Les maîtres orléanais (doctores) au service de l’Université, de l’Église et des pouvoirs séculiers au temps de Charles VI
p. 77-90
Texte intégral
1A partir du pontificat de Clément VI (1342-1352), commence à s’égrener la longue série des rotuli de suppliques pour des demandes de bénéfices, d’abord laconiques et bien lacunaires s’agissant du monde universitaire, plus étoffés au temps du Grand Schisme d’Occident, série qui nous permet une appréhension un peu moins déficiente du monde des maîtres et des étudiants des universités. Les deux premiers grands rotuli de cette époque du Schisme, ceux de 1378 et de 1388 « encadrent », si l’on peut s’exprimer ainsi, la fin du règne de Charles V et les premières années de celui de Charles VI. En ce qui concerne l’Université d’Orléans, le premier rotulus1 fait état de cinq noms de doctores legum ou in utroque jure, le second de six noms2. Or, il est notable qu’un seul des noms de la première liste se retrouve sur la seconde, celui de Mathieu de Darou, comme le montre le tableau en annexe. Même si tout nous laisse à penser qu’aucune de ces deux listes ne nous donne la totalité des professeurs en titre, la constatation que nous venons de faire suggère incontestablement qu’entre les deux dates s’est opéré un profond renouvellement du corps des maîtres de l’Université. Ce renouvellement qui est effectivement patent et qui coïncide globalement avec le changement de règne – nous ne faisons état ici que d’une coïncidence chronologique, sans nous prononcer a priori sur une hypothétique relation de cause à effet, peu vraisemblable à nos yeux-, n’est qu’un des aspects qui conditionnent la relative originalité de ce corps magistral supérieur (c’est-à-dire essentiellement les doctores, nous laissons de côté ici leurs assistants, bacheliers ou licenciés legentes), à Orléans sous le règne de Charles VI. Ce sont les caractéristiques propres de ce corps de maîtres, selon la place qu’il tient dans l’Université, au service de l’Eglise et des pouvoirs séculiers au temps de Charles VI, que nous voudrions tenter d’appréhender ici, nous référant à l’occasion aux réalités similaires des époques précédentes, de manière à en mieux faire ressortir les spécificités.
2Une courte approche préalable du contexte général de l’Orléanais, sous le long règne du roi Charles VI, s’impose auparavant. Ce règne s’ouvre pour notre région et surtout pour la ville d’Orléans par une grave crise, que nous avons eu jadis l’occasion d’étudier3, conjuguant soulèvement urbain à motivations essentiellement fiscales, brève explosion d’antisémitisme et « poussée » de relations conflictuelles entre le monde universitaire et la population d’accueil. La charte accordée aux habitants d’Orléans par le roi, le 2 mars 1385, ouvre pour la ville le temps d’une vie municipale officialisée, d’un apprentissage de la gestion urbaine à laquelle participent, outre les douze procureurs élus à cet effet, les élites de la ville, y compris universitaires. Cette époque est aussi celle où la réalité de l’apanage Orléanais se traduit vraiment dans les faits : le premier duché constitué en 1344 par Philippe VI en faveur de son second fils, nommé comme lui Philippe, malgré les trente années de sa durée – Philippe meurt en 1375 et Orléans redevient ville royale – avait eu apparemment peu de conséquences pour la ville et ses habitants. En revanche, le second duché établi par Charles VI en faveur de son frère Louis, en 1392, a en raison entre autres de la personnalité du prince et de son rôle politique auprès d’un Charles VI malade, des répercussions importantes pour l’Orléanais et les Orléanais, entraînés bon gré mal gré dans ce qui va devenir une guerre civile à l’échelon national, la guerre civile cédant ensuite la place à la guerre tout court avec l’intervention anglaise et la division du royaume au décès de Charles VI ; dans celle-là l’Orléanais sera « aux premières loges », si l’on peut dire, sous le dauphin Charles, le futur Charles VII. Sur le plan religieux enfin, la période considérée coïncide largement avec celle dite du Grand Schisme, avec tout ce que cela pouvait impliquer pour un monde universitaire encore majoritairement intégré à la vie de l’Eglise. Une conséquence positive cependant de l’évolution de ce contexte politique et religieux, consiste en l’accroissement sensible, pour ces quelques décennies situées à la charnière des XIVe et XVe siècle, de la documentation disponible : si les textes universitaires proprement dits sont peu nombreux et peu loquaces pour la période, rotuli de suppliques de bénéfices, comptes de commune, registres de bailliage et de prévôté et, à partir des « années 85 », minutes notariales viennent apporter leur complément d’information à notre connaissance des personnels (maîtres, étudiants, officiarii) de l’Université.
3La première constatation d’ensemble qui s’impose, s’agissant des premiers, les maîtres de l’Université, pour le règne de Charles VI, est le petit nombre des personnalités connues à ce titre, contrepartie pour une large part de la durée de leur exercice au service de l’Université d’Orléans : les six listes nominatives qui correspondent au règne de ce souverain, les quatre rotuli des 6 avril-13 mai 1388, 21 juin-9 août 1393, 19-23 octobre 1394 et 19-23 octobre 1403, la liste des ayant-droits aux privilèges de l’Université du 4 juin 1412 et celles des docteurs pourvus d’officiarii du 5 avril 14194, ne nous fournissent que douze noms de doctores pour cette longue période – on arrive à un total de 16 noms, si l’on ajoute ceux donnés par le rotulus des 17-22 novembre 1378, qui précède de près de deux années, les débuts du règne de Charles VI. A titre de comparaison, les trois rotuli de 1378, 1393 et 1403 pour Angers et ceux de 1378, 1387 et 1403 pour Paris (décret), nous font connaître les noms de 26 et 49 juristes docteurs pour ces deux universités. Pourtant les effectifs estudiantins Orléanais, quoique un peu inférieurs, ne sont pas proportionnellement si éloignés de ceux de ces deux studia voisins. Si l’on se réfère aux chiffres donnés par le rotulus de 1403, bien connus depuis l’étude que leur a consacrée Jacques Verger, on obtient les rapports suivants :
- Pour Orléans, 7 professeurs doctores pour 532 étudiants
- Pour Angers, 12 professeurs doctores pour 697 étudiants
- Pour Paris (décret) 23 professeurs doctores pour 751 étudiants
4ce qui nous donne ici un ratio – on peut difficilement parler ici de taux d’encadrement, car il y a aussi les bacheliers, voire licenciés legentes – de un professeur docteur pour 76 étudiants à Orléans, contre respectivement un pour 58 à Angers et un pour 32/33 à Paris. Le rapport est éloquent.
