Chapitre VIII. Les relations socio-politiques et diplomatiques de guerre : les retrouvailles latines et le dépassement des obstacles du décembrisme (mars 1916 – novembre 1918)
p. 153-166
Texte intégral
1Dans le domaine des relations socio-politiques et diplomatiques de guerre, deux faits essentiels dominent la période qui va de mars 1916 à la signature de l’armistice. Il y a d’une part l’action commune de propagande sur le sens de la guerre, la coopération interalliée en général, et franco-portugaise en particulier, ainsi que la création d’associations amicales et patriotiques, expressions politiques et sociales des relations nouvelles nées de la guerre ; d’autre part, les rapports diplomatiques avec le pouvoir issu du coup d’État de décembre 1917 et établi aux dépens de ceux qui avaient été les artisans de l’entrée en guerre du Portugal.
I – L’action commune de propagande sur la guerre et la coopération franco-portugaise
1. La propagande dans la guerre mondiale : la France et l’expérience allemande en la matière, les organisations de propagande en France et au Portugal
2La guerre donna lieu, au niveau des nations belligérantes, à d’intenses activités de propagande. Ces activités étaient déjà largement présentes dans les préoccupations internationales des puissances. Elles comptaient parmi les instruments de lutte pour la conquête des marchés et l’extension des zones d’influence ; avec la guerre, elles prirent une allure nouvelle et répondirent dans ce cadre à de nombreux besoins : besoins immédiats de la situation et de l’effort de guerre, besoins économiques immédiats et à long terme.
3En effet, les États belligérants menèrent à l’intérieur des frontières nationales, la propagande et l’action de police nécessaire pour faire supporter les efforts et les horreurs de la guerre aux populations, pour combattre les actions de propagande de l’ennemi, l’influence et l’action des mouvements pacifistes, des organisations syndicalistes et socialistes, du moins pour ces derniers, ce qu’il en restait d’éléments fidèles au principe d’opposition à la guerre impérialiste ; à l’extérieur, ils organisaient la propagande comme un support idéologique à l’action sur le front militaire et diplomatique, politique et économique.
4Ces activités de propagande tinrent entre la France et le Portugal une place importante et connurent trois dimensions : activités de propagande par la France et en faveur de la France dans le sens de l’extension de son champ d’action au Portugal ; justification idéologique de la guerre, nécessaire tant à la France qu’au Portugal, et enfin, célébration de l’amitié et de l’action communes.
5En France, la nécessité d’étendre l’action sur ce terrain de la lutte totale menée contre les empires centraux semble être révélée par l’exemple de l’Allemagne dont l’expérience servit directement de source d’inspiration. La création, le 20 novembre 1915, de l’association « l’Idée française à l’étranger » fut à la fois une copie et une réplique à l’action de propagande allemande dans le monde. Considérant l’insuffisante préparation de la France dans le domaine de la propagande, le bulletin d’avril 1916 de cette organisation faisait la constatation suivante :
« Sous ce rapport tant en Europe qu’aux États-Unis et même en Asie, nous nous sommes heurtés à une formidable organisation allemande de presse, sous forme d’informations d’agences télégraphiques, de brochures, de catalogues, de tracts et de conférences inimaginables »1.
6En effet, dans l’âpre concurrence que les principales puissances se sont livrées et dont la guerre était l’aboutissement, l’Allemagne était le pays qui avait été le plus loin dans ce domaine ; elle usa des méthodes les plus raffinées d’organisation et de propagande commerciale et idéologique. Par l’action d’agences télégraphiques dispersées dans le monde et par divers autres moyens, les Allemands purent s’adresser directement à leur clientèle et aux populations dans la langue du pays, pour répandre « l’idée allemande dans le monde »2, c’est-à-dire sur le plan des faits pratiques, déloger les concurrents ou les surclasser ; c’est à partir de là que s’imposait une image de l’Allemagne. Cette propagande s’appuyait dans les pays concernés, parfois sur des éléments d’origine allemande de la population locale (Amérique du Nord et du Sud), sur les ressortissants allemands installés comme agents commerciaux, industriels (par exemple, les 8.000 Allemands installés au Portugal), enfin sur les milieux économiques et politiques qui leur étaient étroitement rattachés par des liens économiques.
7L’importance de la propagande au point de vue de l’expansion impérialiste, des préparatifs de guerre et, par la suite, de l’effort de guerre, était telle que son organisation cessa de relever exclusivement du ressort de l’initiative privée. Elle était devenue l’objet des préoccupations des pouvoirs publics.
