Conquête et construction de l’histoire sacrée en Finlande1
p. 169-188
Résumés
Selon la tradition ecclésiastique suédoise et finlandaise, le roi saint Erik Jedvardsson et l’évêque d’Uppsala saint Henri ont baptisé les Finlandais, c’est-à-dire la tribu la plus occidentale du pays, vers 1155-1157, mais leurs légendes respectives n’ont pas été composées avant la fin du xiiie siècle. L’article étudie les deux légendes, ainsi que la tradition vernaculaire finlandaise concernant saint Henri, non comme sources d’histoire événementielle, mais comme des œuvres exprimant l’idéologie de l’époque où elles furent composées.
Les différents textes liés aux deux saints construisent une histoire liturgique, mais aussi politique, dans laquelle se réalise d’une manière assez limpide le projet idéologique évoqué par un sociologue anglais, Michael Mann : il s’agit, en effet, de produire une nouvelle interprétation du réel et de déterminer la place de chacun dans celle-ci. L’interprétation mise en œuvre par les périphéries nordiques s’appuie sur les modèles élaborés dans les milieux savants et idéologiques de la chrétienté occidentale à travers, essentiellement, le nouvel instrument de la croyance et de la connaissance qu’offre l’écriture. Il est aussi intéressant que, en sus d’une histoire écrite rédigée en latin, il existe une version parallèle maintenue vivante par la tradition orale. Cette dernière n’est pas une contre-histoire qui contesterait la tradition latine écrite, mais une variante qui, tout en proposant des différences notables, complète le texte rédigé.
Les légendes latines de saint Éric et de saint Henri construisent, toutes deux, un passé où la conversion et l’instauration de l’Église chrétienne en Finlande font partie d’une histoire sacrée universelle et d’un projet providentiel. Le roi et l’évêque ont deux tâches. La première, et la plus importante, consiste à donner aux Finlandais païens la possibilité du salut. La seconde découle du premier objectif. Quand les païens ont été mis sous la protection du roi et de l’Église, la paix et la justice devaient dominer. Le conflit qui conduisit au martyre de saint Henri résultait des efforts de l’évêque pour pratiquer la justice ecclésiastique, qui avait pour but le salut de l’âme du scélérat. Et le meurtrier de l’évêque entrait en rébellion contre cet ordre divin.
La version finlandaise partage la motivation divine de l’expédition du roi Éric et de l’évêque Henri. Le conflit, toutefois, ne trouve pas son origine dans la rébellion obstinée du meurtrier contre la justice ecclésiastique, mais dans la visite que l’évêque a rendue à la maison du paysan Lalli. Malgré des variantes dans la tradition vernaculaire, on considère généralement que cette visite avait pour but d’instaurer la perception des impôts et que le meurtre exprime le refus de la fiscalité ecclésiastique. Néanmoins, le meurtrier ne bénéficie d’aucune pitié dans la version vernaculaire qui interprète clairement son acte comme une rébellion contre l’ordre divin.
Les légendes latines, les hymnes liturgiques et les sermons appartenaient à la culture écrite chrétienne continentale. Les modèles qu’ils véhiculaient appartenaient à la culture importée par les élites. Leur public se limitait à une élite locale restreinte capable de comprendre le latin, de le lire et de l’écrire. Ces biens culturels furent adaptés à l’environnement local et transférés dans la tradition vernaculaire orale : la Ballade sur la mort de l’évêque Henri servait d’instrument au sein du même projet idéologique. La création vernaculaire prit également d’autres formes, comme le mystère théâtral, qui proposaient une motivation du meurtre de l’évêque sensiblement différente : il serait l’expression du conflit latent existant entre le clergé et les paysans.
According to Swedish and Finnish ecclesiastical traditions Swedish King Saint Erik Jedvardsson and Bishop of Uppsala Saint Henry baptised the Finns, the tribe inhabiting the south-western part of present-day Finland, around 1155 or 1157. The earliest sources of these events are the Latin legends of St Eric and St Henry which were not composed before the latter part of the thirteenth century. This article aims to study both the legends and the Finnish vernacular tradition about St Henry, not as historical sources about the events they relate but as sources of the ideological work at the time they were created.
The legends and other texts (office, hymns) concerning St Eric and St Henry make up a liturgical history as well as a political programme, in which an ideological project is clearly present. In the words of British sociologist Michael Mann, their task is to give a new interpretation of reality and to define everyone’s place within it. This interpretation used the models handed to the northern peripheries of the western Christianity from its ideological and learned centres by introducing to the vernacular oral Nordic cultures a new medium for the transmission of beliefs and knowledge that the the written word offered. As early and extremely interesting evidence of the written and oral cultures we have the parallel vernacular Finnish tradition of St Henry, which is not a counter-history contesting the written Latin tradition but a variant tradition which completes the written one and contains some essential differences.
Both Latin legends construct the history of conversion and the beginnings of the Christian Church in Finland as part of universal sacred history and, as such, as part of a providential plan. The King and the Bishop have two tasks. The first and most important one is to give Finnish gentiles the possibility of salvation. The second task follows from the first one: when the gentiles are submitted to the protection of the King and the Church peace and justice should prevail. The conflict which led to the martyrdom of St Henry was a result of the bishop’s efforts to carry out ecclesiastical justice, the goal of which is the salvation of the evildoer’s soul. The murderer of Bishop Henry was thus rebelling against the divine order.
The Finnish version shares the divine motivation of King Eric’s and Bishop Henry’s expedition. The conflict, however, does not arise from the murderer’s obstinate rebellion against ecclesiastical justice but from the bishop’s visit to the peasant Lalli’s house. Different variants of the tradition relate the crucial events slightly differently but many scholars have seen the visit as a presentation of levying taxes and Lalli’s reaction as a rebellion against them. Nevertheless, the vernacular tradition does not have any pity for the bishop’s murderer —his action is clearly presented as an action against the divine order again.
The Latin legends, hymns and sermons pertained to the written culture of western Christianity. The models used belonged to the elite’s imported cultural goods. Their audience was limited to the educated local elite who were able to understand, to read and to write Latin. When these imported goods were adapted to the local environment and transferred to the vernacular oral tradition, the Ballad of the Death of Bishop Henry served as an instrument within the same ideological project. The vernacular recreation also adopted a different generic mode, i. e. the legend was transposed to theatrical mystery plays which proposed a different motive for the bishop’s murder and served to deal with the latent conflict between the clergy and the peasants.
Texte intégral
1Selon la tradition ecclésiastique suédoise et finlandaise, le roi saint Éric et l’évêque saint Henri ont baptisé les Finlandais, c’est-à-dire la tribu la plus occidentale du pays, en 1157 ou quelques années plus tôt2. Nous n’avons cependant pas de sources contemporaines des événements, et l’on peut même légitimement se demander si Henri, évêque d’Uppsala, a jamais existé3. On sait, par ailleurs, qu’Éric n’était probablement pas roi mais prétendant au trône4. On ne sait pas si le chroniqueur novgorodien, qui mentionne une seule expédition suédoise en 1142, a commis une erreur, ou s’il y a eu plusieurs expéditions dans la région5. La source occidentale la plus ancienne est la lettre pontificale Gravis admodum, datant de 1171 ou de 1172, qui parle de la christianisation des Finnois. Il est peut-être intéressant de noter ici que la lettre a été conservée dans les registres de l’abbaye Saint-Remi à Reims, parce que son abbé, Pierre de Celle, avait été un intermédiaire entre le pape Alexandre III, l’archevêque Eskil de Lund, l’archevêque d’Uppsala et les princes laïques scandinaves. Cette lettre faisait part d’un grand projet pontifical afin de mettre en place les institutions ecclésiastiques sur les rivages du nord et du nord-est de la mer Baltique6.
2La Suède ne formait pas encore une monarchie stable aux xie et xiie siècles. Les trois provinces principales, le Svealand, le pays des Suédois, l’Östgötaland, la Gothie orientale (ou Ostrogothie), et le Västgötaland, la Gothie occidentale (ou Westrogothie) étaient plus ou moins indépendantes7. Chacune avait ses lois et ses institutions tribales. La société était organisée en clans familiaux dirigés par des chefs locaux. Les chefs essayaient de limiter le pouvoir royal en choisissant le roi parmi des magnats de la province voisine – le roi en Gothie occidentale venait souvent de Svealand et vice-versa. Il semble que l’apparition des institutions ecclésiastiques soit liée à celle d’une royauté plus affermie. La documentation ne nous donne pas de preuves très claires, mais des chercheurs comme Peter Sawyer et Thomas Lindkvist, par exemple, pensent que l’instauration d’une monarchie unifiée eut lieu au xiie siècle8. L’histoire de saint Éric et saint Henri fait partie de cette création. Éric était un prétendant au trône en Svealand. Il fut tué en 1157, son expédition en Finlande a dû débuter probablement quelques années plus tôt, peut-être en 11559. Le fils d’Éric, Knut, est monté sur le trône quelques décennies plus tard. Mais une dynastie royale ne s’établit durablement qu’au milieu du xiiie siècle, quand le jarl Birger devint le magnat le plus puissant de Suède. Il comptait saint Éric parmi ses ancêtres. Les deux fils de Birger lui succédèrent sur le trône10. C’est à la fin du xiiie ou au début du xive siècle que le culte de saint Éric a été finalement établi en Suède11. À la même époque, les évêques de Turku (Åbo) en Finlande ont fait composer un Officium Sancti Henrici qui contenait la légende du saint12.
