Manufacture de parures en coquillage dans le bassin de Sayula à l’époque classique (Jalisco, Mexique)
p. 119-141
Résumés
Au cours de la période classique (550-1100 apr. J.-C.), le bassin de Sayula bénéficie d’une période de prospérité liée au contrôle exercé par l’élite locale sur les ressources stratégiques qui proviennent ou transitent par la région. Cette phase chronologique se caractérise par la participation active du bassin au sein des réseaux d’échange de l’occident du Mexique (Liot et al., sur 2007). Outre une production intense de sel, d’autres activités artisanales se développent les établissements préhispaniques localisés autour du lac saisonnier. Le matériel malacologique collecté en surface de différents sites atteste d’une activité de fabrication de parure, tant d’espèces provenant du Pacifique, que des Caraïbes. L’analyse technologique menée sur 11 250 artefacts révèle une activité de production locale, marquée par un style technologique spécifique au bassin de Sayula.
During the Classic Period (550-1100 AD), the Sayula basin was undergoing an era of prosperity linked to the control of the local elite over strategic resources coming from the area or transiting through it. This period is characterized in particular by a very active participation in networks of production and trade with Western Mexico (Liot et al., 2007). In addition to an intense production of salt, other crafts developed at sites located along the seasonal lake. Shell elements collected in surface of various sites attest to the activity of manufacturing adornments made of species coming from the Pacific and Caribbean. Technological studies conducted over 11 250 artifacts show the presence of local workshops and a technological style specific to the Sayula basin.
Entrées d’index
Mots-clés : archéomalacologie, Mexique, Sayula, classique, ateliers de manufacture, parure, style technologique
Keywords : Mexico, archaeomalacology, Sayula, classic, manufacturing workshops, shells, adornments, technological style
Remerciements
Je remercie Brigitte Faugère, directrice de mon travail de thèse, pour ses relectures, ses corrections, ses conseils et ses encouragements.
La réalisation de ce travail n’aurait été possible sans l’accès à certaines formations spécifiques dispensées par : Sandrine Bonnardin, qui a assuré mon initiation à l’étude de la parure, puis m’a suivie tout au long de ce parcours ; Adrián Velázquez, qui m’a notamment enseigné la lecture des images issues d’observations réalisées au microscope électronique à balayage ; Belem Zúñiga, qui m’a formée à l’identification des espèces biologiques. Un immense merci pour leur disponibilité, leur patience et leurs encouragements.
Je remercie aussi vivement Catherine Liot pour sa confiance et son intérêt, pour son suivi, ses indispensables conseils et son soutien.
Ce travail a été réalisé grâce à diverses aides financières attribuées par l’École doctorale 112, l’UMR 8096 et le CEMCA que je remercie sincèrement.
Enfin, un grand merci à Éric Taladoire et à Grégory Pereira, pour leurs interventions clés ayant contribué au bon déroulement de ce travail de recherche.
Texte intégral
1La zone d’étude est localisée dans le centre-sud de l’actuel État du Jalisco au Mexique (fig. 1), dans la province physiographique de l’axe néovolcanique transmexicain (Valdez et al., 1996 ; Liot et Schöndube, 2005). Le bassin de Sayula, situé dans les hautes terres du Jalisco, à 150 km de l’océan Pacifique, s’étend sur 35 km de long et 20 km de large. Il couvre une superficie moyenne de 700 km². Encerclé par trois chaînes de montagnes, il constitue une unité géographique bien délimitée. La particularité de cette zone lacustre résulte dans son caractère endoréique. N’ayant pas de relation directe avec la mer, il s’agit uniquement d’un lieu d’évaporation. Submergé d’eau en saison des pluies (de juin à octobre), le reste de l’année, le lit du lac est desséché et couvert d’efflorescences salines.
Fig.1. Localisation de la zone d’étude

Ramírez, 2006, p. 155.
2Cent quatre-vingt-deux sites archéologiques ont été à ce jour répertoriés dans la région. L’établissement de populations préhispaniques dans le bassin de Sayula couvre une vaste période chronologique puisqu’à partir de l’installation des premiers villages durant la phase tepehuaje au Préclassique (1200-800 av. J.-C.), la séquence d’occupation de la région est ininterrompue jusqu’à l’arrivée des premiers colons espagnols en 1532 apr. J.-C. (fig. 2).
Fig.2. Chronologie du bassin de Sayula

Liot et al., 2006, p. 410.
