Le cas de la céramique du Bronze récent de la Grèce du Nord et de l’Albanie du Sud
p. 235-254
Résumés
Cet article aborde la question de l’influence de la culture mycénienne sur la région septentrionale de l’Égée sur la base des importations de céramique. Bien que de la céramique ait été importée de la Grèce méridionale/centrale aux côtes de la Macédoine depuis le Bronze moyen, ce n’est qu’à partir de l’HR IIIA2 qu’elle apparaît en plus grande quantité. Ces vases, d’une technique avancée, ont vite été imités en Macédoine centrale dans une chaîne opératoire différente qui n’influença guère la céramique traditionnelle locale. Plus au nord-ouest, sur les sites de Sovjan et Maliq, situés dans le bassin de Korçë, on trouve très rarement des importations mycéniennes dans l’habitat, mais elles jouaient un certain rôle dans les offrandes funéraires prestigieuses. En général, les cultures du nord de l’Égée étaient plutôt conservatrices et les contacts n’avaient pas d’influences substantielles.
The paper discusses the influence that the Mycenaean culture exerted on the North Aegean region in the view of ceramic imports. Even though pottery has been shipped from Southern/Central Mainland Greece to the Macedonian shores since the Middle Bronze Age, only by LH IIIA2 does it appear in larger amounts. The technically advanced vases were soon imitated in Central Macedonia in a completely separate production chain that bore no substantial influence on traditional local pottery. Further North-West, at the sites of Sovjan and Maliq in the Korçë basin, Mycenaean imports emerge rarely in settlement contexts while they played some role as prestige funerary gifts. Generally, the North Aegean cultures were rather conservative and the contacts with the South did not create a profound impact on them.
Entrées d’index
Mots-clés : Albanie, Macédoine, céramique, contacts, culture mycénienne, influences externes, culture locale conservatrice, âge du bronze récent
Keywords : Albania, Macedonia, pottery, contacts, late Bronze Age, Mycenaean Culture, external influences, conservative local culture, Sovjan
Remerciements
J’aimerais remercier G. Touchais et P. Lera de m’avoir confié l’étude de ce matériel dans le cadre de ma thèse, ainsi que M. Guggisberg qui la codirige à l’université de Bâle. J’exprime toute ma reconnaissance à C. Oberweiler (EfA) pour son invitation à participer au projet franco-albanais et toute son assistance. Je la remercie également, ainsi que J. Savary et G. Touchais, pour la relecture de ce texte. Je suis aussi reconnaissant aux organisatrices de la 7e journée doctorale de m’avoir fourni la possibilité d’y faire cette présentation préliminaire.
Texte intégral
1Les matières premières, comme les métaux, jouèrent certainement un rôle important dans les contacts entre la culture mycénienne et la Grèce du Nord, mais ce qui nous est parvenu, ce sont avant tout les objets mycéniens (vases en céramique, armes en bronze) qui ont été retrouvés sur de nombreux sites en Macédoine, en Épire et en Albanie. Leur rôle et leur importance pour la culture locale, ainsi que leurs imitations locales feront l’objet du présent article. Il sera avant tout question de l’influence mycénienne sur la culture matérielle traditionnelle de l’Égée septentrionale.
2Le nord de l’Égée a connu pendant l’âge du bronze un développement différent de celui de la Grèce centrale et méridionale. L’habitat était caractérisé surtout par des tells de petites dimensions occupés sur une longue durée, et une possible hiérarchisation des sites n’est visible qu’à partir du Bronze récent. La tradition de la vaisselle culinaire y était bien différente (pyraunoi vs tripodes) et l’on utilisait une autre gamme de formes et de décors (techniques et motifs) de céramiques, ainsi que d’autres techniques de production moins avancées (montage à la main vs usage du tour de potier). L’écriture et les autres traits caractéristiques du système palatial mycénien étaient absents.
3Ce n’est qu’au Bronze récent1 (dès le Bronze moyen en Chalcidique) – exception faite de contacts sporadiques antérieurs2 – qu’une certaine influence et des importations du Sud3 plus nombreuses (céramique), deviennent visibles archéologiquement dans la culture locale, surtout sur les sites côtiers. La recherche archéologique en Grèce du Nord s’est longtemps focalisée sur ces vases et bronzes mycéniens et il a fallu attendre les années 1980 (les fouilles du site de Kastanas : Hochstetter, 1984) puis les années 2000 (les fouilles du site d’Agios Mamas : Horejs, 2007a) pour les premières publications détaillées concernant la céramique locale4.
