Louis de Sancerre, ses dernières volontés et le Religieux de Saint-Denis
p. 197-212
Texte intégral
1La Chronique du religieux de Saint-Denis met en lumière certains personnages, certains acteurs importants du règne de Charles VI que l’historiographie n’a pas retenu. Le maréchal puis connétable de France, Louis de Sancerre, est l’un d’eux. Bien que fréquemment cité dans les ouvrages traitant du règne de Charles VI, il n’a pas retenu l’attention des historiens depuis la thèse de l’Ecole des Chartes soutenue au début de ce siècle par Maurice de Bengy-Puyvallée1.
2Second fils du comte Louis II de Sancerre et de Béatrix de Roucy2, né vers 1340, Louis de Sancerre n’eut pas d’enfant légitime. C’est en février 1403 qu’il décéda3, quelques jours avant il avait rédigé un testament daté du 4 de ce mois et qui fut enregistré au Parlement4. Inhumé dans l’église abbatiale de Saint-Denis, ad sinistrum latus capelle regie, dit le Religieux, son gisant est encore visible de nos jours, auprès de ceux de Charles V et Jeanne de Bourbon, Charles VI et Isabeau de Bavière et de celui de Bertrand Du Guesclin, dans la chapelle Saint-Jean-Baptiste. La disposition d’ensemble ne correspond plus exactement à celle illustrée par le plan de Félibien5, en revanche, tout au moins pour les principales sépultures, elle est sans doute proche de celle que présentait la chapelle à la mort de Charles VI6.
3Louis de Sancerre et ses dernières volontés nous permettent d’envisager deux aspects du travail de Michel Pintoin. D’une part la qualité de son information, au travers de son contenu et de ses informateurs ; d’autre part les moyens et méthodes mis en œuvre par le Religieux pour pallier un déficit d’informations, déficit qui s’avère parfois gigantesque.
4Michel Pintoin ne mentionne ni très fréquemment ni très longuement le connétable, mais il s’intéresse à ses dernières volontés, à sa mort et à ses obsèques, et il y consacre l’un des chapitres comportant dans son titre le mot mort ou une expression équivalente7.
5Telles que Michel Pintoin les relatent, quelles sont ces dernières volontés et comment s’expriment-elles ? Le chroniqueur sait que le connétable fit un testament par lequel il prit tout d’abord des dispositions spirituelles en laissant une somme pour fonder une messe quotidienne. Puis il s’occupa de ses affaires temporelles, recommanda à son neveu, fils d’Isabelle de Sancerre, d’écarteler ses armes avec les siennes et lui laissa la meilleure partie de sa seigneurie de Sancerre8. Puis, in extremis, en s’adressant à ses proches, il recommanda son âme aux prières du roi et demanda à être inhumé à Saint-Denis qu’il honorait d’une dévotion particulière et où, grâce à une somme de 3 000 écus d’or pris sur ses arriérés d’émoluments, devait être fondée une chapelle à perpétuité. Selon Michel Pintoin, l’expression des dernières volontés du connétable eut lieu en deux temps et par deux moyens de communication différents : les dernières volontés relevant du domaine privé sont exprimées par testament, tandis que celles relevant du domaine public le sont oralement. Si une telle construction est intéressante, sa confirmation doit nécessairement reposer sur un examen du fond, mais également de la forme.
6La rédaction d’un testament, nous l’avons vu, ne fait pas de doute ; quant à confirmer la tenue d’ultimes propos, l’entreprise ne débouche sur rien de bien assuré. Le style direct de la relation de Michel Pintoin n’est pas un indice d’authenticité9. L’examen des autres chroniques nous laisse dans l’incertitude. Que Jean Jouvenel des Ursins relate également des propos tenus par Louis de Sancerre à l’heure de la mort ne confirme nullement la tenue de ces propos : il suit souvent de très près le Religieux. Que la relation ne soit pas exactement la même, et c’est le cas ici, incite au contraire à confirmer la tenue des propos, Jouvenel disposant probablement d’informations complémentaires10. Hélas, ce que Jouvenel ajoute à la relation de Michel Pintoin est tellement attendu que nous ne pouvons rien en déduire sur l’authenticité de la prise de parole11. Les autres chroniqueurs et historiens relatant cette période ne nous sont d’aucun secours. A l’exception de Gilles le Bouvier12, ils ignorent la mort de Louis de Sancerre ainsi que ses obsèques, montrant par là l’importance toute relative des événements sandionysiens, même lorsqu’ils ont trait au pouvoir royal et à ses expressions. Il faut donc nous résoudre, comme souvent, à ne pas trancher. L’épisode ne peut donc être confirmé à l’aide des sources historiographiques, toutefois son existence éventuelle nous amènera à envisager l’identité des informateurs de Michel Pintoin.
7Le testament de Louis de Sancerre permet d’évaluer, avec un peu plus de précision, la qualité et l’exactitude de l’information du Religieux. Michel Pintoin ne relate pas l’ensemble des dispositions testamentaires de Louis de Sancerre, et c’est bien dans sa manière, l’inverse aurait été contraire à la brièveté dont il s’était fait une loi. Pour le suivre sur cette voie, contentons-nous de vérifier ses dires. Par testament, Louis de Sancerre fonda bien une messe quotidienne, mais n’évoqua pas l’écartèlement de ses armes. Il laissa des terres à son neveu, mais pas la seigneurie de Sancerre. Enfin et surtout, le testament contient, dans une version différente, les souhaits à caractère public du connétable : aux dires du Religieux, c’est Louis de Sancerre qui émit le vœu d’être enterré dans l’église abbatiale de Saint-Denis qu’il entoure de sa dévotion, vœu qui fut exaucé par l’intermédiaire de Louis d’Orléans. Michel Pintoin a bien noté cette dévotion à l’église de Saint-Denis, elle est très clairement confirmée par le testament du connétable qui « recommande moult humblement son ame quant de son corps departira en la garde de la benoîte Trinite et de la glorieuse Vierge Marie, de Monseigneur saint Michel archange, saint Pere et saint Pol apostrez et Monseigneur saint Denis et atoute la benoite court de paradis... »13. En revanche, le testament ne fait pas de Louis de Sancerre l’initiateur de la demande d’inhumation à Saint-Denis, pas plus que de la fondation d’une chapelle. Au contraire, ce n’est qu’après avoir réglé minutieusement ses obsèques solennelles dans l’église paroissiale Notre-Dame de Sancerre, que le connétable ajoute :
« Et combien que le dit testateur eust et ait ordonnee sa sepulture en ladicte eglise Notre Dame de Sancerre comme dessus est faite mention, toutesvoies pource quil a pieu a monseigneur le duc Dorliens de lui avoir dit que il feust et seroit bon que ycellui testateur feust enterré en leglise de Saint-Denis en France en la chapelle et aux prez de la sepulture du roy Charles, dont Dieu ait lame, et pres de la sepulture de feu messire Bertran de Guesclin, jadis connestable de France, et que illec feust par lui fondee une messe chacun jour perpetuelment pour lame de lui, et que de ce mondit seigneur le duc supplie roit le roy notresire, ledit testateur de ce se soubzmist et soubzmet a lordonnance du roy notresire, dudit monseigneur le duc et de nos seigneurs »14.
8De ce passage du testament, le seul à mentionner de possibles obsèques à Saint-Denis, il faut surtout retenir que le connétable ne semble guère attaché à l’inhumation sandionysienne. Il n’en exprime pas réellement le souhait, il n’en remercie pas le roi d’avance, il se soumet simplement à sa décision. L’attachement à sa petite patrie, à sa famille transparaît beaucoup plus nettement. Les différences entre la relation du chroniqueur et le contenu du testament sont trop marquées pour envisager que Michel Pintoin ait eu plus qu’une connaissance par ouï-dire du document. Dans la Chronique, une information qui fait référence à un document peut donc avoir été transmise oralement au Religieux.
