte des réponses à l’enquête, accompagnées de compléments sollicités par écrit ou recueillis lors des entretiens, notamment pour les militants retenus dans le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français. L’autre partie repose sur une approche classique d’historien soucieux de trouver dans les archives et la documentation consultée des traces d’une activité militante.
8Dans la deuxième moitié des années 1970, ont été interrogés les anciens secrétaires des sections départementales du SNI des années 1930 au début des années 1950, les correspondants de la Mutuelle assurances automobiles des instituteurs de France, les élus et élues aux conseils départementaux de l’enseignement primaire des années 1930. Se sont ajoutées dans des départements d’autres catégories en fonction de l’investissement de militants (dans les Deux-Sèvres ou dans l’Eure-et-Loir), de l’intervention des clubs de retraités de la MGEN (dans la région parisienne), d’initiatives prises par des responsables d’anciens élèves des Écoles normales (dans la Vienne) ou de l’aide de chercheurs travaillant en relation avec le Centre de recherches d’Histoire des mouvements sociaux et du syndicalisme (devenu Centre d’Histoire sociale du XXe siècle) de l’Université Paris I (pour les Ardennes, la Haute-Loire ou les Pyrénées-Atlantiques). Des recherches régionales lors de la préparation de colloques ont aussi élargi l’éventail, ainsi pour le Languedoc-Roussillon4.
9Sur les 1 600 instituteurs et institutrices sollicités, près de la moitié ont répondu et souvent ne se sont pas limités aux douze pages proposées. De belles pages manuscrites ou des documents souvent inédits arrivent en complément. Ces réponses, en raison de discontinuités, ne permettent pas toutes une approche statistique.
10Les deux questionnaires comportaient onze grandes rubriques sur les divers aspects de la vie personnelle, les activités professionnelles, politiques, syndicales, les opinions exprimées sur la portée de certains évènements ou orientations prises. Présentons ici quelques résultats.
Les individus
11Les données identifient ces instituteurs en fonction de leur sexe, leur âge, de leur lieu de naissance. Les professions des parents envisagent la question de l’ascension sociale. La situation matrimoniale, le métier des épouses et le nombre d’enfants avant 1939 déterminent la composition de la cellule familiale. Les lieux d’exercice de la profession et la mobilité résidentielle s’ajoutent. La formation scolaire conduit à des entrées différenciées dans la profession. Le passage par l’École normale n’exclut pas des cheminements différents. L’acquisition d’autres diplômes laisse prévoir des évolutions culturelles. La possession d’une voiture et le départ en vacances font de l’instituteur une manière de privilégié.
12Ces éléments ne peuvent être à l’origine de tris croisés qui conduiraient à trouver des causes mécaniques dans des attitudes et des choix faits. Ils servent à mieux expliquer les choix effectués par les instituteurs et les institutrices et à dégager les principales tendances.
Les sexes
13Les institutrices représentent 17,4 % de l’échantillon, soit un complet décalage par rapport à la répartition sexuée des enseignants du primaire dans les années 1930.
14Les femmes salariées de la fonction publique progressent légèrement entre les deux guerres. Dans l’enseignement primaire, les enseignantes forment de forts contingents (64 % des enseignants dans les années 1920, deux tiers à la veille de la guerre). La féminisation du corps enseignant s’explique avant tout par l’élargissement continu de la scolarisation des filles et la diffusion des écoles. Des institutrices encadrent aussi des classes de plus jeunes garçons, distinction qui disparaît dans les années 1930. Elles représentent l’essentiel des contingents de personnels non titulaires.
15La sous-représentation féminine ne nous surprend pas puisque l’enquête s’adresse aux militants syndicalistes. Se pose alors la question de la relation entre le syndicalisme enseignant et les femmes. Le syndicalisme enseignant apparaît comme le porte-parole de la revendication féminine. Il associe précocement égalisation des conditions de travail et de rémunération. L’enseignement constitue une des professions féminines les plus syndicalisées. Le syndicalisme enseignant marginalise les femmes comme l’attestent leur faible part prise dans les débats et dans la participation. Dès lors, le nombre de femmes se réduit à quelques unités dans les instances dirigeantes nationales et départementales. La présence des élues aux conseils départementaux rétablit un certain équilibre et, dans la plupart des sections départementales, les représentantes dans les instances de consultation mises en place à partir des années 1920, participent aux réunions des conseils syndicaux.
