Chapitre IX. Les problèmes politiques et diplomatiques à la fin de la guerre : à propos du soutien français au parti démocrate et du projet d’un rapprochement du Portugal avec la France (Décembre 1918 – Mars 1919)
p. 173-186
Texte intégral
1La signature de l’armistice donna lieu à des manifestations qui furent l’occasion de célébrer officiellement, au-delà des liens entre Alliés, les liens particuliers entre la France et le Portugal. A Lisbonne et à Porto, furent organisées des manifestations et des réceptions officielles ; l’importance prise aux unes et aux autres par la Marseillaise et la lecture des poésies patriotiques en français confirmèrent le rôle idéologique tenu par la France dans ce pays. Mais ces manifestations laissèrent bientôt la place à de sourdes tensions dues aux problèmes politiques et diplomatiques posés entre les deux pays, à partir des luttes contre le régime de Sidonio Paes au Portugal d’une part, et de l’autre à partir du contexte de la conférence de la paix en rapport avec cette évolution interne.
2Les nécessités de la guerre avaient imposé aux autorités françaises la reconnaissance rapide du gouvernement Paes en décembre 1917. Tant que dura le conflit, les rapports officiels conservèrent leur caractère cordial. Mais ces rapports connurent un véritable malaise à la suite de l’assassinat de Sidonio Paes (14 décembre 1918) et de la rébellion républicaine de Santarem contre ses successeurs (mi-janvier). Sans que cela fut l’objet d’une démarche ou d’une accusation officielle, la France fut mise en cause dans ces événements comme ayant apporté son soutien aux réfugiés portugais à Paris et à leur formation politique, le Parti Démocrate. Le sentiment que la France était hostile au pouvoir officiel du Portugal fut particulièrement renforcé par l’accueil froid dont la délégation portugaise à la conférence de la paix fut l’objet de la part des autorités françaises et par l’atmosphère qui y régnait du fait de la campagne de presse des réfugiés du Parti Démocrate, dont le retour dans l’orbite gouvernementale aurait été à l’origine d’un projet de rapprochement plus intime du Portugal avec la France.
3En l’absence de données factuelles précises et de matériaux suffisants, ces questions restent encore un épisode obscur des relations entre les deux pays, notre approche s’inscrivant plutôt dans la perspective d’une instruction des hypothèses.
I – La France et les luttes politiques au Portugal à la fin de la guerre : la question du soutien français au parti démocrate et aux réfugiés politiques portugais
4La République Nouvelle de Sidonio Paes, de type présidentialiste, consacrée par les élections d’avril 1918, rencontra de toutes parts une forte opposition. Le Parti Démocrate, aux dépens duquel Paes avait pris le pouvoir en décembre 1917 était au premier rang de cette opposition. Le nom de ce parti fut étroitement associé à l’assassinat de Sidonio Paes et à la rébellion de Santarem, deux événements qui marquèrent la fin de la République Nouvelle. Dans cette évolution, la France fut mise en cause comme ayant apporté, d’une manière ou d’une autre, son soutien au Parti Démocrate.
5Pour l’ensemble des forces attachées au régime républicain, la résistance s’expliquait par la crainte que le pouvoir de Paes ne fut celui d’un gouvernement de transition monarchiste. En effet, les actes de ce gouvernement, parmi lesquels on retiendra la reprise des relations avec le Saint-Siège, la modification de la loi de séparation de l’Église et de l’État, la cession aux organisations charitables et religieuses des établissements confisqués au lendemain du 5 octobre 1910, l’octroi de la liberté d’action aux monarchistes dont les forces constituèrent avec les Catholiques l’opposition officielle, apparurent comme préparant le terrain à un retour à la monarchie. En rapport avec le contexte de la prise et de l’exercice du pouvoir, Paes avait, de surcroît, procédé à une militarisation du régime et à une répression accrue, remplissant les prisons de la métropole et déportant en masse dans les colonies1. De ce fait, il créa une situation telle que germa et se développa, à partir de l’été de 1918, l’idée que l’assassinat était le seul moyen de venir à bout de sa République Nouvelle2.
6En dépit de la répression, le Parti Démocrate exerça une constante pression et renforça son action au fur et à mesure que se rapprochait la fin de la guerre et la perspective de la victoire des puissances de l’Entente. La perspective que les fruits et les honneurs de la victoire allaient être recueillis par Sidonio Paes, porté au pouvoir par les forces anti-interventionnistes hantait les Démocrates qui se demandaient également dans quelle mesure cette issue n’allait-elle pas consolider la République Nouvelle.
7Le 12 octobre 1918, un mouvement insurrectionnel, attribué au Parti Démocrate, éclate à Porto et Coimbra. Son échec conduit à l’emprisonnement d’importants membres du parti. Le 16 octobre 1918, à Lisbonne, de nouveaux incidents se produisent à l’occasion d’un transfert de prisonniers politiques. Plusieurs dizaines de blessés et sept morts sont dénombrés. Parmi les victimes figurait le vicomte Ribeira Brava, ancien gouverneur civil de Lisbonne et éminente personnalité du Parti Démocrate qui serait revenu d’exil pour participer à la révolution3.
