La liste des schismes de l’Église romaine
Temps, histoire et prophétie (fin XIVe-début XVIe siècle)
p. 107-149
Remerciements
Je remercie les archives et les bibliothèques de Bâle, Chantilly, Francfort, Gênes, Paris, Rome et du Vatican qui m’ont accueilli entre 2017 et 2019. Ma reconnaissance va également à l’Institut de recherche et d’histoire des textes (Paris), où j’ai consulté les microformes et les images numérisées des manuscrits de Reims, Rouen et Troyes. Les bibliothèques d’Augsbourg, Bamberg, Eichstätt, Londres, Mayence, Munich, Saint-Gall, Salamanque, Sankt Florian, Stuttgart, Vienne et Wolfenbüttel ont bien voulu me communiquer des reproductions de manuscrits sur demande. Enfin, j’ai pu compter sur le soutien de la Hill Museum & Manuscript Library (Saint John’s Abbey and University, Collegeville, Minnesota, États-Unis d’Amérique) pour me procurer, avec l’accord des institutions de conservation, les versions numériques des microfilms des manuscrits Bonn, Universitäts- und Landesbibliothek, S 327 (HMML Pr. No. 39073) et Kremsmünster, Stiftsbibliothek, CC 78 (HMML Pr. No. 72).
Texte intégral
1Maître en théologie, chancelier de l’Église de Paris, ce qui le situe au sommet de la hiérarchie universitaire, Pierre d’Ailly (m. 1420) a consacré une de ses questions – Utrum indoctus in iure divino possit iuste preesse in ecclesie regno – à la défense et illustration de la théologie face au droit, une concurrence naturelle attisée par les débats sur les modes de résolution du schisme qui divisait la Chrétienté occidentale depuis 1378. À la voie de la rigueur, celle des sentences d’excommunication et de la force des armes, Pierre d’Ailly oppose la voie de l’amour, déclinée en trois voies secondaires – concile général (1), compromis ou concile particulier (2), simple ou double cession volontaire puis nouvelle élection (3). Militant pour la deuxième voie, il évoque les vingt-deux schismes qui, depuis Constantin, ont scandé l’histoire de l’Église1. Tout est dit, ou presque : il existe, sur le thème, une liste dotée d’une valeur canonique sinon officielle ; la séquence a une origine livresque, gage de son autorité, puisqu’elle se découvre dans les chroniques des souverains pontifes ; la liste disjoint autant qu’elle unit, offre des exemples à suivre et enrôle le passé au service du présent. Autant de pistes que les mots de Pierre d’Ailly invitent à explorer. Faute d’une étude globale, trois aspects seront privilégiés afin d’éclairer les ressorts qui sous-tendent la liste des schismes de l’Église romaine : l’enracinement dans le temps, le travail de la matière temporelle et la production de temporalités intelligibles.
Une liste de schismes en temps de schisme
2Pierre d’Ailly a beaucoup écrit et l’on peine, aujourd’hui encore, à dresser l’inventaire de ses œuvres2. C’était aussi un immense lecteur. Le traité qui a suscité le passage de la question Utrum indoctus (1394) a été composé moins d’une décennie plus tôt – la lettre de dédicace en tête de certains manuscrits porte la date du 3 septembre 1386 – par l’énigmatique Télesphore de Cosenza. Cet insaisissable personnage, sans doute un pseudonyme pour « Celui qui annonce la fin », se présente comme un ermite inspiré, féru de vaticinations, et se rattache à un lieu encore chargé, à la fin du XIVe siècle, du souvenir de Joachim de Flore (m. 1202), dans une Calabre d’où l’auteur affirme tirer la substance de son ouvrage, au gré des livres prophétiques et des chroniques auxquels il a eu accès. S’adressant au doge de Gênes Antoniotto Adorno, alors que la Ligurie est un espace-frontière disputé entre les obédiences romaine et avignonnaise (Urbain VI séjourne à Gênes de septembre 1385 à décembre 1386), peut-être Génois lui-même, d’ascendance ou d’adoption, au point de relayer l’hostilité viscérale à l’égard des Pisans, Télesphore a placé son Libellus de causis, statu, cognitione ac fine presentis scismatis et tribulationum futurarum sous le signe de la fin du schisme, fixée vers 1391 ou 1393 (lorsque triomphera la vérité quant à l’identité du vrai pape et du pseudo-pontife), des tribulations qui se déchaîneront sous l’empereur germanique Frédéric III, responsable d’un nouveau schisme vaincu par la coalition du pape/pasteur angélique et du roi de France Charles, successeur de Frédéric à l’empire, et, enfin, des papes et de l’Église universelle, depuis l’avènement de la lignée des pasteurs angéliques jusqu’au Jugement dernier et à la fin du monde, après la mort du grand Antéchrist3. C’est au sein de développements réservés à l’état de l’Église (status ecclesie) que Télesphore a inséré une section sur les discordes et les schismes. On y trouve, après un prologue sur les divisions révélées dans l’Ancien et le Nouveau Testament, une liste sommaire de vingt-deux schismes et une série de notes relatives aux schismes et aux intrusions4. La dépendance de Pierre d’Ailly envers Télesphore se perçoit à plusieurs degrés : la mention de la Donation de Constantin, qui sanctionne l’entrée de l’Église dans l’histoire, le nombre de vingt-deux schismes, la reprise de la formule appliquée au dernier d’entre eux – le schisme actuel – et l’adaptation d’une note qui vante les mérites des « conciles singuliers » aux dépens du concile général5.
3Par-delà les citations et les paraphrases, pour ne rien dire de la réfutation d’Heinrich von Langenstein (1392)6, la fortune de Télesphore de Cosenza se mesure à l’aune de la tradition manuscrite du Libellus. Une soixantaine d’exemplaires nous sont parvenus, le plus souvent en intégralité et, dans une moindre proportion, sous la forme de fragments et d’extraits7. Parmi ces derniers, la section des vingt-deux schismes, encadrée par un prologue et des notes de synthèse, a connu un franc succès8. Détachée de sa matrice prophétique, la liste des schismes de l’Église romaine a circulé de façon autonome, une transmission qui témoigne de ses vertus intrinsèques. Transcrite au XVe siècle dans des recueils politico-ecclésiologiques9, elle figure notamment dans des collections de textes liées au concile de Bâle (1431-1449), dont une ayant appartenu à Pietro del Monte (m. 1457)10. En amont, elle est accueillie dans des compilations associées de près au Grand Schisme, un dossier de travail de l’abbé de Jumièges Simon du Bosc (m. 1418)11 ou deux volumes, autrefois en possession de Simon de Plumetot (m. 1443), qui se font l’écho des options de l’université de Paris et du Parlement favorables à la cession et à la soustraction d’obédience, entre 1394 et 139812. La provenance des listes de schismes extravagantes – hors Libellus – est parfois spécifiée. Dans l’un des manuscrits de Plumetot qui doit beaucoup à Guillaume de Longueil (plutôt qu’à Jean Gerson), le colophon indique que le texte a été pris à un exemplaire du traité de Télesphore communiqué par les soins de Jacques Bouju, conseiller du roi au Parlement13. Plus discret, le Libellus se profile également derrière le « grand livre » que signale la note autographe du cardinal Guillaume Fillastre (m. 1428) écrite en marge de la section de Télesphore copiée en 1415 (a. s.), lors du concile de Constance (1414-1418), à la toute fin d’un volume où elle cohabite avec les œuvres de Cicéron et de Leonardo Bruni (m. 1444)14.
4Marquée par une extrême concision, la liste de Télesphore conduit le lecteur du IIIe au XIVe siècle, depuis le schisme entre Corneille et Novatien jusqu’au schisme présent. Dans une mise en page où le texte est disposé sur deux colonnes, chaque schisme a droit à quelques lignes, entre deux et six, hormis le vingt et unième, entre Jean XXII (1316-1334) et le frère mineur Pietro da Corbara (Nicolas V, 1328-1329), qui est légèrement plus développé – sur neuf lignes. Par la médiation des schismes, la liste donne à voir des face-à-face entre un pape et un – ou plusieurs – intrus, désigné(s) comme antipape(s) ou schismatique(s). Le décompte des vingt-deux schismes (scismata) ne recoupe pas celui des intrusions (intrusiones), qui s’élève, selon les manuscrits, au nombre de quarante et une ou de vingt-sept15. Très prégnante, la tradition instaurée par Télesphore n’emporte pas tout sur son passage. Composant une Determinatio de scismate (1395), une prise de position à la demande du roi d’Angleterre Richard II qui est aussi un exercice académique en vue de l’obtention du grade de maître en théologie de l’université d’Oxford, Nicholas Fakenham, provincial de l’ordre des Frères mineurs, transmet une liste des seize schismes qui ont affecté l’Église, soit quinze schismes avant le schisme présent, depuis Libère et Félix II jusqu’à Jean XXII et Nicolas V16. De même, en décembre 1406, à l’assemblée parisienne du clergé de France, l’archevêque de Tours Ameil du Breuil – qui soutient la cause de Benoît XIII (1394-1423) – fait état de vingt-huit ou de vingt-sept schismes, avant de s’attarder sur douze d’entre eux, depuis Corneille et Novatien jusqu’à Alexandre III (1159-1181) et ses rivaux, créatures de l’empereur Frédéric Barberousse17.
5Au-delà des considérations arithmétiques, les listes de schismes sont les lieux de rencontre entre passé et présent. Si elle peut satisfaire la passion pour l’histoire universelle et nationale qui anime les avocats et les conseillers au Parlement du XVe siècle, la liste des vingt-deux schismes a été conçue, dans le Libellus de Télesphore, comme la partie d’un tout orienté vers la fin des temps et comme un instrument de légitimation du pape d’Avignon Clément VII et, surtout, du roi de France Charles VI. Plus historiques que prophétiques, mais toujours investies d’une portée ecclésiologique, les listes autonomes font office d’aide-mémoire en temps de schisme. Cette dimension est évidente dans les listes sorties de la plume du maître en théologie André Dias de Escobar (m. v. 1440/1448)18. Rédigé du vivant d’Alexandre V (1409-1410), son De scismatibus – une liste de vingt-quatre schismes inaugurée par le conflit entre Félix II et Libère – est muni d’un prologue qui s’enorgueillit d’offrir un condensé d’histoire apte à soutenir la mémoire défaillante des hommes, incapable d’embrasser la multitude des choses (Quia fragilis est memoria [hominum] et rerum turbe non sufficit, ideo scismatum preteritorum gesta […] ut validius memorie commendentur […] brevi disposui stilo contrahere […]19). Plus fondamentalement, la liste renoue avec un passé édifiant. Dans la deuxième version de son œuvre (1411/1412) achevée sous le pontificat de Jean XXIII (1410-1415), Escobar fait précéder la liste des schismes d’un nouveau prologue. Le Liber de vera religione de saint Augustin (m. 430) y est à l’honneur. Maîtresse de vie, l’histoire est riche d’exemples dont il faut savoir retenir les leçons pour se prémunir contre ce qui est mauvais et rechercher ce qui est utile20. Un tel discours est inhérent à la conviction selon laquelle le présent rejoue le passé. L’inclusion de listes de schismes dans les traités qui dissertent des modes et des voies de résolution du (Grand) schisme s’en porte garante. Les Modi tollendi scismata, composés à la curie de Grégoire XII (1406-1415) après 1410, s’ouvrent sur la liste des vingt-trois schismes passés21. Le cardinal Pietro Morosini (m. 1424), son auteur présumé22, ne s’est pas limité à énoncer les schismes révolus, après avoir relié le présent au passé23. De fait, les Modi tollendi scismata – deuxième section de l’ouvrage – définissent les conditions d’un dialogue régulier entre les schismes, à travers les siècles24. Certains précédents jouissaient d’une proximité plus étroite avec le schisme actuel. Dans le Libellus de Télesphore et les listes qui en dérivent, une telle fonction est assignée au septième schisme, daté de 78325. La symétrie a sans doute été encouragée par l’analogie (potentielle) des situations, un jeu de rôles qui faisait de Constantin II et d’Étienne III les dignes précurseurs d’Urbain VI (1378-1389) et de Clément VII (1378-1394). Il était « déjà » question, à la fin du VIIIe siècle, d’une élection non-canonique réalisée par l’usage de la force et de la contrainte, du mauvais gouvernement de l’invasor sedis apostolice puis d’une élection salutaire, au profit du vénérable Étienne – tandis que le roi des Lombards Didier, auprès duquel s’était réfugié le primicier Christophore, grand ordonnateur de l’élection légitime, avait des faux airs de Charles V. Dépourvu de millésime et de protagoniste chez Télesphore, le vingt-deuxième schisme26 – celui qui sévissait – devait, pour quelques-uns, être élucidé. Dans le manuscrit de Simon du Bosc, la liste autonome dépendante du Libellus ne juge pas inutile de donner le millésime de 1378 ainsi que les noms d’Urbain VI et de Clément VII27. De son côté, le prologue de l’exemplaire de Guillaume Fillastre contient une interpolation qui, visant à expliquer – dans un souci de clarté – le « schisme présent » (presens scisma), indique que celui-ci a commencé à Rome, en 1378, et qu’il dure depuis trente-sept ans au moment du concile de Constance – une addition que Fillastre n’a pas manqué de pointer, en isolant le texte absent du Libellus et en attribuant sa paternité au scribe du recueil, par le biais d’une note marginale28.
Listes de schismes et gesta temporum
6La plupart des listes de schismes divulguent la nature du matériau mobilisé. Les appellations de chroniques et d’annales y sont fréquentes. Certains auteurs invoquent leur documentation dans des termes plus explicites. En 1395, Nicholas Fakenham reconnaît sa dette envers le Speculum historiale de Vincent de Beauvais (m. 1264) et, surtout, les « chroniques de Martin », soit la chronique des papes et des empereurs de Martin de Troppau (m. 1278). Abrégé d’histoire très diffusé, la chronique universelle qui confrontait papes et empereurs (sous forme de tables en vis-à-vis dans les manuscrits les plus anciens) a sans doute facilité la confection de listes de schismes ou, plutôt, de papes et d’antipapes – la réduction de la matière historique et la mise en page ayant œuvré à la transition de la chronique à la liste. Au-delà des seize schismes, dont quinze passés (scismata preterita), le franciscain anglais a exposé, en une sorte d’appendice, quatre schismes supplémentaires (Damase Ier/Ursin ; Boniface Ier/ ? ; Benoît III/Anastase ; Victor III/ ?) qui ne le retiennent pas outre mesure puisque – comme il l’écrit – ils n’ont pas droit de cité dans la chronique martinienne (Sed quia de omnibus istis non fit mentio in cronicis Martini, ideo breviter pertranseo29). Les rares indices fournis et l’allusion à une source livresque (legitur in quodam libro) suggèrent la fréquentation, peu assidue toutefois, d’une tradition issue du Liber pontificalis. Davantage de certitudes entourent Télesphore de Cosenza qui, à l’orée de la liste des schismes, admet avoir eu recours à de « vraies chroniques » et, tout spécialement, à celles de « l’archevêque de Cosenza » – un prélat anonyme du royaume de Sicile (Tommaso da Lentini ?) qui a remanié et continué, au XIIIe siècle, les annales de Romuald de Salerne (m. 1181) – et de Ptolémée de Lucques (m. 1327), lui-même tributaire de l’archiepiscopus Cusentinus30. Peu disert sur les sources du De scismatibus, en 1409/1410 (ex diversis cronicis) puis en 1411/1412 (ex dictis ystoriographorum plurium/ex diversis doctorum dictis), André Dias de Escobar s’en remet lui aussi à Martin (de Troppau), Vincent (de Beauvais), l’évêque [sic] de Cosenza et Ptolémée de Lucques, des noms qui surgissent au détour du prologue de la dernière recension de son ouvrage, le Tractatus de scismatibus in ecclesia Dei (1417/1418)31.
