Biais archéologique, biais culturel : les anomalies du recrutement funéraire en contexte résidentiel maya
Archaeological vs. Cultural Bias: Anomalies in the Composition of Funerary Samples in Ancient Maya Residential Groups
Résumés
Si les mayanistes ont remarqué depuis longtemps la faiblesse anormale des effectifs mis au jour dans les ensembles résidentiels mayas, rares sont les travaux qui ont tenté de l’expliquer autrement que par le raccourci un peu trop aisé qu’est le culte des ancêtres. Un simple regard au recrutement funéraire suffit pourtant à montrer qu’il ne s’agit là que d’un aspect du problème. En effet, une importante conjonction de facteurs, allant de la culture locale aux méthodes de fouille employées, s’entrecroisent pour nous livrer une image particulièrement déformée des pratiques funéraires mayas.
Hélas, il n’existe pas encore de véritable solution pour démêler l’écheveau. En effet, peut-on discuter de la sélectivité relative de la culture maya vis-à-vis de ses morts sans avoir d’abord évalué la représentativité de l’échantillon, ou s’être assuré une neutralité méthodologique maximale ? Ce sont là des préoccupations relativement récentes dans le domaine mayaniste, et elles n’ont pas encore trouvé de réponse vraiment satisfaisante. À titre d’exercice autant que de démonstration, nous proposons de discuter ces différents points au travers d’une simulation sur un cas d’étude unique par bien des aspects : celui de la structure E-7 d’Altun Ha. Nous élargirons ensuite notre point de vue pour montrer comment, en fin de compte, le biais archéologique dans l’aire maya est avant tout la conséquence directe de pratiques culturelles que nous suivons peut-être trop aveuglément.
If the weak number of burials dicovered in the ancient Maya residential spaces has long been noticed, very few have tried to understand it by other means than the all too simple explanation of the “cult of the ancestors”. Yet, a mere glance at the composition of our funerary samples is enough to see that other elements come into play. Indeed, an important conjunction of factors that stretch from the local culture to the methodology involved intertwine to give a particularly warped image of the ancient Maya funerary practices.
Alas, a solution to unravel the problem has yet to be found. Are we legitimate to discuss the parameters that rule the selection of the dead in the Maya culture if we do not give a thought to the way we acquire the samples, or to ensure that our method is as neutral as can be? These questions are quite recent in the mayanist funerary reserach, and we still lack a satisfactory answer. As an exercise and for a demonstrative purpose, we propose to discuss these points through a simulation on a rather unique context: Altun Ha’s structure E-7. We will then broaden our scope to show how, in the end, the archaeological biases in the Maya area stem directly from cultural tendencies that we follow all too blindly.
Entrées d’index
Mots-clés : archéologie funéraire, Maya classique, biais, méthodologie, résidences
Keywords : funerary archaeology, Mayas, biases, methodology, residences
Texte intégral
Introduction
1Que l’archéologue funéraire l’admette ou non, il est un problème qui affecte inévitablement les ensembles qu’il étudie : la série de biais qui s’exercent sur la population archéologique. On aurait tort de considérer cette dernière comme un reflet fidèle de celle des vivants sachant que, lorsque nous y sommes confrontés sur le terrain, un grand nombre de facteurs en ont déjà modifié le profil (Sellier, 2011, p. 86). L’état de conservation des ossements, les pillages éventuels, les facteurs environnementaux et bien d’autres sont susceptibles d’altérer l’échantillon et, par là même, de nous conduire à des interprétations erronées si on n’y prend garde. Il est donc capital de déterminer, chaque fois que possible, la nature de ces biais avant de s’aventurer dans l’interprétation des données.
