Jean de Werchin, sénéchal de Hainaut, chevalier errant
p. 125-144
Texte intégral
1Au lieu de présenter en l’honneur de Bernard Guenée une biographie collective de « Quelques élégants de la fin du XIVe siècle », comme j’avais bien l’intention de faire, je ne puis en donner qu’un seul exemple1. En compagnie de l’individu choisi, quelques autres élégants apparaîtront néanmoins, brièvement. Tout ce monde reste à étudier, au plan européen et même extra-européen.
2Ce que j’entends par un « élégant » ? C’est quelqu’un qui vit d’une manière exemplaire un modèle aristocratique enrichi de qualité esthétique, cette qualité consistant en la beauté de l’action, du mot et du geste. Enfin, les miniatures des frères van Limburg, les peintures du jeune Van Eyck, l’ornementation de la Bible de Wenceslas de Bohème, bref le style international des années autour de 1400, sont comme un reflet visible d’un quatrième élément, qui est la beauté de la parure (et du paraître) qui frôle et dépasse souvent le seuil de l’extravagance.
La renommée contemporaine et posthume
3Jean de Werchin2, sénéchal de Hainaut en terre d’Empire, né en 1374, tombé du côté français à la bataille d’Azincourt en 1415, a connu une renommée considérable, de son vivant et aussi après sa mort3. Christine de Pizan, pleine de confiance et d’admiration pour lui, le mentionne souvent dans ses ouvrages en tant qu’expert et juge d’amours4. Dans un poème qui ne parle que de lui, elle s’étonne et se soucie de son comportement, la dernière ligne servant de refrain :
Finerez vous jamais jour
Par mainte terre lontaine
D’entreprendre armes et peine5 ?
4C’est cette interrogation qui est au centre de ma réflexion.
5Une génération plus tard, vers 1430, le poète toumaisien Achille Caulier le mentionne vers 1430 dans son Hospital d’Amours6. Deux générations plus tard, au prologue du Livre des faits du bon chevalier messire Jacques de Lalaing7, autre hennuyer, il est encore évoqué : « Comme il soit notoire que jadis au pays de Hainaut et à l’environ estait la fleur de chevalerie », l’auteur anonyme, un héraut d’armes fort probablement, rappelle les grands noms de ce passé lointain, Gillion de Trazegnies en particulier8, puis se tourne vers le passé immédiat :
Et aussi ne faut pas à mettre en oubli autres vaillans chevaliers de Hainaut, qui depuis ont régné et tant fait durant leur temps qu’à toujours en sera perpétuelle mémoire, dont l’un fut nommé messire Gillion de Chin9, et l’autre messire Jehan de Werchin, en son temps seneschal de Hainaut10.
6Qu’a-t-il fait de si extraordinaire pour mériter telle attention et telle mémoire ? Pour trouver la réponse, il faut distinguer entre sa carrière ordinaire (en son temps), et sa carrière extraordinaire, vraie raison de sa gloire.
Les faits : la carrière ordinaire
7Majeur en 1390, alors en procès avec son maimbour, jusque devant le Parlement de Paris (où Jean de Popaincourt est son avocat)11, il obtient gain de cause. En 1393 il donne dénombrement de ses fiefs flamands12. Or sa première apparition publique en armes13 n’est pas la fatale et meurtrière croisade de Nicopolis de 1396, à laquelle le fils de son seigneur, Guillaume comte d’Ostrevant, ne participe pas, sur ordre de son père, le comte de Hainaut et de Hollande14, mais une guerre locale : il est au premier voyage de Frise en 1396, accomplissant ainsi son premier fait d’armes au service de son seigneur ; le comte d’Ostrevant l’adoube alors chevalier15. Il participe également au deuxième voyage de Frise en 1398 – qui fut un échec, lui aussi16.
8Son premier voyage en Terre Sainte a déjà eu lieu avant 139917. En 1402, il est au siège devant Gorinchem avec le comte de Hollande18. Deux années plus tard, en automne 1404, il participe à l’expédition de Jacques II de Bourbon, comte de la Marche, contre les Anglais à Falmouth pour soutenir le soulèvement de Owen Glendover au pays de Galles ; la longue attente en rade de Brest lui donne les loisirs de composer son Songe de la barge et d’échanger des ballades avec Gilbert de Lannoy19.
9Suit un deuxième voyage en Terre Sainte en 1405 et 1406, mais aussi à travers l’Europe et les cours princières europénnes : Provence, Savoie, Gênes, Sicile, puis Rhodes, Constantinople et Chypre. Il est alors accompagné par cinq gentilshommes, son chapelain, « sire Nicolle », et de gens de service. Il n’était pas encore de retour à Paris en juin 1406, où son receveur cherche à avoir de ses nouvelles20. Les inscriptions que son groupe de voyage a laissées sur les murs du « vieux réfectoire » du monastère Sainte-Catherine-du-MontSinaï sont toujours visibles21.
10Avant 1407, il fit un (premier ?) voyage de Prusse, car à partir de cette date un jeune Lithuanien est éduqué à ses frais à Tourna ?22. En mai 1408, il est sur le point de partir de nouveau pour la Prusse, fête ses adieux à l’auberge de la Tête d’Or à Tournai23 ; mais à peine parti, il doit revenir pour servir son prince, le comte de Hainaut, et marcher contre les Liégeois qui sont vaincus à la bataille d’Othée, le 23 septembre 140824. Dans sa compagnie, servent le seigneur de Jeumont, le seigneur de la Hamaide, neuf chevaliers, soixante-neuf hommes d’armes à trois chevaux, onze hommes d’armes à deux chevaux et soixante-dix-huit archers « avecq autres seigneurs et gens d’armes de par monseigneur de Bourgoingne » : c’est la plus grosse compagnie des Hennuyers25. Entre-temps il avait néanmoins eu loisir de partir, le 25 juin 1408, pour Ardres près du Calais anglais, ce qui s’explique probablement par son affaire d’honneur avec Sir John Cornwall26.
11En 1411-1415, il sert militairement le roi de France. Ainsi, au voyage de Bourges en 141227, il figure, banneret, à la tête d’une compagnie ne comptant que dix écuyers, dans la retenue du duc de Bourgogne, ces dix écuyers n’étant probablement qu’une « chambre » d’une compagnie plus nombreuse28. Ici comme ailleurs, le roi n’est cependant pas son vrai patron.
12Entre-temps il est allé à Saint-Jacques de Compostelle29 et, en 1414, il entreprend un autre grand voyage dont nous ignorons la destination : le 30 mars 1414 il reçoit de son receveur de Cysoing 200 couronnes « quant il s’en alla en son voyage », auquel il emmène un chevalier, trois gentilshommes, deux ecclésiastiques, dix valets, un héraut d’armes, deux valets de bahut, deux pages, et un pavillon ; le 9 novembre il est de retour en son château du Biez, vérifiant les comptes de la baronnie de Cysoing30.
13Après avoir fait son testament – perdu31 – il sert dans l’armée du roi contre les Anglais32 et meurt, le 25 octobre 1415, à la grande bataille d’Azincourt, sans laisser d’enfants légitimes. Sa mort est d’ailleurs le seul fait de sa vie mentionné par le Religieux de Saint-Denis : parmi les étrangers (inter exteros) morts et beaucoup de fameux nobles hennuyers, seul le nom du Sénéchal de Hainaut aurait été dit par les messagers au roi de France : Nam ob ejus emeritam miliciam, sepius oris variis evaporatam feliciter, ipsum fulgorem inextinguibilis strenuitatis reputabant33. Sa sœur Jeanne reçut, à l’occasion de sa mort, une lettre (patente) du roi Charles VI34. Son épitaphe dans l’église (détruite) des Chartreux du Mont-Saint-André à Chercq près de Tournai, fondation de sa famille, mentionne l’occasion de sa mort, mais pas ses grands voyages35.
Les faits : la carrière extraordinaire
14Ce qui distingue le Sénéchal de maint autre noble guerrier de son époque36, c’est sa carrière d’entrepreneur en fait d’armes. Elle s’étend de 1396 à 1409.