8Les pressions se firent de plus en plus fortes au lendemain de l’armistice. Le 6 décembre, Sidonio Paes échappe à une tentative d’assassinat au cours d’une cérémonie publique. Cependant, une semaine plus tard, le 14 décembre, il est abattu à la gare de Rossio, au moment où il s’apprêtait à prendre le train pour Porto. Sa disparition subite ne mettait pas un terme au décembrisme (ou sidonisme) ; elle le privait néanmoins de son symbole et de son autorité et créait par conséquent un vide, c’est-à-dire une situation de luttes politiques plus intenses. Déjà, avant sa mort, les pressions de l’opposition avaient créé des contradictions au sein du régime. Les éléments les plus durs et dont certains étaient de conviction monarchiste, avaient créé la Junte Militaire du Nord pour appuyer ce qu’ils appelaient « le courant anti-démagogique »4. C’est pour résoudre le problème que Paes se rendait à Porto le 14 décembre. Son assassinat constituait donc une raison de plus dans la résistance des forces hostiles au retour à l’Ancienne République.
9Le 18 décembre, au moment où entrait en fonction le nouveau Président de la République, l’Amiral Canto E. Castro, la junte lança un véritable ultimatum au pouvoir central en réclamant la constitution d’un gouvernement « répondant aux nécessités du moment », faute de quoi, elle prendrait ses responsabilités5. Elle put ainsi obtenir, au début de janvier 1919, en échange d’une auto-dissolution, une recomposition partielle du ministère dans lequel entrèrent des hommes désignés par elle : le lieutenant-colonel Silva Basto à la Guerre, l’avocat monarchiste Francisco Fernandes à la Justice et le sidoniste Cameirica au travail6.
10Mais le 12 janvier, en réaction à cette concession à la junte militaire, éclate à Santarem un mouvement révolutionnaire. Oeuvre de plusieurs fractions républicaines, le mouvement aurait été impulsé principalement par le Parti Démocrate. Le programme de la junte révolutionnaire issue du mouvement comprenait entre autres points : le retour à la constitution de 1911 avec le principe de la dissolution qui sera appliqué immédiatement au Congrès issu des élections d’avril 1918, la continuation de la politique internationale aux côtés de l’Angleterre et des Alliés, garantie des droits du Portugal comme nation libre et indépendante et de l’intégrité des colonies, des élections générales immédiates, la remise de toutes les charges de confiance, civiles et militaires, à des hommes honnêtes, compétents et républicains, l’abolition des mesures d’exception et le rétablissement des libertés de pensée, d’expression, d’association, de réunion ; l’amnistie générale7.
11Dans les deux événements, l’assassinat de Paes et la rébellion de Santarem, la France fut mise en cause. Les accusations lui attribuant une complicité plus ou tacite n’étaient pas officielles certes, mais elles suffisaient à créer un état de fait affectant les rapports officiels, suffisamment pour que le ministre de France ait pu considérer que c’était un courant qu’il était difficile de remonter8.
12Cette évolution des rapports intervenait à un moment important de la vie internationale, celui de la préparation puis du déroulement de la conférence de la paix ; par conséquent, à un moment de profondes mutations internationales. Durant cette courte période, les rapports officiels furent des plus froids. Tandis que la presse de Paris se saisissait des événements et que, selon les termes de Joâo Chagas, « le Portugal, un moment pris au sérieux, redevenait le pays de Vaudeville qu’il était »9, la délégation officielle du Portugal à la conférence de la paix était l’objet d’un accueil des plus froids de la part des officiels français. Comment expliquer d’une part ces soupçons vis-à-vis de la France et de l’autre, la brusque absence de cordialité de la part de Paris ? Éxistait-il une relation entre ces événements et les révélations ultérieures d’un projet de rapprochement franco-portugais ?
13D’une manière générale, de nombreux éléments existent qui permettent de discuter de la question de la mise en cause de la France et de l’hypothèse d’un soutien français au Parti Démocrate.
14A l’origine de la mise en cause de la France, tant dans l’assassinat de Sidonio Paes que dans la rébellion de Santarem, il y a la place particulière tenue par la France et par Paris dans la lutte politique au Portugal depuis l’avènement de la République Nouvelle. Les principales figures de la fraction politique chassée du pouvoir par Sidonio Paes, et contraintes à l’exil avaient trouvé refuge en France. Ces hommes avaient pour eux, aux yeux des puissances de l’Entente et précisément aux yeux de la France, la considération d’avoir organisé le concours apporté par ce pays à l’effort de guerre ; certains parmi ces réfugiés avaient fait l’objet de distinctions honorifiques de la part du gouvernement français.
15Bemardino Machado qui continuait à se considérer comme président constitutionnel de la République du Portugal, Afonso Costa, ancien président du Conseil des ministres et chef du Parti Démocrate, le général Norton de Matos, ancien ministre de la Guerre et organisateur du corps expéditionnaire portugais en France, Leote do Rego, ancien commandant de la division navale et organisateur de la lutte anti-sous-marine au Portugal, Joâo Chagas, ancien ministre du Portugal à Paris, interventionniste et francophile convaincu, et bien d’autres, résidaient en France et avaient fait de Paris leur principal centre d’activités ; ce fait était d’autant plus important que cette ville était en même temps, dans la période considérée, le siège de la conférence de la paix.