2Ces préoccupations très concrètes ne se sont guère développées dans l’archéologie funéraire mayaniste, avant tout héritière des approches de la New Archaeology proposées par Lewis R. Binford, John O’Shea ou Arthur A. Saxe (Saxe, 1970 ; Binford, 1971 ; O’Shea, 1981 et 1984). Par conséquent, les interprétations sociologiques basées sur des contextes funéraires sont nombreuses (Gillespie, 2002 ; McAnany, 1995 et 1998), mais la question de la représentativité de ces contextes est rarement abordée. Il suffit pourtant de s’intéresser aux effectifs pour s’apercevoir du déficit considérable de défunts dans les assemblages mayas : la plupart des études s’accordent pour estimer que seuls 5 à 10 % de la population totale sont représentés dans les ensembles archéologiques et ce, que l’on raisonne à l’échelle des seules résidences ou des sites dans leur totalité (Chase et Chase, 2004, p. 204 ; Goudiaby, 2013, p. 78). L’un des échantillons les plus riches, celui d’Altun Ha (Belize), n’atteint pas 600 individus pour la cité entière et autant d’années d’occupation (Pendergast, 1990, p. 245).
3Identifier l’origine d’un tel déficit n’est pas forcément aisé. L’aire maya est certes un milieu tropical, assez peu favorable à la bonne conservation des ossements, mais ce facteur seul ne suffit pas à expliquer comment près de 90 % des habitants se sont évanouis dans la nature. C’est un biais bien trop important pour ne pas soupçonner une influence humaine à un moment ou un autre. En toute logique, c’est au début et à la fin de la chaîne qu’il faut la chercher : un ensemble funéraire est en premier lieu le produit de choix culturels, et en dernier lieu le résultat d’une méthode scientifique nécessairement orientée par ses perspectives propres. Autrement dit, il y a d’un côté la main des Mayas, de l’autre celle des archéologues – entre les deux, une myriade de paramètres bien trop nombreux pour pouvoir être raisonnablement pris en compte dans le cadre de cette discussion. Nous nous contenterons donc de deux questions. Comment mettre en évidence les biais archéologiques et culturels dans les contextes mayas ? Quelle est la responsabilité de nos propres méthodes de fouille dans les résultats obtenus ?
Structure de l’habitat et méthode de fouille dans l’aire maya
La structure de l’habitat
4Avant de nous pencher sur les biais archéologiques, quelques mots de contexte semblent appropriés. L’aire maya s’étend sur les actuels Guatemala, Belize, l’ouest du Honduras et du Salvador, ainsi que sur cinq États mexicains1 (fig. 1). L’essentiel des sites que nous allons mentionner ci-après se situent dans une région connue sous le nom de Basses Terres, qui englobe la partie centrale de la péninsule du Yucatan, mais les principes généraux qui structurent l’habitat maya sont valables dans la plupart des contextes de la zone : les morphologies diverses adoptées par les unités résidentielles ne sont que des variations sur un thème commun (Ashmore, 1991).
5Ces unités sont constituées de bâtiments disposés autour d’un patio central dont ils forment les limites. Ils sont le plus souvent articulés de façon plus ou moins orthonormée afin de ménager une cour rectangulaire ou carrée, mais des organisations plus amorphes ne sont pas exclues. Dans ces espaces, la plupart des bâtiments sont des résidences, ponctuées de lieux de stockage et d’aires d’activité identifiés avec plus ou moins de succès (Tourtellot III, 1983, p. 45). L’architecture peut être maçonnée ou en matériaux périssables, voire une combinaison des deux ; elle s’élève presque toujours sur une plateforme basale au sol stuqué. Dans le cadre de la présente discussion, l’aspect le plus intéressant est la présence, à l’intérieur même de ces plateformes, de nombreuses sépultures liées directement aux étapes de construction du bâtiment qui les recouvre. En effet, il n’existe aucune aire funéraire connue dans la zone maya : les sépultures font partie de l’architecture résidentielle. Cet état de fait a des implications très fortes sur la structure même de la discipline puisqu’en théorie, la méthode de fouille devrait être aménagée pour prendre cet aspect en compte.
