Le poids démographique de Paris et de l’Ile-de-France au xvie siècle
p. 227-235
Texte intégral
1Cette brève mise au point ne vise qu’à présenter quelques réflexions et quelques hypothèses, appuyées sur les recherches récentes et sur la relecture des documents disponibles. Pour la commodité de l’exposé, on séparera les problèmes du plat pays et de la capitale.
I. SUR LA POPULATION DE LA RÉGION PARISIENNE.
2Il convient de définir d’abord la notion de région parisienne. Les circonscriptions administratives ne sont guère significatives. Le diocèse de Paris, s’il s’étend au sud jusqu’à Chamarande et au nord jusqu’à Luzarches, ne dépasse pas l’Oise vers le nord-ouest, et s’arrête à Villepinte vers le nord-est1. Le gouvernement de l’Ile-de-France, défini pour la première fois en 1519, englobe Beauvais et Laon, mais abandonne à la Champagne la majeure partie de la Brie, à l’Orléanais la région d’Etampes et s’étend jusqu’à Dreux2. Mieux vaut tenter de définir un espace par rapport aux noyaux urbains. La carte dressée par R. Gascon à partir d’un document fiscal de 1538 montre qu’autour de la capitale, les premiers centres urbains importants et relativement « indépendants » sont Rouen, Reims, Troyes et Sens, Orléans. On y ajoutera Amiens3. C’est donc un cercle de 100 à 120 km. Dans cet espace s’inscrivent plus ou moins complètement 29 élections, des Andelys à Château-Thierry, de Beauvais à Pithiviers4.
3Combien d’hommes vivaient, vers 1500 ou vers 1600 dans ce périmètre ? En amont du xvie siècle, on possède l’état des feux de 1328, étudié par F. Lot et par G. Fourquin et, quelques documents complémentaires pour les régions de Poissy et de Pontoise5. Les limites ne correspondent pas à celles des circonscriptions ultérieures et aucune comparaison n’est possible. Cependant, quelques certitudes apparaissent. La région parisienne appartenait sans conteste au « monde plein ». Pour la « baillie » de Paris, sur 3 500 km2, on atteint plus de 14 feux au km2, les châtellenies de Pontoise et de Chaumont (650 km2) vont de 13 à 15 feux au km2. Autre constatation, les fortes différences à l’intérieur de cet espace : de 6 feux/km2 vers Chevreuse à 19 feux dans la plaine de France.
4En aval, les données fournies par J. Dupâquier pour la fin du xviie siècle, permettent de constater les mêmes faits6. La densité générale reste forte : pour les 29 élections retenues dans un cercle de 100 km autour de Paris, on totalise un peu plus de 290 000 feux, soit 10,66 au km2. Les variations sont sensibles à l’intérieur de cette zone : de 5,6 feux ou 6 feux/km2 pour Rozay-en-Brie et Provins à 16,2 pour Beauvais, 15,3 pour Paris, 15,13 pour Compiègne...
5Ou peut-on placer la barre entre 1500 et 1600, compte tenu de ces données encadrantes ? Vers 1500, la reconstruction n’est pas totalement achevée. Les secteurs les plus pauvres, Hurepoix occidental ou Brie, se ressentent encore de la longue crise qu’a étudiée G. Fourquin7. Ce n’est que vers 1520 que les derniers recensements marquent la remise en valeur de l’ensemble des terroirs utiles. Vers 1600, il est nécessaire de tenir compte des crises de la fin du siècle : les guerres de religion ont fait ici autant de mal que de bruit, accompagnées d’un recul des cultures, d’un bon nombre d’épidémies et de disettes graves8. Tout laisse à penser que le maximum de peuplement a été atteint entre 1560 et 1580. Les données lacunaires et le raisonnement mènent à placer alors le chiffre global assez haut. Là où existent des registres baptistaires assez continus et assez fiables, le nombre annuel des baptêmes vers 1560-1580 dépasse très généralement les chiffres retrouvés pour les premières décennies du xviie siècle, généralement considérées comme une époque de « flux » des naissances. Rappelons quelques chiffres : de 1542 à 1551, on célèbre 351 baptêmes dans l’église de Bagneux. Il y en eut 203 de 1620 à 1629 et 227 de 1630 à 1639. Dans la paroisse voisine d’Arcueil, 398 baptêmes sont inscrits de 1550 à 1559, 283 de 1610 à 1619, 265 de 1620 à 16299. Le travail de J.-M. Moriceau affecte, pour 12 paroisses au sud de Paris, les années 1560-1575 par rapport à 1601-1605, d’un surcroît de naissances de 30 à 50 %10. Les quelques chiffres tirés de dénombrements sont aussi bien au-dessus des données de la fin du xviie siècle. Une évaluation du duché d’Etampes, faite en 1544 et portant sur 81 villages donne le chiffre de 10 316 feux. En utilisant la carte du bailliage fournie par P. Dupieux et les statistiques publiées par J. Dupâquier, on aboutit en 1713, pour les 81 collectes de taille correspondant, à quelques arpents près, aux villages du duché, à 6 870 feux. Le petit bailliage voisin de La Ferté- Alais témoigne dans le même sens : 930 à 970 feux pour les enquêteurs de 1544, 673 feux en 171311.