9En dehors des obsèques auxquelles Michel Pintoin put sans doute assister, les événements qui entourent la mort de Louis de Sancerre, ses derniers propos, même non confirmés avec certitude, et son testament posent le problème des sources du chroniqueur. L’inventaire des informateurs du Religieux n’étant pas achevé, nous nous limiterons donc ici à quelques hypothèses. Hypothèses qui ne peuvent porter que sur des groupes de relations sans pouvoir nommer ici l’individu-source.
10Aux dires de Michel Pintoin, le connétable, prononçant ses dernières paroles, s’adresse à ses commilitones. Le mot est d’un emploi fréquent dans les relations de propos tenus par des soldats, Suétone, par exemple, relate que César, dans ses harangues, donnait à ses soldats ce nom flatteur15 et le mot garde bien cette connotation lorsque Michel Pintoin le place en début de discours militaires. Ici, il ne peut être pris avec cette coloration, mais si Louis de Sancerre s’est bien adressé à ses véritables compagnons d’armes, la chronique ne nous permet pas de les identifier. Michel Pintoin mentionne quelques militaires aux côtés du maréchal, mais il s’agit surtout des grands qui commandèrent l’armée royale à Roosebeke : dix-sept personnages sont nommément associés à Louis de Sancerre, quatorze à l’occasion de la bataille contre les Flamands. Seuls trois sur dix-sept lui sont associés plus d’une fois, Olivier de Clisson, Mouton de Blainville et Boucicaut, connétable et maréchaux ; ils ne sont pas présents sur les mêmes terrains d’opération que Louis de Sancerre, mais ils l’entourent lorsque les officiers militaires de la couronne participent à une cérémonie. De ses véritables compagnons d’armes, ceux qui devaient l’accompagner à chaque campagne dans le Midi et restaient à ses côtés lors des cantonnements d’hiver, Michel Pintoin ne dit rien et il est probable qu’il n’en sait rien. Assistèrent-ils aux obsèques ? Sans doute, mais là comme souvent, Michel Pintoin s’attache moins aux individus qu’aux groupes. L’assistance, nombreuse et affligée est ainsi définie : in ducum Burgundie et Aurelianis, multorum quoque baronum presencia, [...] cum militum assistencium ingenti mesticia16.
11Du duc de Bourgogne, il n’y a rien à signaler de plus que sa présence17. En revanche, il faut revenir sur le duc d’Orléans. Présent au service funèbre, il est aussi le seul personnage de l’entourage de Louis de Sancerre que l’on puisse citer lors de ses derniers moments. Michel Pintoin mentionne indirectement sa présence : le duc promettait alors au connétable d’utiliser les arriérés de sa solde à la fondation d’une chapelle à Saint-Denis18. Si aucun indice ne permet de faire de Louis d’Orléans l’un des informateurs de Michel Pintoin, il faut remarquer que lui-même et ses proches sont particulièrement présents dans l’entourage de Louis de Sancerre. Les liens entre le duc et le connétable ne peuvent être développés ici19, mais au moins un tiers des exécuteurs testamentaires de Louis de Sancerre appartiennent à l’entourage du duc qui est le premier de ces vingt et une personnes. Les milieux Orléanais recoupent également d’autres groupes qui peuvent jouer un rôle dans la transmission des informations.
12L’entourage familial de Louis de Sancerre est bien représenté parmi les exécuteurs testamentaires, mais il ne faut sans doute pas en faire la source d’informations de Michel Pintoin : en effet, le Religieux ne connaît pas le principal héritier du connétable, son neveu, dont il confond le nom propre avec un titre : si Isabelle de Sancerre a bien épousé un Guichart Dauphin, il était seigneur de Jaligny et de la Ferté-Chaudron20, et non dauphin d’Auvergne ainsi que l’écrit le Religieux21.
13Le groupe des grands officiers de la couronne est bien représenté dans la liste des exécuteurs testamentaires. On y trouve entre autres Jean de Montaigu, grand maître de l’Hôtel du roi. Celui-ci ne figure pas actuellement dans la liste des informateurs de Michel Pintoin ; en revanche, son frère, l’évêque Jean, est expressément cité par le chroniqueur. Ils avaient ensemble, écrit-il, des entretiens familiers. Le troisième frère, Gérard de Montaigu, apparaît indirectement : un moine de Saint-Denis, Hugo de Blot22, figure sur un rotulus de 1404 dans la partie réservée à la parentèle de l’évêque de Poitiers23. Les Montaigu et les moines qui leur sont liés, ne jouèrent peut-être aucun rôle, mais leur mention confirme qu’il faut envisager l’abbaye de Saint-Denis comme un centre où aboutissent de nombreuses informations transmises par l’intermédiaire de ses moines.
14Les hommes et les milieux qui ont pu être à la source de Michel Pintoin sont nombreux, mais ici il faut sans doute privilégier parmi eux les promoteurs de l’événement, c’est-à-dire les milieux Orléanais.
15Les sources de Michel Pintoin comportent des éléments dont il fut probablement le témoin, d’autres dont il eut une connaissance orale, tandis qu’ailleurs dans la Chronique, il utilise abondamment des documents écrits. Sur Louis de Sancerre, son information n’est ni particulièrement fiable ni particulièrement développée, mais le personnage doit être évoqué, parce qu’il fut l’un des principaux officiers militaires du règne de Charles VI et parce que Michel Pintoin éprouve à son égard quelque sympathie. Aussi le chroniqueur doit-il mettre en œuvre divers moyens pour pallier le déficit de son information.
16L’éloge que Michel Pintoin dresse de Louis de Sancerre est particulièrement appuyé : rares sont les hommes qui, comme lui, sont qualifiés de Milicie gallicane splendor inextinguibilis probatis...24. Ce sont les mêmes mots que le chroniqueur place dans la bouche de Ferry Cassinel qui prononça l’oraison funèbre de Bertrand Du Guesclin25 et l’expression est en partie reprise à propos de l’amiral Jean de Vienne, en 1396, et de Guillaume du Châtel, tous deux morts au combat26. C’est par cette distinction très rare que Michel Pintoin commence l’éloge de Louis de Sancerre, il le poursuit en jaugeant le maréchal à l’aune du connétable de Charles V. Le compagnonnage de Bertrand Du Guesclin est rappelé et suffirait à juger le maréchal qui prit sa suite dans la défense de la Guyenne. Une meilleure naissance procure bien à Louis de Sancerre plus de noblesse et d’affabilité, mais le connétable reste un exemple dans l’attitude face au monde, attitude toute faite de mépris pour le faste et la pompe.
17Les activités militaires sont également rappelées, avec amplification rhétorique : contra Anglicos hostes regni, de ipsis sepe gloriosum triumphum reportcrvit27. En fait de glorieux triomphes, Michel Pintoin n’a que peu de choses à mettre au crédit de Louis de Sancerre, quelques escarmouches, quelques sièges, mais dont il est vrai qu’à une exception près, il sort toujours vainqueur. Là aussi, l’éloge est rare, les glorieux triomphes ne sont pas légion dans la chronique28. Deux autres capitaines sont ainsi distingués, Louis II d’Anjou dans une victoire sur Ladislas29 et l’écuyer Imbert de Sertin qui défendit les côtes du comté de Guines30. Surtout, par quatre fois, l’éloge est adressé, non à un homme, mais à des groupes de combattants : deux capitaines, haranguant leurs troupes avant la bataille, leur rappellent ainsi les hauts faits de leurs pères31, les ambassadeurs de Gênes évoquant les anciennes victoires de leur nation32, des partisans du duc de Bourgogne relatant la victoire de la milice royale conduite par le duc de Bourgogne face aux autres princes33. Les deux autres mentions sont un peu différentes, l’une est contenue dans le résumé d’une lettre adressée par Ferdinand de Castille à Charles VI pour lui annoncer une victoire sur les sarrasins ; la dernière est plus que désabusée : lors de son retour à Paris après le siège d’Arras, le roi, petitement entouré, est accueilli par l’abbé et le couvent en procession, comme s’il venait de remporter une grande victoire34. C’est dire que Michel Pintoin ne reprend pas toujours à son compte l’emploi de cette expression.