3Au cours de plus de 2 700 ans d’occupation humaine, la phase sayula (550-1100 apr. J.-C.) est marquée par une apogée socio-économique caractérisée notamment par une participation active du bassin au sein des réseaux d’échanges de l’Occident du Mexique (Liot et al., 2007). Deux facteurs sont considérés comme clés dans le développement du dynamisme régional du bassin de Sayula : le potentiel salin de ses sols et sa localisation dans un couloir naturel reliant diverses régions entre elles, en particulier le littoral Pacifique des actuels États de Colima et du Jalisco et les hautes terres du Jalisco et du Michoacán (Liot et Schöndube, 2005). Ce deuxième facteur géographique a probablement joué un rôle déterminant dans la participation du bassin au sein de réseaux d’échanges de matières premières et produits manufacturés notamment en obsidienne issues des hautes terres du Jalisco et en coquille issues du Pacifique (Liot et al., 2007).
4Le projet archéologique Cuenca de Sayula (PACS) a plus de vingt ans de recherche à son actif. Les diverses campagnes de fouilles, tout comme les nombreuses prospections pédestres ont permis de rassembler un corpus d’objets en coquillage issus de contextes et de phases chronologiques diverses, couvrant la séquence d’occupation du bassin depuis le Préclassique (phase atotonilco, 800-400 av. J.-C.) jusqu’au Postclassique (phase amacueca, 1100-1532 apr. J.-C.). L’apparition du matériel malacologique, sa distribution, diversité et quantité au cours des phases consécutives montrent une évolution dans les manifestations culturelles, qui, à l’image de l’identité régionale, trouve son apogée durant la phase sayula (550-1100 apr. J.-C.). La prédominance et la particularité du corpus à cette époque nous ont incité à explorer plus amplement cet épisode temporel.
5Au cours des phases antérieures, le matériel malacologique se restreint aux contextes funéraires. Il s’agit d’objets de parure trouvés essentiellement dans les structures réservées aux membres de statut élevé, ce qui permet d’interpréter ces artefacts comme des biens de prestige, marqueurs de différentiations sociales, mais aussi objets pourvus d’un capital symbolique en relation avec les manifestations idéologiques du pouvoir (López, 2011).
6Durant la phase sayula, le corpus provient non seulement d’individus parés en contexte funéraire, mais aussi d’un large échantillon collecté en surface de dix sites localisés autour de la zone lacustre qui semble indiquer la mise en place d’une activité de manufacture.
7Ces contextes de provenance, tout comme les types d’artefacts identifiés nous permettent d’avoir accès à des thématiques distinctes mais complémentaires : socio-économique pour la première (acquisition de la matière première, organisation spatiale, techniques de manufacture, type de production) ; davantage politico-sociale pour la seconde (individus parés, statut social).
8Cet article se penchera uniquement sur la thématique de la manufacture de parure en coquillage, thème que nous traiterons au moyen d’une analyse technologique.
Organisation fonctionnelle de l’espace à l’époque classique
9La phase sayula (550-1100 apr. J.-C.) est considérée comme emblématique de l’apogée régionale. Cette période témoigne de changements profonds qui se reflètent à la fois dans l’identité culturelle (culture matérielle, rituels funéraires), dans l’organisation fonctionnelle de l’espace (production de sel, hiérarchisation des établissements) et dans le dynamisme interrégional (participation au sein de réseaux d’échanges) (Ramírez, 2006 ; Liot et al., 2007).
Fig.3. Carte du schéma d’installation durant la phase Sayula (550-1100 apr. J.-C.)

Liot et al., 2007, p. 180.
10En ce qui concerne l’organisation de l’espace, on note une répartition fonctionnelle des sites qui semble étroitement liée à la gestion des ressources. En 2007, un modèle de hiérarchisation des établissements au niveau régional a été proposé. Celui-ci identifie cinq catégories de sites (fig. 3) (Liot et al., 2007) :
Les centres civico-cérémoniels où se concentre le pouvoir politique et religieux. Ils sont situés sur les premières terrasses alluviales, dans des aires proches à la zone de playa.
Les centres administratifs qui contrôlent la production, le stockage et la redistribution de ressources clés ; telles que le sel, les artefacts d’obsidienne et les coquillages. Ces sites sont situés sur la playa ou sur les dunes environnantes, près des ateliers de production de sel et des aires d’activités lithique et malacologique.
Les centres mineurs, petits centres civico-cérémoniels localisés dans les piémonts. Situés sur les contreforts, entre 1 500 et 1 800 mètres d’altitude, ces centres mineurs étaient sans doute destinés aux populations vivant éloignées des zones de playa et de plaines alluviales.
Les aires d’habitat, ranchos et villages dédiés à l’agriculture. La plupart se situent dans la partie sud du bassin, dans les plaines alluviales et sur les piémonts, entre 1 400 et 1 550 mètres d’altitude.