16De Paris, les éléments militants parmi les réfugiés dirigèrent l’opposition démocrate au Portugal contre le régime Paes, tout en utilisant autant que possible la tribune que représentait cette ville. Bénéficièrent-ils d’un soutien quelconque ? Quelle fut la part des décisions prises à Paris, sur les événements au Portugal ?
17Certes, à peine le coup de Sidonio Paes avait-il triomphé que Joâo Chagas initia à Paris une campagne de dénonciation des nouveaux maîtres du Portugal. Mais en raison de l’état de guerre, le gouvernement français avait suivi à la lettre la mise en garde de son ministre à Lisbonne, Daeschner. Celui-ci, qui, au premier chef veillait sur place à Lisbonne à la réalisation de la coopération franco-portugaise avait attiré l’attention sur le fait qu’une campagne de dénonciation des nouvelles autorités officielles du Portugal, menée par l’opposition à partir de Paris, pourrait avoir des effets néfastes. Aussi, tant que dura la guerre, les exilés portugais furent considérablement limités dans leur action publique contre le pouvoir en place à Lisbonne, action dont le principal moyen était la presse. Mais à peine les hostilités s’étaient-elles arrêtées que les journaux parisiens ouvrirent leurs colonnes aux réfugiés, particulièrement après l’assassinat de Sidonio Paes.
18Dans une interview auquel Le Matin du 20 décembre 1918 donna le titre d’« un vrai réquisitoire », Afonso Costa décrivit la situation de son pays comme « poignante et tragique » ; il y accusa longuement le gouvernement d’avoir incarcéré et martyrisé des centaines de républicains et mené, sur le plan international, une politique d’abandon. Dans Le Temps du même jour, Bernardino Machado, faisant allusion à l’assassinat de Paes, soutint que « ce qui se passe au Portugal est ce qui arrive toujours dans les nations d’hommes libres, soumis par quelques circonstances au despotisme ». Quant à Leote do Rego, dans l’interview au Radical du 21 décembre, il fit passer l’accusation de germanophilie, de l’insinuation à l’affirmation formelle en fournissant à l’appui l’extrait d’un télégramme adressé le 17 octobre 1914 au ministère des Affaires Étrangères par Sidonio Paes à l’époque ministre du Portugal à Berlin.
19Parallèlement à ces campagnes de presse, un autre réfugié aurait fait circuler un opuscule Le Portugal et la guerre 10. Tout en affirmant que le fait que Paes ait été ministre à Berlin ne suffit pas à prouver sa germanophilie, l’auteur du document soutint que le régime sidoniste a été en revanche l’occasion de l’apparition et de la réapparition de tous les réactionnaires, des vieux politiciens et de tous les adversaires de la guerre contre l’Allemagne ; en proclamant le respect des engagements internationaux du Portugal, poursuivit le document, la junte de décembre 1917 ne cherchait qu’à se faire reconnaître et à garder le pouvoir11.
20Ainsi, Paris, siège de la Conférence de la Paix, était devenue la tribune par excellence de l’opposition démocrate. La campagne de presse alourdit par conséquent le climat entre la France et le Portugal officiel d’alors.
21Cette situation donna en effet libre cours à la pensée, certes non affirmée officiellement à Lisbonne, que les réfugiés à Paris bénéficiaient d’un soutien de la part du gouvernement français ou tout au moins d’une certaine complicité. Une telle suspicion était d’autant plus forte qu’au lendemain de l’assassinat de Paes, s’était répandue avec insistance la nouvelle dont la presse de Lisbonne s’était faite l’écho et selon laquelle l’assassin aurait exécuté des ordres émanant du Grand Orient de France.
22Quel crédit accorder à cette rumeur et qu’est-ce qui fonderait une telle assertion ? Était-ce une invention des monarchistes et des forces sidonistes, hostiles aux Démocrates ? Cette hypothèse n’est pas a priori à écarter ; monarchistes et sidonistes avaient déjà attribué à la maçonnerie portugaise la responsabilité de la première tentative d’assassinat du 6 décembre en saccageant le Gremio Lusitano, siège du GOLU, en raison du fait que l’auteur de cette tentative appartiendrait à la Loge Pro-Patria qui avait également été saccagée12. Le recours à de tels procédés était tout à fait possible dans le contexte politique qui prévalait. De même, la nouvelle pouvait trouver à se fonder. A l’origine, il y aurait eu un télégramme chiffré reçu de Paris, mais reproduit nulle part, et selon lequel l’assassinat aurait été décidé au cours d’une réunion des maçons portugais à Paris13. En revanche, une lettre trouvée dans la poche de l’assassin et adressée à l’un des siens, mentionnait sa rencontre avec Magalhaes Lima. Ce dernier qui fut arrêté, reconnut avoir effectivement reçu à son hôtel la visite de Julio Costa, l’assassin de Paes, sans avoir pu cependant s’entretenir avec lui en raison de son état de santé14.
