Du champ de repos à l’habitat, limites et spécialisations des espaces mortuaires en Alsace, entre 4 500 et 20 av. n.-è.
Aspects historiographiques et étude de cas
p. 125-142
Résumés
Dès le milieu du ve millénaire av. n.-è., les sociétés néolithiques ont recours à de nombreuses et diverses nouvelles formes d’espace mortuaire. Les premiers grands monuments funéraires sont érigés, les premières nécropoles apparaissent et scindent le paysage en plusieurs espaces spécialisés. Ces formes de regroupement, présentes à travers toute l’Europe occidentale, marquent les prémices de la complexification et de la hiérarchisation des sociétés, mettant ainsi en évidence l’ensemble des inégalités, qui seront présentes jusque dans la mort. Le recrutement des défunts se fait dès lors sur différents critères, que ce soit d’ordre biologique (traitement différentiel des périnataux et des enfants en bas-âge), d’ordre pathologique (épidémies par exemple), d’ordre politique (gestion des sépultures de crise, massacres) ou d’ordre social (fonction de son statut, de son appartenance quelconque). Si les champs de repos que sont les nécropoles se forment à ce moment-là, tous les défunts n’y sont pas dévolus ; en parallèle, d’autres formes d’espaces dédiés aux morts sont reconnues en contexte domestique. Les restes humains sont ainsi quelquefois identifiés dans des fosses circulaires s’apparentant à des silos, dans des cuvettes, dans des fossés d’enceinte, et parfois même se mêlent aux rejets détritiques. Morts et vivants habitent ainsi des espaces distincts mais jointifs.
Cette stratification de la société, reconnue dans la vie comme dans l’au-delà, a perduré pendant toute la protohistoire. Nous proposons d’appréhender les différents questionnements liés aux limites, aux spécificités, à la pérennité et à la coexistence de ces espaces mortuaires, au fil du temps, en Alsace, afin d’en retracer au mieux les aspects historiographiques.
From the middle of the fifth millennium BC., Neolithic societies have used many and various new forms of burial space. The first funerary major monuments are erected, the first burial appear and split the landscape in several specialized areas. These forms of grouping, present throughout Western Europe, marking the beginnings of the complexity and hierarchy of societies and highlighting all the inequalities that are present even in death. The recruitment of the deceased is therefore on various criteria, whether biological (differential treatment of perinatal and children in infancy), a pathological nature (eg epidemics), political (graves crisis massacres) or social (depending on its status, membership any). If the fields of rest that are cemeteries form at that time, all the dead are not vested, in parallel, other forms of space for dead are recognized domestic context. Humans remains are sometimes identified in circular pits resembling at silos, in bowls, in enclosure ditches, and even mingle with detrital discharges. Living and the dead live in separate but contiguous spaces.
This stratification of society, recognized in life and in the Hereafter, will continue throughout the early history and we propose to understand the various questions relating to limitations, specificities, to the sustainability and to the coexistence of these burial areas, over time, in Elsass, in order to locate the best historiographical aspects.
Entrées d’index
Mots-clés : La Tène, Alsace, inhumations en silo, néolithique récent, archéologie préventive
Keywords : La Tene period, Alsace, cemetery, burials in storage pit, human remains in a context of settlement, late Neolithic, preventive archaeology
Texte intégral
1À travers cet écrit portant sur les limites et les spécificités des espaces mortuaires en Alsace durant la Protohistoire, et en s’attachant quasi exclusivement aux inhumations en contexte d’habitat et plus particulièrement à celles mises au jour à l’intérieur de fosses domestiques, nous essayerons d’esquisser les premiers traits d’une réflexion à long terme. Nous passerons volontairement de l’étude des inhumations en fosses circulaires de l’horizon 4500-3600 av. n.-è. à l’étude des inhumations et des os isolés en silo présents du Hallstatt D3 et du La Tène.
Les premières attestations d’espaces mortuaires délimités et spécialisés au Néolithique
Historique de la naissance et du développement des nécropoles
2Dès le Néolithique ancien, et plus spécifiquement avec l’apparition de la culture de la céramique linéaire, plus communément appelé Rubané et qui débute vers 5300 av. n.-è., les sociétés étaient identifiées, selon les auteurs, soit comme peu stratifiées, soit comme fortement hiérarchisées ou bien elles oscillaient d’un état à un autre. Cependant, quel que soit le modèle d’organisation sociale reconnu à cette période, nous savons que c’est la première culture à laquelle nous reconnaissons un usage constant de nécropoles (Jeunesse, 1997, p. 39) en Europe centrale ; néanmoins, lorsque celle-ci traverse les Vosges en direction de l’ouest, ce sont de petits groupes de sépultures dispersés voire complètement isolés, au milieu ou à proximité immédiate des habitats (Thevenet, 2010) qui apparaissent. L’émergence de ces nouvelles formes de regroupement en nécropole trouve alors son apogée au Néolithique moyen lorsque la création de cet espace funéraire propre et délimité devient permanente à travers toute l’Europe occidentale. Ainsi, la nécropole, vue comme un espace strictement défini et pérenne pour les morts, apparaît comme un marqueur dans le paysage funéraire et illustre par conséquent très distinctement le fait que les morts et les vivants habitent, comme le soulignait Philippe Chambon, des espaces qui sont distincts mais jointifs (Chambon, 2012, p. 101-113).