Une méthode orientée
6La méthode de fouille la plus commune dans l’aire maya est la tranchée axiale parfois complétée par quelques sondages ponctuels. La plupart des structures ayant une forme rectangulaire, il est aisé d’en repérer l’axe médian, qui sert alors de guide à une tranchée traversant perpendiculairement le bâtiment de part en part. Elle ne dépasse que rarement deux mètres de large et permet entre autres de repérer les murs avant, arrière, ainsi que la porte de ce qui n’est autrement qu’éboulis. À partir de cette base, deux options se présentent : dégager la structure de chaque côté de la tranchée, ou se contenter de cette dernière et atteindre directement les niveaux les plus profonds. Dans de nombreux cas, c’est la seconde option qui est retenue. Même lorsque les structures sont entièrement dégagées, il est rare que les sols de stuc soient sondés de façon systématique, de sorte que seule l’étape de construction la plus récente est connue avec une précision satisfaisante. Quant à la cour centrale, elle est pour ainsi dire délaissée.
7Ce choix méthodologique trahit dans une certaine mesure les objectifs principaux de la discipline mayaniste : la chronologie et la séquence de construction. Il est vrai que tranchées et sondages se prêtent bien à l’exercice (Higginbotham, 1985, p. 8), et encore, pour peu que la dimension horizontale ne soit pas une préoccupation majeure. Mais c’est aussi la méthode qui biaise le plus l’échantillonnage, à tel point que Fowler et Wheeler considéraient déjà les données qui en sont issues comme les moins représentatives qui soient d’un problème donné (Fowler, 1977, p. 91; Wheeler, 1956, p. 81). Pour citer ce dernier : « The old practice of cutting trial-trenches, of making sondages (emphase d’origine, N. d. T.), as a preliminary to, or even in lieu of, area-excavation was frequently a substitute for intelligent thinking and clear aiming. […] Trial-trenches rarely prove anything, save of the most general kind » (Wheeler, 1956, p. 81)2.
8Dans l’aire maya, l’usage des tranchées axiales est encore plus dangereux que dans un autre contexte. On sait en effet, depuis les débuts de la discipline, que la notion d’axe fait partie des principes structurants de la société maya dans son ensemble. Les bâtiments sont souvent orientés sur les points cardinaux et, à l’intérieur, on rencontre presque systématiquement des sépultures dans l’axe des portes centrales. Ce n’est pas le lieu de l’exposer en détail ici, mais ces normes spatiales ne semblent pas concerner tous les morts, seulement les plus importants (Goudiaby, 2016). Ce qui signifie qu’en plaçant nos tranchées sur ces axes, nous reproduisons plus ou moins inconsciemment un schéma mis en place par les Mayas eux-mêmes : accorder une visibilité accrue à des individus perçus comme importants (généralement des sujets adultes masculins) au détriment des autres. Nous prêtons l’oreille à un discours orienté dès le départ et, ce faisant, la frontière entre biais culturel et biais archéologique finit par se brouiller. En soi, ce n’est pas un problème si la préoccupation de départ est d’ordre strictement chrono-stratigraphique, la sépulture constituant alors un excellent marqueur. Mais s’il s’agit de discuter des pratiques funéraires, on prend le risque d’interpréter le contexte totalement à rebours. Pour l’illustrer, intéressons-nous à un cas concret.
De l’importance du biais archéologique sur une population inhumée : l’exemple d’Altun Ha
La structure E-7
9Situé dans la moitié nord du Belize, Altun Ha est l’un des sites les plus importants de la région de par l’ampleur des fouilles conduites de 1964 à 1970 par le Royal Ontario Museum (Pendergast, 1979, p. 7). Sa proximité avec la mer et l’aire caribéenne en font le lieu d’expression d’une culture assez particulière dans l’aire maya. Sa structure E-7, un édifice isolé dans un secteur résidentiel, est un cas très rare dans le paysage archéologique mayaniste : il s’agit de l’une des seules qui aient été entièrement fouillées, démontée étape par étape jusqu’à ses niveaux les plus anciens (Pendergast, 1990, p. 116). Occupée pendant environ 325 ans, de 550 à 875 ap. J.-C., elle n’abritait pas moins de 45 sépultures pour un NMI de 62 individus (fig. 2 et fig. 3 ; Pendergast, 1990, p. 75). Ce sont des effectifs considérables pour la zone maya : la plupart des ensembles résidentiels ne dépassent pas 15 individus sur l’entièreté de leur occupation, toutes structures confondues. Nous reviendrons sur ce point ultérieurement.
