Un exemple de microcrédit féminin entre ville et campagne
Montpellier et ses alentours au début du xive siècle
p. 223-231
Texte intégral
1Les prêts alloués par certaines femmes de l’élite urbaine montpelliéraine à des débitrices modestes soulèvent nécessairement la question de leur motivation. Agissaient-elles par intérêt financier, dans une logique pieuse, ou doit-on voir dans leurs actions le reflet d’un microcrédit médiéval1 ? Pour répondre à ces questions, je mettrai en lumière les réseaux commerciaux tissés par les femmes entre ville et campagne au travers de l’exemple de Bernarde de Cabanis, espérant ainsi rendre hommage aux travaux de mon collègue et ami F. Menant qui s’est intéressé à ce type de dialectique économique et sociale. Au début du xive siècle en effet, Bernarde, membre de l’élite commerciale de Montpellier, prêtait de l’argent à des femmes issues du milieu paysan, formait leurs filles à la confection de pièces de mercerie, qu’elle acceptait comme remboursement de ses mêmes prêts, puis qu’elle écoulait auprès des merciers montpelliérains. Convient-il donc de la considérer comme une femme d’affaires, soucieuse de ses intérêts ? Ou soutenait-elle économiquement, par de telles activités, une couche plus basse de la société rurale des environs ? Une telle démarche pourrait refléter une économie urbaine bien intégrée à de vastes réseaux de production et de commerce avant la Peste Noire2.
2Tout en reconnaissant l’utilité de l’analyse des réseaux sociaux (social network analysis) pour les données médiévales qui se prêtent à la quantification, j’ai choisi pour ma part de privilégier une démarche individuelle, axée sur les acteurs et leur histoire pour découvrir les liens qui se tissent entre eux3. Les sources médiévales de Montpellier – registres de notaires, chartes et statuts – fournissent en effet des indications qui révèlent les contextes dans lesquels les femmes agissaient tour à tour sur le marché, dans les affaires, la finance, la philanthropie et, bien sûr, dans le cercle familial. Le cas de Bernarde de Cabanis constitue dès lors une porte d’entrée vers l’économie montpelliéraine médiévale et révèle les liens noués entre ville et campagne ainsi qu’entre l’élite commerciale et artisanale d’une part, et, de l’autre, le milieu agricole, notamment entre femmes.
3À l’occasion d’une visite de Jacques Ier le Conquérant en 1239, É. Bonnet a estimé la population des travailleurs agricoles à Montpellier comme étant comprise entre 6 000 et 7 000 individus4. À son apogée, vers l’an 1300, la ville comptait entre 35 000 et 40 000 habitants. Les cultivateurs représentaient ainsi une proportion importante de la population urbaine. Dans les registres de notaire compilés entre la fin du xiiie siècle et le milieu du xive siècle, ces derniers étaient désignés comme étant « de Montpellier », c’est-à-dire comme des habitants de la ville. De fait, les travailleurs agricoles qui sortaient des fortifications pour aller à leurs champs et leurs vignes dans les alentours étaient relativement nombreux dans les villes médiévales. Les liens entre Montpellier et sa campagne immédiate étaient dès lors profonds5, la culture maraîchère des faubourgs et des champs proches de la ville alimentant les places marchandes de celle-ci6. L’industrie de la finition textile mobilisait à son tour des femmes issues du milieu agricole, tant urbain que rural, quand le recrutement des hommes dans les métiers modestes de l’artisanat se faisait, lui aussi, dans cette couche sociale. Il existait dans les environs immédiats de Montpellier et dans les couches sociales modestes de la ville, un surplus de main d’œuvre conservant des liens avec l’agriculture, faute de pouvoir occuper un autre emploi. En revanche, les métiers prestigieux de Montpellier – changeurs, épiciers, apothicaires ou drapiers – tous tenus par des hommes, recrutaient quant à eux de nouveaux venus, originaires d’une zone géographique plus large7. Ainsi, 67 des 208 contrats d’apprentissage et de travail conservés avant 1350 concernent des personnes étrangères à Montpellier. Parmi ces 208 contrats, trente impliquent des femmes, dont quatorze viennent d’ailleurs. Ces apprenties sont engagées dans les métiers de l’alimentation, du textile et des métaux précieux. Le métier de boulanger attira, par exemple, six apprenties boulangères provenant d’un secteur de moins de 50 kilomètres autour de Montpellier. Les apprenties, locales comme des alentours, étaient en outre formées par les montpelliéraines à la mercerie, au façonnage, à la draperie, à la fabrication de velours de soie côtelé, à la broderie et au tissage de fil d’or8.
