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Les autres massifs de l'Apennin central : Dissymétrie du paléoenglacement entre les façades adriatique et tyrrhénienne

p. 123-125


Texte intégral

1Depuis les régions sommitales du Gran Sasso, il est parfois possible de voir scintiller au loin vers le Nord-Est, le rivage adriatique. Dans toutes les autres directions de l'espace, au-delà des plateaux et des conques qui ceinturent le Gran Sasso, la vue embrasse une série d'alignements montagneux. Vers le Sud-Est, on distingue parfaitement la coupole claire et impressionnante de la Maiella, presque aussi haute que le Corno Grande. Vers le Sud, les remparts altiers et parallèles du Velino-Sirente laissent à peine entrevoir les lignes de crête moins élevées des Monts Simbruini et du Parc National des Abruzzes. Vers le Nord-Ouest, au printemps, le Monte Terminillo, les Monts de la Laga et les Sibillini pointent leurs sommets blanchis au-dessus d'un dédale de croupes.

2Ainsi morcelé apparaît l'Apennin central vu du Gran Sasso, occupant une bonne partie de la largeur de la péninsule italienne entre Rome et la mer Adriatique. Comme le Gran Sasso, les autres massifs de l'Apennin central constituent en effet des bastions calcaires de plus de 2000 m d'altitude, isolés les uns des autres par des dépressions d'origine tectonique. De fait, la séparation des domaines englacés, et la diversité des modes d'englacement des massifs liée à leurs caractéristiques géomorphologiques, justifient leur approche distincte. Une division tripartite dans le sens longitudinal fait ressortir les inégalités des volumes montagneux de l'Apennin central, diminuant de la mer Adriatique vers la mer Tyrrhénienne. Les massifs proches de l'Adriatique (Maiella, Laga, Sibillini) ont des altitudes maximales de peu inférieures à celle du Corno Grande. Du Terminillo au Matese, en passant par les Simbruini et les montagnes du Parc National des Abruzzes, ces massifs distants de moins de 100 kilomètres des rivages tyrrhéniens dépassent de peu 2000 m d'altitude. Enfin, au coeur de l'Apennin central, dans la position la plus continentale, s'étend l'imposant massif du Velino (2487 m).

3Afin de faire progresser la discussion des problèmes généraux posés par l'étude du Gran Sasso, nous souhaitons aborder l'étude des héritages glaciaires de chaque grand ensemble de l'Apennin central à travers un nombre limité de thèmes d'intérêt majeur. Cette deuxième partie comprendra ainsi trois chapitres :

  1. Le paléoenglacement des massifs de l'Apennin central adriatique autres que le Gran Sasso, surestimé dans la littérature, en fait assez médiocre au regard des altitudes maximales.
  2. Le paléoenglacement du Velino, presque aussi important que celui du Gran Sasso ; d'intéressants jalons chronologiques sont fournis par les accumulations glaciaires et fluvioglaciaires de ce massif.
  3. Le paléoenglacement des massifs proches de la mer Tyrrhénienne, relativement développé puisque les glaciers y ont atteint des altitudes aussi basses que sur le versant nord du Gran Sasso.
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