Simuler le biais archéologique
10En 2004, Mark Guillon a publié un article particulièrement intéressant sur le cimetière de Tournedos-Portejoie, situé à une centaine de kilomètres au nord de Paris (Guillon, 2004). La fouille ayant été extensive, elle ne souffrait que d’un biais méthodologique minime. Guillon a profité de ces conditions idéales pour estimer quels auraient été les résultats et interprétations si la fouille avait adopté une forme différente, plus partielle. À partir des plans de fouille, il a divisé le cimetière en neuf secteurs rectangulaires et dénombré les sépultures apparaissant dans chacun d’eux individuellement – ce qui signifie que toute sépulture à cheval sur deux secteurs est comptée deux fois. Il suffit alors de comparer chaque secteur avec tous les autres par un test du Khi-deux pour tester les différences d’effectifs et identifier celles qui sont significatives, sur la base de trois paramètres que sont l’âge, le sexe et l’architecture de la tombe (Guillon, 2004, p. 94).
11Grâce aux travaux de Pendergast à Altun Ha, nous avons la possibilité d’adopter un raisonnement similaire à une échelle plus réduite. Puisque la structure E-7 a été intégralement démontée, nous savons que la fouille n’a eu d’impact sur l’échantillon que si les archéologues n’ont pas vu certains éléments. Elle constitue donc une base de raisonnement « neutre ». En tant que telle, E-7 nous autorise à raisonner à rebours de ce que nous faisons habituellement dans la région : au lieu d’estimer combien de morts nous manquent, nous pouvons essayer de déterminer combien nous en aurions manqué avec une fouille traditionnelle. Hélas, nous sommes limité par des effectifs considérablement réduits, qui rendraient l’application du Khi-deux très contestable : en appliquant strictement la méthode de Guyon sur le contexte d’Altun Ha, aucun secteur ne comprend plus d’une dizaine de sujets. Il nous faut donc contourner le problème en allant au plus simple : au lieu d’utiliser un test, il suffit d’établir le profil de la population inhumée, puis d’observer comment il évolue lorsqu’on modifie la forme de la fouille. L’avantage de cette méthode est d’être particulièrement sensible aux biais méthodologiques, ce que nous cherchons précisément à évaluer.
12Quelques mots concernant les principes de l’exercice et le vocabulaire employé. Par « population inhumée », nous entendons l’entièreté des individus enterrés dans E-7. Le terme « population archéologique » ne comprend que ceux mis au jour pendant la fouille. Le profil de population tel que nous l’établissons est constitué de la répartition de l’effectif par grande catégorie d’âge et par sexe, complétée par la courbe de mortalité des immatures comparée aux tables-type de Ledermann (1969)3. Ces tables sont des modèles de mortalité assez communément employés en archéologie funéraire. Bien qu’elles aient été établies pour tous les âges, il est de coutume de n’employer que la section qui concerne les immatures, faute de pouvoir déterminer l’âge des adultes avec précision. Si la mortalité de la population archéologique ne correspond pas à une mortalité considérée comme naturelle pour une population préjennerienne, on est en droit de supposer que l’échantillon est biaisé, même si la nature de ce biais reste à déterminer (Sellier, 1995 ; Portat et al., 2012, p. 240).
La population inhumée
13Considérant tout ce que nous avons établi jusqu’ici et par commodité, au début de l’exercice, la population archéologique d’E-7 est supposée égale à la population inhumée, soit n = 62. Son profil présente déjà des caractéristiques intéressantes (fig. 4). 63 % des sujets sont des immatures, ce qui est contraire aux tendances dominantes connues dans l’aire maya. Sur les 37 % restants, qui forment le groupe des adultes, les sujets masculins sont plus nombreux que les féminins (21 % contre 9 %), et le taux d’indétermination est relativement faible. On peut donc supposer que le recrutement funéraire accorde une légère prééminence aux hommes adultes, sans exclure la possibilité d’une répartition sexuelle plus homogène. Toutefois, c’est lorsqu’on détaille la population immature que la démarche prend tout son sens.
