Chapitre XX. Analyses contextuelles et statistiques du vocabulaire spatial de 1190 à 1323
p. 355-369
Texte intégral
1Pour cette dernière période, il nous reste à analyser le vocabulaire spatial de la dernière période chronologique, comprise entre 1190 et 1323.
Effets de source
2Concernant les types de mentions topographiques, on observe, après la lacune du xiie siècle, un retour des transferts fonciers. Parallèlement, les mentions anthroponymiques, qui se trouvent presque exclusivement dans les actes royaux, se font moins nombreuses. Surtout, il faut constater une explosion de la catégorie « droits et devoirs », qui induit une approche plus juridique de l’espace, à l’instar de la mutation documentaire analysée par Dominique Barthélemy1 : le style des actes tend à se « juridiciser » et à se fondre dans des formulaires stéréotypés.
3En ce qui concerne les rédacteurs, il convient de remarquer que le xiiie siècle offre la répartition la plus équilibrée entre les différents rédacteurs. Excepté Saint-Julien, dont les actes restent trop peu nombreux, nous disposons pour les autres acteurs d’un nombre d’actes suffisant pour analyser leurs discours sans risque majeur de surinterprétation. Le roi se dégage nettement du lot, avec douze actes. Cependant, il faut rappeler que certains rédacteurs ont totalement disparu de la circulation, tels le comte, les bourgeois, ou encore Marmoutier, dont la disparition entraîne également celle du genre de la notice. La diminution des actes rédigés par Saint-Martin est encore plus forte que précédemment, tandis que les actes donnés en sa faveur ont encore augmenté : cette accentuation du découplage entre les chanoines comme rédacteurs et comme bénéficiaires confirme la déprise de Saint-Martin dans le jeu social local. Enfin, il faut remarquer l’apparition d’un nouveau rédacteur, l’officialité : nous avons tenu à distinguer ce rédacteur de la chancellerie épiscopale elle-même, dans la mesure où les actes concernés sont très différents. Il s’agit toujours d’actes privés, qui correspondent à des transactions foncières, garanties par la caution qu’apporte le tribunal de l’officialité. Mais ils n’ont rien de comparable avec les actes de l’évêque, qui intervient en son nom propre, pour des questions le concernant directement.
Une nouvelle définition du castrum
Castrum novum
4Si castellum a totalement disparu du corpus du xiiie siècle, castrum est toujours très représenté avec 40 occurrences. Parmi ses qualificatifs, le complément de nom Sancti Martini ne subsiste plus qu’à l’état de traces, avec seulement trois mentions. Cette qualification san-martinienne, qui n’est utilisée sans autre complément qu’une seule fois, reste très minoritaire : cette tendance, qui voit le castrum s’autonomiser de sa composante martinienne originelle, tendance qui a été amorcée au xiie siècle, se poursuit donc au xiiie siècle.
5Au contraire, 18 des 40 occurrences du castrum, soit 45 %, restent associées à l’adjectif novum : cette nouvelle entité spatiale a donc toujours la faveur des acteurs sociaux. Cela dit, cette forte utilisation représente une relative diminution par rapport au xiie siècle, époque à laquelle 77 % des mentions de castrum étaient qualifiées de novum. Si castrum novum reste très employé, il tend à s’effacer face à une nouvelle dénomination : castrum Turonensis.
Castrum Turonensis
6Cette nouvelle association, amorcée timidement au xiie siècle, s’épanouit pleinement au xiiie siècle. En effet, 21 occurrences de castrum sont caractérisées par l’adjectif Turonensis, soit 52 %. L’augmentation par rapport à la phase précédente, qui n’était concernée qu’à hauteur de 13 % des actes, est très nette. Le castrum, après avoir été qualifié par le complément Sancti Martini, puis par l’adjectif novum, tend maintenant à être désigné par l’autre adjectif qu’est Turonensis. Il faut préciser cependant que les deux qualificatifs novum et Turonensis ne s’opposent pas systématiquement deux à deux : nous trouvons neuf fois les deux adjectifs accolés, formant l’expression castrum novum Turonensis. Ainsi, l’évolution lexicale, qui, parfois ajoute, parfois substitue à l’adjectif novum celui de Turonensis, révèle une distinction progressive.