7Auteur supposé des Modi tollendi scismata à la curie de Grégoire XII, Pietro Morosini ne laisse rien transparaître des documents mis à profit. Seule la critique interne prouve qu’il a connaissance de la liste d’Escobar. Celle-ci avait été destinée, dans sa première mouture (1409/1410), à Francesco Piendibeni (da Montepulciano), un adepte des studia humanitatis, secrétaire apostolique depuis 1396, qui s’était engagé au service d’Alexandre V32. Le texte a dû circuler dans les deux obédiences romaine et pisane. La séquence d’Escobar forme aussi le canevas de la liste des vingt-quatre schismes, depuis Félix II et Libère jusqu’au temps d’Urbain VI, transcrite dans un recueil d’Heinrich Kalteisen (m. 1465)33.
8Le frère prêcheur de Coblence ne s’est pas contenté de reproduire son modèle. Il en a préservé la structure – l’ordre des papes et des antipapes – mais a enrichi le texte au moyen de sources diverses et, parmi elles, l’inévitable chronique de Martin de Troppau. Mieux encore, Kalteisen a complété la liste des schismes de sa main, en lui annexant les notes finales de Télesphore de Cosenza (Inc. Circa quorum intrusionum [et] scismatum confectionem, processum, ordinationem, ablationem et finem ex flore supradictarum chronicarum notatum est et potest notari singulariter quod […]). Commencée au folio 38 recto, l’addition se prolonge au bas du folio 37 verso, qui avait été laissé libre auparavant (fig. 1). Au-delà de la nature des extraits, les derniers mots du texte (Omnia supradicta extracta sunt fideliter de cronicis per fratrem Theolosarum [sic] et specialiter de cronicis archiepiscopi Constantini [sic] et fratris Ptholomei de Luca), qui concernent l’addition autographe plutôt que la liste des vingt-quatre schismes, trahissent l’origine de la section. Ils renvoient à l’explicit de Télesphore (Omnia supradicta fideliter extracta sunt de supradictis cronicis que patent omnibus volentibus eas videre), dont le prologue citait nommément l’archevêque de Cosenza et Ptolémée de Lucques.
Fig. 1 – Liste des vingt-quatre schismes transcrite dans un recueil de Heinrich Kalteisen

Paris, BNF, ms. lat. 14644, fol. 342ra-342rb
9Si les remarques du pseudo-ermite calabrais revêtaient toujours une grande importance au début des années 1440, sa très succincte liste de vingt-deux schismes avait été éclipsée par celle d’André Dias de Escobar. À dire vrai, les limites de Télesphore se firent sentir dès le tournant des XIVe et XVe siècles. Dans les dossiers de l’abbé de Jumièges Simon du Bosc, hormis la reprise de la liste des vingt-deux schismes, la note relative aux vingt-cinq pontifes expulsés par l’empereur et le peuple de Rome a été augmentée – la seule mention des noms des papes chez Télesphore, de Jules Ier (337-352) à Boniface VIII (1294-1303), ayant cédé la place à quelques mots sur chacun d’entre eux, d’après la chronique martinienne34. À une autre échelle, la monumentale collection d’écrits du cardinal Martin de Zalva (m. 1403), léguée au pape Benoît XIII, transmet des listes de schismes et des notes qui revisitent celles de Télesphore35. Dans le respect de la séquence originale36, chaque confrontation entre papes et antipapes bénéficie du soutien de Paul Diacre, Martin de Troppau, l’archevêque de Cosenza et Ptolémée de Lucques, tandis que les notes de Télesphore, parfois infléchies, en jouxtent d’autres. Par ailleurs, à quelques folios d’intervalle, le recueil de Martin de Zalva introduit des observations sur les papes et les antipapes qui font office de seconde liste de schismes (Inc. Romane ecclesie presbiter Novatianus episcopatum ambiens)37. Ladite section n’est pas inédite. Elle a été copiée en 1392, sous le titre de Scismata in ecclesia, d’après les livres de l’ermite de Saint-Augustin Johannes Hiltalingen de Bâle (m. 1392), un maître en théologie de Paris, farouche défenseur de Clément VII, pourvu de l’évêché de Lombez en 138938. Dans la collection de Martin de Zalva, le document se prête à des additions marginales, qui proviennent entre autres de la Nouvelle histoire ecclésiastique de Ptolémée de Lucques, un chroniqueur auquel on doit également des extraits sur ceux qui ont indûment accédé à la papauté, faute d’une élection canonique ou à la faveur d’une intrusion39. Un ultime volet, réservé aux papes de l’Antiquité et du haut Moyen Âge (Ier-VIIe siècle), complète le tableau, la prédilection pour la ville de Rome, ses églises et ses liturgies menant au Liber pontificalis40. À bonne distance des listes de schismes, des extraits de la Vie d’Alexandre III composée par Boson (m. 1178) et insérée au XIIIe siècle dans le Liber censuum font également partie de la collection du cardinal de Pampelune. Sans surprise, ils se concentrent sur l’opposition entre le pape et ses adversaires, l’empereur Frédéric Barberousse et l’hérésiarque Octavien/Victor IV41. Un autre exemple d’amplification de la liste des schismes de Télesphore est offert par des manuscrits qui contiennent des additions – d’une écriture de plus petit module, à la suite du texte original, ou dans une colonne en regard – tirées, selon toute probabilité, de Martin de Troppau, de Ptolémée de Lucques et de l’archevêque de Cosenza (fig. 2)42.
Fig. 2 – Additions à la liste des schismes de Télesphore dans un manuscrit de miscellanea concernant le grand schisme (fin XIVe-début XVe siècle)

10Situation distincte, l’auteur de la liste est parfois à l’origine de la contraction et/ou de la dilatation de la matière. Le De scismatibus (1409/1410) d’Escobar prétend abréger un ouvrage antérieur dont on a perdu la trace, le Tractatus de eiectione scismaticorum43. En 1411/1412, une version longue est élaborée. Elle peut être allégée à son tour par l’omission du prologue, de l’explicit et de quelques développements44. On possède également deux versions courtes de la troisième recension du traité d’Escobar (1417/1418)45. Bien que la liste de schismes du théologien portugais soit assez dense, eu égard à celle de Télesphore, le copiste d’un manuscrit de la deuxième version a porté, en marge du seizième schisme éclaté au temps de Benoît IX, une note qui déclare : Habes etiam infra de hoc folio iii sequenti et in cronica Martini, fol. 37. Trois folios plus loin, au verso, le complément d’enquête s’inspire de la chronique de Martin de Troppau et du décret de Gratien (v. 1140), une collection canonique qui, avec le renfort de vies de saints, permet de signaler quatre schismes subsidiaires, appendus aux vingt-cinq schismes principaux46. Si la liste génère la liste, comme par coalescence, elle peut aussi s’effacer devant le traité. Un tel phénomène est à l’œuvre dans De la difference des scismes et des concilles de l’Eglise (1511) de Jean Lemaire de Belges (m. 1515), où la liste des vingt-deux schismes de Télesphore, considérablement étoffée, se divise entre deux parties dédiées aux maux de l’Église (1-7) et aux schismes (8-22)47. Le point de rupture est déjà atteint chez Thomas Ebendorfer (m. 1464), maître en théologie de l’université de Vienne. Après avoir envisagé d’annexer une liste de schismes à sa Cronica regum Romanorum (1450), il compose un Tractatus de scismatibus (1451-1458) qui prend appui sur la liste d’Escobar pour verser dans la narration historique48. L’ouvrage n’ignore cependant pas l’ermite Télesphore. Il corrige sa liste, recycle une de ses notes finales en guise d’introduction et y puise, surtout, le premier schisme entre Corneille et Novatien49. Cette apparente lacune de la liste d’Escobar – sur laquelle son auteur s’était expliqué dans certaines versions des deuxième et troisième recensions du De scismatibus50 – est comblée par des lecteurs sensibles à la discordance des traditions textuelles. Dans un manuscrit apparenté au recueil d’Heinrich Kalteisen, où la liste des vingt-quatre schismes est mise au net (ce que dénote l’intégration des additions autographes dans le corps du texte, de la main principale)51, une note marginale du XVe siècle signale, à hauteur du premier schisme entre Félix II et Libère, l’existence d’un « autre » premier schisme (Primum schisma fuit inter Cornelium papam et Novatianum cum nonnullis presbiteris)52. Le même scénario, qui se refuse à faire l’économie de Télesphore, est documenté dans un exemplaire des Modi tollendi scismata, où une annotation marginale ultérieure ménage un espace à Corneille et Novatien, aux côtés de Félix II et de Libère53. Le lecteur pouvait aussi rendre compte des variantes propres à la liste des schismes de Télesphore. Ainsi dans l’un des manuscrits de Simon de Plumetot où les trois lignes sur l’actualité du septième schisme ont été biffées. Plus qu’un désaccord de principe, il faut y voir la marque de l’exploitation, après coup, d’une autre version de Télesphore, celle-là même qui véhicule les additions reportées en marge54.
11Si l’on prête attention à la structure des listes de schismes, l’affectation d’un numéro d’ordre (1-22 ; 1-24 ; 1-25) en lettres ou en chiffres (romains/arabes) constitue une opération primordiale, qui peut s’accompagner de l’insertion, en marge, des adjectifs numéraux ordinaux (primum scisma, secundum scisma, etc.). La numérotation progressive – les items se succèdent selon la chronologie – confère une unité à l’ensemble. La présentation de la liste n’en est pas moins régie par un large éventail de solutions graphiques. Par exemple, une version courte de la troisième recension du traité d’Escobar (1417/1418) est tassée sur un demi-folio, avec les années de l’Incarnation signalées dans la marge de gauche (fig. 3).
Fig. 3 – Version courte de la troisième recension du traité d’André Dias de Escobar, intitulée Scismata consilia generalia quantum et quando fuerunt terminata (1417/1418), à la fin d’un manuscrit polonais (début XVe siècle)

12À cette mise en page compacte s’oppose une disposition aérée au moyen d’alinéas ou de sauts de ligne, tandis que les initiales rubriquées et les pieds-de-mouche sont susceptibles d’organiser le texte et de faciliter, dès lors, le repérage (fig. 4) – une dimension accentuée dans le recueil d’Heinrich Kalteisen, où les quelques lignes qui exposent chacun des schismes ont parfois été ressaisies par une accolade.
Fig. 4 – André Dias de Escobar, Tractatus de schismatibus (recension 3), dans un manuscrit composite probablement composé au couvent dominicain de Lübeck (vers 1415-1430)

13Dans le détail, les notices comprennent une série de balises, pontificats, règnes, millésimes, qui en disent long sur les sources exploitées, l’art de calculer les dates (et de les confondre) et, en dernier lieu, les représentations du temps. Les schismes sont rapportés selon un schéma qui les voit naître puis s’éteindre, la liste d’Heinrich Kalteisen étant intitulée Sequuntur 24 scismata scilicet qualiter et quando orta et extincta. Ils ont un début, une fin et parfois une durée. Traitant de Clément VII et de Benoît XIII, qui se sont élevés contre Urbain VI (et ses successeurs), un curialiste anonyme du XVe siècle d’origine germanique renvoie celui qui voudrait en savoir davantage sur le début et la fin desdits antipapes à la lecture du De scismatibus – l’œuvre d’André Dias de Escobar, copiée aussitôt après la chronique – qui décrit les débuts et les fins des schismes (Eorum ortum et finem invenies in tractatu de scismatibus, ubi describuntur scismatum ortus et fines)55. De fait, la liste des schismes de l’Église romaine est aussi celle des papes et des antipapes, une remarque qui conforte l’idée d’une relation étroite avec les listes/notices colportées dans les chroniques universelles.
14Soumise à l’action du temps, la liste connaît des évolutions concrètes. Dans le prologue, désignant les auteurs qui l’ont assisté pour mener à bien son entreprise, Télesphore rappelle qu’aucun schisme n’est survenu depuis 1316 – un millésime qui correspond à l’achèvement de l’Historia ecclesiastica nova de Ptolémée de Lucques autant qu’à l’entrée en charge de Jean XXII, opposé à Pietro da Corbara/Nicolas V (a nativitate Christi usque ad annum Domini MCCCXVI, a quo tempore citra nullum scisma fuit in ecclesia Dei)56. Un manuscrit du début du XVe siècle précise – dans le corps du texte – que l’affirmation vaut jusqu’au schisme présent, entre Pedro de Luna/Benoît XIII et Angelo Correr/Grégoire XII (a nativitate Christi usque ad annum Domini MCCC16 [MCCCC16 ms], a quo tempore citra nullum scisma fuit in ecclesia Dei usque ad istud novissimum tempus Petri de Luna et Angeli Carorio [sic])57, soit entre 1406 et 1409, tandis qu’une note en marge d’un autre exemplaire fixe le seuil à l’année 1386, celle de la rédaction du Libellus58. Fluctuante selon les auteurs, la liste s’achève sur le (Grand) schisme, vingt-deuxième (Télesphore), vingt-quatrième (Escobar 1 et Escobar 3, Modi tollendi scismata, Kalteisen) ou vingt-quatrième et vingt-cinquième (Escobar 2) de la série. Le théologien portugais a révisé sa liste d’une recension à l’autre du De scismatibus. La première version, en 1409/1410, se termine sur le schisme entre Urbain VI, Clément VII, Boniface IX, Benoît XIII, Innocent VII et Grégoire XII, dans l’ordre chronologique des avènements, tandis qu’Alexandre V est l’élu du concile de Pise (1409). En 1411/1412, Escobar donne corps à un vingt-cinquième schisme qui voit s’affronter les papes de l’obédience pisane (Alexandre V et Jean XXIII) et leurs rivaux, Benoît XIII et Grégoire XII. Sans doute s’agit-il du texte recensé sous le titre de Tractatus de XXV schismatibus usque ad Pisanum concilium dans un livre (disparu) que Jean de Ségovie (m. 1458) lègue à l’université de Salamanque, quelques mois avant sa mort59. Dans l’ultime version de son traité (1417/1418), André Dias de Escobar ramène la liste à vingt-quatre unités, le schisme étant considéré dans sa totalité, de 1378 au concile de Constance.
15Tournée vers le passé, la liste des schismes de l’Église romaine demeure ouverte aux continuations. Dans le volume dérivé du recueil d’Heinrich Kalteisen, une main du XVIIe siècle a inséré le vingt-cinquième schisme provoqué par le concile de Bâle, coupable de l’élection « profanatoire » d’Amédée VIII/Félix V (1439-1449) après la déposition d’Eugène IV (1439), un schisme conclu par la résignation d’Amédée et sa soumission à Nicolas V (1447-1455), à Spolète, en 144960. Dans le même sens, une note du XVIIe siècle portée à la fin d’un manuscrit pragois de la version courte de la troisième recension du traité d’Escobar (1417/1418) ajoute le schisme entre Eugène IV et Félix V, affirmant qu’aucun schisme n’a eu lieu depuis lors jusqu’au jubilé de 1600, un constat qu’une autre note étend au jubilé de 1650, tout en déplorant les méfaits de la guerre de Trente Ans terminée par la paix de Westphalie (1648)61. Le prolongement de la liste est attesté dès la seconde moitié du XVe siècle. Daté du début des années 1460, un exemplaire de la troisième version du traité d’Escobar (1417/1418) évoque, aussitôt après avoir mentionné la durée de quarante ans du vingt-quatrième schisme, le vingt-cinquième éclaté à Bâle, dans la province de Besançon (Duravit hoc scisma XLta annis. Vicesimum quintum scisma anno Domini MCCCCXXXVIII[I] in Basilea, provincie Bisuntine)62. La configuration est semblable dans un manuscrit postérieur d’une décennie, qui prend le parti du concile de Bâle et de Félix V en qualifiant Eugène IV d’antipape (Duravit hoc scisma XL annis. Vicesimum quintum scisma incepit anno MCCCCXX[X]IX circa festum omnium sanctorum habens antipapam Eugenium quartum)63. Le schisme initié en 1439 est le dernier relaté dans le traité de Thomas Ebendorfer64 et, en bonne logique, chez Jean Lemaire de Belges, dans De la difference des scismes et des concilles de l’Eglise65. De son côté, la liste des vingt-trois schismes de Pietro Morosini a fait l’objet de divers ajustements. Très proche de celle d’Escobar, à laquelle elle doit l’essentiel, elle s’affranchit toutefois de son modèle par la volonté de s’en tenir au passé et de ne pas inclure le schisme vécu dans la liste, qui ne va pas au-delà du conflit entre Jean XXII et Pietro da Corbara/Nicolas V. Un cap est franchi avec Lorenzo d’Arezzo. Au livre/traité VI de son Liber de ecclesiastica potestate (1437-1438), il reprend la liste des Modi tollendi scismata mais lui adjoint un vingt-quatrième schisme (le Grand Schisme)66. Celui-ci est décrit en faisant appel à la narratio gestorum d’Antonio da Budrio (m. 1408), un récit qui couvrait la période comprise entre la double élection pontificale, après la mort de Grégoire XI, et la convocation du concile de Pise, première partie du traité inachevé que son auteur destinait aux cardinaux unis des deux obédiences, afin de justifier leur acte de rébellion envers Grégoire XII et Benoît XIII67. Une autre formule consista à remanier le texte de Pietro Morosini. À cet égard, un manuscrit des Modi tollendi scismata copié dans les années 1440 contient, juste avant l’exposition des modes de résolution du schisme (élaborés sous Grégoire XII, ils ramenaient le lecteur une trentaine d’années en arrière), une liste de vingt-cinq schismes, à savoir les vingt-trois de l’édition originale, de Félix II et Libère jusqu’à Jean XXII et Pietro da Corbara, auxquels s’ajoutent dorénavant deux schismes, un vingt-quatrième extirpé par le concile de Constance et l’élection de Martin V (1417), avec le soutien du roi des Romains Sigismond, et un vingt-cinquième entre Eugène IV et Félix V (1439), élu par ceux qui étaient restés à Bâle et qui s’imaginaient former un concile général, sous la conduite du « cardinal d’Arles » Louis Aleman, un schisme toujours pendant dont l’auteur ignorait la fin68.
