Introduction
Les images du passé : regards d’archéologues
p. 5-13
Texte intégral
1Les images n’ont pas toujours eu bonne presse, c’est encore parfois le cas en archéologie. Outre qu’elles sont considérées comme n’étant pas tout à fait dignes de la démarche scientifique à laquelle prétend l’archéologie (ce qui est pour le moins curieux car il devrait être admis de tous qu’aucun domaine ne doive à priori être exclu de la pensée scientifique !), elles se laissent difficilement circonscrire, analyser et surtout interpréter d’une façon pleinement satisfaisante. C’est pourtant bien cela qui en fait tout l’intérêt et la richesse et contraint à des exigences analytiques dont l’intérêt heuristique n’a rien à envier aux manipulations des autres données. Mais les images peuvent devenir un vrai casse-tête, donc à la fois un authentique objet scientifique et de plaisir ; ce dernier naissant, comme toujours, de la difficulté… L’obstacle qui se dresse sur la route de l’interprétation tient au fait que ce moyen d’expression ne puisse livrer, contrairement aux langues naturelles, de message explicite. Aucune analyse iconographique, en effet, n’a, une fois seulement, épuisé la signification d’une image, ni pu la traduire en un énoncé linguistique univoque et incontesté. L’image interpelle, mais n’appelle jamais de réponse unique car son interpellation même est par nature polysémique. L’asymétrie de l’échange entre (le producteur d’) une image et son spectateur est telle que ce dernier ne peut qu’être déstabilisé, dérangé, d’autant plus que les effets qu’elle a sur lui peuvent être, comme chacun peut en faire l’expérience quotidienne, extrêmement puissants. Bouleversés, attendris, apaisés, excédés, réconciliés, révoltés tels sont les états dans lesquels nous nous trouvons régulièrement plongés quand surgissent certaines images. Leur puissance est celle d’un phénomène dans le sens qu’une partie de la tradition phénoménologique a donné à ce terme (« apparition à la conscience »). Elles apparaissent, elles adviennent percutent et recoupent ou s’immiscent dans l’univers de chacun. Qu’elles aient été voulues, programmées, savamment composées, soigneusement confectionnées et constamment contrôlées ne change rien à l’effet pratiquement imprévisible qu’elles peuvent avoir sur le spectateur. Avec l’image, quelque chose advient, d’une force et d’une puissance à jamais imprévisible.
2Néanmoins, un contexte culturel les détermine et les affecte d’un style particulier. On ne peut, en effet, confondre les images mayas et grecques, mésopotamiennes et indiennes, etc. Les images transmettent donc bien quelque chose de la culture dans laquelle elles sont produites. Raison pour laquelle, malgré toutes les difficultés auxquelles se heurte leur interprétation, on ne peut les ignorer. Elles donnent toujours à une société ou une époque un éclairage particulier. Elles les caractérisent, en livrant une façon de voir et de concevoir la réalité, une vision du monde. Mais cette dernière n’étant guère simplement traduisible dans les termes de la langue et confrontant donc le spectateur à l’indicible, les images partagent avec le monde divin cette qualité particulière d’être pour toujours en partie inaccessibles. C’est pourquoi, dans l’Antiquité du moins, elles se situent souvent dans l’orbe de la sphère religieuse. Il n’est donc pas étonnant qu’alors les dieux soient les images mêmes placées dans les temples et les images toujours des divinités potentielles, des idoles…
3Aussi vaste et infini qu’est le monde des conceptions divines celui des images donne accès à tous les domaines qui concernent la vie des sociétés : la pratique (l’organisation sociale, l’économie) comme l’idéologie (religieuse, politique, etc.). L’image nous engage donc dans un cheminement à travers tous les champs et domaines sur lesquels s’enracinent et se déploient les communautés humaines. Un exemple parmi une multitude d’autres possibles suffit à le montrer. La production d’images étant coûteuse en temps, énergie et savoir-faire, elle est bien souvent dépendante d’un commanditaire puissant (individu ou institution), capable de faire face à cette dépense. Dès lors, c’est au fonctionnement du pouvoir que nous sommes confrontés, autant qu’à son économie et à l’économie tout court, comme à l’idéologie, à l’histoire des techniques ou aux phénomènes d’expansion, d’acculturation, de métissage à travers la circulation des œuvres et avec elles des thèmes iconographiques ou des styles. Le champ de réflexion est, on le voit bien, immense. Ces quelques considérations, en vrac et trop hâtives, voulaient simplement le rappeler et annoncer ce qui sera traité dans les pages qui suivent.
