Revenus et actions pastorales des prêtres paroissiaux dans le diocèse de Clermont
p. 101-119
Texte intégral
1A la fin du Moyen Age, la mise en place du réseau paroissial rapproche l'Eglise des fidèles, tout en exigeant de ceux-ci une participation plus effective à la vie de la paroisse. La conscience de l'au-delà, voire la peur de la mort, comme le souci plus préoccupant de rédemption, sollicitent davantage l'intercession de l'Eglise. Donations et fondations qui se multiplient font appel à un personnel ecclésiastique toujours plus nombreux, parfois pléthorique. Ce qui ne va pas sans poser le problème des revenus de la paroisse et celui concomittant des charges des prêtres paroissiaux.
2Les revenus de la cure sont, en général, mal connus. Les données chiffrées font souvent défaut, pour totaliser les sommes dont dispose la paroisse. Toutefois, lors des visites pastorales, les appréciations concernant l'état de la cure sont fréquentes. En 1258, la cure de Saligny ne peut nourrir son curé. En 1287, la paroisse de Verneuil est assez pauvre pour voir son droit de procuration réduit de 40 sols, lors de la visite de l'évêque. Dans la seconde moitié du xive siècle, des bâtiments presbytéraux, voire des églises, sont en ruines. De nombreux prieurés sont endettés et perdent leurs desservants. Un sacristain dérobe les objets de culte pour se nourrir. Les revenus paroissiaux sont-ils insuffisants ? Les documents cités concernent, il est vrai, la fin du xiiie et le xive siècles. En réalité les conditions varient d'une paroisse à l'autre. Au xie siècle, la cure de Veauce vaut 40 livres. En 1445, celle de Châteauneuf-les-Bains est estimée à 18 livres. En 1506, le vicaire desservant de Saint-Genés reçoit 20 livres.
3Tout d'abord, les revenus fonciers, constitués par le domaine presbytéral, les fondations et les dîmes, en général modestes, sont très inégaux suivant les cures. Lorsque le patrimoine de la mense primitive a été maintenu, le domaine de la cure, de quelques ares de jardin et de vergers, peut se transformer en une véritable exploitation rurale de plusieurs hectares (20 à 25 setérées). Aux terres attribuées lors de l'érection de l'église s'ajoutent celles des fondations pas toujours faciles à distinguer dans les terriers. Ces terres, quelle que soit leur superficie, assurent un revenu relativement stable. Elles sont données à cens par le patron de la paroisse qui en conserve la seigneurie directe ou elles sont travaillées à champart, système d'exploitation qui a la faveur du clergé. Lorsqu'il est possible de les distinguer, les fondations peuvent représenter des revenus complémentaires importants : 3 livres pour 10 fondations en 1365 à Billezois, 37 livres pour 188 fondations à Orbeil en 1486. Elles sont plus nombreuses à partir du milieu du xve siècle : plus de 75 % de leur total sont créés de 1440 à 1535. Elles entrent donc pour une part croissante dans les revenus curiaux. Dans la majorité des cas, la dîme échappe au desservant, elle est accaparée par le patron de la paroisse. Seules 5 cures sur 50, soit 10 % d'entre elles, ont conservé la dîme sur leur paroisse. Partout ailleurs, ce sont des dîmes résiduelles, voire des novales, dues sur quelques champs, allant dans le meilleur des cas jusqu'à 1/5 ème de la dîme paroissiale. Dans le mouvement de restitution de la dîme au clergé, les communautés ecclésiastiques ont été les bénéficiaires, car disposant d'un personnel nombreux, alors que certains prêtres paroissiaux ont préféré céder leur part de dîme, en contrepartie d'une rente annuelle.
4Au total, les revenus fonciers de la cure évoluent entre 2 et 4 livres pour les paroisses de montagne ou à sols pauvres les plus défavorisées et entre 35 et 40 livres, soit un revenu dix fois supérieur, pour les paroisses plus riches de la plaine. Revenus il est vrai auxquels il faut adjoindre des sommes insaisissables : produits des percières, de la directe, des colombiers, pêcheries, moulins, fours et autres. Néanmoins ces revenus semblent souvent insuffisants : 50 % des paroisses du diocèse en reçoivent moins de dix livres, 34 % en perçoivent entre 10 et 20 livres et 16 %, soit l/6ème seulement, de 20 à 40 livres.
5C'est donc du casuel, droits d'autel et droits d'église, que les prêtres paroissiaux tirent l'essentiel de leurs ressources. Les oblations ou offrandes sont laissées à la générosité des fidèles qu'elles soient spontanées ou provoquées par les quêtes. A Saint-Genés, les oblations à l’occasion des fêtes solennelles auraient rapporté 40 livres en trois ans. En dehors des fêtes ou des services divins réguliers ou non, des « coffres » ou des « troncs » recueillent l'obole des fidèles pour les pardons, mais c'est surtout sous forme de pain, de vin, d’huile, de cire, de chandelles que les participations au culte sont les plus nombreuses.