Les âges
16La répartition des âges privilégie, à la fin des années 1930, la jeunesse en raison du décès ou de l’âge avancé des survivants interrogés longtemps après leur activité. Les femmes plus âgées pèsent davantage, conséquence de la différence de longévité. Les jeunes femmes sont beaucoup moins nombreuses, reflet de leur entrée plus tardive en militantisme, conséquence d’un cheminement plus long pour s’imposer comme cadre syndical et d’un empêchement en raison de la maternité. Les institutrices plus âgées ont vécu de plus près les effets de la division syndicale, de la phase ascendante de la Fédération de l’enseignement, se réclamant de la révolution et encourageant fréquemment une affirmation féminine.
Les professions des parents
17Les instituteurs, groupe sans cesse élargi, appartiennent aux couches moyennes, salariées de l’État. Un stéréotype largement entretenu par la littérature caractérise l’instituteur par ses racines populaires. L’enquête de Jacques Ozouf, pour les instituteurs de la Belle Époque, détache quatre grands groupes professionnels dominants pour les parents, les agriculteurs, les artisans-commerçants, les petits fonctionnaires, les instituteurs auxquels se rattache un groupe ouvrier, légèrement moins représenté. Quarante ans plus tard, Ida Berger et Roger Benjamin, pour les instituteurs parisiens, retrouvent ces origines populaires, avec un tassement des fils et filles de cultivateurs et une progression des enfants d’ouvriers, modifications sans doute imputables au monde plus urbanisé de l’échantillon. Les deux recherches s’accordent sur la situation plus aisée des ascendants des institutrices. Il en résulte une « position de retrait »5 des institutrices et un moindre engagement dans les luttes syndicales et politiques. La situation dans les années 1930 s’inscrit dans un moule identique.
Profession des parents
Pourcentages établis par rapport aux réponses (607pères, 601 mères)
Professions | Pères | % | Mères | % |
Sans profession | 1 | 268 | 44,5 | |
Agriculture | 143 | 23,6 | 128 | 21,3 |
Artisans commerçants | 107 | 17,6 | 55 | 9,2 |
Fonctionnaires | 135 | 22,2 | 46 | 7,3 |
Employés | 38 | 6,2 | 8 | 1,3 |
Ouvriers à statut | 31 | 5,1 | 2 | |
Ouvriers d’usines | 99 | 16,3 | 37 | 6,2 |
Couturières | 37 | 6,2 | ||
Décédés guerre | 33 | 5,4 |
Profession du père
Pourcentages établis par rapport aux réponses
(498 instituteurs, 107 institutrices)
Professions | Instituteurs | % | Institutrices | % |
Agriculture | 126 | 25,3 | 15 | 14 |
Ind. prof libérales | 4 | 0,8 | 5 | 5 |
Artisans commerçants | 86 | 17,3 | 21 | 19,6 |
Fonctionnaires | 111 | 22,3 | 24 | 22,4 |
Employés | 24 | 5 | 14 | 13,1 |
Ouvriers à statut | 26 | 5 | 5 | 4,6 |
Ouvriers d’usines | 86 | 17,3 | 13 | 12,1 |
Décédés | 8 | 1,6 | 2 | 1,9 |
Décédés guerre | 25 | 5 | 8 | 7,5 |
Profession de la mère
Pourcentages établis par rapport aux réponses
(494 instituteurs, 105 institutrices)
Professions | Instituteurs | % | Institutrices | % |
Sans profession | 211 | 42,7 | 56 | 53,3 |
Agriculture | 111 | 22,5 | 10 | 9,5 |
Artisants commerçants | 46 | 9,3 | 8 | 7,6 |
Fonctionnaires | 33 | 6,6 | 13 | 12,3 |
Employés | 5 | 1 | 3 | 2,9 |
Ouvriers à statut | 1 | 0,2 | 1 | 1 |
Ouvriers d’usines | 33 | 6,7 | 4 | 3,8 |
Couturières | 31 | 6,3 | 6 | 5,7 |
Décédés | 3 | 0,6 | 3 | 2,9 |
18Les groupes dominants appartiennent au monde agricole (23,6 % des pères et 21,3 % des mères). Parmi ces cultivateurs, les épouses occupent le plus souvent un emploi agricole (78 %). Les fonctionnaires (22,2 % des pères et 7,3 % des mères), les ouvriers (21,4 % des pères et 6,5 % des mères) suivent.