8Dans les années qui précédèrent la guerre, le bureau de presse du ministère des Affaires Étrangères d’Allemagne aurait fait créer sous son égide une compagnie privée dont le but serait de favoriser le prestige industriel allemand à l’étranger. Avec la garantie du gouvernement, la compagnie serait financée par les souscriptions de maisons dont les noms évoquent toute la puissance de ce pays dans le domaine industriel, financier et commercial : Krupp, Siemens, Schuckert, Diskontogesellschaft, Allegemeine Electrizitätsgesellschft (A.E.G.) Nord-deutsche Lloyd, Hambourg Amerika... La compagnie devait conclure un accord avec Havas, en vertu duquel cette agence publierait à l’avenir en fait de nouvelles d’Allemagne, exclusivement celles fournies par le bureau télégraphique Wolf qui recevrait uniquement des nouvelles de la compagnie3. L’idée allemande dans le monde, répandue par ces divers moyens, exprimait, au niveau de la propagande, la Welpolitik, elle-même expression de l’essor économique de l’Allemagne et de la nécessité de rechercher des marchés extérieurs.
9Face à cette expérience et à cet arsenal de la propagande allemande, la France semblait mal armée ; la guerre rendait insuffisant l’organisme traditionnel de propagande extérieure qu’était l’Alliance Française, dont l’action était beaucoup plus culturelle en temps de paix et ne s’adressait dans les pays donnés qu’à une élite locale parlant la langue française.
10La propagande commerciale proprement dite était à un faible niveau. La pente à remonter était si haute que les promoteurs de « l’Idée Française à l’Étranger » jugèrent qu’il n’y avait pas lieu d’innover. « Il faut imiter les Allemands, car ceux-ci ont atteint la perfection en la matière »4, proclamèrent-ils. Ils recommandèrent à cet effet l’emploi des mêmes moyens qui auraient l’avantage, disaient-ils, « de ne propager que la vérité et de servir les idées de justice et de droit, ce qui constitue par essence l’Idée Française à l’Étranger »5. Le bulletin suggéra alors le recours aux moyens suivants : la création de bureaux d’information, l’utilisation des correspondants à Paris de journaux étrangers6, l’organisation de suppléments illustrés dans la langue des pays à « évangéliser » (selon les termes employés), la multiplication des conférences, des sermons, des discours et autres moyens de propagande intellectuelle et morale, la reproduction des dessins, des carricatures et des films et enfin la création à l’étranger de sections de l’association.
11« L’Idée Française à l’Étranger » n’eut pas le monopole de l’action de propagande. Il se créa d’autres organisations en France et dans les pays étrangers, avec ou sans appui et inspiration des institutions officielles françaises. Le phénomène fut particulièrement remarquable dans le cas des rapports avec le Portugal. Mais si la France avait des raisons, déjà largement évoquées, d’y mener des actions de propagande, celles résultant de l’initiative et de la participation de Portugais méritent des éclaircissements. L’action de propagande menée de concert avec la France semble avoir été nécessaire à certaines fractions des classes dominantes de ce pays.
12La guerre avait rendu aiguës les luttes entre les différentes fractions de ces classes dominantes et les milieux économiques liés par intérêt à l’un ou l’autre des deux blocs de puissances belligérantes ; or, le besoin de justification idéologique de la guerre trouvait dans le soutien à la France et la coopération avec celle-ci des ressources abondantes, plus qu’on pouvait en trouver dans les rapports avec l’Angleterre. La propagande en faveur de la France y fut de ce fait si nourrie que le ministre de France put cabler à son gouvernement en pleine guerre :
« Les sentiments de la grande majorité du pays ont rendu inutile l’envoi au Portugal de missions spéciales de propagande. La légation aidée de quelques concours locaux a suffi à assurer l’action pouvant être utilement tentée »7.
13Les instruments de la propagande au profit de la France ne firent en effet pas défaut. L’Idée Française à l’Étranger créa peu après la rupture du Portugal avec l’Allemagne, une section portugaise. Magalhaes Lima, ancien ministre de l’instruction publique, et grand-maître du Grand Orient portugais, en était nommé le délégué. La section compta, parmi ses adhérents Téofilo Braga, ancien président de la République, des hauts fonctionnaires, des parlementaires, des journalistes et des hommes de lettres.
14Dans la même période naquit l’association, la Junte Patriotique du Nord qui organisa, en faveur des Alliés, des manifestations dans les villes du nord, et au cours desquelles était glorifiée la France et célébrées la solidarité et l’amitié franco-portugaises8. En avril 1917, se crée à Porto la Société Amicale Franco-Portugaise, regroupant des industriels et des commerçants français et portugais de la localité pour aider au développement des relations entre Français et Portugais, à la défense des intérêts mutuels entre les deux pays, intérêts industriels, commerciaux et artistiques. La société se fixa des tâches précises : l’organisation des expositions, des conférences, la réalisation de cours pratiques de Portugais et de Français9. A ces organisations, viendra s’ajouter plus tard, en janvier 1918, la Ligue Nationale Anti-Germanique qui fut le fait des monarchistes revenus au Portugal après le coup d’État de Sidonio Paes. La création de cette ligue était la réplique au Portugal des ligues anti-germaniques créées en France et vraisemblablement proches des forces politiques comme l’Action Française.