5L’exiguïté (au moins au vu du témoignage des présentes listes nominatives) de ce corps magistral Orléanais de rang doctoral, au temps de Charles VI, apparaît aussi, et même s’illustre davantage encore, si l’on propose une comparaison non plus avec des institutions universitaires extérieures à celle d’Orléans, mais avec la situation de cette dernière même pour des périodes antérieures : les 16 items recensés pour l’intervalle chronologique qui sépare le rotulus de 1378 de la liste du 5 avril 14195, soit pour une période de 41 années, font pâle figure face aux 42 noms que nous fournissent la série des statuts Orléanais (essentiellement six d’entre eux, de 1330 à 1341) et les deux rotuli de l’Université de 1343 et 1349 (adressés au pape Clément VI)6 qui « couvrent » le règne de Philippe VI, pourtant autrement plus court (22 ans) que celui de son arrière-petit-fils.
6Comment expliquer une telle réduction des effectifs de ce corps magistral Orléanais sous le règne de Charles VI ? On peut envisager diverses explications, allant d’un éventuel malthusianisme des docteurs régents dans le recrutement de nouveaux collègues – le fait est attesté pour le XVIIe siècle, mais paraît peu vraisemblable au bas Moyen Age, en un temps où les maîtres Orléanais ne bénéficient pas d’un salaire – aux conséquences des difficultés du temps : une supplique de l’Université au dauphin Charles VII fait état d’un absentéisme de plusieurs docteurs et maîtres « à l’occasion des guerres »7, mais elle se rapporte à l’année 1427, dans une période beaucoup plus difficile pour l’Orléanais que le règne de Charles VI, surtout dans ses premières décennies.
7Une raison est en tout cas à avancer – à la fois raison et corollaire de la faiblesse des effectifs-, qui s’impose à la simple vue du tableau en annexe ; c’est la longueur de la durée d’exercice de nombre de ces doctores qui « régentaient » à Orléans sous ce règne. Un simple indice chiffré au préalable, pour donner la mesure de la stabilité de ces derniers face à ce qu’on pourrait appeler le turn over de leurs homologues parisiens de la faculté de décret : le rotulus Orléanais de 1388 fait état de six doctores, tous les six se retrouvent sur le rotulus de 14038, quinze années plus tard ; à Paris, quatre seulement des docteurs en décret du rotulus de 1387, qui en compte seize, sont encore présents sur celui de 14039.
8Esquissons sommairement la « physionomie » de carrière de ce corps doctoral Orléanais recensé sur le tableau donné en annexe. Le trait essentiel, nous l’avons suggéré en introduction, est l’importance du renouvellement des cadres qui s’accomplit en parallèle avec le changement de règne : trois et peut-être quatre des doctores inscrits sur le rotulus de 1378 quittent leurs fonctions d’enseignement auprès de l’Université d’Orléans. La relève est prise, dans les années 1378/79 à 1383/84 par une nouvelle génération de maîtres dont la caractéristique première va être la durée d’exercice : la carrière de quatre de ces six nouveaux doctores, Mathieu de Darou, Raoul du Refuge, Géraud Bagoilh et Jehan de Mâcon, égale en longueur, voire dépasse – pour ce dernier – le règne de Charles VI, avec lequel elle coïncide. Après Baudes de Mâcon, entré dans la vie « magistrale » une dizaine d’années plus tard (sans doute en 1393), trois à quatre « nouveaux » – l’incertitude persiste quant aux débuts de Gilles du Tertre – apparaissent autour de l’année 1410. La fin du règne voit une nouvelle relève avec, sinon Gilles du Tertre, en tout cas Jean du Refuge, neveu de Raoul, Louis Nicolas et quelques années plus tard, Jehan Marie et Lambert Buzelet, nouvelle génération magistrale qui coïncide avec le règne effectif de Charles VII10. Au total, c’est donc, au vu de nos listes nominatives, une toute petite équipe de dix à douze personnes qui constitue la base du corps magistral Orléanais au temps de Charles VI, ceux que l’on retrouve, à l’exception de Jehan Baston, régulièrement cités dans nos documents chaque fois qu’il est question de l’Université d’Orléans ou de ses maîtres.
9Une question peut et doit cependant être posée : avons-nous là tout le corps magistral Orléanais de rang doctoral pour cette époque ? La supplication évoquée dans la lettre de Charles VII de 1427 précédemment mentionnée rappelait : « et de présant, oudit estude, soient huit docteurs régents seullement qui, cothidiennement, ont grant soing et labeur de lire et régenter oudit estude [...] »11.