14En construisant la courbe de mortalité, on obtient un profil quasi normal, quoique relativement faible, pour toutes les catégories d’âge excepté la classe 0. Celle des 1-4 ans atteint à peine le seuil inférieur de la fourchette, tandis que les autres s’intègrent parfaitement dedans. Dans un cadre comme celui de la structure E-7, c’est une observation significative, car elle indique que le déficit en sujets périnataux ou âgés de moins d’un an est une anomalie irréductible4. Or, l’identification de ces anomalies de recrutement permet de dépasser le biais archéologique : dans cette structure, l’exclusion des plus jeunes immatures est probablement le résultat d’un biais culturel. On peut l’affirmer sans crainte et commencer à réfléchir sur la raison d’une telle mise à l’écart.
Des conclusions inversées
15Si la structure E-7 avait été fouillée de façon plus traditionnelle, c’est-à-dire au moyen d’une tranchée axiale, nos conclusions quant aux pratiques funéraires qui y sont liées auraient été entièrement différentes. Sans nous embarrasser de chiffres, observons simplement la distribution des individus dans la structure. On remarque immédiatement une concentration de sépultures sur l’axe central, la plupart abritant des adultes. Maintenant, simulons une tranchée de trois mètres de large passant par la porte. Cette largeur est déjà supérieure à la moyenne utilisée dans la région, mais elle reste pertinente dans la mesure où on la rencontre de temps en temps, et elle a le mérite de ne pas caricaturer la méthode en la réduisant à l’excès.
16Dans cette configuration, le nombre d’individus passe de n = 62 à n = 16. Autrement dit, la population archéologique ne représente désormais plus que 25,8 % de la population inhumée – un biais considérable. Quant au profil général, il s’en trouve évidemment modifié de façon drastique (fig. 5) : le paramètre d’âge est totalement inversé, avec les adultes qui représentent désormais 71 % de l’échantillon. Le ratio hommes-femmes demeure stable malgré ce bouleversement, mais on ne saurait évidemment le considérer comme étant représentatif de quoi que ce soit avec des effectifs aussi réduits. La mortalité des immatures, elle, devient totalement aberrante. En soi, établir une courbe de mortalité sur des effectifs aussi faibles n’a pas vraiment de sens, mais si l’on s’y essaie tout de même, aucune des classes d’âge ne correspondra à la fourchette normale.
17Ce résultat montre à quel point une méthode de fouille orientée vers un seul objectif (en l’occurrence, la chronologie) peut biaiser les données dans un autre domaine. Avec une tranchée axiale, l’importance des hommes adultes dans E-7 serait très largement surestimée et les immatures, considérés comme quantité négligeable. On en viendrait à supposer l’existence d’un critère de sélection basé sur l’âge, alors que ce n’est absolument pas le cas dans ce contexte-ci. Il convient donc d’être extrêmement attentif à la manière dont les données sont acquises : dans l’aire maya, lorsque des sépultures apparaissent et que la fouille a été faite par tranchées, on ne devrait jamais utiliser les résultats obtenus comme base d’interprétation générale.
De la nécessité d’un compromis
18Nous avons bien conscience des nombreuses limitations techniques imposées par les fouilles en zone forestière tropicale. Outre un milieu qui rend presque impossible l’usage de moyens mécanisés, la législation des pays concernés ne nous autorise pas toujours à démonter une partie de l’architecture pour atteindre les niveaux profonds. Toutefois, il existe un compromis qui consiste à dégager entièrement les structures, puis à perforer les sols des pièces sans démonter les murs ou autres éléments de maçonnerie. Cette méthode permet de maximiser la visibilité sur les étapes de construction antérieures sans endommager les plus récentes, tout en fournissant des données stratigraphiques bien plus complètes. Nous avons pu effectuer ce type de fouille à Naachtun avec succès (Goudiaby et al., 2016), et bien que l’investissement requis soit supérieur à une simple tranchée, elle demeure raisonnablement faisable avec des moyens humains.