7L’emploi du qualificatif Turonensis est le fait de l’évêque et des institutions extérieures car castrum Turonensis est typique du vocabulaire de leurs actes. Par ailleurs, l’évêque n’utilise que très peu l’appellation de castrum novum : il ne l’utilise que deux fois sur les 12 mentions qu’il fait du castrum. Le point de vue royal est totalement inverse de celui de l’évêque. Tout d’abord, il n’emploie quasiment pas le terme de castrum Turonensis employé isolément, sans novum : sur les 18 mentions du mot castrum dans les actes royaux, une seule n’est qualifiée que de Turonensis. Au contraire, il est le principal promoteur et soutien de l’expression castrum novum. En effet, 13 des 18 mentions de castrum novum ont lieu dans un acte royal. Castrum novum constitue ainsi la première expression spécifique du vocabulaire des actes rédigés par la chancellerie royale. L’analyse factorielle, menée sur les segments comprenant le mot castrum, confirme cette dichotomie entre le point de vue royal et celui de l’évêque. Le premier facteur oppose les mentions de castrum non qualifié de novum aux occurrences de castrum novum : les actes épiscopaux, ainsi que ceux rédigés par une institution extérieure, sont associés au castrum Sancti Martini et surtout au castrum Turonensis, tandis que ce sont essentiellement les actes royaux qui font référence au castrum novum. Ainsi, autant l’évêque privilégie la formulation tourangelle du castrum, autant le roi met en valeur la seule entité du castrum novum. Cette bipartition du discours s’explique par la position respective de ces deux acteurs. Castrum Turonensis est la formule la moins autonomiste et la plus proche de la sphère politico-ecclésiastique de l’évêque. Par définition, son pouvoir est intimement lié à Turonis, c’est-à-dire Tours prise dans son ensemble. Du point de vue de l’évêque, tout ce qui est qualifié de Turonensis se rattache, même indirectement, à son domaine de compétence. L’évêque tente de faire valoir que, d’une certaine manière, le castrum relève aussi du pouvoir épiscopal. Il s’agit donc d’une tentative de récupération de l’identité sociospatiale du castrum : le castrum avait été initialement une identité concurrentielle de celle de l’évêque, qui tente par ce biais de la ramener dans son giron. Le roi cherche quant à lui à conserver un lien direct avec l’enclave martinienne, même si c’est son bailli qui a remplacé le comte dans la Cité : cela expliquerait pourquoi le roi n’emploie pas le qualificatif de Turonensis seul. La singularité de l’identité de castrum novum lui permet de marquer sa présence dans cette région.
Castrum et burgenses
8Avec 14 cas sur les 40 mentions de castrum, c’est environ 35 % des occurrences de castrum qui servent à désigner les bourgeois. Ceux-ci peuvent être qualifiés de manière assez vague par les mots de burgenses et d’homines, comme c’était déjà le cas au xiie siècle. Mais nous voyons apparaître de nouveaux substantifs, également caractérisés par le complément de nom castri novi, tels que habitatores ou aurifabri. Les termes eux-mêmes suggèrent un meilleur ancrage de ces bourgeois dans le milieu tourangeau. Ils sont de véritables habitants, dont certains exercent le métier d’orfèvres. Leur position sociale semble plus assurée qu’auparavant : ils forment désormais une véritable communauté, comme l’indique l’expression tota communitas castri novi. Les mots eux-mêmes montrent l’évolution du statut social des bourgeois, dont nous avons déjà vu qu’ils bénéficiaient, à partir de la fin du xiie siècle, d’une certaine reconnaissance, leurs coutumes et privilèges ayant été mis par écrit et confirmés par le roi. Cette promotion sociale est aussi sensible dans les actes de Philippe Auguste, qui évoquent à deux reprises2 l’élite des bourgeois, c’est-à-dire les burgenses antiquiores ex hiis electi honestiores.
Le nouveau succès du claustrum de Saint-Martin
9Par rapport au faible nombre d’occurrences du claustrum aux xe, xie et xiie siècles – respectivement aucune, trois et onze –, force est de constater la nouvelle attraction exercée par ce toponyme, qui est attesté 45 fois dans 17 actes entre 1190 et 1323. Pour la première fois, les occurrences du claustrum sont à peu près aussi nombreuses que celles du castrum.
10Les 43 mentions du claustrum de Saint-Martin représentent une forte augmentation par rapport au xiie siècle. Au xiie siècle, le claustrum était surtout présent dans les actes pontificaux : comme ceux-ci ont diminué au xiiie siècle, cette émergence du claustrum ne peut être imputée à un effet de sources. De plus, le claustrum est maintenant employé dans différents types d’actes : outre les trois actes pontificaux, il est cité dans deux actes royaux, quatre actes d’un légat pontifical, trois actes épiscopaux, cinq actes privés. La diversification des locuteurs employant ce toponyme est patente, même si certains acteurs l’emploient plus que d’autres. En revanche, les actes des chanoines rejettent, comme précédemment, cette entité : avec une seule mention dans leurs six actes, les chanoines semblent rester indifférents à leur enclos canonial. Malgré l’indifférence des chanoines de Saint-Martin, le claustrum reste, beaucoup plus que le castrum, considéré comme un territoire san-martinien : sept des 43 occurrences du claustrum sont accompagnées du complément du nom Sancti Martini, soit 16 %, contre 7 % pour le castrum. Cette appellation concerne surtout les acteurs extérieurs, qui l’utilisent en lui ajoutant parfois l’adjectif Turonensis. Le claustrum a bien une identité martinienne et tourangelle, mais elle est toujours perçue ainsi par un point de vue externe.