4À l’ouverture de l’éventail des thématiques, les dix contributions ici présentées, ajoutent la diversité des contextes historiques, géographiques et culturels. Il aurait donc été possible de les regrouper selon les périodes et les lieux étudiés ou encore selon les techniques mises en œuvre (la sculpture, la mosaïque, la peinture, etc.) ou enfin selon les domaines dans lequel ces représentations ont été produites (images religieuses, représentations royales, images funéraires, motifs strictement décoratifs, etc.), mais pour aussi légitimes que soient ces regroupements, dans une perspective essentiellement classificatoire, il nous a semblé plus opportun, de les présenter en fonction des grandes thématiques, à l’instant évoquées, qui tôt ou tard, se trouvent sur le chemin de l’analyse iconographique.
5Chacun de ces articles traite nécessairement plusieurs de ces grandes questions car en aborder une, considérée par le chercheur comme étant déterminante, conduit inexorablement aux rivages des autres, même si au terme de la démarche ces dernières n’ont été qu’à peine entrevues ou évoquées. On peut donc discerner dans cet ensemble trois grandes problématiques auxquelles les auteurs ont accordé une importance particulière. Le choix de l’une ou l’autre est dû pour une part non négligeable à l’état des connaissances du contexte historique et culturel étudié et à celui de la documentation disponible autant qu’aux goûts et préoccupations de l’auteur. Toutes trois sont cependant d’importance majeure. Il s’agit du rapport à la réalité (image documentaire), puis de ce qui lie indissolublement ce qui se donne à voir et ce qui, dans l’image, est soustrait à la vue, sa part invisible qui pourtant la détermine très largement (tendance à l’aniconisme, valeur symbolique), et enfin des relations entre aires culturelles différentes (diffusion de motifs iconographiques, phénomènes d’influence, d’adoption). Ces trois thèmes constitueront donc les trois parties de l’ouvrage dans lesquelles se répartissent les articles.
Partie I : Le rapport à la réalité : l’image documentaire
6Emmanuelle Honoré aborde l’étude des images rupestres d’un abri sous roche (Gilf el-Kebir) du sud-ouest de l’Égypte et daté de la période holocène (10000-3000 av. J.-C.). L’examen de la superposition des différents ensembles de peintures permet d’établir une chronologie relative des phases de réalisation, de distinguer clairement les évolutions techniques et stylistiques, tout en faisant bien apparaître la continuité de la thématique. Une hypothèse est avancée : ces images, représentations de grands troupeaux de bovins, seraient un témoignage du mode de vie pastoral des groupes vivant dans la région et reflèteraient fidèlement des stratégies de gestion du bétail. De plus, elles correspondraient de façon saisissante à celles qu’ont suivies certaines communautés de pasteurs subactuelles de l’Afrique orientale. Le croisement des données archéologiques et ethnographiques est ici particulièrement convaincant. De plus, l’auteur fait bien apparaître tout le bénéfice que l’on peut tirer, pour la compréhension de ces sociétés encore peu étudiées, de l’exploitation d’une documentation donnant accès à leur univers symbolique. Ensuite, Marioanna Louka s’intéressant à l’orfèvrerie grecque de l’époque archaïque, voit dans la précision des représentations de la céramique et la statuaire qu’elle a étudiées un véritable miroir où se reflète la vie quotidienne des femmes. Pour donner toujours plus à penser que ce qu’elles donnent à voir, les images, en certaines circonstances, demeurent par leur précision et la qualité de leur réalisation des outils documentaires incomparables. C’est manifestement le cas pour celles qui sont présentées ici. Émilie Cavanna, quant à elle, s’est préoccupée d’un type d’image bien particulier : les cartes. Ces documents sont rarement considérés comme relevant du même champ d’étude que « les images de l’art », leur fonction explicite étant de fournir à leurs utilisateurs des informations aussi proches que possible de la réalité du terrain. Bien qu’étant un bon « estimateur archéologique pour caractériser et hiérarchiser les élites médiévales et modernes » cette étude de cas menée dans le Pays d’Auge (Calvados) fait bien apparaître que ces documents, comme les autres images, ne sont pas aussi détachés qu’on pourrait l’imaginer du substrat idéologique des sociétés qui les ont produits.