10A supposer que cette constatation vaille également pour la période correspondant au règne de Charles VI, on peut considérer, eu égard à la longévité de carrière des doctores en exercice, que nous sommes un peu en deçà de l’effectif réel supposé, mais somme toute pas très loin. On peut se demander, compte tenu de l’origine essentiellement ecclésiastique de la plupart de nos listes, sauf celle de 1419, si n’ont pas exercé aussi à Orléans des maîtres de condition laïque ; précisément, cette liste de 1419, la seule, soulignons-le, qui nous fournit le chiffre apparemment optimum de huit noms, est aussi celle qui fait mention du seul maître laïc qui figure dans notre recension, en l’occurrence Jean du Refuge, noble laïc marié, qui se trouvera qualifié un peu plus tard, de chevalier-ès-lois12. On peut s’interroger aussi sur un autre noble laïc, également inséré dans les liens du mariage, Jean Davy, seigneur de Saint-Péravy, qui est régulièrement qualifié dans divers documents, dont les nécrologes Orléanais, de « docteur en loys », legum doctor, voire legum professor13 : n’a-t-il pas compté aussi parmi les maîtres de l’Université d’Orléans ? On hésitera toutefois à répondre par l’affirmative, car ce maître des requêtes de l’Hôtel du roi, puis chancelier du duc d’Orléans, n’apparaît jamais dans nos documents, à la différence des personnalités précédemment mentionnées, avec la qualification de « docteur-régent ». La même constatation est à faire pour un Jean Gérard, cité comme « docteur en loys » à la fin du règne de Charles VI ou au tout début de celui de son successeur14, ou pour des personnalités apparemment plus effacées comme un Rémy de la Chapelle (ou Rémon de la Chapolie), un laïc, chevalier, « docteur en loys » et conseiller du duc d’Orléans, attesté en janvier 1412 (n.st.)15, ou un Pierre Troubat ou Troublat, un clerc cette fois, chanoine d’Orléans et « docteur en loys », mentionné en 1410 et 1411 dans les minutes notariales orléanaises16. Enfin on peut se demander si un certain nombre de maîtres, dont l’enseignement à Orléans est attesté ou semble probable pour la période antérieure à 1380, n’ont pas continué leur exercice auprès de l’Université de la ville dans les premières années du règne de Charles VI : c’est le cas, par exemple, d’un Guillaume Martellet (alias Martini), doyen de Nevers et auteur d’un Repertorium juris civilis et de divers autres opuscules juridiques conservés dans le manuscrit 7 de la Bibliothèque municipale de Beaune, peut-être aussi d’un Petrus Janniti (présent sur le rotulus Orléanais de 1378), moins sûrement d’un Pierre Beaublé ou d’un Jean Jacobert de Hornaing. Il paraît encore plus douteux qu’un Pierre du Poulie, attesté comme professeur auprès de la faculté de décret de Paris en 137717, ait exercé les mêmes fonctions auprès de l’Université orléanaise, lorsqu’il vint prendre la charge de commandeur de la commanderie Saint-Marc d’Orléans, de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem ; de même, bien qu’il ait fait des études de lois à Orléans et y ait porté le titre de scolastique, il ne paraît pas du tout assuré non plus que le célèbre maître en décret parisien, Simon de Cramaud, ait enseigné le droit à Orléans18. En revanche, l’enseignement dans le studium de notre cité ligérienne ne fait pas de doute pour un Jean Chéreau (Johannes Cherelli), qui a composé dans cette dernière, sans doute dans les « années 80 » une Lectura de regulis juris, mais le manuscrit 3596 de la Bibliothèque Royale de Bruxelles, qui nous a conservé ce traité, est le seul à le qualifier de « utriusque juris doctor Aurelianis »19 ; les nombreux documents Orléanais qui le mentionnent, y compris les nécrologes, ne lui donnent pas d’autre titre que celui de « licencié en droit ».
11Le service de l’Université c’est en effet aussi, en même temps que les activités de « régence », la réalisation de productions juridiques plus ou moins directement liées à l’enseignement. Six au moins des docteurs régents que nous désignent nos listes nominatives, nous sont connus comme ayant eu à leur actif des œuvres de ce type. Bertrand Chabrol et Mathieu de Darou ont produit des textes juridiques autrefois conservés dans le ms. Tours, BM 663 (aujourd’hui détruit), mais ces textes remontaient au temps de Charles V20. Géraud Bagoilh (Gerardus Bagoli) est l’auteur d’une Lectura Institutionum, présente dans deux manuscrits de l’espace germanique (Augsbourg et Lubeck) et de Quaestiones et Repetitiones inclues dans le ms. BM Beaune 40. Jean Noaillé est responsable d’une Lectura sur le titre De actionibus des Institutes, actuellement conservée dans deux manuscrits qui a fait l’objet d’une savante étude de Marguerite Duynstee21. Sont aussi à citer Baudes et Jean de Mâcon. A Baudes n’est attribuée qu’une Quaestio de nobilitate qui figure dans un manuscrit d’Oxford22. Jean est beaucoup plus prolifique (18 items dans le Verzeichnis der Handschriften, de Gero Dolezalek) : à son actif il a une Lectura Institutionum, une De regulis juris, des Consilia, des Quaestiones et des Repetitiones, quatre traités, etc. conservés dans une vingtaine de manuscrits actuellement identifiés, indice de la diffusion de ses œuvres23.
12Maîtres fidèles à leur studium – quarante années, un peu plus, un peu moins, de bons et loyaux services, pour au moins quatre d’entre eux –, formateurs diligents de cohortes d’étudiants – plus de deux mille peut-être passés par leurs mains, au témoignage des rotuli ou des sources locales, dans leurs écoles dont ces dernières ont gardé le souvenir, « écoles de France où lit Raoul du Refuge », écoles de Géraud Bagoilh, de Baudes de Mâcon, de Jean Noaillé, de Simon Guéret, etc.24 – à l’occasion auteurs de productions honorables, nos doctores Orléanais ont apparemment bien mérité de leur Université, pensera-t-on. Pourtant leurs services auprès de l'Alma Mater des bords de la Loire ne semble pas leur avoir valu que des éloges. C’est ce qui semble ressortir, du moins, de certains témoignages, d’origine judiciaire, dont le mémorialiste Nicolas de Baye, toujours soucieux, à la différence de son successeur Clément de Fauquembergue, de rapporter ce qui intéressait l’Université où il avait fait ses études, s’est fait l’écho :
« Item, sur la reformation de l’estude d’Orleans, où les escoliers ne portent nulx livres à l’escole, les docteurs qui soloient lire l’ordinaire par heure et demi ne lisent pas demi heure, et idem des bacheliers ; et si vont les escoliers court vestus par ville, dagues et cousteaux à la ceinture [...] »25.