Les aires d’activités spécialisées, ateliers de production de sel, manufacture d’objets en obsidienne et coquillage. Elles se concentrent sur les marges ouest et nord-ouest de la playa et semblent étroitement liées aux établissements de deuxième catégorie.
11L’incidence de l’environnement sur le développement des formations sociales est ici particulièrement remarquable. Effectivement, cette organisation révèle une utilisation de l’espace étroitement liée aux caractéristiques spécifiques des quatre unités géomorphologiques qui composent le territoire (playa, plaines alluviales, piémont, montagne). Chacune d’elle est caractérisée par ses richesses minérales, végétales et animales. Ceci favorise la mise en place de mécanismes d’interaction entre les différents secteurs, permettant l’exploitation et la redistribution des ressources au niveau régional. L’analyse de ce schéma d’établissement confirme l’existence de groupes ou de secteurs dominants qui captent et contrôlent l’acquisition, la transformation et la redistribution des ressources à l’intérieur et à l’extérieur de la région. Dans ce contexte, les trois biens stratégiques qui semblent avoir contribué de façon majeure au développement socio-économique et culturel de la région pendant la phase sayula sont le sel, l’obsidienne et les coquillages marins (Liot et al., 2007).
12En ce qui concerne les établissements préhispaniques, le corpus malacologique, qui s’élève à un total de 12 615 pièces1, provient de dix sites (tableau 1). En nous basant sur le modèle de hiérarchisation des établissements exposé précédemment :
51 % du corpus provient de deux sites de première catégorie : La Picota et Los Cerritos.
38 % provient de cinq sites de seconde catégorie : Cerritos Colorados, Km6, Pirámides de Tehuantepec, San Juan Atoyac et Carmelita.
11 % de trois sites de cinquième catégorie : Anoca, La Mota et La Motita.
Tableau 1. Corpus d’artefacts malacologiques analysés

E. Mas.
13L’observation du corpus mis à notre disposition nous a permis d’effectuer un premier classement faisant apparaître trois grands groupes de pièces archéologiques :
Les objets de parure : objets finis, complets, pouvant être classés dans la typologie (fig. 4).
Les fragments d’objets : objets brisés mais suffisamment intacts pour définir leur appartenance à une classe typologique déterminée.
Les indices de manufacture : fragments de matière malacologique regroupant des pièces en cours de modification, des pièces défectueuses, d’éventuels déchets de taille ou des supports de travail en attente.
Fig.4. Les objets de parure

Photo : E. Mas.
14Parmi les sites de première catégorie, l’essentiel de l’échantillon est issu de contexte funéraire (73 %) au sein desquels nous disposons au total de sept individus parés. Ces objets de parure en coquillage révèlent des personnages de statut élevé, probablement en relation avec le pouvoir politique et/ou religieux, concordant ainsi avec le rôle attribué à cette catégorie de site.
15En ce qui concerne les sites de seconde catégorie, l’essentiel de l’échantillon est issu de collectes de surface (87 %). L’analyse révèle que la majorité correspond à des indices de manufacture nous renvoyant à différentes étapes de la chaîne opératoire. Outre ces caractéristiques associées à un site de production, les sépultures de neuf individus parés ont également été découvertes. Les parures, moins ostentatoires que celles des individus inhumés sur le site de La Picota, révèle des personnages importants mais sans doute de statut inférieur à l’élite présente sur les établissements de première catégorie.
16Enfin, l’échantillon provenant des sites de cinquième catégorie est exclusivement issu de collectes de surface. Composé à 90 % d’indices de manufacture, le rôle d’aires d’activités spécialisées attribué à cette catégorie d’établissement semble se confirmer grâce à l’analyse du matériel malacologique.
Acquisition de la matière première
17Les indices de manufacture en matière malacologique rencontrés sur les sites de la phase sayula montrent qu’au travers des réseaux d’échanges, le bassin s’approvisionne non pas d’objets manufacturés en coquillage, mais bien de matière première brute. L’identification des espèces permet de discerner différentes routes d’approvisionnement.
18Les côtes mexicaines s’étendent sur approximativement 9 330 km (world factbook) et sont entourées par trois grandes régions biogéographiques marines :
La région californienne s’étend de la Californie à la Basse Californie et comprend le golfe de Californie.
La région panaméenne s’étend depuis la Basse Californie jusqu’à la frontière nord du Pérou.
La région caribéenne englobe Floride méridionale, golfe de Campeche, Bermudes, Antilles, côte septentrionale de l’Amérique du Sud, Brésil jusqu’à Rio de Janeiro (Fulvo et Nistri, 2006).
