Conclusion du livre troisième
p. 1338-1339
Texte intégral
1L'inclusion des villes moyennes dans le système urbano-industriel, au cours de la période contemporaine, conduit à une remise en cause de l'échelle et de la structure des phénomènes de relation, et à une redéfinition de l'importance relative des différentes échelles de fonctionnement.
2Elles profitent, essentiellement, aux deux niveaux extrêmes qui, chacun de leur côté, laminent le niveau intermédiaire.
3L'intensité des relations de proximité s'est considérablement renforcée. L'espace local a suscité, par ses nouvelles règles de fonctionnement, son propre système d'inter-relations. La ville moyenne y conserve, malgré les changements d'échelle et de structure, son rôle central. Elle construit et organise, à partir d'elle et autour d'elle, des espaces à flux denses et à forte turbulence : les espaces de la vie quotidienne. Ainsi, s'opère un dépassement du cadre urbain. Il fait de la ville moyenne la médiatrice d'une urbanisation généralisée et d'une urbanisation sociologique.
4Les relations lointaines acquièrent, aussi, durant cette période, une grande vitalité. Elles ouvrent les villes moyennes sur de nouveaux espaces. Elles les branchent sur le système économique national, parfois même, directement ou indirectement, sur le système économique international. Elles les incorporent, intimement, au système urbain français.
5Les relations parisiennes tiennent, parmi ces relations "lointaines" une place éminente, tant du fait de leur intensité que du fait de leur qualité. Elles seules sont motrices et dynamiquement décisives.
6Que deviennent, dans ces conditions, les solidarités d'échelle intermédiaire, souvent dites, fort imprécisément, "régionales" ? Celles qui se centrent sur les villes moyennes ont tendance à s'appliquer à des espaces de taille réduite, de l'ordre de grandeur d'un arrondissement. Le département reste pourtant un niveau de structuration spatiale (moins parce que les équipements des villes rayonnent sur la totalité de son territoire, que parce que l'institution départementale est indispensable à l'affirmation du pouvoir urbain).
7Au-delà, les relations se réduisent aux effets, très limités, de l'incorporation officielle, arbitraire et largement formelle, des villes à des entités régionales. Les effets de coordination et de domination que sont, en théorie, supposées exercer les "métropoles régionales", à l'égard des aires d'influence juxtaposées des villes moyennes, demeurent inexistants.
8Les flux ne retrouvent réalité, vigueur et signification que par la connexion parisienne.
9L'ordre économique propose d'inclure Chartres, Dreux et Evreux, dans une "région parisienne" élargie.
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