15En 1396, après le 11 novembre, il est à Mons, en Hainaut, avec trois autres Hennuyers (le seigneur de Ligne, Michel de Ligne et Robert Rouc) où il combat John Comwall37 et trois autres Anglais38. En 1399, également avant novembre, il est en Aragon, de nouveau avec le seigneur de Ligne et Michel de Ligne, « faire fait d’armes »39 : une lettre du roi Martini Ier d’Aragon, écrite à Saragosse, le 24 juin 1399, fait comprendre qu’ils avaient participé à un tournoi à Cardona le jour de saint George (23 avril) et allaient continuer leur voyage pour se faire délivrer de leur vœu à la cour du roi40. Le 26 août 1400, le Sénéchal lance avec deux autres Hennuyers (Gilles de Chin et encore Michel de Ligne) un défi à trois Brabançons : Thomas seigneur de Diest, Jean de Diest son frère, et Henri de Berghes. La réponse est datée du 9 septembre 1400. Nous ne savons pas si ce deuxième combat groupé a effectivement eu lieu41.
16Le 1er juin 1402, il publie un nouveau défi, et cette fois-ci de taille : à tous les chevaliers, sauf de France et de Hainaut, à partir du 1er août, entre Coucy (que le duc d’Orléans, présent, avait mis à sa disposition)42 et Saint-Jacques-de-Compostelle. En fait, il n’y aura pas de combat à Coucy, mais sept rencontres en cours de route, dont une à Valencia, le 7 avril 1403, contre Lluis d’Abella43. Le texte de la lettre initiale de défi est inséré dans la Chronique de Monstrelet44.
17Le jour de Pâques, 30 mars 1404, il publie une emprise générale pour sept ans, avec ces mots : « Pour ce que ne vueil »45, dont seuls des chevaliers et écuyers de père et mère noble peuvent le délivrer. Ainsi est-il l’objet d’un défi pour gage de bataille « a outrance » par l’écuyer gascon Colomat de Santa Coloma, au sujet duquel le roi d’Aragon écrit le 6 août 1405 de Barcelone à mossèn Johan Averxiu, senescal de Henaut : à la demande de Colomat, il en sera juge ou, si Werchin le préfère, son fils aîné, le roi de Sicile46. Le 20 mai 1407, Werchin soutient ce gage, quatre à quatre, devant Martin Ier, à Valencia, près du palais : avec Colomat de Santa Coloma (fait chevalier ce jour-là par le roi) étaient Pere de Montcada, Peyronat de Santa Coloma, et Bernabò de l’Uovo ; avec le Sénéchal combattaient Jacques de Montenay (un Normand), Tanguy du Châtel (un Breton)47 et Jean Carmen48. Le Sénéchal et les siens prenant visiblement le dessus, le roi interrompit le combat, et accorda les deux parties. La renommée de Werchin était alors telle que le roi de Sicile demanda à avoir l’armure qu’il avait portée dans ce gage, ou au moins son bassinet49. L’église Notre-Dame de Hal près de Bruxelles (mais en Hainaut) servit de lieu de mémoire héraldique de cette entreprise50 : en 1407, Jean de Werchin offre à ce grand centre de pèlerinage cinq « tableaux », probablement héraldiques, qu’il avait commandés au peintre Henri Le Chien51.
18La grosse entreprise du Sénéchal a cependant été son défi aux chevaliers de la Jarretière en tant que successeurs des chevaliers de la Table ronde, finalement représentés par Sir John (de) Cornwall ou Cornouaille, déjà mentionné52. C’est une affaire qui dure de 1404 à 1409 et qui donne l’occasion d’un échange de quatorze lettres avec John Cornwall, Richard Aston, lieutenant du capitaine de Calais, et le roi Henri IV lui-même, aucun d’eux ne se montrant très pressé de répondre aux demandes formulées par le Sénéchal. Ces lettres, dont une analyse serrée reste à faire, ont été conservées par des recueils de hérauts d’armes du milieu du XVe siècle53, ainsi que par une copie contemporaine, partielle et ignorée jusqu’à présent, qui se trouve aux archives de la maison de Werchin54. Le 18-19 juin 1409, a enfin lieu à Paris la rencontre avec Sir John Cornwall, « en la place Saint-Martin des Champs »55, en présence du roi alors revenu à la santé, des ducs de Bourgogne56 et de Bourbon. Les adversaires se dressant face à face, le roi interdit le combat proprement dit : « nul, sur peine capitale, dores en avant en tout son royaume n’appellast aucun en champs sans cause raisonnable ». Ils festoient à la cour, puis « se départirent et s’en alèrent eulx deux, comme on disoit, en Angleterre, en entencion de parfurnir et accomplir leurs armes »57. Après avoir obtenu un sauf-conduit du roi Henri IV, daté du 23 février 1409 à Westminster, pour se rendre en Angleterre ad certa punctus et facta armorium inibi perficiendum, valant pour 100 personnes/chevaux et pendant deux mois à partir du 16 avril58, il fait armes avec Jean de Beaufort, Earl de Somerset, en juillet 1409, à Smithfield, près de Londres. Les sources anglaises nous apprennent ce que taisent les sources françaises : il est alors désarçonné par son adversaire59. C’est la seule défaite personnelle que nous lui connaissons. Et apparemment son dernier combat en lices.
Les raisons : le Hainaut, terre de chevalerie ?
19Pourquoi cette activité hautement prestigieuse ? Etait-ce une tradition familiale ? Pas particulièrement. Nous savons que le grand-père de Jean de Werchin fut en Terre Sainte de 1361 à 1363 et qu’il resta longtemps prisonnier à Damas60. C’est tout, pour l’instant.
20Etait-ce une tradition régionale ? Oui, jusqu’à un certain point61. Depuis le mariage de Philippa de Hainaut avec Edouard III, les Hennuyers étaient liés avec la cour d’Angleterre et ils participèrent activement à la guerre de Cent Ans. Les comtes de Hainaut et de Hollande allèrent à Grenade, en Prusse, en Terre Sainte62 ; les très admirés Jean de Hainaut-Beaumont, Sanchet d’Auberchicourt et Walter Manny (Gautier de Masny), furent tous chevaliers de la Jarretière63. En témoigne aussi la louange des hennuyers faite par Froissait64 et par le Prologue du Livre de Jacques de Lalaing65. Toute une activité littéraire se développa autour des héros chevaleresques hennuyers morts et vivants, légendaires et réels, tels que Gilles de Chirf66, Gillion de Trazegnies67, les seigneurs de Gavre68, reprise à partir du milieu du XVe siècle69. C’est cette conjoncture qui a fait recopier, en de beaux manuscrits ornés de miniatures, une partie de la correspondance de Jean de Werchin.
21Ces prouesses ont cependant un parfum fané. Leur évocation semble trahir la nostalgie d’une époque révolue où le prince était plus volontiers chevalier70 et la noblesse moins encadrée.
Les raisons : le groupe Werchin, son insertion, ses concurrents
22Trouve-t-on des mobiles plus clairs en examinant le groupe Werchin, son insertion, ses concurrents ? Voici les noms mentionnés dans ses ballades de 1404 : Lourdin de Saligny71, Jean de Garencières72, Gilbert de Lannoy (fort probablement son écuyer à l’époque)73 : tous sont des poètes ou au moins des rimeurs74.
23Le Sénéchal est membre de la Cour amoureuse de Charles VI dès sa fondation par charte donnée à Mantes-la-Jolie, le 6 janvier 1401, et publiée en l’hôtel d’Artois appartenant au duc de Bourgogne, le jour de la Saint-Valentin, le 14 février suivant. Il est le second des vingt-quatre « ministres » de la cour. Ceux-ci doivent posséder, selon les statuts, « experte congnoissance en la science de rethorique »75. En effet, le 21 mars 1414, Jean de Werchin prête « un de ses livres de ballades » au seigneur de Croix, qui désirait le faire copier ; il en possédait plusieurs76. D’ailleurs, des parents et amis hennuyers et lillois de Werchin sont également membres de la Cour amoureuse'77. Malheureusement, aucune liste nominative de sa compagnie d’armes n’a été trouvée ; c’est dommage, car elle aurait pu faire connaître son entourage immédiaf78.
