Lors de la dernière aridification du Sahara (4500-2000 BP)
Les vastes concentrations humaines des marges du désert ont-elles étéun indice pertinent d’une économie de (dé)croissance ?
p. 239-264
Résumé
This article examines changes in settlement territories located in the Dhar Néma geo-ecosystem (south-eastern Mauritania) during the onset of the last arid stage, between 4500 BP and the beginning of our era. The study of artefacts (especially the lithic industry) and their spatial distribution suggests three scales of territory: a local scale showing the economic impact of climate change and/or different topographic positions, a micro-regional scale linked more to the contiguous cliffs, and a regional scale in which exchange with neighbouring geo-ecosystems seems conditioned by the hydrographic network.
Entrées d’index
Mots-clés : typo-technologie, lithique, habitat, géo-écosystème, Mauritanie
Keywords : lithics, settlement, geo-ecosystem, Mauritania, typo-technology
Texte intégral
Introduction
1Cette étude sur l’économie des vastes habitats de Mauritanie sud-orientale (fig. 1) s’intègre aux recherches de la mission Néma, dirigée par Alain Person en collaboration avec l’équipe Afrique de l’UMR 7041 du CNRS et l’Institut mauritanien de recherches scientifiques.
2Hagerstränd utilisait la géographie de l’espace-temps pour saisir « l’impact de la journée ordinaire d’une personne ordinaire sur l’organisation globale des systèmes sociaux » (Hagerstränd, 1970). À sa manière, nous utiliserons les productions ordinaires (et parmi elles le matériel lithique) pour élaborer des hypothèses sur cette géographie de l’espace-temps de la micro-région du Dhar Néma1. Nous procéderons à l’étude des groupements d’outils de deux des 66 sites actuellement reconnus sur ce Dhar (DN4-Boû Khzâmâ et DN48-Gedida, fig. 1). Les hypothèses de circulation interne et externe au géo-écosystème rendront compte des performances économiques liées aux stratégies territoriales.
Les limites territoriales des populations du géo-écosystème du Dhar Néma
Les limites physiques et symboliques des sites
Le réseau hydrographique est-il une contrainte pour l’habitat ?
3Soumis à un climat devenant de plus en plus aride à partir de 4500 BP, les géoécosystèmes2 des Dhars (falaises) deviennent des zones refuges pour les populations (Person et al., 1996). Durant le dernier humide, la synéclise de Taoudenni, que franchit l’actuelle frontière est mauritano-malienne, recueille et approvisionne en eau les nappes phréatiques qui sont intégrées aux formations cambro-ordoviciennes constitutives du plateau et de la falaise (Dhar) (fig. 1). Approvisionnée par les cours d’eau (oued) qui entaillent les échancrures de la falaise, la dépression (Baten3) permet la formation de lacs (Person et al., 1995 et 1996, fig. 2). Certaines dépressions du Sahara malien, occupées aux mêmes périodes, sont alimentées par ce même système et par celui du Delta Intérieur du Niger (Fabre, 1991). À partir de 4500BP, le climat progresse jusqu’à l’aridité actuelle. Dès lors les géoécosystèmes des falaises et du Delta Intérieur du Niger deviennent des zones refuges pour les populations du Nord. Cette migration forcée des populations d’espaces septentrionaux devenant arides vers des environnements méridionaux plus ou moins isolés montre qu’un seuil de tolérance face aux risques encourus est dépassé. Ces espaces septentrionaux dépassent alors le niveau d’acceptabilité du risque pour ces populations. Dans le géoécosystème du Dhar Néma, le réseau hydrographique plus ramifié que sur les Dhars Tichitt et Oualata permet une grande diversité des zones exploitables. Cela favorise une expansion des populations de la falaise vers l’ouest et vers le sud (fig. 1, DN49 et DN56). Ainsi, au cours de la transition climatique conduisant à l’aridité actuelle, les populations ont pu établir des stratégies diverses de rapports aux changements de paysage.