6Il ne paraît donc pas absurde, pour l’ensemble de la région parisienne, de supposer un peuplement supérieur, vers 1560-1570, à ce qu’il fut dans les premières années du xviiie siècle. Avec 10 % de plus, on aurait 320 000 feux (11,7 feux/km2) ; avec 15 % de surcroît, on atteindrait 335 000 feux et 12,3. Poursuivons l’hypothèse : avec un coefficient de 4,5 par feu, on pourrait estimer la population dans cette vaste zone du Bassin Parisien de 1 445 000 à 1 509 000, avec une densité kilométrique de 52,7 à 55,1...
7Cette masse considérable est avant tout une masse paysanne. Le réseau urbain, en 1538 comme en 1713, est marqué par sa faiblesse à l’intérieur du périmètre retenu. En 1713, les seules villes de conséquence sont Beauvais et Chartres, avec 3 284 et 3 770 feux. Etampes atteint 1 000 feux. Versailles peut compter, avant la mort du Roi-Soleil et le repli provisoire de la cour sur Paris, 25 à 30 000 habitants12... A la limite du cercle des 100 kilomètres, Sens compte un peu plus de 1 400 feux.
8Cette anémie des villes dans une large zone autour de la capitale se retrouve en 1538 dans le rôle de taxation utilisé par R. Gascon. Chartres et Sens doivent fournir la solde de 200 hommes, Beauvais, celle de 100 hommes. Soissons, Meaux, Melun, Mantes ou Senlis, celle de 50 hommes, Etampes, Pontoise ou Provins celle de 25 hommes. En revanche, Rouen est taxé à 1 500 hommes, Orléans à 800.
9On ne saurait tirer de cette hiérarchie fiscale une hiérarchie de population. Deux autres rôles, propres à la prévôté et vicomté, datés de 1556 et de 1562, montrent l’arbitraire relatif, ou les compensations13. La corrélation des listes est trop faible pour imaginer un classement. Brie-Comte-Robert et Corbeil sont taxés à 175 L. en 1557 tandis que La Ferté-sous-Jouarre paye 56 L. En 1562, La Ferté et Corbeil doivent verser 200 L. et Brie 100 L. Rozay-en-Brie paye autant que Lagny et... trois fois plus que Meaux ou Senlis. En l’ignorance des critères de la répartition des exigences royales, mieux vaut ne point conclure.
10On est dans l’ignorance de la population de ces villes de la « région parisienne » au xvie siècle. Etampes est gratifiée de 2 106 feux dans l’enquête de 1544 déjà citée. Remarquons qu’en 1713, elle n’en compte que 1 046. A partir du nombre des baptêmes vers 1 570, J.-C. Polton avance l’hypothèse d’une population de 6 000 habitants pour Coulommiers, qui compte environ 600 feux au début du xviiie siècle14. Ici aussi, l’impression domine d’une population plus abondante avant les guerres de religion qu’aux dernières années du règne du Grand Roi.
II. SUR LA POPULATION DE LA CAPITALE.
11Le problème de l’évaluation de la population parisienne est compliqué par la taille de la ville qui tourne la tête des observateurs, par la disparition, à quelques épaves près, des registres paroissiaux, par les coupes sombres que les incendies du Palais en 1737 et de l’Hôtel de Ville en 1871 ont fait dans les archives de la cité.
a) Les données encadrantes.