4La céramique mycénienne, techniquement plus avancée, a vite été imitée localement. Une analyse pétrographique et chimique de la céramique du Bronze récent du site de Toumba à Thessalonique (Kiriatzi et al., 1997 ; Andreou, 2003, p. 195-196) a démontré qu’elle y a été produite avec une argile différente de celle de la céramique locale. On a aussi observé qu’une autre méthode de façonnage (tour de potier au lieu du montage au colombin ou de la méthode du pinching), une autre technique de décor, une température de cuisson plus élevée et probablement un autre type de four ont été employés, alors que la céramique traditionnelle continuait d’être produite sans être influencée par ces techniques5. Cela indique une tradition très conservatrice. Le choix d’importer presque exclusivement de la céramique décorée et de ne produire que quelques formes préférées montre qu’en Grèce du Nord la céramique mycénienne avait une fonction particulière. Cette région est donc un cas très intéressant pour qui veut étudier aussi bien l’interaction entre une production locale et les influences externes d’une technique plus avancée, que le rôle des objets importés et la question de leur imitation locale.
5Le nouvel apport du présent article est un premier aperçu des résultats issus de l’étude, actuellement en cours (Krapf, à paraître 1 et 2), de la céramique locale du Bronze récent issue des deux sites voisins de Sovjan et de Maliq (secteur C). Ils sont situés loin de la côte, dans la plaine de Korçë à 820 m d’altitude en Albanie sud-orientale, à une vingtaine de kilomètres de la frontière grecque. Découvert en 1988 par P. Lera, le premier site, Sovjan, a été fouillé successivement par l’Institut archéologique de Tirana (1988-1991) et par une équipe franco-albanaise codirigée par G. Touchais et F. Prendi puis P. Lera (1993-2006)6. Le deuxième site, Maliq, a été fouillé par F. Prendi de 1961 à 1966 et en 1973-1974, puis de 1988 à 1990 (secteur C) par F. Prendi, Zh. Andrea et P. Lera7 ; il est connu dans la littérature comme ayant produit la stratigraphie de référence pour la préhistoire albanaise.
6Il n’est guère surprenant que les contacts avec la culture mycénienne aient été beaucoup plus faibles dans cette région de l’intérieur du pays qu’en Macédoine centrale et que les importations se limitent à quelques très rares fragments dans les habitats et à des objets de prestige dans les nécropoles à tumuli.
7Cela permet de distinguer plusieurs degrés d’influence et plusieurs types de contact dans cette vaste région du nord de l’Égée, qu’il faut renoncer à voir comme une grande entité homogène, malgré des traits culturels communs et de grandes différences avec des régions avoisinantes. Des micro-régions ou des zones de contacts plus intenses peuvent être définies sur la base de la typologie céramique, par exemple les canthares, les formes d’anses et les variations de la céramique à peinture mate (Horejs, 2007a, p. 328-342).
8En revanche, la question de la frontière nord du monde mycénien est encore loin d’être résolue (Eder, 2009, p. 113 no 1). La répartition d’objets administratifs (sceaux), personnels (bijoux par exemple) et cultuels (figurines), ainsi que celle des coutumes funéraires, indiquent néanmoins une limite vers le fleuve Aliakmon en Macédoine occidentale (Eder, 2009 ; Pilali-Papasteriou, 1999).
La Macédoine
9Sur le site côtier d’Agios Mamas (Olynthe, Chalcidique), les importations de céramique de Grèce méridionale commencent dès le Bronze moyen et atteignent leur premier apogée, pour la céramique minyenne grise, à la période des tombes à fosses de Mycènes (transition du Bronze moyen au Bronze récent), ce qui correspond aux couches 14 à 11 (Horejs, 2007a, p. 183-211 ; Aslanis, 2009). Dans la couche 13 (correspondant à l’Helladique moyen III de la Grèce méridionale) et en moindre quantité dans les couches suivantes, cette céramique tournée a été imitée sur place à la main, surtout en gris et noir, mais aussi en rouge et gris-brun. Les canthares à anses verticales surélevées sont d’un grand intérêt car il s’agit d’une forme typique de la tradition minyenne imitée en Chalcidique, d’abord dans les catégories de la minysch imitierte Keramik, puis dans la pâte fine locale, et cela en grande quantité (Horejs, 2007a, p. 207-208) ; ils sont ainsi devenus des vases caractéristiques du Bronze récent.