3Dans ces sociétés égalitaires, ou au contraire hiérarchisées, tous les défunts ne sont pas dévolus aux nécropoles communautaires et nous voyons qu’apparaissent de nouvelles formes de traitements des défunts. L’idéologie qui sous-tend dès lors ces conceptions différentes de la mort, découle inévitablement, et entre autres, du contexte socio-économique de l’époque. En effet, les nouveaux modes de vie générés par la naissance de l’agriculture et de l’élevage entraînent inévitablement la création de richesses, qui implique elle-même à la fois une complexification des rapports sociaux mais aussi une hiérarchisation de la société, ayant pour objectif premier le contrôle des moyens de production et de stockage. Cette stratification de la société sera reconnue jusque dans les pratiques mortuaires, comme en témoignent notamment les inhumations en fosses circulaires de type « silo » présentes entre 4500 et 3600 av. n.-è. dans toute la plaine du Rhin supérieur. Dès lors, les morts peuplent de nouveau l’espace domestique et leurs dépouilles font même quelquefois l’objet de traitements, somme toute, très particuliers : ré-interventions anthropiques, prélèvements de certaines pièces osseuses, traces de sacrifices, jusqu’à parfois se mêler aux rejets détritiques (Chambon, 2012).
4Parallèlement, de grands monuments funéraires sont érigés et nous voyons naître l’existence de tombes individuelles qui « marquent de manière particulièrement ostentatoire le caractère singulier du défunt et montrent indubitablement l’existence d’inégalités sociales » (Bonnabel, 2013, p. 141).
Les inhumations en fosses circulaires dans leurs contextes chrono-culturels
Au Néolithique moyen, la phase de transition du Roessen III au BORS
5En Alsace, les premières attestations de ces pratiques singulières, qui concernent certains individus inhumés dans des fosses d’habitats désaffectées, apparaissent en Basse-Alsace en contexte Bischheim occidental du Rhin supérieur (BORS). Elles sont représentées dès 1974 par la découverte d’un individu en fosse circulaire sur le site d’Entzheim-Sablière Oesch (Schmitt, 1974), dont la datation reste pour le moment encore incertaine, oscillant entre une éventuelle attribution au BORS1 d’après le contexte environnant et une attribution au Michelsberg qui reste envisageable du fait de la contemporanéité d’une série de fosses également présente sur le site. Néanmoins, concernant le défunt mis au jour dans la structure 32A sur le site d’Holtzheim, Altmatt, l’attribution au BORS est très bien établie.
6En Haute-Alsace, les vestiges funéraires sont peu nombreux au Néolithique moyen ; nous pouvons toutefois mentionner les fouilles de 2000 menées sur le site de Merxheim-Trummelmatten qui ont livré, dans une fosse circulaire de type « silo », un crâne pourvu de sa mandibule, les deux premières vertèbres cervicales du défunt, ainsi que quelques éléments de collier qui ont permis de proposer une attribution chronologique propre à l’horizon post-Roessen. Hormis ces quelques découvertes d’individus inhumés en fosses circulaires qui marquent la genèse d’un phénomène grandissant au Néolithique récent, cette phase chronologique est également marquée par des inhumations plus « conventionnelles » ; en témoigne la seule inhumation sûrement attribuée à ce faciès et mise au jour sur le site de Matzenheim, le Lavoir.
7Ces inhumations « conventionnelles », héritées du Néolithique moyen, survivent jusqu’à la charnière du Ve-IVe millénaire av. n.è., notamment au sud de la Haute-Alsace où les sociétés, plus traditionnelles, sont restées à l’écart des influences occidentales assez longtemps. L’inégale répartition des faits et gestes accompagnant les premières inhumations en fosses circulaires de type « silo » s’explique aussi par ce phénomène. Dans un même temps, nous observons l’émergence de nouvelles pratiques, variant entre inhumés mis au jour en positions fléchis et restes humains présents en dépôt secondaire au sein de différentes structures.
8En définitive, et au vu de nouvelles découvertes (Lefranc et al., 2010, p. 68-69) que nous ne détaillerons pas ici, il apparaît que les pratiques funéraires de la transition Néolithique moyen-récent en Alsace, mais également dans le Bade, sont assez contrastées (Boës, 2007). Qui plus est, sans pouvoir affirmer ou infirmer si cet état de la recherche est représentatif des réalités de ces populations protohistoriques, nous devons mentionner la forte disparité documentaire présente pour la transition où, entre le Bischheim et le Michelsberg moyen, seulement trente-quatre inhumations ont été recensées en Alsace et dans le Bade, contre 400 approximativement à l’horizon Grossgartach et Roessen dans la région.
Au Néolithique récent
9Depuis 1980 en Basse-Alsace, nos connaissances ont considérablement augmenté grâce notamment aux fouilles menées sur les sites de grande ampleur tels que Geispolsheim, Forlen (Billoin et al., 2005) ; Holtzheim, Altmatt et Am Schluesselberg (Kühnle et al., 2000 ; Lefranc, 2001) ; Marlenheim (Tristan, 2004) ; RMS2, rue Ampère (Blaizot, 2001) et Rosheim, Leimen (Lefranc et Boës, 2006). Le corpus de Haute-Alsace est en l’état actuel de la recherche nettement moindre mais nous pouvons dans l’ensemble faire le même constat.