L’Église romaine à l’heure des schismes
16Le discours sur les schismes ayant déchiré l’Église romaine s’inscrit dans une logique de mise en série qui se manifeste en temps de schisme et, a fortiori, lorsque celui-ci est révolu. Dans tous les cas, la production d’une liste de schismes apparaît indissociable de la division ouverte en 1378, raison d’être de la démarche rétrospective. Exemple unique d’écriture et de réécriture du schisme, André Dias de Escobar prend la plume alors que l’élection d’Alexandre V (26 juin 1409) a mis un terme au vingt-quatrième et dernier schisme, un événement célébré, dans l’un des manuscrits de la première recension (1409/1410), par l’ajout de vers commémoratifs69. Par la suite, l’auteur compose la troisième recension de son traité à Constance (Inc. Sacrosanctum concilium Constanciense), en 1417/1418, une assemblée où la version antérieure (1411/1412) a circulé – ce qui supposait de faire passer la durée du vingt-cinquième schisme de « presque deux années » à « presque cinq années » (soit jusqu’en 1414/1415)70. À lire le prologue de la dernière version (1417/1418), le concile général a permis de conclure un schisme que la Chrétienté a enduré près de quarante ans71. Il n’est pas nécessaire, à l’encontre de ce que l’on imagine de prime abord72, que l’auteur ait attendu l’élection de Martin V (11 novembre 1417) par un collège mixte de cardinaux et de députés des nations pour décréter la fin du schisme. Quoi qu’il en soit, la sortie de crise change la portée du traité d’Escobar. Dans la mesure où l’épreuve a été surmontée, la liste se réfère aux modalités selon lesquelles les schismes ont été finis et terminés, constituant de « grands exemples (et remparts) » pour l’extinction d’éventuels futurs schismes (pro sedandis scismatibus futuris [si que erunt] dant nobis magna exempla [et monimenta])73. Proche du De scismatibus par sa structure, mais faisant œuvre originale, une liste anonyme parcourt vingt-trois schismes depuis Félix II, d’une part, Constantin, Auguste, Libère et les ariens d’autre part, jusqu’au dernier en date, achevé par l’élection de Martin V en 141774. Un manuscrit de la liste de Télesphore compilé dans les années 1440 procède en revanche à une double mise à jour en introduisant dans le prologue la mention du schisme terminé par les conciles de Pise et de Constance ainsi que du « schisme présent » qui est alors celui entre le concile de Bâle et Félix V, d’un côté, Eugène IV et le concile de Florence, de l’autre. Quant au « présent schisme » de Télesphore, il faut veiller, au moyen d’une interpolation, à le situer en 1378 – au risque de le confondre avec l’actuel – et à le décrire par le menu, sous le vingt-deuxième schisme, jusqu’à l’élection puis la mort de Martin V (1417-1431)75. Dans son prologue, Thomas Ebendorfer invoque les schismes qu’il a pu découvrir – il a fait l’expérience des deux derniers (quorum duo diebus nostris infaustis vidimus76), l’essentiel de l’activité d’écriture, antérieure à la fin de l’année 1451 (avant que l’auteur ne prenne part à la descente en Italie du roi des Romains Frédéric III de Habsbourg, pour y chercher la couronne impériale), ayant suivi de près la réduction du schisme entre Eugène IV et Félix V.
17Formant une séquence, la liste des schismes construit une temporalité du gouvernement de l’Église qui implique une distribution des rôles entre papes, conciles et princes. En bon lecteur de Télesphore qui, dans une note de synthèse, rappelait la règle selon laquelle le pape l’ayant emporté dans les schismes était celui qui se prévalait de la majorité des électeurs (Item in omni scismate semper ille papa visus est habere ius et obtinuit qui electus fuit a maiori parte electorum habentium vocem in electione papatus), Martin de Zalva renforce le principe en associant l’éclatement des schismes à la discorde des électeurs (propter discordiam eligentium), tandis que les papes vainqueurs sont ceux qui disposent de la majorité des électeurs à leurs côtés (obtinuit quia maior pars eligentium erat secum), un schéma appliqué à Damase, Boniface, Symmaque, Eugène II, Urbain II et Alexandre III77. La casuistique a pour fonction de dégager des solutions universelles. Si Télesphore n’a pas d’avis sur le vingt-deuxième schisme en cours, Martin de Zalva déclare qu’il peut être extirpé avec l’aide des cardinaux78. Lorsqu’elle est formulée, la pensée ecclésiologique de Télesphore reste soumise aux interprétations. Ainsi de la préférence du pseudo-ermite calabrais pour le concile singulier, face au concile général. Au-delà de la lecture qu’en fait Pierre d’Ailly, l’idée justifie, selon Martin de Zalva, la convocation par le vrai pape (Benoît XIII) d’un concile spécial ou particulier contre le schismatique ou l’intrus79, alors que l’archevêque de Tours Ameil du Breuil s’appuie sur la liste des schismes pour défendre le concile général qu’il appelle de ses vœux80.
18La recherche de traits d’union est un passage obligé. Posé par Télesphore, le rapprochement entre le septième schisme et le schisme présent est assumé par Martin de Zalva, qui pousse l’analogie (gesta istorum magis assimilantur presenti scismati quam alia) jusqu’à confronter les droits respectifs des deux élus, le premier désigné par la violence, le second par le consentement de ceux qui ont la prérogative d’élire81. Dans un manuscrit singulier de la deuxième recension du De scismatibus (1411/1412), André Dias de Escobar dénonce les maux à l’origine des schismes et donne à voir les solutions qui ont eu cours depuis la donation de Constantin : la soustraction d’obédience et la contestation du droit revendiqué – éprouvées au concile de Pise – ainsi que le recours aux armes et la convocation des synodes généraux82, sachant que l’explicit de l’œuvre passe en revue les voies que sont la déposition, l’expulsion violente, l’exil perpétuel et la renonciation83. L’auteur exploite un filon similaire dans la dernière recension de son traité (1417/1418), déclarant que les schismes ont toujours été finis et terminés par la censure ecclésiastique, lors des conciles généraux, ou bien par l’intervention du bras séculier, la renonciation, l’expulsion ou la force des armes84. Une idée proche – qui pourrait dépendre, plus que de la première liste d’Escobar (1409/1410), du De eiectione scismaticorum (perdu) qu’elle résume – est avancée en 1410 dans le traité de Dietrich von Nieheim (m. 1418) sur l’union et la réforme85. C’est la quête de dénominateurs communs, dans la longue durée de l’histoire de l’Église, qui amène le copiste d’un manuscrit des Modi tollendi scismata à placer des mots repères à l’encre rouge qui, en marge de la liste, récapitulent l’issue de chacun des vingt-trois schismes : la mort d’un des prétendants (morte) (schismes 1, 5-6, 19, 23), un compromis (compromisso) (schisme 4/1), la renonciation de l’intrus (renuntiatione intrusi) (schisme 17), la réconciliation de l’empereur (reconciliatione imperatoris) (schisme 22), l’intervention de la puissance laïque (potentia) (schismes 3, 8, 10-15, 16/1, 20-21), la convocation d’un concile (concilio) (schismes 2, 4/2, 7, 16/2, 18), voire une solution mixte (potentia et concilio) (schisme 9)86. La méthode n’est guère éloignée de l’esprit de système du traité (1379) dans lequel Pierre Bohier (m. 1387/1388) s’efforçait, face à l’éventualité du concile général, de regrouper les formes de résolution des anciennes discordes : la réunion des évêques de la province de Rome, l’expulsion d’un des rivaux par l’élu ou par les citoyens de la Ville, l’ingérence des empereurs et des rois d’Italie – un point de vue qui ressort également de ses gloses sur le Liber pontificalis (1380)87. En 1453, dans la première partie du quatrième livre de la Summa de ecclesia dédiée au pape Nicolas V, le théologien dominicain Juan de Torquemada (m. 1468) est allé jusqu’à faire suivre, d’après l’agencement des Modi tollendi scismata, une liste de vingt-deux schismes et une section qui énonce, à la lumière des précédents, dix voies de réduction des schismes88.
19Étranger à la raison scolastique, Télesphore a fourni un mode d’emploi de sa liste de schismes qui livre des clés de lecture. Parmi les conclusions génériques, la plus spectaculaire est celle qui proclame que les rois de France n’ont jamais adhéré à un schismatique mais toujours aux vrais papes, ce qui les distingue des empereurs fauteurs de schismes (seuls Charlemagne et les « trois premiers Ottons de Saxe » ont grâce à ses yeux), et qu’ils ont rétabli sur le siège de Rome huit souverains pontifes qui en avaient été chassés, à savoir Serge [III], Léon [III], Zacharie, Étienne [II], Calixte [II], Innocent [II], Alexandre III et Pascal [II]89. S’ils sont contestés par Heinrich von Langenstein, au prétexte qu’aucun royaume ne peut détenir la vérité en matière de schisme, les mots de Télesphore reçoivent bon accueil dans l’obédience avignonnaise et auprès de Martin de Zalva90. Dans un manuscrit de Jean de Raguse (m. 1443) légué au couvent des Prêcheurs de Bâle, le principe a été associé à un chapitre de l’anonyme Liber (dialogorum) ierarchie subcelestis (1388) qui élève les rois et le royaume de France au statut d’auxiliaires des papes et de l’Église romaine91. Honoré Bovet rappelle, dans son Arbre des batailles (1386-1389), que les empereurs ont soutenu vingt et un antipapes et que les rois de France se sont portés au secours des papes, rétablis sur leurs sièges92. Il célèbre encore, dans son Somnium super materia scismatis (1394), la restauration de huit pontifes romains par les rois de France93. C’est au même fonds commun dérivé de Télesphore qu’emprunte l’évêque de Carcassonne Géraud du Puy lorsque, ambassadeur de Charles VI au concile de Constance, il prononce un discours, en mars 1415, qui évoque les huit schismes apaisés par les rois de France94 – une perspective en rupture avec celle de Dietrich von Nieheim, lequel considère, dans son traité sur la convocation des conciles généraux (1413/1414), que les vingt-huit schismes survenus dans l’Église romaine ont été terminés par la médiation de potentes et, au premier chef, des empereurs et des rois des Romains95.
20Chez Télesphore, grand artisan de la conjonction entre littérature prophétique pseudo-joachimite et propagande philo-française en Italie96, le présent schisme devait être résolu par le futur roi de France/empereur Charles, fils de Charles, une figure messianique, lointain successeur, dont Charles VI pouvait s’inspirer97. C’est auprès de Charles VII que se rendirent Pietro del Monte et Heinrich Kalteisen, dépêchés par Eugène IV pour faire abolir la Pragmatique Sanction de Bourges (1438), l’ordonnance royale qui avait accepté les décrets réformateurs bâlois, et conjurer la menace d’un concile général habilité à trancher le conflit avec Félix V. Les discours qui ponctuèrent la légation dans le royaume de France démontrent un vif intérêt pour la liste des schismes de l’Église romaine98. En 1442, à Montauban, Pietro del Monte ravive devant Charles VII le souvenir des vingt-quatre schismes qui ont affligé l’Église de Dieu, mais il n’en dit pas davantage par crainte d’incommoder les oreilles royales. Une telle précaution ne l’empêche pas de prôner l’action des princes, un remède administré dans la plupart des schismes99. S’il se réfère aux vingt-quatre schismes, l’orator d’Eugène IV n’en est pas moins familier d’autres listes. La Determinatio de Nicholas Fakenham (1395), avec ses quinze schismes passés, se trouve dans un recueil de pièces sur le Grand Schisme en sa possession100. En outre, un de ses manuscrits d’auteur – une miscellanée ecclésiologique qui contient, en particulier, son Liber de summi pontificis, generalis concilii et imperialis maiestatis origine et potestate (1433/1434) aux côtés d’écrits de Juan de Torquemada, Pierre d’Ailly, Domenico da San Gimignano (m. 1424) et Francesco Zabarella (m. 1417) – transmet la liste des vingt-deux schismes de Télesphore – avec ses notes annexes – à la suite d’un traité sur la dissolution du concile de Bâle par Eugène IV (fig. 5)101.
Fig. 5 – Liste des vingt-deux schismes de Télesphore à la suite d’un traité sur la dissolution du concile de Bâle par Eugène IV

21Intervenant après Pietro del Monte, Heinrich Kalteisen est plus prolixe dans son discours au roi de France. Prenant appui sur la séquence des vingt-quatre schismes (en copie dans son recueil personnel), il en dégage onze (nos 3, 9-12, 14-16, 19-21) – liste secondaire issue de la principale – qui illustrent la fréquence du recours au glaive temporel face aux antipapes. Le détour par l’histoire, qui sape la voie conciliaire, permet d’exhorter le Très-Chrétien à employer la force des armes contre l’intrus, une violence d’autant plus légitime que l’ancien duc de Savoie, laïc inculte, est un homme d’armes102. La liste des onze schismes est reprise dans l’arenga destinée aux prélats de l’Église de France, après une digression relative à Corneille et Novatien103. En l’absence d’Heinrich Kalteisen, contraint de quitter le royaume avant l’ouverture de l’assemblée de Bourges (septembre 1444), Pietro del Monte se chargea de prendre la relève. Dans le premier de ses deux discours au clergé de France, il défendit l’idée selon laquelle un concile n’ayant pas été convoqué par le vrai pape ne disposait d’aucune compétence pour statuer en matière de schisme. C’est pour donner du poids à l’argument qu’il infligea aux prélats un parcours qui, par le biais de l’oratio, recomposait – en plus du différend entre Corneille et Novatien – cinq des vingt-quatre schismes de la liste (nos 2, 4, 9, 20, 23)104. Toutes proportions gardées, Jean Lemaire de Belges reçoit l’héritage dans son traité De la difference des scismes et des concilles offert au roi de France Louis XII. Face au pape Jules II et à l’aube du concile de Pise (1511-1512), l’histoire exalte les conciles et les princes dans la résolution des schismes qui sont nés des discordes entre prélats105.