6Les sacrements ou droits d'autel à l'origine administrés gratuitement ont, dès le xive siècle, fait l'objet d'une codification chiffrée. Dans le diocèse de Clermont, ce sont d'abord les droits de sépulture qui ont été précisés pour la première fois en 1363 à Saint-Pourçain-sur-Sioule. Ils évoluent jusqu'au début du xvie siècle entre 7 s. 6 d. et 16 sols pour la sépulture du « chief d'hostel », restent aux environs de 5 sols pour les autres sépultures et de 2 s. 6 d. pour « l'enfant d'aulbe ». En 1523, pour 109 feux, la cure de Pierrefite-sur-Loire rapporte 51 livres pour les sépultures. Pour les autres sacrements, ce n'est qu'au milieu du xve siècle que sont dues des sommes régulières.
7La bénédiction nuptiale associe une somme d'argent, environ 5 sols, à payer « le jour des noces à la porte de l'église », à un présent « bon et souffisant », comprenant le « quart d'un grand pain des noces », une quarte de vin, une jambe de porc, une pièce de boeuf et une poule, évalué à la somme de 5 sols en 1506. La « randue », c'est-à-dire l'autorisation écrite du curé de la paroisse pour le paroissien allant se marier dans une paroisse voisine, est de 10 sols et une poule pour le propriétaire, d'un bichet d'avoine et une poule ou 5 sols pour les autres. L'offrande pour le baptême, plus mal connue, est de 3 deniers en 1502 à Villeneuve-Lembron. La communion annuelle pour la fête de Pâques est précédée de la confession dont le droit, rarement mentionné, existe dès la fin du xie siècle à Archignat en 1078. Le droit de confession est de l'ordre de 2 deniers pour le maître de maison et de 1 denier pour les autres paroissiens.
8Quant au droit de communion ou encore de « debital », qui se paie « au jour de solemnité de la feste de Pasques », il varie de 5 à 10 deniers pour le maître et sa femme ; il est de 8 deniers si le maître est seul et de 2 deniers seulement pour les « autres communs ». La paroisse de Monétay-sur-Loire cumule 7 deniers pour la communion et 5 deniers pour le « debital » à payer avant la messe. Ainsi un feu moyen de cinq personnes devra s'acquitter annuellement d'une somme d'environ 10 sols, pour les sacrements indispensables à sa vie chrétienne.
9Au côté des droits d'autel, les droits d'église imposent sur chaque feu ou « chief d'hostel » un droit de « moisson » d'un demi à un bichet d'avoine, pour dire « chaque dimanche et fête de l'année la première messe basse et la grant messe » et faire des prières occasionnelles, pour protéger les récoltes contre les rigueurs du climat. Pour les prières dominicales à Longepré en 1483, chaque paroissien doit une coupe de seigle chaque année au desservant, ainsi qu'une coupe de seigle pour l'évangile de la Passion.
10En contre-partie des droits d'église, certains titulaires comme le curé de Saligny ont préféré asseoir sur des feux aisés un droit de procuration annuel, sorte d'abonnement ou de droit de gîte. C'est pourquoi en 1418 deux paroissiens de Saligny sont astreints chacun, « à la fête de la Nativité Notre Seigneur » et à « Karême-prenant », à préparer « le disner du prieur, de son compaignon ou chapelain, de son clerc, du secrétain ou mareglier de ladite église », consistant « en deux mes de viendez roty et bouly ». Ils devront aussi nourrir les trois chiens, « deux braches et ung levrier », ainsi que le cheval du curé.
11Un registre des sépultures, des bénédictions et randues pour dix années, de 1522 à 1532, nous permet de préciser les revenus de la cure de Pierrefite-sur-Loire. Le terrier de la cure fait apparaître un revenu de 15 livres pour les rentes foncières et les fondations. Avec une population de 109 feux, la paroisse de Pierrefite rapporte 25 livres pour les sacrements sans les offrandes et 30 livres pour les droits d'église. Soit au total 70 livres de revenu annuel au début du xvie siècle. Revenu important mais, déjà au xive siècle, la cure de Pierrefite était, au regard du droit de procuration dû à l'évêque pour les visites pastorales, une des plus imposées de son archiprêtré.