24Eut-il des groupes concurrents à la cour de France ? Certainement : Boucicaut le jeune, Jean de Sempy, Renaud de Roye, le Sénéchal d’Eu et autres, ou Jean d’Auberchicourt au tournoi de Saint-Inglevert en 139079. Ils étaient légèrement ses aînés, l’incitant probablement à l’émulation et à l’innovation. Il importe cependant de souligner une différence : si la mémoire de Jean de Werchin est restée, elle l’est non pas par une biographie commandée, comme c’est le cas de Boucicaut en 140980, mais par ses lettres d’emprise recopiées jusque dans la Chronique d’Enguerran de Monstrelet et les livres des hérauts d’armes. On a néanmoins oublié Werchin dont la vie ne peut pas être lue, seulement reconstruite, tandis que le nom de Boucicaut, champion de l’expansion française en Orient, est pérennisé par le Livre des fais.
Les raisons : services et fidélités
25En effet le Sénéchal de Hainaut n’est jamais vraiment devenu parisien. Son premier seigneur naturel est et reste le comte de Hainaut et de Hollande. D’une manière répétée il le sert dans ses guerres, entre 1396 et 1408. Mais il ne semble pas faire partie de son hôtel.
26Son suzerain féodal (pour ses fiefs français et flamands), est le roi de France. En 139881, 140182, 141583 Werchin prend le titre de chambellan, puis de chambellan et conseiller (1412)84 du malheureux roi Charles VI, périodiquement malade85. Mais ce n’est qu’un titre lucratif, les vrais patrons sont ailleurs86.
27C’est d’abord le duc d’Orléans. Il est significatif que la première mention du Sénéchal en tant que chambellan du roi se trouve dans la comptabilité du duc d’Orléans, dont il est alors, en 1398, et évidemment en premier lieu, le chambellan87. C’est lui qui subventionna son équipée aragonnaise de 139988. On se souvient aussi du mécénat que le duc d’Orléans lui accorda à Coucy en 140289, étant jeune prince, le plus « chevalereux » entre tous90. Cette relation le met progressivement en difficulté. Le 16 septembre 1407, il prête bien hommage lige au duc d’Orléans, mais il se réserve la neutralité en cas de guerre avec le duc de Bourgogne91 – deux mois plus tard, Louis d’Orléans est assassiné par les hommes de Jean sans Peur92.
28Or, le duc de Bourgogne est le deuxième seigneur naturel du Sénéchal par ses fiefs flamands et artésiens. Ses relations avec lui sont anciennes : elles remontent à sa première jeunesse en 137993. On peut ensuite les retracer de 140094 à 1412. Il reçoit alors en don de beaux chevaux et il est dit chambellan du duc à partir de 141095 ; il le sert avec une grosse compagnie en ses guerres : au mois d’octobre 1411, il figure en tant que chevalier banneret dans l’armée du duc Jean sans Peur à la tête d’une compagnie forte de onze chevaliers bacheliers, 114 écuyers, 165 (168) hommes de trait, d’un trompette et d’un ménétrier96. Mais il n’est pas vraiment attaché à sa maison : jamais, à ce que l’on peut savoir, il n’est entré dans le cercle pourtant large de ceux qui reçoivent des étrennes ducales97.
29A partir de 1412, un cinquième et dernier patron émerge : ni HollandeHainaut, ni Armagnac ou Bourgogne, mais le chef du parti intermédiaire de la paix, le Dauphin Louis de France, duc de Guyenne98. Werchin est désormais son chambellan, fait partie de sa maison99. En 1414, il est aussi conseiller et reçoit une très grosse pension du Dauphin : 1 200 £. Il n’y a que deux princes qui reçoivent davantage (Louis de Bavière, frère de la reine 12000 £, Arthur de Bretagne 8 000 £) ; Tanguy du Châtel, maréchal de Guyenne, son ancien compagnon d’armes en Espagne100, a autant que lui101.
30Jean de Werchin cherche donc un maître, et il le cherche en dehors de ses seigneurs proches. Au grand noble qu’il est, la dépendance grandissante envers ses princes naturels semble peser. Entre les partis de la guerre civile française, il louvoie habilement à la recherche d’un terrain sûr. Mais cette liberté a son prix : Boucicaut fut, très jeune, Maréchal de France. Soit qu’il ne voulait pas, soit qu’il ne pouvait pas, les grands offices échappent au Sénéchal de Hainaut.
31Il ne s’agit pas pour autant d’un homme de bas rang, pauvre ou ruiné102. Jean de Werchin prend constamment le rang de chevalier banneret. Dans l’ost, ses compagnies sont le plus souvent les plus grosses et toujours importantes103. En Hainaut, il est le premier personnage après les membres de la famille du comte qui lui reconnaît la parenté : le 26 décembre 1412, au Quesnoy, Guillaume duc de Bavière, comte de Hainaut, assigne à la duchesse, sa femme, un douaire qui est entériné par la cour des hommes de fiefs du Hainaut ; premier pair et porte-parole est « no chier et foyaul cousin » Jean seigneur de Werchin, Sénéchal de Hainaut104.
32Sa fortune héréditaire est et reste considérable : en Hainaut105, dans la châtellenie de Lille (il est baron de Flandre à cause de sa seigneurie de Cysoing)106, en Cambrésis107, en Brabant108, en Champagne par mariage109, en Artois et Beauvaisis110. Il s’occupe personnellement de ses revenus. En octobre 1407, par exemple, il séjourne trois jours et une nuit à Cysoing, « auquel lieu mondit seigneur demora et vagha pour certaines et grans besongnes, pour lors nécessaires, touchant le fait de ses terres de Chisoing, et aultres, en le Castelerie de Lille »111. Sa femme, Marguerite de Luxembourg, fille de Guy de Luxembourg comte de Ligny, et veuve de Pierre d’Enghien, comte de Lecce et de Castro, appartient à la haute noblesse112. Et sa sœur et héritière Jeanne, fière de son lignage – « noble dame de grande et noble generacion, extraite des contes de Flandres et de Henault » –113, peut mener grand train114 et est capable de recevoir chez elle le duc Philippe le Bon, désormais comte de Hainaut115.
33De par son rang et de par sa fortune, il n’avait aucune raison en soi de parcourir l’Europe à la recherche d’un avancement et d’un revenu supplémentaires.
Pourquoi tant de peine ?
34La notion d’« élégance » pourrait induire à regarder ce qui se passe autour de 1400 comme une mode, comme quelque chose de passager à la manière de la pluie et du beau temps. Mais cette approche est insuffisante. Pourquoi, en effet, autour de 1400, la recherche de l’honneur prenait-elle ces formes-là, et pas d’autres ? La « véritable fièvre chevaleresque dès les premières années du règne de Charles VI », selon l’expression de Daniel Poirion, a souvent été observée116. Au grand scandale du Religieux de Saint-Denis, le roi oint court les tournois : progenitores reprehensibile reputabant post unctionem susceptam, hastiludia et joca militaria justo sepius exercebaï117. Bien sûr, l’Etat s’intéresse alors à la chevalerie, la soutient, car il s’agit d’intégrer la noblesse et de préparer la croisade, projet porteur de paix118. Mais le phénomène n’est pas exclusivement français et, autour de 1400 et de 1500, une première puis une seconde « renaissance chevaleresque » se dessinent aussi en Allemagne119. Et le sens chevaleresque n’est pas constant au Moyen Age. C’est un comportement qui connaît des renaissances et des oublis, des raisons d’être et des raisons de disparition120. C’est un grand sujet qui attend son historien. Pour l’instant je propose d’observer quatre générations succesives121 :
- La génération de 1350, celle de la vraie guerre : Geoffroy de Charny122 et le Hutin de Vermeilles sont ses champions type. Elle connaît la renommée orale, mais aussi celle chantée par les hérauts d’armes Gelre et Suchenwirt parvenue jusqu’à nous.