22Dans un autre ordre d’idées, la liste des schismes a contribué à façonner l’espace-temps de l’Église romaine. En 1451, Thomas Ebendorfer délaisse les gravissima in orientali ecclesia scismata pour mieux s’attacher aux scismata in Romana orta ecclesia106. Un demi-siècle auparavant, Nicholas Fakenham énumérait seize schismes, preter scisma Grecorum107. La liste de Télesphore figure quant à elle en annexe d’une collection de traités sur les relations entre Latins et Grecs108. Si la division et l’union des deux Églises n’est pas absente des débats relatifs au Grand Schisme109, les listes ont surtout consolidé les obédiences rivales au sein de la Chrétienté romaine, selon les partis pris adoptés pour désigner les intrus. Désincarné dans la liste originale du Libellus de Télesphore, le vingt-deuxième schisme est amarré à l’obédience avignonnaise par la simple addition, dans les listes extravagantes, des noms de l’archevêque de Bari Bartolomeo (Prignano) (Urbain VI) et de son successeur (Boniface IX) à l’issue du décompte des schismes et des intrusions qui conclut le prologue (que scismata fuerunt XXII cum presenti et intrusiones [XLI vel] XXVII sine Bartholomeo Barensi archiepiscopo et successore suo)110. Le seul Bartolomeo, archevêque de Bari, apparaît dans la liste des Scismata in ecclesia111, une mention corrigée, dans le manuscrit bâlois, par une main de sympathie urbaniste qui lui a substitué l’intrus Robert de Genève (Clément VII)112. Vicaire de l’Église de Mayence, Johannes von Curthdorf estime prudent de professer sa fidélité à Urbain VI et ses successeurs en marge d’une liste de schismes d’obédience avignonnaise113. Une liste anonyme dénonce également les antipapes Robert de Genève et Pedro de Luna face aux très saints papes Urbain VI, Boniface IX, Innocent VII et Grégoire XII avant de faire place à la condamnation de Grégoire XII et de Pedro de Luna comme hérétiques au concile de Pise, à l’élection d’Alexandre V, à la promotion de son successeur Jean XXIII et à la déposition de celui-ci par le concile de Constance, lequel a élu Martin V114. C’est de la même tendance romaine, plutôt qu’avignonnaise, que se réclame Heinrich Kalteisen lorsqu’il oppose Urbain VI et ses successeurs aux antipapes Robert de Genève, Pedro de Luna et Gil (Muñoz Sanchez) (Clément VIII), ce dernier ayant toutefois admis son erreur avant d’être promu à l’évêché de Majorque par Martin V (1429)115. André Dias de Escobar s’illustre, dans la deuxième version du De scismatibus (1411/1412), par son adhésion à l’obédience pisane d’Alexandre V et de Jean XXIII face aux indignes Angelo Correr (Grégoire XII) et Pedro de Luna (Benoît XIII)116, lesquels sont parfois promis à la destruction, sur le modèle des autres antipapes retranchés du Livre des vivants117. Dans la troisième recension de son traité (1417/1418), l’auteur insiste sur l’action louable du concile de Constance à l’encontre du schisme de ceux qui se disaient papes dans chacune de leurs obédiences, l’issue ayant été marquée par l’expulsion (eiectio) de Jean XXIII et de Benoît XIII ainsi que par la renonciation de Grégoire XII118. Moins consensuelle, la version courte de l’œuvre dévoile l’état d’esprit d’Escobar lorsqu’elle distingue Jean XXIII, privé de sa charge pour ses grands crimes publics (1415), « l’homme bon » Grégoire XII, qui a spontanément et librement renoncé à la papauté (1415), et « l’incroyant » Benoît XIII, expulsé par le concile (1417)119, un horizon encore à atteindre dans une autre version courte120.
23De façon plus large, la mise en liste constitue une étape décisive de l’invention d’une tradition ecclésiale qui plonge ses racines dans l’incarnation du Christ et la donation de Constantin. Établir une liste de schismes, c’est-à-dire découper l’histoire en schismes121, relève d’une sémantique voisine de celle qui, depuis l’Antiquité tardive, a entraîné l’élaboration de catalogues d’hérésies122. Les frontières théoriques qui séparent schisme et hérésie en sont d’autant confortées. André Dias de Escobar a déclassé le premier schisme entre Corneille et Novatien, par lequel commençait la liste de Télesphore, pour mieux le ranger parmi les hérésies123, tandis qu’un manuscrit tchèque de la version courte de la troisième recension de son traité glisse du vingt-quatrième schisme à l’hérésie de Wyclif, Jean Hus et Jérôme [de Prague]124. Outre la liste des vingt-quatre schismes, Heinrich Kalteisen a compilé celle des quarante-quatre erreurs et hérésies ou des seize hérésies prêtées aux Bâlois et aux partisans d’Amédée VIII125. Une observation similaire vaut pour les listes de conciles, de Nicée (325) au temps présent, qui participent à la promotion de la via concilii depuis la fin du XIVe siècle126. Auteur de plusieurs états du De scismatibus, André Dias de Escobar a proposé une liste de trente-deux conciles généraux, également répartis entre Orient et Occident, dans le Gubernaculum conciliorum (1434/1435) qu’il rédige pour étayer la juridiction des pères assemblés à Bâle127.
24Le récit de l’histoire de l’Église romaine, tel qu’il peut être appréhendé au miroir du Liber pontificalis, n’échappe pas à l’emprise des listes de schismes. À titre d’exemple, Pietro del Monte possédait un volume de la recension du XVe siècle sur lequel il a porté des annotations marginales autographes qui, au fil des notices de papes, signalent les schismes et confèrent des numéros d’ordre à certains d’entre eux128. À une autre échelle, un manuscrit du Liber pontificalis continué jusqu’au XVe siècle renferme une liste de vingt-cinq schismes. Proche de la version abrégée de la troisième recension d’Escobar (1417/1418), à laquelle elle ajoute, en deuxième position, le schisme entre Corneille et Novatien, la liste est transcrite à la suite d’une relation du concile de Constance (Inchoatum est autem generale concilium – durante hoc pestiferum scisma annis quadraginta duobus [sic]) qui fait le lien entre les notices de Jean XXIII et de Martin V, après un prologue fustigeant l’orgueil et l’ambition (Inc. Cum igitur inter superbos fiunt iurgia), deux vices à la source de la quasi-totalité des schismes passés129 – un enseignement qui n’est pas sans rappeler, une fois encore, le prologue du De scismatibus d’Escobar130.
25La liste des schismes de l’Église romaine apparaît, au terme de la démonstration, comme un produit dérivé du Grand Schisme – en accord avec l’intuition de Louis Duchesne dans la préface à son édition du Liber pontificalis131. Force motrice de la mise en liste, le Grand Schisme n’en soulevait pas moins une aporie : pouvait-on penser le schisme au présent, alors qu’il était captif du passé, qui le déterminait, autant que du futur, qu’il anticipait ? Traitant du schisme présent (presens scisma), le Libellus de Télesphore a laissé poindre, en quelques endroits, un instans scisma qui, sans recouvrir – semble-t-il – le schisme actuel (celui que Vincent Ferrier qualifiait de modernum scisma132), désignerait un schisme « imminent », selon un usage attesté chez Jean de Roquetaillade (m. 1366)133. Il n’est pas exclu que le schisme à venir dans un futur immédiat soit, chez Télesphore, la trace involontaire du remploi d’un écrit prophétique antérieur au Grand Schisme (1356-1365), qui repose lui-même sur l’Oracle de Cyrille de la fin du XIIIe siècle134. À défaut de percer le mystère de la composition du Libellus, les épithètes instans et presens appliquées au schisme sont toutefois interchangeables135. Surtout, la prophétie ex eventu a pour principe d’instaurer le « souvenir du futur » à la mode pseudo-joachimite, considérant que le présent a été un futur prédit dans le passé. À cet égard, puisque la prophétie rejoint l’histoire, Télesphore a certainement imbriqué schisme présent et futur schisme. De manière éloquente, une section du Libellus est intitulée Hic incipit narrari qualiter presens scisma erat futurum in ecclesia Dei, iusto Dei iudicio propter peccata cleri et populi christiani, et quod scisma erat pronosticatum a Spiritu sancto et a multis prophetis iam diu est136. L’opinion resurgit lorsque le vingt-deuxième schisme (le Grand Schisme) est dit avoir été prophétisé par l’Esprit saint pour la punition du clergé et la réforme de l’Église137, une perspective à laquelle Martin de Zalva refuse de souscrire138. Les débats sur la datation du traité des schismes dû au frère carme Johannes von Hildesheim (m. 1375) gagneraient à être abordés dans ce cadre139. Transmis par deux témoins du XVe siècle, le livre est offert à Rupert Ier, duc de Bavière et comte du Palatinat du Rhin140. Il dresse une liste de dix schismes de 355 à 1180, après un prologue qui met en scène prophéties et chroniques. Si l’auteur déclaré n’a pu écrire après 1378, force est de constater que le préambule fait place, avant la relation des schismes passés, aux prophéties avant-coureuses du schisme présent (Primo quam procedatur ad narrationem scismatum preteritorum, volo quasdam prophetias premittere, que de presenti scismate videntur predicte vel prophetate), tandis qu’un des deux manuscrits évoque, de la main principale, un onzième schisme terminé par le concile de Constance, en 1417141. Plus qu’une interpolation ou une addition ponctuelle142, il faut peut-être y voir les indices du remaniement d’un texte qui se limitait à pronostiquer un schisme d’une ampleur inouïe, voire renoncer à l’attribution de l’œuvre au lecteur du couvent de Spire. Dans tous les cas, l’écart demeure tangible entre l’annonce d’un schisme et la rédaction de listes de schismes, une opération intellectuelle qui, jusqu’à preuve du contraire, est impensable sans le Grand Schisme.
26Revenons en dernier lieu à la question Utrum indoctus de Pierre d’Ailly. L’auteur y donne l’impression de distinguer schisme présent et futur schisme. Ce dernier est-il le présent schisme qui, dans le passé, était un futur, à la manière de Télesphore, ou bien un futur schisme, au-delà des divisions actuelles ? Chez le pseudo-ermite calabrais, repris par Pierre d’Ailly, le schisme présent est formé de tous ceux qui l’ont précédé, le nourrissent et le fortifient – d’où l’urgence ecclésiologique d’en établir la liste. Le dernier schisme (vécu) de Pierre d’Ailly est, à ce titre, toujours plus terrible que ses devanciers, un jugement partagé par les contemporains du Grand Schisme, dont l’exceptionnelle longévité a frappé les esprits – au point de forger l’appellation de magnum scisma. Événement sans fin, qui obéit à la mécanique de la réitération, de la préfiguration et de l’actualisation, le schisme, ancré dans le passé et prévisible (voire prévu), est également annonciateur, puisqu’il rapproche inexorablement des fins dernières. Écrit à Bâle en 1414 avant le concile de Constance, le De concordia astronomice veritatis et narrationis historice de Pierre d’Ailly, un des panneaux de son triptyque astrologico-prophétique143, a inclus la liste des vingt-deux schismes de l’Église romaine entre conjonctions de planètes et fin des temps144. Élaguée de toute balise chronologique, mais dans la stricte dépendance de Télesphore, la liste s’achève sur le schisme présent. Celui-ci fait l’objet du chapitre qui suit. Le Grand Schisme (magnum scisma) n’est-il pas celui, préambule de la venue de l’Antéchrist, qui fut révélé par les signes célestes et les prophéties d’Hildegarde, de l’abbé Joachim et de l’apôtre Paul145 ? La leçon n’est pas oubliée de Jean Lemaire de Belges qui, après avoir recensé vingt-trois schismes, jusqu’à Félix V, annonce « le tresredoutable xxiiiie scisme advenir » fondé sur les autorités de saint Paul, du Pseudo-Méthode, de l’Apocalypse de Jean, de Brigitte de Suède, de Merlin, d’Hildegarde ou des sibylles146. Par-delà le tropisme de la numérologie biblique et, en l’espèce, des trônes du livre de l’Apocalypse (Ap. 4, 4), on ne saurait mieux exprimer la temporalité ambivalente du schisme, entre histoire de l’Église et eschatologie chrétienne. Au bout du compte, la liste des schismes est investie d’une mission supérieure : assurer la concordance des temps.
Notes de bas de page
1Paris, Bibl. de l’Arsenal, ms. 520, fol. 123-132v, ici fol. 132-132v : Item pro ista via arguitur ex hiis que leguntur in cronicis summorum pontificum. Nam a tempore Constantini imperatoris, postquam ab eo temporaliter ditata fuit ecclesia, fuerunt 22 scismata quorum hoc ultimum apparet esse peius atque periculosius ac etiam videtur futurum esse diuturnius, eo quod fit ceteris amplius coloratum. Sed nunquam legitur quod in aliquo precedentium scismatum fuerit consilium generale per ecclesiam convocatum, sed illi qui fuerunt in scismatibus veri pontifices vocaverunt consilia particularia in diversis locis, prout eis expedire videbatur. Et per consequens, consimiliter videtur quod per generale consilium ecclesie hoc scisma non sit tollendum sed magis per consilium particulare. D’après ce manuscrit en provenance du collège de Navarre, Petri de Alliaco cardinalis Cameracensis Utrum indoctus in jure divino possit iuste praeesse, dans Joannis Gersonii opera omnia, L. É. Dupin (éd.), Anvers, Sumptibus Societatis, 1706, t. 1, col. 646-662, ici col. 661.
2P. Tschackert, Peter von Ailli (Petrus de Alliaco). Zur Geschichte des grossen abendländischen Schisma und der Reformconcilien von Pisa und Constanz, Gotha, Perthes, 1877, p. 348-366 ; L. Salembier, « Bibliographie des œuvres du cardinal Pierre d’Ailly évêque de Cambrai (1350-1420) », Le bibliographe moderne, 12, 1908, p. 160-170 ; P. Glorieux, « L’œuvre littéraire de Pierre d’Ailly. Remarques et précisions », Mélanges de science religieuse, 22, 1965, p. 61-78. Sur la variété des écrits du théologien, chancelier, évêque puis cardinal, voir J.-P. Boudet, M. Brînzei, F. Delivré, H. Millet, J. Verger, M. Zink (dir.), Pierre d’Ailly. Un esprit universel à l’aube du XVe siècle, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres, 2019.
3N. Valois, La France et le Grand Schisme d’Occident, Paris, Picard, 1896, t. 1, p. 370-374 ; E. Donckel, « Studien über die Prophezeiung des Fr. Telesforus von Cosenza, O.F.M. (1365-1386) », Archivum franciscanum historicum, 26, 1933, p. 29-104 et 282-314 ; M. Reeves, The Influence of Prophecy in the Later Middle Ages. A Study in Joachimism, Notre Dame, University of Notre Dame Press, 1993 (1re éd. Oxford, Clarendon Press, 1969), p. 325-331 ; R. Spence, « MS Syracuse University Von Ranke 90 and the Libellus of Telesphorus of Cosenza », Scriptorium, 33, 1979, p. 271-274 ; R. Rusconi, L’attesa della fine. Crisi della società, profezia ed Apocalisse in Italia al tempo del grande scisma d’Occidente (1378-1417), Rome, Istituto storico italiano per il Medio Evo (Studi storici, 115-118), 1979, p. 171-184 ; P. Guerrini, « Escatologia e gioachimismo in Telesforo da Cosenza », dans F. Troncarelli (dir.), Il ricordo del futuro. Gioacchino da Fiore e il gioachimismo attraverso la storia, Bari, Adda, 2006, p. 125-132 ; R. Blumenfeld-Kosinski, Poets, Saints and Visionaries of the Great Schism, 1378-1417, University Park (Pa), The Pennsylvania State University Press, 2006, p. 187-195 ; K. Mesler, « The Epistle of Merlin on the Popes : A New Source on the Late Medieval Notion of the Angel Pope », Traditio, 65, 2010, p. 107-176, ici p. 139-144. Sur le programme iconographique d’un manuscrit du Libellus (Città del Vaticano, BAV, ms. reg. lat. 580) et de sa première édition imprimée (Venise, 1516), voir P. Guerrini, Propaganda politica e profezie figurate nel tardo Medioevo, Naples, Liguori, 1997, p. 25-46, fig. 11-70. Sur l’épicentre génois de 1385-1386, voir R. E. Lerner, « Alfonso Pecha’s Treatise on the Origins of the Great Schism : What an Insider “Saw and Heard” », Traditio, 72, 2017, p. 411-451.