3Les textes liés à saint Éric et à saint Henri constituent une histoire non seulement liturgique, mais aussi politique, dans laquelle se réalise d’une manière assez limpide un projet idéologique, tel que le conçoit Michael Mann : il s’agit, en effet, de produire une nouvelle interprétation du réel et de déterminer la place de chacun dans celle-ci13. L’interprétation elle-même s’est construite à partir des modèles fournis par les élites occidentales dans le courant du Moyen Âge à travers, essentiellement, le nouvel instrument du savoir qu’est l’écriture. Ce qui est notable cependant, dans l’exemple que je propose, c’est qu’en plus d’une histoire écrite en latin, il existe une version parallèle maintenue vivante par la tradition orale. Cette dernière n’est pas une contre-histoire qui contesterait la version écrite, mais une variante, d’ailleurs avec des différences notables, qui complète le texte latin.
4Concentrons-nous donc sur les légendes en latin de saint Éric et de saint Henri, et aussi sur le poème chanté vernaculaire du meurtre de l’évêque Henri pour tenter de cerner les premiers événements liés à l’évangélisation et à l’établissement de l’Église en Finlande au xiie siècle14. L’action narrée dans la légende de saint Henri suit de près celle que conte la légende de saint Éric, les cultes des deux saints étant étroitement entrelacés et pratiqués principalement dans les diocèses d’Uppsala et de Turku (Åbo)15.
Sanctus Ericus, rex iustus, corrector legum et defensor crucis
5Les légendes en latin de saint Éric et de saint Henri sont, l’une et l’autre, incluses dans leur officium respectif. Ces œuvres liturgiques semblent avoir atteint leur forme définitive lors du transfert des reliques des saints dans une nouvelle cathédrale. Dans le cas de saint Éric, ceci eut lieu lorsque le siège de l’archevêque fut déplacé en 1273 de Vieil-Uppsala (Gamla Uppsala) à l’emplacement actuel de la cathédrale d’Uppsala, dans Östra Aros. L’Officium Sancti Erici a été composé dans les années 1270. La version la plus ancienne de l’officium date du dernier quart du xiiie siècle16.
6Les chercheurs ne s’accordent pas sur le fait que la légende, c’est-à-dire les lectiones narratives qui relatent la vie et les actions de saint Éric, soit plus ancienne que l’officium, ou non17. Selon la tradition, saint Éric aurait trouvé la mort le 18 mai 1160 dans une bataille contre le prince danois Magnus18. Sa réputation de sainteté semble s’être répandue relativement tôt. Le fils d’Éric, Knut Eriksson, a régné de 1167 à 1195/1196 et a dû affronter une dynastie rivale, descendante du prédécesseur de saint Éric, Sverker l’Ancien (mort en 1156)19. En 1198, saint Éric est mentionné en tant que saint dans le calendrier de Vallentuna20. Or, sa réputation de sainteté semble avoir été contestée par la dynastie rivale et, dans une lettre du pape Alexandre III adressée au roi Knut Eriksson, il est fait mention d’un homme vénéré comme un saint, mais qui, en réalité, aurait été tué dans une bagarre entre ivrognes21. Néanmoins, on a affirmé qu’il avait été tué à l’endroit même où la cathédrale d’Uppsala fut construite dans Östra Aros et où ses reliques furent apportées ultérieurement. En 1256, il est qualifié de beatus dans une lettre pontificale qui confirmait le privilège d’octroyer des indulgences à la cathédrale d’Uppsala22. Saint Éric importait non seulement à la dynastie qui descendait de lui, mais aussi comme saint patron à l’archevêché d’Uppsala, qui avait été fondé en 116423.
7L’officium de saint Éric est composé de trois lectiones. La première raconte les origines du « martyr glorieux et roi illustre des Suédois ». Il est dit qu’Éric descendait d’une lignée royale. Il a été élu roi « par les grands du pays et tout le peuple […] d’une voix unanime » (principibus terre et omni populo […] unanimiter). La légende raconte qu’il a commencé immédiatement à se préparer au martyre, comme l’ont fait les rois de l’Ancien Testament avant lui, en construisant des églises, en augmentant le service de Dieu et en gouvernant son peuple avec loyauté et justice. Il a combattu les ennemis de la foi. Il s’est également occupé de l’église qui a été fondée par ses aïeux à Uppsala. Il a voyagé à travers son pays pour défendre les opprimés, pour apporter la paix là où régnait la discorde, pour guider les gens sur le droit chemin en anéantissant les impies et en faisant régner la justice avec « une balance bien équilibrée »24.
8La deuxième lectio relate ses actions pieuses et son expédition en Finlande. Encore une fois, il est dit qu’il était « épris de vérité et de justice » (verum et iustum). Pieusement, il a porté ses pensées vers Dieu, il a prié, jeûné et donné des aumônes aux pauvres. Il a puni sa propre chair en revêtant une chemise tissée à partir du crin de cheval et en s’abstenant de relations sexuelles pendant le jeûne et les jours du Seigneur. En hiver, il avait coutume de se baigner dans l’eau glacée. Éric a assuré la sécurité de l’Église et de son pays quand il s’est retourné contre les ennemis de la foi et de son peuple. Accompagné par l’évêque Henri de l’église d’Uppsala, il a conduit une expédition contre les Finlandais. Il leur a offert la possibilité d’accepter le christianisme pacifiquement, mais face à leur refus, il a dû les combattre. Saint Éric a battu les païens. Après la victoire, il s’est mis à genoux et a commencé à pleurer et à prier. Plusieurs de ses soldats ont voulu savoir pourquoi il pleurait après une telle victoire. Le roi a répondu qu’il était heureux et remerciait Dieu pour la victoire, mais qu’il était également triste parce que, ce jour-là, tant d’âmes avaient été perdues sans qu’elles aient eu la possibilité d’obtenir le salut éternel dont elles auraient bénéficié si elles avaient reçu le sacrement de la foi. Il a puni les idolâtres pour leurs crimes, mais il a prié Dieu pour qu’il leur pardonne leurs péchés. Puis il a réuni tous les survivants, a fait la paix avec eux et a fait prêcher la foi chrétienne. La population a été baptisée ; des églises ont été érigées. Il a laissé l’évêque Henri dans le pays, a ordonné à certains prêtres de se joindre à lui pour l’assister, puis il est reparti vers la Suède25.
9La troisième lectio raconte comment, au cours de la dixième année de son règne, cet homme – on ne peut plus juste – a été mis à l’épreuve par l’adversité lorsque Magnus, fils du roi danois et vieil ennemi d’Éric, l’a attaqué. La bataille s’est déroulée dans Östra Aros, le jour de l’Ascension du Christ, à l’emplacement même où la cathédrale d’Uppsala a été construite plus tard, comme le précise soigneusement la légende. Éric allait participer à un saint office dans l’église de la Sainte-Trinité quand un serviteur l’a averti de la présence de son ennemi à la sortie de la ville. Saint Éric a attendu la fin de l’office avant de sortir de l’église, puis il a pris les armes avec ses fidèles. Les ennemis ont attaqué par violence le roi lui-même, lui ont coupé la tête et l’ont transformé en martyr. Ainsi, Éric a quitté le champ de bataille en vainqueur, car il a changé son royaume terrestre contre celui des cieux. Le récit continue et raconte certains des miracles qui ont suivi immédiatement sa mort26.
10Il est clair que la légende de saint Éric nous donne un exemple d’une histoire sacrée, inscrite dans le plan du Salut. Ceci n’est pas dit ouvertement, mais aucun doute ne peut persister lorsque les premiers hymnes déclarent qu’il est le « chevalier du Christ » et le « roi et patron de la Suède » (miles Christi et rex et patronus Swecie) qui a délivré le peuple finlandais de l’idolâtrie et du culte des démons27. Il est le défenseur de l’Église, de la paix et de la justice, combattant à l’intérieur de son royaume les ennemis de l’ordre établi (première lectio) et les ennemis de la foi en dehors de ses frontières (deuxième lectio). À la fin il rencontre pieusement le destin du martyr28. Par ailleurs, les hymnes et les antiennes le décrivent comme humble, dévoué, prudent, grand, pacifique, pieux et modeste : il a amendé les lois en Suède et a fait en sorte que Dieu soit servi par le peuple. Pax, iustitia et religio sont les thèmes principaux de sa légende29. Ils sont mis en avant à la fois explicitement, en vers et en prose, et implicitement, dans les enseignements moraux que contient le récit.
11Selon sa légende, Erik Jedvardsson (le nom de son père est donné par une saga norvégienne, la Saga de Sverker)30 était un roi juste, réformateur des lois et défenseur de la Croix. Ces thèmes sont bien évidemment des idéaux communs que le Moyen Âge rattachait aux souverains chrétiens. Il a été suffisamment souligné que la légende est un parfait exemple du genre hagiographique, fort peu crédible quant aux événements réels de la vie de saint Éric, et qu’elle a été conçue plus encore pour correspondre aux nécessités canoniques en vue d’une canonisation. Ainsi nous dit-elle beaucoup plus sur les conventions ecclésiastiques concernant un saint royal que sur toute autre chose31.
