Nécrologes et obituaires
Des listes entre temps de prières et pratiques administratives (Provence, XIIe-XIVe siècle)
p. 311-332
Texte intégral
1On conserve, pour la Provence, une petite dizaine de ces documents nécrologiques appelés nécrologes et obituaires (annexe 1). Ces documents provençaux sont constitués d’annotations nécrologiques se succédant dans les marges d’ouvrages liturgiques, majoritairement des martyrologes, dont on utilise le calendrier comme référence pour les célébrations quotidiennes et hebdomadaires en l’honneur des âmes défuntes. Les noms des personnes inscrites au nécrologe et à l’obituaire sont lus à des moments particuliers de la journée liturgique, notamment à la fin de l’office de prime ou au moment de la récitation de l’agenda des morts, en fin de journée. Dans le cas du corpus qui nous intéresse, les nécrologes et obituaires produits par les chapitres provençaux à partir de la fin du XIe siècle s’inscrivent dans la catégorie de la documentation des marges, dont l’étude est rendue particulière par leur nature, par leur usage et par le problème de leur conservation : les marges ont souvent été malmenées par l’utilisation quotidienne des ouvrages sur le long terme, subissant les assauts répétés de doigts mouillés pour tourner les pages, de taches de cire, de reliures et de découpes aux époques ultérieures. Nombres d’annotations ont donc disparu. Les nécrologes et les obituaires que nous conservons aujourd’hui sont des documents partiels dont l’usure et le manque d’intégrité sont une des principales caractéristiques1.
2Nécrologes et obituaires sont des documents mixtes, copiés et mis à jour durant la période qui nous intéresse à des fins liturgiques et administratives. Les communautés religieuses qui les conservent ont inscrit dans les marges de leurs principaux livres liturgiques les noms de leurs membres, de personnes proches ou qui ont effectué une fondation pour y être inscrites. En échange d’une fondation en argent ou en nature, la communauté cléricale enclenche un processus de commémoraison régulière pour l’âme du fondateur et des personnes désignées dans l’inscription. Les commémoraisons peuvent prendre différentes formes : anniversaires, messes, chapelles. Progressivement, on commence à observer une complexification des formes d’annotations. La mention simple de la mort d’une personne membre ou proche de la communauté identifiée par ses noms et qualités s’accompagne de plus en plus de l’identification du type de commémoration et de la description de la fondation qui permet à la communauté d’entretenir le service liturgique. L’annotation à caractère liturgique est précisée et se charge d’une dimension financière et administrative désormais clairement exprimée sur le parchemin. Les mentions nécrologiques se multiplient, se complexifient et s’allongent, nécessitant une mise à jour et parfois une nouvelle copie des nécrologes qui deviennent nécrologes-obituaires.
3Dans le cadre de ce volume sur les listes, on posera la question des nécrologes-obituaires comme listes temporelles ouvertes. Comment comprendre l’organisation des nécrologes-obituaires et leur rapport aux temps liturgiques et comptables ? Comment passe-t-on d’une logique de listes de défunts à des listes de plus en plus complexes, enchâssées dans des dimensions croisées de commémoration liturgique, de comptabilité et d’administration quotidienne ?
Organisation et structures des nécrologes et des obituaires
4Les nécrologes et les obituaires des chapitres cathédraux provençaux sont les héritiers des documents nécrologiques produits en contexte monastique et canonial durant la période carolingienne. Ces documents visent à inscrire durablement dans la mémoire collective les noms des défunts membres ou proches de la communauté, pour les âmes desquels il faut entretenir une memoria par la prière. Ces documents prennent des formes diverses : rouleaux mortuaires, constitués d’un faire-part de décès, accusés de sa réception et commentaires sur le défunt rassemblés durant les pérégrinations de leurs porteurs2 ; obituaires rédigés en parallèle de martyrologes, comme l’obituaire conservé en marge du livre mémorial de Ratisbonne3 ; nécrologe lapidaire, comme celui de la chapelle Saint-Mauron, dans l’abbaye de Saint-Victor de Marseille, constitué de mentions d’obit des abbés de Saint-Victor gravées dans la pierre et réparties en frise le long du porche4. Tous s’appuient sur une base qui varie assez peu : une série d’inscriptions nécrologiques comprenant une date, un nom, éventuellement accompagné de qualités, et un obit. Cette base est celle des nécrologes, tels que les définit Jean-Loup Lemaitre5. On y retrouve des souverains, des parents, des amis et des membres de la communauté dont il faut expressément recommander l’âme à Dieu dans le contexte général de la memoria, cet ensemble de pratiques, de rituels, de rites et d’attitudes qui structurent à la fois le souvenir des défunts et les relations que les vivants et les morts entretiennent dans une perspective eschatologique6. Les listes de noms sur lesquelles s’appuie la memoria funéraire ont une triple fonction : déclencher et rappeler la mémoire des défunts ; informer des décès ; inscrire durablement le principe de la célébration mémorielle dans la mémoire écrite de la communauté. On peut y ajouter une quatrième dimension qui n’est pas explicite dans les nécrologes, mais qui est présente dans les obituaires :il s’agit de rappeler l’entretien du financement des donations ou des fondations d’anniversaires, en particulier lorsqu’il s’agit de personnes extérieures à la communauté. Cette dimension implique un enrichissement des annotations nécrologiques : en plus de la base date/nom/qualité/obit, sont précisés les régimes de financement des célébrations et les modalités pratiques de leur organisation.
5Pour le corpus qui nous occupe, les deux types de documents sont intriqués selon des principes que l’on peut identifier à partir d’extraits du nécrologe-obituaire du chapitre Saint-Sauveur d’Aix. On trouve tout d’abord un ancien nécrologe copié et intégré dans les marges d’un nouveau codex dont la copie est achevée en 1318 (annexe 2). Éparpillées dans les marges du martyrologe, ces annotations du XIIIe et du tout début du XIVe siècle sont les plus anciennes. Leur construction est simple et reprend, avec quelques variations, une structure commune aux nécrologes : datation, mention d’obit, nom et qualités, celles-ci étant un peu plus complètes pour les personnages les plus prestigieux. Le nécrologe peut aussi être associé à la description des fondations. Dans ce cas, la seconde partie de l’annotation fait partie de la catégorie des obituaires, puisqu’elle précise le régime de la fondation et son organisation pratique. Les deux types d’annotations s’appuient sur le texte liturgique central et son calendrier via la mention Ipso die ou Eodem die parfois rehaussée de rouge pour souligner la référence temporelle et le rappel au calendrier principal. Ces rappels permettent de soutenir visuellement la célébration liturgique de la mémoire des défunts.
6Dans les obituaires, la seconde partie de l’annotation n’est pas faite pour être énoncée durant la commémoraison. Cette séparation entre la fonction nécrologique et la fonction obituaire peut être matérialisée de différentes manières. Dans le nécrologe-obituaire du chapitre Saint-Sauveur d’Aix, on relève deux moyens utilisés pour différencier chaque partie des annotations obituaires. Le premier moyen, grammatical, consiste en l’utilisation des pronoms relatifs qui, que, qua, qui marquent quasiment systématiquement l’entrée dans l’énonciation de la fondation après l’annotation nécrologique. Le second moyen réside dans l’utilisation d’une ponctuation qui marque une pause visuelle dans la phrase et qui peut, probablement, être interprétée comme un point final à la lecture du nécrologe. Ces moyens de repère sont particulièrement utilisés dans la première période de rédaction du nécrologe-obituaire, au début du XIVe siècle. Mais ils ne sont pas nécessairement appliqués dans chaque annotation, comme on peut le voir dans les obits avec fondations d’anniversaires d’Alazacia et de Cabrola, enregistrés au 30 juin :
¶ Eodem die obiit Alazacia uxor Bertrandi de Condamina que reliquid pro suo anniversario Ii eminas annone censuales cum dimidio.