4À cette échelle micro-régionale, la morphogénèse du territoire est fonction de la localisation de l’habitat. D’après Radkowski, c’est à partir de ce point polarisant de référence que l’habitant va situer les différentes parties de son territoire (Radkowski, 2002). Notre analyse se focalisera sur les sites de DN4 et DN48 où les habitants ont géré de manière très différente le même réseau hydrographique (fig. 1). DN4 est un habitat d’échancrure d’environ 20 ha occupant une dune fixée sur un épandage de colluvions grossières (fig. 2). DN48 est un site de Baten de plus de 800 ha, à 7 km à vol d’oiseau de DN4, établi sur un reg induré (fig. 1 et 3).
Les limites de l’habitat et les relations avec la campagne
5Sur le site de DN48, la limite Est est un sill4 de dolérite de 300 m de long (Foucault & Raoult, 2005,fig. 3 et 4a). Gisement de matière première pour un gros matériel bifacial et pour les meules, il est aussi le support de plus de 90 panneaux gravés représentant en particulier une faune mammalienne (fig. 4b à h). Que les habitants de DN48 soient contemporains ou non de ce site rupestre, ce sill a été gardé comme limite, exploité comme gisement de matière première et les gravures respectées. Au contraire de cette limite est, à l’extrême sud de l’habitat une base de grenier (S25), associée à un matériel de mouture, est le signe d’un lien continu entre habitat et espace d’exploitation vivrière (fig. 3).
6L’étude des restes fauniques d’une fosse culinaire située sur DN4 (fig. 5) indique la présence d’une faune chassée et d’une autre élevée. En se focalisant sur les animaux chassés, on se rend compte que la plupart ne vivent qu’à proximité du cours d’eau. En revanche, la consommation d’animaux en provenance d’alentours plus arides (gazelle oryx, aulacode) et la variété des types d’armature en pointe de flèche présents sur le site indiquent un territoire de chasse plus vaste. Le bétail est majoritaire en quantité de viande consommée. Toutefois sa gestion pose un problème en termes de pratiques sociales du territoire. S’il est probable que le bétail pouvait paître dans les prairies à proximité immédiate des oueds, aucune structure (de type enclos), aucun objet (pierre d’attachement) n’a été retrouvé sur le site. L’existence de haies végétales, élaborées par des éleveurs, est également plausible. Cependant ces sociétés pastorales, installées dans un contexte particulier, ont pu pratiquer différentes formes de circulation hors sites. En abordant ces deux sites en fonction du rapport qu’entretenaient leurs populations avec les différentes matières lithiques, nous allons préciser la qualité des systèmes de gestion de l’espace-refuge.
Les contacts perceptibles par l’analyse typologique
Les liens perceptibles, à l’heure actuelle, avec les Dhars Tichitt et Oualata
7L’analogie typologique entre le matériel lithique des Dhars Tichitt et Oualata, étudié par S. Amblard-Pison (Amblard, 1984 ; Amblard-Pison, 1999 et 2007), et celui du Dhar Néma, étudié par nous-même sur le plan lithique, concerne différentes catégories. Dans chacune de ces régions, l’industrie est essentiellement sur éclat (avec une proportion faible de microlithes, de lames et lamelles) et sur bloc (matériel de mouture très varié, matériel poli sur bloc de dolérite ou plaque de pélite – hache, herminette et hachette –). Le faible nombre d’armatures de flèches retrouvé sur le Dhar Néma ne permet pas encore de comparaisons. L’expérience de terrain montre qu’un vent de 45-50 km/h transporte aisément microlithes et éclats. C’est parmi le matériel sur plaque, aux matières premières et supports communs, que nous avons le plus de distinctions morphotechniques. En outre, certains éléments d’architecture comme les piliers échancrés de base de grenier, identifiés sur certains habitats du Dhar Oualata (Amblard-Pison, 1996), ont été reconnus sur le Dhar Néma (fig. 7 et 8b à e).