19Sur la structure E-7, l’emploi de sondages systématisés permet de minimiser les biais, si l’on part du principe que les murs ne doivent pas être touchés. Dans cette configuration, le NMI passerait de n = 62 à n = 40, soit une population archéologique représentant 64,5 % de la population inhumée (fig. 6). Les immatures représentent 50 % de l’échantillon, les adultes masculins 28 % et les féminins 12 %. La courbe de mortalité adopte un profil plus fiable, avec une mortalité normale pour les classes des 5-9 ans et 10-14 ans. Celle des sujets de classe 0 demeure évidemment très basse puisque, on l’a vu, elle n’est pas une conséquence du biais archéologique. Le sondage systématique des pièces est donc recommandé lorsque la préoccupation principale de la fouille est d’ordre funéraire, puisque son impact est sensiblement plus faible.
La question du biais culturel
E-7 en tant qu’exception
20À lire les résultats de l’exercice précédent, on pourrait penser que le problème a une solution évidente : pour accroître la représentativité de l’échantillon, il suffit de fouiller plus. C’est sans doute vrai dans le cas d’une aire funéraire « classique » comme un cimetière, mais la situation en zone maya est compliquée par la dualité d’espaces qui sont tout autant résidentiels que funéraires et obéissant ainsi à des règles différentes. Comme décrit précédemment, les fouilles de la structure E-7 sont une occurrence unique dans l’aire maya. En fait, sa spécificité n’est pas due qu’à un traitement archéologique exceptionnel, mais aussi à sa configuration même. À la lecture des travaux de Pendergast, on se rend compte que la structure constitue déjà une anomalie dans le paysage local.
21Bien qu’étant probablement résidentielle, elle est isolée, et son histoire constructive complexe dénote une activité particulièrement intense autour d’elle : il n’est pas exclu qu’elle ait eu un rôle particulier aux yeux des habitants de la zone, y compris en raison des nombreux défunts qu’elle abrite (Pendergast, 1990, p. 77‑122). Tous les indices mis au jour durant la fouille, à commencer par une configuration intérieure inhabituelle, vont dans ce sens. À titre comparatif, les fouilles de la structure H-1 du même site, à peine moins intenses, n’ont livré que 29 sépultures. C’est déjà supérieur à la moyenne de l’aire maya, qui s’échelonne généralement de deux à dix sépultures par habitat, mais largement inférieur aux effectifs d’E-7. Une conclusion s’impose donc : si cette dernière est un contexte idéal pour montrer comment la méthode de fouille biaise les données, elle ne l’est pas du tout pour réfléchir sur le biais culturel, puisqu’elle est une anomalie en soi. Il faut élargir notre point de vue.
Un problème d’espace
22Comme nous l’avons évoqué au début de cette discussion, les archéologues mayanistes ont compris depuis bien longtemps que la répartition des morts dans l’espace résidentiel n’est pas entièrement aléatoire. L’erreur la plus commune se situe en fait à un niveau interprétatif : elle est de considérer que la fouille des secteurs qui sont les plus susceptibles d’abriter des sépultures suffit à obtenir une bonne compréhension des pratiques funéraires dans leur ensemble, alors que cette distribution est elle-même culturellement induite. Ce point est facile à démontrer au moyen de graphiques simples. Pour les quelques sites dont la documentation était suffisante, nous avons sélectionné les espaces résidentiels dont les données étaient les plus complètes. Nous en avons mesuré la superficie totale, celle des fouilles effectuées, et enregistré le nombre de sépultures mises au jour. Les nuages de points obtenus permettent de mieux appréhender le problème (fig. 7 ; fig. 8). On voit ainsi qu’il n’existe aucune forme de corrélation entre la superficie fouillée et le nombre de sépultures mises au jour (R² = 0,039) : des fouilles très réduites peuvent livrer plus de tombes que des fouilles extensives. C’est encore plus évident si l’on calcule le pourcentage de la superficie fouillée dans les différentes unités, et qu’on le rapporte au nombre de sépultures par mètre carré : non seulement la densité de sépultures n’augmente pas avec la dimension des fouilles, mais elle tend même à diminuer.