10Si les premières inhumations en fosses circulaires de type « silo » apparaissent dès la fin du Roessen/début du Michelsberg, elles vont amplement se diffuser au Néolithique récent jusqu’à faire complètement disparaître les inhumations dites « conventionnelles ». Mais alors, la question reste de savoir si le nombre de morts en fosses circulaires est suffisamment représentatif, en Alsace à ce moment-là, pour émettre l’hypothèse que nous soyons face à une standardisation de la pratique et donc à une inhumation dite « conventionnelle ».
11Vraisemblablement la réponse est oui puisque, face à l’absence de nécropoles et de toutes sépultures, ce que les archéologues considéraient initialement comme un certain opportunisme dans la réutilisation de structures domestiques pour accueillir des défunts va finalement sembler correspondre à la norme funéraire du moment. Le tableau esquissé de prime abord est bien évidemment un peu plus contrasté qu’en apparence puisque, si les inhumations sont habituellement dispersées au sein des habitats et qu’aucun groupement de sépultures n’a à ce jour été repéré pour le Néolithique récent en Alsace, nous avons néanmoins connaissance de trois « vraies » tombes (Lefranc et al., 2010, p. 70). Des tombes, très minoritaires, mais qui, comme pour certaines cultures situées un peu plus à l’est, vont coexister avec la pratique de réutilisation de fosses domestiques à des fins funéraires et ce, sur l’ensemble du Néolithique récent. Sur ces trois « vraies » tombes, deux ont été datées par radiocarbone : elles accueillaient des défunts allongés sur le dos et orientés de façon tout à fait normative au sud-sud-est/nord-nord-ouest ; c’est le cas sur les sites d’Altmatt à Holtzheim (Lefranc, 2001) (MK III) et du lotissement la Peupleraie à Marlenheim (Châtelet, 2002) (MK III/IV ou MZ B). Le dernier exemple est quelque peu particulier et, jusqu’à aujourd’hui, unique. En effet, sur le site du contournement routier à Marlenheim (Tristan, 2004), un individu en position fléchie, orienté nord-ouest/sud-est et accompagné d’un vase Michelsberg IV, reposait au sein d’un creusement ovale ajusté à la taille du corps. Cette découverte rappelle, d’après la forme et les dimensions de la structure, la fosse de la ZAC des Collines à Didenheim.
À l’âge du Fer : une société très nettement stratifiée jusque dans la mort
12À l’âge du Fer dans la plaine du Rhin supérieur, ce sont essentiellement les nécropoles tumulaires qui prédominent, mais, parallèlement à ces tertres, des nécropoles à « tombes plates » ainsi que des crémations en fosses sont également reconnues. Cette multiplicité de traitements des défunts ainsi que les nombreuses et diverses formes d’architecture qui s’y rattachent témoignent sans aucun doute de la complexité et de la hiérarchisation de ces sociétés, à la fois égalitaires et élitaires, pour reprendre les termes employés récemment par Lola Bonnabel3. Les inégalités sont apparentes non seulement à l’intérieur même des nécropoles où nous distinguons sans ambiguïté deux exemples de tombes princières datées du Hallstatt D3 (à Hatten, Eschenbush et à Ensisheim, Allmend), mais également en contexte d’habitat.
13Ces sépultures de statut exceptionnel disparaissent au tout début du La Tène A et laissent place à des tombes riches caractérisées par la présence de mobiliers d’importation méditerranéenne de type œnochoé ou olpé, à des tombes féminines riches également et à des tombes à armement. Au La Tène B en revanche, ces richesses se concentrent plus particulièrement dans les tombes féminines où les défuntes sont inhumées parées, avec des torques à disques. Dans le courant du La Tène A/B, cette stratification de la société, qui va de pair avec la mise en valeur du statut social individuel de certains défunts dans la mort, tend à s’amenuiser et disparaît complètement dès La Tène C. Aucune tombe ne peut être qualifiée de « riche » pour le La Tène D où seules les tombes à armement subsistent mais sans attributs de richesse particuliers.
14En contexte d’habitat, et hormis quelques cas particuliers, les défunts sont quasi exclusivement attestés dans les silos.
Les inhumations en silo dans leurs contextes chrono-culturels
15Ces inhumations en structures de stockage désaffectées s’inscrivent dans une dynamique géographique relativement importante allant des Carpates occidentales aux basses terres de l’Angleterre, et s’insérant parfaitement bien au sein des domaines hallstattiens et laténiens et probablement même au sein du complexe Nord-Alpin. Elles apparaissent dans des sites de différents statuts, qu’il s’agisse de sites d’ensilage à proximité d’habitats ruraux ou de « complexes princiers », comme c’est le cas à Breisach ou au Glauberg (Landolt, Millet et Roth-Zehner, 2009, p. 225-226).
