Le site néo-assyrien de Kar-Assurnasirpal/Tell Masaïkh en Syrie
Identification, étude et interprétation des différents types d’espaces
p. 29-50
Résumés
Le site de Tell Masaïkh, sur la rive gauche dans la vallée du moyen Euphrate, en Syrie, a été identifié comme la ville néo-assyrienne de Kar-Assurnasirpal par Maria Grazia Masetti-Rouault dans le cadre du projet « Terqa et sa région ». Les fouilles ont mis en évidence une colonie néo-assyrienne de l’âge du Fer II, fondée par le roi assyrien Aššurnaşirpal II (883-859 av. J.-C.) pendant une campagne militaire, avec la structure typique des nouvelles fondations néo-assyrienne. La citadelle, avec son palais, a subi pendant un siècle des modifications profondes liées aux événements politiques qui ont investi l’Empire néo-assyrien, par le gouverneur local Nergal-ēreš et ses successeurs, jusqu’à l’intervention militaire de Tiglath-Phalazar III (745-727 av. J.-C.). L’interprétation des espaces bâtis et la comparaison du site de Tell Masaïkh/Kar-Assurnasirpal avec les autres villes néo-assyriennes ont permis d’analyser les dynamiques d’exploitation des régions conquises par les rois assyriens du point de vue archéologique et historique. À Tell Masaïkh/Kar-Assurnasirpal, les pouvoirs politiques – locaux et impériaux – ont modifié l’urbanisme et le territoire selon la propagande royale et les revendications locales.
The site of Tell Masaïkh/Kar-Assurnasirpal, on the left bank of the middle Euphrates in Syria, was identified as a neo-Assyrian city by Maria Grazia Masetti-Rouault, in the project “Terqa and her region”. The excavation has shown a colonial city, with its typical neo-Assyrian structure, founded by the king Aššurnaṣirpal II (883-859 BC), during a military campaign in the Iron Age II. The citadel, with its palace, has been modified hardly, due to the political events in the neo-Assyrian Empire, by the local governor Nergal-ēreš and his successors, until king Tiglath-Phalazar III’s (745-727 BC) military intervention. The interpretation of the architectural spaces and the comparison between Tell Masaïkh/Kar-Assurnasirpal and the other neo-Assyrian cities have permitted an analysis of the dynamics of exploitation in the regions conquered by Assyrian kings from an archaeological and historical point of view.
At Tell Masaïkh/Kar-Assurnasirpal, local and imperial political powers modified urbanism and the regional environment according to royal propaganda and local claims
Entrées d’index
Mots-clés : Tell Masaïkh, Kar-Assurnasirpal, Empire néo-assyrien, Aššurnaşirpal II, Nergal-ēreš, urbanisme ancien, colonie néo-assyrienne, propagande royale, canal Nahr Dawrin, âge du fer II, modèle impérial, impérialisme assyrien
Keywords : Tell Masaïkh, Kar-Assurnasirpal, Neo-Assyrian Empire, Aššurnaşirpal II, Nergal-ēreš, ancient urbanism, Neo-Assyrian Colony, Nahr Dawrin Canal, Iron Age II, royal propaganda, Assyrian Imperialism
Texte intégral
Introduction générale et historique de la problématique
1Dès le début des fouilles, au xixe siècle, l’archéologie « mésopotamienne » a dû se confronter à des problèmes spécifiques d’interprétation et de compréhension des espaces bâtis, de leur forme et de leur impact sur le paysage. Les recherches se sont d’abord concentrées sur les tells, les collines artificielles formées par les ruines des grands centres urbains caractéristiques du Proche-Orient ancien. En Mésopotamie du Nord et en Syrie du Nord, les fouilles archéologiques ont permis de découvrir, entre autres, les grandes villes néo-assyriennes du Ier millénaire av. J.-C. (Fig. 1).
2Dans le cadre d’une organisation urbaine complexe, l’attention des fouilleurs a concerné particulièrement les « citadelles », les quartiers formés par les bâtiments officiels, où se trouvaient l’architecture la plus imposante, la majorité des archives cunéiformes et les œuvres d’art liées à l’expression de l’idéologie du pouvoir absolu des souverains proche-orientaux et néo-assyriens en particulier.