¶ Eodem die obiit Cabrola, que pro anniversario suo reliquid unam ferraginem que est in vinea.
Fig. 1 – Annotations nécrologiques d’Alazacia et de Cabrola, début du XIVe siècle

7La différence entre les deux parties de ces annotations nécrologiques est clairement identifiée par les usagers de ces documents. Ces conventions visuelles d’organisation des annotations ne sont cependant pas une règle et dépendent du copiste et des usages locaux. On trouve les mêmes repères dans le nécrologe-obituaire d’Apt, alors qu’on ne retrouve pas trace de ponctuation dans les vestiges du nécrologe-obituaire d’Embrun. En comparaison avec le nécrologe-obituaire du chapitre cathédral de Béziers, les nécrologes-obituaires provençaux se présentent sous des formes moins élaborées. À Béziers, le scribe a utilisé deux types différents d’écriture associés à de la ponctuation pour distinguer chaque niveau d’annotation, mais il s’agit d’un dispositif exceptionnel7.
8La frontière entre nécrologes et obituaires est finalement assez claire lorsqu’on en considère l’usage. Mais l’utilisation de typologies trop radicales peut fausser la compréhension du document. Au 5 février est inscrit dans le nécrologe-obituaire de Saint-Sauveur l’obit simple du prévôt du chapitre, Hugues de Collobrières : Eodem die obiit dominus Ugo de Collobreriis, prepositus Aquensis quondam8. On sait par ailleurs qu’Hugues de Collobrières, décédé en 1303, a fondé par testament une chapellenie et un anniversaire à Saint-Sauveur, un autre anniversaire chez les Mineurs de Marseille et une autre chapellenie à Barjols. Il a donc cumulé les fondations et les formes de commémoraisons pour un montant probablement élevé, mais que l’administrateur aixois n’a pas jugé bon de mentionner. Il peut s’agir d’un oubli ou d’une omission volontaire. Dans les deux cas, Saint-Sauveur insiste sur la célébration liturgique et ne permet pas de mettre en valeur le régime de fondation et de célébration dont bénéficie l’ancien prévôt dans la cathédrale d’Aix. Cette annotation est restée nécrologique et n’est pas devenue obituaire, occultant tous les processus de célébrations et de fondations dont bénéficie par ailleurs l’âme d’Hugues de Collobrières.
9Dans le nécrologe-obituaire du chapitre cathédral de Toulon, copié au XIIe siècle et enrichi jusqu’au XVIe siècle, l’évêque Guillaume de la Voute a fait inscrire six mentions d’anniversaires fondés et financés alors qu’il est transféré au siège de Marseille, en 1348. La série est constituée d’un groupe d’annotations inscrites à l’obituaire à la même période, mais à des moments différents de l’année liturgique. La liste des anniversaires est récapitulée dans la première annotation :
In nomine sancte Trinitatis et beate Marie Virginis gloriose. Anno Domini Mo Ccco Lxo octavo, die mensis januarii qui in presenti kalendario notatur Xi kal. febroarii et est festum sancti Vincentii dyaconi et martyris, reverendus in Christo pater dominus Guillelmus de Volta episcopus Thonolensis, nunc autem Massiliensis episcopus, adhuc existens in civitate Tholoni, volens et disponens ad suum hujusmodi Massiliensem episcopatum de proximo se transferre, prius tamen ad reverenciam Dei altissimi et beate Marie Virginis gloriose in cujus veneratione ecclesia Tholonensis edificata et fundata est, ad salutem anime sue, sex anniversaria fienda et celebranda anno quolibet in perpetuum ordinavit.
10Cette liste est ensuite éclatée dans tout le nécrologe-obituaire selon le calendrier choisi par Guillaume de la Voute pour célébrer, de son vivant et après sa mort, la mémoire de son âme. Ce choix obéit à des motivations personnelles qui sont influencées par les fêtes et le sanctoral. La première liste est enregistrée sous la forme d’une succession d’items temporels et de précisions quant aux formes de célébrations choisies. Elle est enrichie de la fondation d’anniversaires et de sa description, aujourd’hui disparue. La seconde liste doit quant à elle être reconstituée : disséminée dans tout l’obituaire, elle n’a pas pour fonction, comme pour la première mention, de récapituler les détails de chaque anniversaire. Elle n’a donc pas de fonction administrative et comptable. Elle ne reprend que les éléments nécessaires à la fois à la célébration liturgique de la mémoire de l’évêque et au décompte des anniversaires, en se référant systématiquement à la fondation d’origine, celle du 22 janvier.
11Ces exemples montrent que les nécrologes-obituaires conservés en Provence ne sont pas des ensembles cohérents de listes de défunts et de mentions d’obit simples. À Aix comme à Toulon, les deux types de documents, nécrologes et obituaires, sont intégrés l’un à l’autre. Si leurs usagers font la différence entre la fonction liturgique et la fonction administrative, les nécrologes-obituaires se caractérisent comme des documents mixtes, à la fois liturgiques et administratifs.
12Ces différentes dimensions font des nécrologes-obituaires des documents construits en strates (annexe 3). Dans une même marge vont se côtoyer des annotations rédigées à des périodes différentes. Chaque nécrologe-obituaire est ainsi constitué d’une multitude de couches chronologiques identifiables essentiellement grâce à l’analyse paléographique. À l’intérieur de chaque strate se superposent différents types de listes. On distingue tout d’abord les listes de noms, constituées de personnes défuntes, de personnes ayant fondé une célébration de leur vivant, de parents rarement identifiés autrement que par un terme générique, de voisins. À l’intérieur de cette première catégorie, les personnes mentionnées se subdivisent en deux ensembles : celles pour qui la memoria est engagée par l’inscription au nécrologe-obituaire, comme les fondateurs ou leurs parents, vivants ou morts ; celles qui permettent de préciser les fondations, sous-groupe dans lequel on trouve les héritiers, les exécuteurs testamentaires, ceux et celles qui doivent financer la fondation, ainsi que les voisins dont les noms permettent de localiser les confronts des biens et des terres sur lesquels portent les fondations. Ces différents niveaux se distinguent dans les annotations de l’obituaire du chapitre Saint-Mary de Forcalquier, dont la forme se rapproche d’un obituaire-livre des anniversaires :
Eodem die obiit W. Pluina, miles, qui reliquit Deo et beato Mario, pro anniversario suo annuatim faciendo, cartonem quem faciebat dicto W. B. de Saiser, et Xvii denarios quos faciebat dictus Be. eodem W., et cartonem quem faciebat W. Montanetii dicto W. Pluine. Anno domini Moccoxloviiio9.
13Le premier sous-groupe dans la liste de personnes est incarné par le miles W. Pluina, dont l’obit est inscrit à l’obituaire et qui fonde un anniversaire annuel financé par deux redevances à part de fruit, les cartons, et dix-sept deniers. Le second sous-groupe est constitué des deux personnes qui doivent verser ces redevances et revenus : Bertrand ou Bernard de Saiser et Guillaume Montanetii. Dans ces listes de personnes présentes au nécrologe-obituaire se mêlent donc vivants et défunts dont les rôles sont clairement définis et qui participent tous à leur manière à l’entretien des âmes.