10L’importation et l’imitation de vases du Bronze moyen restent un phénomène propre à la Chalcidique : Agios Mamas, Molyvopyrgos (Heurtley, 1939, p. 10-17 et 209-213) et Torone (Morris, 2011, p. 438, dessin 5). On n’en trouve que de très rares tessons ailleurs en Macédoine centrale8. Très probablement s’agissait-il de contacts avec le golfe de Volos (Horejs, 2007a, p. 336-337)9. C’est aussi dans cette dernière région que B. Horejs y voit la source d’inspiration pour la céramique à peinture mate de la Chalcidique, qui est la plus ancienne de Macédoine (Horejs, 2007a, p. 278-281).
11Il n’est dès lors pas étonnant que les fragments mycéniens les plus anciens (HR I/II) aient été trouvés sur ces mêmes sites10. Des épées de type mycénien datées de cette période ont été trouvées jusqu’en Albanie centrale (Prendi, 1982, p. 212). Elles démontrent l’existence de contacts lointains dès l’époque des tombes à fosses de Mycènes (Wardle, 1993, p. 125)11. La tasse de type Vapheio et l’épée de type Sanders A d’une tombe de Pazhok/Elbasan sont tout aussi indicatifs de ces contacts (Prendi, 1982, p. 213, fig. 6, 2/14).
12À partir de l’HR IIIA2 – Assiros couche 9, Toumba/Thessalonique couche 5 (Andreou, 2003, p. 193-194 et fig. 205) et Kastanas couche 16 (Jung, 2002, p. 219) – la céramique mycénienne connaît une diffusion plus large12. Pendant l’HR IIIC, elle atteint un pourcentage assez élevé parmi l’ensemble de la céramique, dans la phase 4 de Toumba/Thessalonique par exemple 5,5 % (Andreou et Kotsakis, 1999, p. 110). À Kastanas, la céramique tournée constitue 6 à 20 % des fragments caractéristiques dans les couches 16 à 13 (Jung, 2003, p. 213) et 45 % dans les couches 12 et 11 (extrême fin du Bronze récent et début du Fer ancien). Plus à l’est, quelques rares tessons mycéniens ont même été trouvés sur le site de Dikili Tash dans la plaine de Drama (Darcque et al., 2009, p. 539-540 et fig. 16-17).
13Comme indiqué plus haut, la céramique mycénienne a été imitée très tôt, au plus tard à partir de l’HR IIIB1 (Jung, 2003, p. 212), puis la proportion des importations diminue progressivement. À Assiros par exemple, un site du bassin de Langadas, dans la couche 8 : 25 % de la céramique tournée proviennent de Grèce méridionale, 35 % ont été produits sur place ou dans les environs et 40 % ailleurs en Macédoine13 ; pour la couche 7 les pourcentages sont respectivement de 10, 60 et 30 (Wardle, 1993).
14À Kastanas, au début de l’HR IIIC au plus tard (14b), la majorité des vases mycéniens est produite en Grèce du Nord (Jung, 2002, p. 252). En termes de technique, la situation est tout à fait comparable à ce qui a déjà été décrit pour Toumba/Thessalonique avec une production à part, sans influence sur la céramique traditionnelle, même s’il s’agit de la même argile14 (Wardle, 1993, p. 129). Cette céramique est désormais tournée, l’argile a subi un traitement plus soigné et la cuisson à des températures plus élevées en atmosphère oxydante produit une céramique plus dure et de couleur claire, qui contraste beaucoup avec les vases traditionnels. Malgré tout, la céramique imitée sur place n’atteint jamais le niveau technique de la céramique importée du Sud (Jung, 2003, p. 214)15. Une analyse par activation neutronique (NAA) a montré qu’un tesson appartenant probablement à un vase à étrier (forme rarement attestée dans le Nord) provient sans doute de Mycènes/Berbati (Jung, 2002, cat. 14 ; Jung, 2003, p. 214). Pour les autres fragments importés à Kastanas, l’hypothèse d’une provenance thessalienne a été formulée (Jung, 2002, p. 55-56).
15Même si la provenance exacte des vases imités n’a pas pu être déterminée, les analyses par activation neutronique démontrent l’existence de plusieurs ateliers en Macédoine (Jung, 2002, p. 56). Le fort degré de régionalisme déjà mentionné pour la céramique locale se manifeste aussi, d’après S. Andreou, à travers des différences techniques entre les productions de céramique du type mycénien des trois sites de Kastanas, Assiros et Toumba/Thessalonique, et plus généralement à travers le grand nombre de variations existantes (Andreou, 2003, p. 196)16. En ce qui concerne les formes et les décors, les potiers n’étaient que peu innovants et suivaient assez fidèlement les modèles du Sud (mais pour quelques particularités voir : Jung, 2003, p. 215-217).