3Les fouilles des villes dans les régions occidentales au-delà du Tigre, conquises par le pouvoir néo-assyrien, ont mis en évidence un projet royal de modification et d’exploitation précis des territoires occidentaux.
4Un exemple très intéressant de ce programme politique néo-assyrien est la nouvelle fondation de Kar-Assurnasirpal/Tell Masaïkh en Syrie, site où j’ai pu fouiller sous la direction de Maria Grazia Masetti-Rouault1. L’analyse et l’interprétation des espaces architecturaux de Kar-Assurnasirpal/Tell Masaïkh et de leur évolution donnent la possibilité d’étudier, dans une perspective différente, une ville néo-assyrienne – une colonie – et de vérifier les rapports existant entre la propagande royale antique et la réalité archéologique.
5Cette étude, qui sera élargie dans le cadre de ma thèse à l’ensemble des données archéologiques et épigraphiques disponibles pour l’époque néo-assyrienne dans la partie septentrionale de l’Empire néo-assyrien, a comme objectif principal de mettre en évidence l’extension effective du pouvoir politique néo-assyrien, en étudiant ses manifestations par les modifications imposées à la structure des territoires et des villes sous sa domination.
6Désormais, grâce à cette perspective d’étude des espaces ruraux et urbains et intégrant les données provenant de l’utilisation de nouveaux moyens et techniques de recherche sur les fouilles, il est souvent possible de remettre en cause l’interprétation historiographique traditionnelle de la formation et du fonctionnement de l’Empire néo-assyrien, fondée surtout sur l’exploitation immédiate des textes de la propagande royale, les inscriptions royales et d’autres textes d’archives officielles2.
Les grandes villes néo-assyriennes : caractéristiques communes
7Les grandes capitales et villes néo-assyriennes du Ier millénaire av. J.-C. semblent avoir eu une structure urbaine similaire, avec un quartier principal, interprété comme une citadelle ou une acropole, isolé et plus haut que le reste de la ville. Sur l’acropole le palais royal, de dimensions monumentales, les résidences les plus importantes de l’élite, ainsi que des temples, étaient bâtis complètement isolés par rapport à la ville basse, destinée aux maisons de la population et, sans doute, aux activités de production quotidiennes (Van de Mieroop, 1999b, p. 85-96 ; Kertai, 2013).
8Les exemples les plus célèbres de cette organisation urbaine sont les fondations établies par les rois assyriens, à partir du ixe siècle av. J.-C., afin d’organiser d’une nouvelle façon l’Assyrie métropolitaine et les territoires occidentaux conquis.
9Si l’on compare entre eux les plans des nouvelles capitales assyriennes – Kalḫu/Nimrud (Mallowan, 1966 ; Curtis, Collon et Green, 1993 ; Curtis et al., 2008 ; Oates et Oates, 2004), Dûr-Šharrukîn/Khorsabad (Botta et Flandin, 1849 ; Loud, 1936b ; Loud et Altman, 1940 ; Albenda, 1986 et 2003 ; Fontan et Chevalier, 1994 ; Caubet, 1995) et Ninive (Botta et Flandin, 1849 ; Barnett, Bleibtreu et Turner, 1976 ; Russell, 1991 ; Dalley, 1993 ; Matthiae, 1998 ; Barnett, 1998 ; Reade, 1998 ; Collon et George, 2005) – il est clair que la citadelle est toujours isolée sur un côté de l’enceinte urbaine et entourée par un mur, qui la protège tant des menaces provenant de l’extérieur que de celles provenant de l’intérieur de la cité (Oates, 1972 ; Matthiae, 1994 ; Novák, 2004). Mais cette structure semble aussi avoir été employée pour les colonies implantées dans les territoires à l’Ouest du Tigre (Liverani, 1994), que les rois assyriens, à partir du règne d’Aššurnaṣirpal II (883-859 av. J.-C.), ont organisées selon un schéma provincial déjà mis au point à l’époque médio-assyrienne.
10Compte tenu de la conformation géomorphologique du lieu choisi pour l’emplacement urbain, les fondations des villes nouvelles avaient donc, dans la plupart des cas, un plan régulier et bien structuré. En effet, à partir des cas connus, il semble que, dans la mesure du possible, on essayait de construire des villes ayant une structure fermée, ainsi qu’un contour extérieur bien délimité, marqué par une enceinte, car cela permettait d’identifier de manière nette – même d’un point de vue purement visuel et de loin – l’agglomération urbaine dans son environnement.