4Paris, BNF, ms. lat. 3184, fol. 104v-125v, ici fol. 121-122 (Qualis [Qualiter ms] fuit status ecclesie in veteri et novo Testamento et qualiter ecclesia fuit recta [recta fuit ms] temporibus preteritis [predictis ms] et quot scismata et quot intrusiones temporibus preteritis [predictis ms] fuerunt in ecclesia Romana et qualiter in scismatibus preteritis [predictis ms] fuit actum et aliis notabilibus secundum veras cronicas) ; Paris, BNF, ms. lat. 11415, fol. 100-130v, ici fol. 120-123 ; Paris, BNF, ms. lat. 14726, fol. 98-115, ici fol. 113v-115 ; München, Bayerische Staatsbibliothek, ms. Clm 313, fol. 10ra-37vb, ici fol. 31vb-33rb ; Città del Vaticano, BAV, ms. reg. lat. 580, fol. 17ra-49vb, ici fol. 43rb-45ra ; Modena, Biblioteca Estense Universitaria, ms. Lat. 233, fol. 12-58, ici fol. 48-51. Sur le dernier manuscrit, copié à Ferrare en 1438/1439 (plutôt qu’en 1444/1445 ?), G. L. Potestà (dir.), Profezie illustrate gioachimite alla corte degli Estensi, Modène, Panini, 2010. Une traduction en moyen français (XVe siècle) est conservée dans Paris, BNF, ms. fr. 9783, fol. 1-51, ici fol. 38v-42 (Quel fut l’estat de l’eglise ou vielz et novel Testament, quans scismes et quantes intrusions il a esté es temps dessus ditz en l’eglise Romaine et en quelle maniere il a esté fait es scismes passés et aultres notables selon les vraies croniques). Pour l’editio princeps du Libellus, voir Abbas Joachim magnus propheta [Expositio in librum beati Cirilli de tribulationibus et statu ecclesie], Venise, Soardi, 1516, fol. VIIIva-XLIIIIrb, ici fol. XXVIIIra-XXIXra. Sur Télesphore et sa liste, voir H. Millet, « Autour de Télesphore de Cosenza (1386). Des précurseurs de l’histoire des antipapes et des schismes », dans H. Müller, B. Hotz (dir.), Gegenpäpste. Ein Unerwünchstes mittelalterliches Phänomen, Vienne, Böhlau (Papsttum im mittelalterlichen Europa, 1), 2012, p. 337-362.
5Paris, BNF, ms. lat. 3184, fol. 121, 121v et 122 : […] dittata [sic] ecclesia a Constantino magno et ab aliis principibus et populo christiano […] que scismata fuerunt XXII cum presenti […]. […] Vicesimum secundum scisma est presens, peius et melius [melliis ms] coloratum aliquo alio […]. […] Item singulariter est notatum quod nunquam in scismate per ecclesiam consilium generale fuit vocatum sed illi qui fuerunt in scismatibus veri pontifices vocaverunt consilia singularia in diversis locis, prout videbatur sibi expedire.
6G. Kreuzer, Heinrich von Langenstein. Studien zur Biographie und zu den Schismatraktaten unter besonderer Berücksichtigung der Epistola pacis und der Epistola concilii pacis, Paderborn/Munich/Vienne/Zurich, Schöningh (Quellen und Forschungen aus dem Gebiet der Geschichte, 6), 1987, p. 119-128 ; M. Lodone, « Profezia e ragione. Enrico di Langenstein contro Telesforo da Cosenza », dans A. Palazzo, A. Rodolfi (dir.), Prophecy and Prophets in the Middle Ages, Florence, Sismel Galluzzo (Micrologus Library, 103), 2020, p. 257-277. Pour un écho de la charge d’Heinrich von Langenstein contre le pseudo-prophète Télesphore, dans la lettre de l’abbé de Rein qui introduit un écrit anonyme, voir F. Bliemetzrieder, Ein kanonistischer Traktat für das Pisaner Konzil (1409). Text und Untersuchungen, Graz, Im Selbstverlage des Verfassers, 1902, p. 22-28, ici p. 28.
7E. Donckel, « Studien », art. cité, p. 33-39 ; R. Spence, « MS Syracuse », art. cité, p. 271-274 ; P. Guerrini, Propaganda politica, op. cit., p. 25-26 et n. 4 ; M. Lodone, « Telesforo da Cosenza », dans A. M. Ghisalberti (dir.), Dizionario biografico degli Italiani, Rome, Istituto dell’enciclopedia italiana, 2019, t. 95, p. 292-294, ici p. 293 ; Id., « Profezia e ragione », art. cité, p. 273-276 (Appendice).
8N. Valois, La France et le Grand Schisme, op. cit., t. 1, p. 373-374, n. 4 ; E. Donckel, « Studien », art. cité, p. 38-39, ici p. 38 et n. 4 ; H. Millet, « Écoute et usage des prophéties par les prélats pendant le Grand Schisme d’Occident », Mélanges de l’École française de Rome. Moyen Âge, 102 (Les textes prophétiques et la prophétie en Occident [XIIe-XVIe siècle]), 1990, p. 425-455, ici p. 441-448 et 455, repris dans L’Église du Grand Schisme, 1378-1417, Paris, Picard (Les médiévistes français, 9), 2009, p. 220-242, ici p. 232-237 et 241.
9Paris, BNF, ms. lat. 5178, fol. 47-51v (Quot scismata fuerunt in ecclesia Romana et qualiter intrusi fuerunt et eiecti extra [sic] a libro Theolofori et cronica Martini et aliorum) ; Paris, BNF, ms. lat. 9789, fol. 113-117v (Quot scismata fuerunt in ecclesia Romana et qualiter intrusi fuerunt eiecti). La tradition manuscrite du XVe siècle a pu attribuer la section de Télesphore à Jean Gerson (m. 1429) : Chantilly, Musée Condé, ms. 144, fol. 48ra-49ra (Tractatus qualis fuerit status ecclesie […] secundum veras cronicas. […] Explicit tractatus predictus a magistro Iohanne de Gersonio dignissimo cancellario Parisiensi compositus [prepositus ms] de statu ecclesie sub scismate diviso). La méprise a été relevée aux XVIIe-XVIIIe siècles : Tractatus domini Theofori qui ascribitur Ioanni de Gerson, dans De monarchia S. Imperii Romani, M. Goldast (éd.), Francfort, Hoffmann, 1614, t. 2, p. 1424-1425 (d’après Chantilly, Musée Condé, ms. 144) ; Joannis Gersonii opera omnia, op. cit., t. 2, col. 154-156, ici col. 154. Pour son édition, Louis Élie Dupin se fonde sur Paris, BNF, ms. lat. 14644 (ancien Saint-Victor 843 d’après la cotation d’Antoine Vyon d’Hérouval de la fin du XVIIe siècle) et sur un manuscrit indéterminé du collège de Navarre, sans doute Paris, Bibl. Mazarine, ms. 1687. Parmi les pièces à écarter, J. Gerson, Œuvres complètes, t. 6, L’œuvre ecclésiologique (253a-291), P. Glorieux (éd.), Paris/Tournai/Rome/New York, Desclée & Cie, 1965, p. XVII-XVIII, ici p. XVIII (Postquam superior status).
10Paris, Bibl. Mazarine, ms. 1687, fol. 82-84 (sans titre) ; Troyes, BM, ms. 786, fol. 179v-195v (sans titre) ; Città del Vaticano, BAV, ms. vat. lat. 4136, fol. 233v-234 (In ecclesia fuerunt XXII scismata et intrusiones XLI) ; Città del Vaticano, BAV, ms. vat. lat. 10499, fol. 21v-23v (olim 268v-270v) (Rubrica. Qualis fuit status ecclesie […] secundum veras cronicas). Sur les deux premiers témoins, voir C. Fasolt, « The Manuscripts and Editions of William Durant the Younger’s Tractatus de modo generalis concilii celebrandi », dans Id., Past Sense. Studies in Medieval and Early Modern European History, Leyde/Boston, Brill (Studies in Medieval and Reformation Traditions, 182), 2014, p. 109-151, ici p. 126-129 et 129-132. Sur le troisième manuscrit, voir T. M. Izbicki, « A Collection of Ecclesiological Manuscripts in the Vatican Library : Vat. lat. 4106-4193 », Miscellanea Bibliothecae apostolicae vaticanae, 4, 1990, p. 89-129, repris dans Friars and Jurists. Selected Studies, Goldbach, Keip (Bibliotheca eruditorum, 20), 1997, p. 249*-289*, ici p. 263*-264* ; D. Rundle, « A Renaissance Bishop and his Books. A Preliminary Survey of the Manuscript Collection of Pietro del Monte (c. 1400-57) », Papers of the British School at Rome, 69, 2001, p. 245-272, ici p. 271, no 58. Une partie du quatrième manuscrit (fol. 1-36, olim 248-282, [283]) est un membrum disiectum de Barcelona, Arxiu Capitular, ms. 26 : J. Miethke, « Das Konsistorialmemorandum De potestate pape des Heinrich von Cremona von 1302 und seine handschriftliche Überlieferung », dans A. Maierù, A. Paravicini Bagliani (dir.), Studi sul XIV secolo in memoria di Anneliese Maier, Rome, Edizioni di storia e letteratura (Storia e letteratura, Raccolta di studi e testi, 151), 1981, p. 421-451, ici p. 427-429.
11Rouen, BM, ms. 1355, fol. 169-169v (XXII scismata repperiuntur in ecclesia fuisse Romana) et 244bis-244vbis (De scismatibus ecclesie). La seconde liste est incomplète. Sur le volume, voir A. Brabant, « Documenter le Grand Schisme d’Occident. Étude sur les recueils de deux intellectuels normands, Simon du Bosc et Simon de Plumetot », Mélanges de l’École française de Rome. Moyen Âge, 123, 2011, p. 597-610, ici p. 603.
12Paris, BNF, ms. lat. 14643, fol. 283v-284 (sans titre) ; Paris, BNF, ms. lat. 14644, fol. 341-343v (titre postérieur, d’une autre main, fol. 341 : Quot scismata fuerunt in ecclesia Romana et qualiter intrusi fuerunt eiecti), ici fol. 341v-342v. Sur les deux manuscrits, voir G. Ouy, Les manuscrits de l’abbaye de Saint-Victor. Catalogue établi sur la base du répertoire de Claude de Grandrue (1514), Turnhout, Brepols (Bibliotheca Victorina, 10), 1999, t. 2, p. 125-128 (P 9) et 128-131 (P 10), ici p. 127 et 130 (dans le second manuscrit, les extraits non identifiés de Télésphore sont assimilés à une œuvre de Simon de Plumetot, t. 1, p. 16, n. 1 et t. 2, p. 130, n. 1) ; A. Brabant, « Documenter le Grand Schisme », art. cité, p. 604 ; O. Delsaux, « L’humaniste Simon de Plumetot et sa copie des poésies d’Eustache Deschamps. Une édition génétique au début du XVe siècle ? (partie I) », Revue d’histoire des textes, 9, 2014, p. 273-349, ici p. 280 (no 41-42), 287 et 289. Pour une analyse détaillée du contenu de Paris, BNF, ms. lat. 14643, voir B. Sère, Les débats d’opinion à l’heure du Grand Schisme. Ecclésiologie et politique, Turnhout, Brepols (Ecclesia militans, 6), 2016, p. 69-93.
13Paris, BNF, ms. lat. 14643, fol. 284 : Hoc fuit scriptum in quodam tractatu qui intitulatur Libellus fratris Thelesphori presbiteri et heremite in Thebas de cognitione presentis scismatis ac statu universalis ecclesie usque ad finem seculi, qui tractatus fuit factus anno 1386 et ipsum habui a magistro Ia. Bouju regis consiliario in suo parlamento. Dictus vero tractatus dirigitur Anthonio duci Ianuensi et fundatur totaliter super libris Ioachim et libris Cirilli et aliis prophetiis et cronicis.
14Reims, BM, ms. 1111, fol. 134v-137v, ici fol. 135, marge de droite : Istud compendium sumptum est de maiori libro. Sur le manuscrit, voir C. Jeudy, « La bibliothèque de Guillaume Fillastre », dans D. Marcotte (dir.), Humanisme et culture géographique à l’époque du concile de Constance. Autour de Guillaume Fillastre, Turnhout, Brepols (Terrarum orbis. Histoire des représentations de l’espace : textes, images, 3), 2002, p. 245-291, ici p. 270-271. La « note en latin ajoutée par le copiste en 1415 sur le schisme et le concile de Constance » (p. 271) correspond à l’extrait du Libellus de Télesphore de Cosenza (prologue, liste de schismes et notes de synthèse). Sur Fillastre au concile, avec mention – parmi d’autres – de Reims, BM, ms. 1111, voir C. Bianca, « Il concilio di Costanza come centro di produzione manoscritta degli umanisti », dans G. Signori, B. Studt (dir.), Das Konstanzer Konzil als europäisches Ereignis, Ostfildern, Thorbecke (Vorträge und Forschungen, 79), 2014, p. 379-389, ici p. 388-389. Le livre est recensé en 1456-1462 : G. Lanoë [d’après les notes de Colette Jeudy (†)], La bibliothèque capitulaire de Reims du XVe au XVIIIe siècle. L’inventaire de 1456-1462 et ses récolements (1470, 1479). L’inventaire de la fin du XVIIe siècle, Paris, CNRS Éditions (Documents, études et répertoires publiés par l’Institut de recherche et d’histoire des textes, 89), 2019, p. 124 [266] et 195-196, Inv. 266. Le descriptif vaut d’être cité pour la place faite à la liste des schismes (Reims, BM, ms. 1992, fol. 14v : [266] Invective Tullii in Salustium et Salustii in Tullium, quedam electe epistole Plinii secundi, Dialogus de utilitate disputandi, Seneca de IIIIor virtutibus, Que et quot fuerunt scismata, continentes folia CXXXVII incipientes 2o folio “octingentesimum”, finientes penultimo “ille vixerit”. Filiastri).
15Paris, BNF, ms. lat. 14643, fol. 283v ; Paris, Bibl. Mazarine, ms. 1687, fol. 83 ; Troyes, BM, ms. 786, fol. 181 ; Reims, BM, ms. 1111, fol. 135v-136 ; Città del Vaticano, BAV, ms. vat. lat. 4136, fol. 233v ; Città del Vaticano, BAV, ms. vat. lat. 10499, fol. 22 ; Chantilly, Musée Condé, ms. 144, fol. 48rb (intrusiones XLI) ; Paris, BNF, ms. lat. 14644, fol. 341v (intrusiones XXVII) ; Paris, BNF, ms. lat. 9789, fol. 113v (intrusiones XXXII [sic, pour XXVII]) ; Paris, BNF, ms. lat. 5178, fol. 47v (intrusiones XLI vel XXVII).
16F. Bliemetzrieder, « Traktat des Minoritenprovinzials von England fr. Nikolaus de Fakenham (1395) über das grosse abendländische Schisma », Archivum franciscanum historicum, 1, 1908, p. 577-600, 2, 1909, p. 79-91, ici p. 588-593 ; M. Harvey, Solutions to the Schism. A Study of some English Attitudes, 1378 to 1409, St. Ottilien, EOS (Kirchengeschichtliche Quellen und Studien, 12), 1983, p. 64-67, ici p. 65. Les dépositions de Jean XII (schisme 5) et de Gratien/Grégoire VI (schisme 8) sont déjà citées dans une question de l’été 1395 (Utrum liceat principibus secularibus consilium generale convocare et sic aliquo modo premisso scisma terminare) : M. Harvey, « Two Questiones on the Great Schism by Nicholas Fakenham, O.F.M. », Archivum franciscanum historicum, 70, 1977, p. 97-127, ici p. 117, 119, 126 et 127.
17Paris, BNF, ms. fr. 23428, fol. 27-31 (04/12/1406), ici fol. 28 et 29-30 : « Apres feray mencion [mencencion ms] de XXVIII ou de XXVII scismes et en reciteray XII et comment il ont esté tolus et extirpés. […] Cestes coses attendues […] » ; Bourgeois du Chastenet, Nouvelle histoire du concile de Constance, Paris, Le Mercier, 1718, Preuves, p. 141-149, ici p. 143 et 144-146.