16Vu le choix opéré dans les catégories de céramique (presque seulement fine décorée17) et la gamme réduite de formes et de décors des vases importés, on peut déduire que la céramique mycénienne répondait à un besoin particulier (Andreou et Kotsakis, 1999, p. 110 ; Andreou, 2003, p. 194-195 ; Jung, 2003, p. 214). Il s’agissait, à Toumba/Thessalonique par exemple, majoritairement de petits vases ouverts, surtout des bols (Andreou, 2003, p. 204, fig. 2). Une analyse de R. Jung a montré que les cratères et petits vases à boire de Kastanas et d’Agios Mamas étaient en proportions identiques à ceux de Tirynthe et de Mycènes, ce qui suppose des habitudes de consommation semblables (Jung, 2004). D’autre part, les alabastres et les jarres piriformes à trois anses étaient déposés de préférence dans les tombes, comme au Sud (Jung, 2003, p. 219). La grande majorité des activités quotidiennes – stockage, préparation de la nourriture et consommation courante – n’a pas été touchée par ce type de céramique et l’on continua d’utiliser, pour ces activités, des récipients très différents de ceux du Sud.
17Comme R. Jung, S. Andreou voit dans la céramique tournée une céramique dédiée à la consommation collective, avant tout du vin, et rattache ces pratiques à la mobilisation de force de travail pour des entreprises collectives, comme la construction de murs de terrasse sur plusieurs sites centraux (Andreou, 2003, p. 197-202), ce qui est un phénomène nouveau au Bronze récent. En présentant la céramique mycénienne comme un simple substitut fonctionnel de la céramique à peinture mate (Andreou, 2003, p. 200) – un style local du Nord apparu un peu plus tôt au Bronze récent – S. Andreou s’oppose à la vision mycéno-centrique habituelle, qui voit dans tous les changements culturels intervenus au Nord une influence du Sud plus développé. On fera toutefois observer qu’une simple inversion de cette théorie n’est probablement pas plus juste, celle d’une Macédoine complètement indépendante des influences mycéniennes et utilisant ces objets exotiques uniquement pour des activités développées sur place.
18Ce n’est certainement pas une coïncidence si, à la même époque, on recommence, pour la première fois depuis le Néolithique, à produire une céramique à décor peint, dite « à peinture mate ». Il s’agit avant tout de vaisselle de table : canthares, bols, cruches et petites amphores. À Kastanas (Hochstetter, 1984, p. 209) et Toumba/Thessalonique (Andreou, 2003, p. 200) ce type de céramique a été progressivement remplacé par la céramique mycénienne, tandis qu’à Agios Mamas les deux types ont coexisté (Horejs, 2007a, p. 332).
19Outre la céramique, deux autres développements concernant l’organisation de l’habitat et indiquant une probable hiérarchisation des sites ont toujours été interprétés comme résultant de contacts avec le Sud. Il s’agit, en premier lieu, d’indices de l’existence d’un stockage centralisé dépassant les seuls besoins de l’habitat lui-même ; c’est le cas à Assiros, où les phases 9 et 8 ont livré des vestiges d’un bâtiment occupant une bonne partie de la surface du tell et dont les pièces comportaient de grands récipients remplis de graines carbonisées (Jones, 1987 ; Wardle, 1987, p. 326-329, pl. 52c/d). L’appartenance de toutes ces pièces à un seul grand bâtiment a néanmoins été remise en question par D. Margomenou (Margomenou, 2008, p. 202). À Toumba/Thessalonique, on trouve des traces de stockage en grande quantité dans le bâtiment A, mais réparties dans plusieurs pièces qui servaient également à d’autres activités (Margomenou, 2008).
20L’autre développement est la construction de terrasses de grandes dimensions sur les pentes des tells des sites comme Assiros (Wardle, 1980, p. 235-239) et Toumba/Thessalonique, où la hauteur des murs de soutènement atteint jusqu’à 2,4 m et la largeur des terrasses 8 m (Andreou et Kotsakis, 1999, p. 111). Ces structures servaient à la délimitation et à l’organisation de l’habitat, peut-être aussi à sa protection, voire à sa fortification. Mais le plus important est qu’ils témoignent de la mobilisation d’une assez grande force de travail pour la réalisation d’une entreprise collective, ce qui suppose une certaine organisation sociale (Andreou et Kotsakis, 1999, p. 111).