7Enfin, avec la contribution de Linda Gilaizeau, la question du rapport entre image et réalité est inversée. Il n’est plus ici question d’interpréter des images anciennes et d’en rechercher la signification ou le rôle pour les sociétés du passé, mais plutôt de construire une image actuelle, représentation d’une identité nationale, à partir des vestiges archéologiques de sociétés du passé au Japon : la période Jōmon et la période Yayoi. L’auteur montre ici un bel exemple de la force idéologique de l’image.
Partie II : Figuration et aniconisme
8Cette deuxième partie regroupe les trois articles qui traitent d’un problème central que soulève toute représentation iconographique : celui de ce qui ne se voit pas dans l’image mais auquel renvoient inexorablement tous ses éléments constitutifs ; l’au-delà de l’apparence, de ce qui se donne à voir immédiatement. Ainsi, Aurélien Le Maillot traite-t-il de la tendance à l’abstraction toujours à l’œuvre dans la production iconographique religieuse de la Mésopotamie ancienne, pourtant bien connue pour son attachement au réalisme et à l’anthropomorphisme. Est ainsi pointée toute la complexité du monde des images et de ses divers continents auxquels on attribue souvent abusivement des qualificatifs qui les assignent à une catégorie unique, alors qu’ils ne valent, en vérité, que partiellement. Quels que soient les contextes culturels étudiés, jamais aucune caractéristique n’est exclusive. La représentation anthropomorphique des dieux, en Mésopotamie comme ailleurs, connaît toujours des exceptions. Le naturalisme est dominant, mais s’accompagne régulièrement de réalisations plus ou moins abstraites, comme si l’existence de l’une de ces caractéristiques entraînait ipso facto et symétriquement celle de son opposé. C’est cette complémentarité que met bien en lumière cette étude. Puis Amélie Le Bihan, restant dans le domaine religieux du Proche-Orient, mais à l’époque romaine cette fois, se confronte à la question essentielle des rapports entre image et religion. Comme dans l’étude précédente, c’est le rôle de médium, entre le monde terrestre et celui des dieux, attribué aux images qui est analysé à travers l’étude de deux types d’images qui n’ont pas retenu ensemble, comme il eut été souhaitable, l’attention des chercheurs : les bétyles et les enseignes religieuses. « Ces supports sont à la fois des images divines et des objets cultuels qui jouent un rôle dans les cérémonies religieuses » mais, au premier abord, leurs fonctions respectives semblent bien différentes. Les enseignes religieuses sont essentiellement des accessoires de la célébration du culte (comme les bannières, encensoirs, habits de cérémonie, etc.), outils de la pratique alors que les bétyles doivent, dans leur aniconisme radical, marquer la seule présence divine et sa transcendance. À l’abstraction des bétyles qui peuvent recevoir toutes les interprétations et ouvre ainsi à l’immensité du monde divin s’opposent les enseignes, porteuses de représentations figuratives destinées à marquer un lieu, à signaler une cérémonie ou baliser une procession. Le mérite de cette étude étant bien de mettre en évidence et de traiter globalement de la bipolarité (transcendance-performances pratiques) qui structure tout univers religieux. Élise Ferran enfin, dans un tout autre contexte, celui de l’aire maya au Mexique, aborde la même problématique de la figuration et de l’aniconisme, en utilisant pour déterminer la nature de cette société, une documentation parfaitement médiate, mais la seule qui soit disponible : celle qu’ont laissée les conquistadors espagnols. Son étude sur les « Pierres », « idoles », « statues » : montre bien à quel point l’interprétation des images n’est jamais déterminable à priori, jamais accessible par la simple application d’une grille de lecture, fût-elle élaborée par la société qui les a produites. Elle relève toujours d’une « construction du regard » plus ou moins partagée. Dans ce processus d’élaboration interprétative, la dimension temporelle est évidemment déterminante. Voir une image, c’est toujours la reconstruire en se soumettant à un rythme d’avancement qui en déterminera la forme finale. C’est dans cette gestion incalculable du temps que le monde des images se rapproche de celui des dieux. Cela est décelable partout, mais les Mayas en eurent pleinement conscience comme l’expose cette recherche. « Ces stèles, conclut l’auteur, qu’elles soient figuratives ou lisses sont une des manifestations de la construction du temps maya ».