18Pour être ainsi honoré, il faut sans doute que la cause soit juste. Louis de Sancerre s’est battu contre les ennemis du royaume, Louis II d’Anjou contre un fauteur de schisme. Imbert de Sertin, dont Michel Pintoin dit expressément qu’il va faire l’éloge, défendit les côtes pendant treize ans et succomba finalement sous les coups de la tempête. La défense du royaume, celle de l’Eglise et celle de la petite patrie, n’est-ce-pas finalement ce qui importait pour Michel Pintoin et ce qui définissait la guerre juste en cette fin du Moyen Age ?
19D’autres moments de la carrière du connétable jalonnent la chronique : à la suite des conférences de Leulinghem et de la trêve conclue le 16 janvier 138435, Louis de Sancerre retrouve son terrain d’action des premières années du règne, Charles VI l’ayant fait custos en Guyenne36. Il y est victime d’une attaque surprise, mais s’y comporte avec vaillance, exhortant ses troupes à la résistance puis, l’espoir de vaincre perdu, leur conseillant la fuite37 ; tel est le comportement classique et honorable du militaire qui est décrit dans la Chronique. Cet épisode donne à Michel Pintoin l’occasion de développer pour la première fois l’un de ces lieux communs qui jalonnent le texte : Quamvis strenuorum animos soleant repentina et inopinata concutere. Celui-ci est présent, avec quelques variations, à sept reprises38. Il n’est employé que lors de circonstances militaires, afin d’insister sur la valeur exceptionnelle des combattants qui résistent malgré la surprise de l’attaque. Toutefois, lorsque Michel Pintoin débute sa relation dans ces termes, l’issue de la bataille est, pour nous, connue d’avance : les vaillants résistants sont vaincus. Une seule fois il n’y eut pas de combat39. Exceptionnellement, ils combattent à mort, et ce combat à mort, ceci n’est pas indifférent, est mené contre les infidèles, seuls adversaires contre lesquels Honoré Bonet, dans l’Arbre des batailles, incite à la lutte extrême. Plus souvent, ils prennent la fuite, sans enfreindre l’éthique chevaleresque, la fuite étant, selon le même auteur, autorisée, si elle ne modifie pas l’issue de la bataille40. Michel Pintoin n’a peut-être pas lu Honoré Bonet, - le texte n’est pas à Saint-Denis41 - il est en tout cas en accord avec l’éthique chevaleresque telle qu’elle est perçue par cet auteur. Deux moines bénédictins de la même génération se rejoignent ici. Plus généralement, il n’y a pas de blâme ou de discrédit pour cause d’échec militaire, la prouesse individuelle au combat prime sur tout et le succès n’est pas nécessaire. La fuite et la conservation de soi-même peuvent être plus utiles et plus recommandables que le sacrifice. Le lieu commun employé par le chroniqueur pour exprimer ces idées, en l’absence de mot rare, résiste à l’identification.
20Pallier un déficit d’informations ne suffit pas toujours à Michel Pintoin, il lui faut aussi parfois réécrire l’histoire pour développer son propos et relater, comme le dit Bernard Guenée, non ce qui a été mais ce qui aurait dû être.
21La volonté, chez Michel Pintoin, d’exalter au travers d’hommes irréprochables, une chevalerie passée au service de la monarchie, est-elle trop grande ? Le fait est que le chroniqueur attribue aux officiers militaires de la couronne une place prépondérante aux funérailles solennelles de Bertrand Du Guesclin42. Aux côtés d’Olivier de Clisson et de Mouton de Blainville, dans les mêmes offices qu’à Roosebeke, et accompagné du comte de Longueville, frère du connétable de Charles V, le maréchal de Sancerre mène le deuil et fait l’offrande43. C’est du moins la version qu’en donne Michel Pintoin, version qui n’est pas confirmée par les autres sources. Chargé d’escorter jusqu’à Villeneuve-lès-Avignon, Jeanne de Boulogne, que Jean de Berry allait épouser44, Louis de Sancerre n’était pas aux environs de Paris en mai 1389.
22Tel que Michel Pintoin le concevait, son travail lui demanda de mettre en œuvre diverses méthodes et de faire preuve de nombreuses qualités. Il ne lui suffisait pas en effet de transmettre les informations reçues et de combler les lacunes, il lui fallait aussi présenter les hommes et les événements dans le cadre de schémas de pensée exprimés grâce à des lieux communs qui font souvent la saveur de la lecture de la Chronique.
Annexe
Annexe
Testament de Louis de Sancerre, enregistré au Parlement, Archives Nationales, XIa 9807
(f. 66r) A tous ceulx qui ces lettres verront, Guillaume, seigneur de Tignonville, chevalier, conseilliez, chambellan du roy notresire et garde de la prevoste de Paris, salut. Savoir faisons que par devant Richart de Vailii et Nicolas Porteclef, clers notaires jurez notredit seigneur, depar lui establiz en son Chastellet de Paris, fut personnelment establi noble et puissant seigneur, monseigneur Loys de Sancerre, connestable de France, enferme de corps, sain de pensee et de bon et vray entendement, si comme il disoit et comme de prime face apparoit, attendant et sagement considerant quil nest chose plus certaine de la mort ne moins certaine de leure dicelle
(f. 66v) et que briefz sont les jours de humaine creature en ceste mortele vie, et pour ce, non sans cause, pensant aux choses souveraines et a la fin, non voulant de ce siecle trespassez intestat mais, tandiz que en lui regne vigueur et raison gouverne sa pensee, voulant aux cas fortunez obviez et sur toutes choses au salut et remede de son ame pourveoir et remediez. Pource, il, des biens temporelz que notreseigneur Jesus Christ par sa grace lui a prestez en ceste mortelle vie, de sa certaine science et ferme propos, fist, disposa et ordonna en la presence desdiz notaires, son testament et ordonnance de demiere voulente, au nom du Pere, du Filz et du saint Esperit, en la forme et maniere qui sensuit. Premier, il, comme bon et vray catholique, en recognoissant devotement notre sauveur Jesus Christ, recommanda moult humblement son ame, quant de son corps departira, en la garde de la benoite Trinite et de la glorieuse Vierge Marie, de monseigneur saint Michiel archange, saint Pere et saint Pol apostres et monseigneur saint Denis et atoute la benoite court de paradis, et son corps lassa ala sepulture ecclesiastique laquelle il esleut en leglise parochial de Notre Dame de Sancerre avec son tres chier et tres ame frere feu messire Robert de Sancerre, dont Dieu ait lame.
Item, le dit testateur voult et ordonna toutes ses debtes estre paiees et ses torsfaiz amendez denement et raisonnablement selon la discretion de ses executeurs, ci apres nommez, et ainsi, et par la maniere quil appartendra a faire par raison.
Item, il voult et ordonna que le jour que on mettra son corps en terre, en attendant son obseque, soit mis un drap noir sur son cotps et luminaire de quatre cierges et treze torches, chacun cierge et torche pesant iiii livre de cire ou plus ou moins alordenance de sesdiz executeurs, et xiii povres tenans chacun une desdites torches alentour de son corps, et donna et laissa achacun desdis treze povres ii aulnes de drap noir pour une fois.
Item, ledit jour de son enterrement, voult et ordonna estre dites et celebrees, son corps present, trois messes a note, a dyacre et soubzdyacre, lune de Notre Dame, lautre de saint Esperit et lautre des mors, pour le salut et remede de son ame.