15Toujours du côté portugais, mais cette fois-ci à Paris, il y eut la parution à partir du 1er juin 1917 de Portugal na guerra (Le Portugal dans la guerre), revue illustrée exclusivement consacrée à l’intervention du Portugal et à la coopération avec les Alliés10.
16En France avait vu le jour, le 14 novembre 1916, le Comité France-Portugal. Présidé par Paul Deschanel, Président de la Chambre des Députés, le Comité avait créé trois sections : culturelle, touristique et économique, respectivement présidée par Paul Appel, Doyen de la Faculté des Sciences de Paris, Ernest Méyer, conseiller d’État et membre du Touring Club de France, et Yves Guyot, ancien ministre et rédacteur en chef du Journal des Économistes. Le secrétaire général était Ernest Martinenche, professeur à la Sorbonne, et le trésorier, le banquier Siegfried Propper11 ; l’architecte Henri Martinet qui joua un important rôle dans la création du comité et en deviendra le secrétaire, se vit d’abord confier le secrétariat de la section touristique.
17Sur le plan exclusif de la propagande, un organisme analogue à l’Idée Française à l’Étranger vit le jour début 1916. C’était le Comité « L’effort de la France et de ses Alliés » ou l’Hommage Français, une sorte de comité de conférences fondé sous la présidence de Stephen Pichon, ministre des Affaires Étrangères et dont le but était d’expliquer au public l’effort fourni par les Alliés12. Ces diverses organisations allaient servir, à divers niveaux, d’instruments à la propagande française.
2. Faits et thèmes de propagande idéologique
18L’action de propagande débuta avec la rupture germano-portugaise. Dès ce moment, des conférences en France et au Portugal, la publication de revues, l’action inspirée ou guidée des organes de presse se multiplièrent.
19La période qui suivit la rupture vit le début des tournées de conférences de Magalhaes Lima en Italie, en France et au Portugal même13. En juin 1916, était organisé à Bordeaux, par le Comité « L’effort de la France et de ses Alliés », un cycle de conférences auxquelles prirent part Magalahes Lima, l’écrivain français Paul Adam, et Joâo Chagas, ministre du Portugal. En France, le travail de propagande se poursuivit par l’action plus vaste du Comité France-Portugal qui organisa des conférences et des missions d’étude au Portugal dans le sens du développement des relations entre les deux pays.
20Sous l’angle de la propagande strictement française, les préoccupations du comité furent d’une part la diffusion de la presse française au Portugal, et de l’autre, la recherche de moyens d’action auprès des journaux portugais ; les préoccupations en direction du Portugal, à l’inverse des manifestations de solidarité organisées en France, prenaient selon l’esprit de l’Idée Française à l’Étranger, l’allure d’une croisade pour convertir le Portugal à l’influence française.
21Au Portugal même, l’action de propagande se fit au moyen de sermons et de discours, de manifestations à l’occasion des fêtes du 14 Juillet, par des conférences et des circulaires, des associations telles que la Junte Patriotique du Nord, la Société Amicale franco-portugaise. S’il est difficile de noter le rôle précis de l’Idée Française à l’Étranger, il faut en revanche noter la mission de propagande effectuée au Portugal en 1917 par Xavier de Carvalho, journaliste portugais établi depuis longtemps à Paris et dont le voyage semble avoir été inspiré.
22Dans ces différentes actions de propagande, émergèrent de façon quasi-permanente des thèmes qui répondaient au besoin de justification idéologique de la guerre et de la nécessité de la victoire, et tentaient de trouver le fondement de la coopération interalliée et surtout franco-portugaise.
23En effet, la guerre imposait de part et d’autre aux populations un sacrifice inouï en vies humaines et en souffrances de toutes sortes, sur lequel s’appuyait au Portugal la propagande syndicaliste, celle des non-interventionnistes et des germanophiles ; à ces actes qui desservaient la cause de l’intervention, se sont ajoutés, à partir de 1917 les témoignages des soldats en congé. En France, la résistance à la guerre n’était pas totalement absente en dépit de l’« Union Sacrée ». Des éléments socialistes français avaient fait le déplacement à la conférence socialiste internationale de Zimmerwald14. Les participants à cette conférence, tenue du 5 au 8 septembre 1915, étaient en rupture avec l’attitude de la plupart des organisations ouvrières, syndicats et partis socialistes, dont les représentants avaient admis l’« Union Sacrée », voté les crédits et pris part aux cabinets de guerre. La conférence avait notamment déclaré que la guerre en cours était une guerre impérialiste en retenant de l’impérialisme deux traits essentiels : l’aspiration des grandes puissances au partage du monde et à l’asservissement des petites nations15.
24A l’idée d’une telle guerre qui ne justifiait nullement les souffrances des populations, parce qu’étrangère à leurs intérêts, fut opposée celle d’une guerre de défense nationale, d’une guerre mue par un idéal noble, supérieur aux intérêts matériels, commerciaux ou territoriaux.
