Deuxième partie. Radiographie des relations franco-soviétiques : la mobilisation des appareils étatiques, mais l’échec de la greffe

1Au fil des chapitres précédents qui ont permis de retracer l’essor, la nature et l’ampleur du rapprochement franco-soviétique à l’ère de la détente, une réalité est peu à peu apparue : les deux Etats ont été à l’origine de très nombreuses initiatives visant à faciliter ce rapprochement ; rencontres, signatures d’accords et de protocoles d’accord ont tendu dans tous les domaines (politique, économique, culturel et technique) à faire des relations franco-soviétiques des relations privilégiées, des relations modèles, échappant à la « fatalité » de Yalta.

2Pourtant, malgré une forte impulsion étatique, malgré les espoirs placés de part et d’autre dans ce rapprochement, les concessions mutuelles et les efforts partagés, ces relations n’ont pas tenu toutes leurs promesses et un certain nombre d’échecs ont été enregistrés ; ils s’expliquent par des faiblesses « endogènes », liées au « fonctionnement du système » des relations franco-soviétiques et des faiblesses « exogènes » qui ont nui au rapprochement ; plusieurs sources convergentes permettront en effet de mettre en avant l’existence de part et d’autre, et plus particulièrement du côté français, d’images négatives qui ont conduit à une fausse ou une mauvaise perception de l’autre, condamnant ces relations bilatérales à n’être que des relations de « raison ».