16Chronologiquement, nous reconnaissons ces inhumations dès le Bronze final, puis elles disparaissent entièrement pendant près de deux siècles avant d’être à nouveau inscrites au sein des pratiques mortuaires de la Protohistoire dans les dernières phases du Hallstatt D. À compter de ce moment-là, ces « morts anormaux4 » vont considérablement augmenter, et plus particulièrement entre le La Tène A/B et le La Tène C. Après quoi, ces faits et gestes diminueront progressivement jusqu’à complètement disparaître au La Tène D2b, voire au tout début de la période augustéenne.
L’Alsace : l’un des corpus les plus importants d’Europe
17Le choix de prendre comme terrain d’étude la plaine du Rhin supérieur pour cette étude n’est pas anodin. À l’échelle de la France septentrionale, l’Alsace représente la seule aire géographique commune et aussi bien représentative de ces pratiques au cours des deux phases chronologiques de la Protohistoire auxquelles elles ont été reconnues, soit à l’horizon 4500-3600 av. n.-è. et entre 1350 et 20 av. n.-è. : exemple avec les sites d’Entzheim-Geispolsheim, aéroparc LIDL-Cus et de Mulhouse, rocade ouest où les fouilles ont révélé que l’emploi de ces faits et gestes était avéré pendant ces deux séquences chronologiques.
Tableau 1 : Chronologies des trois sites d’Alsace ayant livré des restes humains en « silo » au Néolithique récent comme aux âges du Bronze et du Fer
Néolithique récent | âges du Bronze et du Fer | |
Rosheim, Leimen | Michelsberg III et Munzingen B datations s’échelonnant entre 960 et 3810 av. n.-è. | Hallstatt D |
Entzheim-Geispolsheim, | Michelsberg III et Michelsberg IV ou Munzingen B | Bronze D-Hallstatt A1 |
Mulhouse, rocade ouest | Munzingen A et B | Hallstatt D2/3 |
I.-F. Simon.
18Proportionnellement, nous voyons qu’entre le Bronze D et le La Tène D2b, ce fait archéologique est attesté sur vingt-neuf sites alors qu’à l’horizon 4500-3600 av. n.-è. nous le connaissons aujourd’hui sur quarante-quatre sites5 (Fig. 1).
Tableau 2 : Partitions, en termes de nombre de sites, de structures domestiques de type « silo » et de défunts pour les deux départements alsaciens
département | nombre de sites | nombre de silos | nombre d’inhumations (NMI) |
entre 1350 et 40/30 av. n.-è. | |||
Bas-Rhin (67) | 23 | 40 | 46 |
Haut-Rhin (68) | 6 | 7 | 8 |
Totaux | 29 | 47 (min.) | 54 (min.) |
entre 4500 et 3600 av. n.-è. | |||
Bas-Rhin (67) | 29 | 63 | 86 |
Haut-Rhin (68) | 15 | 40 (211) | 75 (532) |
Totaux | 44 | 103 | 161 |
I.-F. Simon.
Étude de cas
19À travers quelques sites représentatifs, et notamment ceux qui ont été découverts sur les communes d’Entzheim et de Geispolsheim, nous essayerons d’approcher au mieux la question de la localisation respective de l’habitat par rapport à celle de la nécropole. Il semble tout à fait évident que si le niveau de complexité d’une société reflète, entre autres, la multiplicité et la diversité de ses pratiques mortuaires, les gestes et les lieux d’inhumations ou de traitements des défunts sont également intrinsèquement liés à l’idéologie sociale ou religieuse et donc, par conséquent, aux conceptions mentales que ces sociétés se faisaient de la mort (Chambon, 2012, p. 101-113).
20De fait, plusieurs interrogations se posent : les frontières entre monde des morts et monde des vivants sont-elles réellement significatives ? Comment s’organisent et sont délimités ces espaces ? À qui sont-ils dévolus et en fonction de quels critères ? Pouvons-nous parler de sectorisation ou de morcellement du paysage mortuaire ? Y a-t-il une réelle sélection des défunts inhumés en contexte d’habitat par rapport à ceux inhumés en nécropoles ?
Les restes osseux en silo dans leur environnement
Au Néolithique : une organisation spatiale cohérente ?