12Toutefois, l’historien finlandais Jarl Gallén a argué que la légende de saint Éric ne peut avoir été une pure construction de fiction afin de satisfaire les besoins religieux de la nouvelle dynastie et du nouvel archevêché. Il avance que la vita devait jusqu’à un certain point correspondre à des événements réels32. L’argument de Gallén était dirigé contre une critique positiviste extrême des sources pratiquée par certains chercheurs suédois tels que Knut Stierna (1898) et Lauritz Weibull (1917), qui affirmaient qu’il n’y avait aucune vérité historique dans les légendes de saint Éric et de saint Henri33. Selon Jarl Gallén, la vita d’un saint doit être suffisamment plausible pour être religieusement efficace34. La plausibilité est acquise à travers la référence à des événements réels qui ont été préservés dans la mémoire collective. Ainsi, selon Gallén, il a bien existé un personnage historique nommé Éric, chef de tribu local originaire d’Uppland, en Svealand, et qui aspirait au trône d’un royaume unifié de Svealand et de Gothie (Götaland). Il a mené une expédition de l’autre côté de golfe de Botnie avec un ecclésiastique, peut-être l’évêque missionnaire Henri, originaire d’Angleterre35.
13Quoi qu’il en soit, au Moyen Âge, ainsi qu’au début de l’époque moderne, la légende de saint Éric était admise comme un récit véridique sur des événements ayant réellement eu lieu vers le milieu du xiie siècle36. Dans ce contexte, il est intéressant d’envisager comment deux histoires, sacrée et temporelle, se sont entrelacées. Dans une vision augustinienne du monde stricto sensu, il aurait été relativement difficile de présenter la vie d’un prince laïque comme l’accomplissement d’une histoire sacrée. Mais la conception théologique de l’histoire traditionnelle aux xiie et xiiie siècles suivait Eusèbe et Orose et, dans leurs pas, Otton de Freising et plusieurs autres, qui pensaient tous que la volonté divine ne se dévoilait pas uniquement dans la seule histoire ecclésiastique du salut, mais également dans les événements et les actions qui ressortissaient au domaine laïque. Ainsi, un prince chrétien était un véhicule naturel pour Dieu afin d’accomplir ses plans37. Sverre Bagge, par exemple, a avancé récemment que cette conception était clairement à l’œuvre dans l’historiographie allemande des xe-xiie siècles, où les rois et les empereurs étaient représentés selon le modèle du rex iustus, dont la tâche principale était de combattre les ennemis du christianisme, défendre la paix et garantir la justice38.
14La légende de saint Éric est-elle donc un exemple parfait et peu original de l’application des conventions hagiographiques ? Les comparaisons avec d’autres textes hagiographiques ont montré que cette légende a été consciemment élaborée en accord avec des modèles largement répandus. Le Suédois Tony Schmid, les Finlandais Jalmari Jaakkola et Toivo Haapanen ont identifié plusieurs vies de saints, pour la plupart anglaises, qui semblent avoir servi de modèle explicite39.
15Toutefois, il y a dans la légende des éléments locaux incontestables. Premièrement, elle a été soigneusement située en Uppland et en Finlande (la vie et la mort de saint Éric) et, plus largement, dans le royaume de Suède (surtout pour ses miracles)40. Par ailleurs, le thème de la justice était fortement d’actualité au moment où le culte et la légende de saint Éric atteignaient leur forme pleinement développée. La seconde moitié du xiiie siècle fut celle de la consolidation du pouvoir monarchique et de la position de la dynastie appelée d’une manière trompeuse Folkunga. Les lois provinciales furent aussi codifiées dans la seconde moitié du xiiie siècle et toute l’administration judiciaire, fiscale et ecclésiastique fut alors établie et ordonnée41.
16Dans ce contexte, cette idéologie ou cette nouvelle vision du monde qui avait déjà fait ses preuves dans d’autres régions culturelles européennes a dû être fort utile. La vie et les actions de saint Éric montraient comment l’histoire du Salut – ayant comme objectif l’éternité et le dépassement de l’histoire terrestre – était étroitement reliée à l’histoire, séculière, de la royauté et au travail législatif en cours.
Henrici canta laudes hystoria sancta
17Les trois textes principaux sur saint Henri, qui semblent avoir circulé à la fin du xiiie ou au début du xive siècle, étaient : son officium composé de courts passages narratifs relatant sa vie (Legenda Sancti Henrici) et les miracles accomplis42 ; un poème oral vernaculaire sur sa mort et certains miracles43 ; enfin, l’hymne Ramus uirens oliuarum44. Aucun de ces trois textes n’a survécu dans un manuscrit de l’époque, sauf la légende latine dont le plus ancien manuscrit date de la première moitié du xive siècle45. Notre troisième source, Ramus uirens oliuarum, est un hymne semi-narratif publié dans la collection des Piae Cantiones en 1582, avec d’autres chants d’histoire sacrée (Historicae cantiones). On peut y déceler un acrostiche, RAGUUALDUS, qu’on pense être une référence au chanoine et plus tard évêque de Turku, Ragvaldus II (évêque de 1309 à 1321)46.
18L’officium et Ramus uirens oliuarum possèdent chacun un indicateur clair de la nature de leur contenu. Un bréviaire manuscrit, datant de 1500 environ, donne à l’officium le titre de Henrici canta laudes hystoria sancta47, tandis que le compilateur des Piae Cantiones a placé Ramus uirens dans la section Historicae cantiones. Comme tous les autres chants dans cette section traitent de l’histoire biblique, nous pouvons sans risque penser que l’hymne était considéré lui aussi comme appartenant à l’histoire sacrée.
19Le texte standard de l’Officium Sancti Henrici pour « le jour de sa naissance » (dies natalis), le 20 janvier, est composé de neuf lectiones dont les quatre premières décrivent sa vie, et les cinq dernières les miracles qui ont eu lieu après son martyre. La première lectio est une introduction qui décrit comment le royaume de Suède et la cathédrale d’Uppsala étaient bénis grâce au roi Éric et l’évêque Henri, qui étaient comme « deux grandes bougies éclairant le peuple de ce pays dans la connaissance et le service du Dieu véridique »48. Le roi aimait et vénérait l’évêque Henri. Le pays était heureux d’être gouverné par de tels responsables. Il ne pouvait y avoir aucune peur de division ou de destruction dans le royaume à partir du moment où ses chefs spirituels avaient accepté, d’un commun accord, d’agir pour la gloire de Dieu, la justice et la paix49. La deuxième lectio continue dans le même esprit. À l’époque d’Éric, l’Église vivait dans la crainte de Dieu. Les anciennes lois qui, dans le passé, avaient été soit appliquées incorrectement, soit corrompues par des gens malfaisants, avaient été modifiées. Paix et justice régnaient alors parmi les sujets50.
20Le message est clair. Le gouvernement conjoint, laïque et ecclésiastique, du roi Éric et de l’évêque Henri représente le gouvernement chrétien idéal. Ils se sont donné à eux-mêmes trois tâches principales : travailler au service de Dieu, à la paix intérieure et à la justice. Sur bien des points, c’est le même message que celui qui est délivré dans la première lectio de l’officium de saint Éric. Même s’il est évident que ce sont des idéaux conventionnels dans toute hagiographie royale et épiscopale, ils ont une pertinence particulière en ce qui concerne la Suède des xiiie et xive siècles. La première moitié du xiiie siècle a été dominée par une compétition dynastique tandis que la codification des lois et l’établissement d’un nouveau gouvernement ont marqué la seconde moitié du siècle51. À la fin du xiiie et au début du xive siècle néanmoins, en Suède, où les pouvoirs laïque et ecclésiastique travaillaient côte à côte, la coopération entre les deux glaives, terrestre et céleste, a été plus ou moins harmonieuse52.
21Toutefois, il semble avoir été important – et indispensable – de souligner et de répéter le point central de l’officium : le service de Dieu, la paix interne, la justice, tout comme la légitimité du pouvoir, avaient besoin d’être mis en valeur.
22Au temps du roi saint Éric, nous dit-on, les loups n’osaient pas attaquer les innocents parce que le souverain, d’un seul regard, dispersait le mal et protégeait ses fidèles. Or, il arrivait que des Finnois, des « gentils » aveugles et cruels, causent des dommages aux habitants de la Suède. Saint Éric rechercha donc le concours de beatus Henri, évêque de l’église d’Uppsala, et rassembla une armée contre les ennemis du Christ et de son peuple. Il força les Finnois à accepter la foi chrétienne et les assujettit à son sceptre. Après avoir fait baptiser un grand nombre de personnes et érigé de nombreuses églises, il est retourné en Suède avec la palme glorieuse du triomphe53.
23Encore une fois, le récit suit étroitement la deuxième lectio de saint Éric, même si la partie introductive, qui décrit les habitudes pieuses et humbles d’Éric ainsi que sa pitié envers les âmes qui n’ont pas été sauvées, n’apparaît pas ici. D’un point de vue chrétien, le baptême des païens et l’établissement des églises constituaient de toute évidence les activités essentielles dans un territoire barbare qui venait tout juste être conquis. La conquête appartenait naturellement à un plan divin et pouvait être considérée comme un cadeau que Dieu avait fait aux Finlandais qui vivaient toujours dans les ténèbres païennes. La troisième lectio se concentre sur les activités de l’évêque Henri en tant que jardinier dans la vigne de Dieu où il travaillait sa terre avec une foi ardente et un amour brûlant. En s’exposant aux plus graves dangers, il n’a eu que mépris pour la fortune terrestre, la compagnie réconfortante des amis, ainsi que les conforts de son siège épiscopal à Uppsala54.
