Les habitations peuvent-elles caractériser une hiérarchie sociale ?
Un exemple polémique : les cultures du début de l’âge du Fer en Asie centrale
p. 113-132
Résumé
The “handmade painted ware” cultures made their appearance in Central Asia (Uzbekistan, Turkmenistan, Kyrgyzstan, Tajikistan, Afghanistan, NW of Iran) in the second half of the 1st millennium B.C. (early Iron Age), succeeding a brilliant Oxus civilization in the end of the Bronze age. Its society was very hierarchical. The crafts production and trade links were very developed. The above mentioned Iron Age cultures usually display artifacts of more utilitarian function, including ceramics, sometimes painted, but no graves are found. No prestigious goods are found. The city walls and “citadels” constructed with unbaked bricks on platforms of several meters high seem to be the only significant signs of the presence of an elite, whose secular or religious nature is unknown. Its power was probably based on its control over territory and irrigation networks. The social hierarchies of the Bronze Age seem to survive, at least partly, and therefore the presumed unity of the society could be explained by the new social and cultural regulations which come up at this epoch, and correspond to a deliberate will to erase all differences and signs of power except architecture.
Entrées d’index
Mots-clés : Ouzbékistan, Turkménistan, Kirghizistan, Tadjikistan, hiérarchie sociale, âge du fer, architecture fortifiée, citadelles
Keywords : Uzbekistan, Turkmenistan, Kyrgyzstan, social hierarchy, Iron Age, Tadjikistan, fortified architecture, citadels
Texte intégral
1Les cultures dites « à céramique modelée peinte », apparaissent en Asie centrale dans la seconde moitié du ier millénaire avant notre ère durant l’Âge du Fer ancien. Elles succèdent à la brillante civilisation de l’Oxus de l’Âge du Bronze local (ca. 2200-1800 av. J.-C.), société très hiérarchisée dans laquelle les cités proto-urbaines possédaient une architecture complexe, des pratiques funéraires très élaborées et présentaient un artisanat de luxe ou de prestige recourant aux matériaux précieux. Vers 1800 (Âge du Bronze final), cette civilisation entre en décadence et cède la place à des cultures dont l’assemblage matériel est très proche, mais qui n’entretiennent plus de contacts avec les grandes civilisations voisines (Mésopotamie, Indus), et dans laquelle les objets dits de prestige sont moins nombreux (Francfort, 2009).
2La civilisation de l’Oxus disparaît progressivement vers 1500/1400 av. J.-C., cédant la place à un nouveau type de cultures, celles à céramique modelée peinte, qui coexistent sur un vaste territoire jusqu’au début du ier millénaire av. J.-C. Elles sont connues en Ouzbékistan, par les cultures de Chust (Zadneprovskij, 1978), de Burguljuk (Duke, 1982), ainsi que par divers sites du Surkhandar’ja, en particulier Kuchuk-Tepe et Dzharkutan (Askarov et Al’baum, 1979) et de Sogdiane (Rapin, 2007) ; au Turkménistan, autour de Jaz-Depe (Masson, 1959) et dans la bande de piémont du Kopet Dagh (Lecomte, 2007) ; en Afghanistan, à Tillja-Tepe (Sarianidi, 1989) ; au Tadjikistan, sur quelques sites isolés (Vinogradova, Ranov et Filomonova, 2008) ; et enfin dans le nord-est iranien (Venco Ricciardi, 1980).
3Il s’agit de cultures sédentaires dont l’économie repose sur l’agriculture et l’élevage, et dans lesquelles, sauf exception, pratiquement aucune trace d’inhumation ou d’un quelconque rite funéraire n’a été découverte, ce qui a pu être interprété comme le signe d’une pratique du décharnement des corps à l’air libre, théorie qui semble confirmée par des découvertes éparses d’ossements humains, portant parfois des traces de découpe, dans plusieurs établissements.