8L’arc des Dhars est un ensemble de falaises constituées de plusieurs formations cambro-ordoviciennes gréseuses injectées de lames de dolérite parallèles aux structures de l’encaissant (sills). Il est donc assez simple de se procurer dolérite et quartzite. Seuls dimensions et poids des blocs initiaux limitent l’utilisation des gisements à un certain opportunisme. Les meules mobiles de 40-60 kg sont majoritairement en dolérite sur DN48, dont la limite Est est un sill de dolérite, et majoritairement en quartzite sur DN4 qui, rappelons-le, est au pied de la falaise (fig. 2). La pélite, de nature détritique, est quant à elle liée au fonctionnement du réseau hydrographique cambro-ordovicien dont les multiples ramifications entraînent une large répartition des gisements potentiels. On retrouve ainsi les gisements les plus anciens sur la falaise et les plus récents à son pied et/ou dans la plaine. Par contre deux roches sont moins bien réparties. Utilisés pour un matériel sur éclat sur les trois Dhars (notamment les groupements d’outils du Dhar Néma), les grès quartzite jaspoïde se trouvent dans la partie inférieure du « complexe de base » qui affleure surtout au Nord de Oualata5. Or les habitats à proximité de ces gisements sont globalement contemporains des phases d’occupation les plus anciennes du Dhar Néma (fig. 6) (Person & Jousse, 2005). A contrario, la silexite utilisée pour certaines grandes haches bifaciales des Dhars Oualata et Néma provient de la région de Néma sud de Oualata.
Si la parenté entre ces deux entités voisines est forte, certaines différences ont donc été observées. Deux hypothèses les expliqueraient :
les liens avec les autres géo-écosystèmes limitrophes, à l’est et au sud,
la confrontation de ces populations au géo-écosystème plus diversifié du Dhar Néma.
Nous allons à présent tenter de clarifier certains de ces liens.
Les liens perceptibles, à l’heure actuelle, avec les sites du fleuve Niger (site de Kobadi et sites de la Mission Néma-Faguibine 2003)
9Quatre habitats (DA02 A, B, C et D) sur les berges du lac Faguibine (Mali) et la nécropole de Bangoukoro (DA10), dans les Daounas, ont été identifiés en 2003 (fig. 6) (Person & Jousse, 2005). Deux habitats du lac (DA02 A et D) ont fait l’objet d’un échantillonnage de surface. Ils sont installés sur des affleurements de sable blanc mis à nu dans des creux de dunes orange. À l’instar du faciès des sites lacustres d’Hassi-el-Abiod et de Kobadi (Sahara malien), le matériel, principalement en quartzite, est sur produit de débitage. Il est constitué de grands segments, microlithes géométriques et mèches de foret. Les travaux de M. Raimbault ont montré que les populations d’Hassi-el-Abiod ont migré vers le sud, à Kobadi, à partir de 4500 BP (Raimbault, 1996). Les habitats du lac Faguibine présentent par ailleurs des meules dont l’ensellement porte des stries parallèles disposées dans le sens de la largeur. Ces stries témoignent d’une technique de broyage similaire à celle de certains sites de l’Azaouad, du Dhar Néma (DN48, DN50, DN4, fig. 1) et de Kobadi (site où elle prédomine ; Raimbault & Dutour, 1989 ; Raimbault, 1994). Comme sur les Dhars mauritaniens (Amblard, 1984 ; 1991 ; Vallette, 2005) ou à Kobadi (Raimbault & Dutour, 1989), un des habitats du Faguibine (DA02 A) possède des armatures polies. Par ailleurs, sur la nécropole de Bangoukoro (DA10) les stèles sont échancrées à la manière de certains piliers de bases de grenier de Néma et de Oualata (fig. 8).