23Les soupçons vis-à-vis de Magalhaes Lima et par conséquent l’idée que l’assassin était aux ordres de la maçonnerie franco-portugaise et du Parti Démocrate trouvaient facilement à s’accréditer. Julio Costa était membre des Jeunesses Républicaines affiliées au Parti Démocrate. Magalhaes Lima était le grand maître du Grande Oriente Lusitano Unido (GOLU) qui est le Grand Orient portugais. A ce titre, il entretenait des rapports officiels et réguliers avec le Grand Orient de France. Sur le plan politique interne, il est proche du Parti Démocrate et sur le plan international il est le principal représentant au Portugal de la propagande française. Jésus Pabon, comme tant d’autres auteurs, évoque à ce sujet la création à Paris, au Grand Orient de France, rue Cadet, de la Loge Portugal qui serait devenue le centre des activités souterraines des réfugiés politiques portugais15. La création d’une telle loge dont nous n’avons pas pu trouver de trace est fort possible étant donné les rapports traditionnels entre le Grand Orient de France et le GOLU. Son existence poserait la question du soutien des milieux maçonniques français, aux réfugiés portugais et à leur parti. Le GODF et le GOLU jouaient dans leur pays respectif un rôle politique indéniable. Aussi, l’idée selon laquelle l’histoire de la République Nouvelle de Sidonio Paes et sa fin ne peut être totalement connue tant qu’on n’aura pas su ce qui s’est passé à la Loge Portugal de la rue Cadet à Paris16, mérite-telle une attention particulière.
24En ce qui concerne le soutien des milieux politiques et économiques, il apparaît qu’il ne fit pas défaut. Certes, il est difficile de vérifier la nouvelle lancée à l’époque, par un journal portugais, d’un emprunt concédé par un banquier de la rue Richelieu à Afonso Costa et à treize autres membres de son parti. Cet emprunt dans le contrat duquel serait insérée la promesse de concessions en Angola, devrait servir à faire la révolution au Portugal ; le journal précisait même qu’une partie avait été prélevée pour la propagande parmi les troupes se trouvant en France17. En revanche, le soutien de certains groupements ou du moins de certains de leurs membres, en étroits rapports avec les réfugiés, fut un fait. Ainsi, un secrétaire du Comité France-Portugal, Henri Martinet avait-il fait auprès d’un haut-fonctionnaire de la présidence du Conseil, peu avant l’assassinat de Sidonio Paes, une démarche pour l’obtention d’une entrevue entre Afonso Costa et Georges Clemenceau, président du Conseil.
25Cette demande d’audience est significative à plus d’un titre. Martinet y évoque des intérêts de la France au Portugal et fait état de ses rapports intimes avec les réfugiés. Mais surtout, ses propos intriguent et supposent qu’il était informé d’un coup de force, d’un projet ou d’un événement quelconque concernant la politique intérieure du Portugal. Dans cette demande d’audience qui précédait de trois jours l’assassinat de Sidonio Paes, Martinet écrivait notamment :
« ... Si je vous ai écrit, c’est non seulement comme secrétaire du Comité France-Portugal, mais aussi parce que M. Bernardino Machado, toujours Président constitutionnel de la République portugaise et M. Afonso Costa veulent bien m’honorer de leur amitié et que, par suite de l’expérience que j’ai acquise au cours de mes longs séjours au Portugal, je me suis rendu compte que ce pays est soumis à un régime qui peut être comparé à celui de la Grèce, sous le régime de Constantin et celui de la Roumanie... Je sais de la meilleure source, que la situation dans ce pays est sur le point de changer et qu’il y aurait intérêt à ne pas laisser compromettre par les éléments germanophiles, une situation qui pourrait être excellente pour la France... Or en raison de l’importance des communications à faire et de la personnalité de M. Afonso Costa, une entrevue avec M. Clemenceau, si courte qu’elle puisse être, semble devoir être utile »18.
26Nous n’avons pas eu trace de la réponse qui a été réservée à Martinet et ne savons pas si l’entrevue entre Clemenceau et Afonso Costa a finalement eu lieu. Mais nous savons par ailleurs que Clemenceau est athée et anti-clérical. Or les réfugiés portugais étaient des anti-cléricaux ; Afonso Costa en particulier, a été l’auteur des principales mesures anti-cléricales du gouvernement provisoire. Il s’agissait donc, potentiellement d’amis politiques. Quoi qu’il en soit, le document montre assez clairement que Martinet avait des rapports suivis avec les réfugiés portugais. Le Comité dont il est membre a été institué au cours de la guerre en vue de la promotion des relations économiques et culturelles entre les deux pays. Dans quelle mesure n’y aurait-il pas de projet précis quand Martinet parle d’une « situation qui pourrait être excellente pour la France » ? Dans tous les cas, la démarche constitue en elle-même un soutien et la note éclaire l’esprit sur ce que représentent les opposants du Parti Démocrate pour certains milieux français. Or il semble ressortir de la note de Martinet que le Comité jouit d’une bénédiction officielle.