24La quatrième lectio reprend les louanges envers ses travaux pour l’Église de Finlande. Un jour, il a dû réprimander un certain meurtrier pour être sûr qu’un pardon facile ne l’encourage pas à d’autres activités criminelles. Or, l’homme a dédaigné ce remède salutaire et l’a perçu comme une punition supplémentaire. En se privant de sa propre rédemption, il a attaqué le serviteur de la justice et l’a cruellement assassiné. En refusant l’offre du prêtre du Seigneur, il l’a conduit à la Jérusalem céleste avec la palme glorieuse du martyre55. La cinquième lectio raconte comment le meurtrier retourne chez lui coiffé de la mitre de l’évêque : il s’est vanté d’avoir tué un ours, mais quand il essaie de retirer la mitre, il perd son cuir chevelu. C’était une punition appropriée pour le meurtrier et le voleur du saint évêque56. S’ensuit une liste de miracles plus ou moins conventionnels. Ils sous-entendent un souci d’exactitude du contexte local en nommant soigneusement les personnages ainsi que les lieux où les miracles se sont produits.
25Le thème central du récit exposant les actions de saint Éric et de saint Henri est donc très clairement la défense de l’Église et la sauvegarde de la paix et de la justice. Le thème de la justice chrétienne est particulièrement important. D’un côté, l’accent est mis sur la nouvelle codification des lois, tandis que de l’autre, l’évêque Henri se comporte aussi comme un défenseur de la justice. Son meurtre est motivé par la colère du meurtrier qui n’accepte pas sa punition même si elle a été infligée dans le but d’obtenir son propre salut. Le meurtrier n’est pas défini comme un païen, mais comme l’ennemi d’un ordre juste et bon du monde.
Le meurtre de l’évêque Henri
26La ballade sur le meurtre de l’évêque Henri, ou Piispa Henrikin surmavirsi, constitue à plusieurs égards le texte le plus problématique et, apparemment, le texte le plus intéressant sur le début de l’évangélisation en Finlande57. Fondée sur la tradition orale, la première version écrite du poème date des années 168058. Depuis, plusieurs autres versions ont été rédigées. La datation de composition du poème est hautement hypothétique. Il trouve très certainement ses origines au temps du catholicisme59. Cependant, sa version de ce qu’on nomme la première croisade finlandaise et, tout particulièrement, des mobiles du meurtre de l’évêque est différente de la légende latine. Le fait qu’il s’agisse d’un poème en langue vernaculaire a fait du texte une source unique pour tenter de déceler l’attitude « originale » des Finlandais à l’égard de la mission chrétienne et de l’établissement des institutions ecclésiastiques dans le pays.
27Comme je viens de le dire, il n’y a donc aucune certitude sur la date de la composition de ce texte. On ne sait pas non plus laquelle des nombreuses versions peut être considérée comme originale60. Néanmoins, ce poème qui a été véhiculé par les laïcs n’est pas totalement inutile dans une interprétation historique. Une analyse textuelle donne de la matière à certaines hypothèses concernant la naissance et la transmission de la tradition vernaculaire, le cadre de vie voire l’identité de l’auteur primitif, et des différences par rapport à la légende latine de saint Henri et l’hymne Ramus uirens oliuarum révèlent également une tradition parallèle fort intéressante.
28Un ethnologue finlandais, Martti Haavio, a émis l’idée que l’auteur original du poème était un homme appartenant au clergé qui, d’un côté, maîtrisait bien la tradition latine, mais qui, de l’autre, était de langue finnoise et avait une bonne connaissance de la tradition populaire concernant saint Henri61. Haavio date le poème de la fin du xiiie siècle, c’est-à-dire de l’époque où le culte du saint se mit en place et fut activement promu62. Le poème ainsi que ses différentes versions sont cependant, à bien des égards, plus proches d’une expérience locale et populaire. Il semble se rattacher aux régions de Nousiainen et Köyliö, le premier étant le lieu original d’inhumation de saint Henri et l’un des premiers centres de son culte tandis que le second est le lieu de son meurtre63. Un autre chercheur finlandais, Seppo Suvanto, a avancé que le rattachement à ces deux lieux s’explique par le transfert du siège épiscopal de Nousiainen à Turku en 122964. Toutefois, il n’est pas certain que le transfert des reliques de saint Henri se soit fait au même moment. Généralement, on suppose que ce transfert a eu lieu lors de la dédicace de la cathédrale le 18 juin 130065.
29Récemment, on a avancé des preuves suggérant que les festivités liées au transfert des reliques du saint n’ont pas été organisées avant 1309, mais Tuomas Heikkilä a bien montré que ces preuves ne sont pas recevables66. Il propose dans sa pertinente étude sur des sources de la légende de saint Henri qu’elle a été probablement composée entre 1280 et 129067. En outre, l’église de Nousiainen n’a pas perdu tout rôle dans le culte. Bien plus tard, dans les années 1430, l’église abritait encore le sarcophage tout entier en cuivre de saint Henri, qui existe toujours aujourd’hui68. Ainsi, il semblerait que la proposition de Suvanto soit fondée sur des suppositions discutables concernant l’âge et la cohérence de la tradition orale.
30Ce que nous avons, c’est une vague tradition vernaculaire qui probablement existait déjà, sous une forme ou une autre, à la fin du xiiie siècle mais qui vécut et se transforma dans la culture orale tout au long des siècles suivants69. Elle présente quelques différences essentielles avec la tradition de langue latine. Je vais maintenant me référer aux éléments fondamentaux qui composent la trame du poème, puis comparer sa structure dramatique et son contenu à la légende latine.
31Le poème est très clairement composé de deux parties. La première introduit Éric en tant que roi de Suède et Henri, assez curieusement, comme « Henri de Tavastia » (ou Häme) qui a grandi dans la « terre des choux »70. La « terre des choux », ou kaalimaa en finnois, a engendré beaucoup de spéculations. Seraitil envisageable que Henri, qui en général était considéré comme un Anglais ou un Breton, fût en réalité d’origine gaélique, voire celtique ? Pouvait-il être originaire de l’Estonie ? Où s’agit-il d’une référence déformée à Kalanti, lieu où Éric et Henri auraient débarqué ? Il peut s’agir aussi, probablement, d’un dispositif poétique assez fréquent dans le mètre trochaïque de la langue vernaculaire finlandaise où l’allitération constitue l’une des figures de style les plus caractéristiques (voir la répétition des mots commencent avec ‘ ka’dans les deux premiers vers : Kasvoi ennen kaksi lasta,/Toinen kasvoi kaalimaassa ; « Autrefois deux enfants ont grandi/l’autre a grandi dans la terre des choux »)71.
32Dans la suite du poème, c’est Henri qui propose une expédition vers la Finlande (contrairement à la légende où l’initiative vient du roi lui-même). Ici, Henri dit clairement qu’ils devraient tous deux partir pour la Finlande « afin d’évangéliser la population qui n’a pas de prêtres » (Lähkäm maita ristimähän/Maillen ristimättömillen/Paicoillen papittomillen)72. Éric est hostile à l’expédition : beaucoup sont allés dans ce pays, mais rares sont ceux qui sont revenus. Henri répond qu’il montrera aux païens la chair de Dieu et le merveilleux calice. Ceci devrait apaiser même les plus malveillants. Le dialogue s’achève par une remarque – obscure – d’Éric à propos des lacs et des rivières qui ne sont pas gelés et que Henri promet de contourner. Est mentionné le nom du lac Köyliö sur lequel Henri sera plus tard assassiné73. Heikki Ojansuu pense que c’est cette première partie qui constitue le poème original, tandis que Seppo Suvanto arguë le contraire. Pour lui, il s’agit là d’une addition postérieure à la légende latine qui a commencé à influencer la tradition populaire74.
33Cette partie raconte, essentiellement, le même récit de base que la légende latine. Le roi Éric et l’évêque Henri montent une expédition vers les contrées païennes. On sait que la croisade sera dangereuse. Seul le personnage qui prend l’initiative a été changé. Ce qui s’ensuit est plus problématique. Dans la version du poème sur le meurtre de l’évêque Henri, recomposée par Ojansuu en 1917, les événements qui suivent sont situés, sans aucune explication complémentaire, dans la maison de Lalli. La femme de ce dernier se plaint à propos d’hôtes « suédois ou allemands » (täsä oli ruotzi trani sax) qui débarquent sans invitation et qui consomment du pain, de la bière et du foin sans aucune compensation financière – ce qui contredit le fait raconté par le narrateur du poème selon qui Henri a bien payé ce qu’il a consommé. Lalli, le mari, décide alors de se venger. Henri, pressentant qu’il va mourir, s’adresse à ses serviteurs. Dans certaines variantes, il leur dit de récupérer son corps, de le mettre dans un sac, puis de le poser sur un traîneau tiré par des bœufs libres de décider de leur chemin. Là où les bœufs s’arrêteront pour se reposer une première, puis une deuxième fois, il faudra ériger une chapelle. Une église doit être construite à l’emplacement où ils s’arrêteront pour la troisième fois. Le poème revient ensuite à Lalli qui rentre chez lui. Il tente d’enlever la mitre de sa tête et finit par perdre son cuir chevelu, ainsi qu’une partie de son doigt quand il essaye de retirer la bague de l’évêque. C’est la vengeance immédiate de Dieu75.
34D’autres versions proposent des descriptions bien plus détaillées du voyage de l’évêque en traîneau. Le traîneau lui-même est soigneusement décrit. Quant à la maison que Henri a visitée, la tradition semble unanime : c’était celle de Lalli située sur une île du lac Köyliö76. Le nom du meurtrier de l’évêque, Lalli, semble dériver du prénom chrétien Laurentius, ou Lars en suédois. Une version va jusqu’à donner le prénom de l’épouse, Kerttu (Gertrudis)77. Il ne s’agit pas là de prénoms païens ou proprement finnois. Dans certaines variantes du poème, saint Henri a été attaqué par trois hommes, à savoir Lalli, Pentti et Olavi, dont les prénoms dérivent de prénoms chrétiens bien connus tels que Laurentius, Benedictus et Olavus78. Il existe aussi des descriptions plus précises de la visite de l’évêque dans la maison de Lalli. Plusieurs versions soulignent que l’évêque avait, en réalité, payé pour tout ce qu’il avait consommé et que la femme avait menti à son époux79.