Item, il donna et laissa achacun des prestres qui chanteront lesdites trois messes xxx solz tournoi pour une fois et au dyacre et soubzdyacre pour chacune messe xl deniers tournoi.
Item, il voult et ordonna que a chacune desdictes trois messes soit offert v deniers tournoi pour chacun qui vouldra offrir et porter, et voult ledit testateur son corps estre porte audit lieu de Sancerre de quelque lieu quil aveinst lui aler de vie a trespassement, et au cas que son dit corps apporte ni pourroit estre il voult ledit service estre fait en la dite eglise de Sancerre par representation.
Item, il voult et ordonna que, le jour dessus dit, tous et chacun des prestres qui en ladite eglise vouldront dire et celebrer messe pour le salut et remede de son ame ayent ii sous vi deniers tournoi pour une fois, desquelles messes il voult avoir cellui jour en ladite eglise tant que celebrer on en pourra.
Item, voult et ordonna son grant obseque estre fait pour lui en ladicte eglise en la forme et maniere qui sensuit. Premierement, voult et ordonna, le jour de son dit grant obseque, avoir luminaire de ii mil livres de cire neusve tant en cierges pour la chappelle, comme en torches ou en circuitude de leglise a lordenance de ses diz executeurs, et semblablement, voult avoir des povres portans lesdites torches alordenance de ses diz executeurs, et que chacun desdiz povres ait deux aulnes de drap noir.
Item, voult et ordonna ladite chapelle estre paree et ordonnee et bordee alordonnance de ses diz executeurs.
Item, voult et ordonna, ledit jour, estre dictes et celebrees en ladite eglise, pour le salut et remede de son ame, trois messes a notte, a dyacre et soubzdyacre, cestassavoir, lune de Notre Dame, lautre du saint Esperit et latierce des mors, et donna et laissa a chascun des prestres qui les chanteront v sous tournoi pour une foiz, et au
(f. 67r) dyacre et soubzdyacre de chacune desdites messes xv deniers tournoi pour une fois.
Item, voult et ordonna ledit jour este dites et celebrees en ladicte eglise des autres messes basses, tant que dire sen pourra, pour le salut et remede de son ame, et donna et laissa achacun preste qui ledit jour chantera pour lui en ladicte eglise, sil sont du lieu ou des environs ii sous vi deniers tournoi et sil sont fourains v sous tournoi pour une fois, cestassavoir, dune lieue ou plus.
Item, voult et ordonna avoir le jour de son dit grant obseque iiii chevaux dont les deux seront couvers, cestassavoir, un pour la guerre couvert et dessus un escuier arme a cotte des armes dudit testateur et lescu de cousture.
Item, lautre cheval et un autre homme dessus par semblable maniere pour le tournoy, et la cotte et tout de bateure et deux heaumez garniz de tymbres, et seront lesdis tymbres dune teste de homme a barbe et cheveux gris et la lambequin desdiz tymbres armoye de ses armes et deux courones dor, lune sur la teste et lautre sur le heaume, et sur le floron de la coronne qui fait le front une plume dostruce blanche.
Item, deux gentilz hommes sur les autres ii chevaux, lesquelx gentils hommes seront vestus de noir, et les scelles desdiz deux chevaulx, lune sera pour la guerre armoyee de cousture et lautre pour le tournoy armoyee de bateure, et porteront lesdiz deux gentilz hommes chacun une banniere, cestassavoir, celui a la scelle de guerre la banniere de guerre de cousture, et celluy a la scelle du toumoy la banniere du toumoy de bateure, et seront lesdictes bannieres, cestassavoir, celle de la guerre de cousture et celle du toumoy de bateure comme dit est.
Item, voult et ordonna que, le jour de son dit obseque, lescu de ses armes soit offert par son tres chier et tres ame nepveu messire Guichart Daulphin.
Item, voult et ordonna que lescu du toumoy soit offert par ses amez cousins messire Robert et messire Philippes de Bonnay ou par lun deulx.
Item, voult et ordonna avoir, le lendemain de son dit grant obseque, une donnee ou charite criee a six lieues a lenviron de Sancerre, et donna et laissa a chacune personne qui y sera un blanc de cinq deniers tournoi pour une fois.
Item, voult et ordonna que le demourant du luminaire de son dit grant obseque, ycellui fait, soit et demeure aux curez et povre de ladite eglise pour en faire leur voulente, et les draps de la chapelle et habillement des chevaulx soient et demeurent ala dicte eglise a faire aomemens, pour servir Dieu et ladicte eglise, et les bannieres, escus, heaumes et tymbres il voult et ordonna quilz fussent et soient mis et demeurent au dessus de sa sepulture, et pour le droit desdiz chevaulx et harnois, il donna et laissa ausdiz cure et priore la somme de vi xx livres tournoi pour une fois. Et combien que le dit testateur eust et ait ordonnee sa sepulture en ladicte eglise Notre Dame de Sancerre comme dessus est faite mention, toutesvoies pource quil a pleu a monseigneur le duc Dorliens de lui avoir dit que il feust et serait bon que ycellui testateur feust enterre en leglise de Saint-Denis en France, en la chapelle et aux prez de la sepulture du roy Charles, dont Dieu ait lame, et pres de la sepulture de feu messire Bertran de Guesclin, jadis connestable de France, et que illec feust par lui fondee une messe chacun jour perpetuelment pour lame de lui, et que de ce mondit seigneur le duc supplierait le roy notresire, ledit testateur de ce se soubzmist et soubzmet a lordonnance du roy notresire, dudit monseigneur le duc et de nos seigneurs.
Item, ledit testateur voult et ordonna que le testament de feu son tres chiez et ame oncle messire Jehan de Sancerre, seigneur de Sagonne, en son vivant filz de feu messire Loys de Sancerre, soit enterine et acompli de point en point en et sur les terres alui laissiees par lui, cestassavoir, Sagonne, Charpigny, Assigny et Villanbon.
Item, voult et ordonna que le testament de son tres chier et tres ame frere messire Estienne de Sancerre, que
(f. 67v) Dieu pardonne, soit acompli et enterine en et sur les terres par lui audit testateur laissees, cestassavoir, Vailly et appartenances dicellui.
Item, voult et ordonna que un anniversaire feust pour lui fait et celebre a notte en ladicte eglise Notre Dame de Sancerre, chacun an perpetuelment, pour le salut et remede de lame de son tres chier seigneur et pere et de sa très chiere dame et mere, et pour ledit anniversaire donna et laissa aux cure, prieur et vicaires de ladicte eglise xxx sous tournoi de rente, chacun an, et pour aidiez a amortir ladite rente laissa ausdis cure, priore et vicaire xv livres tournois pour une fois.
Item, il voult et ordonna estre dite et celebree, en ladite eglise de Sancerre, chacun jour perpetuelment, une messe basse a heure de prime, alautel de la chapelle saint George, pour le salut et remede des ames de son dit pere et mere, en laquelle chapelle de saint George gisent les corps des dessus diz. Et pour ladite messe dire et avoir en ladicte eglise, ordonna et voult estre paieez au vicaire ou vicaires par lui ordonnez qui la chanteront xxx livres tournoi de rente annuelle et perpetulle, et pour aidiez a amortir ladite rente laissa ausdiz vicaires iii c livres tournoi pour une fois.
Item, il voult et ordonna avoir et estrefait et celebre en ladite eglise, chacun an perpetuelment, un anniversaire pour le salut et remede des ames de ses tres chers et tres amez fferes, messire Robert et messire Estienne de Sancerre et pour lame de lui, et pource faire, donna et laissa aux curez, priore et vicaires de ladicte eglise xxx sous tournois de rente chacun an, et pour aidier a amortir ladicte rente xv livres tournoi pour une fois.