27Certes, les preuves matérielles d’un soutien officiel n’existent pas. Et dans l’exemple précité, c’est Afonso Costa qui demande une entrevue. Mais le Parti Démocrate pourrait bien demander un soutien de la France dans ses tentatives de reconquête du pouvoir moyennant un rapprochement franco-portugais, ce qui aurait signifié sur le plan pratique, l’ouverture à la France des plus grandes possibilités de pénétration au Portugal. C’est un marché possible dans lequel les milieux non officiels assumeraient le rôle que la diplomatie ne pourrait pas directement prendre en main.
28Il découle de ces analyses que, si les preuves formelles d’un marché quelconque entre les autorités officielles françaises et les réfugiés portugais n’existe pas, l’hypothèse qu’un tel projet aurait été nourri au niveau officieux et des gages pris, est envisageable. Le changement d’orientation de la diplomatie portugaise qui aurait été envisagé un moment, après le retour au gouvernement des démocrates ne résulterait-il pas des engagements pris par ceux-ci à Paris ? Il est hasardeux d’y répondre par l’affirmative, mais il est également impossible de dire non. Il y a plutôt lieu de maintenir l’hypothèse pour élargir l’éclairage de ce labyrinthe.
II – La conférence de la paix et le probleme d’un rapprochement du Portugal avec la France
29La Conférence de Paris devait fixer les conditions générales de la paix et procéder à la distribution du butin de guerre. C’était une période de recomposition des rapports de force entre grandes puissances, et par conséquent, un moment très propice à un jeu politique international.
30L’état des rapports entre la délégation portugaise et les officiels français, les propos tenus de part et d’autre, les conséquences, au point de vue de la politique extérieure portugaise, du retour des Démocrates dans le gouvernement, constituent autant d’éléments nouveaux de discussion de l’hypothèse d’un soutien français au Parti Démocrate.
1. Les difficultés et les ressentiments de la délégation du gouvernement sidoniste à la Conférence de Paris
31Comme tous les autres pays belligérants, le Portugal, à l’annonce de l’armistice, prépara la Conférence de la Paix. Le 20 novembre, une commission spéciale d’étude des thèmes était nommée et commençait ses travaux. Parmi les points de revendications retenus figurèrent :
- le problème colonial comprenant d’une part l’extension du Mozambique au nord, par la récupération du petit territoire de Kionga que l’Allemagne avait occupé en 1898, et d’autre part, la garantie de l’intégrité de l’ensemble de ses possessions ;
- indemnisation ;
- droit à une partie de la flotte de guerre allemande.
32Le 5 décembre, la délégation officielle quitta Lisbonne. Dirigée par Égas Monis, ministre des Affaires Étrangères du gouvernement Paes, elle était composée notamment du ministre du Portugal à Paris, Rodriguez Bettencourt, Freire de Andrade, ancien ministre des Affaires Étrangères au moment des premières tentatives d’entrée en guerre du Portugal (septembre-octobre 1914) et Batalha Reis, ancien ministre à Pétrograd.
33A la conférence, la délégation devait avoir comme ligne de conduite à suivre, celle de toujours, c’est-à-dire s’allier à l’Angleterre19. Aussi, se rendit-elle d’abord à Londres obtenir l’assurance du soutien britannique. Aux dires d’Égas Monis, le voyage à Londres fut satisfaisant sur tous les plans. En revanche, quand la délégation revint à Paris, le 20 décembre, la situation qu’elle y connut fut toute autre. L’atmosphère à Paris était en effet tendue. La campagne de presse des réfugiés du Parti Démocrate battait son plein et allait lui porter ombrage. La critique de la politique de guerre de Paes, le fait que les réfugiés aient effectivement organisé l’intervention armée du Portugal, tendaient à faire apparaître les délégués portugais comme des usurpateurs. Cette situation leur était d’autant plus insupportable que la presse parisienne, prompte à ouvrir ses colonnes aux réfugiés ou à exposer la situation « chaotique » du Portugal, observa un silence total sur les revendications portugaises alors qu’elle avait consacré des pages à celles d’autres nations belligérantes.
34La frustration sur ce point touchait à la fois les officiels et les réfugiés. Les premiers attribuèrent ce silence à l’action de sabotage des seconds, tandis que ces derniers le considéraient comme la conséquence du désastre qui résulte, selon les termes de Joâo Chagas, du triomphe de la réaction germanophile et de sa politique d’abandon20.
35La campagne de presse des réfugiés, le silence de la presse française en ce qui concerne les revendications portugaises pouvaient s’expliquer parfaitement. Mais l’infortune de la délégation portugaise se retrouva également, au niveau des rapports officiels, par la froideur affichée par les autorités gouvernementales françaises21. Cette situation emmena le 7 janvier 1919 Égas Monis, chef de la délégation, à poser la question à son interlocuteur français en ces termes :
« ... Nous n’avons pas à Paris l’atmosphère de sympathie à laquelle nous avons droit au nom des sacrifices que nous avons consentis... Sincèrement, j’aimerais savoir les griefs que la France a contre notre pays »22.
36Selon le chef de la délégation portugaise, Stephen Pichon a répondu que cela était dû à la constatation en France que « dans l’actuel ministère figurent des personnalités qui n’ont jamais soutenu la politique de guerre »23. « Vos prédécesseurs nous donnaient des gages, vous nous donnez des mots »24, rapporte de son côté Joâo Chagas à propos de la réponse de Stephen Pichon. Dans les deux cas, le fond reste sensiblement le même.