19Depuis le bassin de Sayula, la distance la plus courte2 avant d’atteindre l’océan Pacifique est de 150 km. Localisé au sud de la région d’étude, il s’agit du littoral de l’actuel État de Colima. Sa côte fait partie de la vaste province panaméenne. En effet, alors que l’extrémité nord de cette région biogéographique se trouve à seulement 460 km de distance (côtes de Basse Californie), l’extrême sud se situe en ligne droite à 3 590 km approximativement, et correspond à la frontière entre l’Équateur et le Pérou.
20Les espèces malacologiques identifiées au sein de notre corpus proviennent à 99,7 % de cette région panaméenne particulièrement étendue. Bien que la majorité d’entre elles soient présentes dans les eaux des actuels États les plus proches (Nayarit, Jalisco, Colima, Michoacán), un spécimen, identifié comme Microcithara harpiformis est endémique des côtes littorales qui s’étendent du Salvador au Panama (Keen, 1971, p. 590). Sa province d’origine est localisée entre 1 590 et 2 700 km de distance du bassin de Sayula.
21La région caribéenne est représentée par seulement 0,3 % des espèces identifiées au sein du corpus. En termes de distance, depuis notre terrain d’étude il faut compter 600 km avant d’atteindre le golfe du Mexique, et il sera nécessaire de parcourir plus de 1 600 km si l’on souhaite rejoindre la côte des Caraïbes.
22Bien que la forte proportion d’espèces malacologiques provenant de la province panaméenne puisse s’expliquer par la distance à parcourir bien moindre pour rejoindre la côte pacifique que les Caraïbes, il est important de noter que certaines espèces particulièrement appréciées à l’époque préhispanique sont justement endémiques de la côte pacifique. Ainsi, le Spondylus princeps et la Pinctada mazatlanica, sont couramment rencontrés sur des sites de l’Altiplano central (Teotihuacan, Tula, Templo Mayor), mais aussi jusqu’aux régions mayas (Kohunlich, Oxtankah, Calica : Paz, 2010 ; Solis, 2011 ; Velázquez, 2007 ; Reyes, 2012 ; Melgar, 2008 ; Castillo et Páez, 2011). Le critère de distance dans l’accessibilité aux espèces n’est pas à mésestimer, toutefois il est à modérer. Le choix de ces dernières est sans doute plus étroitement lié aux valeurs culturelles qu’à un éloignement géographique.
23Au sein du corpus étudié cinquante-deux espèces malacologiques ont été identifiées (Keen, 1971). Parmi elles (fig. 5), les genres les plus représentés sont les Spondyles (47 %), Pinctada (9,9 %), Strombus (9,6 %), Oliva (5,2 %), Chama (4,3 %) Glycymeris (4,3 %) et Anadara (2,4 %). On trouve également de nombreux gastéropodes de petite taille tels que les Columbellas (0,5 %), Trivia (0,4 %), Morum (0,4 %), etc. Les cinq espèces endémiques de la région caribéenne et qui représentent au total trente-deux pièces du corpus sont : Turbinella angulata (vingt pièces), Strombus gigas (cinq pièces), Pleuroploca gigantea (cinq pièces), Marginella apicina (une pièce) et Marginella labiatum (une pièce).
Fig.5. Espèces malacologiques identifiées sur les sites du bassin de Sayula

Photo : E. Mas.
24Nous avions évoqué la position stratégique du bassin de Sayula dans un couloir naturel reliant différentes régions entre elles. La circulation de marchandises entre les sites côtiers du Pacifique et la région d’étude semble évidente ; S. Ramírez parle de sphère d’interaction Jalisco-Colima (Ramírez, 2006). Cette dernière ne concerne pas uniquement la matière brute malacologique puisqu’elle est principalement caractérisée par la circulation de figurines « Cerro de García » et de céramique Atoyac incisée.
25Quant aux espèces caribéennes, les échanges sont moins perceptibles, toutefois, le bassin de Sayula étant localisé à l’intersection de différentes routes commerciales, il n’est pas surprenant que les populations aient pu s’approvisionner en matériaux circulant sur de très longues distances. Les espèces caribéennes étaient également obtenues sous forme de matière première brute. Leur traitement artisanal n’atteste pas d’un soin particulier qui aurait pu être réservé à ces spécimens moins accessibles.
26Un premier examen des indices de manufacture présents en surface des établissements préhispaniques nous apprend que le matériel malacologique était obtenu sous forme de matière première et était donc transformé par les artisans du bassin de Sayula. L’analyse des techniques de fabrication mises en œuvre dans l’élaboration des parures en coquillage, nous permet aujourd’hui d’aborder certains aspects de l’organisation sociale des populations établies dans le bassin de Sayula.