14Parallèlement à ce premier type de listes, on peut identifier les listes de fondations, résumées par la mention d’un anniversaire, par celle d’une chapelle, d’une messe ou de tout autre type de célébration mémorielle. À l’intérieur de cette catégorie, les modalités sont très variées, entre anniversaires simples ou multiples, fondations accumulées ou encore célébrations mutualisées pour plusieurs personnes. Ces listes sont accompagnées, dans les obituaires, par les listes de biens et de sommes d’argent qui servent au financement des fondations. Associées aux mentions liturgiques dans les documents, ces listes ont une fonction administrative et comptable. On distingue enfin un quatrième niveau de listes, constitué des dates, généralement très partielles. Ce sont avant tout les jours, qui construisent le calendrier des célébrations mémorielles, inscrits en miroir du calendrier du martyrologe et généralement rappelés par la répétition des Eodem die. On trouve aussi quelques millésimes et datations précises, introduits par la mention Anno Domini suivie de la date. Il arrive que l’heure du décès soit mentionnée : on apprend ainsi que l’archevêque d’Aix Olivier de Pennart est décédé en 1484, quinto kalendas istius mensis februarii XXVIIIo, hora quasi VIIa in domo archiepiscopali10.
15Tous ces éléments accumulés et ces couches de rédaction superposées font des nécrologes-obituaires de véritables documents feuilletés structurés par la répétition du calendrier, année par année.
Évolution des formes, évolution des usages, complexification des temps
16Les nécrologes-obituaires sont des documents ouverts. Ils sont mis à jour en fonction des fondations d’anniversaires, des demandes d’inscription des fidèles et du suivi des fondations par les administrateurs et leurs représentants. Ces mises à jour commencent dès la première phase de rédaction des documents, comme le montre le colophon du martyrologe de Saint-Sauveur d’Aix11 :
Cognoscite vosmet ipsos cogitantes quod nunc sitis, quid futuri eritis. Nunc gero estis homines carnales, fragiles et mortales, et cicius morituri, et post mortem putreduri, et vermibus subiciendi, omnique spurtitie redigendi. Hec itaque corpora vestra post mortem paciuntur. Hec cogitantes, et alta suspiria trahentes in cordibus vestris, scalam erectam ad omnipotentem dominum, et ad suum regnum ascendite, ut angelorum consortio copulati, eterne lucis splendore semper fulgentes, cives celorum et Christi heredes esse presitis, cui est honor et gloria, in secula seculorum amen.
Notum sit cunctis presentibus et futuris quod anno domini millesimo Ccco Xviiio, capitulum ecclesie Aquensis, scilicet dominus archidyaconus, dominus sacrista et dominus Guillelmus Stephani canonicus ecclesie Aquensis, et vicarius generalis, et quamplures alii, voluerunt et ordinaverunt quod martilogium vetus scriberetur et renovaretur de novo per me, Johannem de Treescis scriptorem in minium, et super hoc constituverunt dominum Jacobum de Vallebelle in principio supradicti operis martilogii, scilicet de parcamenis, et de scriptura et illuminaturia et ligatura, usque ad completionem sicut nunc est.
17Rappelant la condition mortelle des corps humains et associant l’ascension de l’échelle menant au Seigneur au travail de renouvellement de l’ancien martyrologe, Jean de Treescis intègre son entreprise de copie dans un dessein mémoriel. Au début du XIVe siècle, le chapitre cathédral Saint-Sauveur passe commande d’un nouveau martyrologe achevé en 1318. La copie de ce martyrologe s’accompagne dans ses marges de la copie d’un ancien nécrologe déjà conservé dans les marges de l’ancien martyrologe. Cette copie ouvre la voie à un nouvel ensemble d’annotations nécrologiques et obituaires qui sont tenues à jour jusqu’à la fin du XVIe siècle. Au début du XIVe siècle, le chapitre et la cathédrale d’Aix connaissent d’importantes évolutions. Le chapitre cathédral Saint-Sauveur est une communauté ancienne attestée dès le début du XIe siècle, constituée à l’origine de chanoines réguliers dont le mode de vie s’est progressivement sécularisé. À la fin du XIIIe siècle, le chapitre met à jour ses droits et ses privilèges. En 1290, face à l’affluence des anniversaires pour les âmes et aux revenus meubles et immeubles qui en résultent, il ordonne la copie d’un nouvel instrument qui doit notamment servir à la conservation et à la défense des droits des anniversaires et du chapitre. La réalisation d’un nouveau martyrologe avec des marges suffisamment larges pour accueillir le nécrologe-obituaire de la communauté s’opère donc dans un contexte de réorganisation des archives liées en particulier aux anniversaires et à des logiques juridiques. On peut par ailleurs replacer cette volonté de réorganisation dans le contexte des conciles de Lyon I et Riez qui, en 1245 et en 1286, rappellent aux églises la nécessité de dresser des inventaires et de composer des cartulaires12. La période est donc à une réorganisation des archives ecclésiastiques qui répond à des nécessités locales et à des mouvements plus généraux. On retrouve ces procédés d’inventaire des biens et des droits d’Église et de mise en ordre des archives des anniversaires dans les diocèses provençaux les mieux documentés sur une période assez étendue. À Arles, le censier des anniversaires que nous conservons aujourd’hui est organisé en 140213. À Marseille, cette réorganisation se déroule sous l’épiscopat de Guillaume de la Voute, au milieu des années 1370. À Apt, le nécrologe-obituaire inscrit dans les marges du martyrologe d’Adon copié au début du XIe siècle peut être daté de la seconde moitié du XIIe siècle, mais l’analyse en est rendue difficile par la disparition d’environ 30 % du manuscrit (la moitié des mois de novembre et de janvier et l’intégralité du mois de décembre)14.
18La première phase de production documentaire que l’on peut identifier comme celle de la mise en place du calendrier organisant le martyrologe et les premières utilisations de ses marges est donc liée à un contexte local d’organisation des archives ecclésiastiques. En dehors d’Apt et de Toulon, les documents dont nous disposons sont des copies tardives. Ils s’inscrivent dans une logique de continuité chronologique verticale et pluriséculaire avec des nécrologes et des textes liturgiques aujourd’hui disparus et qui impliquent un certain remaniement des annotations nécrologiques.
19À ce contexte qui implique de replacer les nécrologes-obituaires subsistant dans une chaîne de documents plus anciens disparus ou partiellement recopiés, il faut ajouter un contexte documentaire horizontal. Les nécrologes-obituaires conservés pour les diocèses provençaux sont liés à de nombreux autres documents produits au même moment. Ils sont les maillons d’une chaîne constituée de plusieurs ensembles. Tout d’abord, ils font partie d’un ensemble de documents liturgiques auxquels ils sont physiquement reliés lorsqu’ils sont inscrits en marge des martyrologes et sacramentaires, ce qui est le cas pour la très grande majorité des nécrologes-obituaires conservés pour la Provence15. Les nécrologes-obituaires font aussi partie d’un corpus documentaire composé des livres de comptes d’anniversaires, de chartes de fondations et de testaments. Le lien avec les testaments est d’autant plus important que les précisions obituaires en sont extraites, ainsi que le montre la fondation de Bérenger de Gardanne, fils d’un miles de Toulon, enregistrée dans le nécrologe-obituaire de la cathédrale Sainte-Marie en 134416 :
Anno Domini millesimo Iiicxliiiio, die V januarii obiit nobilis Berenguarius de Cardana, filius quondam domini Berenguarii de Cardana, militis de Tholono, qui reliquit pro suo anniversario annuatim faciendo in ecclesie beate Marie sedis Tholoni X solidos super omnia bona sua, monete cujus unus provincialis argenti pro X denariis computatur, quod facere tenetur heredes sui. Testamentum scripsit Bertrandus Magistri, notarius filius Guillelmi Magistri de Tholono.