18H. Finke, Forschungen und Quellen zur Geschichte der Konstanzer Konzils, Paderborn, Schöningh, 1889, p. 160 ; Id., « Eine Papstchronik der XV. Jahrhunderts », Römische Quartalschrift für christliche Althertumskunde und für Kirchengeschichte, 4, 1890, p. 340-362, ici p. 341-342 ; Id., « Zur spanischen Kirchengeschichte der Jahre 1414-1418 », Römische Quartalschrift für christliche Althertumskunde und für Kirchengeschichte, 7, 1893, p. 165-179, ici p. 165-169 ; A. de Escobar, De schismatibus, dans Tractatus polemico-theologicus de Graecis errantibus, E. [M.] Candal (éd.), Madrid/Rome, Consejo superior de investigaciones cientificas/Instituto Francisco Suárez-Pontificium Institutum orientalium studiorum (Concilium Florentinum, Documenta et scriptores, Series B, 4, 1), 1952, p. XIII et XLV-XLVI ; A. D. de Sousa Costa, Mestre André Dias de Escobar, figura ecuménica do século XV, Rome/Porto/Braga, Editorial Franciscana (Estudos e textos da Idade Média e Renascimento, 2), 1967/1969, p. 14, 51, 63-65, 92-93, 115, 125-126, 201 et 227-228 ; A. García y García, Estudios sobre la canonística portuguesa medieval, Madrid, Fundación universitaria española (Monografías, 29), 1976, p. 139-142, no 11, ici p. 141 (f.) ; J. F. Meirinhos, « Andreas Didaci de Scobar Hispanus, c. 1348/67-1448 », dans M. Lapidge, G. C. Garfagnini, C. Leonardi (dir.), Compendium auctorum latinorum Medii Aevi (500-1500), Florence, Sismel Galluzzo, 2001, t. 1.3, p. 238-240, ici p. 239, no 13.
19Augsburg, Universitätsbibliothek, ms. Cod. II. 1. 2o 112, fol. 209v-211 (titre moderne, De XXIV schismatibus historica relatio) (sans explicit), ici fol. 209v ; Eichstätt, Universitätsbibliothek, ms. St. 697, fol. 213-214 (sans titre), ici fol. 213 ; Kremsmünster, Stiftsbibliothek, ms. CC 78, fol. 199v-205 (sans titre), ici fol. 199v-200 ; München, Bayerische Staatsbibliothek, ms. Clm 3238, fol. 76v-79 (titre moderne, Excerpta tractatus de eiectione schismaticorum), ici fol. 76v. Dans la tradition médiévale, la maxime fragilis memoria…rerum turbe non sufficit est associée à Sénèque ou Augustin.
20Eichstätt, Universitätsbibliothek, ms. St. 697, fol. 223-227, ici fol. 223 : Sciendum quod beatus Augustinus videtur docere in Libro de vera religione ad christianum cultum et fidem Christi manutenendum ac statum ecclesie gubernandum historialis sermo multum facit et exempla gestorum preteritorum nimium iuvant vel ad cavendum vel prosequendum nociva ac utilia. Avec des variantes (dont celle où l’auteur se dit, dans le prologue, évêque de Ciudad Rodrigo et pénitencier mineur du pape), Bamberg, Staatsbibliothek, ms. Msc. Theol. 112, fol. 92vb-98va (De scismatibus a tempore beati Petri usque ad Iohannem papam XXIII), ici fol. 92vb : Aurelius Augustinus docet in Libro de vera religione quod ad christianum cultum et fidem manutenendam [sic] multum proficit historialis sermo vel ad prosequendum seu cavendam [sic] nociva aut utilia.
21München, Bayerische Staatsbibliothek, ms. Clm 17833, fol. 343rb-351va, ici fol. 343rb-344va. Sur le manuscrit, voir Acta concilii Constanciensis, H. Finke (éd.), Münster, Regensbergsche Buchhandlung, 1928, t. 4, p. LXXVII-LXXVIII. Les indices chronologiques sont fournis par le titre (Hic tanguntur aliqui modi tollendi scismata collecti in curia domini Gregorii, fol. 343rb), l’allusion à l’obédience de « l’antipape » Jean XXIII (1410-1415) et au « conciliabule » de Pise (1409) ayant déclaré Grégoire [XII] et Pedro de Luna [Benoît XIII] hérétiques (fol. 349rb), l’évocation de la récente affaire de la succession à la royauté des Romains/l’empire qui, après la mort de Ruprecht (1410), a mis aux prises le roi de Hongrie Sigismond et le margrave de Moravie (fol. 350va-350vb) et la mention d’une ordalie par le feu à laquelle les partisans de Grégoire [XII] auraient proposé de se soumettre (fol. 351rb). J’ai repéré d’autres manuscrits des Modi tollendi scismata qui renferment lesdits éléments contextuels. Lié au concile de Pise, Città del Vaticano, BAV, ms. vat. lat. 5607, fol. 66vb-73va, ici fol. 71vb, 72vb et 73rb. D’un XVe siècle avancé, Salamanca, Biblioteca Histórica General (Biblioteca Universitaria), ms. 1951, fol. 71v-84v, ici fol. 81v, 83-83v et 84. De même époque, München, Bayerische Staatsbibliothek, ms. Clm 85, fol. 497-500v est une copie incomplète qui s’arrête aux premières lignes du troisième des seize modes. Le texte intégral a été transcrit, mais non sans désordre, dans la somme ecclésiologique (1452) du cardinal Domenico Capranica (m. 1458) : Città del Vaticano, BAV, ms. vat. lat. 4039, fol. 65v-70 – dont dépendent Roma, Biblioteca Casanatense, ms. 1406, fol. 67va-71vb (p. 123a-131b), copié en 1470, Genova, Biblioteca Franzoniana, ms. Urb. 48, fol. 63va-67va et Città del Vaticano, BAV, ms. ott. lat. 1759, fol. 82-87v. Sur les quatre derniers témoins, avec mention de München, Bayerische Staatsbibliothek, ms. Clm 85, voir J. Miethke, « Die handschriftliche Überlieferung der Schriften des Juan González, Bischof von Cádiz († 1440). Zur Bedeutung der Bibliothek des Domenico Capranica für die Verbreitung ekklesiologischer Traktate des 15. Jhs. (mit einem Anhang : Inhaltsübersicht über die Miscellanhandschrift Vat. lat. 4039) », Quellen und Forschungen aus italienischen Archiven und Bibliotheken, 60, 1980, p. 275-324, ici p. 311, no [15].
22Pour l’attribution, voir infra, n. 66. Sur l’intéressé, voir D. Girgensohn, Kirche, Politik und adelige Regierung in der Republik Venedig zu Beginn des 15. Jahrhunderts, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht (Veröffentlichungen des Max-Planck-Instituts für Geschichte, 118), 1996, t. 1, p. 202-205.
23München, Bayerische Staatsbibliothek, ms. Clm 17833, fol. 343rb : Priusquam modos aliquos ponam quibus hoc pessimum scisma absque divina offensa sedari potest, brevissime perstringam qualiter preterita scismata sunt sublata.
24Ibid., fol. 344va, 347rb, 350va et 351rb-351va : Unus ergo modus tollendi scisma est ut tollatur per concilium generale ut enim ex supradictis patet sex antiqua scismata per concilia fuere sublata. […] Alius modus est via recognitionis erroris ut antipape conscientia ducti renuntient suo pretenso iuri et verum pastorem recognoscant sicut olim amotum est XVII[m] scisma. […] Alius modus est quod uno ex contendentibus mortuo vel canonice eiecto alius eligatur, ut si papa premoritur vel si canonice eicitur antipapa eligatur in papam. Per hunc enim modum sublatum fuit sextum scisma. […] Multa nempe scismata ut ex superioribus liquet morte antipape vel eiectione sedata sunt. […] Alius modus quod tollatur scisma per potentiam adhibitam contra scismaticos et intrusos, quemadmodum antiqua scismata pro maiori parte vi et potentia sublata sunt.
25Paris, BNF, ms. lat. 3184, fol. 121v : Septimum scisma fuit anno Domini DCCLXXXIII inter Stephanum tertium, sanctum virum, et Constantinum, quod scisma, si bene videatur, quasi per omnia est simile instanti scismati et plus similatur [simulatur ms] presenti quam aliud scisma preteritum ; Reims, BM, ms. 1111, fol. 136. L’idée subsiste jusque dans les listes autonomes abrégées : Rouen, BM, ms. 1355, fol. 169-169v, ici fol. 169 : 7m anno Domini VIICIIIIXXIIIo inter Stephanum tertium et Constantinum, quod videtur simile presenti scismati XXIIo.
26Paris, BNF, ms. lat. 3184, fol. 121v : Vicesimum secundum scisma est presens, peius et melius [melliis ms] coloratum aliquo alio, prophetizatum a Spiritu sancto pro punitione cleri et reformatione ecclesie ; Reims, BM, ms. 1111, fol. 136v.
27Rouen, BM, ms. 1355, fol. 169 : 22m anno Domini MoCCCoLXXVIIIo scilicet hoc presens scisma quod incepit inter Urbanum VI et Clementem VII, quod videtur esse peius et plus coloratum quam aliquod aliud, forte permissum a Deo pro punitione cleri et reformatione ecclesie. Un autre manuscrit (Paris, BNF, ms. lat. 5178, fol. 48) substitue le « schisme commencé en 1378 » au « schisme présent » auquel était comparé le septième schisme : Septimum scisma fuit anno VIICLXX[X]III inter Stephanum tertium et Constantinum secundum, quod scisma, si bene videatur, quasi simile fuit scismati quod incepit [anno] MCCCLXXVIII.
28Reims, BM, ms. 1111, fol. 135 : Postquam superius status et effectus presentis scismatis, quod cepit Rome anno MoCCCoLXXVIIIo et, iam stante concilio Constanciensi, duravit XXXVII annis, ac acta et agenda in universali ecclesia, fol. 135 (marge de droite) : Additum est per scriptorem qui in illo concilio hunc librum scripxit [sic] anno MoCCCCo et XVo.
29F. Bliemetzrieder, « Traktat des Minoritenprovinzials », art. cité, p. 592-593.
30B. Schmeidler, « Der sogennante Cusentinus bei Tolomeus von Lucca », Neues Archiv der Gesellschaft für ältere deutsche Geschichtskunde, 32, 1907, p. 252-261 ; Tholomeus Lucensis, Historia ecclesiastica nova, O. Clavuot, L. Schmugge (éd.), Hanovre, Hahnsche (Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, 39), 2009, p. XLIII-XLIV.
31Bamberg, Staatsbibliothek, ms. Msc. Theol. 107, fol. 318ra-320ra (De scismatibus), ici fol. 318ra ; Cambridge, Corpus Christi College Library, ms. 177, fol. 116rb-118ra/194rb-196ra (Incipit tractatus Andree Civitatensis episcopi de scismatibus que fuerunt a fundatione ecclesie usque ad annum Domini 1415 [sic]), ici fol. 116va/194va ; Kraków, Biblioteka Jagiellońska, ms. Berol. Germ. Qu. 1585, fol. 98-101v (Scismata in ecclesia ab initio usque ad tempus presens), ici fol. 98 ; Mainz, Wissenschaftliche Stadtbibliothek, ms. I 471a, fol. 209-215v (Scismata ecclesie Romane), ici fol. 209v ; München, Bayerische Staatsbibliothek, ms. Clm 9503, fol. 28rb-30vb (Ista sunt XXIIII scismata), ici fol. 28rb ; Sankt Gallen, Stiftsbibliothek, ms. 953, p. 185-188 (Hec sunt scismata facta in ecclesia ab initio ecclesie usque ad presens), ici p. 185 ; Stuttgart, Württembergische Landesbibliothek, ms. Cod. theol. et phil. 2o 100, fol. 294va-296rb (Ista sunt XXIIII scismata), ici fol. 294va ; Wolfenbüttel, Herzog August Bibliothek, ms. Cod. Guelf. 372 Helmst., fol. 66vb-68rb (Incipit tractatus de scismatibus in ecclesia Dei), ici fol. 66vb ; Wolfenbüttel, Herzog August Bibliothek, ms. Cod. Guelf. 431 Helmst., fol. 18vb et 16ra-17ra (sans titre), ici fol. 18vb ; Wien, Österreichische Nationalbibliothek, ms. Cod. 4973, fol. 288-297v (Incipiunt scismata), ici fol. 288v.
32Augsburg, Universitätsbibliothek, ms. Cod. II. 1. 2o 112, fol. 209v ; Eichstätt, Universitätsbibliothek, ms. St. 697, fol. 213 ; Kremsmünster, Stiftsbibliothek, ms. CC 78, fol. 199v-200 ; München, Bayerische Staatsbibliothek, ms. Clm 3238, fol. 76v. Sur le dédicataire de la liste, secrétaire du pape Alexandre V, dont les penchants imposent une référence d’Escobar à l’Art poétique d’Horace et à son éloge de la brevitas (me monente poeta Oratio cum “quid precipies, esto brevis ut cito dicta percipiant animi dociles teneantque fideles”), voir C. Revest, Romam veni. Humanisme et papauté à la fin du Grand Schisme, Ceyzérieu, Champ Vallon, 2021, p. 387-388 (no 56) et ad indicem.
33Bonn, Universitäts- und Landesbibliothek, ms. S 327, fol. 36v-38 (Sequuntur 24 scismata scilicet qualiter et quando orta et extincta), ici fol. 36v-37v. Le manuscrit renferme des pièces copiées entre 1431 et 1450, à Bâle, Florence, Toulouse et Rome. La liste des schismes figure dans la section écrite à Florence en 1442-1443, alors que la ville toscane est – depuis 1434 – le siège de la curie d’Eugène IV. Pour plus de détails, voir J. Geiß, Katalog der mittelalterlichen Handschriften der Universitäts- und Landesbibliothek Bonn, Berlin/Boston, De Gruyter, 2015, p. 212-218. Sur le personnage, voir T. Prügl, Die Ekklesiologie Heinrich Kalteisens OP in der Auseinandersetzung mit dem Basler Konziliarismus. Mit einem Textanhang, Paderborn/Munich, Schöningh (Münchener Universitäts-Schriften, Veröffentlichungen des Grabmann-Institutes zur Erforschung der mittelalterlichen Theologie und Philosophie, Neue Folge, 40), 1995.
34Rouen, BM, ms. 1355, fol. 169-169v et 244bis-244vbis.
35Città del Vaticano, AAV, Arm. LIV, no 15, fol. 6-7v (Scismata ecclesie) ; Città del Vaticano, AAV, Arm. LIV, no 22, fol. 10-13 (Super scismatibus. Reperta ex diversis cronicis Pauli Diaconi, Martini, cardinalis [sic], Cusentini et Istorie ecclesiastice nove Tolomei). Sur la collection, voir M. Seidlmayer, « Die spanischen “Libri de schismate” des Vatikanischen Archivs », Gesammelte Aufsätze zur Kulturgeschichte Spaniens, 8, 1940, p. 199-262. Pour une liste proche, assortie de notes de synthèse : London, British Library, ms. Arundel 117, fol. 105va-108rb (Scismata. Hic diversis cronicis maxime Pauli Dy[a]coni cardinalis [sic], Martini, Cusentini et Hystorie ecclesiastice nove Tholomei infrascripta scismata et gesta summorum pontificum sunt collecta).
36À l’encontre de la tradition textuelle dominante (et originelle), les onzième et douzième schismes y sont cependant intervertis – un trait propre à certains manuscrits de la liste de Télesphore (Paris, BNF, ms. lat. 14644, fol. 342rb ; Paris, BNF, ms. lat. 9789, fol. 115 ; Paris, BNF, ms. lat. 5178, fol. 48v-49).
37Città del Vaticano, AAV, Arm. LIV, no 15, fol. 8-11 (sans titre) ; Città del Vaticano, AAV, Arm. LIV, no 22, fol. 14-19 (sans titre). Pour une version incomplète/fragmentaire, voir Città del Vaticano, AAV, Arm. LIV, no 45, fol. 141-141v (Scismata).
38Basel, Universitätsbibliothek, ms. A. II. 10, fol. 124vb-127ra (Incipiunt scismata in ecclesia), ici fol. 127ra : Hee sunt intrusiones facte circa electiones summorum pontificum in ecclesia et sede Romana de libris magistri Iohannis de Basilea qui postea factus est episcopus Lombariensis per donationem domini Clementis pape [VIIm add.]. [d’une autre main] Conscripta sunt hec per manus Ruedgeri [de Memmingen] presbiteri anno Domini MoCCCoLXXXXIIo ; V. Marcolino, « Leben und Schrifttum des Augustinereremiten Johannes von Basel († 1392) », Augustiniana, 53, 2003, p. 319-381, ici p. 375, no 7.