Les techniques de manufacture
27En 2005, dans la publication Arqueología de la Cuenca de Sayula, Luis Gómez Gastélum propose une brève analyse du matériel malacologique. En se basant sur la recherche menée par Lourdes Suárez (Suárez, 1981), l’auteur identifie les principales techniques de manufacture des objets en coquillage de Sayula, telles que la percussion, l’abrasion, la perforation, le polissage et le lustrage (Gómez, 2005). Les observations réalisées sur un échantillon de 11 250 artefacts, nous permettent aujourd’hui de confirmer et d’affiner cette proposition initiale.
28Trois niveaux d’observation sont mis en œuvre pour l’étude du corpus : après un premier examen à l’œil nu, le matériel est analysé sous la loupe binoculaire ; un échantillon est ensuite sélectionné pour une étude au microscope électronique à balayage.
29La fabrication des objets de parure semble s’articuler en trois étapes principales : le débitage, le façonnage et la finition (Tixier et al., 1980 ; Bonnardin, 2009).
30Pour le débitage, plusieurs procédés ont été identifiés. S’il est réalisé de façon contrôlée, le débitage par percussion donne lieu au détachement d’éclats à la forme bien définie, quasi géométrique (la fracture liée à la percussion suit les lignes naturelles des couches de croissance de la coquille). Toujours dans le procédé de débitage, on note également l’incision de préforme (sur l’une des faces du test ou combinée depuis la face interne et externe), suivie d’une percussion. Cette action aboutit à l’obtention d’un éclat aux contours réguliers dont la morphologie a été planifiée.
31Pour le façonnage, trois procédés ont été identifiés : percussion, abrasion et sciage. Employées dans la mise en forme des surfaces, contours et volumes, les techniques illustrant ces trois procédés sont variées. L’abrasion des coquilles permet de supprimer les couches externes et d’obtenir une surface lisse et régulière. Ce même procédé est également employé pour régulariser les volumes et contours des éclats obtenus par percussion. La diversité technique la plus remarquable est celle des perforations. En effet, on reconnaît celles obtenues par percussion (contours irréguliers, ébréchés, en dents de scies : Taborin, 1974 ; Bonnardin, 2009) ou par pression rotative (contours circulaires et réguliers) ; mais aussi des perforations obtenues par abrasion (surface plane, contours irréguliers) ou par sciage (entaille longue et étroite). Le procédé de sciage consiste également à pratiquer des incisions dans le volume des artefacts. Dans ce cas, il vise à orner ou prononcer certains détails des objets de parure.
32Pour la finition, deux procédés ont été identifiés : le polissage et le lustrage. Alors que le premier donne un aspect brillant opaque à la coquille, le second la rend lustrée, d’aspect vernissé.
33De nos observations à la loupe binoculaire, nous avons répertorié diverses microtraces associées à ces procédés : des stries multidirectionnelles pour les abrasions et probablement pour les polissages (fig. 6A), unidirectionnelles pour les sciages (fig. 6C et 6D) et concentriques pour la majorité des perforations (fig. 6E). D’autre part, quelques pièces du corpus avaient un aspect particulièrement verni (fig. 6B), et une quantité minime de perforations montraient des parois internes totalement lisses (fig. 6F).
Fig.6. Observations à la loupe binoculaire de différents procédés techniques employés dans la manufacture des objets de parure en coquillage du bassin de Sayula

Photos : E. Mas.
Les outils
Outils en matières premières autochtones
34Avant de passer à l’identification des outils employés, un bref résumé des matériaux disponibles dans la région et sur les sites semble indispensable. Nous nous concentrerons sur ceux susceptibles d’être employés dans la transformation de la matière brute malacologique en élément de parure.
35Les cartes géologiques de la région indiquent que des gites d’andésite et de basalte, des formations rocheuses calcaires, ainsi que d’autres de composition rhyolitique sont localisés à proximité du bassin de Sayula. Sur les sites préhispaniques, on retrouve régulièrement ces roches sous forme d’outils. C’est le cas par exemple du basalte et de l’andésite. Utilisés dans la fabrication de percuteurs, de grattoirs, de haches, de couteaux, de meules et de molettes, ils sont présents en grande quantité sur les établissements d’occupation sayula ; toutefois cette abondance en surface des sites archéologiques pourrait aussi être liée à leur utilisation au sein d’activités variées. Bien que cette dernière ne garantisse pas leur emploi dans la manufacture du coquillage, nombre d’entre eux semblent tout à fait adaptés à cet artisanat. Les hypothèses présentées ci-dessous se basent sur les expérimentations menées dans le cadre du Proyecto técnicas de manufactura de los objetos de concha del México prehispánico (PTMOCMP)3.