4Bernarde pour sa part était la femme de Jacques de Cabanis, drapier, et la mère d’au moins deux fils, Jacques, jurisperitus, et Guillelme, chanoine de Maguelone9. Son mari Jacques, encore en vie au moment où nous pouvons suivre la trace des activités de Bernarde, était peut-être l’oncle des marchands internationaux Jacques et Guiraud de Cabanis10. Bernarde partageait ainsi avec son mari une même activité dans le secteur textile, mais elle était spécialiste de la mercerie et lui des draps de laine11. En tant que femme, Bernarde participait à l’industrie et au commerce de la mercerie sans pour autant être membre de la corporation des merciers de Montpellier. De fait, les statuts de 1328 ne font pas mention de la participation formelle des femmes12. Cet état de fait ne présumait toutefois en rien de l’instruction et de l’expertise qu’elles possédaient pour pouvoir participer pleinement à ces activités artisanales.
5L’étude des activités de Bernarde fait émerger de profonds liens entre ville et campagne, qu’il s’agisse de ses prêts aux femmes et aux couples de milieu rural, de ses ventes d’articles aux merciers de Montpellier ou de sa formation de filles de paysans à la production de mercerie, activités au demeurant liées entre elles13. Les prêts alloués à ces femmes de la campagne, devenant pour un temps productrices de mercerie, permettaient à l’élite montpelliéraine de piocher dans une main d’œuvre qui, en période de surpopulation, était plus que disposée à la pluriactivité. De fait, pour les femmes du milieu rural, la confection de mercerie représentait un type de travail qui s’accordait bien avec les temps d’arrêt saisonnier de l’agriculture, tandis que le marché de la mercerie à Montpellier offrait des débouchés pour cette production.
6Bernarde interagissait ainsi de manière profonde avec le milieu agricole de Montpellier. Par ses prêts, elle fournissait des capitaux aux femmes et aux couples de paysans, dont elle attendait le remboursement en nature, comme avec ce prêt de 40 sous, concédé le 9 octobre 1327 à Jeanne, femme du cultivateur Michel Pascalis, qui devait rembourser, sur la demande de Bernarde, in opera mersarie, de die in diem14. À quoi était destinée cette somme de 40 sous ? À l’achat de la matière brute nécessaire à la production de la mercerie ? Comme soutien aux activités agricoles de la famille de cultivateurs, ou bien simplement comme aide à la subsistance du foyer ? Les prêts dûs sur la demande des prêteurs de die in diem, sans échéance précise, sont très courants à Montpellier dans la première moitié du xive siècle15. Malheureusement, le taux d’intérêt n’est jamais mentionné en raison de l’interdiction de l’usure. Dans les prêts de Bernarde, ce devait pourtant être un calcul intéressant pour elle, du fait du remboursement en mercerie16. Ces contrats ressemblent plutôt à une avance sur salaire. De fait, les années 1320 virent des moments de récolte incertaine dans le sud la France et les cultivateurs durent dès lors manquer souvent de fonds17. Par exemple, dans deux autres prêts alloués par Bernarde, des sommes de 30 et 40 sous devaient respectivement être remboursées par la femme d’un cultivateur et par un couple de paysans. Ces deux crédits furent contractés le 13 juillet 1327 et se suivent dans le registre de notaire18. La contraction d’un prêt en été pouvait dès lors correspondre à un moment de soudure, quand celle d’un crédit en automne reflétait, en revanche, des problèmes liés à une mauvaise récolte.
7Prendre des filles du milieu agricole en apprentissage permettait à Bernarde de renforcer ses liens avec celui-ci, tout en confortant ses propres affaires. Le 7 mars 1328, Bernarde prit en apprentissage Florence, fille du cultivateur Arnaud Valerie, pour lui apprendre le métier de la mercerie19. Bernarde s’engageait à fournir l’entretien quotidien de Florence et à payer 40 sous par an à Arnaud, le père, pendant les trois ans que durerait le contrat, ce qui suggère que Florence n’était pas débutante et avait déjà des compétences en la matière. En effet, les contrats d’apprentissage ne fournissaient d’ordinaire que la nourriture et les vêtements aux apprentis, sans donner lieu à un salaire. Il se peut que la mère de Florence ait elle aussi été apprentie par le passé et qu’elle ait commencé la formation de sa fille dans cette activité. On peut même imaginer que l’épouse du cultivateur, qui devait rembourser sa dette en nature, avait servi auparavant Bernarde comme apprentie, bien qu’il n’y ait pas de raison de supposer que cette dernière ait été la seule montpelliéraine à offrir une telle instruction. De fait, on conserve d’autres contrats du même type, dont certains concernent des rurales20. D’autres métiers tels que le tissage, la broderie de fil d’or ou la production de velours côtelé, liés aux travaux de finition de l’industrie textile, attirèrent ainsi également des filles en apprentissage21. Bernarde elle-même avait très probablement acquis son expérience par ce biais, à moins qu’elle ne l’ait reçue chez elle, sur les genoux de sa mère.