37Une telle réponse était en rupture avec l’attitude adoptée depuis décembre 1917 par le gouvernement français. La suspicion à l’égard du régime de Paes n’avait jamais donné lieu à de pareilles déclarations ou réflexions des personnalités officielles. Au contraire, tout avait été mis en œuvre pour préserver le caractère cordial, bien que superficiel des rapports. Certes, la fin du conflit et par conséquent celle de ses différentes exigences libéraient Pichon d’une telle contrainte. Mais il ne pouvait pas ignorer que ses propos constituaient un désaveu, qu’ils conduisaient en plein dans les luttes internes du Portugal et lui faisaient prendre parti, en accréditant les thèses de l’opposition réfugiés à Paris.
38Monis évidemment, rejeta la réponse de Pichon comme étant une injuste accusation. Il répliqua que le Portugal est entré dans la guerre non par la volonté d’un parti, mais parce que le pays tout entier le désirait depuis que l’Angleterre a demandé le concours25. Le parti sous-entendu ne pouvait être que le Parti Démocrate. Relativement aux propos de Stephen Pichon, un autre élément pourrait entrer en jeu, constitué par le contexte international d’antagonisme franco-anglais à propos duquel Jésus Pabon écrit :
« Durant la guerre, face à un ennemi commun, être ami de l’Angleterre, c’était l’être aussi de la France. Maintenant, non. L’adversaire éliminé, dans le démêlé diplomatique des Alliés, être du côté du Foreign Office, c’est se situer en opposition au Quai d’Orsay, compter avec Balfour, c’est s’opposer à Stephen Pichon »26.
39La délégation officielle portugaise représente en effet à la fois le gouvernement que combattent les réfugiés qui sont supposés être soutenus par la France et ont effectivement la sympathie de Paris, et, sur le plan de la politique extérieure, la ligne diplomatique traditionnelle d’alliance inconditionnelle avec l’Angleterre. Et le voyage à Londres en vue de la préparation de la Conférence de la Paix n’est certainement pas passé inaperçu. Or, l’Angleterre est, dans le nouveau contexte, la principale rivale de la France en particulier en ce qui concerne le partage du butin de guerre. Pichon explique certes l’attitude française par la politique de guerre du gouvernement sidoniste. Mais en le faisant, il reprend les thèmes de propagande et les griefs de l’opposition. Aussi peut-on se demander dans quelle mesure sa réflexion ne trahit-elle pas une politique dissimulée dans les méandres du nouveau contexte international. L’idée que la France ait nourri un moment l’intention de se faire une place au Portugal, et donc aux dépens de l’Angleterre en se servant des réfugiés et du Parti Démocrate, ou bien qu’elle ait apporté son soutien d’une manière ou d’une autre, ou accepté des avances quelconques, devient plausible avec l’évolution ultérieure des événements.
2. Le retour des Démocrates dans l’arène du pouvoir et le projet d’un rapprochement avec la France
40Les luttes politiques ouvertes par l’assassinat de Paes, après des péripéties, débouchèrent deux mois plus tard sur la formation d’un gouvernement de concentration républicaine. Le Parti Démocrate revint par conséquent dans l’orbite du pouvoir. C’est à la suite de ce retour que se serait posée au sein du cabinet, la question de la modification de la tactique suivie à la Conférence de la Paix et de façon générale, de la modification de l’orientation de la diplomatie portugaise dans le sens d’un rapprochement plus intime avec la France aux dépens de l’Angleterre.
41Une telle modification, au cas où elle aurait été effectivement envisagée, pourrait bien être la confirmation a postériori de l’hypothèse qu’un jeu s’est noué à Paris entre les réfugiés portugais et les milieux politiques français.
42Il est difficile de vérifier l’existence de ce projet d’une modification de la politique extérieure, que seul révèle Égas Monis27. La recomposition de la délégation portugaise à la Conférence de la Paix, en faveur des réfugiés, rend cependant tout à fait possible l’éventualité qu’un tel projet ait réellement existé.
43Le passage du gouvernement hérité de Sidonio Paes au gouvernement de concentration républicaine fut marqué par trois faits majeurs déjà évoqués en partie : 1) la formation de la Junte Militaire du Nord, d’inspiration monarchiste ; 2) la rébellion de Santarem qui fut une réaction républicaine aux concessions politiques faites à la junte militaire ; 3) la proclamation de la Monarchie à Porto, le 19 janvier 1919, suivie du soulèvement monarchiste de Monsanto près de Lisbonne.