21Ce n’est certainement pas un hasard si ces développements se produisent pendant cette époque d’intensification des contacts, mais les indices d’une influence mycénienne directe restent très vagues.
L’ouest du Pinde
22La situation à l’ouest du massif du Pinde, en Albanie et en Épire, est bien différente (Touchais, 2002, p. 206-208). Sur le site de Sovjan par exemple, les tessons mycéniens de la couche 5c (Bronze récent) ne représentent guère que 0,1 % de tous les fragments18.
23Les vases et les armes mycéniens (Kilian-Dirlmeier, 1985 ; Bodinaku, 1995 ; Bejko, 2002) connus pour l’Albanie proviennent presque tous des tombes dans les nécropoles tumulaires. Le tumulus 1 de Barç dans la plaine de Korçë par exemple abritait 181 tombes dont la majorité a été attribuée au Fer Ancien. Quelques-unes ont toutefois été datées de la fin du Bronze récent (HR IIIC-submycénien) par la présence de vases mycéniens comme le vase à étrier de la tombe 47 (Andrea, 1985, p. 27-28, pl. VI ; Bejko, 2002, p. 12-13).
24L’étude du site de Sovjan, qui présente une longue séquence stratigraphique allant du Néolithique ancien/moyen au Fer ancien presque sans interruption, offre la possibilité d’une chronologie plus exacte et permet surtout de comparer des offrandes funéraires avec des objets retrouvés en contexte domestique. La couche 6 et les trois niveaux de sol de la couche 5c (5c1/S2, 5c2/S3 et 5c3/S4) correspondent à la période du Bronze récent. Une série de 18 datations obtenues par la méthode du radiocarbone confirme une longue durée de la phase la plus récente du Bronze récent (5c1) du xive siècle à la fin du xie siècle av. J.-C. (Lera, Oberweiler et Touchais, 2010, p. 50-51), ce qu’indiquent aussi les quelques tessons mycéniens datant de l’HR IIIB à l’époque submycénienne19. La quantité d’objets d’origine ou d’influence méridionale reste cependant très restreinte et Sovjan peut être comparé, à cet égard, avec le site de Dikili Tash. Outre la céramique, on compte aussi une double hache en bronze, un moule en pierre pour la fabrication de ce type de hache, une lame de couteau en bronze et trois épingles en os à tête ouvragée (Touchais et Lera, 2007). La rareté de cette dernière catégorie d’objets par rapport à leur fréquence dans les tombes démontre qu’ils n’étaient pas des objets d’usage quotidien.
25La céramique locale ne montre pas, quant à elle, d’influences du Sud. La question souvent évoquée des ressemblances avec certaines formes de la céramique minyenne, en particulier les canthares à anses surélevés et profile en S (Touchais et Lera, 2007, p. 144-145 ; Prendi, 1978, p. 31 et 51 ; Bejko, 2002, p. 9-10), demeure ouverte. Néanmoins, on peut clairement discerner un changement entre la couche 620, assigné au début du Bronze récent, et la phase la plus tardive de cette période (couche 5c1), même si de nombreuses formes perdurent (Lera et Touchais, 2008, p. 877-879). Même le canthare à anses cornues21 – la forme du Bronze récent par excellence – est déjà attesté au Bronze moyen (Lera et Touchais, 2004, p. 27 et 29, fig. 3). Mais ce qui frappe avant tout, est la plus grande variété de pâtes, l’augmentation proportionnelle de la céramique claire (Lera, Prendi et Touchais, 1996, p. 1013 ; Prendi, 1978, p. 34) et l’introduction d’une vaisselle de table très fine, bien cuite avec des parois minces et une surface brun-rouge polie, représentée en grande partie par les canthares (fig. 3b). Ces éléments, de même que la grande popularité des canthares et la présence d’objets de prestige dans les tombes, pourraient être liés à une évolution socioculturelle dépassant le cadre régional.