25L’action de propagande officielle entre la France et le Portugal présentait en effet la guerre comme étant celle de la défense du droit et de la liberté, de la vraie civilisation et, du point de vue des relations franco-portugaises, de la défense de la race latine contre la horde barbare germanique. Vu sous le seul angle portugais, c’était la guerre pour la résurrection, la régénérescence et l’indépendance du pays.
26Ce sont ces thèmes que développa Xavier de Carvalho, correspondant à Paris, du Diario de Noticias lorsqu’en janvier 1917, il se rendit au Portugal « muni d’un mandat » qui n’avait « rien d’officiel et d’officieux », chargé d’une « mission spirituelle » qui était celle d’apporter « le salut de tout un peuple vibrant d’enthousiasme pour l’appui moral et matériel » apporté par les Portugais à la France. Xavier de Carvalho défendit notamment l’idée que ce n’était pas simplement les intérêts économiques qui étaient en jeu ; qu’il ne s’agissait pas non plus, comme certains le prétendaient, pour « des buts malveillants » d’une guerre entre le pouvoir mondial de l’Angleterre et le pouvoir mondial de l’Allemagne16.
27Il développa amplement l’idée d’un conflit de conscience et de principes, mettant aux prises deux valeurs opposées :
« D’un côté, les réactions : l’impérialisme féroce, le militarisme intransigeant, le gouvernement de sabre, la domination de la force brute, la destruction de la piété, la négation de l’infinie bonté, le colosse remplaçant le beau, la science au service de la cruauté et, de l’autre, les forces vives et modernes de la démocratie, la beauté qui fait la vie et la vie qui signifie l’homme, l’affirmation des droits sacrés des peuples »17.
28Conflit de conscience, la guerre était présentée aussi comme conflit de race et de civilisations. Ainsi, l’Occident, tel qu’il était apparu dans d’autres littératures, disparaissait ou tout au moins était amputé des empires centraux pour être réduit aux nations latines. Mais les nations latines n’étaient pas seules à combattre l’Allemagne. Aussi, le recours aux thèmes de la race latine se doublait de ceux sur les principes et les éléments de civilisation. Ainsi, dans son adresse aux Français, Magahlaes Lima définissait la guerre comme étant une guerre d’idées, « la guerre de la liberté contre le despotisme, du droit contre l’iniquité, de tout ce qui fait la lumière latine contre tout ce qui fait les ténèbres germaniques »18.
29La place et le rôle respectif de la France et du Portugal étaient aussi abordés. La première était considérée comme « la mère spirituelle de la race latine, que la prochaine victoire doit placer à l’avant-garde des autres nations, par sa valeur, sa culture, son intelligence »19. L’acharnement de l’Allemagne sur elle tiendrait au fait qu’elle était « l’avant-garde de l’Occident »20 dont l’écrasement serait « la fin du monde latin »21. Le Portugal latin était concerné par conséquent. Par son intervention, en l’absence d’une menace directe, il donnait le premier à sa lutte sa véritable signification occidentale et latine et son caractère de principe22. En se rangeant aux côtés des Alliés, le Portugal « prenait le parti de la latinité et de la liberté dans une guerre où une Europe féodale se bat contre une Europe libérale »23.
30Cette division artificielle de l’Europe fit que la barbarie cessa momentanément d’être constituée par les pays d’Afrique et d’Asie, à « civiliser », mais les concurrents dans l’œuvre de « civilisation ». En tant que justification idéologique, la propagande se mettait en travers des réalités diplomatiques et historiques du moment. Autrement dit, comment expliquer que, depuis des années, la Russie, slave et autocratique ait été la meilleure alliée de la mère latine républicaine ?
31Mais, s’il n’y avait pas de réponse quant à l’opposition république-autocratie ou république-royauté (Grande-Bretagne), il y en avait pour le thème de la latinité. La latinité s’était étendue. Par le biais des conquêtes romaines, l’unité des pays de l’Entente était faite ; sous l’emblème des légions romaines, se retrouvaient à la fois des Italiens, les Gallo-Romains, les Byzantins de Russie et les Anglais ; quant à l’Angleterre plus précisément, Paul Adam écrit qu’elle avait été « modifiée par les Normands qui portèrent dans la région d’Oxford et de Cambridge les mots et les mœurs de notre patrie latine »24.
32Une critique de ces discours est rendue superflue par la contradiction entre ce qu’ils énoncent et la réalité des faits. Les contradictions nées de la question des modalités d’emploi du corps expéditionnaire portugais constituent à cet égard un exemple de critique vivante. En dépit des affinités culturelles, linguistiques et idéologiques réelles évoquées – et sur ce plan, le Portugal est plus proche de la France que de tout autre pays – le C.E.P. fut rattaché à l’armée britannique.