Item, il voult et ordonna une messe basse estre dite et celebree en ladicte eglise et chapelle, chacun jour perpetuelment, a heure de tierce, pour le salut et remede des âmes de lui et de ses freres, et pour icelle dire, voult et ordonna estre paiees au vicaire ou vicaires par lui ordonnez xxx livres tournoi chacun an de rente, et pour laidier a admortir trente livres tournoi pour une fois.
Item, il voult et ordonna que sur le corps de feue madame Louise de Beaumez, mere de son tres chier sire et pere, soit fait un tumbel enleve, et sur le corps de feu son trescher sire et pere, soit fait un tumble enleve, et sur le corps de son tres chier sire et pere, son filz qui avoit nom Loys un autre tumbel.
Item, voult et ordonna un autre tumble estre fait sur le corps de feue sa treschiere dame et mere, laquelle avoit nom Beatrix de Roussy, et aux prez de ladite tumbel de ladicte feue sa treschiere dame et mere, un petit tumbel grave d’une fillete, laquelle estoit propre sueur dudit testateur, nommee Marguerite de Sancerre qui estoit daage denviron viii ou ix ans.
Item, il voult et ordonna un tumbel estre fait, a Bourges en leglise des Prescheurs, sur le corps de feu son treschier sire, oncle et parain, messire Loys de Sancerre, sire de Sagonne, et sur le corps de feu son treschier et oncle, messire Jehan de Sancerre, seigneur de Sagonne, filz dudit messire Loys, et sur le corps de feu son treschier et ame oncle, messire Loys de Sancerre, filz dudit feu messire Loys et ffere dudit feu messire Jehan, lequel feu messire Loys se nommoit seigneur de Charpignon, et que ledit tumbel soit fait pour trois personnes enlevees de trois doye de haut, et non plus aucas que lesdiz tumbeaux ne seroint faiz en son vivant.
Item, il voult et charga sesdiz executeurs de faire fere, pour ses diz freres feux messire Robert et messire Estienne et pour lui, une tumbe dont les trois personnes soient figurees et enlevees et de leurs noms nommez.
Item, il dona et laissa perpetuelment a son treschier et tres ame nepveu, messire Guichart Daulphin, ses terres et chastellenies de Bornez et de Conde avecques leurs noblesses, forets, garennes, justices et autres quelxconques leurs drois fons, terres et appartenances, et aussi sa baronnie, chastel et chastellenie
(f. 68r) de Lusy, avecques ses droit, noblesses et autres appartenances et appendences quelxconques, et aux hoirs dudit messire Guichart, descendans de son corps, nez et procreez en loyal mariage, et au cas que ledit messire Guichart navoit hoir de sa propre char, ne et procree en loyal mariage comme dit est, ou que lesdiz hoirs dudit messire Guichart mourraient sans hoir ou hoirs de leur propre cher, nez et procreez en loyal mariage, en ycellui cas, ledit testateur voult et ordonna que ses dites terres, chasteaux et chastellenies de Bornez et Conde et de Lusy avecques toutes et singulieres leurs appartenances et appendences, par lui audit messire Guichart donnees et laissees comme dessus est dit, vieignent et soient et en ycelles ou cas dessus dit ledit testateur voult et ordonna que ses dites terres et drois dicelles reveignent es mains de sesdiz executeurs, et que par leur main ou mains soient vendues et adenerees et largent employe et converti par eulx a lenterinemnet et acomplissement de son sien present testament et autres piteux et charitables usages, pour le salut et remede des ames de feu son treschier et tres ame frere feu messire Robert de Sancerre et de lui comme, ses autres biens meubles.
Item, il donna et laissa perpetuelment a Loys, son bastart, les lieux et terres que ledit testateur avoit a Bauleu, ala Ferriere et a Beroust avecques leurs drois, justices et autres quelxconques, leurs appartenances et appendences, ainsi que elles se comportent, et voult et ordonna ledit testateur que, au cas que ledit bastart yroit de vie a trespassement sans hoirs descendans de son propre corps et loyal mariage, lesdites terres estre vendues et adenerees et largent estre employe et converti a lenterinement et acomplissement de ce sien present testament et autres piteux et charitables usages, pour le salut et remede de lame de lui, par lamain de sesdiz executeurs.
Item, il voult et ordonna que Jehannette, sa bastarde, femme de Jehan de la Teillaye, ait pour toutes choses tant passees que avenir, et tant pour cause et raison de son mariage comme autrement, la somme de ii mil frans pour une fois.
Item, il voult et ordonna que oucas que ladite Jehannete yroit de vie a trespassement avant ledit Teillaye, son mary, sans hoir ne delle, que desdiz ii mil frans dessus diz, les mille soient audit Teillaye, son mary, et les autre milles soient rendus et restituez audit testateur ou a ses executeurs pour employer et convertir en piteux et charitables usages, pour le salut et remede de son ame et de ladicte Jehannette, et au cas que ledit Teillaye yroit de vie a trespassement avant ladite Jehannette sans hoir deladite Jehannette comme dessus, il voult que ladite somme de ii mil frans baillée audit Teillaye et ala dite sa femme soit et demeure a elle et en default delle audit testateur ou a ses exécuteurs comme dessus.
Item, ou cas que ladicte Jehannette yroit de vie a trespassement, laissiez hoir ou hoirs de son corps et yceulx hoirs ou hoir yroient de vie a trespassement sans hoir ou hoirs descendens de leurs corps, nez en mariage comme dessus, ledit Teillaye survivant, ledit testateur voult et ordonna que yceulx ii mille frans soient et demeurent audit Teillaye franchement et quittemment.
Item, il voult et ordonna que la chapelle par lui ordonnee japieca a Sagonne se paie et preigne sur sa terre et estang du Froiz et cellui Dancurdre et sur ses autres acquests et conquestz par lui faiz en ladicte terre de Sagonne, fruiz, prouffiz et emolumenz diceulx.
Item, il voult et ordonna que sa chappelle ordonnee a Saint Aubert, en sa terre de Bornes, soit maintenue, faite, acomplie et paiee de et sur ladicte terre de Bornez et de Conde et aussi la messe par lui ordonnee estre celebree chacun dimenche en la chapelle Saint Denis estant en son dit chastel de Bomez.
Item, il voult et ordonna que sa chapelle de Notre Dame de labbbaye de Carcassonne soit assise, paiee, fondee et donee sur les terres et rentes par ledit testateur
(f. 68v) achetees ou pais de pardela, cestassavoir, en la seigneurie de Carcassonne, excepte son hostel.
Item, il donna et laissa, alachapelle de Saint Jehan ordonnee estre fondee pour cause de lordre du levrier, la somme de v cent frans pour une foiz, pour emploier et convertir en rente, pour ycelle deservir et en augmentation de la fondation et dotation de ladicte chapelle.
Item, quant ala solution, paie, fondation et dotation des anniversaires, vicaires ou messes et admortessemens dicelles, par lui chacun jour ordonnees estre dites et celebrees en ladite eglise de Sancerre, par la forme et maniere que ci dessus est declairie par expres et en especial, ledi testateur en a charge et ypotheque, et voult estre chargiez et ypothequez sa terre de Montfaucon, rentes, prouffis et emolumens dicelle, par la meilleur forme et maniere que faire se pourra, au prouffit des cure, priore et vicaires de ladite eglise de Notre Dame de Sancerre qui chargez en seront et de leurs successeurs.
Item, ledit testateur donna et laissa a ses serviteurs, familiers et autres personnes ci apres nommez, les sommes dargent contenues et declairees en la maniere qui ensuit, cestassavoir, a Jehan Foucaut laisne iii cents ffans pour une fois.
Item, a Guillaume Foucaut iii cents frans pour une fois.
Item, au moyne Foucaut, tant pour lui don, comme pour ce que ledit testateur lui estoit tenus pour prest alui fait du sien, xiii cents ffans pour une fois.