23Cela suggère trois observations liées entre elles. Premièrement, les pratiques funéraires mayas sont bel et bien hyper-sélectives ; les morts sont peu nombreux, ce que les effectifs réduits sur des périodes d’occupation de plusieurs siècles confirment aisément par ailleurs. Deuxièmement, si la densité de sépultures n’augmente pas avec les fouilles et que des sondages réduits livrent des résultats similaires, c’est donc qu’il existe bel et bien des concentrations de sépultures à certains endroits alors que d’autres sont vides. Ce choix est forcément délibéré de la part des Mayas. Troisièmement, et plus important encore, les archéologues qui ont recours à la méthode des tranchées et sondages (faible superficie, densité élevée) tendent à implanter ces derniers aux endroits les plus susceptibles de livrer des sépultures, ce qui indique encore une fois l’existence d’une tendance culturelle réelle, mais aussi une grave négligence vis-à-vis des espaces non fouillés.
Deux biais cumulés : le cas de Caracol
24Pour montrer comment le biais culturel influe à la fois sur le biais archéologique et sur les résultats, quelques cas d’étude seront sans doute plus parlants. Le premier est celui de Caracol (Belize). Depuis 1985, les unités résidentielles de Caracol sont fouillées au moyen de tranchées axiales larges d’1,50 m et longues de 5 à 10 m. Elles sont souvent localisées sur les structures nord et est des unités, comme dans le cas du Groupe B42 (fig. 9 ; Chase et Chase, 2006, p. 5-11). Un regard aux graphiques précédents montre que ce dernier a livré un nombre de sépultures relativement important par rapport à son emprise de fouille, très réduite (moins de 5 % de la superficie totale). L’expérience se répète invariablement dans toutes les unités du site.
25Sur un plan culturel, cela signifie qu’il existe bel et bien, à Caracol, un modèle d’axialité combiné à une norme cardinale établissant que les bâtiments situés à l’est agissent comme des pôles d’attraction pour les sépultures. Du point de vue de la méthode, cela signifie que les fouilles menées sur le site se sont conformées à cette règle sans s’assurer qu’il n’en existe pas d’autre. On ne peut exclure la présence potentielle d’un certain nombre de tombes dans le reste de l’unité résidentielle. L’exercice conduit sur la structure E-7 doit ici nous servir de mise en garde : le profil de la population archéologique de Caracol est susceptible d’être largement biaisé. Puisque les fouilles ont mis en évidence une récurrence spatiale, nous pouvons la considérer comme représentative d’un sous-groupe de la population inhumée – les morts enterrés à l’est – mais pas en tirer de conclusions d’ordre plus général.
Hyper-sélectivité et normes différentes : Rio Bec et Naachtun
26L’extrême inverse du cas précédent est celui de Rio Bec (Campeche, Mexique). Le Groupe D de ce site est tout à fait emblématique d’un cas de fouille extensive (82,7 % de la superficie totale de l’unité) ne livrant que peu de sépultures : huit en tout, ce qui représente une densité de 0,009/m². C’est extrêmement faible, même pour un espace résidentiel de dimensions assez modestes. Ainsi, l’unité 5N6 de Naachtun, qui est pourtant plus petite et n’a été fouillée qu’à 57 %, en a déjà livré treize. Les fouilles du Groupe D ayant été suffisamment neutres, on peut être certain que ni les effectifs réduits, ni le profil de population (exclusivement adulte) ne sont influencés par un biais archéologique.
27Le cas de Naachtun a également ceci d’intéressant que la distribution des sépultures dans l’unité n’obéit pas au schéma « classique », à savoir le positionnement des individus supposés importants sur les axes des bâtiments : la plupart des sépultures se situent au contraire dans le long des murs ou d’autres éléments d’architecture (fig. 10). Pour reprendre l’approche adoptée en première partie, si la fouille de l’unité 5N6 s’était contentée de tranchées axiales passant par les portes centrales comme à Caracol, nous n’aurions mis au jour qu’une sépulture (vide qui plus est, voir Arredondo Leiva et al., 2015) au lieu de treize. Cela doit nous mettre en garde. Non seulement il existe des tendances partagées par l’ensemble de l’aire maya, mais il pourrait aussi y avoir des biais culturels issus de normes régionales, voir totalement locales, qu’une méthodologie basée sur une présomption d’homogénéité culturelle ferait entièrement disparaître.