21L’implantation des inhumations en fosse circulaire de type « silo » est encore aujourd’hui difficilement appréhendable ; néanmoins les archéologues ont pu se faire une idée relativement précise de l’organisation spatiale des habitats néolithiques à travers quelques exemples de sites découverts récemment. Ainsi, dans la plaine du Rhin supérieur, les nombreuses opérations d’archéologie préventive accompagnées des décapages extensifs qui ont eu lieu ces dernières années nous ont permis de savoir que les habitats étaient a priori plutôt dispersés et formaient, à échelle plus réduite, des unités domestiques restreintes caractérisées par de petites concentrations de silos. Nombre de ces fosses servant originellement au stockage de denrées périssables ont ensuite été réutilisées comme fosses dépotoirs, pouvant témoigner de leur proximité avec les zones d’habitats. Le site de Colmar, aérodrome fait pourtant exception (Lefranc et al., 2010, p. 70) ; là, les archéologues ont observé et fouillé plus de 70 fosses assimilables à des silos qui étaient éloignées de toute zone d’activités domestiques et se concentraient sur une surface extrêmement réduite. Les différentes phases de comblement n’ont révélé aucune présence de rejet détritique qui aurait pu suggérer que celles-ci, ou du moins certaines d’entre elles, aient été réutilisées en dépotoir. Néanmoins, dans ce qui semblait être à première vue une batterie de silos, treize inhumations primaires individuelles et plurielles, onze inhumations secondaires, de nombreux ossements humains isolés et cinq dépôts animaux complets ou partiels ont été découverts. L’hypothèse dès lors retenue pour les sites de Colmar, aérodrome comme de Marlenheim, In der Hofstatt irait plutôt vers une « aire cérémonielle » exclusivement rituelle, cultuelle et/ou sacrificielle bien délimitée et localisée en marge des unités domestiques. Par ailleurs, à RMS, rue Ampère et à Rosheim, Leimen les inhumations Michelsberg mises au jour étaient toutes localisées en périphérie des secteurs réservés aux activités domestiques. Les rejets détritiques étaient également complètement absents des différentes phases de comblement des fosses circulaires dans lesquelles la présence de restes humains était attestée et, sur le site de RMS, rue Ampère les résidus organiques étaient entièrement déversés dans les fosses dépotoirs situées au nord. À l’inverse de ces modèles où les différents secteurs domestiques et cultuels semblent spatialement très bien organisés et distincts, nous retrouvons quelques sites qui présentent une étroite imbrication entre les inhumations en fosse circulaire de type « silo » et les secteurs d’habitats. Les différentes phases de remplissage sédimentaire de ces fosses peuvent successivement avoir accueilli des rejets domestiques et des restes humains, os isolés ou inhumations, dans les comblements sus ou sous-jacents au(x) dépôt(s).
22Sur le site d’Entzheim-Geispolsheim, aéroparc LIDL-Cus, la densité de vestiges d’habitat pour le Néolithique récent est très faible. En zone 1 où elles figurent au côté de cinq inhumations en fosses-silo, les structures d’habitat sont regroupées sur un espace relativement restreint qui avoisine 1 500 m2. Il est toutefois vraisemblable que ces vestiges s’étendaient au nord-est au-delà des limites de la fouille de 2006. Sur les zones 4 et 5, les structures d’habitat sont encore davantage dispersées dans l’espace. Les huit fosses se répartissent en effet sur plus de 1 ha, avec des distances qui peuvent atteindre une centaine de mètres entre deux ensembles de fosses. Cette situation est, semble-t-il, habituelle à cette période.
À l’âge du Fer : implantation au sein des unités d’habitations ou en batterie de silos ?
23Pour ce qui est de l’âge du Fer, le site d’Entzheim-Geispolsheim, aéroparc LIDL-Cus a révélé la présence d’inhumations en silo du Hallstatt D3/La Tène A mais également de la transition La Tène A/B en marge vraisemblablement des unités d’habitations, par ailleurs au sein de deux zones de fouilles distinctes. Près de la berme nord-est de la zone no 1, c’est le silo 1164 de profil tronconique qui accueillait un enfant dont l’âge au décès a été estimé à 18 mois6 qui a été mis au jour. Cette inhumation a été datée entre le Hallstatt C et le La Tène A2 (Braüning et al., 2012).
24À l’est de la zone de fouille no 5, ce sont deux silos à inhumations qui ont été mis au jour : le silo 5010 et le silo 5015. Ces anciennes structures de stockage désaffectées et réemployées à des fins mortuaires et qui s’insèrent parmi d’autres silos ne semblent néanmoins appartenir à aucune concentration particulière. Dans le silo 5010 avaient été inhumés un individu âgé de sexe masculin et un individu de sexe féminin ; dans le silo 5015, c’est le squelette d’une autre femme âgée qui avait été mis au jour, à la base du silo, dans le premier niveau de comblement de la structure. Ces trois défunts ont été datés entre le La Tène A1 et le La Tène B2 (Landolt et al., 2007 ; Landolt et Fleischer, 2011 ; Landolt et Fleischer, 2012).
25En définitive, il ressort, en prenant en considération nombre d’exemples que nous ne détaillerons pas ici, qu’aux périodes protohistoriques, les silos, et plus spécifiquement ceux accueillant des restes humains, se retrouvent dans de multiples espaces géographiques liés « de près ou de loin » à l’aire domestique. Sans faire exception à cette diversité d’implantation, et comme dans de nombreuses autres régions d’Europe protohistorique, les silos à inhumations de la plaine du Rhin supérieur ne semblent témoigner d’aucune norme du point de vue de leur localisation ; certains paraissent isolés, d’autres se concentrent au sein même des habitats ou à leurs périphéries, d’autres encore se retrouvent complètement isolés et d’autres sont regroupés en batterie de silos. Nous pourrions donc penser qu’a priori, ces inhumations en silo ne sont pas systématiquement associées aux habitats protohistoriques mais qu’elles sont, quelquefois, en marge, à la fois des nécropoles mais aussi de l’aire proprement domestique.
Des espaces genrés ?