12Au regard d'un document de 1535 concernant le don gratuit qui impose une taxe extraordinaire de trois décimes, sur l'ensemble des bénéfices ecclésiastiques du diocèse, nous pouvons localiser les cures en fonction de leur montant d'imposition et dégager les régions favorisées ou non. Ainsi, dans les « montagnes occidentales » où la densité des paroisses est moins grande, de 70 à 90 % des cures ont une faible imposition, inférieure à 7 livres, et sont considérées comme ayant de faibles revenus. Dans le « Val d'Allier » et dans la plaine de la Limagne, les 2/3 des paroisses ont encore des revenus peu importants. Quant aux archiprêtrés les plus lourdement imposés, ils sont situés aux extrémités Nord et Sud du diocèse : le « bassin de Mauriac » et le « vignoble bourbonnais ». Ici, un tiers seulement des cures a une imposition inférieure à 7 livres. Sur l'ensemble du diocèse, soit 15 archiprêtrés, l'imposition varie entre 7 s. 6 d., pour la cure la moins imposée, et 50 livres pour celle qui a les plus hauts revenus, soit un rapport de 1 à 130.
13Ces écarts sont encore accrus par la pratique du cumul qui permet, à certains prêtres paroissiaux, de posséder des bénéfices suffisants en fonction de leur rang. C'est la règle pour les dignitaires ecclésiastiques ou pour les prêtres bacheliers, licenciés-en-lois, voire docteurs-en-décret qui se multiplient au cours du xve siècle. Un chanoine du chapitre de Notre-Dame de Clermont est archiprêtre de Cusset et curé de Sanssat ; Messire Anthoine des Forges, chevalier-en-lois, est prêtre-curé de Tizon et de Target. Ces prêtres alors titulaires de plusieurs paroisses, de vicairies, de chapellenies, emploient un personnel rémunéré dans des conditions très diverses. Le vicaire de Pierrefite-sur-Loire reçoit 1/5 ème des revenus de la cure, soit environ 14 livres par an au début du xvie siècle. Celui de Viplaix conserve, au xive siècle, les 2/3 du produit des offrandes. Le curé de Prompsat, quant à lui, reçoit pour une année 12 écus, 5 setiers de blé, le vin pour la Passion jusqu'à 45 pots, 30 sols pour les quarantaines et les oblations, soit un total d'environ 25 livres. Une pension de 10 à 12 livres semble nécessaire au desservant d'une petite cure pour assurer le service paroissial. Elle est fixée aux environs de 20 livres pour le vicaire de Saint-Genés au début du xvie siècle. Pour cette même période, trois prêtres se partagent la somme de 50 livres pour le service de trois cures.
14En outre, les revenus paroissiaux sont soumis à prélèvement. Lorsque le desservant n'est pas le titulaire de la cure, il s'acquitte d'un droit de patronage : 5 sols à Viplaix au xive siècle, 20 sols à Dompierre en 1478, mais 10 livres pour la cure du Theil à la fin du xve siècle. L'évêque aussi perçoit sa part des revenus curiaux : à l'occasion de la tenue des synodes, la « parée synodale », ou à l'occasion de la visite pastorale, le « droit de procuration ». Un pouillé du diocèse d'Autun, établi au xive siècle, fait apparaître pour deux archiprêtrés du Bourbonnais des charges synodales qui évoluent entre 6 deniers et 5 sols. Le droit de procuration évolue, quant à lui, entre 4 et 16 sols pour 50 % des paroisses concernées, entre 18 et 28 sols pour 32 % et entre 32 et 48 sols pour 16 %. Les autres sont exemptées. Ce qui nous amène à constater que la moitié des paroisses ont de faibles revenus, alors qu'une sur six seulement a des revenus confortables.
15D'incertains et irréguliers, les revenus de la cure, tributaires de la générosité des fortunes locales au xiiie siècle, sont devenus insuffisants au xive siècle par les « mutations et la malice » des paroissiens qui refusent de s'acquitter de leurs devoirs. A partir du milieu du xve siècle, même si la moitié des curés n'a que de faibles ressources, les redevances des fidèles sont précisées. Les patrons de la paroisse font rédiger ou renouveler leurs terriers et les villageois, parfois au prix d'une décision de l'official, reconnaissent leurs obligations. Ces documents ont souvent permis d'apporter quelqu'éclairage sur l'action pastorale des prêtres de la paroisse.
16A l'occasion du renouvellement du terrier de la cure de Monétay-sur-Allier, s'appuyant sur un accord de 1491, les paroissiens font savoir que le curé du lieu doit, en contre-partie du droit de moisson, leur « faire dire tous les dimanches et fêtes solennelles de l'année la première messe basse et la grant messe ». Que, pour « la Passion Notre-Seigneur », il doit leur « faire dire l'Evangile, de la fête de Sainte-Croix de mai à la fête de Sainte-Croix de septembre ». Que le curé est tenu de « faire les messes, les bénédictions pour les mariages, les sépultures, les baptêmes » et aussi de dire les « messes nuptiales, publier les bancs et donner la randue par escript » à ceux qui se marient hors de la paroisse. Et quand « les fruits de la terre sont en péril et dangier de gelées, grêle, tonnerre, tempestes et autres », il doit faire avec ses vicaires « processions, prières, oraisons au Créateur pour la conservation des biens ». En « temps de guerre et autres urgentes nécessités, il doit faire de même ». De plus, il doit fournir le cierge pascal « bon et souffisant » et le faire bénir par ses vicaires, fournir aussi « l'encens pour toutes les fêtes de l’année et le pain benoit pour le jour de la fête de la Circoncision Notre-Seigneur qui est le1er janvier ».
