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    Plan détaillé Texte intégral GILDAS ET LES VULGARISMES GILDAS ET LES BONS AUTEURS DU Ve SIÈCLE L'ORIGINALITÉ DU LATIN DE GILDAS BREF COUP D'OEIL SUR LES SUCCESSEURS DE GILDAS QUELLE ESTHÉTIQUE ? Notes de bas de page

    Le de excidio britanniae de Gildas

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    Conclusion de la deuxième partie

    p. 470-476

    Texte intégral GILDAS ET LES VULGARISMES GILDAS ET LES BONS AUTEURS DU Ve SIÈCLE L'ORIGINALITÉ DU LATIN DE GILDAS BREF COUP D'OEIL SUR LES SUCCESSEURS DE GILDAS QUELLE ESTHÉTIQUE ? Notes de bas de page

    Texte intégral

    1Il s'agit maintenant de porter un jugement d'ensemble sur le latin de Gildas.

    GILDAS ET LES VULGARISMES

    2Une première constatation s'impose. Gildas ne fait pas partie des écrivains vulgaires et par là j'entends ces écrivains qui ont reçu une certaine formation scolaire, puisqu'ils sont capables de rédiger un texte, mais qui n'ont pas poussé leur apprentissage jusqu'au bout et qui, n'ayant pas pu prendre les "bonnes" habitudes, ont été plus ou moins repris par la façon de parler courante, de sorte que leurs textes présentent ici et là des traces notables de constructions écartées de la langue littéraire mais bien vivantes dans le parler le plus quotidien puisqu'on retrouvera nombre d'entre elles dans les langues romanes. Ce n'est pas que ces vulgarismes soient totalement absents du DEB, je l'ai dit. Une telle situation serait assez surprenante : aucun des bons auteurs du Ve s. n'en est complètement dépourvu1. Mais, en dehors du fait qu'on ne rencontre pas chez Gildas des constructions caractéristiques comme les prépositions composées (de ante, de ab ante), il faut noter que ces vulgarismes sont assez souvent de ceux qui se sont imposés à la meilleure langue littéraire de l'époque2. Et les vrais vulgarismes du DEB ne forment pas une masse suffisante pour qu'on puisse mettre Gildas à côté d'Ethérie.

    GILDAS ET LES BONS AUTEURS DU Ve SIÈCLE

    3L'impression générale est au contraire que Gildas écrit dans le sillage des auteurs les plus littéraires de la fin du Ve siècle : Avit, Sidoine, Ennode. On peut donner des exemples touchant la syntaxe : maintien du génitif partitif, du datif d'agent, de l'ablatif absolu, extension modérée de la proposition de, conservation de la forme ē, emploi des prépositions, emploi de l'adjectif déterminatif à la place du génitif d'appartenance ; usage très modéré du pronom personnel sujet, maintien de hic et de is, comme de certains pronoms qui tendent à disparaître de la langue courante ; conjugaison du perfectum passif, usage de l'imparfait du subjonctif comme potentiel passé, tour dicat aliquis, ne facias pour la défense, disparition de l'infinitif futur, passif, emplois du participe présent (comme gérondif ou avec le sens passé), du participe futur, conservation de l'ablatif du gérondif ; emploi de quod et quia complétifs, maintien de la proposition infinitive encore vivante, préférence donnée à quia sur quod causal, à licet sur les autres conjonctions concesssives, emplois de ut, maintien du relatif de liaison, disparition du subjonctif parfait en proposition indépendante ou principale, mais emploi attendu des autres temps de ce mode dans le même type de propositions, emploi du subjonctif (mode et temps) dans les subordonnées ; usage des conjonctions disjonctives (conservation de uel), namque préféré à nam, emploi des conjonctions explicatives comme copulatives ou adversatives.

    4Exemples relatifs au vocabulaire : le DEB présente des archaïsmes et des poétismes, ce qui n'est pas étonnant puisque dès le 1er siècle après J.-C. le mélange des genres est sensible et que les libertés chères aux poètes sont devenues des beautés propres à relever le style et à lui donner du brillant. Son vocabulaire chrétien comporte les mots techniques attendus et par ailleurs il doit beaucoup à la Bible.