26Pour les inhumations en silo qui s’insèrent dans des contextes relativement inhabituels, nous sommes indubitablement tentés de savoir si nous avons à faire à des espaces genrés ou non. Cette question ne sera ici qu’esquissée7.
27En effet, travailler sur de l’analyse spatiale pour déterminer si les inhumations présentes à l’intérieur de silos montrent une répartition avec des espaces exclusivement dédiés aux hommes, ou à l’inverse, avec des espaces exclusivement dédiés aux femmes, est extrêmement difficile aujourd’hui, et ce, pour plusieurs raisons :
La première tient au fait que bien souvent nous sommes dans le cas de figure d’une inhumation en silo par site ce qui rend la réalisation d’une étude fiable impossible.
La seconde, qui prend en compte les caractères biologiques des défunts ainsi que la présence d’éléments de parure, démontre que chacun des deux sexes biologiques est concerné par le port de ses pièces d’ornement, et dans la plaine du Rhin supérieur, à parts égales.
La troisième raison est illustrée par le fait que les individus de sexe masculin et de sexe féminin se retrouvent souvent associés à l’intérieur d’une même structure de stockage, voire sur le même niveau de comblement.
Des espaces réservés aux hommes ? Des espaces réservés aux animaux ?
28Lorsque nous évoquons la question des restes osseux en contexte d’habitat, il est également essentiel de prendre en considération les ossements animaux, d’autant plus lorsqu’ils font a priori l’objet des mêmes traitements que les ossements humains, et ce, bien que l’idéologie qui les sous-tend puisse être différente.
29Ainsi à Entzheim-Geispolsheim, aéroparc LIDL-Cus par exemple (Landolt et al., 2007), le silo 5011 renfermait à l’intérieur des couches 06, 07 et 08, trois squelettes de chiens encore en connexion anatomique. L’étude archéozoologique a révélé la présence de deux mâles et d’une femelle, tous adultes et ne présentant aucune trace anthropique pouvant indiquer la cause de leurs décès. Les dépouilles étaient soigneusement agencées, plaquées contre les parois du silo, selon une même orientation. La disposition des corps animaux traduit certainement une contrainte spatiale due, d’après les observations stratigraphiques, à un cône de sédiment situé au centre du silo, comme nous en retrouvons quelquefois pour les dépôts humains. Par ailleurs, ce silo se situe à proximité immédiate du silo 5010 dans lequel ont été mises au jour deux inhumations.
30Si la question de l’espace entre deux silos contenant d’une part des restes humains et d’autre part des restes animaux peut être abordée, nous connaissons également de nombreux cas, dont quelques-uns dans la plaine du Rhin supérieur, où ces restes de nature différente se retrouvent associés au sein d’une même structure. Ce rapprochement peut se décliner sous différentes formes, allant d’un lien « structurel » où restes humains et animaux seraient séparés par un ou plusieurs niveaux de remblais au sein d’un même silo (cas le plus souvent avéré) à un lien plus ou moins strict entre hommes et animaux qui seraient placés sur un même niveau de comblement à proximité les uns des autres ou de manière à ce que leurs squelettes respectifs soient complètement ou partiellement imbriqués. Diverses espèces animales peuvent être concernées par ce genre d’association, même s’il semble que le cheval soit le premier concerné.
31À Wettolsheim, au lieu-dit Ricoh (Jeunesse et Hehretsmann, 1988), un silo daté du La Tène A1 a livré les restes encore en connexion anatomique d’un cheval déposé sur le fond même d’une structure de stockage. À quelque 50-60 centimètres au-dessus, le squelette d’un individu de sexe féminin âgé de 20-25 ans apparaissait ; ces deux dépôts étaient séparés par un important niveau de remblai.
32Le squelette humain reposait sur le côté gauche au sein de la moitié ouest de la fosse, les jambes fortement repliées et les pieds appuyés contre la paroi. Le crâne était orienté au sud avec le visage probablement tourné légèrement vers l’ouest. Le squelette animal, quant à lui, était très bien représenté, seul le crâne faisait défaut. D’après l’étude archéozoologique qu’a faite Patrice Méniel, le cheval, appartenant à l’espèce de cheval Equus Caballus et vraisemblablement âgé, n’aurait pas été recouvert immédiatement après le dépôt mais se serait partiellement décomposé à l’air libre jusqu’au moment du prélèvement anthropique du crâne. Seul l’os hyoïde est resté dans sa position originelle. Nous pouvons par conséquent supposer qu’un certain laps de temps s’est écoulé entre le dépôt de l’équin et le comblement terminal de la structure de stockage.
33Comme dans de nombreux autres cas que nous n’énumérerons pas ici, les dépouilles humaines et animales de Wettolsheim ne reposent pas sur les mêmes niveaux stratigraphiques. Une frontière bien nette semble se discerner par rapport à la nature même des dépôts ; de fait plusieurs questions se posent : cette association au sein d’un même silo est-elle fortuite ou intentionnelle ? Quelles peuvent être les rapports qu’entretenait cette femme avec ce cheval dans le monde des vivants pour que leur association demeure jusque dans l’au-delà ? Ces deux dépôts existent-ils de manière indépendante ?