19Parmi les fonctionnaires, alors que quelques pères (18 sur 135) occupent des postes de hauts ou moyens fonctionnaires, les mères appartiennent exclusivement au groupe des petits fonctionnaires (postes, employés communaux, enseignement). Dix-sept pour cent des pères sont des militaires ou des gendarmes. Les enseignants, essentiellement du premier degré, dominent parmi les fonctionnaires (38,5 % parmi les pères fonctionnaires des instituteurs, 84 % pour les institutrices). Ici se lit la conséquence de la féminisation du corps enseignant, l’orientation vers le métier des parents, instituteur, institutrice, ou parfois du couple enseignant dans le primaire.
20Parmi les ouvriers d’un métier à statut, chemins de fer, arsenaux de l’État ou ouvriers communaux, minoritaires, dominent les ouvriers de chantiers et d’usines (60 % des pères ouvriers, 88 % des mères ouvrières). S’ajoutent des métiers spécifiquement féminins, couturières, femmes de ménages ou de service. 5,4 % des pères sont morts pendant la Première Guerre mondiale.
21Un peu plus de la moitié des parents travaillent tous les deux (agriculteurs avant tout, commerçants, ouvriers d’usines et de chantiers, instituteurs). Parmi les catégories dont les épouses restent à la maison se détachent les professions libérales, les ouvriers à statut (particulièrement les cheminots), les militaires et gendarmes, les fonctionnaires moyens.
22Les pères des instituteurs exercent plus les métiers de l’agriculture et de l’industrie ; ceux des institutrices se retrouvent plus représentés parmi les professions libérales, les artisans, les commerçants et surtout les employés non fonctionnaires. Parmi les fonctionnaires, la répartition des niveaux supérieurs et moyens se fait de façon égale, mais le seul haut fonctionnaire de l’échantillon est le père d’une institutrice. D’autre part, la proportion de pères décédés pendant la Première Guerre mondiale s’élève chez les institutrices. La situation de pupilles de la Nation provoque une attirance chez les filles vers le métier d’institutrice en raison de la gratuité des études. De nombreux témoignages indiquent que les instituteurs n’hésitaient pas à aider les enfants de victimes de la guerre pour leur permettre de présenter le concours de l’École normale.
23La proportion de mères n’exerçant aucune profession apparaît plus forte chez les institutrices (53,3 %). Tout se passe comme si le modèle familial de la mère au foyer s’amplifiait par rapport aux constatations de la génération du début du siècle où seulement 39 % des mères restaient au foyer6 contre 44,5 % dans les années 1930. Cette désertion du travail par les mères se poursuit et dans les années 1950, environ 52 % des mères ne travaillent pas7. Avons-nous ici les conséquences d’un recul des professions agricoles chez les parents ? Il ne semble pas puisque 19 % des mères exerçaient une profession agricole au début du siècle et qu’elles se retrouvent 21,3 % trente ans plus tard. Avons-nous un effet de l’amélioration des conditions de vie des couches salariées ou plus simplement le reflet du recul général du travail féminin depuis le début du XXe siècle ?
24Les institutrices sortent de milieux moins manuels. Plus souvent les mères d’instituteurs exercent un métier. Selon les professions des maris, une différence se présente entre les mères d’instituteurs, plus fréquemment actives que les mères d’institutrices. Ainsi se confirme une rupture avec le modèle dominant de la mère au foyer chez les institutrices. Cette nouveauté touche particulièrement les filles appartenant à des familles plus aisées où, par tradition et en raison de meilleures conditions matérielles, la conjointe ne travaille pas.
25À la différence de la tonalité miséreuse majoritaire de conditions familiales des instituteurs de la Belle Èpoque, l’impression dominante ne se ramène pas au dénuement.
La situation matrimoniale et la profession des conjoints
26Alors que neuf instituteurs sur dix sont mariés, conséquence de la plus grande proportion des jeunes gens, il n’en va pas de même chez les institutrices où le célibat dépasse le tiers. Souvent, les instituteurs précisent qu’ils se sont mariés après 1939. Pour les femmes, le célibat perdure, également réparti selon les tranches d’âges. L’image de l’institutrice se donnant entièrement à sa profession et à sa grande famille que constitue sa classe reste fréquente et se combine avec l’idéal d’indépendance de certaines militantes, souvent imprégnées d’aspirations féministes.
27Trois instituteurs sur quatre épousent une institutrice alors que la proportion des institutrices mariées à des instituteurs n’est que de 56 %. Tout se passe comme si le militantisme syndical accentuait une intégration plus forte dans le groupe enseignant.