- La génération de 1400, celle des trèves et de la paix : Boucicaut, Werchin, Gadifer de la Salle123, Pero Niño124, Othon de Grandson125, Hans von Bodman126 la représentent. C’est une génération de poètes affichant la plus grande mobilité qui soit : dans notre cas, il y a des ballades, le Songe de la barge, un Debat au seneschal de Haynaut, mais aussi des biographies chevaleresques écrites du vivant de leur héros. Remplaçant la vraie guerre par le combat arrangé, elle est rattrapée par elle à Nicopolis et à Azincourt.
- La génération de 1450, le temps de Jacques de Lalaing, Georg von Ehingen, Konrad von Scharnachtal, Leo de Rozmital. Elle connaît la biographie posthume, mais surtout les récits de voyage, les certificats de voyage et les insignes des devises et ordres de chevalerie127. Elle aussi n’échappe aux désastres de la guerre sale, qui tuera Jacques de Lalaing.
- Enfin la génération de 1500 qui a vu Bayard et Louis de la Trémoille, Wilwolt von Schaumburg (dont Ludwig von Eyb a écrit la vie), Béraut Stuart d’Aubigny, Maximilien Ier. Elle reprend, pour la dernière fois, le mythe du chevalier errant128. Mais celui-ci est monopolisé désormais par le prince, par Maximilien lui-même, qui l’intègre dans sa mémoire monumentale129.
35Je l’ai dit au début et je le répète en conclusion : pour expliquer ce qui les fait courir, il faut étudier le groupe tout entier. Nous n’aurons compris ses agissements qu’après avoir intégré réel et idéal, politique et mentalité, hasard et nécessité – et aussi l’attrait du panache qui donne du goût à la vie.
Bibliographie
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Notes de bas de page
1 J’exprime mes remerciements à ceux, nombreux, qui m’ont aidé en cours de route : Françoise Autrand et Philippe Contamine, de l’Institut, (Paris), qui enrichirent ce texte par leurs observations et lui enlevèrent ses imperfections linguistiques ; Caria Bozzolo (Paris), Catherine Dhérent (Arras) ; Richard C. Famiglietti (Providence, Rhode Island, USA) qui me mit en relation avec Mme Grenier-Winther (Pullmann, WA, USA) ; Adreas Löns (Tübingen) et Claudie Paye (Berlin), stagiaires à l’Institut Historique Allemand de Paris ; Ludovic Nys (Blandain) ; Bertrand Schnerb (Paris), qui m’a généreusement communiqué des documents concernant la carrière militaire de Jean de Werchin, et Harm von Seggern (Kiel), qui est allé voir pour moi les documents conservés à Lille.
2 II s’agit de Verchain-Maugré en Hainaut, dép. Nord, ar. Valenciennes, c. Valenciennes-Sud, et non de Verchin-en-Ternois, dép. Pas-de-Calais, (Famiglietti 1992, p. 282, d’après Devillers, Cartulaire, t. 6, p. 200).
3 Voir pour sa biographie (non encore écrite) : Bataille 1934, p. 293-318 (fondamental, car utilisant la série des comptes de la baronnie de Cysoing, conservée à Lille, infra n. 106). Tihon 1959, en particulier p. 615-620 (non encore utilisé jusqu’ici). Bozzolo et Loyau, t. 1, 1982, p. 59, no 30. Blondiaux 1982 (populaire). Willard 1990. DLFM 1992, p. 862-863 (S. Lefevre). Grenier-Winther 1996 (utilise entre autres les quittances de la collection Clairambault de la BNF à Paris et en reproduit un certain nombre). Tableau généalogique : ES, t. 3, 4 (1985), pl. 715. La thèse inédite de Famiglietti 1982, contient dans son appendice IV une notice biographique développée de Jean de Werchin dont je n’ai pu prendre connaissance, Famiglietti 1986, et 1992, p. 82-86, 282 (index).
4 Piaget 1909, p. 74 sq ; Grenier-Winther 1996, p. XX-XXIII ; ibid, p. XX le témoignage parallèle de son contemporain Amé Malingre, pour lequel voir infra n. 21.
5 Christine de Pisan, Œuvres poétiques, t. 1, p. 245-246, Autres ballades, no XXXIII (texte), et p. 307 (commentaire et datation en 1402, sans preuve convaincante).
6 Piaget 1909, p. 75 ; Id. 1905, p. 559-560 [Jean de Werchin n’est pas mentionné], et Les Cent Ballades, p. LIII-LIV. Grenier-Winther 1996, p. XX. Pour Caulier : DLFM 1992, p. 7 (F. Fery-Hue).
7 Le Livre des faits du bon chevalier messire Jacques de Lalaing. Voir DLFM 1992, p. 951 (S. Lefevre) ; Gaucher 1994, et en dernier lieu, Melville 1996.
8 Les Trazegnies existaient toujours, voir infra n. 77.
9 Porteur, lui aussi, d’un nom de héros de roman, infra n. 66.
10 Georges Chastellain, Œuvres, t. 8, p. 3.
11 Bataille 1934, p. 295-296, sans renvoi aux archives du Parlement aux Archives nationales. Pour ce personnage important, en fin de carrière Premier Président du Parlement de Paris, Prosopographie des gens du Parlement, p. 161, no 137 = p. 810, no 2020 ; Autrand 1981, passim.
12 Bataille 1934, p. 297-300 ; Grenier-Winther 1996, p. XII, datant par erreur du 20 mars 1392 (a.st).
13 II est parfois dit qu’il servait déjà en 1380, en Picardie, sous le seigneur de Coucy. Il y a effectivement un Jean de Werchin, écuyer, qui le fit à cette époque quand le Sénéchal, lui, n’était pas encore chevalier (BNF, col. Clairambault, 111, no 99 et 100 ; en 1382 : Gorgue-Rosny, t. 4, 1877, p. 248, 251). Mais ce ne peut être lui : notre héros est né en 1374, les sceaux sont différents (Demay 1885-1886, t. 2, p. 291, no 9348 et 9349 ; Famiguetti 1992, pl. 37b). Peut-être l’écuyer est identique avec le Jean de Werchin cité infra n. 31. Voir aussi un sceau détaché du Sénéchal : Trésor des chartes du comté de Rethel, t. 4, p. 210, no 495.
14 Janse 1997, p. 317. Voir les Actes du colloque international Nicopolis, et Gaucher, " Nicopolis", 1996.
15 Janse 1993, p. 384, no 5 (Wapenboek Beyeren, rôle d’armes de Kuinre) ; Jean Froissait, t. 15, p. 281. Il se distingue avec les seigneurs de Ligne et de Jeumont, ibid., p. 293-295.
16 Janse 1993, p. 265-266, n. 109 ; p. 337 ; p. 384, no 5. Il est le premier nommé, sa compagnie comporte le seigneur de Ligne, i 3 chevaliers et 63 lances.
17 « Lettre d’absolution [pontificale] donnée à Jehan de Werchin pour avoir été dans les saints lieux sans congé, de l’an 1399 (a.st.) » Analyse du XVIIIe siècle dans AD Pas-de-Calais, 1 J 86 (ancien 1 J Don Pentel 1932) = “Inventaire des titres reposant à Lille dans les Archives de Monseigneur Charles de Rohan, prince de Soubise [...) Seneschal de Hainaut”, f. 37v. Une partie des documents relevés dans cet inventaire se trouve à Lille, AD Nord, J 472 (Archives du Marquisat de Roubaix), cf. Paravicini 1975, p. 566-567, et infra n. 106.
18 Janse 1993, p. 384, no 5.
19 Piaget 1909, p. 77-81 ; Famiglietti 1992, p. 84-86 ; Grenier-Winther 1995, et Ead. 1996, p. XVI-XVII, XXIV-XXV, XXXI-XXXV, et p. 3-94 (Songe), 95-140 (Ballades). Ghillbert de Lannoy, p. 10-11. Un Debat au Seneschal de Haynnau est perdu (GRENIERWINTHER 1996, p. XXIX-XXX), cf. infra n. 76. L’emprunt fait au connétable de Clisson (infra, n. 102) est peut-être à mettre en relation avec cette longue campagne.