35La structure dramatique de ce poème funèbre est claire. Même si toutes les versions intègrent des passages narratifs, elles diffèrent de l’officium en latin qui est construit sur une alternance entre des hymnes récapitulatifs et des passages en prose relatant l’histoire à proprement parler. Il se pourrait que le poème vernaculaire ait fait partie des mystères représentés à l’occasion des festivités consacrées à saint Henri80.
36Inversement, d’autres différences cruciales telles que le motif du meurtre, la précision du nom du meurtrier et les nombreux détails géographiques locaux ont suscité beaucoup de spéculations. Ces détails ont amené la majorité des chercheurs à penser que le poème reposait sur une tradition locale ayant en arrière-fond une certaine réalité historique81. On pense que Lalli et sa femme Kerttu étaient des chrétiens. Certains chercheurs ont même avancé qu’il s’agissait de colonisateurs suédois installés sur la côte ouest de la Finlande. La plus grande attention a été portée sur le mobile du meurtre : Lalli a été vu comme un paysan rebelle luttant contre la nouvelle taxation ecclésiastique82.
Histoire sacrée et construction des pouvoirs
37Les légendes latines de saint Éric et de saint Henri construisent, toutes deux, un passé chrétien où les actions des saints font partie de l’histoire sacrée et du projet providentiel divin. Le roi et l’évêque ont deux tâches. La première, et la plus importante, consiste à donner aux Finnois l’accès au Salut. Le roi Éric pleure devant le sort des païens finnois qui meurent avant d’avoir été baptisés. L’évêque Henri baptise le peuple, construit des églises et fait confiance au pouvoir pacificateur des sacrements. La dimension de l’histoire sacrée est soulignée par le titre de l’officium en latin ainsi que par l’introduction de l’hymne de saint Henri dans la section des « chants historiques » que contient la collection des Piae Cantiones83. La deuxième tâche découle du premier objectif. Quand les païens sont placés sous la protection du roi et de l’Église, la paix et la justice doivent dominer. Le conflit qui conduit au martyre de saint Henri résulte des efforts de l’évêque pour pratiquer la justice ecclésiastique qui a pour but le salut de l’âme du scélérat. Et le quidam homicida, « un certain meurtrier », entre en rébellion contre cet ordre divin84.
38La version finnoise partage la croyance dans le projet divin de l’expédition du roi Éric et de l’évêque Henri, même si le langage religieux y est moins présent. Mais quand l’évêque Henri annonce qu’il fait confiance au pouvoir de l’Eucharistie, il est évident qu’il est en train d’accomplir la tâche sacrée qui consiste à répandre la grâce de Dieu et le salut des âmes parmi les païens finnois. Le conflit, toutefois, trouve son origine dans la rébellion obstinée du meurtrier non contre la justice de l’Église, mais contre l’instauration des impôts ecclésiastiques. Le meurtrier Lalli ne bénéficie d’aucun pardon dans la version vernaculaire non plus. Son action y est interprétée également comme une action contre l’ordre divin85.
39Pourquoi cette différence au niveau des mobiles ? L’une des réponses consiste en ce que le poème est composé de différents thèmes qui ne se réfèrent pas aux événements historiques du milieu du xiie siècle, mais aux conditions d’une situation ultérieure. L’histoire de l’expédition connut un grand succès au moins depuis la fin du xiiie siècle – voire avant – grâce à une efficace propagande. À cette même époque eurent lieu la codification des lois, la mise en place des privilèges des pouvoirs laïques et ecclésiastiques ainsi que d’un système fiscal. Les textes en latin suivaient de plus près les conventions qui avaient cours dans le reste de l’Occident. L’idéologie fondée sur la figure du rex iustus et sur un ordre juste du monde était compréhensible par le clergé instruit capable de suivre l’officium en latin86. La version vernaculaire pourvoyait, elle, aux besoins des masses. Le pouvoir divin y est davantage représenté dans les termes magiques de l’Eucharistie (Henri qui montre la chair du Christ et son calice). En somme, le conflit avec les païens n’était pas lié à une résistance à l’instauration du christianisme ou à la justice ecclésiastique. Ni l’un ni l’autre n’étaient plus combattus à la fin du xiiie siècle. C’était le poids de l’imposition qui était contesté. Des documents attestent que, vers le milieu du xive siècle, des paysans originaires de la région du Tavastland (en finnois Häme) ont refusé de payer les redevances à leur prêtre87. Plus tard, dans les années 1430, il y a eu des signes d’agitation et de rébellion au sein de la popu lation paysanne88.
40Il semble ainsi que la tradition vernaculaire puisse être considérée comme une nouvelle interprétation de la légende originale latine. Cette nouvelle interprétation fut décidément locale, attachée à la région où le culte de saint Henri était le plus enraciné. L’origine du conflit était représenté dans les termes d’un conflit avec les paysans locaux. Mais la version vernaculaire est cohérente dans toutes ses variantes en jugeant Lalli comme un meurtrier et un méchant homme. La sainteté ou la légitimité de l’évêque Henri ne sont pas remises en question. Même si la datation de la tradition orale reste vague, son instauration traduit très certainement une certaine contestation dans la population de la légitimité de la position de l’Église et de son droit à lever des impôts. Nous pouvons donc conclure que le poème vernaculaire faisait partie du projet ecclésiastique qui consistait à retravailler le passé. Les éléments ayant servi au récit étaient, à l’époque, appropriés à la reconstruction de ce passé. Paradoxalement, la volonté ecclésiastique de le recomposer a donné, au xixe siècle, les ingrédients pour une nouvelle interprétation qui voyait en Lalli un héros finnois luttant contre des influences étrangères à la fois suédoises et catholiques89.
41Les versions latines des légendes de saint Éric et de saint Henri appartenaient à la culture écrite chrétienne occidentale. Les modèles ainsi que l’idéologie monarchique et ecclésiastique qu’elles véhiculaient expriment une culture importée par les élites. Leur public se limitait à une élite sociale et culturelle restreinte, capable de comprendre le latin, de le lire et de l’écrire. Transposée dans le domaine de la culture orale, le poème sur le meurtre de saint Henri servait d’instrument au sein du même projet idéologique. Il est intéressant de noter de quelle manière certains éléments de la culture écrite ont dû être modifiés pour qu’ils s’adressent à un public habitué à la tradition orale vernaculaire. Malheureusement, il est quasi impossible de dater cette modification. Nous ne pouvons donc que deviner pour quelle raison la légende transposée dans la culture populaire s’est vu attribuer également une autre forme (le mystère théâtral) ainsi que des mobiles et des motifs narratifs sensiblement différents (le meurtre que commet Lalli, et ses raisons). Dans tous les cas, les différentes versions incitent à approfondir la recherche sur l’instauration de la culture écrite en Finlande.
Notes de bas de page
1 Ce texte a été présenté au Center for Medieval Studies de l’université de Bergen le 6 novembre 2003, à Helsinki le 15 avril 2005 lors d’un colloque sur la christianisation de la Finlande au Moyen Âge, et à Paris le 9 juin 2005 lors du colloque franco-nordique, Les élites nordiques et l’Occident au Moyen Âge. Je dois mes remerciements à tous ceux qui ont commenté ma présentation, notamment Patrick J. Geary, Sverre Bagge, Lars Boje Mortensen, Thomas Lindkvist, Tuomas Heikkilä et Pertti Anttonen. La version française a été écrite avec l’aide de Satu Kyösola et corrigée par Élisabeth Mornet ; je les en remercie chaleureusement.
2 Paulus Juusten, Catalogus et ordinaria successio episcoporum finlandensium, S. Heininen éd., Helsinki, 1988 (Suomen Kirkkohistoriallisen Seuran toimituksia, 143), p. 49, 52. Juusten donne l’année 1150 mais les chercheurs modernes sont unanimes à penser que la « croisade » s’est déroulée en 1155 ou 1157. Voire K. Pirinen, Suomen kirkon historia, 1. Keskiaika ja uskonpuhdistuksen aika, Porvoo-Helsinki-Juva, 1991, p. 38-42 ; J. Gallén, Finland i medeltidens Europa. Valda uppsatser, Helsingfors, 1998 (Skrifter utgivna av Svenska litteratursällskapet i Finland, 613), p. 33-38 ; S. Suvanto, « Ensimmäinen ristiretki – tarua vai totta ? », dans Muinaisrunot ja todellisuus, Suomen kansan vanhojen runojen historiallinen tausta, M. Linna dir., Jyväskylä, 1987 (Historian Aitta, 20), p. 149-160 ; T. Lehtonen, « Suomi, Ruotsi ja läntinen kirkko », dans Suomen kulttuurihistoria, 1. Taivas ja maa, T. Lehtonen et T. Joutsivuo dir., Helsinki, 2002, p. 84-92 ; M. Jokipii, « Ensimmäinen ristiretki Suomeen ja sen lähin jälkimaine », dans Muinainen Kalanti ja sen naapurit. Talonpojan maailma rautakaudelta keskiajalle, V. Kaitanen, E. Laukkanen et K. Uotila dir., Helsinki, 2003 (Suomalaisen Kirjallisuuden Seuran toimituksia, 825), p. 300-342 ; T. Heikkilä, Pyhän Henrikin legenda, Helsinki, 2005 (Suomalaisen Kirjallisuuden Seuran toimituksia, 1039), p. 55-64 ; J. Lind, C. S. Jensen, K. V. Jensen, A. L. Bysted, Danske korstog. Krig og mission i Ostersoen, Copenhague, 2004, p. 153 ; E. Christiansen, The Northern Crusades, Londres, 1997, p. 113-115 ; T. Lindkvist, « Die swedische Kreuzzüge nach Finnland in der Geschichtsschreibung », dans Pro Finlandia 2001. Festschrift für Manfred Menger, Reinbek, 2001, p. 46-66.