28Les instituteurs et institutrices dominent parmi les professions de conjoints (huit sur dix). Artisans, commerçants, professions libérales, employés non fonctionnaires occupent une plus grande place parmi les époux des institutrices. Les épouses travaillant dans les services publics (employées des postes ou de mairie) sont plus nombreuses. Les faibles taux d’ouvriers et de professeurs expliquent que les instituteurs et institutrices introduisent une différenciation sociale nette dans le choix de leurs conjoints, évitant la condition ouvrière, ne se mêlant pas aux autres enseignants qui s’adressent à des couches sociales privilégiées. Sans doute ont-ils intégré les conseils prodigués jadis par la presse pédagogique pour éviter le déclassement social.
29Le plus fort taux de célibataires parmi les institutrices en 1939 reflète un comportement différent selon les sexes et perturbe la tendance générale à épouser un instituteur ou une institutrice, plus accentuée chez les hommes.
30La logique homogamique dans l’enseignement primaire se combine avec l’attirance du métier enseignant pour des couches sociales populaires. L’ancrage professionnel à base familiale se produit en majorité chez les hommes. Quand seulement le père exerce la profession d’instituteur, près de 70 % des enfants épousent un membre de l’enseignement primaire. Deux tiers des enfants d’institutrices, dont 81 % d’hommes, épousent des institutrices ou des instituteurs.
La formation reçue
31Les instituteurs et les institutrices exercent un métier nécessitant une formation qui conduit à une carrière avec des changements dans les lieux d’exercice de la profession et à des types d’enseignement donnés. La retraite venue, ils peuvent réfléchir sur le renouvellement de leur pédagogie. Leurs attitudes vis-à-vis des réflexions et des innovations pédagogiques auxquelles les invitent des inspecteurs, des groupes de collègues et aussi des organisations, se trouvent relayées par les modèles de leçons proposés dans la presse syndicale. Le passage par l’École normale permet d’entrer directement dans la profession et dans la vie.
32Quatre instituteurs sur cinq et deux institutrices sur trois, au début du siècle, passent par l’École normale. Dans notre population militante des années 1930, la proportion s’élève puisque moins de 4 % des hommes et des femmes n’en sortent pas. Vingt ans plus tard, pour les seuls enseignants de la Seine, les proportions de normaliens et de normaliennes diminuent fortement. Une petite proportion commence des études supérieures, particulièrement chez les femmes.
33La scolarité dans les écoles primaires supérieures constitue la voie la plus répandue avec un léger avantage pour les garçons. Le réseau moins dense des EPS féminines explique-t-il cette différence ? Les fréquents passages dans les cours complémentaires constituent la grande nouveauté par rapport au début du siècle.
Le syndicat
34Membres des amicales puis des syndicats, pendant les années 1930, les instituteurs figurent parmi les professions les plus syndiquées. Jusqu’en 1935, ils peuvent choisir entre le syndicat confédéré dans la CGT et le Syndicat national, majoritaire. Ils peuvent aussi appartenir pour des raisons particulières au syndicat minoritaire affilié à la CGTU, la Fédération de l’enseignement. Il peut y avoir aussi double affiliation. D’autre part, les groupes de jeunes permettent depuis le milieu des années 1920 des contacts entre militants d’appartenance différente qui, pour des activités festives, se rapprochent et apprennent à se connaître mieux.
35Fin 1935, les minoritaires reviennent dans le Syndicat national et conservent leur École émancipée. Le climat unitaire se vit à plusieurs niveaux. Le syndicalisme enseignant se trouve concerné, mais les instituteurs vivent différemment le processus unitaire dans le monde ouvrier. Souvent ils occupent des responsabilités dans les instances locales ou départementales et veillent au combat pour l’unité de février 1934 au début de 1936. Les évènements s’entrechoquent et le syndicalisme en France passe au premier plan.
36Militer, cotiser, suivre les actions proposées figurent parmi les signes de reconnaissance de tout syndiqué. Un syndicaliste lit la presse syndicale, nationale, L’ École libératrice ou L’École émancipée, et départementale, les bulletins. Il acquiert des connaissances supplémentaires, sorte de formation militante permanente assurée par Les Cahiers d’information du militant lancés par le Syndicat national.
37Les clivages s’opèrent sur des motions qui servent à déterminer l’orientation générale du syndicat. Des regroupements se produisent ; des manières d’ostracisme se dessinent face à la montée des tensions. Les discussions au niveau des organismes dirigeants ou dans les instances nationales se répercutent de façon amortie dans le pays. L’autonomie des sections départementales les amène à connaître une vie statutaire parfois différente, raison supplémentaire de penser qu’il peut ne pas y avoir un suivisme automatique des discussions parisiennes.