11À l’époque néo-assyrienne la plupart des villes semblent avoir eu cette forme, tant les capitales – Kalḫu/Nimrud, Dûr-Šharrukîn/Khorsabad et Ninive – que les autres villes bâties au cœur de l’Assyrie – Kilizu/Qasr Shemamok (Rouault et Masetti-Rouault, 2014 et sous presse ; Anastasio, 2011 ; Anastasio, Conti et Ulivieri, 2012) et Imgur Enlil/Balawat (Oates, 1974 ; Postgate, 1976 ; Curtis, 1982 ; Curtis, Collon et Green, 1993, p. 30-35 ; Tucker, 1994) –, et même à l’extérieur de la Mésopotamie propre – Tushhan/Ziyaret Tepe3, Ḫadatu/Arslan Tash (Thureau-Dangin, 1927 ; Thureau-Dangin et al., 1931 ; Turner, 1968 ; Albenda, 1988 ; Galter, 2004) et Til Barsip/Kar-Salmanasar/Tell Ahmar (Thureau-Dangin et Dunand, 1936 ; Ikeda, 1999 ; Bunnens, 2009). Le pouvoir politique et sans doute aussi les activités religieuses étaient bien séparés des espaces fréquentés par la population urbaine qui restait confinée dans la ville basse, loin du roi et des dieux.
Un cas différent : Dûr-Katlimmu/Tell Sheikh Hamad
12La ville de Dûr-Katlimmu/Tell Sheikh Hamad4, en Syrie, dans la Djézireh occidentale, sur la rive gauche du Ḫabour, pourrait représenter une exception à ce modèle urbain (Kühne, 1995, 2000 et 2010a). Le site est divisé, selon les fouilleurs, en trois parties bien identifiées : une citadelle au sud-ouest, près de la rive du Ḫabour, installée sur un tell daté du Bronze moyen et de l’époque médio-assyrienne, à laquelle a été associée au Fer II une « ville basse », appelée Unterstadt I. Cette première ville basse a ensuite été élargie vers le nord-est pour former un nouveau quartier, Unterstadt II, de forme rectangulaire, où des bâtiments officiels de grandes dimensions ont été dégagés5.
13Les résultats des fouilles semblent alors donner une image différente de la ville de Dûr-Katlimmu, par rapport aux autres villes de Mésopotamie et de Syrie du Nord à l’époque néo-assyrienne. L’absence probable d’un palais et de résidences de prestige sur la citadelle – où des niveaux d’occupation néo-assyriens ne sont pas clairement attestés –, qui sont par contre installés dans les quartiers les plus récents, explique sans doute en partie certains aspects de la structure générale de la ville (Kühne, 2000 et 2010b).
Tell Masaïkh/Kar-Assurnasirpal, le site et son environnement naturel
14Toujours en Syrie orientale, mais plus au sud, un autre site d’époque néo-assyrienne a été récemment découvert et identifié par Maria Grazia Masetti-Rouault, dans le cadre du projet « Terqa et sa région » (Rouault, 1998 et 2001) : Tell Masaïkh/Kar-Assurnasirpal, un tell d’environ vingt hectares situé en rive gauche de la vallée du bas moyen Euphrate (Fig. 2).
15Il s’agit d’une colonie néo-assyrienne, fondée ex nihilo (Margueron, 1988, p. 50-51 ; Dolce, 1994, p. 134-135) par le roi assyrien Aššurnaṣirpal II pendant une campagne militaire contre les habitants du pays du Laqê, au ixe siècle av. J.-C., dans un milieu sans doute aramaïsé, à quelques kilomètres au nord de l’ancienne cité amorrite, puis araméenne, de Terqa/Ṣirqu – actuelle Tell Ashara –, capitale historique de la région.
16D’après les prospections géomagnétiques (Benech, 2003) et les fouilles qui y ont été dirigées par Maria Grazia Masetti-Rouault depuis 2004, le site correspondrait à une ville de l’âge du Fer II, de culture néo‑assyrienne, installée sur un tell occupé – avec des longues interruptions – depuis l’époque chalcolithique6.