44Pour combattre la rébellion de Santarem, qui constitua la première épreuve de force auquel il eut à faire face, le gouvernement sidoniste dirigé par Tamagnini Barbosa s’appuya sur les forces monarchistes dont la Junte Militaire du Nord était l’expression organisée. Quant une semaine après, les monarchistes passèrent à l’action, en proclamant la monarchie à Porto et en occupant Monsanto il dut une fois de plus nouer toutes les alliances possibles. En effet, la rébellion monarchiste ne fut vaincue qu’avec le soutien et l’action non seulement de toutes les forces républicaines bourgeoises, mais aussi des organisations ouvrières. Le gouvernement se trouvait dès lors contraint de céder devant tous ceux qui avaient mis en échec la tentative de restauration de la monarchie. Le cabinet Tamagnini Barbosa fut donc remplacé par un ministère de concentration républicaine, présidé par José Relvas, et qui compta toutes les nuances dont les démocrates et, pour la première fois, un socialiste, Augusto Dias da Silva au ministère du Travail. La formation de ce ministère était le prélude au retour du pays à l’« Ancienne République ».
45Mais surtout, au point de vue international, la formation du ministère de concentration républicaine consacrait le retour au pouvoir des Démocrates, considérés comme soudoyés par la France. En effet, intervint, à partir de mars, une recomposition de la délégation portugaise à la Conférence de la Paix. De l’ancienne délégation nommée au temps de Sidonio Paes, il ne resta que trois membres, maintenus pour des raisons techniques. La nouvelle délégation présidée par Afonso Costa comprenait Augusto Soares, Norton de Matos, Joâo Chagas, Teixeira Gomes et les trois membres de l’ancienne délégation, Freire de Andrade, Batalha Reis et Santos Viega. Cette modification était manifestement l’expression du retour en force des Démocrates sur la scène politique. Avec Afonso Costa, Augusto Soares, Norton de Matos, Joâo Chagas, c’était la nomination, en partie, de l’ancienne équipe de guerre.
46Avant que cette recomposition n’intervint, se serait manifestée à l’intérieur du cabinet portugais, une tendance en faveur d’un rapprochement plus intime avec la France. Égas Monis rapporte tenir cela d’une conversation avec Joâo Pinheiro, membre du cabinet Relvas au poste du ravitaillement, alors de passage à Paris. En tant que chef de délégation à la Conférence de la Paix, Monis était particulièrement intéressé par le sujet. Il adressa par conséquent au chef de l’État portugais une lettre dans laquelle il envisagea la question du rapprochement avec la France sous l’angle de la participation portugaise à la Conférence. Il attira notamment l’attention sur le fait que dans les commissions, l’Angleterre et la France ont manifesté des manières de voir différentes et défendu des intérêts antagoniques et que seule la ligne anglaise est celle qui, d’une manière générale est plus en accord avec les intérêts du Portugal. Il conclut que changer d’orientation c’est-à-dire abandonner l’Angleterre pour la France serait une très mauvaise tactique dont il ne peut porter la responsabilité28.
47Trois jours après avoir exprimé ce point de vue, Monis reçut un télégramme l’informant des changements intervenus dans la composition de la délégation à la Conférence de la Paix. Les considérants officiels de cette modification invoquent le rôle joué par Afonso Costa et Norton de Matos dans la participation du Portugal à la guerre, et dans les conférences internationales précédentes et, enfin, le fait que leur nomination était une nécessité pour le bien de la politique intérieure et extérieure du pays.
48Si cette modification de la délégation est avant tout le résultat d’un changement du rapport des forces à l’intérieur du cabinet portugais en faveur du Parti Démocrate, elle pourrait être par là-même la confirmation de l’existence effective de la tendance à orienter la diplomatie portugaise dans le sens d’un rapprochement avec la France. La lettre de Monis au Président de la République, antérieure à son remplacement à la tête de la délégation semble authentique. La nouvelle délégation est constituée en majorité de réfugiés, sur lesquels planent toutes les hypothèses quant à leurs activités et à leur rapports avec les milieux politiques français.
49Ces éléments peuvent autoriser à soutenir que ce projet a effectivement germé à un moment donné au sein du cabinet portugais de coalition. La Conférence de la Paix était le principal sujet de politique extérieure, et par conséquent le terrain privilégié d’application de la nouvelle orientation. Or Égas Monis n’était pas bien placé pour traduire à la Conférence, cette politique. Il en réfusait la justesse. Et surtout, le climat de ses rapports avec les officiels français en tant que personnalité représentative du régime décembriste, le fait d’avoir porté l’orientation diplomatique traditionnelle, le rendaient inapte.
50En revanche, avec la nomination d’une nouvelle délégation, tout était possible. Mais dans la mesure où la nomination de la délégation nouvelle procède d’un changement de rapport de force en faveur du Parti Démocrate, le choix d’une orientation de politique extérieure ne peut qu’être le résultat de la même influence ; le rapprochement franco-portugais évoqué pourrait bien être la première manifestation d’une politique extérieure avancée par les Démocrates, c’est-à-dire par des amis de la France, en échange du soutien reçu.
51Il nous est impossible de vérifier la ligne de conduite suivie par la nouvelle délégation à la Conférence de la Paix.
52Cependant, les éléments passés en revue, entre autres, la présence de réfugiés à Paris et la transformation de cette ville en principal centre de leurs activités à l’extérieur, les relations maçonniques, la lettre de demande d’audience du Secrétaire du Comité France-Portugal en faveur d’Afonso Costa, les termes d’« amis » de la France régulièrement usités par des officiels français pour désigner les membres du Parti Démocrate... nous conduisent à maintenir l’hypothèse que, dans leur lutte contre Sidonio Paes, les réfugiés portugais ont noué des relations avec des milieux politiques proches du gouvernement en vue d’un appui de celui-ci.