10À environ 980 km plus au sud, en aval du fleuve Niger, le site de Kirkissoy II a révélé la présence d’une pendeloque sur armature polie (fig. 6) (Vernet, 1996) et de deux céramiques de techniques différentes au décor pastillé, comme celles que l’on retrouve sur certains sites des Dhars Néma et Oualata (fig. 8f et g). Sur chacune des stations, on repère ce type de décors autant dans le niveau le plus ancien que dans le niveau le plus récent. Le sondage effectué sur la butte anthropique de DN56 (fig. 6) révèle, notamment au niveau le plus ancien, une céramique à dégraissant végétal au décor pseudo-pastillée (rajout) ; au niveau le plus récent, certains tessons de céramique sans inclusions plastiques ou à dégraissant végétal ont un décor de pseudo-pastilles (déformation par la face interne). Au niveau le plus ancien du sondage effectué sur le site de Kirkissoy II, la céramique sans inclusions plastiques a un décor à « pastilles présentant l’originalité d’être creuses et d’avoir été fixées par pression à l’aide d’un poinçon ou d’une arête » (Vernet, 1996) ; au niveau récent, la céramique, à dégraissant chamotte, supporte un décor pastillé. Si la céramique des niveaux anciens de DN56 et de Kirkissoy II présente quelques éléments en commun, les parallèles techniques restent cependant insuffisants pour établir des correspondances fiables. Toutefois cette piste de recherche a l’intérêt de poser la question de l’existence d’axes de communication fluviale.
Les liens perceptibles, à l’heure actuelle, avec les sites du réseau étendu du bassin du fleuve Sénégal (Nioro du Sahel)
11L’existence de disques réalisés sur plaque par façonnage bifacial sur certains habitats du Dhar Néma (DN20, 48, 56 et 49 – Lac Mamoudé, fig. 1) et sur les habitats de Nioro du Sahel (de Zeltner, 1907 ; 1913) ne permet pas à elle seule d’établir les règles d’associations typologiques nécessaires à la discussion archéologique. Par ailleurs, nous n’avons que peu d’informations sur les autres types de matériel des sites de Nioro. Ainsi des disques dits « plaquettes retouchées » ont été retrouvés sur les sites contemporains du Tefedest et du Hoggar algérien (Lhote, 1969). Si la question de relations à longue distance reste inaccessible pour le moment, la présence de ces disques pose la question de leur fonction dans ces industries saharo-sahéliennes spécifiques. Selon les informations paléohydrographiques et archéozoologiques actuelles, les interconnexions du géoécosystème du Dhar Néma avec le bassin du fleuve Sénégal sont en effet tout à fait possibles au cours des périodes que nous étudions (Jousse, 2003 ; Person et al., 2004).
L’accès à divers réseaux hydrographiques est-il un facteur de développement des zones d’influence ?
12Les liens du Dhar Néma avec le Delta Intérieur du Niger posent la question des formes de contact avec les autres écosystèmes limitrophes : la boucle du Baoulé, la vallée du Serpent et les monts Mandingues par l’étendue du bassin du fleuve Sénégal vers 4500 BP, le Tilemsi et l’Azaouad. Aucun parallèle typologique ou technique n’a jusqu’à présent été observé entre les sites du Dhar Néma et ceux de Kourounkorokalé (Szumowski, 1956 ; MacDonald, 1997), de Fanfannyégéné I (Monts mandingues, Huysecom, 1990), de Manianbugu (Raimbault & Dembélé, 1983), de la vallée du Serpent et du Gourma (Boucle du Baoulé, MacDonald & Allsworth-Jones, 1994 ; Mauny 19556) et dans le Sahara malien, du Tilemsi (dont on retrouve certaines productions de haches et herminettes jusqu’aux rives du fleuve Niger) ou de l’Azaouad (Gaussen, 1996, fig. 6).
