Culture notariale et pratique des archives
Le registre memoriale de Bertrand Paul et de Jean du Pin, notaires du consulat de Montpellier (1397-1415)
p. 433-442
Texte intégral
1Parmi les fonds notariaux des archives de Montpellier est conservé un document rare et précieux, attribué à deux notaires du consulat de Montpellier, respectivement nommés Bertrand Paul et Jean du Pin. Traditionnellement qualifié d’« aide-mémoire », ce document regroupe des séries de notations ayant trait au maniement quotidien des écritures, réalisé dans le cadre de leur office. Bertrand Paul, entré en fonction en 1397, meurt en cours de mandat le 31 janvier 1400. Jean du Pin lui succède à cette date et demeure en charge des écritures consulaires jusqu’en 14191. Depuis le début du xiiie siècle, les consuls de Montpellier recrutent dans le vivier des notaires publics de la ville un officier qualifié de notaire du consulat, qui instrumente les actes nécessaires au gouvernement urbain, tout en supervisant la production des écrits administratifs consulaires. Dès les décennies 1220-12302, la fonction de notaire public est encadrée par des statuts dont la teneur est l’objet d’un serment lors de l’investiture. On conserve le texte, daté de la fin du xiiie siècle, du serment spécifique que prêtaient les notaires du consulat ; il rappelle la rigueur qui doit être la leur dans la tâche quotidienne de tenue des livres – grossoiement et enregistrement des actes importants – et la nécessité de ne pas aller, par la trahison du secret, à l’encontre des intérêts du consulat et du commun (contra lo cossolat o contrat·l comun). Ce manuscrit a été l’objet, en 1959, d’une édition partielle réalisée par Maurice Oudot de Dainville, qui dirigeait alors les archives de la ville3, dans laquelle, sans que l’on comprenne la logique qui a guidé ses choix, certains passages sont transcrits in extenso, tandis que d’autres sont délaissés ou sont l’objet de simple regestes en français. Depuis cette date, le manuscrit avait été égaré dans les fonds municipaux. Redécouvert en 2011, il a été l’objet d’une étude de Geneviève Dumas, dans laquelle elle dévoilait la valeur de ce témoignage pour saisir le rôle des notaires dans la formation d’une mémoire et d’une identité collectives urbaines4. Le document présente certaines particularités matérielles sur lesquelles il n’est pas inutile de s’arrêter brièvement.
2Il s’agit d’un livre long (115 mm × 295 mm), formé de 47 feuillets de papier, reliés dans une couverture de parchemin. Ce format particulier, qui est obtenu en pliant dans leur hauteur des feuillets in-quarto, est couramment utilisé, dans le Midi, pour la tenue par les officiers eux-mêmes de livres comptables – généralement des journaux – servant à la gestion d’institutions para-municipales5. Ce format diffère de celui en usage pour les minutiers tenus par les notaires du consulat qui sont d’un in-quarto classique, à l’image du registre coté BB 28 de 1397, que Bertrand Paul a rédigé lors du début de son office de notaire du consulat.
3Le Memoriale s’apparente à un vade-mecum dans lequel deux notaires ont successivement décrit leur action au cœur des archives de la ville, jetant ainsi une lumière éclatante sur un travail banal, quotidien, qui demeure le plus souvent dans une pénombre documentaire, contraignant l’historien à construire des interprétations à partir du seul relevé des protocoles d’usages inscrits dans les objets eux-mêmes6. Ce manuscrit constitue par conséquent une source précieuse dans la perspective d’une histoire matérielle et sociale des archives7. Les notaires y consignant, sous forme de notes, les fragments du récit d’une pratique professionnelle, il permet de saisir la manière dont l’instrumentation d’actes et la production d’écrits administratifs procèdent, pour une part, d’un rapport monumental et documentaire aux archives urbaines. Il marque également, par son existence même, une étape importante dans le processus de formalisation du travail administratif au sein du gouvernement de la ville de Montpellier.