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33Les échanges idéologiques empruntèrent également un autre circuit, celui de la Franc-maçonnerie. Des sessions spéciales en l’honneur du Portugal auraient été tenues dans des loges à Paris25. Mais ces échanges se situèrent surtout dans un cadre multinational dans lequel les maçonneries françaises et portugaises jouèrent un rôle de choix. On citera notamment la tenue à Paris, de la Conférence des Nations Alliées en janvier 1917, puis du Congrès des Nations Alliées et neutres en juin de la même année.
34La conférence des Nations Alliées (14-15 janvier 1917) qui réunit les maçonneries française, portugaise, italienne, belge et serbe, se fixa pour but « d’établir un programme d’action commune pour permettre à la franc-maçonnerie de faire entendre sa grande voix humanitaire dans le conflit sanglant qui désole l’Europe et s’étend aux confins du monde »26. La conférence, qui servit en fait de sessions préparatoire au Congrès International de juin, donna lieu à la condamnation et à la dénonciation des actes des belligérants ennemis ; les déportations et les travaux forcés « imposés par l’Allemagne et ses alliés aux populations du nord de la France, de la Belgique, de la Pologne, de la Serbie », les enlèvements d’enfants en Serbie, les cruautés « inouïes » des armées turques, avec la complicité des officiers allemands, en Syrie, en Arménie, au Liban »27. La conférence décida de la convocation d’un congrès en vue de la constitution de la Société des Nations28 ; un appel aux obédiences maçonniques des nations neutres à venir au congrès fut lu par Magalhaes Lima29.
35Au congrès tenu les 28, 29 et 30 juin, participèrent des obédiences des pays neutres comme la Suisse, l’Espagne, les États-Unis ; certaines maçonneries sud-américaines se firent représenter par des personnalités européennes. Ainsi, une obédience brésilienne délégua Magalhaes Lima tandis que la Grande Loge de Costa-Rica se fit représenter par des maçons français dont Stephen Pichon30.
36Les propos des maçons portèrent sur les thèmes ci-dessus développés en d’autres occasions, en particulier l’idée que la guerre en cours opposait deux principes :
« Celui de la démocratie et celui de l’impérialisme, celui de la liberté et celui de l’autorité, celui de la vérité prouvant sa bonne foi et celui du mensonge s’enfonçant de plus en plus dans les intrigues louches... »31.
37Les maçons considèrent en effet que la guerre a été provoquée par le despotisme, le désir d’assujettir les peuples et les nations par la subordination du droit à la force, par la conception autocratique du gouvernement32 ; cela fondait le fait que, malgré son opposition à toute guerre, la maçonnerie sublimait les sacrifices des peuples qui répondent à l’agresseur et crée les conditions d’établissement de la libre et pacifique union entre les peuples33. Pour ce faire, dans ses résolutions finales, le congrès appela notamment à fixer les relations des peuples sur le principe du droit à la reconnaissance de l’autonomie et l’indépendance des nationalités, à l’obéissance des lois nationales et internationales, à la constitution d’une union économique, politique, intellectuelle sous le nom de Société des Nations34.
II – La diplomatie de guerre : la reconnaissance du gouvernement paes
38Les contradictions qui apparurent en octobre – novembre 1916 à propos de l’affectation du corps expéditionnaire portugais, et à d’autres occasions, n’affectèrent pas les relations officielles entre le Portugal et la France. Ces relations restèrent très cordiales. Ainsi, le rattachement du C.E.P. à l’armée britannique n’empêcha pas que l’arrivée à Paris en décembre 1916 du détachement précurseur fût marquée par un échange de télégramme entre les Présidents Raymond Poincaré et Bernardino Machado.
39Les manifestations de cordialité entre les deux pays connurent leur point culminant en octobre 1917. Le président de la République portugaise, accompagné du président du Conseil et du ministre des Affaires Étrangères Afonso Costa et Augusto Soares, effectua ce mois-là en France, mais aussi en Angleterre, un voyage officiel. En compagnie de Raymond Poincaré, Bernardino Machado visita les fronts français et portugais, se rendit à Reims et à Verdun et honora cette dernière ville de l’ordre de la Tour et de l’Épée, la plus haute distinction portugaise35. Ce voyage à l’issue duquel les hommes d’État portugais furent décorés de la Légion d’Honneur, constituait un fait important pour la classe politique au pouvoir au Portugal et pour tous ceux qui considéraient la guerre et l’intervention comme une occasion de consécration internationale définitive du régime républicain et de relèvement du Portugal. Il renforçait en même temps les rapports de l’équipe de guerre Machado – Costa avec les milieux politiques français.
40Mais peu après ce voyage, l’équipe de guerre fut renversée par un coup de force militaire dans des conditions qui posèrent au gouvernement français le problème de la reconnaissance du nouveau pouvoir et de la confiance qu’il était possible de lui faire.