Partie III : Phénomènes de diffusion, d’influence, d’acculturation et de resémantisation
9Qu’il n’existe jamais d’image totalement originale est une évidence pour tout le monde. Aucune œuvre iconographique n’apparaît jamais ex nihilo. À chacune on peut trouver une ou plusieurs autres qui l’ont précédée et se présentent donc comme des sources ou les points d’un ancrage originel. L’analyse des phénomènes de diffusion, d’adoption comme d’adaptation, des thèmes ou techniques iconographiques constitue naturellement un des domaines d’activité privilégiés de l’histoire de l’art. Trois des contributions de ce volume concernent cette problématique qui est inévitable dans les contextes historiques caractérisés par les contacts occasionnés par les conquêtes aussi bien que par les échanges commerciaux et qui s’accompagnent de toutes les modalités d’influence, de métissage et d’acculturation imaginables. Celle de Simon Girond concerne « l’évolution de l’iconographie religieuse en Gaule (dans la région centre de la France actuelle) dans le contexte historique d’intégration à l’orbite romaine ». L’étude porte sur des statues en ronde-bosse représentant des personnages assis en tailleur et des bustes sur socle. Les premières témoignent de l’influence de culte romain sur les populations gauloises. Certes, elles renvoient bien, comme le montre l’auteur, à des divinités locales aux multiples fonctions, mais ont très vraisemblablement aussi servi de support au culte de Mercure et même être identifié à cette divinité. Quant aux secondes, les bustes sur socles, elles sont associées au culte des morts. Ces œuvres longtemps considérées comme étant emblématiques de la culture gauloise sont désormais perçues comme l’expression d’un métissage culturel dans lequel la facture indigène n’occulte nullement la prégnance grandissante des pratiques de la puissance conquérante. Ainsi ces images apparaissent-elles comme étant à la fois la résultante de ces événements historiques, que sont la conquête puis l’enracinement dans le pays soumis, et un agent puissant de ce processus d’acculturation. Par ailleurs, Delphine Seigneuret donne ici un magnifique exemple de l’efficacité remarquable des images dans l’aménagement d’une cohabitation viable entre deux cultures (la nabatéenne et la romaine) que l’Histoire a fait se rencontrer sur les mêmes terres. Sur la façade d’un sanctuaire de Khirbet ehd-Dharih (Jordanie), visible à tous, se déploie un impressionnant programme iconographique mettant en scène des divinités gréco-romaines, mais dont le rendu est incontestablement de facture locale. « Ces représentations [de divinités romaines] – analyse l’auteur – sont traitées dans un style nabatéen à la fois dans la technique artistique et dans le rendu de l’expression des visages… le programme décoratif pourrait ainsi suggérer l’intégration du royaume nabatéen à l’empire romain qui eut lieu en 106 de notre ère… ». De plus, dans l’agencement architectural, la présence de plateformes destinées à recevoir des bétyles participe de la même façon à la constitution de ce mélange culturel. À la visibilité éclatante des dieux des conquérants, sommant l’édifice, répond la puissance, d’autant plus grande et efficace qu’elles sont invisibles, des divinités locales représentées par les bétyles. Les deux conceptions, les deux cultures sans rien perdre de leur pouvoir respectif partagent les mêmes lieux et les fidèles qui les fréquentent. Seules les images permettent une telle alchimie.