12La première est le fameux état des feux de 1328 qui donne à la ville 61 098 feux. On sait les disputes des médiévistes autour de cette donnée. Les uns, avec P. Dollinger l’interprètent au minimum, compte tenu de la faible activité économique de Paris et d’une comparaison avec les grandes villes de l’Occident chrétien : Bruges, Florence. Les autres, avec R. Cazelles, J. Heers et J. Favier, suivent les conclusions de F. Lot et adoptent une hypothèse haute : Paris aurait compté environ 200 000 habitants à la veille des malheurs du xive et du xve siècle15. Les malheurs de la « guerre des anglais » auraient réduit, selon J. Favier, ce total étonnant, à environ 100 000 habitants sous l’occupation étrangère. Mais le repeuplement fut rapide à partir de 1444.
13Beaucoup plus solide apparaît le chiffre du célèbre Mémoire de 1637 pour l’approvisionnement de Paris : 412 000 habitants16. R. Mousnier a montré que ce travail, très précis, a été rédigé par les Commissaires au Châtelet, à partir des rôles de la taxe des boues et lanternes, de leur connaissance de leur quartier et peut-être de listes de chefs de feux dressées à la demande du Bureau de Ville par les Quarteniers et les Cinquanteniers.
14Plusieurs documents du xviie siècle dénombrent les maisons de Paris : 20 000 en 1637, 23 086 en 168417.
b) Quelques évaluations « littéraires ».
15Maint voyageur du xvie siècle arrivant à Paris a été tenté d’évaluer la population. Certaines de ces évaluations sont hautement improbables. D’autres retiennent l’attention à cause de la qualité du personnage. Dès 1528, Navagero, ambassadeur de la Sérénissime indique 300 000 à 400 000. Marino Cavalli, généralement bien informé, va jusqu’à 500 000 en 1546. Au-delà de ces chiffres, il convient de retenir que pour tous ces observateurs, Paris est une ville plus grande et plus peuplée que toutes celles qu’ils connaissent. Indication précieuse, surtout sous la plume des ambassadeurs de la République de Venise puisque la ville des Doges compte 100 000 habitants en 1509 et 150 à 160 000 au milieu du siècle. Si l’on songe que Naples, que ces diplomates devaient connaître peu ou prou, comptait entre 150 et 200 000 habitants, nous tenons au moins un ordre de grandeur18.
16D’autres documents proviennent d’administrateurs, habitués aux problèmes urbains, et particulièrement aux difficultés de l’approvisionnement. A trois reprises, le Conseil de Ville de Rouen compare la population de la ville à celle de la capitale : en 1492, on estime que « Paris vauldroit mieux trois fois que Rouen », en 1544, on déclare que « Paris est six à huit fois plus populeuse », en 1552, on affirme que « Rouen est le huitième de Paris »19. Si nous retenons, pour cette dernière date, l’hypothèse de J.-P. Bardet, présentée à ce colloque, d’une population de 50 000 habitants pour la cité normande, nous retrouvons les 400 000 habitants de plusieurs observateurs. C’est ce chiffre que cite Pigafetta au début de sa Relation du siège de 1590 : « Voilà la description de Paris divisé en trois groupes d’habitations qui contiennent ordinairement plus de quatre cent mille âmes20. »
17A plusieurs reprises au xvie siècle, le Bureau de la Ville ordonna aux Quarteniers de dresser le rôle des maisons, des propriétaires et locataires de leur quartier, voire en novembre 1.552 « la nation et le pays des demourans en icelles maisons, tant hommes que femmes, serviteurs et chambrières »21. Malheureusement, aucun de ces recensements ne nous est parvenu. Le rôle de la taxe de 1571, souvent cité, en cours d’étude par D. Richet et utilisé par J.-P. Babe-lon dans une communication au colloque Coligny donne un peu plus de 16 000 feux taxés intra muros, auxquels il faut ajouter les faubourgs : plus de 1200 feux au sud, sans doute un peu plus de 500 au nord22. Mais la taxe ne concerne que les notables.