34En définitive, nous remarquons que lorsqu’il s’agit d’inhumations comme de dépôts animaux en silo, la proximité ou la distance des structures dans lesquels ils reposent ainsi que leur association plus ou moins tangible au sein d’une même fosse de stockage révèlent qu’aucune norme ne caractérise ce dit « phénomène » et que les espaces mortuaires ne sont pas strictement délimités en fonction de la nature de l’être vivant. Humains et animaux cohabitent parfois étroitement à l’intérieur de ces silos et sont parfois très largement dissociés, sans qu’aucun argument ne puisse plaider en faveur d’un regroupement humains/animaux ou l’inverse.
35Au vu de l’ensemble de ces données, il semble bien évident que travailler sur les limites et les spécificités des espaces mortuaires reste aujourd’hui extrêmement difficile. En effet, en abordant ici les premiers aspects de cette réflexion, nous nous sommes aperçus que bien souvent nous n’avions pas accès à la totalité des emprises d’un site lors des diverses opérations d’archéologie préventive et que, cet état de fait rendait l’analyse spatiale de certains vestiges compliquée. Toutefois, si la nature même d’une structure comme son implantation en contexte domestique, en batterie de silos ou en position isolée peuvent apporter quelques indices sur l’idéologie qui entoure ces faits et gestes, il n’est pas aisé d’affirmer que tout ce qui semble à première vue avoir été rejeté dans une fosse profonde, un silo, un puits, etc. sans étude archéologique, structurelle, taphonomique, biologique et pathologique approfondie, relève de la relégation.
Bibliographie
Des DOI sont automatiquement ajoutés aux références bibliographiques par Bilbo, l’outil d’annotation bibliographique d’OpenEdition. Ces références bibliographiques peuvent être téléchargées dans les formats APA, Chicago et MLA.
Format
- APA
- Chicago
- MLA
Baray L. et Boulestin B. (dir.) (2010) – Morts anormaux et sépultures bizarres ; Les dépôts humains en fosses circulaires et en silos du Néolithique à l’âge du Fer, Actes de la IIe table ronde interdisciplinaire « Morts anormaux et sépultures bizarres : questions d’interprétation en archéologie funéraire » (Sens, 29 mars-1er avril 2006), éd. universitaires de Dijon (Art, Archéologie & Patrimoine), Dijon.
Billoin D., Baudoux J., Boës E., Châtelet M., Colecchia A., Henigfeld Y., Lefranc Ph. (2005) – Geipolsheim « Forlen » (01/03/2004-03/03/2004 ( ?)), DFS de fouille archéologique préventive, Inrap Direction Interrégionale Grand Est sud, SRA Alsace, 99 p. et annexes.
Blaizot F. (2001) – Premières données sur le traitement des corps humains à la transition du Néolithique récent et du Néolithique final dans le Bas-Rhin, Gallia Préhistoire, t. 43, p. 175-235.
10.3406/galip.2001.2178 :Boës E. (2007) – Variabilité des modes d’aménagement des tombes durant le Néolithique ancien en Alsace, dans P. Moinat et Ph. Chambon (dir.), Les Cistes de Chamblandes et la place des coffres dans les pratiques funéraires du Néolithique moyen occidental. Actes du colloque de Lausanne (12-13 mai 2006), Paris, p. 133-142.
Bonnnabel L. (2013) – Approche anthropologique de la société Aisne-Marne à partir de ses pratiques mortuaires dans le cadre de l’archéologie préventive (Champagne-Ardenne, vie-iiie siècle avant notre ère), thèse de doctorat, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Braüning A., Löhlein W. et Plouin S. (2012) – Die frühe Eisenzeit zwischen Schwarzwald und Vogesen. Le premier âge du Fer entre la Forêt-Noire et les Vosges, Archäologische Informationen aus Baden-Württemberg Band, 66, Freiburg, p. 186-187.
Chambon Ph. (2012) – Regards sur la mort au Néolithique moyen, mémoire HDR, université Bordeaux I.
Châtelet M. (2002) – Marlenheim « La Peupleraie 2 » (Bas-Rhin) : Aux marges d’une villa romaine et d’un habitat du haut Moyen Âge (vie-xiie siècle), rapport de fouille, Inrap Grand Est, Moulins-les-Metz, 2 vol.
Jeunesse C. (1997) – Pratiques funéraires au Néolithique ancien. Sépultures et nécropoles danubiennes (5500-4900 av. J.-C.), Paris.
Jeunesse C. et Hehretsmann M. (1988) – La jeune femme, le cheval et le silo. Une tombe de la Tène ancienne sur le site de Wettolsheim « Ricoh » (Haut-Rhin), CAAAH, no 31, p. 45-54.
Kühnle G., Wiechmann A., Arbogast R.-M., Boës E. et Croutsch C. (1999-2000) – Le site Michelsberg et Munzingen de Holtzheim (Bas-Rhin), Revue archéologique de l’Est, t. 50, p. 3-51.
Landolt M. (dir.), Van Es M., Putelat O., Bouquin D., Schaal C., Boës E. (collab.) (2007) – Entzheim- Geispolsheim (Alsace, Bas- Rhin) aéroparc (LIDL-CUS) (22/02/2006-30/06/2006), rapport de fouille préventive, pôle d’archéologie interdépartemental rhénan, Sélestat, 5 vol.