26Contrairement à d’autres opinions (par exemple Prendi, 1978, p. 34-36), la fouille de Sovjan prouve que la céramique à peinture mate de la plaine de Korçë (la céramique « devollienne ») (fig. 4e) n’apparaît qu’à la toute fin du Bronze récent et ne devient courante qu’au Fer ancien (Lera et Touchais, 2008, p. 880-881 ; pour des exemples du Fer ancien voir : Lera, Prendi et Touchais, 1996, p. 1014-1015, fig. 10-11 ; Lera, Prendi et Touchais, 1995, p. 786 fig. 3). Elle n’est dès lors ni à l’origine de la céramique à peinture mate du nord, ni liée au début du phénomène décrit plus haut. Outre la peinture mate, il existe aussi toute une gamme de décors (fig. 4) dont le plus courant sont les impressions de doigts sur le bord et sur les grands tenons plats (fig. 5h), ainsi que le décor à bande digitée (fig. 4d) (Lera et Touchais, 2008, p. 880, fig. 4). On trouve aussi d’autres décors plastiques ou appliqués tels que des boutons de toutes sortes (mamelon, cornue, lunule, languette rectangulaire, trapézoïdale et arrondie, anse miniature double) (fig. 5), des bandes lisses (fig. 5c) et même une étoile (Lera et Touchais, 2007, p. 1057, fig. 9), des décors cannelés (Lera, Oberweiler et Touchais, 2010, p. 45, fig. 16), imprimés et incisés. Les incisions sont néanmoins beaucoup plus rares qu’en Macédoine centrale. Le fragment à lignes ondulées opposées (fig. 4a) peut être comparé avec un fragment de Kastanas (couche 14b ; (Hochstetter, 1984, pl. 52, 6).
27Très caractéristique pour la plaine de Korçë est le canthare à anses cornues surélevées de l’épaule au bord dont il existe plusieurs variations (fig. 3b) (Lera, Prendi et Touchais, 1996, p. 1016, fig. 12, 1-5 et p. 1017 fig. 13 ; Lera, Oberweiler et Touchais, 2010, p. 47, fig. 13 et 15) et le phénomène d’un ou de trois trous (parfois incomplètement percés) sur l’attache supérieure des anses de canthares (fig. 3a) (pour un exemple de Maliq, voir : Prendi, 1978, p. 54, pl. IX). Comme en Macédoine, les pyraunoi (fig. 2) – des jarres de cuisine avec supports intégrés (braséros) – ont été utilisés comme pots à cuire, tout comme d’autres marmites. Il s’agit d’une forme très typique pour le nord (Horejs, 2007a, p. 148-153 ; Hochstetter, 1984, p. 155-164) et seuls quelques très rares fragments ont été trouvés dans la sphère mycénienne (Horejs, 2007a, p. 152, fig. 97)22 où l’on se servait de marmites tripodes. À Agios Mamas, seule deux vases tripodes, témoignant visiblement d’influences du Sud, ont été identifiés (Horejs, 2007a, p. 146-148). Par conséquent, les deux régions avaient une tradition culinaire bien différente.
28Les jarres à large embouchure pourvue d’un bord vertical ou légèrement évasé et les amphores à anses horizontales ou verticales situées sur le plus grand diamètre – parfois avec prolongement vers le haut comme celles des canthares – (fig. 3c) sont aussi très courantes. Les bols à anse en bréchet – wishbone – (fig. 6) et les tasses complètent la gamme des vases à boire. Les bols à bord rentrant sont caractéristiques de la fin du Bronze récent à Sovjan (Lera, Prendi et Touchais, 1996, p. 1016, fig. 12, 10). Plus rares sont les cruches (Lera, Prendi et Touchais, 1996, p. 1017, fig. 14), les grandes bassines et les passoires.
29La forme des anses, qui témoigne d’une grande créativité des cultures du nord de l’Égée, peut servir à la définition de groupes régionaux. Alors que différentes variations de l’anse en bréchet sont largement attestées même au Sud, d’autres types sont confinés à des régions plus restreintes. Les anses verticales à corne du type illustré à la figure 3c, qui appartiennent à des jarres et à des amphores en céramique grossière, n’ont pas de parallèle à Kastanas ni à Agios Mamas. Les anses de canthare à trois perforations sur l’attache supérieure sont caractéristiques de la plaine de Korçë. Il existe toutefois des exemplaires à une perforation à Kastanas (Hochstetter, 1984, p. 185) et Kalindria (Heurtley, 1939, no 421, p. 218 et 250 ; Wardle, 1983, p. 39, fig. 19), mais il s’agit toujours des canthares à peinture mate.
30Le Bronze récent de Sovjan est communément mis en relation avec les couches IIId1 (5c2, 5c3 et 6) et IIId2 (5c1) de Maliq (Lera, Oberweiler et Touchais, 2010, p. 51, fig. 25). Un matériel très semblable provient aussi du site lacustre de Plocha Michov Grad en ARYM, sur la rive du lac d’Ohrid23, site daté de la fin du Bronze récent et du Fer ancien.
31La culture matérielle de la plaine de Korçë est donc, d’un côté, très conservatrice mais d’un autre côté, elle suit aussi les développements généraux et montre des parallèles avec les régions avoisinantes. Les éléments mycéniens n’y jouent qu’un rôle d’objets de prestige exotiques (Bejko, 2002, p. 14-15).