8Lorsqu’elle exigeait que ses prêts soient remboursés en nature, il est très probable que Bernarde transmettait son métier aux femmes du milieu rural pour qu’elles produisent de la mercerie qu’elle puisse vendre à son tour aux merciers de Montpellier. Six ans après les prêts de 1327, on trouve en effet une trace de telles ventes. Le 28 mai 1333, elle vendit 30 livres de petits tournois de mercerie au mercier Bérenger Gasqui et à sa femme. Le 4 décembre 1333, elle vendit également divers articles à Bernard Rebolh, lui aussi mercier. Ce sont des ventes à crédit et Bernarde accepta d’eux des reconnaissances de dette, selon l’usage en vigueur pour le commerce de luxe à Montpellier22. Qu’il s’agisse de prêter de l’argent, de former des apprenties ou de vendre de la mercerie, Bernarde n’était pas seule. Le commerce de la soie vit ainsi des femmes apparentées au monde de cette industrie s’y consacrer. En 1293, Marie, d’abord femme puis veuve de Bernard Orlhaque, mercier, vendit par exemple de la soie à quatre reprises. Marie continuait ainsi à gérer les affaires de feu son mari auxquelles elle avait très probablement participé de son vivant23. Sa clientèle était constituée de juifs de Montpellier et d’Uzès24. Les prêts concédés par des femmes étaient au demeurant courants au Moyen Âge. C’est le cas de 29 des 384 prêts dont on conserve la trace à Montpellier avant 1350 ; certains sont des prêts modestes, concédés par des femmes à des paysans25. Les activités de Bernarde n’étaient donc pas un unicum26. W. C. Jordan a en effet identifié des réseaux de sociabilité identiques (networks of sociability) dans son étude consacrée aux femmes et au crédit, tout en mettant en exergue la modestie de ces nombreux prêts ainsi que leur contraction entre femmes27.
9L’industrie et la production de la mercerie représentaient d’importants débouchés économiques pour les femmes. Ce métier pouvait s’exercer à la maison, fournissant un travail supplémentaire pour des gens issus des milieux artisanaux ou agricoles28. D’où venait la matière première ? Quelles étaient les pratiques habituelles du marché ? D’après les documents conservés, on pourrait reconstituer le système ainsi : Bernarde fournissait sans doute la matière brute et elle récupérait le produit, la mercerie. Elle offrait peut-être également un salaire ou une avance, comme on l’observe lors de ses prêts. Les liens interpersonnels que Bernarde entretenait par ses prêts arrimaient la communauté rurale à l’économie urbaine. De tels liens, tant verticaux qu’horizontaux, avaient un effet bénéfique pour les femmes de plusieurs couches sociales29. Bernarde offrait en effet une aide aux femmes issues du milieu rural en leur permettant d’accéder au crédit et d’acquérir, par l’apprentissage, le savoir technique de la mercerie, tout en gagnant de l’argent. Pour une femme ou une fille de paysan, cela pouvait faire toute la différence entre la survie et la mort dans une période d’incertitude économique, d’autant que la production textile pouvait tout à fait s’insérer dans le rythme quotidien de la famille, du foyer et du jardinage.
10Les motifs qui guidaient les activités économiques de Bernarde sont quant à eux plus difficiles à discerner. Peut-être était-elle une entrepreneure proto-capitaliste, âpre dans ses négociations avec des femmes vulnérables du milieu rural, toujours à court de fonds ? Intentions pieuses et intéressées pouvaient se rejoindre dans les efforts faits par Bernarde pour soutenir les femmes de valeur, qui avaient envie de s’instruire dans l’art de la mercerie. Il est difficile en revanche de déterminer si elle cherchait également à stimuler une petite paysannerie parfois soumise à des conjonctures difficiles, car les preuves décisives manquent. Mais quelle que soit la raison réelle, ses activités constituaient une sorte de ciment économique et social entre plusieurs secteurs de l’économie médiévale montpelliéraine de la première moitié du xive siècle, toujours prospère avant le désastre de la peste noire de 134830.