11Le texte de la réforme pontificale de 1263 détaille de manière inédite les traits proprement topographiques de ce quartier. Apparaît pour la première fois la distinction entre petit et grand cloîtres : si le magnum claustrum constitue l’ensemble du quartier canonial, le parvum claustrum ne désigne que le cloître à galeries3. Le légat pontifical stipule que le grand comme le petit cloîtres doivent être fermés, avec des gardiens aux portes (porta) pour en assurer le calme et la sécurité. Il évoque également le cimetière du petit cloître, qui doit être réservé aux seuls chanoines. Cette mesure de stricte clôture des deux claustra suggère, chez le légat pontifical, une représentation emboîtée de ces deux structures, qui forment deux coquilles successives, deux sphères de protection des chanoines, desquelles les laïcs sont strictement exclus. Ce point de vue du légat pontifical relaie et prolonge la vision territoriale du quartier canonial perceptible dans les actes pontificaux. L’acte pontifical de 1234, qui évoque la liberté du claustrum, est toujours sous-tendu par une vision territoriale, avec une différence très nette entre l’intérieur et l’extérieur, le dedans et le dehors. Nous retrouvons les mêmes déictiques que précédemment, c’est-à-dire usque ad et infra : ils sont toujours associés aux coins du mur et au pourtour de l’église dans les expressions claustrum vestrum usque ad muri cuneos liberum quietumque et presbyteri infra ecclesiae ambitum. Au-delà de ce formulaire stéréotypé, la territorialité du cloître est singulièrement accrue au xiiie siècle, notamment dans l’acte d’Urbain IV de 1264 : nous avons précédemment observé que celui-ci imposait une fermeture physique du claustrum, à la fois pour prémunir les chanoines d’incursions laïques et pour réduire la laïcisation du mode de vie des chanoines. Le vocabulaire employé – extra septa claustri –, comme le contenu de la mesure, qui fait de la maison du trésorier le seul édifice ayant deux portes, l’une donnant sur le cloître et l’autre ouvrant sur l’extérieur, témoignent de ce raidissement territorial. Il faut remarquer à ce sujet que ce n’est plus la basilique, mais la maison du trésorier qui constitue la nouvelle synapse entre le claustrum et l’extérieur. Ainsi, le processus de laïcisation de la vie canoniale va jusqu’à modifier la nature même de l’interface entre les chanoines et les laïcs.
12Au total, l’identité du claustrum semble plus forte qu’auparavant en raison de l’augmentation des occurrences du claustrum lui-même, de l’augmentation des occurrences de son qualificatif martinien (claustrum Sancti Martini), et en raison du plus grand nombre d’actions qui s’y déroulent. Cependant, malgré le durcissement de la territorialité claustrale, les chanoines restent relativement insensibles à cette entité spatiale : il s’agit toujours d’un territoire non approprié, dont l’identité est véhiculée par des acteurs externes, d’échelle internationale (pape, légat pontifical, roi) et locale (les institutions et les personnes extérieures).
Émergence du fief et de la paroisse
13Durant la deuxième moitié du xiiie siècle, un nouveau phénomène fait irruption dans les sources diplomatiques : l’apparition du fief et de la paroisse comme référents spatiaux. Aux xie-xiie siècles, nous avons remarqué que fief et paroisse n’étaient que très peu mentionnés, uniquement pour préciser les relations personnelles : le but était de savoir qui était le seigneur et qui était le desservant de la paroisse. Dans le cas du fief, le lien hiérarchique était marqué par l’emploi de la préposition de suivie du datif : de feodo X, tandis que, pour la paroisse, il fallait déterminer qui bénéficiait du jus patronatus dans les cas où ce n’était pas l’évêque. Or, à partir de 1250 environ, non seulement ces deux mots connaissent un succès grandissant, avec pas moins de 15 occurrences pour le fief et 14 pour la paroisse, mais surtout apparaît une nouvelle conception de ces objets sociojuridiques : dorénavant, ils constituent des objets sociospatiaux. Pour la première fois, fief et paroisse sont utilisés comme complément de lieu, le plus souvent à l’ablatif, précédés du déictique in. Désormais, tout point qui se trouve dans l’espace urbain de Tours peut être localisé dans un fief et dans une paroisse. S’il s’agit d’un pavage4, il semble toutefois prématuré de parler de territoire à propos du fief et de la paroisse au xiiie siècle. En effet, les sources ne mettent pas l’accent sur les limites elles-mêmes, comme dans le cas du claustrum par exemple. Délimiter précisément les fiefs et paroisses n’est pas une préoccupation des acteurs à cette époque, même s’ils savaient certainement où commençaient et finissaient chaque paroisse et chaque fief. De plus, rien n’exclut des discontinuités dans le pavage ni des zones vides de paroisse ou de fief. Cette utilisation tardive des paroisses et des fiefs comme cadre topographique de référence est un phénomène général, que l’on retrouve dans d’autres villes : à Rome, Étienne Hubert5 a constaté que ce ne fut pas avant la deuxième moitié du xiiie siècle que les paroisses servirent à localiser les immeubles. La chronologie diplomatique est donc identique.