32Dans la région voisine de l’Épire on relève quelques particularités. La quantité, la forme et la chronologie ancienne (début de l’époque mycénienne) des objets en bronze les rapprochent de ceux de l’Albanie et les doubles haches – par exemple le dépôt de Katamachi – (Vokotopoulou, 1972) ressemblent à celle de Sovjan. Sur beaucoup de sites, de la céramique mycénienne, importée ou imitée localement, a été trouvée et à Dodone, elle atteint même 5 % de l’ensemble (Tartaron et Zachos, 1999, p. 62). Le mur cyclopéen d’Éphyra est, quant à lui, unique pour le Nord. Les tombes à cistes avec offrandes mycéniennes, par exemple à Mazaraki ou Kastritsa, et surtout la tombe à tholos de Kiperi (Papadopoulos, 1981) montrent une influence mycénienne forte, peut-être même une présence de Mycéniens sur la côte de la Thesprotie (Tartaron et Zachos, 1999, p. 61).
33Plusieurs modèles ont été proposés pour expliquer la nature des contacts entre la culture mycénienne et ses voisins au Nord, le plus courant étant le world system model d’un centre mycénien avec une périphérie et des marges (Feuer, 2003 ; voir aussi Horejs, 2009, p. 199).
34Il faut cependant souligner que la région décrite ici n’a pas eu que des contacts avec le Sud mais aussi vers l’intérieur des Balkans. La céramique incisée et incrustée, par exemple, prouve clairement l’existence de contacts entre la Macédoine centrale et la Bulgarie/Roumanie (Hochstetter, 1982)24. Les fleuves, comme l’Axios/Vardar ont servi de voies de communication comme le montrent les ressemblances entre les sites le long de l’Axios en ARYM et en Grèce (Horejs, 2007a, p. 388). Mais la Macédoine était plus une barrière qu’un intermédiaire. Ainsi, les éléments nordiques se retrouvent très rarement au sud de la Macédoine tandis que les objets mycéniens sont absents du centre des Balkans (Horejs, 2007b)25.
35Le nord de l’Égée n’est donc pas une grande région homogène, mais il est plutôt caractérisé par un régionalisme fort. Néanmoins, des développements parallèles de la céramique locale démontrent des influences mutuelles et des contacts entre les différentes régions. La céramique mycénienne n’a toutefois pas provoqué de grands changements de la culture traditionnelle conservatrice et son imitation sur place, avec tous les éléments techniques que cela implique, demeure un épiphénomène. Cela ne va pas de soi, vu l’influence qu’avait exercée, suivant B. Horejs, la céramique à peinture mate de Grèce centrale sur la production de Macédoine un peu plus tôt et compte tenu aussi des influences non négligeables de la céramique minyenne du Bronze moyen.
36Il existe de nombreux exemples de développements différents. Ainsi, la production de céramique de style mycénien dans la plaine de Sybaris en Italie du Sud était beaucoup plus standardisée que celle de Macédoine (Buxeda i Garrigós et al., 2003).
37En allant plus loin, on pourrait citer le cas des influences nord-est égéennes en Grèce centrale et méridionale et les îles pendant le Bronze ancien, qui ont été bien intégrées dans la culture locale, ainsi que plus tardive l’influence grecque sur l’Italie préromaine.
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Notes de bas de page
1 Il n’existe pas de chronologie spécifique pour le Bronze récent (BR) de Grèce septentrionale et l’on utilise souvent celle de la Grèce méridionale, où le BR, correspondant à la période mycénienne, est appelée Helladique Récent (HR) et subdivisée en plusieurs phases : HR I-II (xvie-xve siècle av. J.-C.), HR IIIA-B (xive-xiiie siècle av. J.-C.), HR IIIC-submycénien (xiie-xie siècle av. J.-C., période après la chute des palais). Les sites de Grèce du Nord présentant les séquences stratigraphiques les plus longues sont les suivants (la couche mentionnée d’abord est toujours la plus ancienne) : Assiros (BR = couches 9 à 5), Toumba/Thessalonique (BR = couches 8 à 2B), Kastanas (BR = couches 18 à 12), Agios Mamas (BR = couches 13 à 1 ; 13 correspondant encore à l’Helladique Moyen III). Pour un tableau comparatif des séquences d’Agios Mamas et de Kastanas (Hänsel et Aslanis, 2010, p. 55, fig. 22).