La culture matérielle
4L’assemblage matériel de ces cultures est composé exclusivement d’objets utilitaires, au premier rang desquels la céramique. Malgré l’appellation de ces cultures, la poterie peinte, à décor monochrome géométrique, ne constitue en moyenne que 10-15 % du total de l’assemblage céramique. Rien ne permet d’y voir une vaisselle d’apparat, puisque les mêmes formes et les mêmes motifs sont découverts d’un site à l’autre, dans des proportions sensiblement identiques. Le reste de l’assemblage matériel est constitué par des objets utilitaires, armes ou outils. Les objets lithiques sont le plus souvent liés à l’agriculture (meules, pilons, faucilles) ou à la production métallurgique (moules). Les objets métalliques présentent une gamme limitée comportant des couteaux, des faucilles, des pointes de flèche, des aiguilles et des alènes. Quelques anneaux en cuivre/bronze ainsi que des éléments de harnachement de chevaux constituent les seules exceptions. Sur plus de 250 sites connus, dont une vingtaine bien fouillés, aucun objet en métal précieux, aucune pièce de décoration n’a été découverte. Il est toutefois possible que les objets de prestige aient pu être réalisés en matériaux périssables, ne laissant ainsi aucune trace, et que les métaux, en particulier l’or, aient été récupérés ultérieurement.
5L’absence de tombes et même de dépôts ne permet pas de déterminer si tout le monde subissait le même traitement funéraire. En effet, le matériel funéraire joue généralement un rôle primordial dans les études sur les cultures protohistoriques, en Asie centrale comme ailleurs, mais son absence ici ne permet pas d’inférer quoi que ce soit sur les variations de traitement entre individus. Lorsque des inhumations sont connues, dans la culture de Chust, il n’y a généralement pas de matériel d’accompagnement, même si l’on trouve dans de rares cas une pièce de poterie (Zadneprovskij, 1978).
6L’architecture dans ces sociétés est assez simple. Dans les cultures les plus septentrionales, celles de Chust, de Burguljuk, d’Ustrushana et de Sogdiane, en Ouzbékistan, les habitats sont des constructions de types variés. Le premier type consiste en habitations semi-souterraines, dont la base est creusée dans le sol à une profondeur variable, tandis que la partie supérieure s’élève au-dessus du niveau du sol au moyen de poteaux. Le second type est composé de petites huttes rectangulaires sur poteaux, dont les parois étaient vraisemblablement montées avec du roseau. Les maisons du dernier type sont construites en pisé ou en briques crues. Dans les cultures les plus méridionales, celles de Jaz, de Tillja, de Kuchuk, dans le sud de l’Ouzbékistan, le nord de l’Afghanistan, le sud et l’est du Turkménistan, l’habitat est généralement constitué par des maisons en pisé ou en briques crues. Le plus souvent, les pièces sont réparties de part et d’autre d’un couloir central. Quelques traces de constructions sur poteaux sont également attestées, mais elles restent rares. Dans tous les cas, les habitations constituées par une seule pièce sont plus répandues que celles formées par plusieurs pièces, et leur superficie n’excède que rarement 100 m².
7Ainsi, l’impression d’ensemble qui se dégage d’un premier examen des cultures à céramique modelée peinte est celle de sociétés apparemment « égalitaires ». Toutefois, après la riche société hiérarchisée de l’Âge du Bronze (cf. E. Luneau, dans ce volume) et alors qu’à la période suivante les sociétés pré-achéménide et achéménide (milieu du ier mill. av. J.-C.) sont caractérisées par une structuration socio-économique forte, cela paraît surprenant. Il faut se tourner du côté de l’architecture, et en particulier l’architecture fortifiée, pour découvrir les seuls marqueurs possibles d’une hiérarchisation de la société à l’Âge du Fer ancien en Asie centrale.
L’architecture monumentale
8À côté de ces habitats « ordinaires », une architecture massive se distingue nettement, qui permet d’appréhender des indices de différenciation sociale. Il s’agit d’enceintes fortifiées pour les cultures les plus septentrionales et d’une architecture monumentale occupant le centre de certains établissements pour les cultures les plus méridionales.