17La pratique des fondations qui se développe oblige le prêtre paroissial à des célébrations nombreuses d'offices. A Molinet, le curé doit : chaque dimanche, dire à haute voix et chanter un « Libéra me » avant la messe, un autre après, avec eau bénite et oraison funèbre sur les sépultures de plusieurs paroissiens. A Chantelle, tous les dimanches « après le salut Notre-Dame » et avant la grand messe, dire une absolution et, au retour de la procession de la grand messe, une absolution générale sur plusieurs sépultures. Chaque jour, des paroissiens demandent à participer « pour eux, leurs parents, leurs amis vifs et trépassés en toutes les messes, oraisons, prières, oblations et bienfaits qui se font chaque jour » en l'église paroissiale. Le dimanche est un jour où les activités sacerdotales sont nombreuses. Elles le sont plus encore les jours de fêtes solennelles avec les processions, les communions pour Pâques, ou le jour lorqu'une année sur deux ou sur trois, les habitants d'un village sont réintégrés à la paroisse, ou encore le jour des noces de plusieurs membres de la communauté villageoise. Les sépultures aussi absorbent les prêtres, surtout en période de crise, en déplacements pour aller chercher le corps, le ramener à l'église pour la messe des morts, puis au cimetière pour l'ensevelir, en prières aussi « vigiles, exaudis, absolutions... ». Au début du xvie siècle, les prêtres paroissiaux de Charroux, vu les nombreux services divins qu'ils ont à remplir, adressent une requête à l'official de l'évêché, afin que quatre d'entre eux soient exemptés de la comparution personnelle aux synodes de la Pentecôte.
18Les actions pastorales ne se limitent pas à la célébration des offices et à l'administration des sacrements. Le « pasteur » doit guider ses paroissiens vers une vie chrétienne, en assurant enseignement religieux et soutien aux pauvres. L'enseignement des fidèles dépend du niveau d'instruction des prêtres. C'est pourquoi, en 1314, le sire de Bourbon fonde trois prébendes pour des prêtres que le prieur de Souvigny devra « bien instruire suivant Dieu pour qu'ils contribuent à entretenir et augmenter leur dévotion et celle des autres ». De même, en 1498 à Vichy, Pierre II de Bourbon veut des « prestres instruits et experts dans la grammaire et la musique », capables d'instruire et de développer le culte de Dieu. Les pauvres qui reçoivent l'aumône doivent connaître les prières élémentaires : Pater Noster et Ave Maria, pour remercier Dieu et leur bienfaiteur.
19Pour son action d'enseignement auprès des fidèles, dans le plus défavorable des cas, le prêtre peut s'en tenir à la seule présentation des reliques pour inspirer le respect du divin. Il peut aussi fonder son enseignement religieux sur la morale et dénoncer les vices, à partir des représentations figurées des chapiteaux de son église. Toutefois des situations exceptionnelles permettent d'élever le niveau de la culture chrétienne. Lors des grandes fêtes, sur les places ou sur des « chaffauts », on joue des mystères, spectacles de tableaux vivants pour présenter des scènes bibliques : Passion, Mise au tombeau, Résurrection... Les visites exceptionnelles d'un prédicateur ou de l'évêque sont autant d'actions éducatives pour la communauté paroissiale. C'est ainsi qu'en 1417, le dominicain Vincent Ferrier, venant de Saint-Pourçain, s'arrête à Moulins et se fait entendre du haut d'une tribune dressée sur la place publique. Il s'est déplacé avec ses compagnons qui prêchent ensemble matin et soir, bénissent les malades et confessent de nombreux fidèles. Les visites pastorales sont l'occasion de messes exceptionnelles, en grand apparat, où les sermons sont suivis avec attention.
20Dans les bourgs de quelqu'importance, les écoles paroissiales qui se multiplient dès le début du xve siècle participent à l'éducation de quelques privilégiés. Souvent fondées par des laïcs, elles sont confiées aux prêtres paroissiaux. Dans le diocèse de Clermont, la première école est signalée au début du xiie siècle, vers 1115, dans la paroisse de Viplaix où le prieur de la Chapelaude cède, aux prêtres des deux églises de Viplaix, ses revenus de l'école contre une rente annuelle. Ces écoles ne sont pas gratuites et en 1433 un prêtre, maître des écoles d'Ebreuil, réclame 22 s. 6 d. à un de ses paroissiens, pour la location d'un psautier et pour avoir « appris son fils pendant un an ».