13Nicolas de Baye a reproduit ici textuellement un procès-verbal du Parlement de Paris du 12 novembre 141526. On le voit, la réputation de l’Université d’Orléans et de ses maîtres n’était pas au-dessus de tout soupçon auprès des membres de la cour de justice parisienne, dont beaucoup pourtant avaient fait leurs études auprès de l’institution académique ligérienne.
14Si donc, à en croire ces témoignages parlementaires, nos doctores Orléanais ne consacraient pas à l’Université où ils enseignaient toutes leurs disponibilités de temps, on peut se demander quels autres services accaparaient le reste de leurs activités. Le service de l’Eglise est celui auquel on peut penser en premier lieu, puisque la plupart de ces maîtres participaient du statut de clercs. Quelle part ont-ils prise aux querelles religieuses contemporaines, quelles fonctions ont-ils exercées concurremment avec leur qualité d’universitaires, dans l’Eglise ?
15Le studium Orléanais a été, dès le premier siècle de son existence, un piédestal pour l’accès à des fonctions prestigieuses dans l’Eglise : deux de ses pupilles, à la fois élèves et maîtres, ont accédé dans les premières décennies du XIVe siècle, au souverain pontificat, Bertrand de Got et Jacques Duèse, devenus respectivement les papes Clément V et Jean XXII, et l’on ne compte pas le nombre de ceux qui ont obtenu la dignité épiscopale. La tradition ne s’était pas démentie encore au temps d’un Charles V : pour la période de la régence et du règne de ce souverain, c’est-à-dire de 1358 à 1380, nous avons pu recenser entre 15 (assurés) et 24 docteurs ayant « régenté » à Orléans ; parmi eux, 8 (chiffre faible, correspondant au chiffre bas de la « fourchette » des recensés) à 12 ont terminé leur carrière comme évêques, voire avec le titre de cardinal, c’est-à-dire grosso modo un sur deux de nos maîtres. Et pour leurs successeurs du règne de Charles VI ? Force est de constater que, exception faite du cas de Johannes de Boisiaco, qui ne peut être compté ici, puisqu’il arrive à la dignité épiscopale et quitte l’enseignement au moment même de l’avènement de Charles VI27, aucun des doctores relevés sur les listes nominatives contemporaines de ce long règne n’a accédé à l’épiscopat. Certes, ils n’apparaissent pas dépourvus de titres ecclésiastiques, mais ce sont essentiellement des titres locaux. Tandis que les deux réguliers décrétistes Lomer de Lisle et Gilles de Colle du Tertre détiennent respectivement les abbatiats de Micy Saint-Mesmin pour le premier, de Ferrières puis aussi de Sainte-Colombe de Sens pour le second28, leurs collègues du clergé séculier cumulent les prébendes du cru – ils sont pratiquement tous chanoines de l’église cathédrale Sainte-Croix d’Orléans et/ou de la collégiale Saint-Aignan, titulaires de cures ou de chapelles et ils accaparent les dignités capitulaires locales : Jean de Mâcon, puis Louis Nicolas détinrent la sous-chantrerie de l’église Sainte-Croix, Simon Guéret le sous-décanat ainsi que l’archidiaconé de Sully ; deux autres grands archidiaconés de ladite église cathédrale furent aux mains respectives de Vincent du Clocher et Baudes de Mâcon ; Jean Noaillé et peut-être Jean Baston en furent archiprêtres ; Bertrand Chabrol, puis Raoul du Refuge et plus curieusement ensuite, le neveu de ce dernier, le laïc Jean du Refuge, furent scolastiques (« mestre-escolle »). D’autres églises de la périphérie orléanaises furent mises aussi à contribution. Vincent du Clocher était doyen de Cléry, Louis Nicolas, doyen de la collégiale de Jargeau, Géraud Bagoilh chanoine de Saint-Liphard de Meung, Raoul du Refuge de Saint-Sauveur de Blois, etc. On le voit, nos maîtres Orléanais n’étaient pas privés de bénéfices ecclésiastiques, mais dans un cadre essentiellement local – le canonicat détenu à Reims par Géraud Bagoilh apparaît presque exotique ! – et leur insertion dans la hiérarchie religieuse reste au niveau des dignités relativement modestes : ils participent à cette dernière plus en tant que bénéficiaires de revenus qu’en tant que titulaires de charges de responsabilités et de prestige.