36Premièrement, l’ensemble de ces roches ignées et sédimentaires peuvent être employées dans le travail de débitage, comme instruments de percussion. De même, cet acte technique peut être réalisé au moyen d’outils en matière première périssable, en bois végétal par exemple ou encore en bois de cerfs, ceux-ci vivants dans les montagnes environnantes.
37Deuxièmement, concernant le façonnage, et notamment le processus d’abrasion, les roches citées précédemment semblent également tout à fait adaptées à cette fonction. Le procédé de perforation requiert, quant à lui, des outils lithiques ou de la matière végétale associée à un abrasif. Les expérimentations du PTMOCMP révèlent que la cendre volcanique et le sable sont des abrasifs particulièrement efficaces. Le premier est disponible à une cinquantaine de kilomètres de Sayula, aux abords du volcan de Colima. Le second se trouve dans les sols même du bassin lacustre, composés de sédiments sableux. Diverses matières végétales sont susceptibles d’activer ces abrasifs : les tiges creuses des plantes aquatiques poussant dans certaines zones proches des bords du lac pourraient être une option, tout comme les épines des cactées et autres végétations épineuses : mezquite (Prosopis laevigata), nopal (Opuntia sp.), huizache (Acacia sp.), etc. (Liot et Schöndube, 2005).
38Les roches volcaniques présentes dans la région peuvent également être utilisées (sous forme d’éclats ou d’outils plus élaborés) pour effectuer des sciages dans la matière malacologique.
39Enfin, en ce qui concerne la dernière étape du travail, la finition, parmi les matières premières évoquées précédemment certaines peuvent également être employées dans le polissage. Quant au procédé de lustrage, l’emploi de peaux animales est une des méthodes avérée par l’expérimentation, le gibier ne manquant pas dans les montagnes entourant le bassin de Sayula (cerfs, sangliers, etc.).
Outils en matières premières allochtones
40D’autres matériaux, étrangers au bassin de Sayula ont été enregistrés sur plusieurs sites lors des prospections systématiques et des diverses campagnes de fouille.
41Outre l’obsidienne provenant de la zone limitrophe au bassin de Sayula (La Primavera), l’analyse par activation neutronique révèle la présence d’obsidiennes originaires de six autres gisements localisés dans l’État actuel du Jalisco (Reveles et al., en cours) : San Juan de los Arcos, Navajas, La Joya, La Mora-Teuchitlán, ainsi que deux autres groupes non localisés. De l’obsidienne originaire de la sierra Pachuca (Hidalgo) a également été identifiée, il s’agit principalement de lames prismatiques très fines, qui présentent un talon lisse et montrent peu d’indice d’utilisation. Elles sont presque toujours fragmentées (Liot et al., 2007). Parmi les outils en obsidienne de la phase Sayula, on trouve des pointes de projectile, des lames, des lames prismatiques, des couteaux, des grattoirs, des racloirs et des perforateurs (Reveles, 2005). En ce qui concerne la manufacture de parure en coquillage, les procédés techniques au cours desquels pourrait être employée l’obsidienne sont essentiellement les sciages et les perforations.
42Bien qu’en moindre quantité, du silex est également présent parmi le matériel de surface. Il s’agit principalement d’éclats, mais nous disposons toutefois de quelques nodules, ainsi que de perforateurs. Cette matière première pourrait être originaire du Río Grande Santiago prenant sa source dans le lac de Chapala et traversant les actuels États du Jalisco et du Nayarit.
43Tout comme pour l’obsidienne, les procédés techniques au cours desquels pourrait être utilisé le silex sont également les sciages et les perforations ; les nodules pouvant quant à eux être employés pour le polissage.
Identification des traces au microscope électronique à balayage
44Dans le cas des sites du bassin, l’argument d’association contextuelle ayant pour objectif l’identification des outils utilisés dans la manufacture de parures en coquillage n’est pas suffisant. Effectivement, une des caractéristiques des sites étudiés est l’abondance de matériel en surface, principalement céramique et lithique (Liot et al., 2007). Ces établissements sont caractérisés par la présence de monticules de déchets sédimentaires et matériels, appelés localement tepalcateras. Cette organisation spatiale est liée à l’activité qui s’est développée de façon intensive au cours de la phase sayula : la production de sel.