13La localisation de Kirkissoy II est à ce point de la discussion fort intéressante. C’est un habitat de bord de fleuve et son accès depuis les sites du Delta Intérieur du Niger a pu être facilité. Ainsi la comparaison du matériel des sites de plaines sahéliennes du Zarmaganda juste au sud du Tilemsi et de l’Azaouad, plus proche du Delta Intérieur du Niger, avec le matériel des habitats du Dhar Néma, ne nous a permis aucun parallèle. Or trois boutonnières au sud-ouest de Tagnout, au sud d’Ine Koussamène et en bordure du Tilemsi face à Tessalit, sont associées à un décalage d’anomalies gravimétriques produit par des failles est-nord-est/ouest-sud-ouest qui ont rejoué au mésocénozoïque (Fabre, 1991). Ce dispositif naturel permet un écoulement des eaux de l’Ahaggar vers le sud-ouest mais pas vers le Tilemsi (Fabre, 1991). Ceci pourrait donc expliquer le relatif isolement de la vallée du Tilemsi dans des échanges favorisés par l’axe fluvial. Si l’on prend en compte les données de Kirkissoy II, on ne peut mettre systématiquement en cause l’éloignement, les différences de latitude ou d’écosystèmes pour justifier du manque de contact (fig. 6). Les sites du Dhar Néma et du Sud-Ouest du Niger ont pu échanger des objets, des techniques ou des formes entre eux, excluant, au vu des connaissances actuelles, une bonne partie des ensembles localisés au nord du bassin étendu du fleuve Niger. Ces différents sites ont par contre échangé des objets, des techniques ou des formes entre eux, excluant au vu des connaissances actuelles, une bonne partie des ensembles localisés au nord du bassin étendu du fleuve Niger.
Les contacts liés à l’approvisionnement en matière première
L’approvisionnement en matière première locale (dolérite, pélite, grès quartzite grossier) comparé à l’approvisionnement en grès quartzite jaspoïde
14La structure géologique du Dhar Néma organise l’approvisionnement en dolérite, pélite et grès quartzite grossier (voir supra). Seuls dimensions et poids des meules limitent l’utilisation des gisements de dolérite et de grès quartzite grossier à un certain opportunisme.
15En ce qui concerne l’approvisionnement en grès quartzite jaspoïde, on trouve des jaspes dans les formations constitutives du Dhar Oualata. Par exemple l’un des habitats du Dhar Oualata, Khneivissa, est à proximité d’un affleurement. Il est localisé à 120 km environ des sites les plus septentrionaux du Dhar Néma et est globalement contemporain des occupations les plus anciennes de ce Dhar (fig. 6).
16Toutefois la silexite, utilisée pour la quasi-totalité des grandes haches taillées retrouvées sur le Dhar Oualata, a ses gisements dans la région de Néma. Par ailleurs, un matériel similaire, réalisé soit en dolérite soit en silexite, a été retrouvé sur deux sites du Dhar Néma (DN20 et DN48, fig. 1 et 8a à e).
17Parmi le matériel qui montre des liens évidents entre les Dhars Tichitt, Oualata et Néma, on trouve des objets de parure en amazonite, matière première exogène aux trois Dhars. Le plus proche gisement d’amazonite se trouve dans la chaîne des Mauritanides près de Tidjikja (anticlinal de Karet Yetti, Mauny, 1956). Il est nécessaire d’approfondir les recherches sur cette matière première spécifique dont le gisement est éloigné. Cela nous permettrait de voir si, par ce biais, des échanges d’autre nature se sont déroulés. Ces recherches qui n’en sont encore qu’aux prémices montrent que, dans un contexte général de repli vers le Sud, des axes longs ont pu exister du Sud (Delta intérieur du Niger) vers le Nord (Dhar Oualata) et de l’Est (Méma et Daounas) vers l’Ouest (chaîne des Mauritanides).