    5Enfin, pour l'ordre des mots, importance numérique de l'adjectif déterminatif antéposé (influence probable de la poésie), maintien en antéposition du substantif déterminant au génitif, conservation de l'ordre factum est, place des mots accessoires et conjonctifs, importance de la disjonction (groupes substantif/adjectif ou complément au génitif).

    6On a donc l'impression que Gildas continue la tradition linguistique de ses meilleurs prédécesseurs. Il n'a pas été formé sur le tas mais il a fréquenté une école de bon niveau et, par ses lectures, il maintient solidement le lien qui le relie aux écrivains antérieurs.

    7Ces considérations ont donc leur importance. Elles nous permettent de situer Gildas parmi les auteurs bien formés et d'affirmer que dans la région où il vivait se maintenait au début du Vie s. une langue littéraire de bonne tenue.

    8Mais, et j'ai déjà eu l'occasion de le dire, l'intérêt d'une étude de la langue du DEB ne s'arrête pas là. Même s'il n'est pas banal de rencontrer une telle situation linguistique à l'époque et dans la région concernées, il y a une originalité de Gildas sur laquelle il faut maintenant revenir.

    L'ORIGINALITÉ DU LATIN DE GILDAS

    9Nous avons pu remarquer dans le DEB des maladresses et des fautes occassionnelles. En face de ces fautes, je n'ai pas trouvé, sauf exception, d'hypercorrections. Mais plusieurs fois j'ai souligné l'attitude conservatrice de Gildas. Sa syntaxe utilise des tours qui n'étaient plus employés au Ve s. et qui datent. On pourrait ainsi énumérer : le datif final et le double datif, les formes de perfectum non contractes, la survie de l'infinitif futur actif, l'adjectif verbal, le nombre d'attestation de -que en face de et ; et, dans l'ordre des mots, la place du verbe dans la proposition et celle des prépositions. Donc une syntaxe tantôt fautive (l'auteur vulgaire en revanche possède bien sa langue ; s'il s'écarte de la norme classique, son usage est cohérent), tantôt timide (dans certains cas, la norme classique - donnons à cet adjectif un sens chronologique assez étendu - n'est pas oubliée).

    10En revanche notre auteur se montre hardi dans le choix des procédés stylistiques. Nous savons que les recettes de la poésie s'insinuent de plus en plus dans la prose tardive et j'ai signalé plus haut les poétismes du vocabulaire. Mais, vu la situation et la tendance au mélange des genres, c'est la surenchère qui est intéressante. Or il semble que parfois Gildas va plus loin que les prosateurs du Ve siècle. Ainsi dans le choix des mots : les formations en -tus et en -men et, à un degré moindre, en -tudô ; et dans l'ordre des mots les constructions du type E1E2SlS2, qui sont très peu répandues dans la prose antérieure, et toute une série de cas isolés, où l'on devine le décalque de tours poétiques.

    11Comment expliquer ces maladresses d'abord, cette timidité ensuite dans le domaine de la syntaxe, et cette hardiesse au contraire dans le style ? On peut dire que ces traits caractérisent les écrivains qui n'ont pas la maîtrise pleine et entière de la langue, qui ne possèdent pas tous les niveaux de la langue.

    12Le bon écrivain, disons plutôt l'écrivain qui rédige dans sa langue, qui est passé par l'école mais qui l'a dépassée, commet parfois des fautes, mais elles sont" régulières" ; il respecte la syntaxe mais il se met à l'aise avec elle et se permet des libertés ; en revanche il a le sens des niveaux de langue et évite d'aller trop loin dans la confusion des gentes.

    13On a au contraire l'impression que pour Gildas le latin est une langue acquise - dans de bonnes conditions sans doute-, une langue apprise. Ce n'est pas sa langue maternelle et là nous rejoignons ce qu'à propos des clausules nous avons pu dire sur le non respect de la coïncidence ictus-accent. Le latin de Gildas reste sous l'influence de l'école : souci de respecter les règles - et les règles scolaires sont souvent en retard sur les réalités linguistiques - ; souci de briller par le style. C’est un latin artificiel, sans prise sur une pratique normale de la langue3.