Le registre, son contenu et sa valeur
4Le registre porte comme titre, au haut du premier feuillet, Memoriale mei Pauli pro factis consulatus. C’est le même terme de Memoriale qu’une main sans doute un peu plus tardive a inscrit sur la couverture de parchemin du livre, dans sa partie supérieure. La catégorisation utilisée par les notaires eux-mêmes indique explicitement qu’il ne s’agit pas d’un registre original et authentifié, mais qu’il servait à enregistrer, sous la forme de listes, des séries d’informations pratiques qui ne sont jamais explicitement coordonnées.
5Bertrand Paul s’attribue ce registre qui est tenu à la première personne, comme en témoigne de très nombreuses notes dans lesquelles le notaire apparaît comme propriétaire d’objets liés à l’exercice de sa profession8, mais également comme sujet de verbes décrivant des actions menées dans le bureau d’écriture et les archives de la ville (tradidi, recuperavi, reposui, portavi…). Cette écriture subjective cohabite avec un usage de tournures plus impersonnelles, faisant en particulier usage de la forme subjonctive passive (ponantur, ordinentur, recuperentur…). Affleurent parfois des annotations qui ne sont pas directement liées à l’activité professionnelle des scripteurs, comme cette mention, datée du mois de septembre 1399 et figurant au verso du folio 46, rappelant que maître Jean de Corneillan doit à Bertrand Paul quatre sous pour une cuve (tina). Le titre, la teneur et l’écriture du registre invitent donc à le considérer comme un ego-document9. Pourtant, à la mort de Bertrand Paul, le livre est transmis à son successeur Jean du Pin. Le changement de main est visible au verso du treizième feuillet. Ce dernier a fait du registre un usage identique à son prédécesseur, s’appropriant le document en y consignant les faits ordinaires de sa propre activité professionnelle. Mais la présence des armes du consulat sur la couverture indique que le Memoriale est entré dans le fonds des notaires du consulat de la ville, probablement dès en 1419, sans doute parmi les registres authentiques de Jean. Depuis 1370, les notaires du consulat sont en effet soumis à une obligation légale de dépôt de leurs registres dans les archives de la maison communale10.
6Le registre s’organise en deux parties successives. La première, qui va du premier folio au trente-et-unième, est constituée de deux séries d’annotations successives attribuables aux deux notaires. La seconde, qui va du verso du trente-cinquième feuillet jusqu’au verso du quarante-septième, est formée de listes diverses parmi lesquelles figurent les noms des commissaires dépêchés au Parlement, les pensions des avocats au service du consulat, mais aussi des remèdes contre la peste et quelques créances personnelles. Dans l’immense majorité des cas, les informations ainsi agencées sont directement en lien avec l’activité professionnelle des scripteurs. Il semble cependant que Bertrand Paul ait voulu distinguer, dans la division du registre en deux parties différentes, les notations circonstancielles de celles possédant une validité temporelle plus générale.
7Dans la première partie, chaque item est introduit par les formules latines – memoria quod / memoriale quod – et occitane – memoria que –, et le terme memoria finit par désigner les notes elles-mêmes11. Mis à part la scansion en paragraphes, l’organisation interne du registre est assez faible. Des pieds de mouches sont parfois placés au début des paragraphes et des croix repèrent, en marge, certaines annotations, sans que la fonction du signe ne soit très claire. Certaines notes, évoquant une action à accomplir, ont été cancellées. Avec Jean du Pin, le changement de millésime est noté sous la forme de rubriques centrées, afin de faciliter sans doute la recherche postérieure des informations. Les notaires font usage, pour ce document personnel, d’une cursive assez régulière, comparable à celle qu’ils utilisent pour la tenue de leurs minutiers. On note également la présence de cédules insérées entre les feuillets qui enregistrent souvent des listes dont le sens et le contexte demeurent, la plupart du temps, inaccessibles.
8Dans ce document singulier, le latin, langue des instruments publics, domine, mais l’occitan perce parfois dans le lexique et certaines notes sont rédigées dans cette langue. Les cas de code-switching sont toutefois très rares. Aucune régularité ne semble présider au choix de ces scripteurs qui travaillent, il est vrai, en situation de véritable bilinguisme, la langue des écrits notariés et de la communication extérieure de la ville étant le latin, alors que l’occitan est, depuis 1250-1260, l’idiome de l’administration. Ainsi la transcription écrite de messages oraux peut se faire en latin12, ce qui ne laisse pas de surprendre, et si la langue de la note coïncide bien souvent avec celle des documents auxquels elle se réfère, cette détermination n’a aucun caractère absolu.