17De l’autre côté du fleuve, juste en face de Tell Masaïkh, se trouve un autre site, Tell Greya, où, bien que des fouilles extensives soient impossibles à cause de la présence d’un habitat moderne, des sondages ont identifié, entre autres, des niveaux de l’âge du Fer II (Simpson, 1984).
18À partir d’une étude des inscriptions royales néo-assyriennes, Maria Grazia Masetti-Rouault a proposé l’identification des deux sites de Tell Masaïkh et Tell Greya avec deux nouvelles fondations, implantées par Aššurnaṣirpal II, dont les toponymes sont cités dans ses inscriptions royales7 : respectivement Kar-Assurnasirpal et Nebarti-Aššur, « le quai d’Aššurnaṣirpal » et « le lieu où Aššur traverse ». Il s’agirait de deux occupations destinées en premier lieu au contrôle du fleuve et de sa traversée (Masetti-Rouault et Salmon, 2010, p. 152) (Fig. 2).
19Le choix de cet endroit pour leur fondation est justifié par sa position géographique, sur la rive de la terrasse holocène ancienne et légèrement en amont de l’endroit où un méandre du fleuve touche la limite de la terrasse pléistocène orientale de la Djézireh. Cette position de carrefour offre de multiples possibilités de communication. Suivant son cours vers le sud, l’Euphrate coule vers Babylone, alors que, en passant sur la rive occidentale, on pouvait utiliser les pistes, qui, suivant au départ le wadi al-Khor, traversent le désert syrien jusqu’à Palmyre. Vers le nord, en remontant le cours du Ḫabour au-delà de sa confluence avec l’Euphrate, on pouvait rejoindre les villes assyriennes de sa vallée moyenne – comme Dûr-Katlimmu/Tell Sheikh Hamad – puis, en tournant vers l’est, une piste qui traversait les steppes de la Djézireh jusqu’à Aššur (Masetti-Rouault, 2010).
La structure du site
20La structure du site de Kar-Assurnasirpal/Tell Masaïkh est caractérisée par deux éléments constitutifs : « l’acropole », le tell actuel, presque sur la rive gauche de l’Euphrate, où a été mis au jour un vaste bâtiment officiel, correspondant de manière explicite au modèle fourni par le palais nord-ouest d’Aššurnaṣirpal à Kalḫu/Nimrud (Masetti-Rouault et Salmon, 2010), et, à l’est, la « ville basse » rectangulaire. On a aussi identifié l’enceinte de la ville, en briques crues, typique des villes néo-assyriennes, enserrant la ville basse et l’acropole, et délimitant l’espace urbain par rapport au milieu rural (Fig. 3).
La citadelle et son palais : la stratigraphie
21En ce qui concerne la stratigraphie de la citadelle, elle présente quatre phases différentes, qui ont marqué les périodes d’occupation néo-assyrienne, à partir d’Aššurnaṣirpal II, jusqu’à la deuxième moitié du viiie siècle av. J.-C, pendant le règne de Tiglath-Phalasar III (745-727 av. J.-C.).
La phase NA0
22Pour la première phase – appelée NA0 – les seules traces archéologiques qui ont été mises au jour sur le côté occidental du tell sont les restes d’un bâtiment de nature non domestique. Les dimensions réduites de l’espace de la fouille n’ont pas permis de reconnaître une fondation de type palatial. Ce niveau correspondrait à la fondation du site annoncée par l’inscription d’Aššurnaṣirpal II, implantée sur un tell ancien.
La phase NA1a
23C’est pendant la phase NA1a, au début du viiie siècle av. J.-C., sans doute à l’initiative de Nergal-ēreš, gouverneur de la province de Raṣappa (Page, 1968 ; Streck, 1998 ; Niederreiter, 2009 ; Radner, 2012), que l’habitat de Kar-Assurnasirpal/Tell Masaïkh a pris la forme que les fouilles ont révélé, c’est-à-dire une citadelle avec un palais et une ville basse entourés par une enceinte. La structure architecturale du palais de Kar-Assurnasirpal/Tell Masaïkh a été conçue par ses constructeurs selon la typologie caractéristique des bâtiments de réception officielle néo-assyriens, c’est-à-dire une série d’espaces organisée comme un système tripartite : bâbanu/salle du trône/bitânu (Loud, 1936a ; Turner, 1970 ; Margueron, 2005 ; Manuelli, 2009 ; Kertai, 2014 et 2015).