2 Quelques fragments de vases importés du Bronze Ancien II-III ont été trouvés sur plusieurs sites : par exemple, des fragments de saucières à Servia (Wardle, 1993, p. 121).
3 Grèce méridionale, ce qui inclut dans le suivant aussi la Grèce centrale.
4 Pour un résumé de la recherche en Grèce du Nord (Horejs, 2012).
5 Ils n’existent que de très rares exceptions, comme les jarres piriformes à trois anses et à pied, qui sont faites à la main en Macédoine du Nord, et qui portent même un décor à peinture mate et les amphorisques cantharoïdes faites au tour et portant un décor mycénien à Agios Mamas qui imitent une forme locale (Jung, 2003, p. 216-217).
6 Voir les rapports de fouilles dans les volumes 118 à 134, 1994-2010 du BCH, ainsi qu’Iliria, 26, 1996, p. 225-253 et pour la première campagne, dans Iliria, 20, 1990, p. 250-252 et AJA, 97, 1993, p. 715.
7 Voir Prendi, 1966 et les rapports dans Iliria, 18, 1988/2, p. 248-249 et 19, 1989/2, p. 265-266 et AJA, 97, 1993, p. 714-715. Voir aussi récemment Andrea, 2009.
8 Un tesson à Kastanas (Hochstetter, 1984, p. 200 et pl. 2, 10) et un tesson à Toumba/Thessalonique (Horejs, 2007a, p. 335).
9 On note aussi qu’un pied bas d’Agios Mamas en céramique minyenne grise avec un deuxième cercle au-dessous de la base (Horejs, 2007a, pl. 128, B 838_1) trouve des parallèles dans le golfe de Volos (Maran, 1992, pl. 97, 9 et 13) et dans la vallée du Spercheios mais pas sur le site béotien d’Orchomène (Papakontantinou et al., à paraître).
10 À Torone (Morris, 2011 ; Cambitoglou et Papadopoulos, 1993).
11 Un canthare du type nordique dans la tombe O du cercle B.
12 Pour une carte de répartition des objets mycéniens au Nord (Touchais, 2002, p. 202, fig. 1).
13 La céramique mycénienne avec beaucoup d’inclusions de mica provient probablement de Chalcidique (Wardle, 1993, p. 127 ; Jung, 2003, p. 214).
14 Vases tournés et également non tournés au BR et FA dans les groupes chimiques M4 et M5 (Jung, 2002, p. 246).
15 Souvent la pâte a un cœur gris.
16 Il est intéressant de noter aussi la présence de céramique mycénienne cuite sans l’aide d’un four et décorée à la peinture rouge et non pas noire (Buxeda i Garrigós et al., 2003, p. 274 et 280).
17 À Kastanas par exemple, la céramique mycénienne non décorée ne constitue que 1,2 % de l’ensemble de la céramique tournée pendant les phases correspondant aux couches 16 à 13 (Jung, 2003, p. 213).
18 Simple comptage des tessons. Il ne s’agit que d’une dizaine de fragments sur les quelque 12 000 fragments de la couche 5c1.
19 Pour les importations (Lera, Oberweiler et Touchais, 2010, p. 47-49).
20 La couche 6 correspond d’après les deux datations de radiocarbone à l’HR I et II (ca. 1500 av. J.-C.) (Lera, Oberweiler et Touchais, 2010, p. 50).
21 Terme utilisé ici pour anses verticales, normalement surélevées avec prolongation vers le haut mais pas forcément deux pointes (Lera, Oberweiler et Touchais, 2010, p. 49 et p. 47, fig. 14 à gauche).
22 Il faut y ajouter pour le Bronze récent un exemplaire de Lefkandi (HR IIIC) (Popham, Schofield et Sherratt, 2006, p. 212 et pl. 29.8).
23 Mêmes formes de canthares avec anses cornues, mêmes types d’anses aussi pour la céramique grossière, ainsi que les trois petits trous non percés sur l’attache supérieure d’anses de canthares. Ils sont visibles au musée du site.
24 Cette catégorie de céramique est néanmoins absente de Sovjan.
25 Les rares épées du type mycénien peuvent être expliquées dans le cadre des échanges locaux sans contact avec le monde mycénien (Horejs, 2009, p. 202-204).
Auteur
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – UMR 7041 Archéologie et Sciences de l’Antiquité. Sujet de thèse : La céramique du Bronze récent en Grèce du Nord et en Albanie : consommation et production.
Directeurs : G. Touchais et M. Guggisberg (université de Bâle). Date de soutenance prévue : été 2015.
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