9Il est possible de répartir les notes en quatre grands types différents :
des petites notes qui semblent constituer une première étape dans un travail d’instrumentation à venir
des notes annalistiques qui fixent la mémoire d’événements divers
des notes informatives réalisées à partir de la recherche et de la lecture de minutes et de grosses, dont les visées pratiques nous échappent la plupart du temps
des notes rappelant des choses à faire : écrire, (faire) copier, enregistrer, (faire) canceller, prêter des documents, les récupérer, les ranger.
10Apparaissent également, au premier folio du registre, des actions que le notaire doit réaliser chaque année et dont la mise en liste forme un ensemble de prescriptions13. Ce registre peut faire penser aux bastardelli dans lesquels les notaires italiens dressent, pour eux-mêmes, la liste chronologique des actes qu’ils ont rédigés. Le même usage de la liste chronologique est à l’œuvre, mais ici les petites notes semblent le plus souvent préparatoires à la minute et de nombreuses notations ne concernent pas directement le travail d’instrumentation. Il semble donc que Bertrand Paul ait entrepris, dans un premier temps, de récapituler obligations fixes du notaire du consulat et informations « institutionnelles » utiles à son action, avant que la mémoire du travail quotidien ne vienne modifier cet ordonnancement initial et transforme le registre en vade-mecum.
Bertrand, Jean et les archives de la ville
11Dans l’article qu’elle a consacré à ce document, G. Dumas condense les actions consignées par les deux notaires en une trilogie : « repérer, récupérer et restituer ». La formule est juste et elle témoigne du fait que l’activité notariale se déploie au cœur des archives, comme l’indique le schéma suivant :
12Les usages documentaires de Bertrand Paul et de Jean du Pin renvoient très précisément aux systèmes de classement des archives en usage à la fin du xive siècle à Montpellier. On observe, à travers leurs notes, le renvoi à un classement chronologique des minutiers et des registres d’étendues des notaires du consulat qui sert couramment à leur identification, alors que certains registres sont quant à eux l’objet d’une dénomination courante spécifique. Il s’agit des thalami de la ville et du Liber rubeus des arrérages alors en usage. D’autres documents sont simplement rangés dans des caisses et cassettes14, probablement dans les bureaux de la maison commune, comme le montre, un siècle plus tard, le grand inventaire de la maison du consulat de 150815. On repère, par exemple, parmi une multitude de contenants, une caxia nemoris Valene16. Une cotation des documents définitivement archivés est également perceptible : elle fait usage d’un système alphanumérique et de cotes figurées (caxia signata armis consulatus) qui figurent sur des caisses conservées dans la sacristie de l’hôtel de ville.
13Ces systèmes de classement renvoient donc à des lieux spécifiques de l’espace urbain montpelliérain dans lesquels les archives sont conservées. On peut, à la suite de Geneviève Dumas, relever trois qualificatifs utilisés dans le registre : archivum, tabularium et sacrista. Si le terme d’archivum possède une valeur générique et notifie l’unité institutionnelle et intellectuelle des documents conservés par l’universitas par-delà la pluralité des lieux de conservation, les deux autres termes indiquent une dualité structurelle et spatiale qui oppose la chapelle ou sacristie de la maison consulaire, d’une part, et les bureaux de la ville, d’autre part. Sont conservés dans le premier lieu les archives définitives, alors que les seconds sont des espaces multiples de stockage des documents utilisés par les administrations de la ville.