20 Bataille 1934, p. 308-309. Ghillbert de Lannoy, p. 11-12 (datant 1401-1403, par erreur) ; B. de Lannoy 1957, p. 17-22. Pour son train, infra n. 30.
21 Walle 1964, p. 125-126 ; Kraack 1997 (cf. Kraack 1998), p. 212-213, no K 83, fig. 113-114. L’inscription énigmatique « n[u]I n[’]est » se retrouve dans une signature du Sénéchal et dans un de ses poèmes, voir Grenoer-Winther 1996 (qui ignore les documents précités), p. 155, n. 1. D’autres inscriptions : en particulier no K 43 (Amé Malingre, supra n. 4) ; no K 71 (Gilbert de Lannoy) ; no K 96 (le Bâtard de Monceau, Monchiaus).
22 Bataille 1934, p. 302-305 (qui le tient pour un bâtard du Sénéchal), et Paravicini, Die Preuβenreisen, t. 2, 1995, p. 106, n. 476.
23 Bataille 1934, p. 310.
24 Id., p. 309-310 ; Dom G. Aubree, 1ère partie, p. 373 ; Jean Lefévre de Saint-Rémy, t. 1, p. 12. Pour la bataille, Charlier 1984 (les Hennuyers : p. 181 sq) et, en dernier lieu, Schnerb 1997, p. 86-88.
25 AD Nord, B 12.378, compte de Colart Haignet pour cause de rezes et chevauchies faites par ordre de Guillaume de Bavière, comte de Hainaut, contre les Liégeois [effectifs pour la première reze = première et deuxième semaines d’août 1408, plus les troupes du bailli de Hainaut pour lesquels voir AN KK 524],
26 Voir infra. Bataille 1934, p. 310, et Grenier-Winther 1996, p. XVII-XVIII.
27 Voir pour ce voyage inspiré par Jean sans Peur et dirigé contre le duc de Berry, Guenee 1996. Sa participation au commandement est mentionnée par Jean Juvénal des Ursins, Histoire de Charles VI, p. 240, sa fonction comme parlementaire par La Chronique d'Enguerran de Monstrelet, t. 2, p. 280. Gilbert de Lannoy participa également à la campagne, mais sous le seigneur de Heilly : Ghillbert de Lannoy, p. 19.
28 Compte de Jean de Pressy, trésorier des guerres du roi, 1412-1413 (extrait), BNF, n.a.fr. 20.528, p. 233.
29 Bataille 1934, p. 310-311. Il écrit, entre autres, de Barcelone.
30 Id., p. 312-313. Pour sa suite habituelle, supra n. 20.
31 « Testament en parchemin de messire Jean de Werchin dit le bon, Sénéchal de Hainaut du 4 mars 1415 (a.st.) », Inventaire Rohan-Soubise, op. cit. supra (n. 17), f. 67 ; ibid. : « Vidimus en parchemin du testament de Messire Jean de Werchin dit le Bon, Sénéchal de Hainaut, du 2 fevrier 1415 (a.st.) », et encore : « Testament en parchemin de messire Jean de Werchin dit le Bon, Sénéchal du 23 aoust 1416 ». Il s’agit apparemment de trois vidimus postérieurs à sa mort. A remarquer le surnom « le Bon » (voir aussi infra n. 59 et 78), mais il n’est pas sûr qu’il s’agisse d’une dénomination contemporaine. Ce n’est peut-être pas son premier testament, cf. Dülmen (infra n. 105), compte de 1394-1395 : « Pour les despens dou recheveur qui fu a Tournay vier(s) maistre Piere de Braili pour le testament de Jehan de Werchin, au commant de Gille de Granmez, le xxe jour d’aoust [1395], vij s ». Effectivement, le Sénéchal n’est pas encore chevalier ; mais il peut s’agir aussi du Jean de Werchin cité supra n. 13.
32 D’abord à Amiens, puis à Rouen, d’où il monte vers Azincourt au Nord. Voir ses quittances datées d’Amiens, les 22 (BNF, col. Clairambault 109, no 140) et 24 août 1415 (ibid., 111, f. 8691, no 104, avec sceau, Grenier-Winther 1996, p. 226, pl. 7, photographie) : il y est dit conseiller et chambellan du roi, et il commande 120 hommes d’armes et 60 hommes de trait, « de nouvel » retenu par lettres du roi données le 11 juillet 1415,-Rouen, 19 octobre 1415 (ibid., 111, f. 8691, no 105 [et non 103], avec sceau, Grenier-Winther 1996, p. 227, pl. 8, photographie) : quittance sur 500 £ pour lui, deux chevaliers bacheliers et 12 écuyers servant au pays de Caux contre les Anglais « soubz le gouvernement de monseigneur de Lebret connestable de France pour resister aux Anglois ses ennemis [...] qui sont descenduz a grant puissance oudit pais de Caulx pour lui faire la guerre et tiennent le siege devant la ville de Harefleu [...] ». Voir l’Inventaire Rohan-Soubise, op. cit. (n. 17), f. 21 : « Inventaire des effets de monseigneur Jean de Werchin senechal de Hainaut étant à Rouen, de l’an 1416 ».
33 Chronique du Religieux de Saint-Denys, abrégée RSD, t. 5, p. 572. Il figure également dans la liste des morts de La Chronique d’Enguerran de Monstrelet, t. 3, p. 84, et dans Jean Lefévre de Saint-Rémy, t. 1, p. 266. Voir Famiglietti 1986, S. 289 Anm. 131. Le compte de Cysoing de l’année, pouvant donner des informations supplémentaires, est perdu (infra n. 106).
34 Inventaire Rohan-Soubise, op. cit. (n. 17), f. 21 : « Lettre de Charles roy de France pour Jeanne de Werchin dame de Falevy, au sujet de la mort de monseigneur le Senechal à la bataille de Picardie contre les Anglois, de l’an 1415 ».
35 II est reproduit d’après Bozière 1859, p. 28-29, par Grenier-Winther 1996, p. XIX. Deux versions légèrement différentes (et l’épitaphe de sa sœur et héritière Jeanne, y compris leurs quartiers armoriés) sont données dans l’épitaphier de Ferdinand-Ignace Malotau au début du XVIIIe siècle, BM Douai, ms. 966, p. 396 et 397 (cf. L. Nys, 1992).
36 Ainsi d’Enguerrand de Bournonville, par exemple, qui ne fit même pas de grands voyages, Schnerb 1997.
37 Voir pour ce chevalier anglais bien apparenté (sa mère était une nièce du duc de Bretagne, et la femme qu’il avait épousée avant le 12 décembre 1400, une sœur du roi Henri IV), promu chevalier de la Jarretière in or shortly before 1409, créé Lord Fanhope en 1432, mort en 1443, The Complete Peerage, t. 5, 1926, p. 253-254, et Düll, Keen et Luttrell 1991, p. 179 et n. 39, renvoyant à Liverpool et Reade 1908, p. 166-198 ; Beltz 1841, p. liii, clvij no 118, p. clx no 162. Il croisera plus d’une fois le chemin du Sénéchal, voir infra.
38 Jean Brandon, p. 34, reprise par Kervyn de Lettenhove dans son édition de Froissait, t. 15 p. 403-404.
39 Lacroix 1873, p. 451, d’après AM Mons, compte municipal de 1399-1400. Le receveur de Cysoing lui verse 57 £ à Lille le xxixe jour de novembre, qu’il revint d’Aragon, Bataille 1934, p. 308.Voir Catalogue analytique Joursanvault, t. 1, no653 : « Ordonnance du duc d'Orléans pour faire payer 400 fr. à trois de ses chambellans, qui doivent prochainement faire certaines armes’à l’encontre d’aucuns arragonnois’(1397) ».
40 De Ríquer, t. 1, 1963, p. 61-62 et 68, lettre adressée à « lo senescal de Hainaut e Michel de Ligne », en réponse à leur lettre (perdue). L’adversaire du Sénéchal à Valencia était Berenguer Arnau de Cervelló.