16A défaut de fonctions dépassant dans ce domaine le cadre géographique limité qui était celui de leur foyer de vie professionnelle d’enseignants, avaient-ils des préoccupations religieuses plus larges, ont-ils tenu dans la vie de l’Eglise de leur temps un rôle dépassant ce cadre local de leurs activités ? Ils apparaissent assurément (pour un certain nombre d’entre eux en tout cas, mais leur qualité d’universitaires les y conduisait presque naturellement) concernés par cette grande affaire de la chrétienté occidentale à la charnière des XIVe et XVe siècles qu’est le Schisme. Quoique ses efforts dans le règlement de cette crise ne semblent pas avoir eu l’ampleur de ceux de sa grande voisine des bords de la Seine, l’Université d’Orléans a participé aux principales initiatives destinées à mettre fin à ce scandale pour la chrétienté et ses maîtres y apparaissent personnellement. Ainsi les trouvons-nous cités à l’occasion des grandes péripéties de cette histoire, et les voyons-nous figurer par exemple dans les grandes assemblées du clergé réunies par le roi de France de 1395 à 1408, qui ont fait l’objet des études d’Hélène Millet29. A l’assemblée de 1395, sont présents Jean de Mâcon, Géraud Bagoilh et semble-t-il, Petrus Janniti ; à celle de 1396 figurèrent, Raoul du Refuge et Vincent du Clocher30. Nous les retrouvons, missi ex parte universitatis Aurelianensis à la grande assemblée de 1398, celle où fut décidée la soustraction d’obédience à Benoît XIII ; Vincent du Clocher y représentait aussi, avec l’archidiacre Jean de Vaudétar, le chapitre cathédral d’Orléans31. La présence ès-qualité de deux de ses représentants à ladite assemblée n’empêche pas l’Université d’Orléans, dans une nouvelle assemblée, interne au studium cette fois, de revenir en 1401, à l’instigation du recteur du moment, Baudes de Mâcon, sur la décision prise trois ans auparavant : Vincent du Clocher et Raoul du Refuge, les délégués de 1398, déclarèrent qu’ils avaient à cette date opiné à titre privé et non au nom de l’Université32. Les menées politico-religieuses du duc d’Orléans n’étaient sans doute pas pour rien dans ce revirement et dans la prise de position précoce de l’institution universitaire orléanaise en faveur de la restitution d’obédience. A l’assemblée de 1406, ce furent Jean de Mâcon et Géraud Bagoilh qui représentèrent les docteurs Orléanais ; l’Université d’Orléans avait accepté de se joindre à l’Université de Paris, pour l’extinction du Schisme, par lettres du 17 mars de cette même année ; mais là encore, on note des distorsions à l’unanimité-le recteur avait obstinément refusé de conclure33. A la suite de l’assemblée, une ambassade solennelle fut envoyée auprès de Benoît XIII en janvier 1407, forte d’une bonne quarantaine de membres : Raoul du Refuge en fit partie et semble y avoir joué un rôle actif34. Ce fut encore lui (ainsi que peut-être un des Mâcon) qui fut désigné par les votes de l’assemblée de 1408, chargée de préparer le futur concile de Pise, mais il semble ne pas y avoir été présent ; de même, l’Université d’Orléans ne paraît pas avoir été représentée au concile de Pise de 140935. A celui de Constance enfin, notre studium des bords de la Loire n’a apparemment délégué que des personnalités de moindre envergure, dont aucun docteur-régent. Au total, exception faite peut-être pour ces conciles terminaux, l’Université d’Orléans semble avoir eu une politique relativement active pendant cette période du Grand Schisme et volontiers autonome face aux autres studia universitaires du royaume. Mais l’on croit deviner chez les maîtres qui l’ont conduite, soit une demi-douzaine de personnalités, au maximum, d’éventuelles divergences d’opinion. Elles résultaient peut-être – ce n’est qu’une hypothèse, que les lacunes de notre documentation en la matière ne permettent pas d’étayer – de sensibilités différentes des uns ou des autres face au jeu politique du duc apanagiste, lequel jeu a certainement pesé lourd sur les positions de ces derniers.
17Celui-ci est pour ainsi dire en quelque sorte présent, du moins à titre posthume, dans un autre épisode politico-religieux de ce temps, auquel prit part au moins une des personnalités de l’Université d’Orléans : il s’agit de ce « concile de la Foi », réuni à Paris en 1413/14, semble-t-il, à l’instigation de Jean Gerson, pour condamner les propositions avancées trois ans plus tôt par le théologien Jean Petit dans sa « justification » du duc de Bourgogne. Jean de Mâcon assista aux différentes sessions de ce concile et est cité parmi les magistri deliberantes ; Jean Gerson fit ainsi quelques allusions à ses interventions36. On peut s’étonner toutefois qu’à un concile concernant indirectement leur ancien seigneur, un seul des maîtres universitaires Orléanais ait apparemment été présent.
18Sont-ils davantage présents au service des pouvoirs séculiers ? La question peut être posée à trois niveaux : au service du roi, traditionnel chez les universitaires Orléanais depuis au moins les vingt dernières années du règne de saint Louis, vient s’ajouter en effet dans la période qui nous intéresse, celui des ducs apanagistes, Louis puis Charles d’Orléans et, avec la mise en route d’une vie municipale institutionnalisée, celui des pouvoirs communaux. En fait, notre information dans ces domaines est le plus souvent très ponctuelle, essentiellement constituée par la mention d’une titulature signifiante au hasard d’un document, ou l’indication de « gages et pensions », voire autre gratification versés à tel ou tel de nos universitaires en récompense des services accomplis. Ainsi le bilan est-il fort décevant et le nombre de ceux qui apparaissent concernés par de telles activités fort restreint.
19Il en est ainsi, par exemple, pour les services accomplis en faveur du pouvoir municipal. Ponctuellement tel ou tel de nos « docteurs » se trouve cité dans les comptes de forteresse ou de commune au titre d’une mission pour le compte de la ville ; au printemps 1405, Jean de Mâcon est ainsi envoyé en députation à Paris ; pendant l’exercice 1417/1419, Jean du Refuge accomplit des représentations auprès de « monseigneur de Vertus » ; le 21 janvier 1421 (n.st.), le recteur de l’Université accompagne une députation solennelle de la ville envoyée au Dauphin Charles pour lui exposer les difficultés des laboureurs37. Mais un seul de nos « doctores » apparaît émarger régulièrement au budget municipal, en l’occurrence Raoul du Refuge, qui figure depuis le compte de 1391/93 jusqu’à celui de l’année 1417 comme « conseiller de la ville »38. Cette modeste présence de nos universitaires à cet échelon peut surprendre, de la part de personnages qui semblent par ailleurs à cette époque, au témoignage des minutes notariales, plutôt fortement engagés dans la vie économique et sociale locale : activités de prêteurs, achats, ventes ou locations de biens fonciers ou immobiliers, par exemple pour un Mathieu de Darou, un Raoul du Refuge, un Louis Nicolas surtout ou même un Simon Guéret, ce dernier qui pourtant était qualifié, du temps de ses études à l’Université d’Orléans, depauper clericus39. Peut-être les rapports parfois tendus entre la ville et l’Université, particulièrement à cette époque où les exigences militaires et fiscales dues à la conjoncture multipliaient entre elles les sources de conflit – les comptes municipaux font état de plusieurs procès entre les deux instances sur ces sujets – expliquent-ils la faible participation de nos universitaires à la vie municipale. Ajoutons – ce qui peut corriger quelque peu cette impression – la présence au service de la ville de plusieurs licenciés en droit, sans doute eux-mêmes anciens élèves de l'Alma Mater orléanaise, quoique restés en dehors de la carrière professorale.