3 K. Stierna, Erik den helige. En sagohistorisk studie, Lund, 1898 (Lunds universitets årskrift, 1898, 1. Meddelanden från det Litteraturhistorisk Seminariet i Lund) ; H. Ojansuu, Piispa Henrikin surmavirren historiaa, Helsinki, 1917 (Suomi IV, 19) ; J. Jaakkola, Pyhän Eerikin pyhimystraditsionin, kultin ja legendan synty, Helsinki, 1921 ; J. Rinne, Pyhä Henrik. Piispa ja marttyyri, Helsinki, 1932 (Suomen Kirkkohistoriallisen Seuran toimituksia, 33) ; L. Weibull, « Erik den helige », Aarbøger for nordisk oldkyndlighed og historie, III, 7 (1917), p. 99-130 ; J. Gallén, op. cit. (n. 2), p. 23-38 ; K. B. Westman, « Erik den helige och hans tid », dans Erik den Helige. Historia, Kult, Reliker, B. Thordeman dir., Stockholm, 1954, p. 1-108 ; N. Ahnlund, « Den nationella och folkliga Erikskulten », ibid., p. 109-154 ; S. Suvanto, loc. cit. (n. 2) ; T. Heikkilä, op. cit. (n. 2), p. 53-64.
4 E. Westman, loc. cit. (n. 3) ; J. Gallén, op. cit. (n. 2) ; voir aussi P. Sawyer, När Sverige blev Sverige, Alingsås, 1991.
5 Finlands medeltidsurkunder (désormais FMU), I, R. Hausen dir., Helsingfors, 1910, no 15 ; E. Christiansen, op. cit. (n. 2), p. 114 ; J. Gallén, op. cit. (n. 2), p. 34-35 ; J. Lind, « Puzzling approaches to the Crusading Movement in Recent Scandinavian Historiography. Danish historians on crusades and source editions as well as a Swedish historian on crusading in Finland », dans Medieval History Writing and Crusading Ideology, T. Lehtonen et K. V. Jensen dir., Helsinki, 2005, p. 264-282.
6 FMU, nos 24, 27 ; Diplomatarium Suecanum, I (désormais DS), Stockholm, 1829, nos 55, 59, 60 ; Diplomatarium Danicum, I (désormais DD), Copenhague, 1957 (Udgivet af det Danske Sprog-och Litteraturselskab, 1, III), nos 25-27 ; L. Weibull, « Påven Alexander III : s septembrev till Norden », Scandia, 13 (1940), p. 90-98. J. Gallén, op. cit. (n. 2), p. 21, 34-35 ; J. Lind, loc. cit. (n. 5).
7 B. Sawyer et P. Sawyer, Medieval Scandinavia. From Conversion to Reformation ca. 800-1500, Minneapolis-Londres, 1993 (The Nordic Series, 17), p. 57-63 ; P. Sawyer, « The process of Scandinavian Christianisation in the tenth and eleventh centuries », dans The Christianisation in Scandinavia, Allingsås, 1987 ; D. Harrison, Sveriges historia. Medeltiden, Falköping, 2002, p. 54-59, 90-94.
8 P. Sawyer, op. cit. (n. 4) ; T. Lindkvist, Plundring, skatter och den feodala statens framväxt, Uppsala, 1988 ; Id., « Erik den helige och det svenska kungadömets framväxt », dans Kongemote på Stiklestad. Foredrag fra seminar om kongedommet i vikingetid och tidlig middelalder, O. Skevik dir., Verdal, 1999, p. 119-134 ; voir aussi B. Sawyer et P. Sawyer, op. cit. (n. 7), p. 58-61, D. Harrison, op. cit. (n. 7), p. 54-75, 90-111.
9 K. B. Westman, loc. cit. (n. 3) ; N. Ahnlund, loc. cit. (n. 3) ; J. Gallén, op. cit. (n. 2), p. 23-38 ; J. Gallén, « Erik den helige, Sveriges helgonkonung », dans Sankt Erik konung, Stockholm, 1960 (Acta Academiae Catholicae Suecanae, II), p. 1-15 ; T. Lindkvist, « Erik den helige… », loc. cit. (n. 8).
10 N. Ahnlund, loc. cit. (n. 3) ; B. Sawyer et P. Sawyer, op. cit. (n. 7), p. 60-71 ; D. Harrison, op. cit. (n. 7), p. 103-117.
11 N. Ahnlund, loc. cit. (n. 3) ; T. Lindkvist, « Erik den helige… », loc. cit. (n. 8) ; Id., « Med Sankt Erik konung mot hedningar och schismatiker. Korståg och korstågspolitik i svensk medeltida östpolitik », dans Väst möter öst. Norden och Ryssland genom historien, Stockholm, 1996, p. 13-33 ; Id., « Crusading Ideas in Late Medieval Sweden », dans Medieval History Writing and Crusading Ideology, op. cit. (n. 5), p. 257-263 ; T. Heikkilä, op. cit. (n. 2), p. 226-229.
12 . T. Heikkilä, op. cit. (n. 2), p. 226-235.
13 M. Mann, The Sources of Social Power, 1. A history of power from the beginning to A. D. 1760, Cambridge, 1992, p. 22-32, 301-303.
14 Pour les légendes j’utilise les éditions suivantes : « Erik den heliges legend på latin, fornsvenska och modern svenska », T. Schmid éd., dans Erik den Helige, op. cit. (n. 3), p. ix-xx (désormais Legenda Erici) ; « Legenda Sancti Henrici », T. Heikkilä éd., dans T. Heikkilä, op. cit. (n. 2), p. 398-419 (désormais Legenda Henrici) ; pour les offices de saint Éric et saint Henri j’utilise les textes publiés dans Documenta historica quibus res nationum septentrionalium illustrantur. Zur Kenntnis des Breviarium Aboense, cod. Holm. A 56, A. Maliniemi éd., Helsinki, 1957 (Academia Scientiarum Fennica, IX) (désormais Officium Erici et Officium Henrici).
15 N. Ahnlund, loc. cit. (n. 3) ; T. Lundén, « Eriksofficiet och Eriksmässan », dans Sankt Erik konung, Stockholm, 1960 (Acta Academiae Catholicae Suecanae, II), p. 19-47 ; T. Schmid, « Erik den helige i liturgien », dans Erik den Helige, op. cit. (n. 3), p. 155-172 ; T. Lindkvist, « Erik den helige… », loc. cit. (n. 8) ; Id., « Crusading Ideas… », loc. cit. (n. 11) ; T. Heikkilä, op. cit. (n. 2), p. 226-229.
16 N. Ahnlund, loc. cit. (n. 3) ; T. Lundén, loc. cit. (n. 15) ; J. Gallén, loc. cit. (n. 9) ; Id., op. cit. (n. 2), p. 23-38 ; T. Heikkilä, op. cit. (n. 2), p. 226-229.
17 J. Gallén, op. cit. (n. 2), p. 26-28 ; N. Ahnlund, loc. cit. (n. 3) ; T. Schmid, loc. cit. (n. 3).
18 Legenda Erici, p. xii ; K. B. Westman, loc. cit. (n. 3), p. 1, 69-74 ; voir aussi N. Ahnlund, loc. cit. (n. 3) ; J. Gallén, op. cit. (n. 2).
19 K. B. Westman, loc. cit. (n. 3), p. 79-84 ; D. Harrison, op. cit. (n. 7), p. 103-105.
20 Liber ecclesiae Vallentunensis, T. Schmid éd., Stockholm, 1945 ; N. Ahnlund, loc. cit. (n. 3), p. 114-115 ; K. B. Westman, loc. cit. (n. 3), p. 82.
21 DS, no 41.
22 DS, nos 435, 436 ; J. Jaakkola, op. cit. (n. 3), p. 72-73 ; J. Rinne, op. cit. (n. 3), p. 170 ; N. Ahnlund, loc. cit. (n. 3), p. 122 ; J. Gallén, op. cit. (n. 2), p. 25.
23 N. Ahnlund, loc. cit. (n. 3) ; T. Lindkvist, « Med Sankt Erik konung… », loc. cit. (n. 11) ; Id., « Erik den helige… », loc. cit. (n. 8) ; Id., « Crusading Ideas… », loc. cit. (n. 11).
24 Imitatus namque sanctorum veteris testamenti regum exempla primo ad edificationem ecclesiarum et diuini cultus ampliacionem et reparacionem, deinde ad populi regimen et legum iusticie promulgacionem, postremo ad hostium fidei et regni expugnacionem se totus conuertens, manum misit ad forcia. Nam Vpsalensem ecclesiam ab antiquis regibus, suis scilicet progenitoribus fundatam et aliquantulum edificatam primo et pre ceteris aggrediens ac ministros diuini cultus inibi ponens opere pregrandi et laborioso sollicite studuit consumare. Deinde regnum suum circuiens ac populum visitans vniuersum, via regis incedens, nec ad dexteram declinans fauore uel precio nec ad sinistram deflectens timore uel odio, sed tramite recto, qui ducit ad patriam, inflexibiliter gradiebatur. […] Sicque pacem inter discordes faciens, oppressos a potecioribus liberans, recte ambulantes in via Dei dirigens, impios de terra exterminans, equa lance in libra iusticie vnicuique ius suum tribuit ac diuisit. Cité dans Officium Erici, p. 108-109. ‘ Cultus Dei multiplicat/vt Salomon pacificus’, ‘ expugnat ydolatriam/zelans pro lege Domini’, ‘ Correxit Swecie leges, seuire coegit/Christo pefidie gentes’, ibid., p. 106-108 ; voir Legenda Erici, p. xi.