18Au début du siège de 1590, on procéda à une recherche générale des grains disponibles et des bouches à nourrir. Le résultat a été suffisamment public pour être cité par Lestoile, par Pigafetta et par une relation anonyme23. Non sans quelques différences. Tandis que Lestoile donne « deux cens vingt mil ames et plus », l’Italien se contente de 200 000. Lestoile et Pigafetta indiquent qu’on avait du blé pour un mois, tandis que l’anonyme parle de 1200 muids, ce qui est fort peu. Les trois mentionnent les quantités d’avoine inventoriées : 1500 muids chez Lestoile et Pigafetta, 1 800 muids pour le troisième. Ainsi sommes-nous amenés à faire un sort aux chiffres concernant la consommation pour tenter d’évaluer le nombre des consommateurs.
c) Une évaluation en 1565.
19Il semble qu’on n’ait pas utilisé jusqu’à présent les données figurant dans les Registres de délibérations du Bureau de la Ville à propos de la grave disette de 156524. Le 13 septembre, on indique qu’ « il estoit assez notoire à ceulx qui traictoient le faict de police qu’il fault pour la nourriture de la Ville environ cinq mil muys de bled par chascun moys qui est par an soixante mil muys ». On constate qu’on doit attendre encore dix mois l’arrivée de la future récolte, que la moisson a été désastreuse et qu’il faut faire venir les blés d’autres régions : Auvergne, Bretagne, voire de Hollande et de « Danzvic ». Quelques semaines plus tard, dans une lettre à la Reine-Mère, on constate que les envoyés de la ville ont pu acheter en Champagne 5 à 600 muids de grains « qui est pour la provision de quatre jours seulement »25. Le chiffre est plus vague mais conduit à une évaluation annuelle de 45 625 à 54 750 muids. Autres incertitudes avec les données de Pigafetta qui indique qu’on avait pu faire entrer en ville avant l’investissement environ 3 000 muids de grains et ajoute : « On fit le compte que la ville pouvait en consommer 60 muids par jour au moins », ce qui ferait seulement 21 900 muids par an. Mais il s’agit d’une ration de misère (il nous indique qu’on ne donnait, dans les « meilleurs maisons » que huit onces de pain par jour) et pour une population diminuée26. Revenons donc aux chiffres de 1565.
20Il suffit de les comparer avec les indications du Mémoire de 1637 : 1 600 muids par semaine, 84000 par an et d’appliquer une règle de trois pour aboutir, en relation avec les 412 000 habitants du Paris de Louis XIII à 294 000 habitants en 1565. Si nous prenons l’estimation traditionnelle de la consommation individuelle moyenne, trois setiers de Paris par an, nous aboutissons à 240 000 rations. Mais les chiffres de 1637 ne donnent que 336 000 rations. C’est qu’une partie de la population recevait directement son blé, ou bien que la donnée traditionnelle est fausse. En tous cas, le rapport, en 1637, des 336 000 rations aux 412 000 habitants nous ramène, en 1565, au même chiffre de 294 000.
21C’est à ce chiffre de 300 000 que nous serions tentés de fixer, au sommet de la courbe du xvie siècle, avant les exodes, les épidémies et la crise économique, le niveau de population de la capitale. Notons que le chiffre de 400 000, donné par Pigafetta et que R. Gascon paraît accepter27, supposerait une consommation supérieure d’un quart à l’estimation de « ceulx qui traictoient le faict de police ». Une telle erreur de prévision, de la part d’administrateurs qui apparaissent toujours bien avisés, serait étonnante.
d) Quelques hypothèses sur la répartition géographique.
22Les registres du Bureau de la Ville contiennent plusieurs rôles de répartition par quartier de levées de deniers ou de pionniers demandés par le Roi28. Il est permis de penser qu’on tenait alors compte, à la fois de la population du quartier et, de la richesse de ses habitants. On ne saurait donc, pas plus que du nombre de feux taxés en 1571, en tirer une répartition de la population entre les quartiers. Le jeu est d’ailleurs faussé par le problème des faubourgs, tantôt taxés avec le quartier auquel ils sont rattachés (rappelons que par une fiction administrative, le quartier de la Cité annexe le faubourg Saint-Jacques et celui du Saint-Esprit, le faubourg Saint- Victor). Ces observations faites, une certaine cohérence apparaît entre les pourcentages calculés pour chaque quartier (au moins pour ceux qu’on peut identifier avec une certitude suffisante à partir du nom du quartenier qui sert à les désigner).