Item, a Jehan Foucaut le jeune cent frans pour une fois.
Item, a Brunoz Foucaut cent frans pour une fois.
Item, a Pierre de Fleury ii cents frans pour une fois.
Item, a Artus de Langon ii cents frans pour une fois.
Item, a Estienne de Loresse ii cents frans pour une fois.
Item, a Archambaut de Villars mille frans pour une fois.
Item, a maistre Robert de la Buxiere cent frans pour une fois.
Item, a messire Giles Morart, son chapellain, cent frans pour une fois.
Item, a Pierre Baudreu, son clerc, iii cents frans pour une fois.
Item, a Perinet Porchiez, son varlet de chambre, ii cent frans pour une fois.
Item, a Jaquet du Mont, son armurier, cent frans pour une fois.
Item, a Benoist le noir, son barbier, cent frans pour une fois.
Item, a Jehan du Val, son valet de chambre, vi xx frans pour une fois.
Item, a Michelet, son clerc, cent frans pour une fois.
Item, a Guiot Haguenane trente frans pour une fois.
Item, a Oudinet Pijon, son queux, ii cents frans pour une fois.
Item, a Crestien, son varlet de cuisine, xxx frans pour une fois.
Item, a Thibaut xl frans pour une fois.
Item, a Ernoulet de la cuisine xx frans pour une fois.
Item, a Plancon cent frans pour une fois.
Item, a Raoulet Anure, son fourrier, lx frans pour une fois.
Item, a Jehan le Minier dit le begue xl frans pour une fois.
Item, a Jehan de la Miniere xx frans pour une fois.
Item, a Jehan Buisson, cousin de feu Robinet son mareschal, xx frans pour une fois.
Item, a Jehan Campion xx frans pour une fois et son cheval et oiseaux.
Item, a Gilet Campion xv frans et son cheval et oiseaux.
Item, a Hennequin vint frans et son cheval et oiseaux.
Item, a Jaquet Corneille xxx frans.
Item, a Martin Rote xxx frans.
Item, a Bleu Levrier ii cent frans.
Item, au Grant chat brule xxx frans.
Item, a Perinet le Pasticier xxx frans.
Item, a Robin le Large xxx frans
Item, a Buisson, veneur, xxx frans. Item, a Robinet xxv frans et leurs chevaux, chiens et harnois sauf les limiers et les levriers.
Item, a Baudichon, varlet de chiens, x frans pour une foiz.
Item, a Pierre xv frans pour une foiz et lun des limiers.
Item, au Gangon xii frans. Item, a Trichait xii frans et a eulx deux lautre limier se tant en ya.
Item, a Jehan le Leu, son concierge a Paris, xx frans.
Item, aux enfans Hennequin Vannel qui sonloit porter son penon xx frans.
Item, ledit testateur laissa et donna a frere Guillaume de Buyville de lordre des Augustins lx frans et a frere Robert Avisse son compaignon xl frans.
Item, a Bernart de Themericourt et son fïlz et a trestes, a chacun cent frans.
Item, a Marguerite la lingiere lx frans.
Item, a Pennier vj xx frans.
Item, au Bourgoignon cent frans.
Item, a Foston xl frans.
Item, laissa et donna a tousiours perpetuelment a la femme Teillaye son hostel de Carcasonne avecques ses appartenances.
Item, donna et laisa a Jehan de Thevenon la somme de xvii cent frans. Item, que le feu sire de Coucy a son vivant lui devoit
(f. 69r) et voult ledit testateur que ou cas que ledit Thevenon nen pourrait estre paie que ladite somme lui soi paiee sur ses meubles et conquestz.
Item, il voult et ordonna que tous ses familiers et serviteurs soient paiez et satisfiez chacun en droit, soy a la voulente et ordonnance de ses diz executeurs.
Item, il voult et ordonna que ses diz executeurs puissent oir les comptes de tous les revenus et autres personnes qui se son meslez et entremis tant de fait de recepte comme de ses finances et autrement pour les besoignes le temps passe jusques a huy, et de recevoir tout ce que iceulx receveurs et autres dessus diz pourront estre tenus par la fin de leurs comptes et autrement, et sur tout leur donner quittance et descharges particulieres, especiaux ou generaulx, selon ce et par la maniere quil plaira ases diz executeurs.
Item, ledit testateur voult et ordonna que tous ses autres biens meubles et conquetz, desquelx cy dessus autrement na ordonne quelxconques, quils soient et en quelxconques lieu et par quelconques nom, diz, nommez et appeliez et par especial ses terres et appartenances de Cudot et Precy, quil avoit de son conquest, feussent et soient par lamain de ses diz executeurs venduz et adenerez, et par eulx donnez et distribuez tant es admortissemens des anniversaires et messes par lui cy dessus ordonnees estre dites en ladicte eglise de Notre Dame de Sancerre, a povres pucelles marier, comme es reparations des povres eglises, maisons dieu et hospitaulx et autrement en piteux et charitables usages, pour le salut et remede des ames dudit feu son treschier et tresame frere messire Robert et de lame dicellui testateur, comme bon semblera a ses diz executeurs. Pour toutes lesquelles choses dessus dites et chacune dicelles faire enteriner et mettre afin et execution deue de point en point selon leur forme et teneur, ledit testateur fist, nomma et eslut et par ces presentes, fait, nomme et eslit ses executeurs et feaulx commisaires, treshault, tres noble et tres excellent prince, monseigneur Loys, duc Dorlienz, noble et puissant seigneur, monseigneur Arnaud de Corbie, chancellier de France, reverends peres en Dieu, son treschier sire et cousin, monseigneur Jehan de Roussy, evesque de Laon, monseigneur Philippe des Moulins, evesque de Noyon, messire Guillaume de Meleun, conte de Tancarville, messire Jehan, sire de Montagu, grant maistre dostel du roy notre sire, son treschier et tresame frere, messire Guichart Daulphin, maistre des arbaletriers du roy notresire, messire Guichart Daulphin le jeune, son treschier et tresame nepveu, son treschier et tresame cousin, messire Robert de Bonnay, le seigneur de Heugueville, le sire Divry, messire Jehan, sire de Montenay, chevaliers, Jehan de Thevenon, Bemart de Themericourt, Jehan Foucaut, Archambeaut de Villars, Artus de Langon, Jehan de la Teillaye, escuiers, ses treschiers et bien amez, maistre Henry de Marie, president en Parlement, maistre Jehan Jouvenel, advocat et conseilliez du roy notresire, en son parlement aparis, Robert de la Buxiere, chanoine de Bourges, Pierre Ratier, chantre de Bourges, auxquels ensemble ou les quatre ou trois diceulx, dont ledit monseigneur le duc Dorlienz soit le principal et tousiours lui, lequel seul et pour le tout pourra de son dit present testament et du contenue en ycellui, ordonner, modvier, interpreter et declarier, acroistre ou diminuer a sa pure et plaine voulente, ledit testateur donna plain povoir et auctorite de ce sien present testament et tous les lais et ordonnances contenus en icellui complir et enteriner et donna et laissa a messire Robert de Bonnay, maistre Henry de Marie, maistre Jehan Jouvenel, Robert de la Buxiere, Pierre Ratier, Jehan de Thevenon, Jehan Foucaut, Artus de Langon, Archambaut de Villars et Jehan de Teillaye, ses diz executeurs, achacun deulx la somme de cent frans