    14Peut-on encore aller plus loin dans le même sens et dire qu'il s'agit d'un latin colonial 2 Les gens de la métropole sont vis-à-vis de la langue dans la situation de l'écrivain décrit ci-dessus. Quant aux indigènes qui ont appris la langue du pays colonisateur, ils essaient de faire mieux que leurs modèles, c'est-à-dire qu’ils pratiquent une syntaxe plutôt rigide et sourcilleuse, mais s'expriment sans avoir le sens des nuances stylistiques : ils veulent faire chic à tout prix.

    15Si cette peinture est recevable, nous pouvons affirmer l'existence, au début du VIe s., dans un secteur de l'Ouest breton, d'un noyau de latinistes qui pratiquent un latin généralement correct par rapport à la langue littéraire du Ve s. mais qui, se trouvant dans des conditions particulières - latin langue apprise à l'école et non maternelle, situation excentrique par rapport à la capitale de la latinité - se comportent à l'égard de la langue d'une façon particulière : timidité relative en syntaxe, hardiesse relative du style, et, bien que les autres provinces de l'Empire aient aussi donné des écrivains, je ne vois guère de groupes ou d'individus comparables dans l'histoire de la littérature latine.

    16C'est que la romanisation de ces provinces : Afrique, Gaule, Espagne, avait été plus poussée qu'en Bretagne. L'Espagne et la Narbonnaise donnent des écrivains à Rome dès le 1er s. après J.-C., l'Afrique suit au IIe s. et les auteurs provinciaux ne cesseront de se multiplier jusqu'au Ve s. Or, bien que le latin de ces régions doive beaucoup à l'école, son implantation dans les diverses couches sociales est beaucoup plus profonde qu'en Bretagne et les langues vernaculaires ont disparu à peu près totalement, alors que dans la grande île, particulièrement aux Ve et VIe s., le breton reste ou est redevenu, selon les secteurs, la langue courante. C'est certainement en Bretagne que l'écart est le plus grand entre la situation linguistique du commun et celle de ce qui pouvait encore apparaître comme le centre de la Romania et c'est peut-être ce qui explique, au moins en partie, ces tendances à des positions "extrémistes".

    17Il faut se garder assurément d'exagérer. La préciosité n'est pas le seul fait de Gildas. Sidoine en est l'exemple, Avit et Ennode le suivent et l'imitent. Du point de vue du style, c'est bien à cette école - la dernière qu'aient connue les Gallo-Romains - que Gildas paraît se rattacher - ce qui pose du reste le problème des échanges littéraires entre Gaule et Bretagne à la fin du Ve s. car il est bien improbable que le latin de Gildas soit un produit purement autochtone ou qu'il continue une tradition purement insulaire. Mais il semble bien que Gildas dépasse ses maîtres sur certains points et qu'il cherche, dans la mesure du possible, à faire mieux4.

    BREF COUP D'OEIL SUR LES SUCCESSEURS DE GILDAS

    18Or il semble que la double tendance - j'insisterai toutefois sur le style - qui perce avec Gildas va se fortifier, se développer, se ramifier. Nous avons noté des faits de vocabulaire très intéressants, que Gildas partage avec Aldhelm et les Hisperica Famina5. D'autre part, l'ordre E1E2S1S2, bien connu dans la poésie latine, semble s'installer confortablement dans la prose avec Gildas et on le retrouvera dans les HF comme dans d'autres textes insulaires6. Je me garderai de dire que Gildas mérite déjà le nom d'auteur hispérique, en entendant par là un auteur où apparaissent des hispérismes, mais on sent que, parmi les divers procédés qui caractérisent ce style, certains sont déjà en germe ou bien développés dans le DEB. Du point de vue de la syntaxe on pourrait également remarquer la même correction chez Colomban, Aldhelm ou Adomnán. De sorte que Gildas apparaîtrait comme la source d'une certaine latinité insulaire opposée assez nettement à celle de Bède, qui, elle, se rattache à la tradition romaine réintroduite dans l'ile par les missionnaires d'Augustin7. L'idéal esthétique du DEB se transmet aux générations suivantes d'autant plus facilement que la comparaison avec les productions gauloises est alors en faveur de l'île et qu'il ne peut être question d'apport positif de Gaule vers la Bretagne. Les Insulaires sont d'autant plus tentés de perséverer dans la voie de l'élégance précieuse que cette tradition est morte sur le proche Continent. A cela peut s'ajouter le goût des Celtes pour l'ornement.