23Non seulement une cohérence, mais peut-être le dessin, enregistré avec le retard naturel des administrations, d’une évolution : lotissements et constructions nouvelles du Temple et du futur Marais (quartier Saint-Antoine) ; appauvrissement du quartier des Collèges... Il serait sans doute imprudent d’aller au-delà. 11 est probable que tous les quartiers n’ont pas également subi les malheurs du temps29. Au lendemain de la levée du siège de 1590, on distribua à la population affamée 1 335 setiers de grains achetés par Mayenne30. Après avoir servi les couvents et les soldats, on appela les colonels et les délégués des quartiers. Voici la répartition :
24Le retour de la paix ne supprime pas le problème du paupérisme à Paris. Pendant le printemps 1596, au cœur de la soudure, des boulangers fournissent du pain aux pauvres et rendent compte en août à la municipalité. En 72 jours, ils ont fabriqué et distribué 715 851 pains de 12 onces. Ce pain de 370 grammes semble bien correspondre à une ration individuelle, en période de crise. On a donc, chaque jour, environ 9 900 rationnaires31.
25En conclusion de ces réflexions, souvent hasardées, mais qui doivent inciter à un nouvel examen des sources, il me semble que quelques traits se dégagent : la taille exceptionnelle de la capitale, à l’échelle de la région, de la France et de l’Europe occidentale. On peut, avec probabilité hasarder les chiffres suivants : 150 000 habitants vers 1500, 300 000 vers 1560, 200 000 au lendemain du siège, et sans doute, de nouveau 300 000 vers 1600. Cette énorme concentration n’empêche pas le centre du Bassin parisien d’être fort convenablement peuplé. Si les villes ont été « étouffées » dans leur développement par la présence de Paris, les campagnes portent un bon nombre d’hommes, que la richesse des terroirs, la présence de la vigne et les débouchés du marché urbain permettent de nourrir.
Notes de bas de page
1 Carte du diocèse dans J. Ferté, La vie religieuse dans les campagnes parisiennes (1622-1695), Paris, 1962, en dépliant hors texte.
2 Histoire de l’Ile-de-France et de Paris, dir. par M. Mollat, Toulouse, 1971, pp. 5-8 et 191.
3 Histoire économique et sociale de la France, t. i, par P. Chaunu et R. Gascon, pp. 40-64. Le texte du rôle est publié dans les Ordonnances des rois de France, Règne de François Ier, t. ix, p. 70 à 81.
4 Je suis parti de la carte des élections publiée par J. Dupaquier, A.E.S.C., juil.-août 1969. Sont ainsi retenues, plus ou moins « arbitrairement » pour les élections-frontières, dans la Généralité de Paris : Beauvais, Compiègne, Coulommiers, Dreux, Etampes, Mantes, Meaux, Melun, Montereau, Montfort,
Nemours, Nogent, Paris, Pontoise, Provins, Rozay, Senlis et Sens ; dans la Généralité d’Orléans : Chartres, Dourdan et Pithiviers ; dans la Généralité de Rouen : Les Andelys, Chaumont et Magny, Evreux et Gisors ; dans la Généralité de Soissons : Château-Thierry, Clermont, Crépy et Soissons, soit 27 3 4 2 km2 et 3 136 collectes.
5 F. Lot, t L’état des paroisses et des feux de 1328 », Bibl, Ec. Chartes, t. xc, 1929, pp. 51-107 et 2 5 6 - 3 1 5 ; G. Fourquin, « La population de la région parisienne aux environs de 1328 », Le Moyen âge, 1951, n° 1-2, pp. 6 3 - 91 ; G. Fourquin, « Villages et hameaux du nord-ouest de la région parisienne, du xive au xixe siècle », Paris et Ile-de-France, t. ix, 1958, pp. 141-156.
6 J. Dupaquier, Statistiques démographiques du Bassin parisien, Paris, 1977.
7 G. Fourquin, Les campagnes de la région parisienne à la fin du Moyen âge, Paris, 1963.
8 Tableau, limité au sud dans J. Jacquart, La crise rurale en Ile-de- France, Paris, 1974.
9 J. Jacquart, ouvr. cit., p. 44 et note 12.
10 J.-M. Moriceau, La population du sud de Paris aux xvie.xviie siècles, Mémoire de maîtrise, Paris I, 1978, Mémoires de la Soc. hist. et archéol. de Corbeil, t. xii.