41 Les documents ont été publiés par Tihon 1959 ; ibid., p. 620-625 et 625-627 (p. 197-202 et 202-204 de la réimpr.) des notices biographiques concernant Gilles de Chin et Michel de Ligne.
42 « Pardevant mon tres redoubté seigneur, monseigneur le duc d’Orléans, lequel m’a accordé la place », La Chronique d’Enguerran de Monstrelet, t. 1, p. 40. Voir infra n 89
43 De Ríquer, t. 1, p. 63, n. 17, et p. 68.
44 Enguerrand de Monstrelet, t. 1, p. 39-43. Il figure également dans Vinchant, Annales [1648], t. 6, p. 127-129, p.j. no LXXIII, sans indication de source. Grenier-Winther 1996 p. XXV et 143-153 = Lettre I (d’après BNF, fr. 2683 = Monstrelet).
45 En général, sa devise était « n[u]l n[’]est », voir supra n. 21.
46 De Riquer, t. 1, p. 63-64 et 66. L’Inventaire Rohan-Soubise, op. cit. (n. 17), cite f. 20v une « Lettre de combat d’entre le Sénéchal de Hainaut et Colomat de Sainte Coloume, de l’an 1406 ».
47 Voir infra n. 100.
48 Jean de Werchin arriva à Valencia ab molts francesos, le 4 mai 1407, et assista aux noces de l’Infante Isabel avec Jacques comte d’Urgel, De Ríquer, t. 1, 1963, p. 62-68 (d’après des sources aragonaises), ainsi que Id. 1986, p. 61 ; cf. La Chronique d'Enguerran de Monstrelet, t. 1, p. 76-80 (qui date par erreur de 1403 a.st.). Etaient présents aussi le seigneur de Chin et Gilbert de Lannoy (Ghillbert de Lannoy, p. 13, datant de mai 1405), mais celui-ci se sépare en juillet du Sénéchal et s’en va, ainsi que Jacques seigneur de Marquette, avec Don Fernando (depuis 1410 de Antquera), infant de Castille, contre Grenade, (ibid., p. 13-14). Il n’est de retour à Paris qu’en 1408, où il entend, le 8 mars, la fameuse défense de l’assassinat du duc d’Orléans par Jean Petit, (ibid., p. 7, et Vaughan 1966, p. 69-70) ; voir pour cette chevauchée Arie 1977, p. 286-288.
49 De Ríquer, t. 1, p. 67-68.
50 Grenier-Winther 1996, p. 153-155 = Lettre II ; la date n’indique pas de lieu. Cette lettre se trouve également dans Londres, College of Arms, ms. M 18, non fol. (cop. milieu XVe s.) et ms. L 6, f. 142-142v (cop. début XVIe s.), voir A Catalogue [...] College of Arms, t. 1, 1988, p. 31). Les manuscrits M 18 et L 6 contiennent, immédiatement avant la copie de l’emprise du Sénéchal, copie d’une emprise de Jean de Bourbon, comte de Clermont, datée de Clermont-en-Beauvaisis, le 6 juillet 1406 ; elle peut se comparer à l’emprise du même, duc de Bourbon, datée de Paris, 1er janv. 1415 (n.st.), et publiée par Douet-d’Arcq, t. 1, 1863, p. 370-374.
51 Bataille 1934, p. 306, qui ne devine cependant pas le motif de cette donation.
52 Supra n. 37.
53 BNF, n.a.fr. 1167, f. 50-65, et fr. 2683 (anc. 8347, milieu XVe s., provenant probablement du héraut Charolais) ; Londres, BL, Add. Ms. 21.370 ; ces trois manuscrits sont fort sommairement décrits par Grenier-Winther 1996, p. V-VIII ; pour le contenu, p. XXV-XXVI et XXXV-XXXIX, et l’édition p. 143-183 (autres éditions : Dinaux 1837-1838, cf. Dinaux 1863, p. 705713). – Pour le fr. 1167, voir en outre Delisle 1880, p. 431-432 : le cas de l’introuvable BNF, n.a.fr, 10054 = anc. fr. 8417 = anc. Barrais no LXXXV (pour Grenier-Winther 1996, p. VII-VIII, identique avec le manuscrit de Londres) ne me semble pas encore définitivement réglé. Pour le manuscrit londonien, voir aussi Barber et Barker 1989, p. 126-129 et p. 219 n. 31 (milieu XVe s., provenant probablement du héraut Chester). Pour les lettres échangées avec Henri IV, voir aussi Beltz 1841, p. liii-liv, p. 403-407 app. XV (textes des numéros IX et XIV, d’après le fr. 2683, avec d’utiles indications supplémentaires) ; Keen 1984, p. 191, 273 n. 44 ; Barrer 1986, p. 157.
54 Ce sont les textes Grenier-Winther numéros IV à VI, écrits sur une seule feuille de parchemin, AD Nord, J 472 (cf. supra, n. 17), no 2. L'Inventaire Rohan-Soubise, op. cit. (n. 17) recense en outre, f. 20v, une « Lettre de Jean de Cornewaille, chevalier, a Monseigeur le Sénéchal de Hainaut pour un tournois, de l’an 1409 » ; elle doit correspondre à la lettre no XI, datée seule, et par erreur, 1409.
55 Le combat avait d’abord été prévu et préparé à Lille, devant le duc de Bourgogne, AD Nord, B 1887, no 53.458-53.459 (3 juillet 1409) ; AD Côte d’Or, B 1558, fol. 215 (mod.) ; La Chronique d’Enguerran de Monstrelet, t. 2, p. 5-6 ; van den Neste 1996, p. 103, 193-194, 278-279 no 239 (textes municipaux lillois).
56 Pour sa présence, l’invitation et les cadeaux qu’il fit à Sir John et à sa suite ainsi qu’au Sénéchal, AD Côte d’Or, B 1558, f. 82v (moderne), 124v (120v), 125 (121), 129 (124), 130 (125), 13 lv (126v), 133v (128v), et Petit 1888, p. 593.
57 La Chronique d’Enguerran de Monstrelet, t. 2, p. 5-6. Ce fait d’armes est mentionné également dans le colophon d’un manuscrit juridique relevé par Molinier 1886, p. 97-98 (Paris, Bibl. Mazarine, ms. 1413). Voir d’ailleurs van den Neste 1996, p. 279 no 240.
58 Publié par Rymer, t. 4, 1, 1740, p. 148.
59 Wylie, t. 3, 1896, p. 303 et n. 8, Beltz 1841, p. LIV, p. 356, n. 7. L’Inventaire Rohan Soubise, op. cit. (n. 17) cite f. 20v une « Lettre de combat a outrance d’entre le bon senechal de Hainaut et le comte de Somersete chambellan d’Angleterre, de l’an 1404 » ; la date est certainement erronée.
60 Fierens et Thon éd., t. 1, no 1674, et t. 2, no 486-488.
61 Trotin 1995.
62 Paravicini, Die Preuβienreisen, t. 1, 1989, p. 56-58, 78.
63 Beltz 1841, p. 90-92, 110-122.
64 Trotin 1995.
65 Cité supra n. 7.
66 DLFM 1992, p. 538-539 (A. Henry).
67 DLFM 1992, p. 544 (C. Ruby). Voir l’édition (modernisée) de Santucci 1995.
68 Histoire des seigneurs de Gavre.
69 Pour cette littérature et sa mise à jour, Gaucher 1994 et Melville 1996, p. 282, n. 156.
70 Paravicini, “Rois et princes chevaliers”, 1993.
71 II était chevalier-trésorier de la Cour amoureuse, Bozzolo et Loyau, 1.1, no 296.
72 DLFM 1992, p. 777-779 (S. Cigada et F. Ferry-Hue), et Goldman 1991 et 1996.
73 Lannoy, comme l’appelle Grenier-Winther 1996, p. 1105, no IX, 1. 3 : « seneschal monseignour », et no XVII, 1. 1 et 22 (p. 113-114) : « monseigneur, mon chier seigneur » ; il tenait en fief des terres de lui, Cartulaire de Saint-Pierre de Lille, Hautcoeur 1894, t. 2, p. 906 et 911-912, no MCCCXII et MCCCXXI-MCCCXXII (1419 et 1420). En dehors de l’édition Potvin 1878 et Piaget 1910, voir Bozzolo et Loyau, t. 2, 1992, no 399 et 672 (membre de la Cour amoureuse) ; DLFM 1992, p. 534-535 (G. Tyl-Labory). Hugues de Lannoy a également été écuyer du Sénéchal pendant ces voyages : Lannoy 1957, p. 17-22.