20La mise en valeur de cette intertextualité permet aussi de mieux comprendre les différents temps dans lesquels s’inscrivent les annotations nécrologiques : le temps de leur inscription et de leur financement, identifiable via les obituaires, les testaments et les chartes de fondations ; le temps de leur célébration liturgique, temps de prière et de célébration mémorielle quotidien, hebdomadaire et pluriannuel, intégré au temps de la mémoire des défunts. Dans ce contexte, la succession des annotations nécrologiques et obituaires répond à deux objectifs et à plusieurs temporalités qui caractérisent la nature mixte des nécrologes-obituaires. Il s’agit tout d’abord d’alimenter et d’organiser une memoria régulière. Les annotations nécrologiques s’inscrivent dans la perpétuité de l’attente du salut et de la célébration mémorielle : on entre ici dans un temps qui n’est pas celui des hommes, mais celui de Dieu. C’est le temps de la prière, de l’attente du salut, un temps d’éternité auquel fait écho la stabilité des structures des nécrologes.
21Il faut aussi entretenir les comptes et les droits de la communauté célébrant la mémoire, en assurant le suivi des financements des fondations de messes, d’anniversaires et de chapellenies. Les clercs des cathédrales ayant produit les nécrologes-obituaires étudiés ne célèbrent pas les anniversaires gratuitement. S’il est interdit par le droit canon de demander des sommes d’argent en échange des services pastoraux17, les clercs sont autorisés à encourager les donations libres et les legs aux églises. L’enjeu pour les fondateurs et leurs héritiers est de trouver des stratégies de financement qui permettent d’entretenir la memoria la plus durable possible sur le plan spirituel et financier. Pour les clercs bénéficiant de ces fondations, l’objectif est de s’assurer de leur financement régulier. On s’inscrit ici dans un temps géré par les hommes, dans lequel les clercs, les fondateurs, les héritiers sont liés parfois sur plusieurs générations.
22Une fois installés dans les pratiques mémorielles et documentaires des communautés, les nécrologes-obituaires entrent dans une seconde phase d’entretien, de mises à jour et d’enrichissement des annotations. Prévus pour une célébration perpétuelle de la mémoire des âmes, ces ensembles d’annotations ont été entretenus et enrichis sur plusieurs siècles. Les listes de noms et de fondations sont complétées au fur et à mesure des entrées de nouveaux noms et de nouvelles fondations. La fonction principale du nécrologe-obituaire est d’inscrire dans l’éternité du livre liturgique et de la mémoire communautaire la mémoire des hommes et des événements marquants. En tant que documents ouverts, les nécrologes-obituaires se chargent progressivement d’annotations dont on a vu que la structure de base évolue peu.
23C’est ce qu’on peut observer en étudiant les différentes strates d’annotations du folio 10 du nécrologe-obituaire de Saint-Sauveur, que l’on peut reconstituer de la manière suivante :
Fig. 2 – Les différentes strates du nécrologe-obituaire du chapitre Saint-Sauveur d’Aix-en-Provence, l’exemple du folio 10
4 des ides de janvier – 14 janvier | ||
[1] Ipso die Ricarda de Gironda et Brunicens sorores obierunt, que reliquerunt V solidos censuales super domum quam habebant in carreria de Ponte. [2] Eodem die obiit Peregrina, uxor quondam Guillelmi Mathei que reliquit unam eminatam ferraginis. |
Début du XIVe siècle [première période de rédaction] | |
[3] Anno Domini Mo CCCo LXXVo. Eodem die Dominicus Gasqui dedit pro anima sua et pro anima Gasaudi Gasqui, vicarii Sancti Pauli Fogasserii, anniversariis VI florenos auri | 1375 | |
2 des ides de janvier – 12 janvier | ||
[4] Eodem die Rexenda Girauda, que pro anniversario suo reliquit I eminam annone censualem. [5] Eodem die Bertranda, uxor quondam Vincentii de Baucio, que reliquit LX solidos. |
Début du XIVe siècle [première période de rédaction] | |
[6] Anno Domini Mo Iiiicxl a Nativitate et die Ii januarii solvit Honorata Maurella, filia Dulcie Maurelle, quondam uxor Guilhelmi Maurelli, pro anniversario dicte Dulcie ejus matre videlicet florenos decem pro […] hodie celebrare domini […]. | 1440 | |
Ides de janvier – 13 janvier | ||
[7] Anno Domini Mo IIIIc LVo et die XIIIa januarii fit anniversarium domini Raymundi Giraudi, quondam presbiteri hujus ecclesie, [pro] quo honesta mulier Jacoba Ramelle, soror ejusdem, dedit huic ecclesie unum calicem argenti penitus et infra copam deauratum ponderis VIII marca[rum] et quinque denariorum. | 1455 | |
19 des calendres de février – 14 janvier | ||
[8] Eodem die Rixenda Conilla obiit, que pro anniversario suo reliquit L solidos. [9] Eodem die obiit Raymundus Fulco Rufi, qui pro anniversario suo reliquit duas eminas annone censuales. |
Début du XIVe siècle [première période de rédaction] |
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[10] Anno Domini Mo Cccco et die primo febroarii solvit dominus Petrus Cirasseti pro anniversario suo […]. | 1400 | |
[11] Anno Domini Mo CCo LXXIIo obiit domina Casiola, que reliquit pro anniversario suo X eminas annone. | 1272 [fin du XIIIe siècle, première période de rédaction] |
24La dizaine d’annotations qui se côtoient sur la même page ont été rédigées en marge de droite du martyrologe central. Seule la onzième annotation a été inscrite en marge de gauche. Les annotations se répartissent en fonction du calendrier du texte central, ce qui implique pour le scribe d’adapter son écriture à un espace restreint, en utilisant par exemple un petit module et des abréviations. Mais cela implique aussi d’anticiper les annotations à venir sur plusieurs générations. L’organisation de la page et de ses marges, leur utilisation par les scribes au moment des inscriptions des noms se placent elles aussi dans la perspective de longue durée induite par la vocation mémorielle des annotations nécrologiques.
25Cette capacité d’ouverture des nécrologes-obituaires et la dimension perpétuelle des célébrations posent dès le Moyen Âge des problèmes d’organisation qui ne sont pas que documentaires. À la fin du XIVe siècle, à Marseille, vraisemblablement sous l’épiscopat de Guillaume de la Voute, on ordonne une restructuration des célébrations d’anniversaires et une redéfinition de la durée des fêtes solennelles parce qu’il y avait tellement d’anniversaires à célébrer que le clergé de la cathédrale ne pouvait plus respecter ses engagements auprès des fidèles (annexe 4). Cet exemple montre que les contemporains sont conscients des enjeux et des limites de la memoria. Dès le Moyen Âge, la constitution d’ensembles d’annotations nécrologiques et de registres d’anniversaires est un moyen de trier et d’organiser.
26Il faut concilier la perpétuité de la célébration mémorielle et les enjeux financiers dont dépend en partie la survie des communautés qui s’en chargent. Il serait cependant risqué d’établir une opposition entre le nécrologe figé dans un temps d’éternité rythmé par le calendrier perpétuel du martyrologe et l’obituaire dont le dynamisme est celui de la comptabilité, de l’administration matérielle et des relations entre clergé et héritiers. Ces deux temps du nécrologe-obituaire ne s’excluent pas. Ils sont complémentaires, et tout l’enjeu pour les deux groupes impliqués dans la célébration et son financement est de maintenir un équilibre entre nécessités spirituelles et considérations matérielles quitte, parfois, à renégocier les modalités de financement.