20Le service du duc d’Orléans a-t-il davantage mobilisé nos « docteurs » Orléanais du temps de Charles VI ? Ceux qui figurent sur les listes nominatives que nous avons utilisées pour ce règne, c’est-à-dire ceux qui sont effectivement attestés comme ayant « régenté » à l’Université d’Orléans sont apparemment là encore peu présents. En fait, seuls s’imposent vraiment de ce point de vue, outre Jean du Refuge et Louis Nicolas, dont l’essentiel de l’activité pour le compte du duc, voire aussi du roi pour le premier, est contemporaine du temps de Charles VII, Géraud Bagoilh, Raoul du Refuge et Jean Noaillé : tous les trois apparaissent dans les comptes et « journaux » de la recette du duché d’Orléans, ainsi en 1406, en 1409 (pour les deux premiers) et en 1419, comme bénéficiaires de pensions ducales au titre de conseillers de ces princes apanagistes40. On sait d’ailleurs que Jean Noaillé a bénéficié d’une gratification spéciale de la part du duc pour ses frais d’accession au doctorat en 141041. Mais ceux que l’on trouve davantage au service des ducs d’Orléans, ce sont des « docteurs-es-loys » comme Pierre Beaublé, Jean Davy ou, dans une mesure peut-être moindre, Rémy de la Chapelle, qui nous est en tout cas moins bien connu. Le premier des trois apparaît comme un des instruments essentiels de la politique italienne de Louis d’Orléans, pour le compte duquel il accomplit plusieurs missions au-delà des Alpes42 ; quant à Jean Davy, il figure assez régulièrement dans les documents, à partir du « principat » de Charles d’Orléans en tout cas, comme chancelier du duc43. Mais l’on peut se demander si ces personnages, qui sont effectivement de vrais serviteurs des princes apanagistes, exerçaient encore des fonctions professorales ; avaient-ils encore les disponibilités matérielles, ne serait-ce que de simple présence, les disponibilités de temps nécessaires pour remplir effectivement auprès du studium Orléanais les fonctions d’enseignement qu’impliquait en principe leur titre doctoral ? Nous avons déjà souligné d’ailleurs qu’aucun d’entre eux n’est attesté dans les sources avec la qualité de docteur-régent.
21Le service du duc était-il compatible avec celui du roi ? Les attestations relatives à ce dernier, concernant nos maîtres Orléanais de la fin du XIVe ou du début du XVe siècle, sont encore moins nombreuses que dans le cas précédent. Si nous laissons de côté ici les cas de Jean Gérard, qui apparaît essentiellement au service du dauphin puis du roi Charles VII ou de Jean du Refuge, qui ne semble cité comme conseiller du roi qu’en 144644, on relèvera essentiellement le titre similaire que porte dans une minute notariale en date du 11 avril 138845, Géraud Bagoilh, et surtout la qualité de maître des requêtes de l’Hôtel du roi attribuée à Jean Davy, qui fut aussi bailli de Gisors, de Chartres et de Rouen46. On notera cependant que les mentions relatives à ce service du roi semblent se concentrer dans la première partie de sa carrière, antérieurement à l’exercice de sa fonction de chancelier du duc d’Orléans. On peut s’interroger : après la mort du duc Louis et les conséquences qu’elle a entraînées, notre docteur Orléanais ne s’est-il pas dans une certaine mesure, « replié » en quelque sorte sur le service ducal ? D’une manière plus générale, il conviendrait de se demander dans quelle mesure celui-ci ne s’est pas plus ou moins substitué, pour nos maîtres Orléanais, à partir de la constitution du deuxième apanage peut-être, plus sûrement sans doute à partir du moment où le conflit entre les princes de l’entourage de Charles VI est entré dans sa phase critique, au service du roi. Le petit nombre des maîtres Orléanais attestés comme participant à ce dernier, en regard de la place qu’y tenaient les universitaires de cette ville sous les prédécesseurs de Charles VI, est un argument en faveur de cette hypothèse, celle d’un prince apanagiste s’interposant entre le roi et ses serviteurs universitaires de haut rang, nos « docteurs en loys » et monopolisant leur concours. Le petit nombre des personnalités considérées ici ne permet cependant pas de formuler une réponse assurée à une question qui mériterait d’être creusée : il serait souhaitable de la poser pour l’ensemble du monde estudiantin Orléanais de ce temps, à tout le moins celui des gradués, population beaucoup moins engagée, en raison de sa diversité d’origine, dans le cadre local que ses maîtres de rang doctoral – l’existence pour cette époque de rotuli suffisamment copieux permettrait d’obtenir une réponse mieux fondée et peut-être plus nuancée.