11Montpellier avait en effet une tradition de philanthropie qui se discerne dans les testaments parvenus jusqu’à nous. Parmi les institutions charitables mentionnées dans les donations pieuses, il y avait les Dames du Mercredi, des femmes de l’élite urbaine qui collectaient des aumônes pour les malades nécessiteux31. On y observe aussi des dons destinés aux filles à marier pauvres et aux nourrices embauchées par la ville, entre autres. Il existait donc un filet de sécurité pour les habitants de la ville et de la campagne les plus vulnérables et les activités de Bernarde, qu’elles soient philanthropiques ou pas, sont bel et bien à inscrire dans ce contexte. L’assistance financière aux pauvres se développera quant à elle au bas Moyen Âge, les difficultés économiques des couches sociales modestes donnant lieu à des innovations telles que le Monte di Pietà et le Monte delle Doti. Le Monte di Pietà, institution qui fleurit en Italie au xve siècle, remplaça les prêts à taux d’intérêt très élevé par des prêts à taux modéré contre le dépôt d’un objet de l’emprunteur, le prêt atteignant alors les deux tiers de la valeur de l’objet. Le prêt coulait pour une année et l’intérêt acquis finançait les opérations du Monte32. En ce qui concerne le Monte delle Doti, l’investissement dans la dot d’une fille filait pour une période de plusieurs années, permettant à la jeune fille bénéficiaire de constituer un capital pour son mariage33.
12Bien que l’idée du microcrédit soit certes anachronique, puisqu’il remonte aux années 1970, donnant lieu à la fondation de la Banque Grameen en Bangladesh en 1983, et même si ses racines remontent aux xviiie et xixe siècles avec les fonds irlandais de prêts (Irish Loan Funds), on pourrait peut-être appliquer ce concept aux activités de Bernarde34. De fait, le microcrédit consiste en l’accord de très petits prêts (microprêts) aux emprunteurs appauvris. Ceux-ci manquaient en général de garanties, étant sans emploi régulier et n’ayant pas l’habitude de recourir au crédit. K. Morris, qui réalise sous ma tutelle une thèse sur les Béguines et la maison de Roubaud à Marseille, dirigée par sa fondatrice Douceline de Digne, m’a introduite à cette idée d’un microcrédit médiéval. Parmi d’autres investissements, les Béguines accordaient des crédits à travers des prêts et des commandes aux gens de couche artisanale et ouvrière, dont des femmes35. Ce que faisait Bernarde ressemblait à cela, même si ses affaires bénéficiaient également des contrats d’apprentissage et du commerce de la mercerie. En somme, la participation des femmes de l’élite urbaine au marché donnait des possibilités d’emploi aux femmes de niveau économique modeste et permettait sans doute à l’élite urbaine elle-même d’acquérir du capital économique, social et symbolique. Si les motifs pouvaient varier, les archives de Montpellier révèlent ainsi que la bonne conduite des affaires et l’engagement philanthropique pouvaient aller main dans la main36.
Notes de bas de page
1 Je voudrais remercier M. Dejoux pour ses suggestions de langue dans cet article. Cette étude s’insère dans les recherches que je mène sur les réseaux de femmes, tels que développés dans mon livre, Women’s Networks in Medieval France: Gender and Community in Montpellier 1300-1350, New York, Palgrave Macmillan, 2016. Voir le chapitre 6, p. 91-109.
2 Le terme réseau a une connotation technique ; or je l’utilise d’une façon qui évoque plutôt des liens. Sur l’analyse technique, voir la nouvelle collection d’A. Caracausi et C. Jeggle (éd.), Commercial Networks and European Cities, 1400-1800, Londres, Pickering et Chatto, 2014, en particulier l’article de M. Burkhardt, « Networks as Social Structures in Late Medieval and Early Modern Towns: A Theoretical Approach to Historical Networks Analysis », p. 1-13.