74 Piaget 1910, p. 324-325, et poème III, Grenier-Winther 1996, p. 99 et note. Piaget 1893 dit de Jean de Garencières : « C’était un ami de Jean de Fayel, de Jacques du Peschin, de Guillaume de la Champagne, d’Yves de Vieuxpont, de Jean de Bucy, de Raoul de Gaucourt et de Lourdin de Saligny, tous rimailleurs ». Autre poètes (Bozzolo et Loyau, t. 1, 1982, p. 3) : Boucicaut, François d’Auberchicourt, Jean de Chambrillac. Voir Contamine 1997, p. 262-266 : « Nobles écrivains ».
75 Bozzolo et Loyau, ibid., p. 36 et 45, no 30. Beaucoup d’auteurs datent la fondation de la Cour amoureuse de l’année 1400, sans s’apercevoir qu’il s’agit du style de Pâques.
76 Bataille 1934, p. 307 et 313. Voir Grenier-Winther 1996, p. XXIX. Le connétable Olivier de Clisson († 1407) possédait Le Livre dou seneschal de Henaut – probablement le Livre des trois jugemens de Christine de Pizan –, dédié au Sénéchal et commençant par « Bon Seneschal de Haynault, preux et sage [...] », (Bruel 1905, p. 228, no 399 et n. 3 ; Christine de Pisan, Œuvres poétiques, Roy éd., t. 2, p. 111), mais peut-être aussi un livre contenant ses poésies, le Songe de la barge par exemple, ou le Débat cité supra n. 19.
77 Gilles de Chin † Azincourt (Bozzolo et Loyau, no 108) ; Guillaume de Gavre sgr. d’Hérinnes (Hérimez) † 1447 (285), Godefroi de Gavre-Hérinnes dit Pinkart (289) ; Guillaume de Lalaing (383), Otte de Lalaing †441 (262), Simon de Lalaing sgr. de Quiévrain † ( ?) Azincourt (283), Simon de Lalaing (412) ; Baudouin de Lannoy (410), Gossuin de Lannoy (671), messire Guillebert de Lannoy (399), Guillebin de Lannoy escuyer (672), Hue (Hugues) de Lannoy † 1456 (174), Jean de Lannoy dit Ramage † ( ?) Azincourt (173) ; Guillaume de Ligne † 1411 (111), Jean de Ligne † 1442 (110), Michel de Ligne (287) ; Guy sgr. de Monchaux † après 1420 (186) ; Anseau de Trazegnies † 1418 (269), Jean de Trazegnies son fils (270).
78 L’absence de montre ou de revue m’a été confirmée par Bertrand Schnerb. Pourtant, parmi les quittances de la collection Clairambault à la BNF, il y en a un certain nombre, données par ceux qui servaient sous lui pendant la campagne contre les Anglais en août et octobre 1415 (supra n. 32) : Jacques d’Harcourt chevalier banneret (vol. 57, 4393 et 4391), Gérard d’Herbaumez chevalier (59, 4511), et les écuyers, Jean de Fressencourt dit Malarbe (50, 3783 ; 59, 4511), le Bon de Sains (102, no 114-115), Hue de Franqueville (50, 3759), Regnaut d’E[a]ucourt (40, 2973), et Jacques de Fosseux (49, 3651). Le premier est un parent, les autres sont plutôt des Artésiens.
79 Trotin 1995, p. 182. Pour ce tournoi, Gaucher 1996, « Les joutes Saint-Inglevert ».
80 Le Livre des fais, Lalande éd, 1985. Voir la biographie de Lalande 1988, les divers travaux de Gaucher 1989-1996, DLFM 1992, p. 951-952 (S. Lefevre), ainsi que Millet 1995, qui attribue le Livre des fais à Nicolas de Gonesse, (pour celui-ci, DLFM 1992, p. 1066-1067, par S. Lefevre), et Housley 1997.
81 Infra n. 87.
82 Bozzolo et Loyau, t. 1, 1982, no 30.
83 Supra n. 32.
84 Inventaire Rohan-Soubise, op. cit. (n. 17), f. 37v (« Dons et recompences des roys ») : « Commission donnée par le roy de France a monseigneur le Sénéchal de Hainaut de la charge de conseiller du roy, de l’an 1412 (a.st.) », sur parchemin”. Ibid. : « Lettres patentes du roy Charles VI, de l’an 1413 [a.st.], sur papier ».
85 Pour l’importance politique de son état de santé, Guenee 1996 [1997].
86 Son nom ne figure par exemple pas dans la liste des houppelandes distribuées le premier mai 1400 au nom du roi, publiée par Douet-d’Arcq, t. 1, 1863, p. 163-167.
87 Le 10 décembre 1398 : « A messire Jehan de Warchin, seneschal de Haynnault, 200 fr. », mention de la quittance du même jour (même don à Gadifer de la Salle, ibId.) : AD Loiret, 6 J no 30, compte des coffres du duc d’Orléans, décembre 1398. Cette quittance est conservée : Archives du Cogner, Fonds de Caix, 1928, p. 72-73, no 289. Jean de Werchin y prend la qualité de seigneur de Machau[t] en Champagne, chambellan du roi et du duc d’Orléans. La somme est donnée « pour les fraiz et despens qu’il lui convient faire ou present voyage que ycellui monseigneur le duc veult faire ». Werchin ne figure pas dans le mémoire (inédit) que Gonzalez 1987 a consacré aux chambellans de Louis et Charles d’Orléans.
88 Supra n. 39.
89 Supra n. 42.
90 Poirion 1965, p. 34, et n. 44 (Christine de Pizan).
91 AN, K 57, no 932. Mention : Alquuier 1935, p. 10 et n. 32-33. Analyse : Jarry 1889, p. 354 et n. 7, d’après de Circourt et Werveke, 1888-1889, no 261.
92 Guenee 1992.
93 Le duc Philippe le Hardi tient sur les fonts sa sœur cadette, nommée par conséquent Philippa. Petit 1888, p. 508 (mandement du 26 novembre 1379).
94 Le 3 et 4 juin 1400, le duc est son hôte en son château de Biez : Mirot 1938, p. 189.
95 Mandement ducal à Gand, le 9 avril 1407 : le duc achète à Antoine de Craon, chevalier et chambellan, un cheval d’une valeur de 100 écus d’or, donné et envoyé au Seneschal de Haynau, AD Côte d’Or, B 1547, f. 11 lv-112 (113v-l 14). Mandement ducal du 9 septembre 1409, Paris : le duc lui donne un cheval « a courte queue » valant 150 écus, AD Côte d’Or, B 1558, f. 107 (moderne). Mandement ducal du 9 novembre 1410, Paris : le duc donne au Sénéchal de Hainaut, son chambellan, un cheval valant 120 écus, acheté au même Antoine de Craon, AD Côte d’Or, B 1560, f. 121v-122 (128v-129).
96 Compte de Jean de Pressy, trésorier des guerres du roi, 1er mars 1411 au 1er février 1412, f. 92v (perdu), extrait : BNF, n.a.fr. 20528, p. 197 ; mention : ibid., fr. 20692, p. I822 Quittances : Paris, le 29 octobre 1411, BNF, col. Clairambault 111, f. 8689, no 101, avec sceau, reproduit dans Grenier-Winther 1996, p. 223, pl. 4 (sceau), et p. 224, pl. 5 (texte), par erreur daté 1415 et numéroté no 102 : « 3 360 £ t. en pret sur ses gages et de nostre compaignie venus a Paris au mandement de monseigneur le duc de Bourgongne ou service du roy [...] pour aidier a debouter les ennemis du royaulme qui sont a Saint Denis et ailleurs ou pais d’environ [...] ». Paris, le 29 novembre 1411 : ibid., no 102 avec sceau : il est intitulé « ber de Flandre » et il donne quittance de 1 010 £. « pour lui et ses hommes venuz au mandement du roy [...] soubz et en la compaignie de monseigneur le duc de Bourgongne pour aidier a debouter les ennemis du royaume [...] ».