39Città del Vaticano, AAV, Arm. LIV, no 15, fol. 161-162 (Sequitur successus eorum qui minus canonice electi, intrusi aut aliter indebite papatum intraverunt seu minus invaserunt secundum relationem Tholomei de Lucha in cronicis suis).
40Ibid., fol. 11v (sans titre) ; Città del Vaticano, AAV, Arm. LIV, no 22, fol. 19-19v (sans titre).
41Città del Vaticano, AAV, Arm. LIV, no 24, fol. 264-266 (De censuali ecclesie Romane circa istoriam Alexandri III). Pour les extraits, voir Le Liber pontificalis. Texte, introduction et commentaire, L. Duchesne, C. Vogel (éd.), Paris, De Boccard (Bibliothèque des Écoles françaises d’Athènes et de Rome), 1892-1981, t. 2, p. 397-446, no CLXXII, ici p. 405-407 et 417.
42Paris, BNF, ms. lat. 5178, fol. 47v-50 ; Paris, BNF, ms. lat. 9789, fol. 113v-116 ; Paris, BNF, ms. lat. 14644, fol. 341v-342v.
43Eichstätt, Universitätsbibliothek, ms. St. 697, fol. 213 et 214 : […] scismatum preteritorum gesta que hactenus fuerunt per me in tractatu de scismaticorum eiectione recollecta diffuse […]. […] Hec ergo sub brevi compendio vestre reverentie disposui scribere cum latius in tractatu de eiectione scismaticorum scripserim et magis diffuse ; Kremsmünster, Stiftsbibliothek, ms. CC 78, fol. 199v et 205 ; München, Bayerische Staatsbibliothek, ms. Clm 3238, fol. 76v et 79 ; Augsburg, Universitätsbibliothek, ms. Cod. II. 1. 2o 112, fol. 209v.
44Frankfurt am Main, Institut für Stadtgeschichte, Reichssachen-Nachträge, ms. 2533 (olim Stadtarchiv, ms. 962a), fol. 96v-100 (sans titre) ; Città del Vaticano, BAV, ms. pal. lat. 595, fol. 47-49v/31-33v (Nota hec scismata fuere a tempore beati Petri usque nunc). Le lien entre les deux manuscrits est corroboré par l’omission accidentelle (partagée) du vingt et unième schisme entre Innocent II et Pietro Pierleoni (Anaclet II).
45Munie d’un prologue (Inc. Sacrosancta synodus Constanciensis universalem ecclesiam representans) émaillé de citations patristiques (Augustin, Jérôme, Isidore de Séville) qui fait l’éloge du concile de Constance et de « l’empereur » Sigismond, la plus ancienne version est conservée dans Toruń, Biblioteka Uniwersytecka, ms. Rps 65/V, fol. 82v (Scismata que et qualia, quot et quando fuerunt terminata). Postérieure et sans prologue, la seconde version m’est connue par deux témoins : Basel, Universitätsbibliothek, ms. A. II. 34, fol. 253v-254 (Hic notantur XXIIII scismata que fuerunt in ecclesia a primo scismate quod fuit tempore Felicis secundi usque ad hoc magnum et inveteratum scisma quod in sacro Constanciensi concilio de gratia Dei est sedatum. Sunt autem hec scismata per dominum episcopum Civitatensem ex variis cronicis in dicto concilio recollecta) ; Praha, Národní Knihovna, ms. XII. E. 13, fol. 123v-125 (De scismatibus que precesserunt et que secuntur. Episcopus Civitatensis in concilio Constanciensi). Sur le manuscrit bâlois, voir Acta concilii Constanciensis, op. cit., t. 4, p. LXXXI.
46Eichstätt, Universitätsbibliothek, ms. St. 697, fol. 224v et 227v.
47J. Lemaire de Belges, Traicté de la différence des schismes et des conciles de l’Église, avec l’histoire du Prince Sophy et autres œuvres, J. Britnell (éd.), Genève, Droz (Textes littéraires français, 484), 1997, p. 98-131 et 187-221. Pour des éléments sur la médiation textuelle, la liste des schismes de Télesphore ayant transité via le commentaire de Wolfgang Aytinger aux Revelationes du Pseudo-Méthode, et sur le recours aux détails historiques fournis par le Liber de vita Christi ac pontificum omnium de Platina (1474/1479) et le Supplementum chronicarum (1483) de Giacomo Filippo Foresti, voir J. Britnell, « Jean Lemaire de Belges and his List of Schisms », Durham University Journal, 72, 1980, p. 53-58.
48T. Ebendorfer, Chronica regum Romanorum, H. Zimmermann (éd.), Hanovre, Hahnsche (Monumenta Germaniae Historica, Scriptores rerum germanicarum, Nova series, 18-19), 2003, t. 1, p. 544 ([…] inter scismata, que in fine huius operis dono Altissimi enumerare decrevi), t. 2, p. 627 (ubi et inprimis originem Romanorum atque huius populi et urbis exordium brevi stilo digerere ymoverius absolvere decrevi et hec una cum numero scismatum ecclesie in hoc septimo thomo glutinare). Dans son Liber pontificum (1458), l’auteur qualifie le travail accompli de Libellus de scismatibus ecclesie, de Tractatus de scismatibus ou de Tractatus de scismate : T. Ebendorder, Chronica pontificum Romanorum, H. Zimmermann (éd.), Munich, Monumenta Germaniae Historica (Scriptores rerum germanicarum, Nova series, 16), 1994, p. 54, 440 et 445.
49T. Ebendorfer, Tractatus de schismatibus, H. Zimmermann (éd.), Hanovre, Hahnsche (Monumenta Germaniae Historica, Scriptores rerum germanicarum, Nova series, 20), 2004, p. 6-83, ici p. 3 (note des vingt-cinq pontifes expulsés), 7-8 (Non inficior, ymo secundum ordinem temporis probo, aliorum dicta, qui primum scisma ecclesie ponunt anno Domini CCLX[X]V inter Cornelium papam et Novatum, quendam ecclesie Romane presbiterum, exortum), 19 (Hoc VII[m] scisma quidam dicunt subortum inter Stephanum III, virum sanctum, et Constantinum II. […] Alii tamen asserunt VIII[m] scisma natum inter Eugenium II et Sysinnium, ut infra), 20 (Est verum, quod quidam VIII[m] scisma dicunt fuisse anno Domini DCCXLVIIII, alii autem anno DCCCXLVIIII inter Eugenium II et Sysinnium), 22 (Hoc VIIII[m] scisma quidam dicunt extitisse anno Domini DCCCCXX[X] inter Leonem V et Christoferum presbiterum), 25 (Est verum, quod quidam astruunt X[m] scisma subortum anno Domini DCCCCLXXXII inter Johannem XII […] et Leonem VIII, cuius tamen dicti probabilitatem non video), 26 (Licet quidam asserat XI[m] scisma subortum inter Gregorium V et Johannem episcopum Placentinum, quod similiter non probo, quia in autenticis scriptis non reperio), 27 (Hoc XII[m] scisma Theolopherus heremita ortum dicit anno Domini MLXXXXVIII [sic] inter Benedictum V et Leonem, sed constat inter Formosum et Benedictum V aliud scisma mediasse, ut patebit) et 29 (Hoc XIIII[m] scisma prefatus Theolopherus asserit fuisse anno MLII tempore Benedicti VIIII, qui cum iam multis annis sedisset, alii tres eo expulso sunt electi. Sed mirum, quod is, qui se prophecie spiritu dotatum gloriabatur, plurima non vidit, sed pertransit media scismata […]).
50Eichstätt, Universitätsbibliothek, ms. St. 697, fol. 223 ; Basel, Universitätsbibliothek, ms. A. II. 34, fol. 253v.
51Città del Vaticano, BAV, ms. vat. lat. 5599, fol. 59-61v (olim 107-109v) (Sequuntur 24 scismata scilicet qualiter et quando orta et extincta), ici fol. 59-60v (liste des schismes) et 61-61v (notes de Télesphore), qui dérive de Bonn, Universitäts- und Landesbibliothek, ms. S 327, fol. 36v-38, ici fol. 36v-37v, 38 et 37v. Sur les deux manuscrits, voir T. Prügl, Die Ekklesiologie Heinrich Kalteisens, op. cit., p. 109-113 et 113-114, ici p. 109 (no 3) et 113 (no 4).
52Città del Vaticano, BAV, ms. vat. lat. 5599, fol. 59 (marge de gauche).
53Città del Vaticano, BAV, ms. vat. lat. 5607, fol. 67ra-67vb, ici fol. 67ra, marge supérieure : Primum scisma inter beatum Cornelium et Novatianum urbis Romane presbiterum qui fuit princeps heresis Novatianorum et qui negabatur [sic] spem venie lapsis.
54Paris, BNF, ms. lat. 14644, fol. 341v. De façon générale, la liste (fol. 341-343v) a été complétée, pour les additions marginales, par un texte semblable à celui de Paris, BNF, ms. lat. 9789, fol. 113-117v, dépourvu de comparaison entre le septième schisme et le schisme présent (fol. 114v) et dont le titre général (fol. 113, Quot scismata fuerunt in ecclesia Romana et qualiter intrusi fuerunt eiecti) a été repris et ajouté d’une autre main dans la marge supérieure (Paris, BNF, ms. lat. 14644, fol. 341).
55H. Finke, « Eine Papstchronik der XV. Jahrhunderts », art. cité, p. 348.
56Paris, BNF, ms. lat. 3184, fol. 121 ; Paris, BNF, ms. lat. 11415, fol. 120v (1317 [sic]) ; Paris, BNF, ms. lat. 14726, fol. 113v ; München, Bayerische Staatsbibliothek, ms. Clm 313, fol. 32ra ; Città del Vaticano, BAV, ms. reg. lat. 580, fol. 43va ; Modena, Biblioteca Estense Universitaria, ms. Lat. 233, fol. 48v ; Paris, BNF, ms. lat. 9789, fol. 113 ; Troyes, BM, ms. 786, fol. 180 ; Paris, BNF, ms. lat. 14643, fol. 283v ; Paris, BNF, ms. lat. 14644, fol. 341 ; Reims, BM, ms. 1111, fol. 135 ; Paris, Bibl. Mazarine, ms. 1687, fol. 82v.
57Chantilly, Musée Condé, ms. 144, fol. 48ra ; M. Goldast, De monarchia, op. cit., p. 1424.
58Città del Vaticano, BAV, ms. vat. lat. 10499, fol. 21v (marge de gauche, ad a nativitate Christi usque ad annum Domini MCCCXVI a quo tempore citra nullum scisma fuit in ecclesia [Dei]) : Intellige « citra » idest usque ad annum Domini MCCCLXXXVI quo fuit facta ista compilatio.
59B. Hernández Montes, Biblioteca de Juan de Segovia. Edición y comentario de su escritura de donación, Madrid, Consejo superior de investigaciones cientificas/Instituto Francisco Suárez (Bibliotheca theologica hispana, serie 2.a Textos – tomo 3), 1984, p. 73-115 et 268-274, ici p. 104 ([no 84] [208]) et 273 ([208]).
60Città del Vaticano, BAV, ms. vat. lat. 5599, fol. 60v : XXVIm [sic] scisma suscitavit tempore Eugenii quarti concilium Basyliense canonice per duos pontifices Mar. et Eugenium vigore decreti concilii Constanciensis « Frequens » congregatum. Postea nimium sibi tribuens, descivit a vero capite et prophanavit Amedeum olim Sabaudie ducem, privato Eugenio, in Romanum et universalem pontificem anno salutis MCCCCXXXVIIIIo. Quod postea, resignante Amedeo, sedatum fuit sub Nicolao quinto anno MCCCCXLVIIIIo et dedit per suos oratores liberam obedientiam ipsi Nicolao in arce Spoletana propter pestem residenti eodem anno Domini mense iu.
61Praha, Národní Knihovna, ms. XII. E. 13, fol. 125 : [add. main 1] Anno 1439. 25m schisma in concilio Basiliensi inter Eugenium quartum et Felicem quintum, quod duravit novem annis. Et ab illo tempore usque ad annum iubilei 1600 nullum fuit schisma. Eapropter infinitae sunt gratiae agendae Deo optimo maximo. [add. main 2] Ab anno 1600 ad 1650, laus Deo etiam, nullum schisma fuit sed pessima bella composita tamen satis ao 1648.
62Stuttgart, Württembergische Landesbibliothek, ms. Cod. theol. et phil. 2o 100, fol. 296rb.
63Sankt Gallen, Stiftsbibliothek, ms. 953, p. 188.
64T. Ebendorfer, Tractatus de schismatibus, op. cit., p. 91 : XXV[m] et novissime preteritum ecclesie scisma inter Eugenium IIII et Felicem V, ducem Sabaudie cepit, anno Domini MCCCCXXXVIIII in novembri et duravit usque ad annum Domini MCCCCXLVIIII.
65J. Lemaire de Belges, Traicté de la différence des schismes, op. cit., p. 221 : « Entre Felix le quint et Eugene le quart s’esmeut le xxiiie scisme. »
66Città del Vaticano, BAV, ms. vat. lat. 4114, fol. 364-365v (schismes 1-23, Félix [II]/Libère-Jean XXII/Pietro da Corbara), 365v-370 (schisme 24, Urbain VI-concile de Pise) et 379-400v (Modi tollendi scisma 1-16[17 ms]), ici fol. 364, 365v-366 et 379 : […] Unde antequam modos ponam, quoniam preterita futuris quodammodo sunt preambula quasi doctrina, primo antiqua scismata et quibus modis sedata sunt inseram, sequendo in hoc Petrum de Morosinis qui brevissime et pulcre sub sequenti forma materiam annotavit. Primum scisma inter Felicem papam et Liberium antipapam […]. […] Vigesimum tertium scisma fuit inter Iohannem XXII et fratrem Petrum de Corbaria […]. Hucusque Petrus qui ex honestate ut puto non amplius prosequutus est scismata temporis evi nostri. […] Fuit ergo XXIIII[m] scisma tempore Urbani sesti [sic] […]. […] Moritur tandem Urbanus, cui successit Bonifatius, et Bonifatio successit In[n]ocentius, qui tempore brevi vixit, post quem in summum pontificem electus est Angelus Corrarius, patriarcha Constantinopolitanus, in Romanum pontificem sub pu[n]ctis et iuramentis que in tractatu suo ponit Anto. de Butrio narrando factum et sic sub sequenti verborum epilogo : Post obitum Gregorii XI […]. […] Nunc modos tollendi scisma particulariter enarrando ordinem Petri sequam. […] Primus ergo modus tollendi scisma […]. La table des matières du livre/traité VI fait état de vingt-quatre schismes et de seize modi tollendi scisma, deux sections qui retravaillent la substance de Pietro Morosini : Città del Vaticano, BAV, ms. vat. lat. 4110, fol. 14v-15v, ici fol. 15 (Viginti quatuor scismata que fuerunt a tempore Christi citra et modis quibus cedata [sic] sunt, nota ibidem c. ii.) et 15-15v.
67Sur le traité de l’été/automne 1408 dont s’inspire Lorenzo d’Arezzo pour le vingt-quatrième schisme, voir O. Condorelli, « Antonio da Budrio e le dottrine conciliari al tempo del concilio di Pisa », Rivista internazionale di diritto comune, 27, 2016, p. 79-157, ici p. 117-138. Plus largement, voir D. Girgensohn, « More sanctorum patrum alias utiliter in ecclesia observato : die Einberufung des Pisaner Konzils von 1409 », Annuarium historiae conciliorum, 27, 1995, p. 325-382.