14Mais cette géographie des archives dans la ville est aussi le produit d’une histoire particulière dont la pratique des deux notaires est l’héritière17. En février 1259, rompant avec une politique archivistique jusque-là organisée par le livre d’archives, les douze consuls de la ville prennent acte que le noyau des documents les plus précieux que possède l’universitas, c’est-à-dire « les coutumes et les autres chartes concernant le consulat et la communauté politique [universitat] de la ville18 », a été extrait de l’hôtel de ville de la place de l’Herberie pour être confié à la garde des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem installés au Petit-Saint-Jean. Seules les archives courantes, qui ne sont pas ou pas encore considérées comme dotées d’une valeur juridique et constitutionnelle fondamentale, demeurent dans les bureaux de la maison consulaire. Cinq inventaires sont successivement rédigés pour que les gouvernants puissent connaître et utiliser cet arsenal mis à l’écart. Le système perdure jusqu’en 1361-1363 date à laquelle un nouvel hôtel de ville est acquis par le consulat à proximité de l’église Notre-Dame-des-Tables. Les archives du Petit-Saint-Jean sont alors rapatriées et un meuble est construit, en 1363, dans la chapelle du consulat, pour ranger les archives que l’on appellera plus tard le Grand chartrier19. À partir de cette date, leur classement se stabilise et c’est à ce système que renvoie la cotation alphanumérique à laquelle Bertrand et Jean se réfèrent.
15Sur quatre documents repérés avec précision par nos deux notaires, trois sont encore en place aujourd’hui dans la même armoire et dans la même cassette20. C’est le cas des bulles du pape Innocent VII – armoire A, cassette 20 – des privilèges des marchands – armoire C, cassette 20 – et des lettres sur le souquet du vin – armoire B, cassette 421. En ce qui concerne les lettres sur les revenus de la taille du bois – armoire F, cassette 6 –, il est impossible d’identifier précisément le document, mais la cassette en question contient toujours des actes qui concernent le bois de Valène.
Archives, communauté politique et administration urbaine
16Les archives de la ville constituent donc le cadre quotidien de l’action des notaires du consulat au tournant des xive et xve siècles. Dans un article désormais classique, H. Keller avait proposé un système de description des pratiques scripturales urbaines qui privilégie leur mise en relation avec l’action gouvernementale au détriment des catégorisations typologiques traditionnelles22. Il distinguait ainsi, dans la chaîne des écritures urbaines, Vorschriften, Mitschriften et Nachschriften /Fortschriften, ce qui permettait de décrire l’écrit notarial comme doté d’un triple pouvoir de prescription, de consignation, ainsi que de transfert et d’interprétation. La distinction terminologique proposée repose sur des temporalités distinctes, dont l’emboîtement permet aux actions individuelles des notaires de se consolider en une pratique administrative. Le travail de Bertrand Paul et de Jean du Pin, qui se réfère quotidiennement aux archives conservées, apparaît comme fermement enserré par la valeur prescriptive du précédent, par les formae documentaires qui accordent l’écriture notariale aux règles du ius proprium et par l’exigence de conservation des actes engageants qui viennent à leur tour consolider l’arsenal archivistique de la ville. Le registre, comme ego-document, permet de saisir ce rapport essentiel, qui se noue dans l’office, entre l’action des individus et des règles professionnelles qui viennent garantir, comme le stipule le serment des notaires de la fin du xiiie siècle, le profiech del cossolat23.
17Mais les archives urbaines, telles qu’elles apparaissent dans les notes du Memoriale, n’ont pas qu’une valeur documentaire. Elles ne se réduisent pas à un contenu strictement informatif que le notaire viendrait interroger lorsque les affaires présentes de la ville le nécessitent. Elles constituent également, par leur caractère d’écrits patrimonialisés, un espace de signification et d’efficacité mémorielle pour la communauté politique. Chaque action menée par les notaires réactive les structures de la mémoire politique et consulaire de la ville, sédimentée dans les archives depuis le xiiie siècle en des lieux et dans des cadres matériels et intellectuels élaborés par les notaires eux-mêmes24.
18La production de ce registre s’inscrit également dans un troisième moment du long processus historique de formalisation des pratiques administratives montpelliéraines. À partir des décennies 1220-1230, des prescriptions statutaires précisent les bonnes pratiques et l’éthique professionnelle indispensables à l’office notarial. Mais il faut attendre les années 1330-1340 pour voir véritablement les offices attachés à l’administration urbaine se détacher du groupe des notaires publics de la ville. Apparaissent alors de véritables carrières administratives qui forment une sorte de cursus honorum bureaucratique. À la fin du siècle, la charge du notaire du consulat est l’objet à la fois d’une formalisation de l’action administrative par les praticiens eux-mêmes et d’une fixation des gestes et des obligations rituelles de la part de l’autorité consulaire. Au début du xve siècle, un Cérémonial du notaire du consulat est rédigé. Il décrit la place que cet officier de premier plan doit occuper dans la liturgie civique de la ville25. L’office dispose désormais de ses propres règles, distinctes de celles du notariat public de la ville.