97 Voir les listes dans Hirschbiegel 1997.
98 Voir à son sujet les travaux (en partie inédits) de Famiguetti, et le mémoire, également inédit, de Gondret 1995.
99 AN, KK 228 (dettes de la chambre aux deniers du duc de Guyenne), dû au Sénéchal de Hainaut : f. 50v (pour l’année 1er juillet 1412 - 1er janvier 1413) 8 s. 6 d. ; f. 68 (1er juillet 1413 - 1er janvier 1414) : 7 £ 4 s. 6 d. ; f. 104v (1er décembre 1413 - 23 décembre 1415) : 32 £ 5 s. 6 d. Il est mentionné en tant que chambellan du duc de Guyenne entre le 1er octobre 1413 et le 18 décembre 1415 dans une liste de ses officiers, BNF, col. Clairambault, 834, p. 1459 : « Monseigneur Jehan seigneur de Verchin seneschal de Haynault chevalier »’ (Gondret 1995, p. 184).
100 Supra n. 47.
101 « VIe compte de François de Nerly, trésorier et receveur genéral de Louis duc de Guyenne et Dauphin de Viennois, 1er octobre 1414 - 30 septembre 1415 », extrait de BNF, fr. 32511, f. 19v, (Gondret 1995, p. 166). - Tanguy terminera farouche Armagnac : c’est lui le premier assassin du duc Jean de Bourgogne en 1419 (Guenee 1992, p. 275-281).
102 II y a cependant, sous la date du 15 décembre 1404, une lettre obligatoire sur 2 000 écus au connétable Olivier de Clisson, scellée du sceau de la cour du duc de Bretagne à Ploërmel et de Jean de Malestroit, évêque de Saint-Brieuc, qui n’est pas encore acquittée à la mort du créancier (le 23 avril 1407), voir Lefranc 1898, p. 454-455, p.j. no XXIII (répertoire des créances du connétable, ca. 1408), et Bruel 1905 (inventaire du château de Josselin, 1407), p. 230 no 437 et p. 244 no 612 ; le connétable était un lointain parent (ibid. p. 288 n. 3). La nouvelle biographie de Clisson par Hennemann 1996 ne fait pas mention de cette affaire.
103 Supra n. 25 (campagne d’Othée) et n. 32 (en France).
104 Devillers, Cartulaire, t. 3, 1886, p. 581-585 ; mention : Tihon 1959, p. 619 (196 de la réimpression).
105 En dehors des archives conservées à Lille (supra n. 17), on trouve à Dülmen (Westphalie), Herzog von Croy’sches Archiv, Abt. Mons, no 1738 et 1737, deux comptes de Jaquemart Leurens des biens que Jean de Werchin, Sénéchal de Hainaut, possède à Préau, Vieux-Condé et Saint-Saulve, 1393-1394 et 1394-1395, original sur papier (Wymans 1977, p. 177) ; voir extrait supra n. 31.
106 Les comptes de la baronnie de Cysoing, conservés à Lille, AD Nord, J 472 (supra, n. 17), manquent pour les années suivantes : 1408-1409, 1409-1410, 1410-1411, 1411-1412, 1415, 1416, 1417 (Bataille 1934, p. 310 et 317). Autres fiefs flamands : le fief du Fontenoy à Roubaix, de la seigneurie de La Royère, de la seigneurie de Montreuil, du fief de Péruwez à Halluin (Bataille 1934, p. 297-300).
107 Principalement la seigneurie de Walincourt, Blondiaux 1982.
108 A noter, à la date du 14 avril 1404, un acte de vente de la terre et seigneurie de Buggenhout en faveur de Guillaume de Halluin, seigneur d’Autrèche, indiqué par Pasquier 1906, p. 242 (original scellé, fonds Mérode, liasse A 1, no 10 à 12). – L'Inventaire Rohan-Soubise, op. cit. (n. 17), f. 99v-100 :« Promesse faite par Jean de Werchin Sénéchal de Hainaut de se deshériter de la terre de Bughenot au pais de Brabant au proffit de Guillaume de Halluin, du 2 juin 1404 ».
109 Supra n. 87.
110 Le 9 mars 1409 (n.st.), « Climent de la Motte dit Doubte, bailli ou garde de la justice en aucunes terres que le seneschal de Hainault et la dame de Falvy, sa seur [Jeanne de Werchin, sa sœur aînée, épouse Henri de Melun, seigneur de Falvy, veuve depuis 1399, Bataille 1934, p. 305], ont es pays de Beauvoisis et d’Artoys », obtient une rémission du roi. AN, JJ 163, no 170.
111 Bataille 1934, p. 309. Voir supra, n. 30.
112 Elle meurt en mars 1406. Bataille 1934, p. 300, 302. ES t. 7, pl. 79. Les traités de mariage datent du 22 février et 8 mars 1398 (n.st.), mentions dans l’Inventaire Rohan-Soubise, op. cit. (n. 17), f. 60v-61 et f. 100 : « Traité fait entre messire Jean de Werchin Sénéchal de Hainaut, et Englebert d’Enghien, au sujet de la succession du comté de Liches [= Lecce], de Tan 1412 ».
113 Cartulaire des comtes de Hainaut, Devillers t. 6, 1, 1896, p. 200, noMMXCIX (27 avril 1424). Leur mère était en fait Jeanne d’Enghien.
114 Nys 1992.
115 Du 1er au 2 juillet 1427, à Auby, voir van der Linden 1940, p. 63, note. Elle assiste d’ailleurs au mariage du duc et d’Isabelle de Portugal à Bruges en 1430, Somme 1995 (Thèse dactylographiée), t. 1, p. 40.
116 Poirion 1965, p. 28-37 (p. 31) : « La réaction chevaleresque sous Charles VI » ; p. 37-43 : « La Cour d’Amour et l’idéal des princes en 1400 » ; cf. p. 146 (Boucicaut poète). Autrand 1986, p. 214-227 : « Les fêtes de mai (Saint-Denis, mai 1389) », p. 228-240 : “La fête de la reine (22-27 août 1389)”. Contamine 1997, p. 182.
117 RSD, t. 1, p. 566, cité par W. Sauerländer dans Das Goldene Rössl, Munich, 1995, p. 91 : ce splendide catalogue est actuellement la meilleure introduction à l’art parisien autour de 1400.
118 Autrand 1986, p. 214 sq ; Autrand 1997 ; Palmer 1972.
119 Paravicini, Die Ritterlich-höfische Kultur, 1994, p. 40 et 44.
120 Paravicini, « Rois et princes chevaliers », 1993.
121 Pour ce qui suit, Paravicini, « Von der Heidenfahrt zur Kavalierstour », 1993, et Id., « Fahrende Ritter », ainsi que A. et W. Paravicini, « Soltan » 1998.
122 Contamine 1992, et Geoffroy de Charny, The Book of Chivalry (1996).
123 Keen 1986.
124 Rucquoi 1988.
125 Piaget 1941, et DLFM1992, p. 1090-1093 (S. Cigada et F. Fery-Hue).
126 Paravicini, Die Preuβenreisen, t. 2,1995, p. 145 et 149.
127 Pour Georg von Ehingen et Leo de Rozmital, voir la bibliographie des récits de voyage allemands publiée par Paravicini et Halm 1994, no 50 et 63 ; la publication des volumes concernant les voyageurs néerlandais et français est prévue pour 1999. Je prépare des études particulières sur les voyages de Georg von Ehingen et de Konrad Scharnachthal.
128 Pour celui-ci, Paravicini, « Fahrende Ritter », 1998.
129 Paravicini, Die Ritterlich-höfische Kultur, 1994, p. 108-112, et Contamine 1997, p. 287-288.
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