18Les parallèles typologiques nous dévoilaient l’existence de liens culturels sans que l’on en connaisse pour autant les modalités. La préférence pour le grès quartzite jaspoïde du nord de Oualata et pour la silexite du nord de la région de Néma pose la question des liens socio-spatiaux entre les deux falaises. En commençant par l’étude de concentrations de pièces en grès quartzite jaspoïde, nous allons pouvoir discuter de ce qui diffère à l’échelle locale afin de reconnaître, a posteriori, les éléments utiles à la discussion des contacts à l’échelle régionale.
Une approche des dynamiques territoriales par l’étude des groupements d’outils lithiques
Les distinctions techno-économiques des groupements d’outils des sites de DN4 et DN48
Les distinctions numérique, typologique et économique entre les deux groupes d’outils
19Sur les sites de DN4, DN10, DN30 et DN48 des groupements d’outils, essentiellement en grès quartzite jaspoïde, ont été retrouvés (fig. 9 et 10). Les similarités techniques entre le groupement de DN4 et ceux des autres habitats de pied de falaise, et les distinctions profondes entre ces groupements et celui de DN48, favorisent la comparaison entre DN48 et l’un des trois habitats cités plus haut. La proximité et les éléments géomorphologiques communs aux habitats de DN4 et DN48 ont décidé de leur sélection dans l’étude qui va suivre (fig. 6).
20Parmi les 244 pièces de DN48, les grattoirs utilisés sont majoritaires (34,7 %), associés à un matériel façonné prêt à l’emploi (17,4 %) et à des éclats exempts de toute retouche (5,3 %). L’activité est donc régulière et l’outil est réutilisé à l’occasion. Dans ce cas, la matière première a été utilisée avec parcimonie. Le groupement de DN4, constitué de 49 pièces, présente en majorité un matériel similaire, le reste étant en grès quartzite grossier, dolérite, pélites et quartz.
21En ce qui concerne le groupement de DN48 (fig. 10a et b), les pièces ont un talon (lisse ou cortical) large, épais et plan, sans point d’impact éclaté. Les bulbes sont prononcés. Ces indices résultent d’un débitage à la percussion directe tendre, le point d’impact reculant loin sur le plan de frappe. Si ces éléments diagnostiques se retrouvent associés sur les grattoirs de toutes les concentrations étudiées (DN4, DN10, DN30 et DN48, fig. 1), les éclats retouchés, pièces à coche(s) et denticulés en grès quartzite jaspoïde permettent de distinguer les concentrations. Les autres pièces sur éclat contenues dans les concentrations des sites de pied de Dhar (DN4, DN10 et DN30) sont sur éclat outrepassant, à talon étroit (fig. 10c).
22La matière première étant similaire d’une concentration à l’autre, l’utilisation de modes de débitage distincts sur les sites d’échancrure semble donc le fait de choix techniques particuliers et non celui des limites physiques de la matière première. L’étude expérimentale en cours nous permettra de préciser cet aspect.
23Partant de ces distinctions techniques, il est intéressant de constater la présence, parmi le matériel de DN4, d’un nucléus en grès quartzite jaspoïde et d’un percuteur en quartz. Cependant le manque de produits techniques, que l’on retrouverait au tamis s’il s’agissait d’une aire de débitage, indique que les outils regroupés n’ont pas été débités à l’endroit de leur dépôt. Si l’on y associe la similarité du matériel des trois groupements de deux autres sites d’échancrure (DN10, DN30, fig. 1 et 9), ces ensembles de 20 à 50 pièces groupées comme le contenu d’un sac (fig. 9) sont donc les nécessaires d’individus nomadisants. A contrario, les 244 pièces de DN48 témoignent d’un stockage de l’outillage. Cette comparaison permet de cerner deux éléments diagnostiques : un indice de plus d’un certain mode de nomadisme dans le pastoralisme de la population de DN4, et une pratique socio-spatiale plus sédentaire qui a laissé des vestiges sur DN48.