25 Legenda Erici, p. xii ; Officium Erici, p. 109-110.
26 Legenda Erici, p. xii-xiii ; Officium Erici, p. 110-111.
27 Officium Erici, p. 103, 107, 111 ; voir aussi N. Ahnlund, loc. cit. (n. 3), p. 131-150 ; T. Lindkvist, « Erik den helige… », loc. cit. (n. 8).
28 Legenda Erici, p. xi, xiii ; Officium Erici, p. 106-108, 111.
29 Officium Erici, p. 108-111 ; Legenda Erici, passim.
30 K. B. Westman, loc. cit. (n. 3), p. 82 ; N. Ahnlund, loc. cit., p. 121-122 ; T. Schmid, « Erik den helige i liturgien », loc. cit. (n. 15), p. 163-167 ; J. Gallén, « Erik den helige », loc. cit. (n. 9) ; J. Gallén, op. cit. (n. 2), p. 25.
31 L. Weibull, « Erik den helige », loc. cit. (n. 3) ; voir aussi J. Gallén, op. cit. (n. 2), p. 24-26 ; M. Jokipii, loc. cit. (n. 2), p. 309-312 ; T. Heikkilä, op. cit. (n. 2), passim.
32 J. Gallén, op. cit. (n. 2), p. 24-28 ; voir aussi M. Jokipii, loc. cit. (n. 2).
33 K. Stierna, op. cit. (n. 3) ; L. Weibull, « Erik den helige », loc. cit. (n. 3).
34 J. Gallén, « Erik den helige », loc. cit. (n. 9), p. 3-15 ; Id., op. cit. (n. 2), p. 26-28.
35 Id., « Erik den helige », loc. cit. (n. 9).
36 Voir par exemple Paulus Juusten, éd. citée (n. 2) ; voir aussi N. Ahnlund, loc. cit. (n. 3) ; T. Lindkvist, « Med Sankt Erik konung… », loc. cit. (n. 11) ; Id., « Erik den helige… », loc. cit. (n. 8) ; Id., « Crusading Ideas… », loc. cit. (n. 11).
37 B. Lacroix, Orose et ses idées, Montréal-Paris, 1965, passim ; H.-W. Goetz, Die Geschichtstheologie des Orosius, Darmstadt, 1980, passim ; Id., Das Geschichtsbild Ottos von Freising. Ein Beitrag zur historischen Vorstellung und zur Geschichte des 12. Jahrhunderts, Cologne-Vienne, 1984 ; T. Lehtonen, « History, Tragedy and Fortune in Twelfth-Century Historiography, with special reference to Otto of Freising’s Chronica », dans Historia. The Concept and Genres in the Middle Ages, T. Lehtonen et P. Mehtonen dir., Helsinki, 2000 (Commentationes Humanarum Litterarum, 116), p. 29-49 ; T. Lehtonen, « By the Help of God, Because of Our Sins, and by Chance. William of Tyre Explains the Crusades », dans Medieval History Writing and Crusading Ideology, op. cit. (n. 5), p. 71-84 ; voir aussi B. Guenée, Histoire et culture historique dans l’Occident médiéval, Paris, 1980.
38 . S. Bagge, Kings, Politics, and the Right Order of the World in German Historiography c. 950-1150, Leyde-Boston-Cologne, 2002 (Studies in the History of Christian Thought, 103).
39 T. Schmid, loc. cit. (n. 3) ; J. Jaakkola, op. cit. (n. 3) ; T. Haapanen, « Olika skikt i S : t Eriks metriska officium », Nordisk Tidskrift för bok-och biblioteksväsen, 14 (1927), p. 53-83.
40 Legenda Erici, passim ; Officium Erici, passim.
41 D. Harrison, op. cit. (n. 7), p. 160-168 ; voir aussi T. Lindkvist, op. cit. (n. 8).
42 Officium Henrici ; A. Maliniemi, « Vorwort. Einleitung », dans Documenta historica quibus res nationum septentrionalium illustrantur, op. cit. (n. 14), p. 7-38 ; T. Heikkilä, op. cit. (n. 2), p. 128-187, 398-419 ; voir aussi J. Rinne, op. cit. (n. 3), p. 211-230.
43 Suomen kansan vanhat runot VIII, Varsinais-Suomen runot, Y. H. Toivonen éd., Helsinki, 1932 (Suomalaisen Kirjallisuuden Seuran toimituksia, 145) (désormais SKVR VIII), nos 985-1005 ; Suomen kansan vanhat runot XV, Runoja Henrik Florinuksen, Kristfrid Gananderin, Elias Lönnrotin ja Volmari Porkan kokoelmista, M. Kuusi et S. Timonen éd., Helsinki, 1997 (Suomalaisen Kirjallisuuden Seuran toimituksia, 685) (désormais SKVR XV), no 82 ; pour l’établissement de la version, voir H. Ojansuu, op. cit. (n. 3) ; M. Haavio, Piispa Henrik ja Lalli. Piispa Henrikin surmavirren historiaa, Porvoo-Helsinki, 1948, p. 195-197 ; voir aussi J. Rinne, op. cit. (n. 3), p. 33-41 ; M. Kuusi, « Keskiajan kalevalainen runous », dans Suomen kirjallisuus, I, M. Kuusi et al. dir., Helsinki, 1963, p. 303-307 ; S. Suvanto, loc. cit. (n. 2), p. 149-160.
44 Piae Cantiones ecclesiasticae et scholasticae veterum episcoporum, Theodoricus Petri (Rutha), Greifswald 1582, facsimilé, E. Marvia dir., Helsinki, 1967 (Documenta musicae Fennica), p. 195-196 (désormais Piae Cantiones) ; voir T. Lehtonen, « Piae Cantiones », dans Finlands svenska litteraturhistoria, 1. Åren 1400-1900, J. Wrede dir., Helsingfors-Stockholm, 1999, p. 41-50 ; A. Maliniemi, « Suomen keskiaikainen kirjallisuus », dans Suomen kirjallisuus, II. Ruotsin ajan kirjallisuus, M. Kuusi, S. Konsala, M. Rapola et al. dir., Helsinki, 1963, p. 41-52 ; T. Norlind, Latinska skolsånger in Sverige och Finland, Lund, 1909 (Lunds universitetets Årskrift, N. F. Afd. 1, vol. 5, no 2) ; F. Bohlin, « Piae Cantiones », dans Kulturhistorisk lexikon för nordisk medeltid, XIII, H. Pohjolan-Pirhonen et al., Helsingfors, 1968 ; T. Mäkinen, Piae Cantiones – sävelmien lähdetutkimuksia, Helsinki, 1968 (Acta Musicologica Fennica, 1).
45 T. Heikkilä, op. cit. (n. 2), p. 233.
46 Piae Cantiones ; A. Maliniemi, « Suomen keskiaikainen kirjallisuus », loc. cit. (n. 44), p. 52.
47 Officium Henrici, p. 44 ; édité par le professeur Aarno Maliniemi (†), en 1957. Le texte contenu dans le bréviaire semble être fidèle aux fragments plus anciens connus de l’officium, célébré dans le diocèse de Turku le 20 janvier à l’occasion de son dies natalis (à Uppsala, sa fête était fixée au 19 janvier) ; voir aussi T. Heikkilä, op. cit. (n. 2), p. 321.
48 Legenda Henrici, p. 398 ; Officium Henrici, p. 48.
49 Legenda Henrici, p. 400 ; Officium Henrici, p. 48.
50 Legenda Henrici, p. 400-402 ; Officium Henrici, p. 48-49.
51 D. Harrison, op. cit. (n. 7), p. 160-168 ; T. Lindkvist, op. cit. (n. 8).
52 Voir par exemple DS, no 725 ; FMU, no 175 ; D. Harrison, op. cit. (n. 7), p. 90-92 ; voir aussi T. Lindkvist, op. cit. (n. 8).
53 Legenda Henrici, p. 400-402 ; Officium Henrici, p. 48-49.
54 Legenda Henrici, p. 404-406 ; Officium Henrici, p. 49.
55 Legenda Henrici, p. 406-408 ; Officium Henrici, p. 50-51.
56 Legenda Henrici, p. 408-410 ; Officium Henrici, p. 51.
57 SKVR VIII, nos 985-1005 ; SKVR XV, no 82 ; Ojansuu, op. cit. (n. 3) ; J. Rinne, op. cit. (n. 3), p. 33-42 ; voir aussi M. Haavio, op. cit. (n. 43), passim ; P. Anttonen, « Transformations of a Murder Narrative : A Case in the Politics of History and Heroization », Norveg. Journal of Norwegian Folklore 40, 2 (1997), p. 3-28 ; P. Anttonen, « Le meurtre de l’Évêque Henry ou la fabrication d’une Mythologie nationale en Finlande », dans La Fabrique des Héros, P. Centlivres, D. Fabre et F. Zonabend dir., Paris, 1998, p. 103-113 (Mission du patrimoine ethnologique, collection d’ethnologie de France, cahier 12) ; P. Anttonen, « A Catholic Martyr and Protestant Heritage : A Contested Site of Religiosity and its Representation in Contemporary Finland », dans Creating Diversities : Folklore, Religion and the Politics of Heritage, A.-L. Siikala, B. Klein et R. Mathisen dir., Helsinki, 2004 (Studia Fennica Folkloristica, 14), p. 190-221.