    QUELLE ESTHÉTIQUE ?

    19Pour terminer, il faudrait poser la question suivante : cette esthétique est-elle consciente ou est-elle le fruit d'une impuissance ? On a constaté que dès le latin impérial la différence entre prose et poésie a tendance à s'estomper. Déjà G. Boissier avait remarqué que les vers du Carmen Paschale de Sedulius sont plus simples que la prose de 1'Opus Paschale8. Il est possible que, sous l'influence de la préciosité, se soit constitué un langage uniforme, mélange de prose et de poésie, que les Insulaires accueillirent d'autant plus facilement qu'ils n'avaient pas le sens linguistique du latin et qu'ils n'en connaissaient que ce qu'ils en recevaient. On peut toutefois opposer à cela qu'ils lisaient au moins les Pères et la Bible et qu'ils avaient de ce fait d'autres modèles, s'ils le désiraient, que la prose ampoulée des Gallo-Romains du Ve s. finissant. On peut s'interroger sur le sens de l'esthétique hispérique : souci de faire chic ou volonté d'employer un langage hermétique. Mais il semble bien que l'usage d'un tel latin ait été conscient et délibéré.

    Notes de bas de page

    1 Ainsi chez Avit, p. 727, relève quelques exemples :
    quod, quia et ut à la place de la proposition infinitive, le subjonctif alternant avec le futur, la confusion des formes verbales exprimait le conditionnel, le plus-que-parfait du subjonctif confondu avec l'imparfait de ce mode.

    2 Reprenons l'exemple de l'évêque de Vienne. Ce n'est certes pas Avit qui nous permet de nous renseigner sur l'évolution qui mène aux langues romanes. Cela s'explique par le fait qu'Avit est un styliste rompu à la pratique de la rhétorique. S'il y a quelques vulgarismes dans son oeuvre, c'est parce qu'il n'en a pas soupçonné l'origine et que ces tournures s'étaient alors imposées à tous : même les gens instruits les utilisaient quand ils parlaient ou quand ils écrivaient.

    3 La correction grammaticale et la conservation des tours désuets sont bien la marque des bilingues qui ont appris leur seconde langue à l'école. Voir ce qu'écrit Y. Brekilien dans La Vie quotidienne des paysans en Bretagne au XIXe siècle, Paris, 1966, p. 68 : "Dans le pays bretonnant, les fermiers les plus riches avaient assez d'instruction pour soutenir une conversation en français. Ils parlaient alors une langue académique aussi châtiée que celle de M. de Chateaubriand, leur compatriote du haut pays ; ils maniaient le passé simple comme on ne le fait pas en ville, jonglaient avec les imparfaits du subjonctif, et prononçaient chaque mot avec une distinction tout aristocratique, en se gardant bien d'avaler la moindre syllabe, et en aspirant vigoureusement les h. C'est qu'ils avaient appris le français à l'école, comme une langue étrangère, pure de toutes les déformations qu'à Paris ou en Normandie lui faisait subir l'usage courant". On sait que la décadence de l'imparfait du subjonctif date du XVIIIe s. et qu'au début du XXe s. le passé simple était encore vivant sur les confins de la Bretagne et de la Normandie (F. Brunot, Précis de grammaire historique de la langue française, p. 381 et 386).

    4 Il faut noter ici que, si Gildas appartient à un milieu monastique, ce qui est probable, ce milieu ne respecte pas la tradition de la littérature monastique la plus ancienne d'Occident, qui tend à une certaine sobriété, excluant ou diminuant l'artifice littéraire C. Mohrmann, dans La langue de St. Benoît, Etudes 2, p. 327 et sq., montre que le monachisme adopte une langue syntaxiquement simple, ce qui apparaît chez Benoît, dont le latin est assez éloigné du latin littéraire et artificiel d'un Cassiodore, sans être vraiment un latin vulgaire, mais plutôt la langue courante des classes moyennes et supérieures, et aussi dans les Vies d'ermites de Jérôme, dans la Vita Martini de Sulpice-Sévère, ou dans la première traduction latine de la Vie de St Antoine par Athanase. Il y a toutefois des exceptions : ainsi Cassien, au style "fleuri et orné".