19La rédaction du Memoriale s’inscrit donc dans un moment de renforcement des rationalités pratiques administratives qui se manifeste à la fois par une normalisation des actions quotidiennes, par un (auto-)contrôle accru des officiers et par un souci de documentation des pratiques professionnelles. Ce dernier renforce la capacité que possède l’écrit des officiers à notifier et incarner la continuité institutionnelle des administrations urbaines. L’ensemble de ces mutations, qui font suite à la prise de contrôle de la ville par le roi de France en 1349, accompagne une transformation du pouvoir consulaire. Le dynamisme politique qui était fondé, depuis le début du xiiie siècle, sur l’autonomie communale tend à perdre de sa vigueur. La bureaucratisation croissante de l’action des notaires du consulat, perceptible à travers le Memoriale de Bertrand Paul et de Jean du Pin, constitue l’une des manifestations de cette rupture. Mais la teneur du livre atteste également, qu’au début du xve siècle, les cadres archivistiques anciens constituent une référence stable pour le travail du notaire du consulat dont l’action se trouve inscrite dans une histoire politique, scandée par le contenu documentaire et la valeur monumentale des archives de la ville.
Notes de bas de page
1 Le manuscrit a été fautivement daté par un archiviste du xviie siècle de 1482, comme en atteste la mention portée sur la couverture.
2 Sur cette question, je me permets de renvoyer à P. Chastang, La ville, le gouvernement et l’écrit à Montpellier (xiie-xive siècle). Essai d’histoire sociale, Paris, Publications de la Sorbonne, 2013, p. 91-119. Le contexte général de la transformation des écrits documentaires a été analysé par F. Menant, « Les transformations de l’écriture documentaire entre le xiie et le xiiie siècle », dans N. Coquery, F. Menant, F. Weber (éd.), Écrire, compter, mesurer. Vers une histoire des rationalités pratiques, Paris, Édition Rue d’Ulm, 2006, p. 33-50.
3 M. Oudot de Dainville, Archives de la ville de Montpellier. Inventaires et documents, t. 11, Documents comptables, Montpellier, L’Abeille imprimerie, 1959, p. 49-71.
4 G. Dumas, « Le livre de mémoires des notaires Bertrand Paul (1397-1400) et Jean du Pin (1401-1419) : gestion documentaire et mémoire urbaine », dans P. Gilli, E. Salvatori (éd.), Les identités urbaines au Moyen Âge. Regards sur les villes du Midi français, Turnhout, Brepols, p. 81-92.
5 Voir, par exemple, le registre comptable de l’hôpital Saint-Lazare qui date de 1333 ; AM de Montpellier, CC non coté.
6 Je reprends et adapte une formule de R. Chartier : « La lecture : une pratique culturelle. Débat entre P. Bourdieu et R. Chartier », dans id. (éd.), Pratiques de la lecture, Paris, Petite Bibliothèque Payot, 2003 [1985], p. 283 : « Une autre voie est d’essayer de réinterroger les objets lus eux-mêmes, dans toutes leurs structures, en jouant sur les protocoles de lecture inscrits les textes eux-mêmes. »
7 F. De Vivo, « Cœur de l’État, lieu de tension. Le tournant archivistique vu de Venise (xve‑xviie siècle) », Annales HSS, 68/3, 2013, p. 699-728.
8 Par exemple AM de Montpellier, BB 120, fol. 25 (désormais Memoriale) : in bursa manualis mei dicti consulatus.
9 Cette notion a été, il y a quelques années, amplement discutée par la médiévistique allemande. Voir en particulier W. Schulze (éd.), Ego-Dokumente. Annäherung an den Menschen in der Geschichte?, Berlin, Akademie Verlag, 1996.