Listes ouvertes, listes complexes
27Les évolutions sur le long terme des nécrologes-obituaires répondent à leur utilisation, à leur intégration dans un contexte documentaire et communautaire qui leur a souvent valu des moments de restructuration. Les nécrologes-obituaires sont des documents ouverts à la fois parce qu’ils sont destinés à accueillir de nouvelles annotations, mais aussi parce qu’ils ont été adaptés à des contextes particuliers. À partir du XVIIIe siècle, les nécrologes-obituaires médiévaux dont nous disposons commencent à être envisagés comme des monuments d’histoire locale plutôt que comme des outils d’administration de la pastorale funéraire et d’entretien de la mémoire des défunts. Cette étape est importante dans l’histoire de ces documents. Pour l’Église cathédrale de Marseille, on ne conserve du nécrologe-obituaire médiéval qu’une copie effectuée au XVIIIe siècle. L’organisation de ce document n’est pas celle d’un nécrologe-obituaire médiéval. La seule trace que l’on conserve du lien entre célébration liturgique et nécrologe-obituaire est le calendrier situé en marge de gauche. Le reste des annotations a été remanié pour répondre à une structure dont la régularité et la répétition sont assez éloignées des documents médiévaux. On est ici en présence d’un exemple de nécrologe-obituaire copié par les mauristes pour servir à la constitution d’un corpus sur l’histoire de l’Église de Marseille et de Saint-Victor. Il ne s’agit pas de l’intégralité du nécrologe-obituaire, mais de notices sélectionnées pour leur intérêt historique. Ici, le nécrologe-obituaire est une liste d’évêques, d’abbés et de grands laïcs dont les obits se succèdent sans mention de fondations.
28Conservé aujourd’hui uniquement sous cette forme, le nécrologe-obituaire de Marseille ressemble finalement plus à une liste que les documents étudiés précédemment. On y retrouve la succession d’items classés de manière chronologique. Ces items forment un ensemble cohérent de noms unifiés par leur importance dans l’histoire des institutions religieuses locales. Le nécrologe-obituaire est un document reconstruit pour l’édition et pour l’étude de l’histoire locale. La liste est employée comme un outil historique, mais sa mise en forme et le processus de sélection qui y ont présidé ont transformé le document d’origine et lui ont ôté toute profondeur liturgique et administrative, pour n’en conserver qu’une dimension de mémoire historique. Par ailleurs, le fait que la plupart des annotations des nécrologes-obituaires ne puissent être datées que par analyse paléographique impose une limite importante à la lecture des nécrologes copiés à l’époque moderne. Si certaines annotations peuvent être aisément datées lorsqu’il s’agit de personnages connus, l’impossibilité de dater par analyse paléographique les annotations anonymes et non millésimées appauvrit l’organisation chronologique de ces listes. L’ordre chronologique auquel elles répondent n’est plus que celui du calendrier hebdomadaire et mensuel. Toute la profondeur historique du document acquise par son usage quotidien, par les mises à jour successives et la superposition des annotations sur la longue durée a partiellement disparu, au profit d’une temporalité plus artificielle, car résultant d’une sélection du copiste moderne.
29Dans l’entreprise qui a présidé à la copie de certains nécrologes-obituaires comme celui de la Major de Marseille, on retrouve finalement une fonction qui caractérisait déjà les nécrologes-obituaires du Moyen Âge. C’est l’inscription de l’ouvrage – ou de ses extraits – dans une éternité. Mais il ne s’agit plus, désormais, de l’éternité du salut des âmes et des prières : il s’agit de l’éternité de l’histoire. En poussant jusqu’à la période contemporaine, c’est finalement grâce à l’édition que les nécrologes-obituaires deviennent des ensembles cohérents. Par le rassemblement des annotations dans un calendrier extrait des livres liturgiques, par l’identification des différentes mains et donc des différentes couches d’élaboration, on passe d’ensembles d’annotations éclatés dans les marges à de véritables séries. La liste des annotations nécrologiques ne prend finalement la forme d’une succession chronologique d’items que quand on la reconstitue, au moment de la copie ou de l’édition.
30Mais c’est là encore lorsque l’on en considère l’usage quotidien que l’on peut comprendre comment les médiévaux reconstituent eux-mêmes des listes à partir de ces supports écrits. La vocation première des noms inscrits à l’obituaire est d’être diffusés. Les nécrologes provençaux s’inscrivent dans deux cercles de transmission. Le premier est celui de la récitation des noms, généralement par un jeune clerc. Cette récitation s’opère en lien avec les prières récitées durant la messe, en particulier le lundi, jour où l’on célèbre spécifiquement les défunts en ajoutant des mentions à l’office de prime18. Ce type de transmission est avant tout oral. Il répond aux enjeux de la commémoraison des défunts en contexte liturgique.
31Il existe un second cercle de diffusion des noms des défunts, toujours dans le cadre liturgique et mémoriel, mais cette fois-ci sous une forme à la fois écrite et orale. D’après le règlement de l’Église de Marseille sur l’office des morts de la seconde moitié du XIVe siècle (annexe 4), le chapitre cathédral doit transmettre chaque semaine sur une feuille la liste des défunts aux curés paroissiaux. Cette liste est transmise le samedi, pour que le prêtre puisse en faire lecture à ses ouailles le dimanche. À partir du support écrit qu’est le nécrologe-obituaire, l’administrateur des anniversaires ou un autre clerc vont extraire et construire des listes de défunts diffusées à l’écrit et à l’oral pour entretenir la commémoraison des morts à l’échelle des paroisses dépendant du chapitre cathédral. De la même manière qu’elle donne de la cohésion aux documents eux-mêmes, la diffusion de ces noms inscrits au nécrologe participe de la dynamique d’organisation et de cohésion des paroisses.
Temporalités
32Les nécrologes-obituaires conservés en Provence sont une accumulation d’annotations à caractère funéraire qui tendent à se complexifier avec l’ouverture des séries d’obits à usage liturgique à des mentions administratives et comptables, selon une chronologie propre à chaque clergé producteur de ces documents. Au sein de ces ensembles hétérogènes, on distingue plusieurs types de listes : des listes de personnes, de biens, de droits, d’items temporels. Toutes sont liées par des usages multiples qui font des nécrologes-obituaires des documents ouverts, dans lesquels sont puisés les éléments nécessaires aux célébrations mémorielles et à la gestion quotidienne sous la forme de listes de noms de défunts énoncés lors de l’office des morts ou de revenus perçus pour financer les fondations. Les annotations qui constituent les nécrologes-obituaires s’inscrivent donc dans une double temporalité constituée du temps quotidien de la gestion administrative des fondations pour les obituaires, et du temps éternel de la prière, du salut et de la grâce. Le caractère durable de cette temporalité dépend de deux facteurs essentiels : la capacité de la communauté à poursuivre les commémoraisons ; la capacité des fondateurs et de leurs héritiers à financer les fondations.