    5 Cf. mon article Une liste de mots communs à Gildas et à Aldhelm, EC 15.

    6 Voir à ce sujet mon article des Etudes Celtiques, 13, Une mode stylistique dans la prose latine des pays celtiques.

    7 C. Mohrmann, dans l'article cité note 5, p. 326, signale que les fils de St Benoît introduisirent le latin en pays anglo-saxon, un demi-siècle après la rédaction de la Regula et que le latin de ces moines est une langue artificielle, respectant les normes conservées par la tradition des écoles. Ce que je dis ici ne s'oppose pas à ce jugement de C. Mohrmann, puisque j'essaie de montrer que la tradition du latin celtique est ultra-artificielle. Sur Bède, voir mon article des EC 13, p. 283, 290, 293.

    8 G. Boissier, Le Carmen Paschale et l'Opus Paschale de Sedulius,
    RPh.6, p. 28 et sq. Comparer par exemple le massacre des Innocents :
    Carmen Paschale 2.123 :
    Haec laceros crines nudato uertice rupit,
    Illa genas secuit.
    et Opus Paschale
    Haec effusam uultibus comam miseranda dilacerane crinulis damni foeditate nudum ceruicem sauciabat ; illa madidas lacrimosis imbribus genas unguium proteruitate sulcabat. Pour G. Boissier, il ne s'agit pas d'un accident. Au Ve s., la langue de la prose est moins simple que celle de la poésie. Il voit à celà deux causes : d'abord le fait que des expressions de la langue courante sont passées dans la langue cultivée, ensuite l'influence du pédantisme scolaire de la redondance rhétorique, de la préciosité mondaine.
    P. de Labriolle, Histoire de la littérature latine chrétienne 3 , p. 735, note que l'imitation des poètes classiques maintenait en poésie dans une certaine mesure l'ancien langage, tandis que la prose moins enchaînée à la tradition, s'ouvrait plus facilement au mauvais goût de l'époque.

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    1 Ainsi chez Avit, p. 727, relève quelques exemples :
    quod, quia et ut à la place de la proposition infinitive, le subjonctif alternant avec le futur, la confusion des formes verbales exprimait le conditionnel, le plus-que-parfait du subjonctif confondu avec l'imparfait de ce mode.

    2 Reprenons l'exemple de l'évêque de Vienne. Ce n'est certes pas Avit qui nous permet de nous renseigner sur l'évolution qui mène aux langues romanes. Cela s'explique par le fait qu'Avit est un styliste rompu à la pratique de la rhétorique. S'il y a quelques vulgarismes dans son oeuvre, c'est parce qu'il n'en a pas soupçonné l'origine et que ces tournures s'étaient alors imposées à tous : même les gens instruits les utilisaient quand ils parlaient ou quand ils écrivaient.

    3 La correction grammaticale et la conservation des tours désuets sont bien la marque des bilingues qui ont appris leur seconde langue à l'école. Voir ce qu'écrit Y. Brekilien dans La Vie quotidienne des paysans en Bretagne au XIXe siècle, Paris, 1966, p. 68 : "Dans le pays bretonnant, les fermiers les plus riches avaient assez d'instruction pour soutenir une conversation en français. Ils parlaient alors une langue académique aussi châtiée que celle de M. de Chateaubriand, leur compatriote du haut pays ; ils maniaient le passé simple comme on ne le fait pas en ville, jonglaient avec les imparfaits du subjonctif, et prononçaient chaque mot avec une distinction tout aristocratique, en se gardant bien d'avaler la moindre syllabe, et en aspirant vigoureusement les h. C'est qu'ils avaient appris le français à l'école, comme une langue étrangère, pure de toutes les déformations qu'à Paris ou en Normandie lui faisait subir l'usage courant". On sait que la décadence de l'imparfait du subjonctif date du XVIIIe s. et qu'au début du XXe s. le passé simple était encore vivant sur les confins de la Bretagne et de la Normandie (F. Brunot, Précis de grammaire historique de la langue française, p. 381 et 386).