24L’exemple du palais de Kar-Assurnasirpal/Tell Masaïkh illustre clairement cette structure architecturale typiquement néo-assyrienne, marquant une organisation en secteurs bien identifiables : d’un côté une partie publique, en akkadien bâbanu, « le quartier de la porte », et de l’autre la partie privée, bitânu, « la maison », réservée à la vie du souverain, ou de l’autorité locale, et de sa cour (Fig. 4). Entre ces deux parties se trouvait un espace fermé de forme rectangulaire, constitué par deux pièces allongées et communicantes, défini par Turner comme une « reception suite » (Turner, 1970, p. 179 ; Kertai, 2015, p. 10-14). Les deux locaux sont habituellement identifiés par les archéologues respectivement comme une « salle du trône », pour la salle ouverte vers le bâbanu, et une « salle de réception privée », ouverte vers le bitânu, la cour privée. À Kar-Assurnasirpal/Tell Masaïkh, – selon le modèle classique pour ces structures – la « salle du trône », ouverte sur le bâbanu, était limitée dans sa partie orientale par deux petits murs de refend qui déterminaient un espace presque carré.
25Une autre caractéristique importante pour l’identification de cet espace comme salle du trône – et aussi attestée à Kar-Assurnasirpal/Tell Masaïkh – est la présence, vers l’ouest, de deux rails parallèles en pierre blanche, entourant à leur tour une double file de briques cuites dans le sol en djuss blanc presque cimenté de cette longue salle. Il s’agit probablement d’un système de chauffage mobile sur rails.
26Par contre, à Kar-Assurnasirpal/Tell Masaïkh on n’a pas retrouvé, à l’extrémité opposée par rapport au trône royal, l’escalier qui, dans plusieurs palais néo-assyriens, menait à l’étage supérieur. La disposition de la « reception suite » entre bâbanu et bitânu, attestée aussi dans des palais « coloniaux » – comme à Ḫadatu/Arslan Tash et à Til Barsip/Kar-Salmanasar/Tell Ahmar – semble avoir été une caractéristique typique de l’architecture néo-assyrienne.
27La construction du palais à Kar-Assurnasirpal/Tell Masaïkh, aurait alors été une marque précise et bien visible de la présence néo-assyrienne, utilisée par le pouvoir politique néo-assyrien pour marquer le paysage urbain après sa conquête.
La phase NA1b
28Après la fondation du palais et de la ville basse, le plan du palais a été profondément modifié, pendant la phase suivante NA1b (Fig. 5). Vers le nord-ouest a été bâtie une grande terrasse ou une plateforme en briques crues, dont la masse, qui recouvrait une grande partie du quartier du bitânu, devait probablement soutenir d’autres bâtiments, qui sont trop érodés pour pouvoir en définir la fonction. La construction de la grande terrasse a dû également apporter une modification lourde dans l’utilisation de la salle du trône. L’accès à la plateforme était en effet assuré par une grande rampe qui occupait la pièce parallèle, diminuant ainsi l’usage cérémoniel et le rôle de prestige de cette partie du bâtiment. En même temps, le mur d’enceinte de la ville a été transformé dans sa partie nord, là où il marquait aussi la limite occidentale du palais, ayant été doublé par un système de casemates, destiné à soutenir la grande terrasse/plateforme et les bâtiments probablement construits dessus.
29Selon l’interprétation de Maria Grazia Masetti-Rouault, la réorganisation des espaces aurait modifié non seulement le système de circulation interne au palais, mais aussi son apparence externe, ainsi que l’urbanisme même de la ville, manifestant ainsi une évolution politique de la colonie dans le cadre de l’Empire néo-assyrien.
30La première construction du palais, à la phase NA1a, peut être interprétée comme le résultat d’une politique plutôt « autonomiste » par rapport à l’autorité centrale conduite par le gouverneur Nergal-ēreš, qui se fait construire un palais imitant le modèle de la capitale Kalḫu/Nimrud. Ensuite, son évolution à la phase NA1b, avec la construction de la plateforme et de la rampe, peut être lue comme la manifestation d’une réappropriation du bâtiment et du bâti de la part de la culture et de la société locale de la colonie8, sans doute encore largement de culture néo-assyrienne, donnant lieu à un changement de forme et de fonction des espaces les plus significatifs et prestigieux.