38La fusion réunit la Fédération de l’enseignement (CGTU), 3 000 membres environ, et la Fédération générale de l’enseignement (CGT) qui comprend les 80 000 membres du Syndicat national (SN). Dans l’échantillon étudié, la surreprésentation des militants de la Fédération de l’enseignement s’accompagne d’une plus forte syndicalisation féminine à la Fédération de l’enseignement.
39Le SN, à la fin des années 1930, se trouve confronté à la montée d’une opposition à la ligne développée par sa direction. Dans les votes des rapports lors des congrès nationaux, les désaccords passent de 6 % des mandats en 1936 à 20 % en 1939. Pour les votes d’orientation, les motions présentées par les Amis de l’École émancipée réunissent entre 12 % des mandats (1937) et 19 % l’année suivante. En outre, les textes d’une opposition, associant un soutien aux orientations de la CGT, un refus des accords de Munich et un engagement communisant, progresse de 7 % en 1938 à 13 % des mandats en 1939.
40Pour déterminer les positions des militants interrogés, faute d’avoir posé la question précise du vote, question qui ne pouvait être comprise, puisque dans de nombreux départements, les votes lors des congrès des sections départementales n’intervenaient pas sur les mêmes thèmes, nous avons reconstitué ces orientations. Quand il y avait ambiguïté, nous avons eu recours aux bulletins départementaux pour retrouver des traces d’un engagement précis dans une des trois directions possibles. Nous avons pu ainsi souvent déterminer des évolutions en cours de plusieurs natures. Certains soutiens des positions des Amis de l’École émancipée (EE sur le tableau) et quelques « majoritaires » (« majo ») rejoignent les adversaires du soutien aux accords de Munich (« évol. » et « anti »).
41L’échantillon surreprésente les courants majoritaire et d’opposition « anti », mais ne correspond pas à la représentativité des Amis de l’École émancipée. Une orientation syndicale des militantes vers les courants minoritaires se dégage. Il faudra en tenir compte pour les diverses interprétations qui suivront et privilégier certains aspects qualitatifs pour rééquilibrer les distorsions introduites par une simple exploitation statistique.
Le rayonnement de l’instituteur
42L’instituteur, dans les années 1930, occupe une place qui peut être différente selon le milieu. Il faut partir de la situation idéale que le témoignage restitue avant de déterminer la sienne pendant cette époque, compte tenu qu’il change souvent de lieu d’exercice.
43Les fonctions de secrétaire de mairie font partie des activités annexes des instituteurs. Apportant un revenu complémentaire, ce travail apparaît comme un moyen du rayonnement des enseignants dans le monde rural. Cette tâche prend du temps et semble incompatible avec des responsabilités militantes. Toutefois la rotation quasi généralisée des responsabilités syndicales permet d’autres occupations. Il peut donc y avoir des cas de cumuls. Mais comme notre échantillon comprend une grande majorité des responsables de sections départementales, un autre facteur intervient. Dans de nombreux cas, les responsabilités syndicales sont assurées par des instituteurs en poste dans les grandes villes, dans les préfectures, ou dans les communes proches, plus peuplées, possédant des services communaux embryonnaires. Il paraît donc normal de rencontrer peu de responsables syndicaux, dans les années 1930, occupant aussi des secrétariats de mairie.
44La proportion des instituteurs ayant exercé des secrétariats de mairie atteint 22,7 % du total. Cette situation servira notamment pendant la guerre où une majorité d’entre eux conservent leurs fonctions. Ils peuvent donc avoir conservé des rapports avec leurs collègues en poste. Un secrétaire de mairie pendant le conflit connaît la structure administrative, prépare souvent la plupart des réponses du maire aux diverses demandes préfectorales. Il gère le stock des imprimés, des tampons, des tickets rationnant la consommation. Il peut donc aider tous ceux qui doivent agir et contourner la surveillance policière, administrative ou celle des troupes d’occupation.
45L’instituteur syndiqué exerce des activités annexes dans des organismes animés par le Syndicat national ou par la CGT. S’il ne peut participer à l’administration politique de la commune où il enseigne, il peut s’occuper d’activités culturelles, festives, sportives qui font partie de ce militantisme à base multiple. Le ministère des sports et de l’organisation des loisirs sous le Front populaire crée de nouvelles occasions.