3 Les combinatoires d’opérations, les systèmes de relations, que Michel de Certeau évoque dans The Practice of Everyday Life, trad. par S. Rendall, Berkeley, University of California Press, 1988, p. xi-xii, sont particulièrement utiles pour une réflexion théorique sur la société. Pour une approche pratique de l’étude des réseaux, les théories sur le capital politique, le capital économique et le capital symbolique de Pierre Bourdieu, telles qu’exposées dans The Logic of Practice, Stanford, Stanford University Press, 1990, sont précieuses. L’analyse des réseaux sociaux (social network analysis) exige qu’au minimum deux liens à d’autres individus existent pour constituer un réseau (Burkhardt, « Networks as Social Structures… », art. cité, p. 15). Cette exigence n’est, dans la plupart des cas, pas remplie par les données disponibles pour mes recherches.
4 É. Bonnet, « Les séjours à Montpellier de Jacme le Conquérant roi d’Aragon », Mémoires de la société archéologique de Montpellier, ser. 2-9, 1927, p. 176-177.
5 Voir mon article, « Les dynamiques commerciales dans les petites villes languedociennes aux environs de 1300 », co-écrit avec G. Larguier et M. Bourin dans M. Bourin, F. Menant, L. To Figueras (éd.), Dynamiques du monde rural dans la conjoncture de 1300. Échanges, prélèvements et consommation en Méditerranée occidentale, Rome, EFR, 2014, p. 171-204. K. Reyerson, « Urban/Rural Exchange: Reflections on the Economic Relations of Town and Country in the Region of Montpellier before 1350 », dans K. Reyerson, J. Drendel (éd.), Urban and Rural Communities in Medieval France. Provence and Languedoc, 1000-1500, Leyde, Brill, 1998, p. 253-273.
6 Dans la campagne, on trouve aussi des activités associées à la production de lin et de draps de laine, K. Reyerson, « Le rôle de Montpellier dans le commerce des draps de laine avant 1350 », Annales du Midi, 94, 1982, p. 17-40.
7 Ead., « Patterns of Population Attraction and Mobility: The Case of Montpellier, 1293-1348 », Viator, 10, 1979, p. 257-281.
8 Sur l’industrie de la soie en France au Moyen Âge, S. Farmer, « Medieval Paris and the Mediterranean: The Evidence from the Silk Industry », French Historical Studies 37/3, 2014, p. 383-419 et mon article, « Medieval Silks in Montpellier: The Silk Market ca. 1250-ca.1350 », Journal of European Economic History, 11, 1982, p. 117-140.
9 Sur le mari et les fils de Bernarde, Archives municipales de Montpellier (dorénavant A. M. Montpellier), BB 3, J. Laurentii, fol. 24.
10 Les frères Cabanis, parents supposés de Bernarde, étaient spécialisés dans la vente de mercerie lucquoise, les broderies et les damas de luxe, voir ibid. et mon livre, The Art of the Deal: Intermediaries of Trade in Medieval Montpellier, Leyde, Brill, 2002.
11 K. Reyerson, « Le rôle de Montpellier… », art. cité, p.17-40.
12 Sur l’organisation des métiers à Montpellier, A. Gouron, La réglementation des métiers en Languedoc au Moyen Âge, Genève, Droz, 1958. Pour les statuts de 1328,voir A. M. Montpellier, Grand Chartrier, Louvet 1117.
13 Les contrats passés par Bernarde sont conservés dans les archives départementales de l’Hérault (dorénavant A. D. Hérault) II E 95/368, et II E 95 369 de J. Holanie., K. Reyerson, « La participation des femmes de l’élite marchande à l’économie : trois exemples montpelliérains de la première moitié du xive s. », Études roussillonnaises, XXV, 2013, p. 129-135.
14 A. D. Hérault, II E 95/368, J. Holanie, fol. 55.
15 K. Reyerson, Business, Banking and Finance in Medieval Montpellier, Toronto, Pontifical Institute of Mediaeval Studies, 1985, chapitre 3, « Loans », p. 61-85.
16 Ead., « Les opérations de crédit dans la coutume et dans la vie des affaires à Montpellier au Moyen Âge : le problème de l’usure », Diritto comune e diritti locali nella storia dell’Europa, Atti del Convegno di Varenna, Milan, 1980, p.189-209.
17 W. C. Jordan, The Great Famine, Princeton, Princeton University Press, 1997.
18 A. D. Hérault, II E 95/368, J. Holanie, fol. 4v. et A. D. Hérault, II E 95/368, J. Holanie, fol. 4rv. Dans le second prêt, Alazacia, la femme du cultivateur, a certifié son engagement contractuel en renonçant à la protection offerte par le droit romain dans le Senatusconsultum Velleianum, au benefacio muliebri et à l’ambo omnibus bastidis.