58 SKVR VIII, no 990B ; Ojansuu, op. cit. (n. 3), p. 1-64 ; J. Rinne, op. cit. (n. 3), p. 34 ; M. Haavio, op. cit. (n. 43), p. 14-19, 32-33 ; voir aussi l’édition en facsimilé avec la traduction en anglais Pyhän Henrikin surmavirsi. Suomalaisen Kirjallisuuden Seuran kansanrunousarkiston vanhin käsikirjoitus. The Ballad of the death of bishop Henry. The oldest manuscript in the Folklore Archives of the Finnish Literature Society, U. Vento dir., Helsinki, 1999.
59 M. Haavio, op. cit. (n. 43), p. 216-223 ; M. Kuusi, loc. cit. (n. 43), p. 303-307 ; S. Suvanto, loc. cit. (n. 2), p. 149-160 ; M. Jokipii, loc. cit. (n. 2), p. 326-333 ; T. Lehtonen, « Keskiajan kirjallinen kulttuuri », dans Suomen kirjallisuushistoria, 1. Hurskaista lauluista ilostelevaan romaaniin, Y. Varpio et L. Huhtala dir., Helsinki, 1999, p. 24-26 ; T. Heikkilä, op. cit. (n. 2), p. 249-253.
60 Voir SKVR VIII, nos 985-1005 ; SKVR XV, no 82 ; voir la version établie par M. Haavio, op. cit. (n. 43), p. 195-199.
61 Ibid., p. 200-215 ; voir aussi J. Rinne, op. cit. (n. 3), p. 33-41 ; M. Kuusi, loc. cit. (n. 43), p. 303-307 ; S. Suvanto, loc. cit. (n. 2), p. 149-160 ; M. Jokipii, loc. cit. (n. 2), p. 326-333.
62 M. Haavio, op. cit. (n. 43), p. 216-223.
63 Ibid., p. 224-238 ; voir aussi J. Rinne, op. cit. (n. 3), passim ; S. Suvanto, loc. cit. (n. 2), p. 149-160 ; M. Jokipii, loc. cit. (n. 2), p. 326-333.
64 S. Suvanto, loc. cit. (n. 2), p. 149-160 ; son interprétation est fortement critiquée par T. Heikkilä, op. cit. (n. 2), p. 247-251.
65 Paulus Juusten, éd. citée, p. 54 ; J. Gallén, op. cit. (n. 2), p. 48 ; K. Pirinen, op. cit. (n. 2), p. 73-74 ; T. Heikkilä, op. cit. (n. 2), p. 90-98.
66 I. Taitto, « Pyhä Henrik liturgiassa ja musiikissa », dans Missa et officium sancti Henrici. Suomen suojeluspyhimyksen liturgian keskeiset lauluosat, I. Taitto dir., Helsinki, 1998, p. 16-18 ; T. Lehtonen, « Suomi, Ruotsi ja läntinen kirkko », loc. cit. (n. 2), p. 85, 90 ; T. Heikkilä, op. cit. (n. 2), p. 95-96, 231-232.
67 Ibid., p. 229-235.
68 J. Rinne, op. cit. (n. 3), p. 242-257 ; A. Nygren, Helgonen i Finlands medeltidskonst. En ikonografisk studie, Helsingfors, 1945 (Finska fornminnesföreningens tidskrift, XLVI, 1) ; H. Edgren, « Pyhä Henrik », dans Pyhän Henrikin sarkofagi, H. Edgren et K. Melanko dir., Vammala, 1996, p. 38-48 ; T. Heikkilä, op. cit. (n. 2), p. 257-261.
69 Voir T. Heikkilä qui pense que la tradition orale n’est pas née avant le tournant du xiiie au xive siècle. Selon lui, la tradition présente des traits qu’on pourrait situer plutôt au xve siècle, op. cit. (n. 2), p. 249-253.
70 SKVR VIII, no 993A ; voir M. Haavio, op. cit. (n. 43), p. 42-50, 195-197.
71 L’orthographe des citations est modernisée. La version originale est la suivante : Caswoi ennen caxi lasta/toinen caswoi caalimaassa (voir SKVR VIII, no 993A, v. 1-2 ; M. Haavio, op. cit. (n. 43), p. 42). Sur l’interprétation des vers, voir M. Haavio, op. cit. (n. 43), p. 42-50.
72 SKVR VIII, no 993A, v. 8-10 ; voir Ojansuu, op. cit. (n. 3) ; J. Rinne, op. cit. (n. 3), p. 34-36.
73 SKVR VIII, no 993A, v. 16 ; no 990B, v. 16 ; M. Haavio, op. cit. (n. 43), p. 196.
74 H. Ojansuu, op. cit. (n. 3) ; S. Suvanto, loc. cit. (n. 2) ; voir aussi M. Kuusi, loc. cit. (n. 43).
75 SKVR VIII, no 993A, v. 75-104 ; SKVR VIII, no 993B, v. 85-104 ; M. Haavio, op. cit. (n. 43), p. 102-111, 197.
76 SKVR VIII, nos 985-1005 ; M. Haavio, op. cit. (n. 43), p. 60-77 ; S. Suvanto, loc. cit. (n. 2) ; M. Jokipii, loc. cit. (n. 2).
77 SKVR VIII, no 993B ; M. Haavio, op. cit. (n. 43), p. 154-170.
78 J. Rinne, op. cit. (n. 3), p. 39-40 ; M. Haavio, op. cit. (n. 43), p. 91-101, 154.
79 SKVR VIII, nos 990A, v. 66-75, 990B, v. 65-75, 994A, v. 36-49, 994B, v. 36-65, 995, v. 15-19 ; M. Haavio, op. cit. (n. 43), p. 78-90.
80 M. Kuusi, loc. cit. (n. 43), p. 306-307 ; M. Linna, « Suomen alueellinen pyhimyskultti ja vanhemmat aluejaot », dans Vesilahti 1346-1996, H. Honka-Hallila dir., Jyväskylä, 1996, p. 200 ; T. Lehtonen, « Keskiajan kirjallinen kulttuuri », loc. cit. (n. 59), p. 25 ; T. Lehtonen, « Suomi, Ruotsi ja läntinen kirkko », loc. cit. (n. 2), p. 90-91.
81 Voir par exemple J. Rinne, op. cit. (n. 3), passim ; M. Haavio, op. cit. (n. 43), passim ; M. Kuusi, loc. cit. (n. 43) ; S. Suvanto, loc. cit. (n. 2) ; M. Jokipii, loc. cit. (n. 2).
82 J. Rinne, op. cit. (n. 3), p. 40 ; M. Haavio, op. cit. (n. 43), p. 154-167 ; T. Lehtonen, « Keskiajan kirjallinen kulttuuri », loc. cit. (n. 59), p. 22 et p. 25 ; T. Lehtonen, « Suomi, Ruotsi ja läntinen kirkko », loc. cit. (n. 2), p. 91 ; K. Katajala, Suomalainen kapina. Talonpoikaislevottomuudet ja poliittisen kulttuurin muutos Ruotsin ajalla (n. 1150-1800), Helsinki, 2002 (Historiallisia tutkimuksia, 212), p. 93-98 ; T. Heikkilä, op. cit. (n. 2), p. 251-253.
83 Piae Cantiones, p. 191-196.
84 Cum vero edificandi et confirmacioni Finlandensis ecclesie prudenter et fideliter insudaret, accidit, ut homicidam quendam ob ipsius facinoris immanitatem ecclesiastica disciplina vellet corrigere, ne facilitas nimia venie incentivum deliquendi preberet. Quod salutis remedium infelix vir ille sanquinum contempsit et in sue vertit dampnacionis augmentum, odio habens se salubriter arguentem. In ministrum itaque iusticie et in sue salutis zelatorem funestes insiluit, ipsumque crudeliter trucidavit. Sic sacerdos domini, acceptabilis hostia divinis oblata conspectibus, occumbens pro iusticia, templum superne Iherusalem cum gloriosi palma triumphi feliciter introivit. Legenda Henrici, p. 406-408 ; voir aussi Officium Henrici, p. 50-51.
85 Voir SKVR VIII, nos 985-1005.
86 Voir T. Lindkvist, « Med Sankt Erik konung… », loc. cit. (n. 11) ; Id., « Erik den helige… », loc. cit. (n. 8) ; D. Harrison, op. cit. (n. 7), p. 90-116 ; S. Bagge, op. cit. (n. 38).
87 Registrum Ecclesiae Aboensis eller Åbo domkyrkas svartbok – The Black Book of Abo Cathedral. Facsimile version of the 1890 edition with a new introduction and translations of the original preface and the register of documents with brief introductions, R. Hausen – E. Pispala éd., Jyväskylä, 1996, nos 98-100 ; voire aussi J. Gallén, La province de Dacie et l’Ordre des Frères Prêcheurs, Helsinki, 1946, p. 153, 181-183 ; M. Kuusi, « Suomalainen tutkimusmenetelmä », dans Perinteentutkimuksen perusteita, O. Lehtipuro dir., Porvoo-Helsinki-Juva, 1980, p. 54-55.
88 K. Katajala, op. cit. (n. 82), p. 91-144.
89 Voir les articles de P. Anttonen, loc. cit. (n. 57) ; T. Heikkilä, op. cit. (n. 2), p. 248.
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