46Une place particulière doit être consacrée à la mutualité qui structure en profondeur le corps enseignant du premier cycle (sociétés de secours mutuels, création de la mutuelle d’assurance automobile). Le milieu enseignant conduit le combat laïque et la lutte de défense républicaine qui sont un facteur de rassemblement.
La politique
47L’activité politique constitue une des caractéristiques de l’instituteur responsable syndical des années 1930. Dans cette période de remises en question des choix politiques, nous ne considérons que les positions de la fin de la période. En effet, de nombreux socialistes SFIO se déclarent hostiles à la position de leur parti lors de la non-intervention en Espagne ou des accords de Munich ; mais ils en restent membres. Le plus souvent, ils expliquent leurs raisons dans leurs commentaires. Nous avons considéré que le début de l’année 1939 était préférable puisque quelques membres ou sympathisants du Parti communiste désapprouvent l’accord donné au pacte germano-soviétique. Cette condamnation n’a aucune conséquence sur leur devenir, même quand ils quittent le Parti communiste ; quand ils ne sont pas mobilisés, ils sont révoqués comme ceux restés fidèles à l’engagement communiste et presque rien ne distingue leurs jugements et leurs attitudes pendant la guerre. Enfin certains socialistes SFIO passent au Parti socialiste ouvrier et paysan (PSOP). Quelques rares militants adhèrent au Parti socialiste de France, puis à l’Union socialiste et républicaine ou au Parti radical-socialiste. Nous les avons regroupés sur le tableau (PG). Plus nombreux sont ceux qui sympathisent globalement avec les partis de gauche, souhaitent l’unité du Front populaire, déplorent son éclatement et affirment une conviction unitaire (GU sur le tableau). Enfin, une nette opposition sépare ceux qui affirment ne pas adhérer à un parti en raison de leur attitude favorable au syndicalisme révolutionnaire ou à l’anarcho-syndicalisme (les deux étiquettes apparaissent parfois sous leur plume, SRAS sur le tableau) et ceux qui affirment n’adhérer qu’au syndicalisme (Synd.). Les premiers appartiennent toujours au courant des Amis de l’École émancipée alors que les seconds se prononcent toujours en faveur de la motion majoritaire lors des votes d’orientation dans le SN. Quelques adhérents ou sympathisants du Parti socialiste SFIO choisissent l’orientation préconisée par les Amis de l’École émancipée.
48L’engagement politique apparaît comme la caractéristique majeure des militants syndicalistes (presque 56 % de ces instituteurs appartiennent à un parti politique). Cette donnée corrobore d’autres sources avec une surpolitisation féminine (une femme sur cinq s’engage dans une organisation politique). Le militantisme syndical apparaît comme un des vecteurs de l’affiliation politique. Certains précisent leurs responsabilités qui n’apparaissent pas secondaires (secrétaires de section socialistes, de cellules communistes le plus souvent, rôle dans la presse partisane parfois). Mais beaucoup, notamment chez les socialistes, déclarent avoir cessé d’exercer ces responsabilités quand ils occupent des fonctions syndicales.
Les instituteurs dans le Front populaire
49Dans cette période où le syndicalisme des instituteurs se renforce et où le syndicat joue un rôle d’entraîneur, la participation aux différentes manifestations et l’inscription dans le mouvement revendicatif constituent des repères. Nous nous bornerons au choc de février 1934.
50Près de trois responsables sur quatre réagissent à la menace en faisant grève, en participant à des réunions, à des manifestations. Une institutrice de l’Ain, sympathisante socialiste, dit sa joie de les avoir vécues :
« Dans le milieu enseignant, la préparation de la grève du 12 février à laquelle j’ai participé m’a laissé un souvenir inoubliable par la volonté de tous à réagir après le 6 février ».
51Une petite minorité de réponses décrivent l’hostilité du monde rural à cette protestation antifasciste. Certains instituteurs estiment même que le milieu dans lequel ils enseignaient donnait son accord avec les buts affichés par les ligues mais le plus souvent les paysans semblaient indifférents aux menaces. Ainsi ce communiste juge que dans la montagne cantalienne où il enseigne :
« La grande majorité de la population resta sans réaction à l’annonce des événements du 6 février. Dans les villages, dans les fermes, où l’information était quasi nulle, la plupart des gens furent indifférents à l’agitation fasciste ».