(f. 69v) pour leur peine et diligence de vacquez a lexecution de ce sien present testament. Et en aide de droit, ledit testateur, pour lui et tous ses executeurs dessus nommez, requist instamment le Parlement du roy notresire, quil lui plaise soy adnombre et adherez avecques ses diz executeurs pour lenterinement et acomplissement de ce sien present testament et ordonnance de derniere voulente, et en defaut de ses diz executeurs, fist et ordonna ledit Parlement son executeur avecques les dessus nommez ses executeurs qui meslez et charger sen vouldront, auquel Parlement en tout et par tout quant es choses dessus dictes faire enteriner et acomplir ledit testateur souzmist et par ces presentes soubzmet tous ses biens meubles et immeubles presents et avenir, et diceulx desmaintenant comme deslors et deslors comme desmaintenant il se dessaisy et desvesti et en saisy et vesti et voult estre saisiz et vestus ses dessus nommez executeurs et chascun deulx par avant ses heritiers, non obstant la generale coustume du pays de Berry et autre quelxconques pais, derogant ce sien present vouloir, disant que le mort saisist le vif son plus prochain et loyal heritier et quelxconques autres drois, us, stiles ou coustume de pais par lequelx on pourroit proposer ou dire alencontre de sondit vouloir et entencion, sesdiz heritiers estre vestus et saisiz de ses diz biens avant que ses diz executeurs, et en declarant plusaplain surce son vouloir et entencion et en interdisant a ses heritiers et autres quelxconques personnes qui vouldroient en sefforceroient de venir encontre de ce sien present testament et ordonnance le droit et benefice de ladite coustume que le mort saisist le vif et autres droiz, us, stiles et coustumes de pays dessus declare, voult et ordonna, que ses diz heritiers et ayans cause deulx de la dicte coustume et autres drois dessus diz pour lesquelx ilz se vouldroient ou pourroient aidiez et venir contre son dit vouloir et entencion, nese puissent joir, ne eulx aidiez, ne en la saisine et possesion desdiz biens ne daucuns diceulx eulx, faire maintenir et garder par cas de nouvellete, sanne garde ne autrement, et que ladicte maintenue ou tout autre aide ou entree de jugement, de juge et benefice diceulx soient foreclos et interdiz ases diz heritiers et autres quelxconques personnes qui vouldroient ou sefforceroient venir contre lordonnance de ce sien present testament et derniere voulente, delayer ou differer en aucune manieré lenterinement et acomplissement dicelluy et ledit testateur defrauder de son dit present vouloir et entencion, et desmaintenant ledit testateur recognit et confessa tous ses diz bien meubles et conquestz tenir et posseder pour et au nom de ses executeurs dessus nommez, et chacun deulx et diceulx quant a lenterinement et acomplissement de ce sien present testament, ledit testateur les constitua procureurs comme en leur propre chose pour en prendre et adipister la possession reaiment et de fait, es noms que dessus toutesfois et quantesfois que bon leur semblera et quil sera ale de vie a trespassement et soubzmist et soubzmet son dit testament et reddition du comte dicellui ala juridiction et contraintte de ladite court de Parlement et de toutes autres justices soubz qui juridiction trouvez seront pour ce sien present testament enteriner.
Item, et afin que sesdiz executeurs puissent mieulx savoir son vaillant et icellui distribuer, par la maniere qui cy dessus la ordonne et pour certaines autres justes causes qui ace lavoient et ont meu et meuvent lesquelles ils voult cy avoir pour exprimees, il voult et ordonna que ses receveurs, serviteurs et officiers soient de sesdiz executeurs ou autres qui le
(f. 70r) temps passe se sont entremis et doresenavant sentremettront du fait de ses finances, receptes, gouvernement ou autre administration de ses terres, rentes, revenues et autres besoignes quelxconques, tant ordinaires comme extraordinaires, soient tenus de rendre comte et raison de leurs receptes et gouvernement a ses diz executeurs comme vestus et saisis de tous ses diz biens et non a autres, et a sesdiz executeurs ensemble les quatre ou trois diceulx, dont ledit monseigneur le duc soit lun comme dit est, il donna plain pouvoir, auctorite et mandement especial de contraindre et faire contraindre par toutes les meilleures voyes et manieres que faire se pourra sesdiz receveurs, executeurs, serviteurs et officiers aleur rendre leursdiez comptes et raison de leur dit gouvernement et administration, de oir, clore et affiner les comptes de ses diz receveurs, executeurs, familiers et officiers et chacun deulx et de baillez la saisine et possession reelle et corporelle es personnes des lais et des choses par lui cy dessus ordonnees, et voult et ordonna que yceulx ses receveurs, executeurs et officiers soient et demeurent quittes et deschargiez envers ses heritiers et tous autres quil appartendra selon la fin et conclusion de leurs comptes.
Item, ledit testateur supplie treshumblement le roy notrediz sire et ses tresre redoubtez sires, messeigneurs les ducs de Berry, de Bourgogne, Dorliens et Bourbon et tres reverens peres en Dieu, messeigneurs les archevesque de Bourges et de Sens et evesques de Carcassonne, Magalonne, Orliens et de Nevers et achascun deulx et atous autres aqui il appartendre soubs les jurisditions desquelx les terres et biens sont et seront situez et assises, quil leur plaise en aide de droit et de toute bonne justice, donner conseil, confort et aide a sesdiz executeurs et a chacun deulx pour lenterinement et acomplissement de ce sien present testament et ordenance de derniere voulente, en tous cas et toutes et quantesfois que par ses diz executeurs ou aucun deulx en seront requis et compellir et contraindre ou faire compellir et contraindre par leurs sergens et officiers les delayans, contredisans, refusans et empeschans lenterinement et acomplissement de ce sien present testament et ordenance de derniere voulente, auquel il se arresta et arreste du tout et lequel il voult valoir et sortir son plain effet tant par droit de testament, de codicille, us, coustume comme autrement, en et par la meilleur forme et maniere que mieulx valoir pourra et devra en rappellant et revocant tous autres testamens et codicilles par lui faiz et ordonnez avant la date de ce sien present testament. En tesmoing de ce nous ala relation desdiz notaires jurez avons mis avec liens le scel de ladicte prevoste de Paris lan de grace mil iiii cent deux le dimenche quatre jours de fevrier/R. de Vailly N. Porteclef.
Collacio facta fuit in parlamento cum originali prout superius registrato dei quinta februarii. Anno domini m° iiii° ii°.
Notes de bas de page
1 De cette thèse, inédite, seuls les premiers chapitres, jusqu’à la mort de Bertrand du Guesclin, subsistent. Madame de La Jonquière, fille du chartiste, m’a très aimablement confié le travail de son père, qu’elle en soit ici remerciée. Un faible résumé des derniers chapitres a été donné par C.-M. Charpentier, Louis de Sancerre, connétable de France, 1340-1403, Ecully, 1949. Il est possible de prendre connaissance des titres des chapitres de la thèse dans M. de Bengy-Puyvallée, Louis de Sancerre, connétable de France, 1340 ?-1403, PTEC, 1904, p. 5-9.
2 M. de Bengy-Puyvallée, op. cit. (n. 1), p. 11.
3 La date de la mort de Louis de Sancerre ne pose pas de réel problème, mais nécessite une mise au point, elle est une de ces erreurs que la bibliographie répète depuis deux siècles, une lecture hâtive des sources conduisant certains auteurs à la situer en 1402, oubliant que le seul mois de février mentionné en 1402 (a.s.) est celui de l’année 1403 (n.s.) Par exemple : V. Poupard, Histoire de la ville de Sancerre, Paris, 1777, p. 76 et U. Chevalier, Répertoire des sources historiques du Moyen Age, Paris, 1907, col. 4135.
4 AN, X1a 9807, f. 66-70v.
5 Reproduit dans C. Beaune, « Les sanctuaires royaux de Saint-Denis à Saint-Michel et Saint-Léonard », Les lieux de mémoire, P. Nora dir., t. 2, La Nation, vol. 1, Paris, 1987, p. 67.
6 II manque néanmoins les gisants des enfants royaux de Charles V et de Charles VI et celui de Bureau de la Rivière, dans cette chapelle qui est à la fois Panthéon et nécropole du sang de France, C. Beaune, Naissance de la nation France, Paris, 1985, p. 122.