21Les paroissiens, à l'écart du centre de la paroisse, moins touchés par les actions pastorales comme les bergers ou les forestiers, n'en préoccupent pas moins les pasteurs. Ainsi quelques chapelles éloignées sont-elles desservies au moins une fois l'an. A Besse-en-Chandesse, le mouvement de transhumance des troupeaux est accompagné, en juillet pour la montée et en septembre pour la descente, par un impressionnant défilé de clercs et de laïcs, pour transporter la vierge noire de l'église paroissiale à la chapelle de montagne, où elle restera pendant la belle saison. A défaut de chapelle, une procession permet d'atteindre les paroissiens les plus isolés. Dans la région de Gannat, une fondation réunit prêtres et fidèles aux confins de trois paroisses limitrophes, pour la célébration du pain sous forme de « fugeasse » et du vin sur un autel improvisé, pierre cubique d'origine celtique : célébration à laquelle sont conviés les bergers et les laboureurs de ces lieux à évangélisation épisodique.
22Mais la plupart de ces actions sont ponctuelles et l'enseignement des fidèles reste souvent aléatoire. De plus, il n'est pas forcément aisé. Aussi, à la fin du xve siècle, des laïcs volent-ils au secours des recommandations synodales, voire des visites pastorales. Le duc de Bourbon, voulant pour sa part « abolir et éteindre les blasphèmes » dans ses états, ordonne que « ceux qui en seraient atteints et convaincus, paieront :
- pour la première fois, 5 sols et une livre de cire à l'église du lieu ;
- pour la seconde fois, 10 sols et deux livres de cire ;
- pour la tierce fois, seont mis et liés au pilier ;
- pour la quarte fois, auront l'oreille arrachée au pilier ;
- pour la quinte fois, la langue percée d'un fer chaud, à plein jour de marché et, s'ils persistent, le bannissement perpétuel de ses états.
23Mesures drastiques certes mais qui laissent à penser que l'évangélisation des fidèles était, sinon imparfaite, parfois bien difficile.
24Les actions charitables ne sont pas les moins prenantes. De nombreuses fondations obligent les prêtres à des distributions pour le soutien des pauvres. En 1315, les vicaires de Bourbon-l'Archambaud doivent distribuer deux denrées de pain, une pinte de vin, une cotte de drap de 5 sols, une paire de souliers de 19 deniers, un morceau de viande de 3 deniers ainsi que 3 deniers d'argent à 500 pauvres. En 1503, pour les funérailles du duc Pierre II, 15000 pauvres doivent recevoir chacun 10 deniers dans l'ensemble du duché. Au niveau de la paroisse, des structures se mettent en place. A Gannat en 1347, la charité a son bayle ou gouverneur. Les hôtels-Dieu sont les plus nombreux. La première mention concerne celui de Chantelle en 1240 qui reçoit 7 livres de rente. Celui de Billy vit des aumônes et bienfaits des paroissiens et doit « recevoir, loger et nourrir les pauvres passants ». Celui de Gannat est donné en gestion aux prêtres communalistes.
25Charges pastorales accaparantes qui ne font pas oublier la gestion des biens attachés à la cure. Les produits obtenus, tant du domaine que des fondations, voire des offrandes, requièrent une attention particulière. Il faut négocier les blés, les animaux, les vêtements reçus, par des ventes aux enchères et affecter les revenus à leur destination : distributions aux pauvres, à la chapelle, aux luminaires, à la réparation de l'église. Dans cette tâche, les paroissiens peuvent prendre une part prépondérante. A Monétay-sur-Loire, ils dirigent la fabrique et mettent dans l'église paroissiale des « coffres, troncs ou casses, pour amasser l'argent des pardons » et l'employer à la réparation de l'église. Ils gèrent aussi le luminaire et cueillent les fruits des noyers au cimetière, pour « faire de l'huile et entretenir le feu de la lampe ». Ils distribuent même les subsides aux vicaires et chapelains de la paroisse, en récupérant les dons faits au cours des messes de dévotion. Mieux, ils ont droit de regard sur les sépultures et les sièges à l'intérieur de l'église, pour lesquels le curé doit obtenir leur consentement. A Moulins, ce sont aussi les habitants qui, à la fin du xiiie siècle, construisent une chapelle et y installent leur confrérie. En 1475, à nouveau, ils démolissent l'ancienne chapelle et construisent, en remplacement, une église « belle et spacieuse ». Mais, le plus souvent, les fabriques sont absentes. Dans la majorité des cas, le curé reçoit les dons ou fondations destinés à l'entretien de l'église et les utilise avec le seul consentement des habitants.