52S’ajoute aussi une sensation d’isolement dans certaines régions comme le décrit ce responsable de l’Indre, homme de gauche :
« Pour nous réactions d’inquiétudes. Pour le milieu rural ou citadin qui nous entourait, la réaction ne fut pas à la mesure de la gravité de l’événement. Les gens de gauche les plus conscients furent inquiets comme nous. De l’autre bord, on eut des espoirs mais on demeura silencieux. Personnellement j’ai fait la grève du 12 février, par obligations civiques et syndicales, mais non sans inquiétude. À ce moment-là on pouvait craindre de le payer cher. Je crois pouvoir dire que j’ai été le seul instituteur et même le seul fonctionnaire du canton à avoir fait cette grève. Je n’ai pas l’impression que le public en ait mesuré le sens et la portée ».
53Beaucoup parmi les grévistes estiment que leur attitude contribua à la mobilisation en faveur de la défense républicaine. Un militant de la Creuse, affichant des opinions de gauche, rapporte certaines réactions des milieux paysans :
« Très résolu à participer à la lutte qui se préparait. J’ai pris nettement position contre le 6 février et participé à la grève du 12, comme ma femme d’ailleurs, et aux manifestations organisées au chef-lieu d’arrondissement et du département, entraînant certains collègues hésitants, mais aussi des paysans qui nous ont accompagnés et ont participé aux mouvements ».
54Les ouvriers semblent aussi avoir jugé exemplaire cette attitude du corps enseignant comme ces souvenirs d’une responsable syndicale de l’Ain, par ailleurs socialiste SFIO :
« Le 12 février, les trois instituteurs de Bélignat, grévistes bien sûr, allant participer avec les ouvriers du bourg, à la manifestation d’Oyonnax, entendirent cette phrase qui combla leurs cœurs de syndicalistes et de socialistes : “Les maîtres sont avec nous” ».
55Parmi les raisons invoquées par ceux qui ne participent pas à la protestation, rarement l’absence de danger occupe la première place. Pourtant un syndicaliste alsacien, socialiste SFIO, estime que « le 6 février n’était pas ressenti comme une menace fasciste ». Des raisons internes au mouvement syndical servent d’explications à la paralysie du militant. Un socialiste du Gard met l’accent sur les aspects politiques de luttes internes :
« On s’est rendu compte que le danger fasciste était grave et la section syndicale a réagi vigoureusement et a participé à toutes les manifestations qui avaient pour but “lutte contre le fascisme”. Dans le Gard, le conseil syndical organise une manifestation le 11 février qui fut un véritable succès. Pour la grève du 12 ce fut un échec. En raison
1) de l’antagonisme du Parti communiste et du Parti socialiste qui voyaient chacun dans la grève l’occasion d’un moyen de publicité pour le parti adverse ;
2) de l’esprit défaitiste qui s’était manifesté dès le début par les représentants de nombreux syndicats et devant la carence de certains éléments corporatistes, la grève fut décommandée par le bureau syndical, donc pas de grève des instituteurs dans le Gard le 12 février ».
56Dans un autre cadre, les attitudes très modérées, voire un peu timorées des dirigeants syndicaux, limitent le mouvement. Dans l’Orne, par exemple, un instituteur socialiste SFIO témoigne :
« Les réactions syndicales furent, dans l’Orne, limitées : le Syndicat des instituteurs estimant ne pouvoir être seul à faire grève, une grève symbolique (le secrétaire départemental) et limitée à une heure pour les instituteurs fut faite dans le département, avec un succès limité (milieu politique très défavorable, à l’époque, aux orientations de nos organisations) ».
57D’autres enfin décrivent les menaces des autorités politiques. Dans le Loiret, un instituteur, socialiste SFIO, note :
« À Jargeau nous avions annoncé la grève. Le maire de la ville fit publier par l’appariteur municipal un avis déclarant que les enfants devaient se présenter à l’heure à l’école. Certains ne sont pas venus, d’autres étaient là et nous nous sommes résignés à organiser une sorte de garderie ».
58Les différences d’appartenance syndicale jusqu’en 1935 expliquent les diverses attitudes. Les membres du Syndicat national apparaissent légèrement moins nombreux que leur proportion dans l’échantillon (71 %, 74,7 %) à développer des réactions de luttes antifascistes à la différence des adhérents de la Fédération de l’enseignement surreprésentés (23 %, 20,3 %). Pour ces derniers précisément, les réactions d’un militant de la Loire, se réclamant du syndicalisme révolutionnaire, peuvent éclairer les motivations :
« La montée du péril fasciste dans divers points d’Europe a amené une grosse activité de propagande parmi les militants de diverses tendances que je fréquentais. Je participais aux mouvements antifascistes, conférences, meetings, défilés. L’aspect unitaire était très vivant dans la Loire et les manifestations sociales des syndicats enseignants très larges ».