14Une telle utilisation du fief et de la paroisse concerne principalement les actes rédigés par l’officialité de Tours, le tribunal épiscopal chargé d’entériner les transactions et accords entre particuliers. Si les mentions de fief sont essentiellement le fait de l’officialité, avec dix des onze occurences, les mentions de parrochia sont un peu moins inégalement réparties, avec quelques occurrences sporadiques dans les actes de l’évêque lui-même (quatre fois), d’une institution extérieure (une fois) et de Saint-Martin (une fois). Il s’agit dans tous les cas d’acteurs locaux, impliqués dans les négociations et transferts de biens. En effet, le pape, qui fait référence une fois au jus patronatus, n’utilise jamais le substantif parrochia en tant que tel : pour cet acteur ecclésiastique, d’échelle internationale, la paroisse n’est qu’une question de personne et non pas d’espace.
15Il est également intéressant de constater que, dans le discours comme dans la réalité, fiefs et paroisses fonctionnent ensemble. L’analyse du vocabulaire spatial des actes montre que chaque point est localisé à la fois dans une paroisse, puis dans un fief. Cela est en phase avec la pratique de coconstruction des fiefs et des paroisses, en prenant appui les uns sur les autres, dans la mesure où ils recouvrent parfois la même portion de l’espace physique et relèvent des mêmes autorités ecclésiastiques. Cette nouvelle représentation spatiale du fief et de la paroisse correspond à la mutation documentaire savante du xiiie siècle, analysée pour la première fois par Dominique Barthélemy. Désormais, cette formulation, qui tend à devenir une norme, masque les différenciations socio-spatiales des acteurs, puisque tous utilisent peu ou prou le même modèle à partir de 1250. Cela dit, il ne faut pas réduire la mutation documentaire à un discours stéréotypé. En elle-même, l’évolution du discours a bien un sens dans la mesure où les fiefs et les paroisses ne sont considérés comme des espaces, de type surfacique et relativement emboîtés, qu’à partir de la deuxième moitié du xiiie siècle. Ce n’est semble-t-il pas avant 1250 que la paroisse est considérée comme un espace.
Espaces pratiqués
Les déictiques
16Outre la nouvelle conception du fief et de la paroisse, une autre caractéristique des actes rédigés par l’officialité apparaît dans leur vocabulaire spécifique : les expressions ex una parte, ex alia, contiguus, iuxta sont presque exclusivement employées dans ces actes. Le facteur 1 de l’analyse factorielle, menée sur les seuls déictiques, associe également ces expressions aux actes rédigés par le tribunal épiscopal : ces derniers s’opposent à la vision territoriale des actes royaux et pontificaux, avec les déictiques déjà analysés précédemment, du type usque ad, extra, infra, per. Ce contraste s’explique entre autres par le contenu même des actes, dans la mesure où les actes privés, dont ceux de l’officialité, comportent essentiellement des transferts fonciers, tandis que les actes royaux et pontificaux comprennent surtout des confirmations de biens et des droits ou devoirs. Mais il n’en reste pas moins que, pour ces acteurs suprarégionaux, ces quartiers urbains représentent des territoires affectés à des personnes spécifiques et soumis à des conditions d’usage particulières : le claustrum de la communauté canoniale pour le pape ; le castrum novum des bourgeois laïcs pour le roi. Le système de localisation de l’officialité, adoptée et reconnue comme une norme par tous les acteurs locaux, qu’ils soient ou non de Tours, renvoie à la contiguïté et à la proximité, auxquelles il faut ajouter le pavage féodoparoissial évoqué ci-dessus. Chaque maison est en effet localisée par les deux autres bâtiments ou parcelles qui lui sont contigus, de chaque côté, et qui donnent sur le même front de rue, comme l’indiquent l’adjectif contiguus et les déictiques inter ou bien iuxta6. Seuls deux confronts sont mentionnés, au lieu des quatre cités dans les actes du xe siècle : on indique le type (le plus souvent une domus) et le propriétaire de la parcelle d’un côté (ex una parte), puis de l’autre (ex alia). Ce nouveau mode de localisation relative, qui ne mentionne que les deux maisons, adossées de part et d’autre du bien en question, s’explique peut-être par la densification de l’espace urbain depuis le xe siècle : au haut Moyen Âge, il semble nécessaire de donner les quatre confronts pour pouvoir situer correctement un bien, alors que, désormais, deux suffisent, et ce d’autant plus que le fief et la paroisse permettent déjà de situer le quartier dans lequel il se trouve. De plus, une maison ou une parcelle semble toujours se trouver entre deux autres maisons, témoin d’une augmentation de l’habitat urbain le long du front de rue. Nous avons donc ici un exemple de l’influence de l’évolution du parcellaire sur les modes de localisation employés par les rédacteurs des actes. Ce repérage relatif simplifié s’ajoute à la mention systématique du fief et de la paroisse : l’insertion dans l’espace est donc à la fois plus administrative et moins géographique qu’au xe siècle. Elle traduit une certaine mise en retrait par rapport à la matérialité géographique, dans la mesure où le pavage féodoparoissial constitue un écran intermédiaire entre les hommes et l’espace physique.