19 A. D. Hérault, II E 95/368, J. Holanie, fol. 134. Le contrat est en partie illisible.
20 A. D. Hérault, II E 95/368, J. Holanie, fol. 32v, 138v, II E 95/ 369, J. Holanie, fol. 13v.
21 A. M. Montpellier, BB 1, J. Grimaudi, fol. 80v, A. D. Hérault, II E 95/ 368, fol. 25v, 32v, 50, 56v, 136, II E 95/377, B. Edigii, fol. 227, 262.
22 Reyerson, Business, Banking…, op. cit., chapitre 2, « Credit in the Market Place », p. 40-60.
23 Dans un autre contrat, la femme d’un fustier achète de la soie pour 40 livres melgoriennes à un mercier local. Sans doute l’acquiert-elle pour sa propre entreprise de mercerie. Les femmes de marchands et d’artisans enseignaient en effet souvent les techniques de la broderie de la soie. A. M. Montpellier, BB 1, J. Grimaudi, fol. 10v.
24 A. M. Montpellier, BB 1, J. Grimaudi, fol. 7, 21, 27 et 50v. Dans le premier contrat de septembre 1293, elle est désignée comme Marie Orlhaque, épouse de Bernard, et, dans les contrats suivants d’octobre, novembre et décembre, comme veuve. Voir aussi A. D. Hérault, II E 95/368, J. Holanie, fol. 114v et 142.
25 Reyerson, Business, Banking…, op. cit., p. 73-75.
26 W. C. Jordan, « Jews on Top: Women and the Availability of Consumption Loans in Northern France in the Mid-Thirteenth Century », Journal of Jewish Studies, 29, 1978, p. 39-56.
27 Id., Women and Credit in Pre-Industrial and Developing Societies, Philadelphia, University of Pennsylvania Press, 1993, p. 24-26.
28 Reyerson, « Le rôle de Montpellier… », art. cité, p.17-40.
29 Voir mon étude sur les revendeuses de Montpellier et les liens horizontaux et verticaux du marché central, « Les réseaux économiques entre femmes à Montpellier (fin xiiie-mi-xive) », dans L. Laumonier, L. Galano (éd.), Montpellier au Moyen Âge. Bilan et approches nouvelles, à paraître chez Brepols.
30 Ibid.
31 Reyerson, Women’s Networks…, op. cit., chapitre 9, p. 147-174 ; et A. Germain, « La charité publique et hospitalière à Montpellier au Moyen Âge », Mémoires de la Société archéologique de Montpellier, 4, 1856, p. 481-552.
32 C. Bresnahan Menning, Charity and State in Late Renaissance Italy: The Monte di Pietà of Florence, New York, Cornell University Press, 1993. Voir aussi M.-G. Muzzarelli, « I Monti di Pietà fra tradizione e innovazione: una storia in cinque punti », dans Prestare ai poveri. Il credito su pegno e i Monti di Pietà in area Mediterranea (secoli XV-XIX), Naples, Consiglio Nazionale delle Ricerche, 2007, p. 31-42 et ibid., Il denaro e la salvezza. L’invenzione del Monte di Pietà, Bologne, Il Mulino 2001.
33 J. Kirshner, Pursing Honor While Avoiding Sin: The Monte delle Doti of Florence, Milan, A. Guiffré, 1978.
34 J. C. Brau, G. M. Woller, « Microfinance: A Comprehensive Review of the Existing Literature », The Journal of Entrepreneurial Finance, 9, 2014, p. 1-28 (http://marriottschool.net/emp/brau/JEFBV%202004%20Vol.%209%20Micro%20Finance.pdf/, consulté le 14 décembre 2015). Voir aussi S. Khavul, « Microfinance: Creating Opportunities for the Poor? », Academy of Management, 2010, p. 57-71 (http://www.neeley.tcu.edu/uploadedFiles/Academic_Departments/Management/zol003102949p.pdf/, consulté le 14 décembre 2015). Le microcrédit est ainsi une idée plus restreinte que la microfinance. Il s’agît de petits prêts pour le microcrédit et de services financiers plus larges pour la microfinance.
35 Voir la thèse de Kelly Morris en cours à l’université de Minnesota, Sheep in Wolves’ Clothing: The Provençal Beguines of Roubaud, c. 1240-1415.
36 Reyerson, Networks of Women…, op.cit., chapitre 9, p. 147-174.
Auteur
université du Minnesota
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