9Dans la vallée du Ferghana, en Ouzbékistan, deux sites de la culture de Chust comportent des murs d’enceintes (Abdullaev, 2007). À Dal’verzin, l’établissement de 25 hectares est entouré par un mur extérieur (fig. 1), épais de 4 à 6 m pour une hauteur conservée de 2,5 m, construit en briques crues et en pisé. Deux murs supplémentaires matérialisent une division tripartite, en citadelle, zone habitée et enclos à bétail. Un bâtiment d’environ 140 m² formé par 12 pièces, dont aucun plan n’a été publié, a été fouillé en périphérie de la zone de la « citadelle », tandis que le centre est occupé par un niveau de sol formé par des pierres disposées à plat (Zadneprovskij, 1978). À Chust, le mur, large de 3 m, ne protège qu’un tiers de l’établissement, les deux tiers restants étant cernés par un marécage et une rivière. La porte principale est flanquée d’une tour en briques crues, comportant cinq pièces en son sein. D’après la stratigraphie, ces murs d’enceinte n’ont été érigés que dans un second temps, après une période d’occupation pendant laquelle le site était ouvert, et leur plan a été subordonné à la planification préexistante des habitations.
10Par ailleurs, un mur d’enceinte aurait été découvert à Tujabuguz, site de la culture de Burguljuk (Duke, 1982), près de Tashkent. Construit en briques crues, épais de 2 m, il est conservé sur une hauteur de 24 à 40 cm. Dans la partie occidentale du site on peut l’observer sur une longueur de plus de 20 m.
11Ces murs d’enceinte, attestés sur trois établissements seulement dans des cultures qui en comportent plusieurs dizaines, confèrent donc clairement un statut particulier aux sites qu’ils protègent, tant comme site d’habitat privilégié que par la capacité organisatrice qu’ils supposent, et sur laquelle nous reviendrons par la suite.
12En Margiane, en Bactriane méridionale et septentrionale, des bâtiments massifs sont désignés comme des « citadelles » dans la littérature scientifique soviétique et post-soviétique, terme que nous garderons donc ici bien que leur fonction défensive ne soit pas vraiment attestée. Elles sont constituées par un bâtiment monumental construit sur une plate-forme en briques crues de plusieurs mètres d’épaisseur. Ces constructions sont qualifiées de monumentales avant tout par comparaison avec l’architecture ordinaire, car leur superficie est plus importante, le plan différent, et elles révèlent un soin manifeste apporté à la construction.
13Ces bâtiments ont été occupés tout au long de l’Âge du Fer ancien, ce qui se traduit par des reconstructions voire des restructurations, accompagnées peut-être par des modifications dans leur fonction, et que nous détaillerons brièvement ici. Moins d’une dizaine sont connues et seules trois d’entre elles ont été fouillées extensivement ou presque, à Jaz-Depe (Turkménistan), Kuchuk-Tepe (Ouzbékistan) et Tillja-Tepe (Afghanistan).
14À Jaz-Depe (Masson, 1959), la citadelle occupe une superficie de 1 hectare environ au sein d’un établissement de 16 hectares, mais elle n’a pas été fouillée en totalité (fig. 2). La plate-forme, de 8 m d’épaisseur, est construite en briques crues, par endroits disposées de manière régulière, ailleurs sans ordre. L’ensemble citadelle et plate-forme mesure 12 m de hauteur. Le bâtiment monumental érigé sur cette plate-forme, constitué par douze pièces, a connu deux étapes architecturales successives.
15Tout d’abord, dans la partie sud-est de la plate-forme, un bâtiment formé de trois ou peut-être quatre rangées de pièces oblongues, communiquant entre elles par des passages, a été construit. L’ensemble ouvre au nord-ouest sur une cour. À l’est, une salle rectangulaire de 26 × 7 m est décorée par des ressauts et comporte des pilastres. Les murs sont de la même épaisseur que la largeur des pièces les plus étroites, environ 2,2 m. Il semble que ces pièces aient reçu une couverture voûtée, tandis que celle de la grande pièce était plate.
16Par la suite les petites pièces ont été comblées et transformées en passage. La superficie de la grande salle a été réduite de moitié par l’installation contre le mur sud-ouest d’une construction massive, et l’autre moitié a été subdivisée en petites pièces. Il est vraisemblable que le bâtiment ait alors supporté un étage.
17Les découvertes de céramique sur le sol montrent que lors de la seconde étape, ce bâtiment servait d’habitat, peut-être pour une garnison militaire car des grosses balles d’argiles et des balles de fronde en proviennent. La fonction du bâtiment lors de la première étape reste mystérieuse, mais d’après la taille de la grande salle et la présence des ressauts circulaires, le découvreur V. M. Masson rejette l’interprétation domestique pour y voir un temple ou plutôt un palais. Toutefois, la présence d’un étage étant plausible, le plan disponible ne montrerait que ce qui est vraisemblablement un ensemble de magasins de stockage.