Landolt M., Millet E. et Roth-Zehner M. (dir.) (2009) – Pratiques funéraires en Alsace du ve au ier siècle av. J.-C., dans Ph. Barral, B. Dedet, F. Delrieu, P. Giraud, I. Le Goff, S. Marion et A. Villard-Le-Tiec, Gestes funéraires en Gaule au second âge du Fer. Actes du XXXIIIe colloque international de l’AFEAF, (Caen 20-24 mai 2009), vol. 2, Besançon, p. 207-230.
Landolt M. et Fleischer F. (2011) – Les occupations d’Entzheim « In der Klamm» et de Geispolsheim « Schwobenfeld» (Bas-Rhin) du Hallstatt C à La Tène B (fouilles 2006 à 2009), Bulletin de l’AFEAF, 29, p. 13-17.
Landolt M. et Fleischer F. (2012) – Entzheim-Geispolsheim (Bas-Rhin, Frankreich) - Zur Entwicklung einer Siedlungslandschaft in der frühen Eisenzeit, BUFM, 69, p. 193-207.
Landolt M., Millet E. et Roth-Zehner M. (dir.) (2009) – Pratiques funéraires en Alsace du ve au ier siècle av. J.-C., dans Ph. Barral, B. Dedet, F. Delrieu, P. Giraud, I. Le Goff, S. Marion et A. Villard-Le-Tiec, Gestes funéraires en Gaule au second âge du Fer. Actes du XXXIIIe colloque international de l’AFEAF, (Caen 20-24 mai 2009), vol. 2, Besançon, p. 207-230.
Lefranc Ph. et Boës E. (2006) – Rosheim « Leimen » (Bas-Rhin) : occupations du Néolithique récent, du début du Bronze moyen et du premier âge du Fer, DFS de fouille de sauvetage, Strasbourg, SRA Alsace, 141 p., 51 pl.
Lefranc Ph., Denaire A., Chenal F. et Arbogast R.-M. (2010) – Les inhumations et les dépôts d’animaux en fosses circulaires du Néolithique récent du sud de la plaine du Rhin supérieur, Gallia Préhistoire, 52, p. 61-116.
10.3406/galip.2010.2471 :Lefranc Ph. (2001) – L’habitat néolithique moyen et récent de Holtzheim « Altmatt», Zone d’activités économiques phase 3 (Bas-Rhin) (fouilles 2000 et 2001), Cahiers de l’Association pour la promotion de la recherche archéologique en Alsace, 17, p. 107-134.
Thevenet C. (2010) – Des faits aux gestes. Des gestes aux sens ? : pratiques funéraires et société durant le Néolithique ancien en Bassin parisien, thèse de doctorat, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Tristan C. (2004) – Marlenheim (Bas-Rhin), contournement routier : deux habitats rubanés et une occupation hallstattienne, rapport de fouilles, Inrap Grand Est, Dijon.
Notes de bas de page
1 Chronologiquement, le BORS correspond à la phase comprise entre 4400 et 4200 av. n.-è. et représente anciennement le groupe d’Entzheim, Rössen et Grossgartach.
2 RMS pour les sites de Reichstett, Mündolsheim et Souffelweyersheim.
3 Termes employés par l’auteur lors de sa soutenance de thèse le 13 mars 2013.
4 Le terme « morts anormaux » fait référence à la monographie de Luc Baray et Bruno Boulestin (Baray et Boulestin, 2010).
5 Données non exhaustives au vu des toutes nouvelles découvertes en archéologie préventive.
6 Plus ou moins six mois.
7 Cette étude sera abordée de façon plus approfondie dans notre thèse en cours.
Auteur
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – UMR 8215 : Trajectoires.
Titre de la thèse : Stocker les morts : des inhumations en silo aux dépôts en conteneurs alimentaires (amphores, jarres, etc.) dans la Protohistoire européenne.
Directeur : Jean-Paul Demoule. Tuteur : Pascal Ruby. Soutenance prévue fin 2016.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Appréhension et qualification des espaces au sein du site archéologique
Antoine Bourrouilh, Paris Pierre-Emmanuel et Nairusz Haidar Vela (dir.)
2016
Des vestiges aux sociétés
Regards croisés sur le passage des données archéologiques à la société sous-jacente
Jeanne Brancier, Caroline Rémeaud et Thibault Vallette (dir.)
2015
Matières premières et gestion des ressources
Sarra Ferjani, Amélie Le Bihan, Marylise Onfray et al. (dir.)
2014
Les images : regards sur les sociétés
Théophane Nicolas, Aurélie Salavert et Charlotte Leduc (dir.)
2011
Objets et symboles
De la culture matérielle à l’espace culturel
Laurent Dhennequin, Guillaume Gernez et Jessica Giraud (dir.)
2009
Révolutions
L’archéologie face aux renouvellements des sociétés
Clara Filet, Svenja Höltkemeier, Capucine Perriot et al. (dir.)
2017
Biais, hiatus et absences en archéologie
Elisa Caron-Laviolette, Nanouchka Matomou-Adzo, Clara Millot-Richard et al. (dir.)
2019