17De plus, ce procédé de localisation semble plus neutre : les actes de l’officialité n’emploient jamais les entités spatiales porteuses d’identité, telles que le claustrum, le burgus, le castrum, qu’il soit novum ou Turonensis. Ces mots font partie du vocabulaire nettement rejeté par ces actes. Le facteur 1 de l’analyse factorielle, testée sur les déictiques accompagnant des toponymes, montre effectivement qu’aux actes de l’officialité, employant paroisse et fief, s’opposent les actes du roi, du pape, des légats pontificaux et de certains acteurs locaux, qui se situent préférentiellement par rapport à ces identités spatiales porteuses de certaines légitimités. Ainsi, face aux enjeux sociospatiaux, qui s’ordonnent à différentes échelles, l’approche de l’officialité se veut neutre.
Burgus et vicus
18Plusieurs faits attestent une densification de l’espace urbanisé, notamment au sud-ouest de Saint-Martin et aux environs de Saint-Julien. Tout d’abord, de nouvelles églises sont associées au terme burgus : Saint-Venant, au sud de Saint-Martin, et Saint-Simple, au sud-ouest. Cette tendance de l’émergence de nouveaux bourgs, amorcée au xiie siècle, s’amplifie au xiiie siècle. De même, dans un diplôme de 1212, burgus est, pour la première fois, employé au pluriel (burgis suis), pour désigner les lieux dépendant de la juridiction du trésorier de Saint-Martin7. Au-delà du castrum du xe siècle, l’extension urbaine, perceptible par la germination lexicologique des bourgs, se fait dans une direction méridionale, la Loire constituant au nord une limite forte.
19De plus, le terme de vicus se diffuse un peu plus, puisqu’il est mentionné quatre fois dans les actes du xiiie siècle, contre une seule occurrence dans les actes du xiie siècle. Dans ce corpus tourangeau, ce substantif est un synonyme de via et désigne, sans aucun doute à cette époque, une rue, comme l’atteste la mention du vicus qui conduit à la Foire-le-Roi (vicum qui ducit ad feriam domini regis). Ce vicus renvoie certainement à une portion de l’actuelle rue Colbert, immédiatement au sud de Saint-Julien, qui mène encore aujourd’hui à la place Foire-le-Roi. Il s’agit certainement du vicus Sancti Juliani mentionné dans l’acte de Saint-Julien de [1140-1156]. Un autre vicus peut être identifié, celui associé à l’église de Saint-Simple : il s’agit vraisemblablement de la rue de la Bourde, lorsque, dans sa partie haute, elle rejoint, par l’actuelle place des Halles, la rue Rapin. Deux autre mentions de vicus ne peuvent être identifiées en tant que telles : un vicus publicus, hors du cloître de Saint-Martin, et un magnus vicus, cité sans plus de précisions. Si l’expression vicus publicus fait penser à la via publica des actes du xe siècle, force est de constater que les autres vici ont un nom propre. Dans un acte de 1255, une via est mentionnée d’une manière similaire à celle du vicus qui mène à la Foire-le-Roi : il s’agit de la via qui s’étend jusqu’au Vieux Jardin8 (viam que protenditur ante predictum Ortum vetus). Dans les deux cas, la rue est clairement perçue comme une ligne permettant d’accéder à un point précis. Le réseau viaire paraît plus consistant que dans les actes du xe siècle : vici et via ont une identité plus forte en cette fin de xiiie siècle, mais en outre il forme un réseau et non pas une simple juxtaposition de linéaments comme auparavant. Cette évolution est réelle et ne résulte pas d’un effet de source, puisque les transactions foncières, qui sont les seuls contextes topographiques pouvant évoquer des rues, sont quasiment aussi nombreuses au xe siècle (15 fois) et au xie siècle (17 fois) qu’au xiiie siècle (20 fois) : la comparaison entre le début et la fin de la période est donc possible. Au total, cette augmentation des mentions des burgi et des vici, ainsi que de leurs nouveaux qualificatifs, peut être doublement interprétée : cela peut renvoyer, d’une part, à une extension réelle de l’urbanisation à Tours à cette époque et, d’autre part, à une meilleure représentation de cet espace, chez les acteurs locaux, comme un milieu urbain desservi par son propre réseau viaire et non plus par d’anonymes voies publiques.
Les différentes facettes de l’identité urbaine tourangelle
Turonis, Turonensis, Turonicus
20Ces trois mots attachés à l’identité urbaine de Tours ont des destins très variés dans la totalité du corpus, de 774 à 1323 : autant Turonis et Turonicus sont très présents au haut Moyen Âge, puis disparaissent progressivement, autant Turonensis est quasiment absent des actes du haut Moyen Âge et fait irruption dans les actes du xiiie siècle.