18À Kuchuk-Tepe (Askarov et Al’baum, 1979), la plate-forme en briques crues de 4 m d’épaisseur a été entourée dès la première phase d’occupation par un mur d’enceinte sur les côtés nord, ouest et sud, le côté est ouvrant sur une zone inoccupée. Le bâtiment construit sur la plateforme connaît quatre phases architecturales (fig. 3).
19Il ne s’agissait au début que d’un bâtiment d’environ 60 m², rectangulaire, formé de quatre pièces. Trois sont parallèles, et la pièce centrale, par laquelle se fait l’entrée à l’est, ouvre de part et d’autre vers le nord et vers le sud. Perpendiculairement à la pièce sud se trouve une petite pièce oblongue.
20Lors de la deuxième phase, un nouveau mur vient élargir l’enceinte, entourant le premier. De nouvelles pièces sont créées et le bâtiment comporte finalement six pièces, atteignant une superficie de 90 m².
21À la troisième phase, la citadelle est élargie vers l’est et le sud-est par l’extension du second mur d’enceinte, atteignant 125 m². Le mur d’enceinte est désormais épais de plus de 1 m. Des aménagements, banquettes et contreforts, sont ajoutés dans les trois pièces présentes dès l’origine.
22À la quatrième phase, seule une partie des murs extérieurs de la phase précédente est conservée, mais après un abandon, le bâtiment est agrandi jusqu’à atteindre une superficie de 250 m², pour finalement se composer de vingt-trois pièces.
23Lors des deux dernières phases, l’une des pièces nord-est se distingue des autres par son traitement particulier. Ses murs ont été enduits à plusieurs reprises, prenant un aspect brillant, et une niche de 50 cm de côté, dont l’emplacement change entre les deux phases et dans laquelle des galets ont été découverts, est percée dans le mur sud, tandis qu’un foyer se trouve au centre de la pièce. Ces éléments conduisent les fouilleurs A. A. Askarov et L. I. Al’baum à attribuer à cette pièce une fonction cultuelle. Pour eux, la fonction de la citadelle évolue au cours du temps. D’abord résidence du chef du clan dominant et de sa famille, comme l’indiquent sa taille et sa position centrale, elle combine dès la première étape les fonctions de centre guerrier et administratif. Peut-être dès cette période, mais surtout dès la seconde, s’y ajoute la fonction de centre cultuel, qui se maintient jusqu’à la quatrième phase.
24À Tillja-Tepe (Sarianidi, 1989), la plate-forme rectangulaire en briques crues, épaisse de 6 m, est construite sur une élévation naturelle de 2 m, sans doute d’origine alluviale. La citadelle, dans ses parties encore conservées lors de la fouille, s’élève de 2 m environ au-dessus de la plate-forme. Ce bâtiment monumental de près de 1 000 m² est entouré d’un mur d’enceinte comportant des tours, qui mesure d’est en ouest 27,7 m et du nord au sud 36 m. Ses angles et le milieu des murs est, sud et ouest, sont flanqués de tours rondes. À la place, du côté nord, se trouve l’entrée principale de la citadelle. Cette citadelle a fonctionné aux périodes Tillja I et II qui correspondent au Fer ancien, mais aussi à la période Tillja III, c’est-à-dire à la période achéménide, ayant alors perdu tout son caractère monumental. Comme les autres citadelles, elle a connu plusieurs phases de constructions et de reconstructions (fig. 4).
25À l’étape Tillja Ia, le centre du bâtiment, en briques crues, est occupé par une grande salle, dont l’entrée, au milieu du mur sud, est encadrée à l’intérieur par deux pilastres. Cette salle est entourée des quatre côtés par un couloir latéral donnant accès aux tours, qui avaient quant à elles une fonction défensive.