53Dans quelle mesure les paroles de Stephen Pichon ne cachent-elles pas la réalité des rapports entre des milieux gouvernementaux français et les réfugiés portugais ? En tant que chef de la diplomatie française durant cette période et représentant de la maçonnerie d’un pays d’Amérique Latine aux conférences maçonniques des pays alliés et neutres, Stephen Pichon pourrait avoir développé des relations rendant possible des ouvertures sur de tels sujets ; aussi, comme Jésus Pabon, nous pensons que cette page des rapports politiques et diplomatiques est encore à écrire.
54Mais, en même temps, s’il est possible que l’idée d’une action de la France au Portugal, et s’appuyant sur les Démocrates ait été caressée et envisagée, il y a lieu de souligner que les conditions de sa réalisation étaient fragiles. Il aurait fallu pour cela le maintien au pouvoir pour une longue période du Parti Démocrate, ce que l’expérience politique du Portugal et la situation d’alors rendait peu probable. Mais surtout, pour l’ensemble des classes dominantes du Portugal, l’alliance avec l’Angleterre demeurait essentielle. Malgré la méfiance éveillée par les accords secrets anglo-allemands d’avant-guerre, cette alliance n’en continuait pas moins à constituer une garantie du maintien des possessions coloniales.
55Cet épisode fut par conséquent bientôt dépassé avec le retour du Portugal aux anciennes conditions de vie politique. L’attitude de la France dès lors tendit à maintenir dans ce pays les moyens de lutte contre le bolchévisme, à apporter son appui et exercer son action en vue du maintien de l’ordre. Par ailleurs, les conditions économiques qui auraient pu permettre d’évincer, ou tout au moins d’entamer la prépondérance de l’Angleterre n’existaient pas. A peine la guerre était-elle terminée que les difficultés réapparurent dans les échanges entre les deux pays.
Notes de bas de page
1 . Daeschner à Stephen Pichon, ministre des Affaires Étrangères. Lisbonne 14 novembre 1918. MAE/SE 1918-29, Portugal, n° 15.
2 . PABON (Jésus), A Revolucâo Portuguesa, p. 387 ; à ce sujet, le ministre de France à Lisbonne cite le cas d’un sergent qui s’est constitué prisonnier, déclarant que, désigné au sort par un comité secret pour assassiner le président, il n’avait pas eu le courage nécessaire d’accomplir son mandat. Daeschner à Stephen Pichon. Lisbonne, 7 octobre 1918. MAE/SE 1918-29, Portugal, n° 15.
3 . Lieutenant-colonel Bernard, attaché militaire au Président du Conseil, ministre de la Guerre. Lisbonne 18 octobre 1918. MAE/SE 1918-29, Portugal, n° 15.
4 . PABON (Jésus), op. cit., p. 399.
5 . Daeschner à Pichon. Lisbonne, 28 décembre 1918. MAE/SE 1918-29, Portugal, n° 15.
6 . PABON (Jésus), op. cit., p. 423.
7 . Daeschner à Pichon. Lisbonne, 17 janvier 1919. MAE/SE 1918-29, Portugal, n° 16.
8 . Daeschner au ministre des Affaires Étrangères à Paris. Lisbonne, 12 janvier 1919. MAE/ SE 1918-29, Portugal, n° 16.
9 . Vaudeville en français dans le texte portugais. Joâo Chagas, Diario, Vol. IV, p. 477.
10 . Le Portugal et la Guerre, Paris, 1918, cité par MONIS (Égas), Um Ano de Politica, Lisbonne, 1918, pp. 202-204.
11 . Le Portugal et la Guerre, Paris, 1918, cité par MONIS (Égas), op. cit., pp. 202-204.
12 . PABON (Jésus), op. cit., p. 400.
13 . Annexe à la lettre de Daeschner, 27 décembre 1918. MAE/SE 1918-29, Portugal, n° 15.
14 . PABON (Jésus), op. cit., p. 405.
15 . MARTINS (Rocha), Memorias sobre Sidonio Paes, p. 107.
16 . PABON (Jésus), op. cit., p. 388.
17 . Daeschner au Quai d’Orsay, Lisbonne, 12 janvier 1919. MAE/SE 1918-29, Portugal, n° 16.
18 . Martinet à Martet, chef du secrétariat du Président du Conseil. Paris, 11 décembre 1918. MAE/SE 1918-29, Portugal, n° 15.
19 . MONIS (Égas), Um Ano de politica, p. 171.
20 . CHAGAS (Joâo), Diario, IV, p. 451.
21 . MONIS (Égas), op. cit., pp. 230-231.
22 . MONIS (Égas), op. cit., p. 232.
23 . Ibid., p. 232.
24 . CHAGAS (Joâo), Diario, IV, p. 448.
25 . MONIS (Égas), op. cit., p. 232.
26 . PABON (Jésus), op. cit., pp. 480-481.
27 . MONIS (Égas), op. cit. pp. 392-393.
28 . MONIS (Égas), op. cit., pp. 393-395.
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