26Le luminaire peut lui aussi prendre l'allure d'une véritable institution, comme à Saint-Gervais d'Auvergne, pour être imposé en 1535 à 14 livres de don gratuit, comme un établissement religieux, autant que la communauté de prêtres du lieu. Dans les cures à petits revenus, c'est-à-dire pour 50 % d'entre elles, le curé est souvent seul pour assumer l'ensemble des charges : à Saint-Etienne-de-Bas, en 1518, le prêtre de la paroisse gère les biens du luminaire, de la fabrique et de la confrérie de Notre-Dame. Mais, si la paroisse a quelque importance, un personnel nombreux s'active autour du desservant. Un sacristain ou marguillier est indispensable pour assurer les tâches matérielles. En 1347 à Aurillac, le sacristain doit garder les clefs de l'église, surveiller les chapelles contre l'incendie et le vol, tenir propre église, escaliers, fonts baptismaux, porter l'eau aux bénitiers, mettre la braise dans les encensoirs et sonner les cloches différemment pour les offices, mariages, enterrements ou tempêtes. Il est toutefois aidé par un bedeau et un porte-croix. Des vicaires ou des chapelains assurent le service des chapelles paroissiales et des fondations ; des clercs, tonsurés lors des visites pastorales, et parmi lesquels on recrute les enfants de choeur, aident aux services divins. Dans plusieurs chapitres, à Riom, à Ennezat, ont été fondées des « demi-prébendes », affectées à des « pueri chori ».
27Le personnel ecclésiastique qui, autour du curé, participait au fonctionnement de l'église paroissiale, formait une communauté souvent informelle et fluctuante, différente suivant les obligations.
28Très tôt structurées, dans les paroisses à forte concentration de services religieux, des communautés de prêtres devinrent les adjoints indispensables aux obligations paroissiales. Les prêtres, « fils originaux et baptisés in fontibus » de l’église paroissiale, prennent le nom de « prêtres-filleuls » dans le sud du diocèse et de « prêtres communalistes » dans le nord. C'est, pour le diocèse de Clermont, l'abbesse de Cusset qui, dès la fin du xiie siècle, établit la première communauté de prêtres-filleuls : communauté confirmée en 1218 par l'évêque de Clermont, pour desservir et assurer le service divin, au couvent et à ses dépendances. En 1238, une communauté de prêtres est fondée à Orcival, où la dévotion à Notre-Dame attire une population nombreuse lors des pèlerinages. Création originale, les communautés de prêtres-filleuls allaient, jusqu'au xvie siècle, se développer dans le centre de la France. Les communautés de prêtres, gagnant la confiance des habitants de la paroisse, dont leurs membres étaient issus, et recevant le produit de dons et fondations, se sont parfois transformées en de véritables seigneuries ecclésiastiques. Nous ne connaissons pas toujours les dates de création de ces communautés, car beaucoup ont d'abord existé officieusement, pour n'être reconnues que beaucoup plus tard : la communauté des prêtres de Charroux, attestée dès 1345, ne sera officialisée qu'en 1439 par l'évêque de Clermont. Néanmoins, sur un total de 104 communautés de prêtres, connues dans le diocèse en 1535, 10 pour le moins ont été créées au xiiie siècle, une seule l'aurait été au cours du xive siècle, le plus grand nombre étant créé dans la seconde moitié du xve siècle, suivant en cela le rythme d'attribution des fondations.
29Au début du xvie siècle, les communautés de prêtres-filleuls sont nombreuses. Elles intéressent, avec les chapitres canoniaux, la vallée occidentale de l'Ailier, région riche, de céréales et de vignobles. La plus forte densité se situe au centre du diocèse, une communauté pour trois cures dans les archiprêtrés de Clermont, de Billom et d'Artonne. A Bourbon-l'Archambaud, le duc fait bâtir une chapelle en 1315 et y fonde une communauté de 7 vicaires, qui recevront chacun 27 livres de rente annuelle et de 3 clercs, pour « administrer aux autels, aider à chanter et à faire le service divin », avec une rente de 15 livres chacun. La communauté devra entretenir le luminaire, dire les messes de fondation, distribuer l'aumône aux pauvres et les faire prier en remerciement. Les prêtres de la communauté d'Aurillac détiennent les rentes et héritages des fondations, obits ou autres. Au début du xvie siècle, ils en reçoivent plus de 45 livres chacun de revenu annuel. En règle générale, les communautés de prêtres gèrent les fondations paroissiales et perçoivent un droit d’entrée, parfois élevé, de chacun des nouveaux prêtres, sous forme de don ou de fondation : 12 livres à Vichy au xve siècle. Ils peuvent, comme à Combronde, être prêtres décimateurs, comme à Ambert, recevoir les oblations des offices paroissiaux et des enterrements, ou comme à Gannat, les aumônes faites pour « l'entretien et le soulagement des pauvres ».
30Le nombre de prêtres est proportionnel à l'importance des activités paroissiales. Les communautés de 10 à 15 prêtres sont les plus nombreuses mais de petites communautés rurales n'associent que quelques prêtres. En 1547, un tiers des communautés du diocèse de Clermont ne comptait pas plus de deux prêtres-filleuls. Par contre, certaines communautés urbaines prennent des allures de garnison : à Aurillac, 30 prêtres-filleuls en 1344, 48 en 1439, plus de 100 en 1508.
