Conclusion
p. 220-222
Texte intégral
1L'activité et le rôle des villes, au milieu du vingtième siècle, s'analysent comme le résultat d'une juxtaposition et d'une combinaison de fonctions, successivement déposées dans l'espace urbain.
2Chacune d'elles a exercé, à un moment particulier de l'histoire urbaine, un effet moteur sur la croissance des villes. Mais, au milieu du vingtième siècle, aucune n'apparaît dans son plein épanouissement.
3Les mieux préservées, les fonctions politico-administratives s'accomplissent, pourtant, dans un champ réduit (quoique stabilisé). Les fonctions de circulation, obnubilées par la relation radiale, parisienne, semblent renoncer aux avantages du carrefour, pour le pis-aller de l'étape. Les fonctions de commercialisation des produits agricoles voient fondre leurs situations acquises : elles menacent d'échapper entièrement aux villes. Quant aux fonctions industrielles, toujours modestes, elles restreignent encore la palette de leurs productions.
4L'impression prévaut d'un affaiblissement général. Chacune d'elles a été créée, et s'est développée, en application d'une ou de plusieurs logique(s), chacune conçue et définie à une échelle spatiale particulière. Les fonctions politico-administratives, nationalement unifiées et ordonnées, utilisent la ville comme le moyen le plus apte de couvrir et de contrôler l'ensemble de l'espace. Les fonctions de circulation visent le même but, mais superposent une logique nationale et une logique locale. Les fonctions commerciales s'organisent, de plus en plus, par référence à Paris. Seules, les fonctions productives se limitent au cadre local.
5Les fonctions urbaines demeurent d'autant plus dynamiques qu'elles sont soutenues par des impulsions extérieures.
6Sans montrer un goût immodéré pour le paradoxe, on peut rendre les forces extérieures également responsables de leur plus grande faiblesse et de leur atout principal. En effet, on peut imputer à l'indifférence que les agents économiques extérieurs ont manifestée à leur égard, la médiocrité des fonctions productives. Mais, on doit, tout autant, attribuer à l'intérêt que les agents politiques extérieurs leur ont porté, le développement des fonctions administratives et des activités induites.
7L'organisation du système productif français, issue de la Révolution industrielle, a négligé ces villes. Mais le système administratif les a utilisées et promues, leur octroyant les mêmes fonctions d'autorité qu'à des villes souvent plus importantes, les incluant, à un haut niveau, dans les structures spatiales de l'Etat.
8Les villes sont-elles, déjà, entièrement tombées dans la dépendance des acteurs extérieurs ? Sont-elles entièrement soumises et entièrement passives ?
9Il convient, avant de conclure, de se tourner vers la société locale.
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