Conclusion
28La situation dans l’aire maya est excessivement complexe car des influences très diverses se croisent sur ses ensembles funéraires. S’il y a un point à retenir, c’est que le biais archéologique y est directement influencé par le biais culturel. La méthode des tranchées axiales sert un double objectif : l’obtention de données chrono-stratigraphiques d’une part, la recherche de sépultures de l’autre. On peut donc choisir d’économiser du temps et des moyens en ciblant les opérations directement sur les secteurs à fort potentiel, s’imaginant avoir la garantie de résultats immédiats. Mais il y a un grand danger à faire l’économie de fouilles plus extensives sous prétexte que nous avons identifié une tendance culturelle récurrente : celui de donner une importance démesurée à cette dernière. Or, nous avons vu dans quelle mesure un profil de population peut être déformé par une méthodologie trop orientée. Ainsi, dans la plupart des ensembles résidentiels, les sépultures axiales appartiennent à des hommes adultes. Cela signifie-t-il que le recrutement funéraire les favorise ? Absolument pas. Cela ne fait qu’indiquer que la sélection sur les axes penche en faveur des hommes. Or, étant donné la faiblesse des effectifs mis au jour de façon générale, on ne peut que supposer qu’il existe d’autres critères de sélection avant même de pouvoir être inhumé dans l’espace résidentiel. Ces critères concernent aussi les sujets globalement négligés qui se trouvent en dehors des axes.
29Afin de les identifier, nous n’avons d’autre choix que de mettre en place des stratégies de fouille les plus neutres possibles. En la matière, les fouilles extensives sont les plus recommandables, et ce d’autant plus que contrairement à un cimetière dont l’emprise peut être difficile à définir, l’espace résidentiel maya a des limites nettes. Il n’est pas d’usage d’y avoir recours à cause des limitations techniques que nous avons évoquées d’une part, mais surtout parce que la fouille complète d’une unité résidentielle est une entreprise de longue durée dont les résultats ne sont pas garantis. Un cas comme le Groupe D de Rio Bec serait sans doute considéré comme une perte de temps, alors que l’absence de sépultures hors des édifices est une donnée en soi. De plus, l’absence de sépultures en dehors des axes sur un site ne signifie pas que cette règle soit valide pour tous, comme le prouve sans équivoque l’unité 5N6 de Naachtun. Étant donné qu’il existe des variations, et qu’on ne peut préjuger du résultat d’une fouille avant de l’avoir faite, la seule méthode valable en archéologie funéraire maya se résume en deux mots : chercher partout. Car en fin de compte, la question du biais archéologique et culturel ne fait que nous renvoyer à celle de l’objectivité de nos propres méthodes.
Bibliographie
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Notes de bas de page
1 Le Chiapas, le Tabasco, le Campeche, le Yucatan et le Quintana Roo.
2 « La vieille pratique qui consiste à ouvrir des tranchées de test, à faire des sondages, en préliminaire ou même au lieu fouilles en aire ouverte, a souvent été un substitut à une réflexion intelligente et à des visées claires. […] Les tranchées de test prouvent rarement quoi que ce soit, excepté de la nature la plus générale. »
3 Il faut signaler ici que la validité de ces tables est assez régulièrement remise en question, et qu’elles ne sont sans doute guère adaptées aux contextes préhispaniques. Toutefois, il faut nous en contenter en l’absence d’autres outils adaptés à la région. Pour plus de détails sur le sujet et ses limites, voir Buchet et Séguy 2005.
4 Une anomalie irréductible ne disparaît pas lorsqu’on élimine les autres biais qui affectent l’échantillon ou qu’on les minimise en modifiant les modes de calcul pour « lisser » les courbes.
Auteur
ORCID : 0000-0002-6414-4033
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
UMR 8096 ArchAm
Thèse sous la direction de Grégory Pereira : « Pratiques funéraires en contexte résidentiel dans les Basses Terres mayas Classiques (250-950 ap. J.-C.) »
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