26À l’étape Tillja Ib (fig. 5), la salle est agrandie, atteignant une superficie de 400 m² et comporte neuf piliers de section quadrangulaire. À égale distance des deux entrées, au sud et au nord de la salle, une construction cruciforme est interprétée par le fouilleur comme les possibles vestiges d’un autel, d’une hauteur conservée de 0,35-0,40 m. Au sud de cette pièce centrale une seconde salle, séparée de la grande pièce par un mur monumental de 2,5 m de largeur, comporte six piliers quadrangulaires.
27Lors de l’étape Tillja IIa, le niveau de sol de la grande salle est surélevé de 0,5 m. L’intérieur du bâtiment est réaménagé et l’« autel » est détruit. Le mur extérieur de la citadelle, à l’ouest de la grande porte, est reconstruit plus au nord.
28Lors de l’étape Tillja IIb, le plan reste dans les limites du bâtiment de la phase précédente, mais change totalement. La « grande » salle perd son caractère monumental car elle est subdivisée par adjonction de nouveaux murs, formant ainsi jusqu’à quinze pièces, dont la qualité de construction est médiocre. Le niveau autour de la citadelle, désormais seulement 0,4-0,5 m plus bas qu’à l’intérieur, permet de construire de nouveaux bâtiments adjacents, notamment des côtés sud et est, englobant les tours. Au nord, l’entrée est bouchée et la tour d’angle nord-est, rasée, est transformée en porte.
29Ce bâtiment est considéré par son découvreur, V. I. Sarianidi, comme un temple protégé par une enceinte, fonction défensive qui n’existerait qu’à la première étape. Dès la deuxième étape un culte du feu aurait pu se dérouler dans la grande salle, la petite pièce occupant une fonction auxiliaire. Par la suite, la subdivision de l’espace et la dégradation de la qualité de la construction le conduisent à y voir la résidence des dirigeants locaux, fonction qui deviendrait plus claire encore lors de la période achéménide.
30D’autres sites à citadelle sont connus par la topographie mais non fouillés, ou bien seulement très partiellement. Néanmoins, ils permettent de cartographier la répartition des citadelles et de dégager des schémas de structuration de l’espace à l’intérieur de chaque culture, en particulier par la présence de fossés.
31À Takhirbaj 1, au Turkménistan, un bâtiment monumental a été construit sur une plate-forme atypique, constituée non de briques crues mais par une succession de couches argileuses, surmontées de gros blocs d’argile, formant un ensemble d’une épaisseur de 1,30 m (Cattani, 1998). Un mur d’enceinte en briques crues a été construit autour de la citadelle, le long duquel une douve a été creusée. Vers le sud, la plate-forme fait la jonction avec l’enceinte et vers le nord elle débouche sur le fossé.
32À El’ken-Depe, au Turkménistan, la plate-forme qui occupe le centre de l’établissement est juchée sur les vestiges formés par les couches de la fin de l’Âge du Bronze, atteignant ainsi une élévation de 20 m au-dessus du niveau de la plaine (Kachuris, 1967). Un sondage dans la partie ouest de la citadelle a mis au jour une enceinte semi-circulaire épaisse de 10,5 m, constituée par deux murs en pisé parallèles, l’espace entre les deux étant divisé par des murs transversaux. La citadelle, en plus du mur, est entourée par un fossé profond de 2,5 m de profondeur et large de 30 à 40 m (Zadneprovskij, 1978).
33À Aravali-Depe, au Turkménistan, la partie centrale de l’établissement est occupée par une citadelle qui s’élève de 10 m environ au-dessus du niveau de la plaine, visible par la topographie mais non fouillée (Masson, 1959).
34La dernière citadelle connue se trouve à Majdatepa, en Ouzbékistan. Des sondages ont montré la présence d’une grande plate-forme en briques crues, et la topographie des lieux laisse voir une forme quadrangulaire, qu’on peut identifier comme une citadelle (Rtveladze, 2007), hypothèse que ne permet pas de valider la présence d’un grand cimetière contemporain.
La nature et la fonction de ces bâtiments
35Ce n’est pas la taille des établissements qui détermine la présence d’une citadelle mais la position qu’occupent ces sites, considérés comme le centre de leur oasis. En effet, les sites de l’Âge du Fer ancien sont hiérarchisés, et l’on rencontre divers types d’établissements :
de petits « manoirs », c’est-à-dire une grande habitation isolée.
De petits établissements de moins de 1 ha.
Des établissements de taille moyenne, de 4-5 ha.