21Turonis, mentionné au total 52 fois, est cité 17 fois dans les actes du ixe siècle, contre seulement trois occurrences dans les actes du xiiie siècle. Entre les deux extrêmes chronologiques, sa présence décroît lentement : cette disparition s’explique de plusieurs manières. Tout d’abord, elle résulte d’un effet de source. En effet, ce nom propre est particulièrement cité dans les souscriptions des actes royaux (20 cas) et des actes privés (19 cas) : au total plus des trois quarts des mentions de Turonis sont dues à une souscription. Or, les souscriptions diminuent singulièrement du ixe au xiiie siècle, passant d’une position dominante (31 % des mentions topographiques) à une position très marginale (3 %). Il est donc logique que Turonis soit moins cité aux xiie -xiiie siècles. Un deuxième phénomène intervient à propos de ces souscriptions royales : les diplômes qui subsistent aux xiie et xiiie siècles ne sont quasiment plus souscrits à Tours, mais à Paris, ou dans ses environs. La disparition de Turonis dans les actes s’explique aussi par la fixation du pouvoir royal en région parisienne. Cette sédentarisation du pouvoir capétien remplace un fonctionnement nomade du pouvoir royal carolingien, le souverain carolingien puisant une partie de sa légitimité dans les nombreux déplacements et les fréquentes visites qu’il fait à ses fidèles.
22Cela dit, au-delà de ces aspects qui ne concernent pas en elle-même la ville de Tours, il semble que cette disparition résulte également, mais dans une moindre mesure, de la bipolarisation urbaine de Tours et de l’éclatement de l’unique identité en deux entités différentes, la Cité et le castrum. En effet, après 1150, il n’y a plus qu’un seul diplôme qui est donné à Tours : il s’agit d’un acte de Philippe le Bel de 1298, dans lequel le roi demande aux dignitaires du chapitre de recevoir son fils comme trésorier de Saint-Martin. Or le lieu de souscription n’est plus Turonis, comme c’était systématiquement le cas jusque-là, mais castrum novum super Ligerim. À ce moment, le roi, qui se trouve à Saint-Martin, considère qu’il n’est plus à Tours, mais à Châteauneuf. Ce phénomène est totalement nouveau et révèle une représentation bipolaire de Tours, au moins en ce qui concerne le discours de l’administration royale. Certes, il ne s’agit que d’une seule mention, mais l’argument est plus qualitatif que quantitatif. Il y a bien une évolution par rapport à l’acte de 1141 de Louis VII, qui accorde aux bourgeois une remise de peine en raison du non-respect de l’intégrité physique du castrum : le premier emploie encore l’appellation traditionnelle de Turonis, tandis que le second, un siècle et demi plus tard, reconnaît une existence légale au castrum novum. En faisant de Châteauneuf un lieu public de l’autorité royale, le roi lui donne une légitimité, de la même manière que les chanoines avaient affirmé la légitimité de leur castellum Sancti Martini dans leurs actes privés du xe siècle. Cette inflexion de la formulation du lieu de souscription résulte donc de la bipolarisation de la ville, Châteauneuf constituant le pôle favorable au roi de France.
23L’adjectif Turonensis connaît au xiiie siècle un succès inédit : autant il était peu mentionné dans les actes des ixe-xie siècles (trois occurrences) et du xiie siècle (huit occurrences), autant il est employé très souvent au xiiie siècle et au début du xive siècle (pas moins de 57 occurrences). L’effet de source peut jouer à trois niveaux. Tout d’abord, certains mots qualifiés de Turonensis n’existaient pas au haut Moyen Âge (castrum avant 918, le sens urbain de villa n’apparaît pas avant la fin du xiie siècle, civis et burgenses ne sont pas cités avant le xiie siècle). Ensuite, Turonensis tend à remplacer Turonicus, qui est, lui, très fréquent au haut Moyen Âge. Enfin, cet adjectif est préférentiellement employé par des institutions extérieures, toutes périodes confondues : autant Turonensis est rejeté très fortement par les actes rédigés par les moines de Marmoutier, Saint-Julien, les chanoines de Saint-Martin et le comte, autant il est typique du vocabulaire des actes rédigés par les institutions extérieures. Cela est lié au fait qu’il s’agit d’acteurs non tourangeaux, qui ressentent le besoin de préciser qu’il s’agit de Saint-Martin ou du castrum de Tours : tandis que les non-Tourangeaux ayant affaire à Saint-Martin précisent que cette institution est tourangelle, il est normal qu’aucun Tourangeau ne le fasse puisque c’est pour eux une évidence que Saint-Martin se trouve à Tours. Étant donné que ces actes rédigés par ces acteurs externes sont plus nombreux au xiiie siècle qu’auparavant, il est logique que Turonensis soit mentionné plus souvent. Au-delà de ces effets de source, il est remarquable que Turonensis soit associé à des objets bien plus variés et nombreux que ne l’était l’adjectif Turonicus au haut Moyen Âge : autant Turonicus ne désignait que le pagus, la civitas et l’urbs, autant Turonensis qualifie les substantifs suivants : ecclesia, territorium, castrum, provincia, villa, chabena, civis, burgenses. Turonensis peut donc renvoyer à un lieu ou à des personnes, en tous les