    4 Il faut noter ici que, si Gildas appartient à un milieu monastique, ce qui est probable, ce milieu ne respecte pas la tradition de la littérature monastique la plus ancienne d'Occident, qui tend à une certaine sobriété, excluant ou diminuant l'artifice littéraire C. Mohrmann, dans La langue de St. Benoît, Etudes 2, p. 327 et sq., montre que le monachisme adopte une langue syntaxiquement simple, ce qui apparaît chez Benoît, dont le latin est assez éloigné du latin littéraire et artificiel d'un Cassiodore, sans être vraiment un latin vulgaire, mais plutôt la langue courante des classes moyennes et supérieures, et aussi dans les Vies d'ermites de Jérôme, dans la Vita Martini de Sulpice-Sévère, ou dans la première traduction latine de la Vie de St Antoine par Athanase. Il y a toutefois des exceptions : ainsi Cassien, au style "fleuri et orné".

    5 Cf. mon article Une liste de mots communs à Gildas et à Aldhelm, EC 15.

    6 Voir à ce sujet mon article des Etudes Celtiques, 13, Une mode stylistique dans la prose latine des pays celtiques.

    7 C. Mohrmann, dans l'article cité note 5, p. 326, signale que les fils de St Benoît introduisirent le latin en pays anglo-saxon, un demi-siècle après la rédaction de la Regula et que le latin de ces moines est une langue artificielle, respectant les normes conservées par la tradition des écoles. Ce que je dis ici ne s'oppose pas à ce jugement de C. Mohrmann, puisque j'essaie de montrer que la tradition du latin celtique est ultra-artificielle. Sur Bède, voir mon article des EC 13, p. 283, 290, 293.

    8 G. Boissier, Le Carmen Paschale et l'Opus Paschale de Sedulius,
    RPh.6, p. 28 et sq. Comparer par exemple le massacre des Innocents :
    Carmen Paschale 2.123 :
    Haec laceros crines nudato uertice rupit,
    Illa genas secuit.
    et Opus Paschale
    Haec effusam uultibus comam miseranda dilacerane crinulis damni foeditate nudum ceruicem sauciabat ; illa madidas lacrimosis imbribus genas unguium proteruitate sulcabat. Pour G. Boissier, il ne s'agit pas d'un accident. Au Ve s., la langue de la prose est moins simple que celle de la poésie. Il voit à celà deux causes : d'abord le fait que des expressions de la langue courante sont passées dans la langue cultivée, ensuite l'influence du pédantisme scolaire de la redondance rhétorique, de la préciosité mondaine.
    P. de Labriolle, Histoire de la littérature latine chrétienne 3 , p. 735, note que l'imitation des poètes classiques maintenait en poésie dans une certaine mesure l'ancien langage, tandis que la prose moins enchaînée à la tradition, s'ouvrait plus facilement au mauvais goût de l'époque.

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    Ce livre est cité par

    • Snyder, Christopher A.. (2015) Brytowie. DOI: 10.31338/uw.9788323521525
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    • Wood, Ian N.. (2001) The Cambridge Ancient History. DOI: 10.1017/CHOL9780521325912.019
    • Aubin, Gérard. Provost, Georges. (2015) In memoriam. Revue archéologique de l'Ouest. DOI: 10.4000/rao.2826
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    Kerlouégan, François. « Conclusion de la deuxième partie ». In Le de excidio britanniae de Gildas. Paris: Éditions de la Sorbonne, 1987. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.psorbonne.27434.
    Kerlouégan, François. « Conclusion de la deuxième partie ». Le de excidio britanniae de Gildas, Éditions de la Sorbonne, 1987, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.psorbonne.27434.

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    Kerlouégan, F. (1987). Le de excidio britanniae de Gildas (1‑). Éditions de la Sorbonne. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.psorbonne.27359
    Kerlouégan, François. Le de excidio britanniae de Gildas. Paris: Éditions de la Sorbonne, 1987. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.psorbonne.27359.
    Kerlouégan, François. Le de excidio britanniae de Gildas. Éditions de la Sorbonne, 1987, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.psorbonne.27359.
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