Des établissements de grande taille, de plus de 10 ha.
36D’une manière générale les établissements comportant une citadelle sont plutôt de taille moyenne ou grande (Aravali-Depe 7 ha., El’ken-Depe 12 ha., Majdatepa 1,6 ha., Takhirbaj 4,7 ha.), toutefois ce n’est pas une règle, car comme on l’a vu, la citadelle de Jaz-Depe se trouve au cœur d’un site de 16 ha., tandis qu’à Kuchuk-Tepe, l’ensemble de l’établissement est estimé à 0,5 ha.
37S’il semble y avoir une relation entre la présence de fortifications et de citadelles et la fonction de place centrale, la taille du site n’est pas un critère déterminant et c’est la présence des architectures qui créée à elle seule une différenciation nette avec le reste des petits établissements (Biscione, 1981). Les sites fortifiés et les sites à citadelles sont donc généralement interprétés comme des centres administratifs ou culturels à l’échelle de l’oasis (Zadneprovsky, 1995), d’autant plus qu’ils se trouvent au cœur de vastes réseaux d’irrigation, qui se développent de manière importante à l’Âge du Fer ancien (Francfort et Lecomte, 2002).
38L’interprétation de ces constructions monumentales est quant à elle variable. Si l’hypothèse de l’édifice militaire est bien évoquée dans le cas de Jaz-Depe, elle n’est guère retenue d’une manière générale. Il semble que la plate-forme n’avait pas une réelle fonction défensive (Francfort, 1985), mais qu’elle servait plutôt à surélever le bâtiment pour qu’il soit vu de loin, l’accent étant mis sur la verticalité (Sarianidi, 1985). Cette démarche était renforcée par l’usage de buttes alluviales naturelles ou constituées par des vestiges plus anciens.
39Ces bâtiments, se détachant clairement au sein de l’établissement, avaient donc une fonction forte, ostentatoire, et à ce titre ils sont interprétés comme des temples ou des palais. On ne peut pourtant pas tout à fait écarter l’hypothèse qu’il s’agisse de bâtiments collectifs ou même que tous n’aient pas revêtu les mêmes fonctions. En effet, si toutes ces citadelles ont bien été construites selon les mêmes principes architecturaux, une plate-forme surmontée d’un bâtiment massif, chacune d’elle est unique. Lors de son développement architectural maximal, la citadelle de Kuchuk-Tepe, aux murs épais de 50-60 cm, ne dépasse pas le quart de la superficie de celle de Jaz-Depe dès son origine, dont les murs ont 2 m environ d’épaisseur. Le bâtiment de Tillja-Tepe est le seul à avoir des tours et un couloir latéral. Les citadelles de Takhirbaj 1 et de El’ken-Depe sont entourées par un fossé, aménagement qui n’a pas été identifié ailleurs.
40Aucun objet particulier n’a été découvert lors de la fouille de ces citadelles qui permettrait de trancher de manière définitive la question de leur fonction, ni objets manifestant un pouvoir ou une richesse particulière, ni objet cultuel ou rituel, bien qu’il soit probable que ces bâtiments aient été systématiquement pillés. Cette remarque doit être nuancée par le constat que dans les sites à citadelle, la fouille s’est généralement concentrée sur la citadelle, rendant impossible toute comparaison entre l’assemblage matériel dans l’établissement lui-même et la citadelle. Toutefois la fouille de Jaz-Depe, où des sondages ont bien été réalisés dans l’établissement, et celle de Majdatepa, où au contraire seul l’établissement a été fouillé, permettent de dire que l’absence d’objets spécifiques n’est pas fortuite.
41L’existence même de constructions monumentales indique cependant une différenciation sociale au sein de certaines parties de la population, qu’elle soit de nature séculière ou religieuse, ou bien qu’elle combine ces deux dimensions. Si l’on admet la fonction d’habitat de ces bâtiments, alors une partie de la population (de nature politique, administrative ou religieuse) peut habiter des bâtiments de grande taille, occupant une position géographique stratégique au sein de l’établissement. Si l’on y voit des temples ou des bâtiments collectifs, ils nous montrent, de même que les murs d’enceinte, qu’il existe une autorité, au moins temporaire, capable de fédérer la population pour les construire. Cette période étant également celle de grands développements de l’irrigation avec la construction de grands réseaux de canaux, on peut supposer que cette élite tirait son pouvoir du contrôle de l’espace agraire et pastoral. Tout le paradoxe de l’Âge du Fer ancien réside dans l’absence de signes de cette hiérarchisation sociale dans la culture matérielle.