33Outils servant à l’équilibre entre ces deux facteurs, les nécrologes-obituaires médiévaux ont pour vocation de s’inscrire dans une perpétuité qui réponde à la fois aux exigences de l’eschatologie chrétienne et du salut de chacun, et aux conditions matérielles de la communauté célébrante. Les mises à jour et l’entretien de ces ensembles ne s’achèvent, dans l’absolu, que par accident, avec une évolution majeure au XVIIIe siècle. Les nécrologes-obituaires médiévaux encore en usage à l’époque moderne deviennent des monuments dédiés à l’histoire de l’Église et à l’histoire locale. Les annotations médiévales et du début de l’époque moderne se ferment. Elles perdent une partie de leur riche dimension liturgique et prennent une dimension nouvelle. Transformées par la copie ou l’usage en listes de noms illustres débarrassées d’une dimension administrative obsolète, elles s’inscrivent désormais dans le temps de la construction d’un discours historique.
Annexe
Annexe 1 : Tableau de répartition des nécrologes-obituaires conservés en Provence
Lieu, période de production [lieu de conservation] | Description |
Aix-en-Provence, chapitre cathédral Saint-Sauveur, XIVe-XVIe siècle [Bibliothèque municipale Méjanes, Aix-en-Provence] | Nécrologe-obituaire en marge du martyrologe d’Adon* |
Aix-en-Provence, église Sainte-Marie-de-la-Seds, fin du XIIIe-XIVe siècle [Bnf, Paris] | Extraits d’un nécrologe-obituaire et additions* |
Apt, chapitre cathédral Sainte-Marie et Saint-Castor, milieu du XIIe-fin du XIVe siècle [Det Kongelige Bibliotek, Copenhague, Danemark] | Nécrologe-obituaire en marge du martyrologe d’Adon* |
Apt, chapitre cathédral Sainte-Marie et Saint-Castor, fin du XIIIe-début du XIVe siècle [trésor de la cathédrale, Apt] | Nécrologe-obituaire* |
Barjols, collégiale Notre-Dame, début du XIVe siècle [Archivio Segreto, Vatican] | Fragment de nécrologe-obituaire utilisé en couverture d’un registre* |
Embrun, chapitre cathédral Sainte-Marie, début du XIVe siècle [Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap] | Fragment d’obituaire en marge du martyrologe d’Usuard |
Forcalquier, chapitre Saint-Mary, XIIe siècle [Bnf, Paris] | Obituaire* |
Fréjus, chapitre cathédral Notre-Dame, copie du XVIIe siècle [Bnf, Paris] | Sélection d’obits d’évêques de Fréjus, Digne, Senez et Glandèves |
Marseille, chapitre cathédral Notre-Dame de la Major ou Arles, chapitre cathédral Saint-Trophime, XIIIe siècle [Bnf, Paris] | Fragments d’obituaire en marge du calendrier d’un bréviaire à usage de Marseille ou d’Arles |
Marseille, chapitre cathédral Notre-Dame de la Major ou monastère bénédictin Saint-Victor, XIIIe siècle, copie du XVIIIe siècle [BnF, Paris] | Extraits de nécrologe |
Senez, chapitre cathédral Sainte-Marie, début du XIIIe-début du XIVe siècle [Bibliothèque Inguimbertine, Carpentras] | Obituaire en marge du calendrier d’un bréviaire* |
Toulon, chapitre cathédral Sainte-Marie, XIIIe siècle, avec copie du XVIIIe siècle [Bibliothèque apostolique, Vatican ; Bnf, Paris pour la copie moderne] | Nécrologe-obituaire en marge du martyrologe d’Adon* |
Les documents suivis d’une astérisque * sont édités. Se reporter à la bibliographie récapitulative au-dessous du tableau
Annexe 1 bis : Nécrologes-obituaires édités
A. Chiama, T. Pécout, Les obituaires du chapitre cathédral Saint-Sauveur et de l’église Sainte-Marie-de-la-Seds d’Aix-en-Provence, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres/De Boccard (Recueil des historiens de la France, Obituaires, 9), 2010.
T. Pécout, « Le calendrier obituaire de la collégiale Sainte-Marie de Barjols », Revue d’histoire de l’Église de France, 95, 2009, p. 299-305.
T. Pécout, Le nécrologe du chapitre cathédral Sainte-Marie et Saint-Castor d’Apt, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres/De Boccard (Recueil des historiens de la France, Obituaires, 15), 2016.
T. Pécout, Senez. Le calendrier obituaire de la cathédrale Sainte-Marie, Valensole, Aurorae libri, 2016.
T. Pécout, Le Livre du chapitre cathédral Notre-Dame de la Seds de Toulon, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres, De Boccard (Recueil des historiens de la France, Obituaires, 20), 2020.
J. Roman, Obituaire du chapitre Saint-Mary de Forcalquier (1074-1593), Digne, Société scientifique et littéraire des Basses-Alpes, 1887.
F. Sauve, Obituaire de l’Église cathédrale d’Apt, Monaco/Paris, Imprimerie de Monaco/A. Picard, 1926.
Annexe 2 : Reconstitution du nécrologe de Saint-Sauveur d’Aix
Date | Mention obituaire | Identi-fiant |
[V kal. jan.] début du XIVe siècle |
Eodem die Petrus Chaberti canonicus Sancti Salvatoris obiit | 13 |
[v kal. jan.] 1224 | Eodem die et Flandina uxor Guillelmi Bermundi et soror nostra obiit. Anno Domini MO CC XXIIIIO | 14 |
[ii non. jan.] début du XIVe siècle |
Eodem die Raymundus frater noster obiit | 29 |
[ii non. jan.] début du XIVe siècle |
Item ipso die Raymunda consoror nostra obiit | 30 |
1256 | Anno Domini MO CCO LVIO obiit Pontius Chabaudus, canonicus Aquensis et operarius | 33* [22] |
[v id. jan.] début du XIVe siècle |
Eodem die obiit Gaufredus de Rians frater noster | 42 |
[iii kal. febr.] 1311 | Eodem die anno Domini MO CCCO XIO obiit dominus Rostagnus bone memorie Aquensis ecclesie archiepiscopus qui vixit in archiepiscopatu XXVII annis quinque mensibus tribus ebdomadidis | 128* [130] |
[iii kal. febr.] 1311 | Eodem die obiit Rostagnus, bone memorie Sancte Aquensis ecclesie archiepiscopus, qui vixit in archiepiscopatu xxvii annis quinque mensibus tribus ebdomadis, et acquisibit seu fecti multa bone dicte Aquensi ecclesie et specialiter in castro de Podio Ricardo. Anno Domini MO CCCO [XIO] | 130* [128] |
[Non. febr.] début du XIVe siècle |
Eodem die obiit dominus Ugo de Colubreriis prepositus Aquensis quondam | 146 |
[vii id. apr.] 1223 | Ipso die obiit dominus Bermundus Cornuti bone memorie Aquensis archiepiscopus, Anno Dominice Incarnationis MO CCO XXIIIO qui in episcopatu vixit annis XI | 296* [349] |
[ix kal. maii] 1306 | Eodem die obiit Rixendis uxor quondam Raymundi Garcini de Venellis. Anno Domini MO CCCO VIO | 334 |
[iii non. maii] 1309 | Eodem die obiit egregius rex princeps Karolus, rex Jerusalem et Sicilie bone memorie. Anno Domini MO CCCO IXO | 372 |
[x kal. jun.] 1379 | Anno Domini MO IIIC LXXIXO et die XXIII mensis mai, obiit [Giraudus] de Posilhaco archiepiscopus Aquensis | 422 |