31La communauté de prêtres, tolérée d'abord, puis reconnue par les autorités religieuses, n'avait pas sa place dans la hiérarchie ecclésiastique. Elle était constituée par des prêtres auxiliaires qui n'avaient point de charge, ni de bénéfice, à la différence des chanoines du chapitre qui étaient dotés de prébendes. Au cours du xiiie siècle et dans la première moitié du xive siècle, les communautés de prêtres ont d'abord joué un rôle discret. Les communalistes sont « socii et servitores » de l'église.
32Le prêtre titulaire de la cure leur sacrifie un espace « congru » dans l'église paroissiale. Ils ne doivent, comme à Vichy, ne se manifester qu'à voix basse, pour ne pas déranger, ni le prieur, ni le curé pendant les offices. Néanmoins, les prêtres-filleuls s'organisent, choisissent leurs bailes pour administrer la communauté ou leurs syndics pour les affaires contentieuses. A Gannat, on rencontre un senior, un diacre et un sous-diacre. Le curé de la paroisse y choisit ses vicaires ou ses chapelains, son sacristain, son chantre. Les consuls de la ville y trouvent des auxiliaires pour tenir l'école ou administrer les oeuvres caritatives. En 1397 à Gannat, les habitants leur abandonnent les fonds et revenus de l'hôpital, à charge pour eux, de les remplacer pour l'entretien et le soulagement des pauvres et de leur rendre un compte annuel de leur gestion. En contrepartie, les prêtres communalistes pourront chanter, tous les jours, à haute voix les heures canoniales. En 1411, un second concordat leur permet d’avoir un sacristain, d'entretenir l'horloge de la ville et de payer annuellement aux consuls une somme destinée aux aumônes.
33Progressivement la communauté des prêtres se dessine comme le réservoir d'hommes, capables d'assurer le service divin et de faire fonctionner les organisations paroissiales. Forte de la capacité de ses membres, elle joue un rôle de plus en plus important, investit à partir du xve siècle les cures et chapellenies de la paroisse, voire des paroisses voisines et se trouve à l'origine d'un mouvement de reconquête des cures prieurales par les prêtres séculiers. Les plus actives pratiquent un recrutement sélectif et veillent au niveau d'instruction de leurs membres. En 1485, la communauté de Champeix refuse un prêtre du lieu qui ne connaît pas le « plain chant ». A Ardes, une année de noviciat est exigée avant l'entrée définitive dans la communauté. Il faut être « instruit et expert dans la grammaire et la musique », pour être accepté parmi les prêtres communalistes de Vichy. Ce sérieux est reconnu par le duc de Bourbon, Pierre II, qui en 1499 crée un chapitre à Vichy, composé d'un prévôt, d'un chantre et de douze chanoines, par « l'union et l'incorporation dudit chapitre à la communauté » des prêtres du lieu. La même année, le chapitre est confirmé par l'évêque de Clermont. Dès 1236, la communauté des prêtres-filleuls de Cusset est elle aussi transformée en chapitre par l'évêque de Clermont. Il en est de même à Orcival en 1242, à Ardes en 1421, à Montluçon en 1485. Cette mutation en chapitre modifie le statut de la communauté des prêtres qui devient collégiale de chanoines. Promotion certes, mais surtout reconnaissance officielle qui installe de droit les ex-communalistes dans la hiérarchie ecclésiastique. Cependant la grande majorité des prêtres communalistes est plus préoccupée de tâches matérielles. La communauté de Charroux gère les biens de l'hôpital et les biens d'une centaine de fondations au début du xvie siècle.
34Dès 1396, elle mène une politique d'achat en accaparant non seulement des rentes mais aussi des maisons, des granges, des bancs de boucherie, des terres, des vignes... Elle s'insère dans le circuit financier et consent des prêts : 2 écus d'or à un boucher au début du xve siècle, 30 écus soleil d'or à un bourgeois qui, ne pouvant rembourser, lui abandonne sa maison. Elle se comporte en véritable seigneurie avec procureur, sceau particulier et archives. Dès le xve siècle, la communauté d'Aurillac est très riche : « yceulx prestres ont grant foison maisons et habitations, meubles, bestails, rentes, revenus et autres ». Au xvie siècle, les rentes qui constituent la principale source de ses revenus sont estimées à près de 14000 livres.
35Au xve siècle, en même temps que les prêtres séculiers se multiplient, les lieux de culte font l'objet d'un regain d'intérêt. Dès les années 1440, des chantiers de restauration d'églises, de construction de chapelles, sont ouverts. Jusqu'à la fin du siècle, une vingtaine de chapitres, de communautés de prêtres, de chapellenies, voient le jour. Le mouvement se poursuit au début du xvie siècle et la taxe du don gratuit de 1535 reconnaît trois nouvelles créations. De même les communautés de prêtres grossissent le nombre de leurs membres : de 1439 à 1508, la communauté d'Aurillac voit le nombre de ses prêtres passer de 48 à 102.