10Cette dernière cependant n’exclut pas toute violence. Le trait d’union que constitue l’iconographie entre deux cultures se fait au prix d’un forçage réel qui se reflète dans la thématique même des œuvres, comme une mise en abyme. Par les choix qu’elle impose, l’image exclut beaucoup. Le cadre strict qu’imposent ses limites spatiales, tranche toujours dans une réalité plus vaste. Ce découpage en limitant le champ de ce qui se donne voir, ouvre à toutes les possibilités interprétatives. Ainsi, les scènes animalières sur les mosaïques de Syrie du Nord à l’époque byzantine étudiées par Kamit Abdallah ont-elles été l’objet d’interprétations diverses dont chacune pourrait revendiquer, pour une part au moins, une réelle pertinence. L’état des lieux dressé par l’auteur est, à cet égard, frappant. On a pu voir dans ces images, la représentation du cosmos, la lutte du bien et du mal, la représentation du monde terrestre, le rappel des jeux du cirque, etc. L’analyse précise de ces propositions conduit finalement l’auteur à reconnaître dans ces scènes le rappel du martyr des premiers Chrétiens, dans le contexte idéologique de la Syrie à l’époque byzantine marqué par la vénération des martyrs. S’il y a là, dans ces représentations, un reflet de ce qu’étaient les croyances et les pratiques des communautés chrétiennes d’Orient, la facture et le style de ces œuvres témoignent d’une influence évidente de l’art de la mosaïque en Afrique du Nord qui pourtant n’avait pas encore été christianisée. Il y eut donc, d’une région à l’autre, transfert de la technique et du style mais pas du contenu ; cas exemplaire de la troublante complexité du fonctionnement des images associant l’identité du médium à l’hétérogénéité des messages transmis. Ces processus de re-sémantisation ne sont pas rares.
11Les études rassemblées ici en traitant donc de quelques-unes des questions essentielles de l’iconographie s’intègrent à une bibliographie concernant les images qui s’est depuis trois décennies environ développées d’une façon considérable. Leur apport, bien que constitué de travaux encore inaboutis, est loin d’être négligeable. Le foisonnement récent des études sur l’image s’est encore amplifié ces toutes dernières années en raison de l’intervention des nouvelles techniques de production et de diffusion des images (téléphone portable, Internet, télévision…). Les effets de leur utilisation sur la vie de nos sociétés sont si spectaculaires que les images sont devenues un objet d’étude incontournable. Toutes les disciplines scientifiques s’en sont saisies (sciences de la communication, sociologie, anthropologie, histoire, histoire des sciences et des techniques, histoire de l’art, etc.). La réflexion s’en est trouvée enrichie et affinée, offrant ainsi aux chercheurs une panoplie de modèles théoriques et d’outils méthodologiques extrêmement large. Cependant une observation attentive de ce bouillonnement révèle qu’idées neuves et modèles révolutionnaires ne sont pas aussi nombreux que pourrait le faire penser le nombre des publications récentes. Quantité d’entre elles (parfois à l’insu même de leur auteur) n’ont fait que remettre au goût du jour des problématiques très anciennes plus ou moins enfouies dans l’épaisseur des siècles passés. Ces reprises pour n’être qu’en partie conscientes n’en sont pas moins très fécondes. Les études que nous menons sur les images du passé tirent un bénéfice conséquent de cette renaissance, mais enrichissent en retour la réflexion actuelle par la présentation de cas dont la moindre des qualités n’est pas de fournir de très nombreuses données sur les genèses et les processus évolutifs que seul permet le recul historique. Jamais la synergie entre les études ayant pour objet le passé lointain des sociétés et celles qui s’intéressent au monde contemporain ne fut aussi forte qu’aujourd’hui, particulièrement lorsqu’elles concernent les images. Les dix contributions qui suivent en portent un témoignage éloquent…
Auteur
CNRS – UMR 7041. ArScAn-Haroc, luc.bachelot@mae.u-paris10.fr
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Appréhension et qualification des espaces au sein du site archéologique
Antoine Bourrouilh, Paris Pierre-Emmanuel et Nairusz Haidar Vela (dir.)
2016
Des vestiges aux sociétés
Regards croisés sur le passage des données archéologiques à la société sous-jacente
Jeanne Brancier, Caroline Rémeaud et Thibault Vallette (dir.)
2015
Matières premières et gestion des ressources
Sarra Ferjani, Amélie Le Bihan, Marylise Onfray et al. (dir.)
2014
Les images : regards sur les sociétés
Théophane Nicolas, Aurélie Salavert et Charlotte Leduc (dir.)
2011
Objets et symboles
De la culture matérielle à l’espace culturel
Laurent Dhennequin, Guillaume Gernez et Jessica Giraud (dir.)
2009
Révolutions
L’archéologie face aux renouvellements des sociétés
Clara Filet, Svenja Höltkemeier, Capucine Perriot et al. (dir.)
2017
Biais, hiatus et absences en archéologie
Elisa Caron-Laviolette, Nanouchka Matomou-Adzo, Clara Millot-Richard et al. (dir.)
2019