[ii kal . jun.] début du XIVe siècle |
Eodem die dominus Petrus Gainelli et Guillelmus et Johannes filii ejus obierunt | 443 |
[ii kal . jun.] début du XIVe siècle |
Eodem die dominus Petrus Gainelli et Guillelmus et Johannes filii ejus obierunt | 443 |
[ii kal . jun.] début du XIVe siècle |
Eodem die dominus Petrus Gainelli et Guillelmus et Johannes filii ejus obierunt | 443 |
[vi id. jun.] 1361 | Eodem die obiit venerabilis vir dominus Jacobus Laure Aquensis prepositus. Anno Domini MO CCCO LXIO, in Avinione in ecclesia Beate Marie de Dompnis fuit sepelitus | 467 |
[x kal. aug.] 2e moitié du XIVe siècle | Eodem die obitus domini Andree de Socia canonici Aquensis | 601* [602] |
[xii kal. oct.] début du XIVe siècle |
Eodem die Raymundus Chabassuti frater noster obiit | 845 |
[vii kal. oct.] début du XIVe siècle |
Eodem die Willelmus Ugo de Tritis frater noster obiit | 858 |
[vi kal. oct.] début du XIVe siècle |
Eodem die Hermengarda uxor Petri de Pila consoror nostra obiit | 859 |
[vi kal. oct.] fin du XIVe siècle |
Eodem die dominus Raymundus Donadei canonicus Sancte Aquensis ecclesie hobiit | 862 |
[v kal. oct.] début du XIVe siècle |
Ipso die Poncius de Sancto Marcho sacerdos huic ecclesie et frater noster obiit | 863 |
[iv kal. oct.] début du XIVe siècle |
Eodem die Willelmus Rolanni frater noster obiit | 871 |
[ii kal. oct.] début du XIVe siècle |
Eodem die obiit Guillelmus | 889 |
[vi non. oct.] début du XIVe siècle |
Ipso die Poncius Scriba et Petrus Genesius [fratri nostri] obierunt | 897 |
[vi non. oct.] début du XIVe siècle |
Ipso die Poncius Scriba et Petrus Genesius [fratri nostri] obierunt | 897 |
[vi non. oct.] début du XIVe siècle |
Eodem die Willelmus Petri frater noster obiit | 898 |
[vi id. oct.] 1368 | Anno Domini MO IIIC LXVIIIO et die Xa mensis octobris, obiit dominus Johannes Peysoni archiepiscopus Aquensis | 927* [914] |
[xvii kal. nov.] début du XIVe siècle |
Ipso die Stephanus frater noster obiit | 940 |
[xvi kal. nov.] début du XIVe siècle |
Ipso die magister Bertrandus sacerdos et frater noster obiit | 943 |
[xv kal. nov.] début du XIVe siècle |
Ipso die Willelmus de Sancto Johanne et Germundus obierunt fratres nostri | 944 |
[xv kal. nov.] début du XIVe siècle |
Ipso die Willelmus de Sancto Johanne et Germundus obierunt fratres nostri | 944 |
[xii kal. nov.] début du XIVe siècle |
Eodem die obiit Dulcia uxor Poncii Aloardi soror nostra | 955 |
[viii kal. nov.] début du XIVe siècle |
Ipso die obiit Majambertus frater noster | 974 |
[vi kal. nov.] début du XIVe siècle |
Eodem die obiit Bonifacius frater noster | 977 |
[iv kal. nov.] début du XIVe siècle |
Ipso die obiit Poncius Gastera frater noster | 984 |
[ii kal. nov.] début du XIVe siècle |
Eodem die obiit Petrus de Trans frater noster | 989 |
[ii id. nov.] début du XIVe siècle |
Eodem die obiit Andreas frater noster | 1020 |
[xiii kal. dec.] début du XIVe siècle |
Eodem die Amalricus de Podio obiit frater noster | 1040 |
[xi kal. dec.] début du XIVe siècle |
Eodem die P. Jovinus et Willlelmus de Ansoys fratres nostri obierunt | 1045 |
[xi kal. dec.] début du XIVe siècle |
Eodem die P. Jovinus et Willlelmus de Ansoys fratres nostri obierunt | 1045 |
[ix kal. dec.] début du XIVe siècle |
Eodem die Martinus frater noster obiit | 1050 |
[v kal. dec.] début du xive siècle |
Eodem die obierunt frater Ranulfus et Salmas soror nostra | 1084 |
[v kal. dec.] début du XIVe siècle |
Eodem die obierunt frater Ranulfus et Salmas soror nostra | 1084 |
[ii non. dec.] début du XIVe siècle |
Ipso die obiit Francus frater noster et bona [notice inachevée] | 1108 |
[vi id. dec.] fin du XIVe siècle |
Eodem die obiit Bertrandus Porre | 1118 |
[xii kal. jan.] début du XIVe siècle |
Eodem die Bertrandus episcopus Cistaricensis et Bertrandus Matronus et Willelmus de Venellis fratres nostri | 1143 |
[xii kal. jan.] début du XIVe siècle |
Eodem die Bertrandus episcopus Cistaricensis et Bertrandus Matronus et Willelmus de Venellis fratres nostri | 1143 |
[xii kal. jan.] début du XIVe siècle |
Eodem die Bertrandus episcopus Cistaricensis et Bertrandus Matronus et Willelmus de Venellis fratres nostri | 1143 |
Les identifiants correspondent à la numérotation des annotations dans l’édition. Les annotations suivies d’une astérisque * sont renforcées par d’autres annotations dans le texte, identifiées entre crochets
Source : A. Chiama, T. Pécout, Les obituaires d’Aix-en-Provence…, op. cit.
Annexe 3 : Un document construit en strates – les couches du mois de décembre du nécrologe-obituaire de Saint-Sauveur d’Aix

Annexe 4 : Règlement sur l’office des morts à Marseille, seconde moitié du XIVe siècle
Source : Gallia Christiana Novissima, Marseille, no 594, col. 361-362.
Ordinatum extitit per reverendum in Christo patrem et dominum G. episcopum Massiliensem et capitulum, quod cum antiquitus in ecclesia cathedrali Massiliensi propter sollempnitatem festorum subsequentium, officium mortuorum, videlicet agenda que dicitur semper post vesperos diei, in illis diebus et in octabis eorumdem penitus in choro omitebatur, juxta contenta in quodam statuto ipsius ecclesie. Modo vero, quia liquidum est nobis quod, gratia divina, anniversaria ipsius ecclesie in tantum sunt aucmentata quod nisi in predictis diebus fiat officium mortuorum, debitum non bene potest exsolvi pro animabus illorum qui dicta anniversaria relinquerunt, volumus ergo et etiam ordinamus quod, non obstante ipso statuto, ab hac hora in antea dictum officium omni die celebretur, exceptis tamen diebus inferius expressatis, videlicet :
In festo Natalis Domini et in octabis ejusdem, et ipsis octabis completis fiat officium mortuorum prout in aliis temporibus anni fieri est consuetum.
Item, in vigilia Epiphanie et in die, propter sollempnitatem festi, volumus omitti tantum.
Item, in festo Pasche et Pentecostes, pro quolibet volumus omitti tribus diebus tantum.
Item, in festo Eucaristie, Omnium sanctorum nec non et IIIIor festis principalibus virginis Marie, cum duobus festis beati Lazari, et aliorum sanctorum, in quibus IIIIor cape tenentur in vesperis et in missa, et habent octabas sollempnes, in illis etiam volumus omitti in vigilia et in die tantum.
Item, in festo sancti Cannati, omnium apostolorum, et aliorum quorumcumque, in quibus due cape tenentur, volumus omitti in primis vesperis, et etiam diebus sabbatinis tantum.