22Peu nombreux, mais compensant cette faiblesse quant au service de l’Université par la longueur du temps passé à ce dernier, largement insérés dans le milieu local, même si les modalités des activités qu’ils exercent pour le compte des pouvoirs municipaux ou du prince apanagiste restent à préciser, beaucoup moins présents apparemment que leurs prédécesseurs au service du roi ou de l’Etat, nos maîtres Orléanais contemporains du règne de Charles VI ont-ils leur place – c’est la question que nous voudrions poser au terme de cette petite étude – dans la chronique générale de ce règne qu’est au fond l’œuvre historique du Religieux de Saint-Denis ? On ne s’étonnera pas de constater que cette place y est médiocre : sauf Jean Davy, évoqué comme chancelier du duc d’Orléans et Pierre Beaublé à l’occasion de ses missions italiennes47, les autres docteurs Orléanais, en l’occurrence Jean de Mâcon, Géraud Bagoilh et Pierre Janut (= Janniti) d’une part, Raoul du Refuge de l’autre n’apparaissent chez notre chroniqueur qu’à propos des péripéties du Grand Schisme, respectivement quant au concile parisien de 1395 et à l’ambassade de 140748, c’est-à-dire pour des sujets sur lesquels l’information de Michel Pintoin provient essentiellement, comme l’a suggéré Hélène Millet, de listes nominatives ou autres documents consultés et plus ou moins textuellement reproduits par lui. Mais, au fond, n’est-ce pas aussi le cas pour le plus grand nombre des décrétistes parisiens mentionnés par notre historien ? De ce point de vue, nos « docteurs » Orléanais n’apparaissent pas davantage « oubliés » que leurs homologues de l’illustre faculté de décret de Paris, pourtant bien plus nombreux. C’est peut-être la preuve que, au moins dans ce domaine précis mais fondamental de l’histoire de l’Eglise du bas Moyen Age, nos maîtres des bords de la Loire étaient capables au besoin de tenir une place dans les grands événements du temps.
ETAT DES DOCTEURS REGENTS A ORLEANS SOUS LE REGNE DE CHARLES VI

Notes de bas de page
1 17-22 novembre 1378 (AV, suppl. 56), M.-H. Jullien de Pommerol, Les Sources de l'histoire des universités françaises au Moyen Age, Université d’Orléans, INRP, Paris, 1978 (cité M.-H. Jullien de Pommerol, Sources). 2e partie : Sources de l’histoire des universités, 22.69 ; M. Fournier, Les Statuts et Privilèges des universités françaises depuis leur fondation jusqu'en 1789, 4 vol., Paris, 1890-1894, (cité M. Fournier, Statuts), t. 3, 1892, no 1888.
2 6 avril-13 mai 1388 (AV, suppl. 74, inédit), M.-H. Jullien de Pommerol, Sources, 22.83.
3 « Pouvoir royal, Université et pouvoir municipal à Orléans dans les « années 80 » du XIVe siècle », Les pouvoirs de commandement jusqu'à 1610, Actes du 105e Congrès national des Sociétés savantes (Caen, 1980), Philologie et Histoire jusqu'à 1610, Paris, 1984, t. 1, p. 173-186.
4 M.-H. Jullien De Pommerol, Sources, 22.83, 22.86, 22.89, 22.97, 17.29 et 15.4.05 ; éd. pour le deuxième et le troisième des rotuli, M. Fournier, Statuts, t. 3, no 1889 et 1891, et pour les deux dernières listes, t. 1, no 263 et 269.
5 M.-H. Jullien De Pommerol, Sources, 22.69 et 15.4.05.
6 Ibid., 17.06, 17.07, 17.09, 17.13, 17.14 et 17.15 (pour les statuts) ; 22.13 et 22.19 (pour les rotuli).
7 M. Fournier, Statuts, t.1, no 272, et M.-H. Jullien de Pommerol, Sources, 15.3.12.
8 Ibid., 22.83 et 22.97.
9 H. Denifle et E. Chatelain, Chartularium Universitatis Parisiensis, 4 vol., Paris, 1889-1897, t. 3, no 1539 et t. 4, no 1794.
10 Sur ces derniers personnages, voir les notices de l'Annexe prosopographique de notre étude sur « Le monde universitaire Orléanais au temps de Jeanne d’Arc », Jeanne d'Arc. Une époque. Un rayonnement, Colloque d’histoire médiévale (Orléans, octobre 1979), Paris, 1982, p. 135 sq.
11 Voir supra n. 7.
12 Sur ce personnage, outre notre notice évoquée supra (n. 10), voir celle de Jean de Croy, dans Cartulaire de la ville de Blois, J. Soyer et G. Trouillard éd., 1907, p. 310-312.
13 Obituaires de la province de Sens, t. 3. Diocèse d’Orléans, Auxerre et Nevers, A. Vidier et L. Mirot éd., Paris, 1909 (Livre de distributions de l’église cathédrale Sainte-Croix d’Orléans, XIVe siècle, aux 26 juillet et 17 avril, p. 79 et 48). Voir aussi, sur Jean Davy, A. Demurger, « Guerre civile et changements du personnel administratif dans le royaume de France de 1400 à 1418 : l’exemple des baillis et sénéchaux. », Francia, 6 (1978), p. 151-298, notices biographiques, p. 248-249.
14 Sur Jean Girard, D. Neuville, « Le Parlement royal à Poitiers », RH, 6 (1878), p. 281-282.
15 AD Loiret, 2 J 2439 (fonds Jarry) ; on peut hésiter à identifier Remy de la Chapelle et Remon (ou Raymond) de la Chap(p)olie (attesté dans BNF, PO 675, comme conseiller et chambellan du duc d’Orléans, puis au service du sénéchal du Limousin).
16 AD Loiret, 3 E 10129 et 10130, au 23 avril 1410 et 27 janvier 1411 (n.st.).
17 Dans un règlement pour le collège de Narbonne du 4 octobre 1377, BNF, col. Baluze, 393.
18 Sur Simon de Cramaud, R. Swanson, Universities, Academics and the Great Schism, Cambridge, 1976, p. 211 et passim.
19 Sur Jean Chéreau et sa Lectura, A. Rivier, « Une lecture de l’Université d’Orléans, 1384-1386 », Revue de législation ancienne et moderne, française et étrangère, 1874, p. 658-663 et J. Hanenburg, « La Lectura super regulis juris de Johannes Cherelli, Bruxelles, Bibliothèque Royale, ms 3596 », Studia Gratiana, 19 (1976) (= Mélanges G. Fransen, I), p. 417-460.