cas à de nouveaux objets sociospatiaux, qui soit n’existaient pas, soit n’étaient jamais qualifiés de tourangeaux. Nous avons déjà noté que le castrum de Saint-Martin est souvent qualifié par l’adjectif Turonensis au xiiie siècle : 20 des 57 mentions de Turonensis accompagnent le substantif castrum. Remarquons que ce n’est pas l’adjectif traditionnel Turonicus qui est employé pour évoquer le castrum ou ces nouveaux objets : celui-ci reste définitivement attaché aux objets politiques carolingiens, comme le pagus ou l’urbs, qui disparaissent totalement au xiiie siècle, entraînant ainsi la disparition de Turonicus. Mais cette disparition de Turonicus ne s’explique pas uniquement par la disparition de ces termes : au niveau du sens comme de la grammaire, rien n’empêchait de qualifier le castrum, la villa ou encore les bourgeois de Turonicus. Rien ne justifiait du point de vue linguistique de passer de Turonicus à Turonensis, puisque ces deux mots sont tous deux des adjectifs ayant strictement le même sens géographique. Au xiiie siècle, il y a donc bien une volonté, commune à tous les acteurs, d’employer un nouveau mot, qui ne soit pas lié aux structures politiques carolingiennes.
24Ainsi, c’est l’expression même de l’identité tourangelle qui évolue : au-delà des effets de source, qui comptent cependant pour beaucoup dans les inflexions de la formulation, il n’en reste pas moins qu’une partie de l’explication réside dans l’éclatement de l’identité tourangelle en deux pôles distincts, ainsi que dans l’affranchissement des identités urbaines vis-à-vis des entités carolingiennes.
Civitas et villa
25Cette émancipation par rapport au vocabulaire politique carolingien est confirmée par la disparition totale du substantif urbs. Civitas est encore mentionnée, mais reste dans une position très marginale, avec seulement cinq occurrences dans les actes de la phase (1190-1323). Elle est mentionnée plutôt par des acteurs ecclésiastiques, deux fois par le pape et une fois par l’évêque. Les trois premiers contextes de civitas montrent que, tout en s’opposant au castrum, la civitas est mise sur le même plan que celui-ci. Il s’agit de milieux comparables. Ainsi, les tendances amorcées dès le xiie siècle se prolongent au siècle suivant.
26La nouveauté réside dans l’apparition du terme villa, avec une pluralité de significations selon les contextes. Il apparaît pour la première fois dans l’acte de 1190, qui établit un partage des droits du roi et du comte d’Anjou à Châteauneuf. Le mot villa, accompagné de l’adjectif Turonensis, y est cité trois fois pour désigner Tours. Ce vocable s’éloigne de la structure rurale carolingienne pour se rapprocher d’un milieu plus spécifiquement urbain. Mais, dans ce contexte de dialogue entre les deux principaux seigneurs de Tours, villa renvoie à la totalité de la ville de Tours, qui est perçue comme une entité qui rassemble les deux pôles de la Cité et Châteauneuf. L’acte suivant, qui emploie le terme de villa, est le diplôme de Philippe Auguste qui accorde en 1212 aux habitants de Châteauneuf des compétences en matière de sécurité et de finances : villa y est cité cinq fois, toujours seul, sans complément de nom, ni adjectif. Ces mentions de 1212 sont liées aux besoins de la communitas à laquelle les bourgeois appartiennent, ces affaires concernant également les chanoines, puisqu’il s’agit d’établir la sécurité de toute l’agglomération. Cette villa a une dimension physique qui englobe le claustrum, puisque l’entretien ou la réfection des murs autour de la ville, c’est-à-dire des murs de l’enceinte du xe siècle, font partie des dépenses gérées par les bourgeois. Ces mentions se distinguent donc de celles de l’acte de 1190 : elles se rapprochent beaucoup plus de la formule tardomédiévale de « cité et ville », qui désigne traditionnellement les agglomérations urbaines aux xive et xve siècles, la « cité » étant l’ancien centre romain, et la « ville » le faubourg qui s’est développé à proximité. Dans cet acte de 1212, villa renvoie en effet non pas à toute l’agglomération tourangelle, mais au seul pôle occidental. Ces différentes acceptions du terme villa ne forment pas une évolution linéaire, puisque nous retrouvons la formule villa Turonensis plus tard, dans un acte de l’archevêque de Tours de 1268. Cette dernière mention concerne le pouvoir de juridiction de l’écolâtre de Saint-Martin sur les clercs étrangers demeurant dans Châteauneuf9. L’écolâtre peut traduire en justice les clercs et passagers délinquants de Châteauneuf, qui sont capturés par lui, le trésorier ou tout autre qui tient de lui la juridiction : l’écolâtre peut les envoyer en prison ou les bannir de la ville de Tours, sans leur infliger toutefois de peines ecclésiastiques. Cette ultime mention de la villa de Tours dans les sources diplomatiques du xiiie siècle renvoie de nouveau à une perception globale de la ville de Tours, considérée ici comme une entité rassemblant à la fois la Cité et Châteauneuf. Ainsi, le mot de villa n’a pas un sens univoque : il dépend à chaque fois des contextes d’énonciation et suggère que l’espace urbain de Tours est toujours en cours de recomposition.