36La fin du xve siècle présente aussi une amélioration du niveau d'instruction d'une partie du clergé séculier. Les grades universitaires prennent une place plus importante dans la nomination aux cures à hauts revenus. Des bacheliers, des licenciés en lois obtiennent des bénéfices confortables et sont parfois encore « escolliers estudiant à Paris ». Les fidèles eux-mêmes réclament des prêtres « ydoines et souffizans qui saichent lire et bien prononcer ». A Montluçon, le duc de Bourbon rétablit la prébende du chantre du chapitre, qui avait été usurpée, pour qu'elle « advienne à personnaige expert en l'art et science de musique et non ailleurs ». Lors de leurs fondations, les laïcs essaient de lutter contre l'absentéisme des prêtres ou des chanoines aux offices et font préciser dans les actes que les « livraisons de pain et de vin », devenues plus fréquentes et constituant souvent la seule rente de l'obit, ne seront attribuées aux prêtres que s'ils assistent aux offices. Il en est de même pour l'ensemble des prébendes de la collégiale de Montluçon, où les chanoines délaissaient chapitres et services divins, qui en 1501 sont convertis en distributions quotidiennes, à ceux « qui seront résidants et qui assureront le service de Dieu ». Néanmoins, chanoines et prêtres paroissiaux oublient encore résidence et services divins, préférant l'indépendance laïque aux contraintes de la collégiale. En 1547, un arrêt du Parlement, rendu contre les prêtres-filleuls de la communauté d'Aurillac, les désigne comme étant « la plupart ignares et inhabiles, tant de savoir que de méchante vie, plus formés à danser au son du tambourin qu'à lire le latin ».
37Le faste cérémonial aux offices prend une place de plus en plus importante. Plus simplement, la décence seule est recommandée. Au début du xvie siècle, les paroissiens de Monétay-sur-Allier demandent que l'officiant soit « bien et honnêtement habillé des habits de l'église », c'est à dire du surplis et de l'étole, et qu'il n'ait pas les jambes nues. Déjà en 1345, les chanoines d'Evaux et de Chantelle, vêtus de « peaux de renard, de boucs et de moutons, qui étaient désagréables au peuple, difformes pour les individus, inconvénients et insupportables pendant les offices, qu'ils ne pouvaient prier Dieu avec attention », obtiennent du pape Benoît XII l’autorisation de les remplacer par une « robe blanche et longue, sans couture, avec un surplis par-dessus ». Il faut considérer les valeurs symboliques de ce vêtement : blanc, symbole de pureté ; long contre la concupiscence, symbole de chasteté ; sans couture, car toute coupure est une mort, donc symbole d'éternité.
38L'habit et le surplis se généralisent et seront les vêtements privilégiés des prêtres-filleuls. Les fidèles participent à rehausser le faste des cérémonies religieuses. En 1443, le seigneur de Ginçay donne au curé de Theneuille, pour le service divin, « une chasuble en drap de velours cramoizi, garnie d'or » et 40 écus d'or. La cure de Saint-Etienne-de-Bas, en 1518, reçoit « une robe pour la messe des trespassés et trois cottes de femmes pour les festes Notre-Dame ». Amélioration de l'apparat des offices en particulier, mais tous les prêtres ne bénéficient pas de conditions favorables et nombreux dans les zones rurales sont ceux qui, aux prises avec les difficultés, discutent âprement avec leurs paroissiens le montant de leurs droits, dans un mouvement de codification du casuel, qui prend son origine dans les cures prieurales et urbaines, dès le xive siècle, et se développe, dans les paroisses rurales, au cours de la seconde moitié du xve siècle.
39A la fin du xve siècle, se dessine une évolution vers l'amélioration des revenus et du service de l'Eglise. Evolution qui cache bien des insuffisances. Les fidèles, soucieux de leur salut, sollicitent davantage, par leurs fondations, l'intervention du clergé. Les communautés de prêtres ont alors pu apparaître comme une réponse adaptée à ces sollicitations. Parallèlement, en contrepartie d'oblations, les fidèles exigent prières et services divins rédempteurs, adressés au Créateur, pour plus d'efficacité, par des officiants qui soient des intercesseurs qualifiés. La réponse apportée par les prêtres paroissiaux est formulée de valeur inégale et peut paraître inadaptée, à l'image du recrutement du clergé séculier. En effet, dans son choix, le futur prêtre est trop souvent motivé par la condition cléricale, plus que par la piété. De plus, la hiérarchie reste peu exigeante dans ses choix et mal structurée dans son rôle de formation, malgré ses voeux de réforme morale. C'est pourquoi les laïcs expriment la nécessité de plus de rigueur dans la vie religieuse des fidèles comme dans le comportement des prêtres, face à l'exercice du service de Dieu.
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