7 Cinquante-quatre sur 854, soit 6,21 % des chapitres. De morte Ludovici Sacri Cesaris conestabularii, Chronique du religieux de Saint-Denys, abrégée RSD, t. 3, livre XXIII, chap. 14. La relation des décès est ainsi l’un des sujets récurrents de la chronique.
8 D’après le texte du Religieux, il n’est pas possible de savoir s’il pense que ces dispositions sont contenues dans le testament.
9 Le choix du style n’est pas un indice d’authenticité, ni de la teneur des propos ni même de la tenue des propos. Voir à ce sujet ce qu’écrit Bernard Guenée sur le discours de l’orfèvre gantois, B. Guenee, « Fiction et réalité dans l’œuvre du Religieux de Saint-Denis : l’exemple de la paix de Tournai (1385) », Revue des Langues Romanes, 97 (1993), p. 8.
10 Ici, en particulier, il faut noter que le prévôt Jean Jouvenel, père de l’historien, était l’un des exécuteurs testamentaires désignés.
11 En effet, Jouvenel précise que Louis de Sancerre demanda merci et pardon à Dieu et à tout le monde, propos banals d’un chrétien, et qu’il remercia Dieu de l’avoir préservé d’une mort soudaine, l’une des grandes craintes des militaires, Jean Juvénal des Ursins, Histoire de Charles VI, roy de France, Michaud et Poujoulat éd., Paris, 1836, t. 2, Paris, 1836, p. 414.
12 Gilles le Bouvier dit le héraut Berry, Les chroniques du roi Charles VII, H. Courteault, L. Celier, M.-H. Jullien de Pommerol éd., Paris, 1979, p. 4. Il est intéressant, mais cela reste à approfondir, de retrouver une parenté entre l’œuvre dionysienne et Gilles le Bouvier. Charles Samaran avait déjà signalé un lien entre le Héraut Berry et Jean Chartier : C. Samaran, « La chronique latine inédite de Jean Chartier (1422-1450) », Une longue vie d'érudit. Recueil d'études de Charles Samaran, Paris-Genève, 1978, p. 312-313.
13 Testament de Louis de Sancerre, AN, X1a 9807, f. 66v.
14 AN, X1a 9807, f. 67r.
15 Suétone, Caes, 67, 2.
16 RSD, t. 3, p. 66-67.
17 Philippe le Hardi séjourne à Paris ou en région parisienne durant tout le mois de février 1403. E. Petit, Itinéraires de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur, ducs de Bourgogne (1363-1419), Paris, 1888, p. 334.
18 Sibi autem in extremis laboranti dux Aurelianis promiserat, quod ex stipendiis regiis sibi nundum persolutis ad opus unius capellanie perpetue tria milia scuta auri monasterio prefato solverentur. RSD, t. 3, p. 66-69.
19 Par exemple, Louis de Sancerre conseille au duc l’éloignement de la duchesse lorsque les rumeurs sur la maladie du roi se font trop insistantes. Toutefois, Elizabeth Gonzalez, que je remercie de l’information, n’a pas repéré Louis de Sancerre parmi les chambellans du duc. Plus généralement, la famille de Sancerre est liée au duc d’Orléans : Jean, comte de Sancerre, frère aîné du connétable fut l’un des témoins du contrat de mariage du duc et de Valentine Visconti, E. Jarry, La vie politique de Louis de France, duc d'Orléans 1372-1407, Orléans 1889, reprint Genève, 1976, p. 404. Elle est également liée, et c’est plus logique, à Jean de Berry.
20 Anselme de Sainte-Marie (Père), Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France continuée par Caille du Fournay, 9 vol., Paris, 1726-1733, t. 8, p. 867.
21 Domino Guischardo dalphino Alvernie, suo sorore nepoti [...], RSD, t. 3, p. 66.
22 Qui n’est pas mentionné dans le nécrologe de l’abbaye, C. Samaran, « Lin nécrologe inédit de l’abbaye de Saint-Denis (XIVe-XVIIe siècles) », BEC, 104 (1943), p. 27-100.
23 Information que m’a très aimablement communiquée Hélène Millet ; qu’elle en soit ici remerciée.
24 RSD, t. 1, p. 64.
25 Eumdem florem milicie gallicane et splendorem inextinguibilis probatis [...], ibid., p. 602-604.
26 Splendor inextinguibilis probatis RSD, t. 2, p. 514 et t. 3, p. 174. Un autre chevalier est également distingué, le duc de Gueldre, avec toutefois une restriction : Tam famosum militem, et qui inter Alemanos velud splendor strenuitatis inextinguibilis [...], ibid. t. 3, p. 8.
27 RSD, t. 3, p. 64.
28 Nous pouvons en dénombrer huit. L’adjectif est le plus fréquemment réservé aux martyrs.
29 RSD, t. 4, p. 392. Qui est aussi une victoire dans le contexte du Schisme.
30 RSD, t. 3, p. 54. La connaissance du nom de cet écuyer, de son action et la distinction particulière que lui accorde Michel Pintoin ne font que confirmer une très probable origine picarde du chroniqueur, B. Guenee, Introduction, p. V-VI.
31 Ibid., t. 1, p. 388 et t. 4, p. 156.
32 Ibid., t. 2, p. 402.
33 Ibid., t. 4, p. 598.
34 Ibid., t. 5, p. 446.
35 Ibid., t. 1, p. 298-299.
36 Ibid., p. 302-303.
37 Ibid.
38 Ibid., p. 302 : Quamvis strenuorum animos soleant repentina et inopinata concutere ; t. 2, p. 388 : Quamvis animos eciam virorum forcium repentina soleant concutere ; ibid., p. 736 : Quamvis forcium virorum animos concutere eciam soleant repentina ; t. 3, p. 410 : Quamvis impetus repentini animos eciam forcium sepe concuciant ; t. 4, p. 646 : Et quamvis animos forcium soleant eciam repentina concutere ; t. 5, p. 338 : Quamvis sepius repentina animos eciam forcium soleant concutere ; ibid., p. 756 : Quamvis virorum forcium animos repentina soleant sepe concutere.
39 Ibid., t. 3, p. 646.
40 C. Beaune, op. cit. (n. 6), p. 330.
41 D. Nebbiai-Dalla Guarda, La bibliothèque de l'abbaye de Saint-Denis en France du IXe au XVIIIe siècle, Paris, 1985.
42 L’ensemble des fêtes de mai 1389 est relaté aux trois premiers chapitres du livre X, RSD, t. 1, p. 584-605.
43 Ibid., p. 600-603.
44 M. de Bengy-Puyvallée, « Un épisode de la vie du duc Jean de Berry : son mariage avec Jeanne de Boulogne (1389) », Mémoires de la Société des antiquaires du Centre, 1914, p. 22.
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Église et État, Église ou État ?
Les clercs et la genèse de l’État moderne
Christine Barralis, Jean-Patrice Boudet, Fabrice Delivré et al. (dir.)
2014
La vérité
Vérité et crédibilité : construire la vérité dans le système de communication de l’Occident (XIIIe-XVIIe siècle)
Jean-Philippe Genet (dir.)
2015
La cité et l’Empereur
Les Éduens dans l’Empire romain d’après les Panégyriques latins
Antony Hostein
2012
La délinquance matrimoniale
Couples en conflit et justice en Aragon (XVe-XVIe siècle)
Martine Charageat
2011
Des sociétés en mouvement. Migrations et mobilité au Moyen Âge
XLe Congrès de la SHMESP (Nice, 4-7 juin 2009)
Société des historiens médiévistes de l’Enseignement supérieur public (dir.)
2010
Une histoire provinciale
La Gaule narbonnaise de la fin du IIe siècle av. J.-C. au IIIe siècle ap. J.-C.
Michel Christol
2010