45D’autre part, les recherches menées dans le cadre du projet archéologique Cuenca de Sayula attestent des aires d’activités de productions multiples. Les outils en surface peuvent dès lors avoir d’autres fonctionnalités (outils agricoles, ustensiles domestiques, instruments architecturaux, outils liés à la production du sel ou à divers artisanats).
46Afin d’identifier les outils employés dans la manufacture d’objets en coquillage, nous aurons recours à une méthodologie récente et innovante qui vise à observer les traces de fabrication sur les artefacts. Celle-ci mêle expérimentations et observations au microscope électronique à balayage (MEB).
47Cette méthodologie, mise au point initialement par A. Velázquez, consiste à observer l’artefact au MEB. Pour chaque objet, quatre micrographies correspondant à des augmentations × 100, × 300, × 600 et × 1000 sont obtenues. Sur cette base imagée le travail consiste à décrire et mesurer les traces laissées par les outils employés. Grâce à cette technique, des patrons de stigmates ont pu être définis. Différents d’un outil à l’autre, la comparaison des traces de manufacture laissées sur des objets archéologiques et sur des objets expérimentaux permet l’identification précise des outils employés à l’époque préhispanique (Velázquez, 2010, p. 73).
48À ce jour plus de 730 expérimentations ont été réalisées dans le cadre du Proyecto técnicas de manufactura de los objetos de concha del México prehispánico, constituant un catalogue de micrographies de référence particulièrement riche. Parmi les stigmates caractérisés, nous pouvons, entre autres, citer ceux d’outils lithiques (obsidienne, silex, basalte, andésite, rhyolite, calcaire, grès), d’abrasifs (sable, cendre volcanique, poudre d’obsidienne et de silex) habituellement activés par des outils en matières premières périssables végétales ou animales (roseau, épine de cactée, corde en cuir, peau animale), ainsi que d’acide organique (fruits fermentés).
49Il est important de souligner que le patron de stigmates laissé par l’outil ne différera guère en fonction de l’espèce malacologique travaillée. Ainsi, lors de l’analyse des micrographies d’une nouvelle collection archéologique, l’identification d’outils peut d’emblée être proposée en se référant à la banque de données actuelles. Par la suite, ces hypothèses sont confirmées par de nouvelles expérimentations sur l’espèce malacologique concernée.
50L’analyse de plus de mille micrographies réalisées sur les parures provenant du bassin de Sayula révèle une homogénéité des techniques et des outils employés. Il est important de souligner que parmi les différents procédés de transformation de la matière, la percussion est le seul geste technique dont l’outil ne peut être identifié au microscope électronique à balayage.
Les micrographies concernant les abrasions de surface dévoilent la présence de bandes mesurant en moyenne 26,4 μm de large (fig. 7A). Celles-ci, caractéristiques de l’emploi d’une rhyolite, sont associées à de fines lignes mesurant 0,3 μm, elles-mêmes révélant l’ajout d’un abrasif (fig. 7B). Ces matériaux, utilisés conjointement dans le processus d’abrasion d’une coquille, sont observables grâce à deux niveaux de grossissement (× 300 et × 1000). Les abrasions dont l’objectif est de régulariser les formes et les volumes ou de les perforer sont également pratiquées à partir de roche rhyolitique et d’abrasif.
Les sciages, réalisés dans le but d’inciser (fig. 7C), de découper (fig. 7D) ou perforer une coquille, sont en grande majorité effectués au moyen d’outils lithiques4. La taille et la morphologie des stries, mesurant entre 1,7 et 2,8 μm de large, attestent de l’utilisation d’un outil en silex.
Les perforations de section conique et biconique, réalisées par pression rotative, révèlent, quant à elles, des traces similaires à celles du sciage. Elles sont caractéristiques de l’emploi d’un perforateur de silex. Il est fréquent que ces fines lignes se juxtaposent, formant ainsi des bandes plus larges (fig. 7E : bande de 16,3 μm).
En revanche, les traces laissées par une perforation de section tubulaire, également réalisée par pression rotative indiquent, quant à elles, l’utilisation d’un abrasif (fig. 7F) activé par un outil en matière végétale. Cette technique laisse des traces visiblement différentes de celle du perforateur en silex (fig. 7E). On note l’absence de strie ou de bande plus large, en revanche de fines lignes irrégulières de 1,2 μm de large, courent sur l’ensemble de la micrographie.
L’observation de polis nous informe sur l’utilisation de nodules de silex (lignes de 1,7 μm fines, rectilignes et entrecroisées) (fig. 7A).
L’apparence désordonnée de la structure cristalline de la coquille (fig. 7B) observée grâce à un fort grossissement (× 1 000), indique, quant à elle, l’application d’un lustrage, probablement effectué par l’emploi d’une peau animale.