41En effet, le 5 décembre 1917, un coup d’État renverse le pouvoir en place. Ce coup de force qui intervenait après une longue dégradation de la situation interne fut conduit par l’officier d’artillerie Sidonio Paes. Fait caractéristique, les troupes de choc du mouvement furent constituées par les élèves de l’École de guerre ainsi que le 16e et 33e régiment d’infanterie qui était en instance de départ au front. Il en résulta par conséquent des interprétations les plus diverses.
42L’événement surprit et inquiéta les puissances de l’Entente d’autant plus qu’il intervenait quelque temps après la Révolution Bolchévique et la défection de la Russie. Qu’est-ce qui était en dessous de ce changement et dans quelle mesure ne compromettrait-il pas les diverses formes de coopération avec le Portugal ?
43Les premières informations en provenance de Lisbonne recueillies à Londres et Paris étaient effectivement susceptibles d’inquiéter les gouvernements alliés. Tout portait à croire que les hommes qui venaient de prendre le pouvoir étaient favorables à l’Allemagne ou susceptibles de faire son jeu. Le principal chef et artisan du mouvement, Sidonio Paes a été ministre du Portugal à Berlin jusqu’à la rupture de mars 1916. Il est considéré comme admirateur de l’Allemagne et favorable à elle. Deux autres acteurs, le colonel Roçadas et Soares Branco ont été, l’un officier distingué sous la monarchie et l’autre, ancien ministre de la monarchie36. Tous les trois appartenaient au Parti Unioniste37, parti républicain conservateur, comptant des monarchistes dans ses rangs et qui était opposé à la participation au conflit en Europe ; les putchistes auraient bénéficié de la complicité et du soutien matériel des membres de ce parti38. La part prise par les unités qui étaient sur le point de partir au front et ne cachaient plus leur intention de rester au Portugal, renforçait l’inquiétude et la méfiance.
44Toutes les hypothèses et interprétations étaient permises, si bien qu’à l’extérieur, l’événement apparut, selon les termes d’un commentateur français, comme « la prise de Lisbonne par les Allemands »39.
45Cependant, le nouveau pouvoir chercha à rassurer les gouvernements de l’Entente. Dans une note adressée le 9 décembre au corps diplomatique, le président de la junte révolutionnaire, Sidonio Paes réaffirma son intention, déjà proclamée le 7 décembre, de consacrer ses efforts à resserrer les liens qui unissent la République portugaise aux nations amies et alliées et de faire honneur à tous les engagements pris envers celles-ci. Mais comment à la fois rassurer les gouvernements alliés de sa bonne foi et répondre au besoin essentiel de consolidation de son pouvoir par des mesures dont certains renforçaient les thèses de ceux qui dénonçaient le putsch comme étant l’œuvre des agents allemands ?
46Si la suspension de l’envoi des renforts en France pouvait se justifier, il en était tout autrement de certaines mesures de la junte révolutionnaire. Dans sa politique de contrôle de tous les moyens militaires du pouvoir, la junte décida au lendemain du 7 décembre, la suppression de la division navale qui constituait en ce moment-là la seule arme opérationnelle de lutte contre les sous-marins. Cela s’expliquait par le fait qu’elle fut également une arme efficace de l’équipe déchue. Par ailleurs, le 11 décembre, deux jours après la notification au corps diplomatique, de sa prise du pouvoir, la junte décréta la révocation des mesures prises à la suite du mouvement insurrectionnel manqué du 16 décembre 1916, dirigé contre l’intervention militaire et contre le départ imminent des troupes pour la France ; tous les individus, militaires et civils impliqués dans ce mouvement furent libérés et réintégrés dans leur charge ou emploi. Machado Santos, l’instigateur de ce mouvement fut libéré et devint l’un des principaux dirigeants officiels de la junte. Ainsi les conditions de la prise du pouvoir rendaient toute sa crédibilité à l’analyse faite du putsch à Paris sous l’action de Joâo Chagas. Ce dernier qui démissionna de son poste de ministre du Portugal défendit, dans un mémoire adressé aux hommes politiques français, l’idée que la République portugaise a été victime d’une machination de l’Allemagne. Comment la France résolut, dans de telles conditions, le problème de la reconnaissance du nouveau pouvoir ?
47Malgré la victoire des putschistes, le président de la République, Bernardino Machado, refusa d’abandonner le palais présidentiel. A une note de la junte qui lui demandait de se constituer prisonnier, il répondit que même si en présence d’une dictature militaire, il ne pouvait exercer ses attributs, il continuera à être en droit le chef de l’État jusqu’à expiration de son mandat. Il jugea dangereux que le pays cessât d’avoir à sa tête, en une telle période, l’autorité légitime qui, d’après la constitution, doit le représenter à l’intérieur et à l’extérieur40. Mais les armes ayant donné raison aux putschistes, le 10 décembre, la junte annonça la dissolution du parlement et, par un autre décret du 11 décembre, la destitution du président de la République ; par le même décret, l’ancien chef d’État était banni du pays pour le restant à couvrir de son mandat.