La phase NA2
31Les modifications apportées au palais et à l’urbanisme, surtout à l’enceinte, réalisées par un des représentants ou des successeurs de Nergal-ēreš, semblent avoir été arrêtées par une intervention militaire externe, sans doute par l’armée assyrienne. On constate, en effet, des marques de destruction de toute l’acropole et surtout du palais après la phase NA1b. Après cette attaque, ni l’acropole, ni le palais, ni la ville basse n’ont été abandonnés : au contraire, le quartier de l’acropole a été rapidement reconstruit, sur les ruines de la phase précédente NA1b. Un nouveau palais est alors bâti, mais évitant l’emplacement du bâtiment qui venait d’être démoli. Pendant cette phase de construction, appelée NA2, des ateliers pour des travaux de type artisanal et de modestes structures domestiques ont été installés dans les espaces du palais de Nergal-ēreš, tandis que la nouvelle résidence des autorités locales occupait la partie est de l’acropole (Fig. 6).
32Le matériel caractérisant le centre urbain de la période NA2 – en particulier la céramique et les sceaux-cylindres (Poli, 2010) – montre, selon Maria Grazia Masetti-Rouault « un retour net à la culture et aux goûts de la plus pure tradition assyrienne métropolitaine » (Masetti-Rouault et Salmon, 2010, p. 158), reflétant sans doute un aspect de la nouvelle politique de recentralisation administrative mise en place par Téglath-Phalasar III dès la deuxième moitié du viiie siècle av. J.-C.
Paysage et pouvoir à l’époque néo-assyrienne
33L’identification du site de l’âge du Fer II de Kar-Assurnasirpal/Tell Masaïkh, comme une colonie néo-assyrienne, et la reconstitution de son évolution particulière, a été possible grâce à une étude pluridisciplinaire au cours de laquelle l’analyse de la forme et des fonctions d’espaces spécifiques, de leurs modifications structurelles et architecturales, a été sans doute centrale.
34Au niveau macro-régional, des travaux de prospection de surface et d’étude géologique de la vallée de l’Euphrate ont été nécessaires pour proposer un modèle d’occupation adapté, et ensuite reconnaître les conséquences de l’intervention assyrienne sur le milieu naturel (Geyer et Monchambert, 2003b). Par ailleurs, les modifications du paysage naturel aux alentours de Kar-Assurnasirpal/Tell Masaïkh sont encore bien visibles aujourd’hui. À moins d’un kilomètre du site, là où l’Euphrate s’approche vers l’est de la terrasse pléistocène, est encore visible le tracé d’un canal navigable, le Nahr Dawrin, d’époque médiévale (Berthier, 2001), mais qui suivait probablement un tracé plus ancien, creusé à l’âge du Fer II, sans doute à l’époque de Nergal-ēreš. Ce canal aurait sa prise d’eau dans le bas Khabour et aurait un parcours de plus de 120 km, jusqu’à sa jonction avec l’Euphrate, dans la région de Mari/Tell Hariri plus au sud (Geyer et Monchambert, 2003a). La gestion du canal et du trafic fluvial, avec les commerces qu’il rendait possible, auraient été une des raisons de la fondation de Kar-Assurnasirpal/Tell Masaïkh au Fer II (Fig. 7).
35La ville de Tell Masaïkh/Kar-Assurnasirpal aurait alors occupé une position stratégique pour le contrôle des deux cours d’eau, l’Euphrate à l’ouest et le long canal du Nahr Dawrin à l’est, résultat d’une intervention et d’investissements très importants de la part d’un pouvoir politique capable de modifier la forme et l’organisation économique de la région (Fig. 8).
36La transformation du paysage de cette partie de la vallée de l’Euphrate est sans doute à associer, et aussi à comparer, à l’évolution de l’espace urbain du principal centre de la région, d’abord avec la construction de la colonie à la phase NA1a, puis avec le remaniement de sa structure, pendant la phase NA1b, lorsque la société locale, sans doute grâce au succès même de son économie, a été à même de défendre son identité et son autonomie. C’est la réaction militaire violente de la part du centre de l’Empire qui détermine enfin la destruction de son palais, et la reconstruction de la citadelle, à la phase NA2.