24Une matière première étant au centre du débat sur les modalités économiques d’une plus vaste entité culturelle, nous avons voulu poursuivre nos recherches sur les rapports entre la gestion des gisements et la gestion du matériel en fonction des modalités économiques perçues sur le Dhar Néma. Les liens culturels et techniques entre les Dhars Oualata et Néma et leur interdépendance économique par rapport à deux matières premières posent la question de la nature de ces liens et des territoires dans lesquels ils s’intègrent.
Des habitus socio-techniques sont-ils à l’origine de certains approvisionnements en matière première ?
Comparaison entre les différents liens perceptibles avec les Dhars Tichitt Oualata et les données d’une chronométrie radiogénique
25Des liens typologiques existent entre les populations des Dhars Tichitt, Oualata et Néma. À DN4, les datations montrent qu’elles sont soit synchrones, soit postérieures aux dernières phases de peuplement avant notre ère des Dhars Tichitt et Oualata. Dès lors, les distinctions d’approvisionnement en matière première lithique permettent d’exposer deux hypothèses (fig. 6) :
soit il y avait échange entre les gens des Dhars Oualata et Néma. Il s’agirait alors d’un échange entre deux entités voisines ;
soit les populations du Dhar Néma, en partie originaires des Dhars Tichitt et Oualata, continuent à s’approvisionner sur le Dhar Oualata. Il s’agirait dans ce cas d’une extension du territoire selon des habitus socio-techniques historiques.
26Au vu de la continuité physique de la falaise, des liens typologiques et des approvisionnements en matière première (les habitants du Dhar Néma s’approvisionnant en grès quartzite jaspoïde au nord de Oualata ; ceux de Oualata en silexite dans la région de Néma), la première hypothèse semble la plus valable. Toutefois la similitude des deux corpus lithiques renvoie à deux genèses possibles des territoires à l’échelle micro-régionale. Si, comme le souligne Guy Di Méo, « le territoire traduit un mode de découpage et de contrôle de l’espace garantissant la spécificité et la permanence, la reproduction des groupes humains qui le construisent » (Di Méo, 1999), alors les nouvelles formes de territoire établies sur le Dhar Néma seraient contraintes par les connaissances de gestion du territoire déjà pratiquées sur les Dhars Tichitt et Oualata. Au contraire, si les modalités d’implantation sont fonction des caractères morphogénétiques du paysage, alors la gestion des territoires au sein du Dhar Néma lui serait spécifique, tout au moins au début.
27La confrontation entre les données d’une analyse typo-technologique à l’échelle du Dhar Néma, les mesures radiochronologiques effectuées sur des matériaux provenant des différentes entités des falaises (Dhars Tichitt, Oualata et Néma, fig. 6) et les données chronoclimatiques sur la région a été féconde. Afin d’éclaircir les mécanismes économiques mis en place sur le Dhar Néma, nous proposons en conclusion un ordre de succession des formes du territoire révélées par l’étude du matériel de DN4 et de DN48.
Conclusions : un réfugié doit-il se cacher ?
28Les habitats de positions topographiques communes aux Dhars Tichitt, Oualata et Néma présentent des organisations spatiales similaires. Mais la particularité du Dhar Néma est d’ouvrir sur d’autres espaces exploitables. L’habitat de DN48 pourrait ainsi renvoyer à une innovation socio-spatiale par rapport aux Dhars Tichitt et Oualata. En effet, la superficie et la concentration de matériel de DN48 impliquent une population plus nombreuse que sur DN4. Contrairement à la population des habitats enclavés comme DN4 ou bien délimités par une clôture en dur (DN20, DN60), la population de DN48 a eu à gérer un habitat ouvert sur les autres parties du territoire.