10 Voir les lettres du sénéchal de Beaucaire, datées du 11 mai 1370, demandant de faire exécuter les lettres patentes du lieutenant de Languedoc, Grand thalamus, AM de Montpellier, AA4, fol. 147v.
11 Memoriale, fol. 21v : ibi inferius in presenti folio iterato istam memoriam reiteravi.
12 Comme nous l’enseigne la note sur le chaudronnier, la cloche et l’horloge, Memoriale, fol. 24v : Memoria quod die sabati xx februarii Raimundus Alvernhatii payrolerius dixit mihi Johanni de Pino notario consulatus quod habeam in recordo quod si fiat simbalum pro relogio, habeatur recursus ad ipsum quod ipse faciet haberi materiam pro minori precio centum francos et ultra quod haberetur a mercatoribus huius ville.
13 Memoriale, fol. 1 : Primo de helemosina in introitu consulatus et in die navitatis Christi. Item de masabutino pape. Item quod ordinent consiliarios et procuratores dominorum consulum. Item quod recipiant sacramenta ponderatorum, tiratorum, molendinorum et portalorium etc.
14 Sur le rangement et le classement des archives, voir E. Poulle, « Classement et cotation des chartriers au Moyen Âge », Scriptorium, 50/2, 1996, p. 345-355.
15 AM de Montpellier, Joffre no 377, éd. par M. Oudot de Dainville dans Archives de la ville de Montpellier. Inventaires et documents, t. 7 : Inventaire de Joffre, archives du greffe de la maison consulaire, armoire C, Montpellier, L’Abeille imprimerie, 1939, p. 30-51.
16 Sur cet espace, voir C. Britton, L. Chabal, G. Pagès, L. Schneider, « Approche interdisciplinaire d’un bois méditerranéen entre la fin de l’Antiquité et la fin du Moyen Âge : Saugras et Aniane, Valène et Montpellier », La nature en partage. Connaître et exploiter les ressources naturelles, Médiévales, 53, 2007, p. 65-80.
17 Chastang, La ville, le gouvernement et l’écrit…, op. cit., p. 229-271.
18 Petit thalamus, AM de Montpellier, AA 9, fol. 265v.
19 Chronique romane, AM de Montpellier, AA9, fol 108 : Et feron penher la capela et feron far lo gran autar de la capela del cossolat e·l gran armari que es detras lo dich autar.
20 Il s’agit aujourd’hui d’un classement intellectuel, les pièces ayant été reconditionnées.
21 F. Castets, J. Berthelé, Archives de la ville de Montpellier. Inventaires et archives, t. 1 : Inventaire du grand chartrier rédigé par Pierre Louvet en 1662-1663, Montpellier, Imprimerie Serre, 1895-1899, nos 387-389, 1558-1562, 633-635.
22 H. Keller, « Vorschrift, Mitschrift, Nachschrift. Instrumente des Willens zu vernunftgemäßem Handeln und guter Regierung in den italienischen Kommunen des Duecento », dans id., C. Meier, T. Scharff (éd.), Schriftlichkeit und Lebenspraxis im Mittelalter. Erfassen, Bewahren, Verändern, Munich, Wilhelm Fink Verlag, 1999, p. 25-41.
23 Serment du notaire du consulat (fin du xiiie siècle), Paris, BNF, fr. 11795, fol 83.
24 Sur la mémoire civique montpelliéraine, voir V. Challet, « Une reconstruction mémorielle. Écriture et réécritures du “Petit thalamus” de Montpellier », dans É. Anheim et al. (éd.), L’Écriture de l’histoire au Moyen Âge. Contraintes génériques, contraintes documentaires, Paris, Classiques Garnier, 2015, p. 277-292.
25 AM de Montpellier, BB 196, éd. par A. Montel, « Le cérémonial des consuls », Revue des langues romanes, 6, 1874, p. 70-93 et 384-414. L’incipit est clair sur le fait que le texte concerne le notaire du consulat : « S’ensuit la forme et maniere comment se doit gouverner le notaire du consulat sur les serimonies qui se doibvent tenir et observer audit consulat commencant le derrenier jour de fevrier ».
Auteur
université Versailles Saint-Quentin
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