Le reflet d’une hiérarchie sociale ?
42Cette période a été considérée par certains archéologues soviétiques et centrasiatiques (Masson, 1959 ; Masson et Sarianidi, 1972 ; Zadneprovskij, 1978) comme celle de l’émergence de la société de classes, liée au développement des forces de production, qui va ensuite pleinement croître dans le cadre de l’impérialisme achéménide dans la première moitié du ier millénaire. Le processus d’apparition des citadelles, impliquant la transformation des villages en établissements urbains, serait donc la conséquence de changements socio-économiques, qui vont déboucher sur la formation d’une société de classes primitive, lorsque se renforce le processus de stratification sociale. Ce serait donc là les prémices de l’émergence d’une élite, non encore constituée pleinement, qui habiterait dans les citadelles.
43Cette hypothèse serait confirmée dans l’Avesta, l’ensemble de textes sacrés du mazdéisme, parfois pris comme référence pour caractériser les cultures à céramique modelée peinte (Masson, 1959 ; Masson et Sarianidi, 1972), puisque d’après des analyses stylistiques, ses parties les plus anciennes pourraient avoir été écrites vers le milieu du iie millénaire et puisque le rite funéraire du mazdéisme est le décharnement des corps. L’Avesta décrit une terre où coulent de nombreuses rivières, irriguée par des lacs et des canaux d’irrigation, et occupant de grands pâturages de montagnes. La société rurale et pastorale de type tribal, qui pratique aussi l’agriculture, vit dans des villages comportant des zones fortifiées. Elle est composée de familles, dirigées chacune par un chef, appartenant à plusieurs clans et assemblées au sein d’une communauté villageoise, puis dans une tribu que dirige un nouveau chef. Les tribus sont ensuite regroupées dans des pays ou dahyu, vaste collectivité territoriale dépourvue d’unité centrale organisée (Litvinskij, 1998). Dans cette optique, les sites avec citadelles ou fortification seraient la résidence des dirigeants de ces dahyu.
44L’aboutissement de ce processus de complexification sociale se produirait aux Âges du Fer moyen et final, alors qu’on assiste à une « renaissance urbaine ». De grands sites fortifiés de plusieurs hectares se développent alors dans toute l’Asie centrale (Francfort, 1979 ; Sarianidi, 1985). Des forteresses ou des villes, de taille et de formes variables, de plan circulaire ou quadrangulaire, comportant des courtines et des tours circulaires ou rectangulaires à angles arrondis, toujours creuses, coexistent avec des petits « manoirs » fortifiés. Ces caractéristiques rejoignent largement celles de l’architecture fortifiée de l’Âge du Bronze, définissant une tradition centrasiatique d’architecture militaire (Francfort, 1979). L’innovation que représentent les plates-formes à l’Âge du Fer ancien est abandonnée à l’Âge du Fer pré-achéménide et achéménide, où les structures fortifiées sont similaires à celle de l’Âge du Bronze (Francfort, 1985), dans une continuité architecturale nette.
45En l’absence d’éléments déterminants permettant de faire coïncider les descriptions de l’Avesta avec les vestiges archéologiques, et puisque nous savons que la société de l’Âge du Bronze était elle-même clairement structurée socialement, il nous faut donc conclure que l’Âge du Fer ancien ne peut être la période d’apparition de la « société de classes ». L’organisation du territoire avec une hiérarchie de sites, structurés autour de sites principaux et interprétée comme le signe d’une centralisation de la société, la mise en œuvre de travaux communautaires se traduisant par la construction d’enceintes fortifiées et de réseaux d’irrigation à grande échelle, ainsi que l’existence de citadelles et donc d’une autorité centrale, prouveraient que les sociétés de l’Âge du Fer ancien centrasiatique ont une structure proto-étatique, capable de contrôler étroitement leur environnement (Biscione, 1981).