L’étude des groupements d’outils révèle deux formules économiques :
le déplacement de certains individus d’une population pastorale avec un nécessaire (au sens de contenu d’une boîte à outils) utile à leur activité ou à celle d’autrui et dont la production est maîtrisée ;
la sédentarisation d’un artisan (et le stockage de son matériel dans une cache) pour répondre à la demande d’une population dense, pour une production ou son utilisation, qui dépasse l’offre.
29Ces résultats, associés aux distinctions socio-spatiales et en l’absence actuelle d’éléments chronologiques, posent la question de la cohabitation ou de la diachronie des occupations de DN4 et DN48. Cependant, dans ces régions, l’évolution climatique vers l’aride depuis 4500 BP favorise le scénario d’une évolution des sociétés en contexte de zone refuge vers une concentration des groupes autour des derniers points d’eau.
30L’activité sédentaire repérée sur DN48 restreint l’espace vécu7 par l’artisan. Mais si l’accès au gisement favori n’est plus aussi direct ou récurrent qu’il pouvait l’être pour un nomade, il continue d’être exploité. L’espace social8 s’étendrait jusqu’au Dhar Oualata. Ainsi la demande dépassant l’offre aurait nécessité une économie inconnue jusqu’alors de la matière première. Les limites d’espace vécu, instaurées par l’évolution du géoécosystème des Dhars et sa gestion par la population de DN48, seraient alors un indice pertinent d’une économie « décroissante », par rapport à DN4, mais performante.
Bibliographie
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Notes de bas de page
1 Person & Quéchon, 1997. Cette approche « consiste à définir, à partir des prospections et des campagnes de fouilles déjà réalisées, des zones de quelques kilomètres carrés de côté centrées autour d’un gisement archéologique reconnu », p. 20.
2 Dans le sens d’écosystème gouverné par les contextes géologiques et géomorphologiques.
3 Person et al., 1995, 1996. Le Baten est un surcreusement au pied de la falaise dû à un processus érosif éolien.
4 Sill ou filon-couche est une « lame de roche magmatique intrusive parallèle aux structures de l’encaissant », Foucault & Raoult, 2005, p. 138.
5 Deynoux, 1980. « Le jaspe, roche ainsi dénommée sur la carte géologique, se situe dans le complexe de base du relief des Dhars. Il s’agit en fait d’un quartzite à éléments très fins (silts) et très recristallisés qui lui confèrent un aspect jaspoïde. […] Ce jaspe est surtout très abondant au Nord de Oualata. »
6 D’après ces auteurs, l’industrie macrolithique de Kedama Sud du Dhar Oualata présente un certain nombre de liens avec celle des sites de la vallée du Serpent. Cependant le matériel de Kedama est en dépôt de surface et ce sont les dépôts qui y sont associés qui font l’objet d’une datation analogique (au dernier maximum de transgression lacustre du Hodh : ca 9000 to 6000 BP). Étant donné la déflation éolienne très active dans la région (cf. supra et fig. 2) ce parallèle est encore trop aléatoire et nous devons revoir les collections déposées à l’Institut fondamental d’Afrique noire par Raymond Mauny avant de nous exprimer (Mauny, 1955).
7 L’espace vécu exprime « la relation existentielle, forcément subjective, que l’individu socialisé, seul ou collectivement, établit avec la terre et avec ses lieux » (Di Méo, 1999, p. 76).
8 A contrario de l’espace vécu, l’espace social « qualifie des lieux de la biosphère reliés entre eux par l’entrelacs des rapports sociaux et spatiaux caractéristiques des groupes humains qui les occupent, les produisent ou simplement les convoitent » (Di Méo, 1999, p. 76).
Auteur
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – UMR 7041 : Archéologie et sciences de l’Antiquité. Sujet de thèse : Les habitats du géo-écosystème du Dhar Néma (Mauritanie sud-orientale) durant la seconde partie de l’Holocène. Approche typo-technologique du matériel lithique.
Directeur : S. Amblard-Pison.
Date de soutenance prévue : décembre 2010.
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