Fig.7. Mesure et caractérisation des traces techniques observées au microscope électronique à balayage (× 300 et × 1000)

Photos : E. Mas.
51Au sein des diverses techniques, nous retrouvons de façon récurrente trois principaux matériaux : la rhyolite, le silex et l’abrasif. Pourtant les sites archéologiques de la phase sayula prodiguent quantités d’autres alternatives : meules et molettes de basalte, dalles d’andésite, de granite, lames prismatiques, grattoirs, racloirs et perforateurs d’obsidienne, etc. Il semblerait que le choix de la matière première dans laquelle est réalisé l’outil soit raisonné.
52Ce phénomène singulier a déjà été examiné par A. Velázquez qui déduit que la proximité d’un matériau n’en fait pas nécessairement l’outil privilégié des artisans (Velázquez, 2010). L’efficacité n’est pas non plus considérée comme un critère déterminant. Les études menées jusqu’à présent révèlent qu’il s’agit généralement de choix intrinsèques à la culture et aux traditions.
53Cet axe de recherche commence à apporter des perspectives intéressantes et bien que les régions et les époques soient différentes, les analyses de diverses collections archéomalacologiques convergent vers les mêmes conclusions. Celles-ci entrevoient le travail préhispanique du coquillage comme un artisanat contrôlé et soumis à des règles strictes, où le choix des outils possède un sens, une valeur culturelle (Velázquez, 2007 ; Magaña, 2008 ; Melgar, 2008 et 2009 ; Reyes, 2012 ; Paz, 2010 ; Solis, 2011 ; Flores, 2011 ; Castillo et Páez, 2011). En effet, les complexes culturels étudiés sont systématiquement empreints d’un « style technologique » propre, probablement étroitement lié à la tradition idéologique socioculturelle (Velázquez, 2007). Le style technologique, tel que le définit Stark, est la somme des choix que font les artisans au cours des différentes phases du processus productif, lesquelles sont déterminées tant par des facteurs propres à l’environnement, que par l’histoire et la culture spécifiques à chaque groupe (Stark, 1999, p. 27). D’après les études menées récemment, sur un site présentant une longue occupation, le style technologique a tendance à évoluer en accord avec les phases chrono-culturelles (Velázquez, 2010, p. 77). À l’image de la céramique, des changements idéologiques survenant au sein d’un site auront également des répercussions sur les styles technologiques des objets en coquillage. L’arrivée de populations étrangères peut être le moteur de ces changements technologiques (Melgar, 2008, p. 351-352 ; Velázquez, 2010).
54Dans le bassin de Sayula, l’information recueillie grâce aux analyses macro- et microscopiques révèle une uniformité des techniques et des outils employés dans l’élaboration d’objets en coquillage, non seulement sur les indices de manufacture, mais aussi sur les parures retrouvées en contexte funéraire. On peut ici parler d’un style technologique commun à l’ensemble du bassin à l’époque classique, d’une production locale, mais aussi d’une consommation locale.
55L’organisation de l’espace, basée sur une répartition fonctionnelle des établissements, révèle une société profondément structurée, ordonnée et hiérarchique. L’uniformité des techniques de manufacture suggère un contrôle non seulement exercé sur la production, mais probablement aussi sur l’acquisition de la matière première, sa transformation, puis sur la distribution des objets manufacturés. Rappelons qu’à l’époque préhispanique, les coquillages étaient considérés comme des biens de prestige et seules certaines catégories de la population y avaient accès. Dans le bassin de Sayula, ce contrôle était probablement opéré par l’élite locale résidant dans les centres civico-cérémoniels où se concentraient les pouvoirs politique et religieux (sites de catégorie 1).
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Notes de bas de page
1 Une étude préliminaire avait été menée par Melgarejo en 1999 sur le corpus de l’époque, soit 1 025 pièces. Aujourd’hui, le corpus total s’élève à 12 615 pièces, toutefois l’analyse technologique a été menée sur un échantillon de 11 250 pièces.
2 L’ensemble des mesures présentées ci-dessus sont estimées en distances euclidiennes : à vol d’oiseau.
3 Projet expérimental dirigé par A. Velázquez Castro.
4 Moins d’un pour cent du corpus révèle l’utilisation d’un fil sablé.
Auteur
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – UMR 8096 : Archéologie des Amériques. Sujet de thèse : L’industrie de la coquille dans l’Occident du Mexique : les ateliers de manufacture du bassin de Sayula à l’époque classique (550-1100 apr. J.-C.).
Directrice : Brigitte Faugère.
Soutenance prévue courant 2014.
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