59L’attitude politique ajoute une autre dimension aux raisons des diverses attitudes. Les raisons partisanes se surimposent aux analyses syndicales. Pour ceux qui protestent, l’engagement socialiste dépasse largement leur proportion (47,7 %, 39,4 %), l’écart pour les communistes apparaît proche (9,7 %, 8,4 %). Pour juger l’attitude de ces derniers, un ancien de la Fédération de l’enseignement, non communiste, témoigne :
« Je me souviens que les camarades qui l’ont faite étaient presque tous membres du Parti communiste ce qui montre qu’ils avaient une conscience politique plus nette que la nôtre ».
60Un instituteur des Hautes-Alpes apporte des explications complémentaires permettant de comprendre certaines hésitations à s’engager :
« J’ai participé, à Briançon, aux manifestations de riposte après le 6 février à Paris. Grève partielle le 12 février. Garderies. Beaucoup d’enseignants craignaient les sanctions administratives ».
61Le rôle d’éclaireur des consciences et d’informateur revient le plus souvent chez les instituteurs qui assument pleinement un rapport d’autorité. Un responsable syndical de la Drôme, socialiste SFIO, écrit :
« L’École libératrice, organe du SNI, a mené une importante propagande contre les régimes d’autorité. Je ne puis dire quel en a été l’impact. Mais je crois que dans beaucoup de milieux, même enseignants, on ne pouvait pas croire à la réalité du danger comparable à celui qui se développait chez nos voisins ».
62Nous retrouvons une réaction identique chez un instituteur des Ardennes, socialiste SFIO lui aussi :
« Je croyais, comme tous ceux qui croyaient alors à quelque chose, que les instituteurs devaient être les “cadres de la gauche” et je suis allé partout où l’on manifestait contre le fascisme ».
63Pour conclure, le syndicat des instituteurs, souvent cité comme un des modèles syndicaux des années 1930, son organisation, son dynamisme, sa représentativité, son rôle à des moments forts, la personnalité de ses dirigeants et tout particulièrement son secrétaire général André Delmas forment des éléments qui comptent pour les militants amenés à s’engager dans la vie politique et à émettre des jugements sur la politique extérieure.
64Une constatation revient à l’appui de tous les grands types de réponses quels que soient les engagements, les passés et les devenirs de ces militants : les instituteurs, fervents partisans de la lutte contre la guerre, désignés comme des responsables de la défaite, se sont globalement bien comportés au moment de la lutte contre le régime de Vichy pour la libération du territoire. L’enquête permet de comprendre les mécanismes profonds de cette profession. Provoquant des archives, une telle recherche constitue un outil précieux pour une meilleure connaissance de cette catégorie sociale.
Notes de bas de page
1 Ozouf (J.), présentées par, Nous les maîtres d’école. Autobiographies d’instituteurs de la Belle Époque, Paris, Julliard, Archives, 1967, Ozouf (J.), Ozouf (M.), avec Aubert (V.) et Steindecker (G.), La République des instituteurs, Paris, Hautes études, Gallimard-Le Seuil, 1992.
2 Berger (L), Benjamin (R.), L’univers des instituteurs. Étude sociologique sur les instituteurs et institutrices du département de la Seine, Paris, Les Éditions de Minuit, Grands documents, 1964.
3 Olivesi (A.), « Le Front populaire à Marseille, d’après un sondage d’opinion (1935- 1936) », Provence historique, janvier-mars 1967 et juillet-septembre 1967.
4 Voir « Quelques aspects du syndicalisme des instituteurs dans le Languedoc-Roussillon du Front populaire à la guerre », rapport pour le colloque « Économie et Société dans le Languedoc-Roussillon », Université de Montpellier, octobre 1976, publié dans Économie et Société en Languedoc-Roussillon de 1789 à nos jours, Montpellier, 1978.
5 BERGER (I.), BENJAMIN (R.), L’univers des instituteurs..., op. cit., p. 149.
6 Ozouf (J.) et alii, La République des instituteurs..., op.cit., p. 35.
7 Berger (I.), Benjamin (R.), L’univers des instituteurs..., op. cit., p. 127.
Auteur
Professeur, Université Paris 13 (CRESC)
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