20 L. Delisle, « Les professeurs de droit à Orléans sous Charles V », BEC, 32 (1872), p. 319-324.
21 « Jean Noaillé et sa lectura sur le titre De actionibus des Institutes », Etudes néerlandaises de droit et d’histoire, Bulletin de la Société archéologique et historique de l’Orléanais, nouv sér. 9, 68(1985), p. 119-132.
22 Queen’s College, ms. 161, f. 117 sq.
23 Dernière notice bio-bibliographique en date, celle de A.-A. Chuering, « Un civiliste Orléanais peu connu : Jean de Mâcon, sa vie et son œuvre », Tijdschrift voor Rechtgeschiedenis, 42 (1974), p. 283-306.
24 Voir, entre autres, « l’état des bénéficiers et gens de mainmorte » de ca 1427 (AD Loiret, A 1923, passim) et l’étude de B. Jarry, « Les écoles de l’Université d’Orléans. Leur topographie », Mémoires de la Société archéologique et historique de l'Orléanais, 35 (1919), p. 45-72.
25 Journal de Nicolas de Baye, A. Tuetey éd., 2 vol., Paris, 1888, t. 2, p. 222 (12 nov. 1415).
26 AN, X 1 A 1480, f. 36. L’écolâtre Raoul du Refuge et divers membres de l’Université s’étaient déjà fait admonester par le Parlement en 1405 (6 février) sur « Le gouvernement petit de ladicte université, tant en meurs que en faiz de l’estude » (AN, X 1 A 1478, f. 195 ; Journal de Nicolas de Baye, op. cit. (n. 25), t. 1, p. 129, cités dans M.-H. Jullien de Pommerol, Sources, 32.3.25).
27 Nommé évêque de Mâcon le 5 oct. 1380, Jean de Boissy (Johannes de Boisiaco) est transféré à Amiens le 29 mars 1389, P. Desportes et H. Millet, Fasti ecclesiae Gallicanae, t. 1, Diocèse d'Amiens, 1996, p. 67-69.
28 Gallia christiana, 8, Paris, 1744, col. 1536 (Lomer, abbé de Micy) et 12, Paris, 1770, col. 166 et 153 (Gilles du Tertre) ; voir aussi, sur ce dernier, notre notice dans « Le monde universitaire Orléanais » op. cit., (n. 10), p. 137.
29 Un « tour d’horizon » succinct mais précis de ces assemblées (et des sources afférentes) est donné en particulier par H. Millet dans son étude sur « La participation des abbayes aux assemblées du clergé réunies par le roi de France de 1395 à 1408 », Naissance et fonctionnement des réseaux monastiques et canoniaux (Travaux et Recherches du CERCOR, I), Saint-Etienne, 1991, p. 437-447, spécialement p. 439.
30 Les trois premiers noms sont donnés, pour l’assemblée de 1395, par la Chronique du religieux de Saint-Denys, abrégée RSD, 1. XV, p. 222-223. Pour l’assemblée de 1396, F. Ehrle dans Archiv für Literatur und Kirchen-Geschichte des Mittelalters, 6 (1892), n. 8, p. 211-216.
31 H. Millet et E. Poulle, Le vote de la soustraction d'obédience en 1398, t. 1, Paris, 1988, p. 173-174 et 153.
32 BNF, lat. 1479, f. 37 : tam private persone, non tamen nomine universitatis predicte (procès-verbal de l’assemblée tenue en l’église Notre-Dame de Bonne-Nouvelle le 9 septembre 1401).
33 J.-D. Mansi, Sacrorum conciliorum nova et amplissima collectio, t. 26, Venise, 1784, col. 1021 ; cf. aussi C. Jourdain, Index chronologicus chartarum pertinentium ad historiam Universitatis Parisiensis, Paris, 1862, p. 217 (no CMXCII, 17 mars 1406).
34 N. Valois, La France et le Grand Schisme d'Occident, 4 vol., Paris, 1896-1902, t. 3, p. 518 et n. 3.
35 H. Millet, « Les pères du concile de Pise (1409) : édition d’une nouvelle liste », MEFRMA, 93 (1981/82), p. 713-790.
36 H. Denifle et E. Chatelain, op.cit. (n. 9), t. 4, Paris, 1897, no 2001, 2003 et 2012 (décembre 1413 à février 1414) et notes afférentes.
37 Orléans, BM, 595, f. 26v ; AD Loiret, CC 546, (Archives communales), chap. LVIII ; ibid., 2 J 2661 (analyses d’extraits de comptes de la commune).
38 Ibid., CC 537 et 644 à 650 (Archives communales), passim.
39 Sur le rotulus des 19/23 octobre 1394 (M. Fournier, Statuts, t. 3, no 1891 ; M.-H. Jullien de Pommerol, Sources, 22.89).
40 AN, R4 321, 343 et 361.
41 AD Loiret, 6 J 22, 67-68 (fonds Joursanvault).
42 B. Jarry, La vie politique de Louis de France, duc d’Orléans (1372-1407), Paris-Orléans, 1889.
43 Depuis le 27 mars 1409 d’après A. Demurger, op. cit (n. 13), p. 249.
44 Voir la notice de Jean de Croy, citée supra n. 12.
45 AD Loiret, 3 E 10124 (étude Fauchon, minutes G. Ascelin).
46 Voir supra n. 13.
47 RSD, t. 4, p. 769 et t. 2, p. 437.
48 Ibid., t. 2, p. 223 et t. 3, p. 515.
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