46La culture du Dehistan archaïque, contemporaine des cultures à céramique peinte, peut éclairer celles-ci sous un autre angle. Elle occupe la plaine de Misrian, dans la partie la plus orientale du Turkménistan. Une trentaine d’établissements sont connus, parmi lesquels trois sites de très grande superficie (150-220 ha.), Tangsykyl’dzha, Madau-Depe et Izat Kuli, se trouvent à quelques dizaines de kilomètres les uns des autres seulement (Lecomte, 2005). Là, comme dans les cultures à céramique peinte, aucune planification urbaine n’existe, mais de puissantes citadelles sont érigées sur des plates-formes en briques crues. Un système très complexe de grands canaux permet l’irrigation dans une région où l’agriculture est sans cela impossible. Ces éléments peuvent être interprétés comme le marqueur d’un pouvoir non centralisé, qui se développe au sein d’une « confédération tribale », dont l’organisation socio-politique repose sur la construction et la gestion communes des canaux (Francfort et Lecomte, 2002 ; Lecomte, 2005). On peut fort bien supposer l’existence du même type de structuration pour les cultures à céramique modelée peinte, malgré un réseau de sites plus lâche.
L’existence d’une architecture monumentale, fortifications ou citadelles, permet dans ce contexte de tirer plusieurs conclusions sur la société et l’élite de l’Âge du Fer ancien :
1. Tout d’abord, l’existence de bâtiments fortifiés à l’Âge du Bronze, bien que sans plate-forme, la continuité stratigraphique entre l’occupation de l’Âge du Bronze et celle de l’Âge du Fer ancien sur plusieurs sites, ainsi que l’existence d’une société clairement structurée à la période pré-achéménide et achéménide sont autant de signes d’un changement de culture progressif, indice d’une continuité partielle des hiérarchies sociales tout au long de la protohistoire centrasiatique. À l’Âge du Fer ancien, celles-ci peuvent adopter une forme collective en lien avec la gestion du territoire.
2. Par ailleurs, bien que toutes les cultures à céramique modelée peinte partagent dans les grandes lignes le même type d’assemblage matériel, on peut distinguer deux traditions architecturales, tant dans le domaine de l’habitat que dans celui des architectures monumentales, enceintes ou citadelles.
47Donc si l’on considère l’architecture comme un indice de l’organisation sociale, on serait alors confronté à deux cas de figure différents, qui reflètent peut-être une composition différente de la population et/ou une structuration différente de la société. Le groupe septentrional pourrait avoir été moins hiérarchisé que le groupe méridional, mais cela reste une hypothèse. Cette différence de structure sociale est probablement héritée des sociétés locales de l’Âge du Bronze, puisque les zones dans lesquelles se développent les premières étaient inoccupées à l’Âge du Bronze, tandis que celles occupées par secondes sont celles où se trouvait la civilisation de l’Oxus à l’Âge du Bronze.
3. Enfin, une fois admise l’existence d’une différenciation sociale à l’Âge du Fer ancien, il faut nous interroger sur le paradoxe que constitue l’absence de tous les marqueurs traditionnels du pouvoir, objets d’apparat ou de luxe. L’apparente unité de la société pourrait s’expliquer par des prescriptions sociales, peut-être liées à la nouvelle religion qui se met en place ou peut-être d’ordre purement social. En effet, il est net que la société est caractérisée par une certaine complexité socio-culturelle. L’absence de biens de prestige traduit dès lors une démarche affichée et volontaire de gommer les signes distinctifs, amplifiée par l’absence de tombes et l’absence de dépôts.
48Si l’on peut inférer la présence d’une élite par la capacité organisatrice que suppose le développement majeur de l’irrigation à l’Âge du Fer ancien, la construction de fortifications massives et de citadelles, celles-ci seraient alors les seuls marqueurs de l’existence de cette élite au pouvoir, dont la nature et le degré de pouvoir reste insaisissable, au sein d’une société qui ne correspond à aucun modèle ethnologique connu.
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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – UMR 7041 : Archéologie et Sciences de l’Antiquité. Sujet de thèse : La transition entre l’âge du Bronze et l’âge du Fer en Asie centrale : le phénomène des « cultures à céramique modelée peinte ».
Directeur : H.-P. Francfort.
Thèse soutenue le 20 novembre 2010.
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