48Entre-temps, les représentants diplomatiques avaient fait surseoir la réponse à la notification de prise de pouvoir de la junte, faite le 9 décembre ; ils attendaient un éclaircissement des événements. Mais la destitution du président de la République et la dissolution du parlement enlevèrent les derniers doutes entretenus quant à l’illégalité du mouvement qui, loin de viser seulement le cabinet, comme cela était supposé au début, prenait le caractère d’un véritable coup d’État41.
49Mais le caractère illégal du nouveau pouvoir ne constitua pas un obstacle à sa reconnaissance. Il apparut en effet que l’heure n’était pas au respect des « us et coutumes » en cette matière. La préoccupation essentielle était l’effort de guerre et, par conséquent, le maintien de la participation du Portugal à cet effort de guerre ; or, il n’y avait pas de meilleurs moyens d’en créer les conditions que la reconnaissance du pouvoir de fait installé à Lisbonne. Aussi, dans le même rapport où il fit une analyse défavorable à la junte et soulignait l’illégalité des mesures de dissolution du parlement, de destitution et de bannissement du président, Daeschner, le ministre de France à Lisbonne, indiquait-il au Quai d’Orsay qu’il y avait intérêt à ne pas retarder la reconnaissance de la junte42.
50En France, la tâche des autorités officielles parut quelque peu délicate en raison du fait que la direction politique qui venait d’être renversée a joué un rôle essentiel dans la coopération portugaise et comptait dans ses rangs les meilleurs appuis politiques et idéologiques de la France. Mais les variantes politiques et les individus comptent peu dans les relations d’État, surtout dans de telles circonstances. Bien que méfiant vis-à-vis du nouveau pouvoir, le gouvernement français s’en tint aux proclamations officielles, si intentionnelles fussent-elles. Dans une démarche séparée, mais concertée avec l’Angleterre il reconnut de fait, le 17 décembre, le pouvoir du gouvernement Paes et donna son assentiment à la nomination de Rodriguez Bettencourt en remplacement de Joâo Chagas, démissionnaire.
51En accomplissant ce geste, les gouvernements français et britannique entendaient ne pas irriter les nouveaux maîtres du Portugal et pouvoir reprendre la résolution des différentes questions en suspens. Dans le cas de la France, d’autres considérations entraient en jeu : ce geste en effet était d’autant plus nécessaire que d’importantes personnalités du régime déchu, parmi lesquelles le président de la République, Bernardino Machado, s’étaient réfugiées en France où Joâo Chagas avait initié une campagne de presse contre le pouvoir de Sidonio Paes. La reconnaissance levait l’équivoque qui pouvait subsister quant aux rapports de la France officielle avec les réfugiés.
52La reprise des activités des différentes missions techniques alliées, et le départ le 10 janvier 1918 d’un détachement d’artilleurs destinés au CA. L.P., achevèrent de dissiper les soupçons qui pesaient sur le nouveau pouvoir et de rendre crédibles ses proclamations quant au respect des engagements internationaux pris antérieurement ; l’attaché militaire de France vit dans le discours prononcé par Sidonio Paes à l’occasion du départ des artilleurs un éclatant démenti aux insinuations sur le nouveau pouvoir43. Dès lors, la question de la reconnaissance diplomatique devint inutile et ne fut pas soulevée, contrairement à ce qui avait été dit, après la tenue des élections présidentielles d’avril 1918.
53Cependant, une certaine dualité continuera à exister dans les rapports de la France avec le régime Paes qui sera connu sous les termes de Sidonisme ou de Décembrisme. Si officiellement, il était convenu de maintenir une certaine cordialité, on avait à l’esprit les conditions de la prise du pouvoir, conditions caractérisées par l’appui des forces hostiles à la guerre ; la consolidation du régime se fit également dans des conditions analogues. Les forces politiques sur lesquelles il s’appuyait, les républicains conservateurs du Parti Unioniste et les monarchistes, n’étaient pas connues comme de chauds partisans de l’intervention.
54Une certaine méfiance demeura donc vis-à-vis du nouveau pouvoir. Son orientation politique, la répression dont il frappa les partisans de la fraction politique déchue en décembre 1917, considérée comme favorable à la France, accentua cet état de choses. Les rapports tissés par les représentants de cette fraction avec les milieux politiques en France, où précisément les principaux dirigeants s’étaient réfugiés et où ils ne croisaient certainement pas les bras à attendre, combinés aux données précédentes, allaient lourdement peser sur l’atmosphère du début de la période ouverte, au lendemain de l’armistice, par l’assassinat de Sidonio Paes.