11 J’ai présenté ces chiffres dans les Mélanges Reinhard, pp. 351-357.
12 Sur la population de Versailles et la nécessité de corriger les dénombrements, voir B. Lepetit, « Une création urbaine : Versailles de 1661 à 1722 », R.H.M.C., oct.-déc. 1978, pp. 604-618.
13 Rôles publiés dans les Registres de délibérations du Bureau de la Ville de Paris, t. iv, p. 462-463 (31 déc. 1556) et t. v, p. 115 (13 janv. 1562).
14 J.-C. Polton, « Coulommiers et Chailly-en-Brie (1557-1715) », A.D.H., 1969, p. 15.
15 J. Heers a résumé la discussion et rappelé la bibliographie dans son article c Les limites des méthodes statistiques... », A.D.H., 1968, spécialement pp. 57-58. Depuis, J. Favier a présenté les documents du xv* siècle dans Les contribuables parisiens à la fin de la Guerre de Cent ans, Paris, 1970 et repris le problème dans la Nouvelle histoire de Paris. Paris au xv siècle, Paris, 1974. La majorité des médiévistes français semble ralliée à l’hypothèse « haute ».
16 Ce mémoire a été publié par A. de Boisusle en appendice au Mémoire sur la Généralité de Paris, Paris, 1881 (Coll. des Doc. inéd.), pp. 658- 659.
17 R. Mousnier, Paris au xviie siècle, fasc. I, La population. La fonction de capitale, cours de Sorbonne polyc, Paris, 1961, plus détaillé que le récent Paris capitale au temps de Richelieu et de Mazarin, Paris, 1978.
18 Ces chiffres empruntés à J. Delumeau, L’Italie de Botticelli à Bonaparte, Paris, 1974, p. 110.
19 Cité par M. Deveze, La vie de la forêt française au xvie siècle, Paris, 1961, t. i, p. 31.
20 F. Pigafetta, Relation du siège de Paris par Henri IV, éd. M.-A. Dufour, Mémoires Soc. Hist. de Paris, t. ii, 1876, p. 33.
21 Mentions de ces « dénombrements » en mars 1528 (maisons et loyers), en juin 1537 (« tous les noms et surnoms des personnes de leur quartier sans obmettre aulcune personne »), en juillet 1542 (« que chascun Quartenier feist description des habitans de son quartier, tant riches, de moyen estat que povres »), en février 1552, en novembre 1552, en mars 1553 (maisons, propriétaires et locataires), en novembre 1558, etc. (Registres du Bureau de la ville, passim).
22 Bibli. nat., ms. fr. 11692 ; J.-P. Babelon « Le Paris de Coligny », Actes du Colloque « L’Amiral de Coligny et son temps », Paris, 1974, pp. 549-576.
23 P. de Lestoile, Mémoire-Journaux, éd. G. Brunet, t. v, p, 24 ; Une relation anonyme du siège de Paris, Mém. Soc. Hist. de Paris, t. vii, 1880, p. 201, F. Pigafetta, ouvr. cit., p. 44.
24 Registres du Bureau de la Ville, t. v, p. 518. Il s’agit d’une délibération du Conseil après la comparution des marchands de blé.
25 Idem, t V, p. 5 3 6 (7 novembre 1565).
26 F. Pigafetta, ouvr. cit., pp. 15 et 7 6.
27 Histoire économique et sociale de la France, t. i, p. 397.
28 Entre autres : t. iii, p. 60 (14 juil. 1545, levée de 117 552 L.) ; t. iv, p. 441 (fin juil. 1556, levée de 74 843 L.) ; t. v, p. 612 (levée de 1200 pionniers) ; t. vii, p. 345 (10 févr. 1576, levée de 68 441 L.), t. viii, p. 466 (levée de 1 300 pionniers, 19 juin 1585) ; t. viii, p. 517 (octobre 1585, levée de 60 000 écus) ; t. lx, p. 447 (31 août 1589, levée de 60 000 écus).
29 La comparaison de la répartition des 1 200 pionniers à fournir par les quartiers en 1567 et 1585 montre quelques différences : 3 doivent désigner moins de pionniers en 1587, 3 autres voient leur charge accrue, 10 conservent leur contingent.
30 Registres..., t. x, pp. 52-55.
31 Idem, t. xi, p. 289.
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