[…] Item fuit ordinatum quod procuratores anniversariorum qui nunc sunt, vel pro tempore erunt, teneantur dare in sedula quolibet die sabbati uni ex curatis ecclesie nomen seu nomina illorum, quorum anniversarium debet celebrari in septimana sequenti ; et ipse curatus nuntiet populo omni die dominico in missa matutinali, ad finem quod devotio ipsius populi erga ipsa anniversaria potius aucmentetur ; deinde dicat De profundis cum tribus orationibus mortuorum, videlicet Deus indulgentiarum, et Deus venite largitor, cum Fidelium Deus […].
Notes de bas de page
1J.-L. Lemaitre, « Nécrologes et obituaires : une source privilégiée pour l’histoire des institutions ecclésiastiques et de la société au Moyen Âge ? », dans C. Carozzi, H. Taviani-Carozzi (dir.), Le médiéviste devant ses sources. Questions et méthodes, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, 2004, p. 25-39.
2J. Dufour, Recueil des rouleaux des morts (VIIIe siècle-vers 1536), Paris, De Boccard (Recueil des historiens de la France, Obituaires, 8/2), 2005.
3C. Treffort, Mémoires carolingiennes. L’épitaphe entre célébration mémorielle, genre littéraire et manifeste politique (milieu VIIIe-début XIe siècle), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2007, p. 82.
4Ce nécrologe a été détruit en 1793, les pierres ayant été réemployées dans des constructions ultérieures. Une partie du nécrologe a été reconstituée : J.-L. Lemaitre, Répertoire des documents nécrologiques français, Paris, Imprimerie nationale/Klincksieck (Recueil des historiens de la France, 7/2), 1980, p. 1427, no 3264.
5J.-L. Lemaitre, Mourir à Saint-Martial. La commémoration des morts et les obituaires à Saint-Martial de Limoges du XIe au XIIIe siècle, Paris, De Boccard, 1989 ; Id., « La gestion des anniversaires dans les abbayes et les chapitres au Moyen Âge », dans Gestion et croyances, 8e rencontres de Toulouse, novembre 1999, Toulouse, Presses de l’université des sciences sociales de Toulouse, 2000, p. 81-88.
6Les premiers travaux sur la memoria ont été menés en Allemagne, dans les cercles de Fribourg et de Münster : J. Wollasch, K. Schmid, « Die Gemeinschaft der Lebenden und Verstorbenen in Zeugnissen des Mittelalters », Frühmittelalterliche Studien, 1, 1967, p. 365-405 ; O. G. Oexle, « Memoria und Memorialüberlieferungen im früheren Mittelalter » Frühmittelatlerliche Studien, 10, 1976, p. 70-95 ; Id., « Die Gegenwart der Toten », dans H. Braet, W. Verbeke (dir.), Death in the Middle Ages, Louvain, Leuven University Press, 1983, p. 19-77 ; J. Wollasch, K. Schmid (dir.), Memoria : der geschichtliche Zeugniswert des liturgischen Gedenkens im Mittelalter, Internationales Colloquium vom 27. bis zum 30. Mai 1980 in Münster, Munich, W. Fink (Münstersche Mittelalter-Schriften, 48), 1984. Ces travaux ont ensuite été repris et enrichis en France à partir des années 1990 : M. Lauwers, La mémoire des ancêtres, le souci des morts. Morts, rites et société au Moyen Âge, diocèse de Liège, XIe-XIIIe siècles, Paris, Beauchesne, 1997 ; C. Treffort, L’Église carolingienne et la mort. Christianisme, rites funéraires et pratiques commémoratives, Lyon, CIHAM/Presses universitaires de Lyon (Collection d’histoire et d’archéologie médiévales, 3), 1996 ; M. Soria Audebert, C. Treffort, Pouvoirs, Église, société. Conflits d’intérêts et convergence sacrée (IXe-XIe siècle), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2008 ; C. Treffort, Mémoires carolingiennes…, op. cit. Voir aussi les travaux de J.-L. Lemaitre sur les nécrologes et les obituaires, cités n. 4 et 5.
7J.-L. Lemaitre, « Les obituaires des chapitres cathédraux du Languedoc au Moyen Âge », dans Le monde des chanoines XIe-XIVe siècles, Toulouse, Privat (Cahiers de Fanjeaux, 24), 1989, p. 129-132.
8A. Chiama, T. Pécout, Les obituaires du chapitre cathédral Saint-Sauveur et de l’église Sainte-Marie-de-la-Seds d’Aix-en-Provence, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres/De Boccard (Recueil des historiens de la France, Obituaires, 9), 2010, p. 132, n. 146.
9J. Roman, Obituaire du chapitre Saint-Mary de Forcalquier (1074-1593), Digne, Société scientifique et littéraire des Basses-Alpes, 1887, p. 13.
10A. Chiama, T. Pécout, Les obituaires…, op. cit., p. 126, n. 121.
11Ibid., p. 64.
12Chapitre Cura nos pastoralis du concile de Lyon I : G.-D. Mansi, Sacrorum conciliorum nova et amplissima collectio, vol. 23, Venise, 1779, col. 622-624 ; canon 3 du concile de Riez : G.-D. Mansi, Sacrorum conciliorum nova et amplissima collectio, vol. 24, Venise, 1780, col. 577.
13Paris, BNF, ms lat. 478.
14T. Pécout, Le nécrologe du chapitre cathédral Sainte-Marie et Saint-Castor d’Apt, Paris, Académie des Inscriptions et belles-lettres/De Boccard (Recueil des Historiens de la France, Obituaires, 15), 2016, p. 20-43.
15À l’exception de l’obituaire de la collégiale de Barjols, réutilisé comme couverture d’un registre judiciaire, et de la copie moderne partielle du nécrologe-obituaire de la Major de Marseille : T. Pécout, « Le calendrier obituaire de la collégiale Sainte-Marie de Barjols », Revue d’histoire de l’Église de France, 95, 2009, p. 299-305. Pour Marseille : Paris, BNF, ms lat. 1018.
16T. Pécout, Le livre du chapitre cathédral Notre-Dame-de-la-Seds de Toulon, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres/De Boccard (Recueil des historiens de la France, Obituaires, 20), 2020, p. 168, not. 19, fol. 12v.
17La fixation de prix pour les sacrements et les demandes de rémunération conditionnant l’administration des sacrements et la tenue des services pastoraux sont considérées comme de la simonie et condamnées par le canon 9 du concile de Toulouse en 1119 et par le canon 66 du concile de Latran IV : G.-D. Mansi, Sacrorum conciliorum nova et amplissima collectio, vol. 21, Venise, 1776, col. 117 ; Id., Sacrorum conciliorum nova et amplissima collectio, vol. 22, Venise, 1778, col. 1054.
18L’office de prime est traditionnellement l’office consacré à la mémoire des défunts, mais le lundi est particulier. Voir à ce sujet les analyses de M.-A. Polo de Beaulieu sur le lundi des Trépassés : M.-A. Polo de Beaulieu, « Le lundi des trépassés. Création, diffusion et réception d’un rituel », Annales. Histoire, sciences sociales, 53/6, 1998, p. 1191-1217.
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2012
La délinquance matrimoniale
Couples en conflit et justice en Aragon (XVe-XVIe siècle)
Martine Charageat
2011
Des sociétés en mouvement. Migrations et mobilité au Moyen Âge
XLe Congrès de la SHMESP (Nice, 4-7 juin 2009)
Société des historiens médiévistes de l’Enseignement supérieur public (dir.)
2010
Une histoire provinciale
La Gaule narbonnaise de la fin du IIe siècle av. J.-C. au IIIe siècle ap. J.-C.
Michel Christol
2010