Conclusions
37Le site de Kar-Assurnasirpal/Tell Masaïkh est un cas intéressant pour une réflexion sur le lien entre pouvoirs politiques, urbanisme et paysage, l’évolution de sa fonction politique et historique étant marquée par des changements dans sa structure urbaine et territoriale. Il peut ainsi être considéré comme un exemple de la façon dont le pouvoir néo-assyrien a essayé d’imposer sa présence économique et politique, non seulement grâce aux campagnes militaires, mais aussi en se fondant sur un projet « global » de modification des territoires et des espaces conquis (Masetti-Rouault, 2009 et 2014).
38Dans le cadre de mes recherches doctorales, la participation aux travaux de la mission archéologique à Kar-Assurnasirpal/Tell Masaïkh m’a donné la possibilité de comprendre dans quelle mesure et de quelle manière l’architecture et l’urbanisme étaient conçus comme un instrumentum regni dans les mains du souverain assyrien. Le roi, ou les élites assyriennes, étaient manifestement conscients de l’impact, aussi visuel, de leurs programmes de construction, tant dans les capitales que dans les paysages et dans les régions conquises, apparemment vides. Aujourd’hui on sait bien que les territoires occupés par l’Assyrie n’étaient ni inhabités ni sauvages, bien que les inscriptions royales essaient de le faire croire. En effet, à la description de la puissance militaire royale dans les récits bien organisés des chancelleries néo-assyriennes s’oppose désormais la présence, archéologiquement attestée, de populations et de pouvoirs locaux, qui se confrontaient à l’occupation néo-assyrienne, selon des dynamiques complexes qui parfois nous échappent. Ces forces politiques étaient aussi des interlocuteurs du discours idéologique assyrien, et de sa façon de gérer l’espace.
39Dans l’idéologie royale, cette image de l’Assyrie, véhiculée par une architecture monumentale et par un urbanisme ordonné, devient le symbole de l’ordre cosmique que seul le roi assyrien était capable d’organiser et de gérer.
Bibliographie
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Notes de bas de page
1 Ici je voudrais remercier profondément Mme Maria Grazia Masetti-Rouault et M. Olivier Rouault pour leur aide et pour leur soutien, tant sur les fouilles que dans mon travail de recherche. Cet article est dédié à la mémoire de Mme Isa Veluti et de M. Dino Ambaglio, amis et maîtres de vie.
2 Une approche nouvelle des inscriptions royales néo-assyriennes a été proposée à partir des années 1970, grâce aussi à l’édition complète des inscriptions royales et des lettres néo‑assyriennes encore en cours de réalisation ; à titre d’exemple on peut citer : Liverani, 1973 et 1979 ; Tadmor, 1977 et 1997 ; Fales, 1981 ; Tadmor et Weinfeld, 1983 ; Van de Mieroop, 1999a, p. 39-85 ; Masetti-Rouault, 2002.
3 Les rapports préliminaires de fouille ont été publiés par Timothy Matney et ses collaborateurs chaque année dans la revue Anatolica à partir de 1998.
4 Pour une liste bibliographique complète, voir Ausgrabungen in Tell Schech Hamad: Zentrale Bibliographie : http://www.schechhamad.de/veroeffentlichungen/bibliographie.php.
5 Pour une analyse de la ville basse et de son évolution, voir Kreppner, 2012.
6 Les rapports préliminaires de fouille ont été publiés par Masetti-Rouault chaque année dans la revue Athenaeum. Studi di Letteratura e Storia dell’Antichità à partir de 2001 jusqu’en 2009. Pour une synthèse à jour, voir Masetti-Rouault, 2013.
7 RIMA II, A.0.101.1.iii 49-50 (Grayson, 1991, p. 216).
8 Une autre manifestation de la culture locale, mais associée à la phase NA1a, serait sans doute les peintures murales en blanc et noir, qui décoraient les murs de la salle du trône du palais de l’époque de Nergal-e¯reš (Poli, 2008).
Auteur
École pratique des hautes études, Paris/Università di Roma Tre, Rome
UMR 8167 : Orient et Méditerranée. Titre de la thèse : Bâtir un Empire ? Urbanisme, territoire, pouvoirs et idéologies royales au Proche-Orient à l’âge du Fer.
Directrices : Maria Grazia Masetti-Rouault et Rita Dolce. Soutenance prévue en 2016.
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Antoine Bourrouilh, Paris Pierre-Emmanuel et Nairusz Haidar Vela (dir.)
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