Notes de bas de page
1 . Bulletin mensuel de « L’idée française à l’étranger », avril 1916, p. 12. M.N.E./3ePA 7M9. Sur le rôle de la propagande dans l’action de l’impérialisme allemand, on pourra consulter l’étude de MARVAUD (Angel), sur la presse politique allemande, le chapitre IV : « La presse et l’opinion. Les rapports avec les pouvoirs publics » in Questions diplomatiques et coloniales, 1er semestre 1910, pp. 417-428.
2 . Ibid., pp. 14-15.
3 . Ibid., p. 21.
Les rédacteurs affirment s’appuyer ici sur différents livres blancs britanniques sur la propagande allemande, ses moyens et ses méthodes.
4 . Ibid., p. 16.
5 . Ibid., p. 16.
6 . Le voyage de Xavier de Carvalho, correspondant à Paris du Diario de Noticias, dans le nord du Portugal (voir paragraphe suivant : faits et thèmes de propagande) semble bien se situer dans ce cadre, même s’il proclame que son voyage n’avait rien « d’officiel et d’officieux ».
7 . Télégramme de Daeschner au ministre des Affaires Étrangères, 3 septembre 1917. MAE/ NSE Guerre 14-18, Portugal, n° 635.
8 . Le consul de France à Porto au Quai d’Orsay. Porto, 20 mai 1916. MAE/NSE Guerre 14-18, Portugal, n° 633.
9 . Le consul de France à Porto au ministre des Affaires Étrangères. Porto, 30 août 1917. MAE/NSE CPC 1897-1918, Portugal, n°41.
10 . Nous n’avons trouvé de cette revue qui paraissait tous les quinze jours que trois numéros, offerts au Président de la République française (BNP FOL OQ 137-1).
11 . Portugal na guerra, n° 3, septembre 1917, pp. 10-11.
12 . ADAM (Paul), L’effort portugais. Paris, Blond et Gay, 1916, p. 4.
13 . En France, Magalhaes Lima aurait fait des conférences à Toulouse, Paris, Lyon, Montpellier, Bordeaux ; d’après Xavier de Cavalho, Pela França Heroica, Portugal, aliado e amigo. Porto 1918, p. 18.
14 . LENINE (N.) et ZINOVIEV (G.), Contre le courant, Paris, reprint François Maspéro, 1970, t. II, p. 14.
15 . Ibid., pp. 7-8.
16 . CARVALHO (Xavier), Pela França heroica, Portugal amigo e aliado, Porto, 1918, p. 9.
17 . Ibid., p. 10.
L’auteur cite à l’appui de la barbarie germanique la démolition de la cathédrale de Reims par les canons allemands.
18 . LIMA (S. de Magalhaes), L’effort portugais et l’Union Occidentale, Auxerre, Imp. Gallot, 1918, p. 8.
19 . Discours de Manuel Martin de Conto Vianna, agent consulaire de France à Vianna do Castello. Consul de France à Porto au ministre des Affaires Étrangères, 20 mai 1916. MAE/NSE Guerre 14-18, Portugal, n° 633.
20 . LIMA (S. de Magalhaes), L’effort portugais et l’Union Occidentale, p. 5.
21 . Discours de Joâo Chagas à Bordeaux, 28 juin 1916 in ADAM (Paul), op. cit., p. 31.
22 . LIMA (S. de Magalhaes), L’effort portugais et l’Union Occidentale, p. 5.
23 . Discours de Joâo Chagas in Adam (Paul), op. cit., p. 31.
24 . ADAM (Paul), op. cit., p. 6.
25 . CARVALHO (Xavier de), op. cit., p. 18.
26 . Conférence des Maçonneries des Nations Alliées, 14-15 janvier 1917. Paris, 1917, p. 1.
27 . Ibid., Résolutions I et II, pp. 3-4.
28 . Ibid., p. 5.
29 . Ibid., pp. 7-8.
30 . Congrès des Maçonneries des Nations Alliées et Neutres, 28, 29, 30 juin 1917. Paris, 1917, pp. 5-6.
31 . Ibid., pp. 10-11.
32 . Ibid., pp. 44-45.
33 . Ibid., pp. 44-45.
34 . Ibid., pp. 45-47.
35 . MARTINS (Général Ferreira), op. cit., p. 22.
36 . Télégramme de Daeschner au ministre des Affaires Étrangères. Lisbonne, 8 décembre 1917. SHA/16N 3254 (1 p.).
37 . Ibid.
38 . MARTINS (Rocha), Memorias sobre Sidonio Paes, Lisbonne 1921, pp. 6-9.
39 . CORTESAO (Jaime), Memorias da Grande Guerra, Porto, 1919, p. 111.
40 . MARTINS (Rocha), op. cit., p. 63-64.
41 . Daeschner au quai d’Orsay. Lisbonne, 13 décembre 1917. MAE/NSE Guerre 14-18, Portugal, n° 635.
42 . Ibid.
43 . Télégramme du colonel Denvignes au ministre de la Guerre, 15 janvier 1918. SHA/ 16N 3254 (1 P.).
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