27Lors de cette dernière période, le castrum est une nouvelle fois redéfini en fonction des préoccupations du moment. Le roi conserve son attachement à l’expression de castrum novum, pour conserver un lien direct avec l’espace martinien, que les juristes de l’administration royale cherchent à normaliser et à rattacher au pouvoir du bailli dans la Cité. De son côté, l’évêque réintègre le castrum sous une nouvelle identité, celle du castrum Turonensis, expression dont il est le principal promoteur. De cette manière, l’évêque tente de le rattacher à sa propre sphère de compétence. Ce castrum-là constitue un nouveau vecteur indirect du pouvoir épiscopal, dans la mesure où il fait référence à l’identité urbaine de Tours, qui correspond à la définition de l’espace épiscopal. Il s’agit donc d’une tentative de récupération de l’identité sociospatiale du castrum : le castrum avait été initialement une identité concurrentielle de celle de l’archevêque, qui tente par ce biais de la ramener dans son giron. Après la période d’émergence des bourgeois, le xiiie siècle voit se renforcer leur place dans le milieu local, ce qui permet la réintégration du castrum novum dans l’ensemble des référents spatiaux explicites. Parallèlement, l’identité du claustrum de Saint-Martin semble plus forte qu’auparavant. Cependant, malgré le durcissement de la territorialité claustrale, les chanoines semblent ne pas accorder une grande importance à cette entité spatiale : il s’agit toujours d’un territoire non approprié, dont l’identité est essentiellement véhiculée par des acteurs externes, d’échelle internationale et locale. Un autre fait notable concerne la nouvelle conception spatiale du fief et de la paroisse : alors que, jusque vers 1250, ils n’étaient envisagés que sous l’angle de la juridiction seigneuriale, la question étant de savoir de quel seigneur et de quel desservant dépendaient tel fief et telle paroisse, ces objets voient désormais leur dimension spatiale s’affirmer au point de devenir des référents normatifs, principalement véhiculés dans les actes de l’officialité. Dorénavant, fief et paroisses sont considérés comme des espaces qui font autorité et qui peuvent être utilisés systématiquement pour localiser un bien, sans qu’ils soient pour autant de véritables territoires. Avec la réduction du nombre de confronts de quatre à deux, le formulaire mis en place par ce tribunal de l’officialité témoigne de la densification urbaine, au même titre que la nouvelle prolifération des burgi et la disparition de l’anonymat des rues. La multiplication des objets liés à l’identité tourangelle (Turonis, Turonicae, Turonensis), et la variabilité des inflexions sémantiques des entités globalisantes de la civitas et de la villa révèlent que l’espace urbain, en cours de recomposition, a du mal à être intégré dans des catégories bien calibrées et nettement définies. Est ainsi perceptible une tension entre l’évocation unicellulaire de la ville et la dualité bipolaire de la Cité et de Châteauneuf.
Notes de bas de page
1 Barthélemy, La société…, op. cit., p. 73-81.
2 Actes de Philippe Auguste, nos 361 et 1214.
3 Voir p. 347.
4 M. Le Berre, « Territoires », dans Encyclopédie de géographie, D. Pumain (éd.), Paris, Economica, 1983, 2e éd. 1995, p. 601-622.
5 Hubert, Espace urbain…, op. cit., p. 90-91.
6 En voici un exemple : Domum quod ipsi venditores habent, ut dicabant, in parrochia Sancti Sulplicii Turonensis in feodo de Orrevil etiam juxta domum Martini Le Huis ex una parte et juxta domum et grangiam beati Martini Turonensis ex alia (ADIL, G 364).
7 Actes de Philippe Auguste, n ° 1241.
8 J. de Laborde (éd.), Layettes du Trésor des chartes, vol. 3, Louis IX (1247-1260), Paris, Archives de l’Empire, 1875, reprint 1977, p. 272-273.
9 Grandmaison (éd.), Cartulaire de l’archevêché…, op. cit., vol. 37, no 36, p. 74-76 ; copie moderne, ADIL, G1, p. 67-69 ; autre copie moderne, BnF, Richelieu, coll. dom Housseau, vol. 7, no 3220.
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