68München, Bayerische Staatsbibliothek, ms. Clm 85, fol. 497-500v (liste de schismes, fol. 497-498), ici fol. 498 : Vicesimum quartum quod fuit inter Iohannem XXIII, Gregorium [XII] et Benedictum [XIII], qui Petrus de Luna vocabatur, et multis annis duravit et fuit sopitum, qui Gregorius renuntiavit, Iohannes et Benedictus depositi fuerunt per concilium Constanciense, ubi electus fuit Martinus papa quintus Romanus de Columpna, pacificus, potens et strenuus, maximam habens obedientiam in universa Dei [de ms] ecclesia. Et ad id maximam operam dedit invictissimus Romanorum tunc rex, postea imperator, Sigismundus, qui felicissimus satis ad totum procuravit ut fidelissimus advocatus ecclesie. Vicesimum quintum inter dominum Eugenium papam quartum Venetum et Felicem Vtum nuncupatum, ducem Sabaudie Amedeum nomine, erectum per remanentes Basilee sub colore et titulo concilii generalis, quorum ductor seu seductor fuit Arelatensis cardinalis, quod adhuc pendet, cuius finem nescio.
69Kremsmünster, Stiftsbibliothek, ms. CC 78, fol. 205 : […] cum latius in tractatu de eiectione scismaticorum scripserim et magis diffuse. De electione Alexandri quinti quidam [quidem ms] metrificando sic loquitur [loquimur ms] : « Lucifer (i. Angelus de Carario suscrit) et Luna (Petrus de suscrit) dum deicerentur ab una / Mitra papali sub concilio generali / Quintus Alexander precellens valde magister / De Grecia natus est Pysis papa creatus / Post M Cque quater tria si post hec repetis ter / In Io. Pau. festo cuius facti memor esto ». Composés en marge de l’élection d’Alexandre V (Pierre de Candie), sur la foi de leur présence dans un manuscrit lié au concile de Pise (Città del Vaticano, BAV, ms. vat. lat. 4904, fol. 62), les vers sont repris dans une influente chronique universelle de 1420-1422 : Chronica pontificum et imperatorum Romanorum, dans Andreas von Regensburg. Sämtliche Werke, G. Leidinger (éd.), Munich, M. Rieder (Quellen und Erörterungen zur bayerischen und deutschen Geschichte, 1), 1903, p. 1-158, ici p. 131-132. Ils sont toujours mis en exergue trois décennies plus tard : T. Ebendorfer, Tractatus de schismatibus, op. cit., p. 69.
70Eichstätt, Universitätsbibliothek, ms. St. 697, fol. 227 (Duravit tamen hoc scisma [iam] quasi per duos annos) ; Bamberg, Staatsbibliothek, ms. Msc. Theol. 112, fol. 98rb (Duravit tamen hoc scisma iam quasi per duos annos) ; Città del Vaticano, BAV, ms. pal. lat. 595, fol. 49v/33v (Duravit tamen hoc scisma iam quasi per quinque annos) ; Frankfurt am Main, Institut für Stadtgeschichte, Reichssachen-Nachträge, ms. 2533 (olim Stadtarchiv, ms. 962a), fol. 100 (Duravit tamen hoc scisma iam quasi per quinque annos). Le dernier volume est un recueil de pièces du concile de Constance transcrites pour la ville de Francfort. La liste des schismes (fol. 96v-100) est copiée au début d’un cahier relatif aux années 1414-1415 (fol. 95-118).
71Bamberg, Staatsbibliothek, ms. Msc. Theol. 107, fol. 318ra : scisma […] quod […] duraverat per XL annos vel quasi in christianitate ; München, Bayerische Staatsbibliothek, ms. Clm 9503, fol. 28rb ; Stuttgart, Württembergische Landesbibliothek, ms. Cod. theol. et phil. 2o 100, fol. 294va ; Wolfenbüttel, Herzog August Bibliothek, ms. Cod. Guelf. 431 Helmst., fol. 18vb ; Wien, Österreichische Nationalbibliothek, ms. Cod. 4973, fol. 288 ; Cambridge, Corpus Christi College Library, ms. 177, fol. 116rb (per XL [annos] vel quasi in christianitate) ; Kraków, Biblioteka Jagiellońska, ms. Berol. Germ. Qu. 1585, fol. 98 (per quadraginta annos vel citra in christianitate) ; Sankt Gallen, Stiftsbibliothek, ms. 953, p. 185 ; Mainz, Wissenschaftliche Stadtbibliothek, ms. I 471a, fol. 209 (per quadraginta [annos] vel quinquaginta [sic] in christianitate). Le passage est omis dans Wolfenbüttel, Herzog August Bibliothek, ms. Cod. Guelf. 372 Helmst., fol. 66vb.
72H. Finke, Forschungen und Quellen, op. cit., p. 160.
73Bamberg, Staatsbibliothek, ms. Msc. Theol. 107, fol. 318ra-318rb ; Cambridge, Corpus Christi College Library, ms. 177, fol. 116va ; Mainz, Wissenschaftliche Stadtbibliothek, ms. I 471a, fol. 209v ; München, Bayerische Staatsbibliothek, ms. Clm 9503, fol. 28va ; Stuttgart, Württembergische Landesbibliothek, ms. Cod. theol. et phil. 2o 100, fol. 294va ; Wolfenbüttel, Herzog August Bibliothek, ms. Cod. Guelf. 372 Helmst., fol. 66vb ; Wolfenbüttel, Herzog August Bibliothek, ms. Cod. Guelf. 431 Helmst., fol. 18vb ; Wien, Österreichische Nationalbibliothek, ms. Cod. 4973, fol. 289 ; Kraków, Biblioteka Jagiellońska, ms. Berol. Germ. Qu. 1585, fol. 98 (magna exempla et monimenta) ; Sankt Gallen, Stiftsbibliothek, ms. 953, p. 185 (magna exempla et monimenta).
74Sankt Florian, Augustiner-Chorherrenstift, ms. Cod. XI. 17 A, fol. 213ra-213vb (Sequitur de omnibus scismatibus. Hic est notandum de omnibus scismatibus ab origine usque ad illa tempora) ; Wien, Österreichische Nationalbibliothek, ms. Cod. 3939, fol. 279ra-279vb (Hic est notandum de omnibus scismatibus ab origine mundi usque ad ultimum).
75Paris, BNF, ms. lat. 5178, fol. 47, 48 et 50-51 : […] a nativitate Christi usque ad annum MCCCCXVI [sic] a quo tempore citra usque ad aliud grave et longum scisma in conciliis Pisano et Constanciensi terminatum nullum aliud fuit in ecclesia Dei preter istud presens [inter] generale Basiliense concilium et dominum Felicem papam quartum [sic] ex una necnon dominum Eugenium papam quintum [sic] et Florentinum concilium partibus ex altera scandalose diutius contendentes. […] Septimum scisma fuit anno VIICLXX[X]III inter Stephanum tertium et Constantinum secundum, quod scisma si bene videatur quasi simile fuit scismati quod incepit MCCCLXXVIII […]. […] Vicesimum secundum scisma […] quod sopitum fuit tempore sacri concilii Constanciensis […]. […] Iohannes XXIII qui fuit postea propter sua crimina depositus in dicto concilio Constanciensi MCCCCXV et in eodem concilio fuit electus dictus Martinus quintus qui obiit XX februarii anno a nativitate Domini MCCCCXXXIo.
76T. Ebendorfer, Tractatus de schismatibus, op. cit., p. 4-5, ici p. 5.
77Città del Vaticano, AAV, Arm. LIV, no 15, fol. 6 et 7 ; Città del Vaticano, AAV, Arm. LIV, no 22, fol. 10, 10v et 11v.
78. Città del Vaticano, AAV, Arm. LIV, no 15, fol. 7 ; Città del Vaticano, AAV, Arm. LIV, no 22, fol. 11v : XXII[m] scisma […], quod tolli potest Dei gratia et virtute sacri collegii reverendissimorum dominorum cardinalium.
79. Città del Vaticano, AAV, Arm. LIV, no 15, fol. 7v : Item notatur quod in scismate in quo intrusus est per violentiam nunquam fuit aggregatum concilium generale sed ille sum[m]us pontifex qui se reputat verum electum vocat speciale vel particulare consilium contra scismaticum seu intrusum. Nullum tamen scisma ablatum est sine aliquo consilio ; Città del Vaticano, AAV, Arm. LIV, no 22, fol. 12v. Le texte original de Télesphore était : Item singulariter est notatum quod nunquam in scismate per ecclesiam concilium generale fuit vocatum sed illi qui fuerunt in scismatibus veri pontifices vocaverunt concilia singularia in diversis locis, prout videbatur sibi expedire. Tamen non reperio aliquod scisma sine aliquo concilio fuisse ablatum.
80Paris, BNF, ms. fr. 23428, fol. 29-30, ici fol. 30 : « La practique commune de ceder les scismes a tousiours esté de savoir es conseaux generaulx qui avoit droit ou nom » ; Bourgeois du Chastenet, Nouvelle histoire du concile de Constance, op. cit., p. 144-146, ici p. 146.
81Città del Vaticano, AAV, Arm. LIV, no 15, fol. 6 ; Città del Vaticano, AAV, Arm. LIV, no 22, fol. 10-10v.
82Eichstätt, Universitätsbibliothek, ms. St. 697, fol. 223 : Igitur scismata post Silvestrum et dotationem Constantini contigere Dei ecclesie causata fore ex divitiarum cupidine et dominandi libidine, rumpentia unitatem caritatis Christifere. Et quia omnis res per quoscunque casus nascitur per eosdem dissolvitur, ideo faciliter per subtractionem obedientie malitie scismatice et per eiectionem pretensi iuris episcopatus causati ex perversa radice colebatur scisma et fere aut manu armata aut generali synodo et congregatione.
83Ibid., fol. 227v : Explicit summa brevis scismatum declarantium pro salvatione reipublice ecclesiastice quod aliquando in se vocantium papas depositione licet decet, expedit de facto et non de iure pontificum scripto procedere aut manu armata vel violenta deiectione, exilio perpetuo, benigna [renuntiatione] ut salva semper maneat unitas [iniuta ms] caritatis Christi in corpore completa per summum doctorem curie Romane scilicet magistrum Andream de Hispania ; Bamberg, Staatsbibliothek, ms. Msc. Theol. 112, fol. 98va : Explicit summa brevis scismatum declarantium pro salvatione reipublice ecclesiastice quod aliquando in se vocantium papas depositione licet decet, expedit de facto et non de iure pontificum scripto procedere aut manu armata vel violenta deiectione, exilio perpetuo, benigna renuntiatione [receptione ms] ut salva semper maneat unitas caritatis Christi in corpore que nobis prestare dignetur.
84Bamberg, Staatsbibliothek, ms. Msc. Theol. 107, fol. 318ra-318rb : Et aut conciliorum generalium que subito [orto] scismate fiebant censura ecclesiastica aut imperiali aut regali vel seculari cohertione, violentia et potentia, renuntiatione vel eiectione, captione seu compulsione armata fuerunt [fuerit ms] semper infrascripta scismata finita et terminata ; Cambridge, Corpus Christi College Library, ms. 177, fol. 116va ; Kraków, Biblioteka Jagiellońska, ms. Berol. Germ. Qu. 1585, fol. 98 ; Mainz, Wissenschaftliche Stadtbibliothek, ms. I 471a, fol. 209v ; München, Bayerische Staatsbibliothek, ms. Clm 9503, fol. 28va ; Sankt Gallen, Stiftsbibliothek, ms. 953, p. 185 ; Stuttgart, Württembergische Landesbibliothek, ms. Cod. theol. et phil. 2o 100, fol. 294va ; Wien, Österreichische Nationalbibliothek, ms. Cod. 4973, fol. 288v-289 ; Wolfenbüttel, Herzog August Bibliothek, ms. Cod. Guelf. 372 Helmst., fol. 66vb-67ra ; Wolfenbüttel, Herzog August Bibliothek, ms. Cod. Guelf. 431 Helmst., fol. 18vb.
85D. von Niem, Dialog über Union und Reform der Kirche 1410 (De modis uniendi et reformandi ecclesiam in concilio universali). Mit einer zweiten Fassung aus dem Jahre 1415, H. Heimpel (éd.), Leipzig/Berlin, Teubner (Veröffentlichungen der Forschungsinstitute an der Universität Leipzig, Institut für Kultur- und Universalgeschichte, Quellen zur Geistesgeschichte des Mittelalters und der Renaissance, 3), 1933, p. 90 : […] sicut in multis scismatibus in Romana sede ortis factum videtur esse, que fuerunt forte XXIV, ut legitur in gestis Romanorum pontificum et imperatorum. Que violencia, armis, bellis, conciliis generalibus et compulsione terminate [sic] leguntur.
86Città del Vaticano, BAV, ms. vat. lat. 5607, fol. 67ra-67vb. La même formule est adoptée dans Città del Vaticano, BAV, ms. vat. lat. 4039, fol. 65v-66, à l’encre noire, mais avec de légères variantes : la non-mention du mode de résolution du schisme 17 (fol. 66), potentia et potentia et concilio pour le schisme 9 (fol. 65v), concilio pour le schisme 16 (fol. 66), reconciliatione imperatoris Fre. pour le schisme 22 (fol. 66), captivitate et morte pour le schisme 23 (fol. 66) et, surtout, impotentia pour le schisme 11 (fol. 65v), en lieu et place de potentia (BAV, ms. vat. lat. 5607, fol. 67rb). La copie de la liste réalisée en 1470, d’après Vat. lat. 4039, a délaissé les mots-clés en marge : Roma, Biblioteca Casanatense, ms. 1406, fol. 67va-68rb (p. 123a-124b).
87F. Bliemetzrieder, « Le traité de Pierre Bohier, évêque d’Orvieto, sur le projet de concile général (1379) », Les questions ecclésiastiques, 2, 1909, p. 40-51, ici p. 45-46 ; U. Prerovsky, « Pietro Bohier vescovo, riformatore, all’inizio dello scisma d’Occidente », Salesianum, 28, 1966, p. 495-518, ici p. 501-505 ; Liber pontificalis nella recensione di Pietro Guglielmo e del Card. Pandolfo glossato da Pietro Bohier, U. Prerovsky (éd.), Rome, Libreria Ateneo Salesiano (Studia Gratiana, 21-23), 1978, t. 1, p. 259-268, ici p. 263-268 ; H. Millet, « Autour de Télesphore de Cosenza », art. cité, p. 341-345.
88Città del Vaticano, BAV, ms. vat. lat. 2701, fol. 353v-355v (cap. 9, Que scismata fuerunt in ecclesia) et 356-357 (cap. 10, De multiplici via sopiendi sive tollendi scismata) ; Città del Vaticano, BAV, ms. vat. lat. 4336, fol. 279va-281rb et 281va-282va ; Summa de ecclesia d. Ioan. de Turrecremata tituli Sancti Sixti presbyteri cardinalis, Venise, Tramezzino, 1561, fol. 365-367v et 367v-369. Tributaire d’Escobar, la liste des vingt-deux schismes de Torquemada (Corneille/Novatien-Eugène IV/Félix [V]) n’en est pas moins originale.
89Paris, BNF, ms. lat. 3184, fol. 122 : Item notatum fuit quod reges Francie qui pro tempore fuerunt nunquam in aliquo predictorum scismatum adheserunt [scismatico] sed semper veris pontificibus ymo quod plus est reges Francie octo summos pontifices de sede expulsos posuerunt et reduxerunt in Roma et sede propria, quorum summorum pontificum nomina sunt hec : Sergius, Leo, Zacharias [Zacharius ms], Stephanus, Calixtus, Innocentius, Alexander tertius et Paschalis.
90Graz, Universitätsbibliothek, ms. 887, fol. 166-216, ici fol. 194v-195 ; Venerabilis magistri Henrici de Hassia Liber adversus Thelesphori eremitae vaticinia de ultimis temporibus, dans Thesaurus anecdotorum novissimus, B. Pez (éd.), Augsbourg, Weith, 1721, t. 2/1, col. 505-564, ici col. 539 ; London, British Library, ms. Arundel 117, fol. 107ra-108rb, ici fol. 107va, 107vb-108ra (avec variantes) ; Città del Vaticano, AAV, Arm. LIV, no 15, fol. 7v ; Città del Vaticano, AAV, Arm. LIV, no 22, fol. 12 : Item notatur quod reges Francie nunquam adheserunt in aliquo scismate scismaticis sed VIII summi pontifices veri expulsi de sede sua videlicet Sergius, Leo, Zacharias [/Zaccarias], Stephanus, Calixtus, Innocentius, Alexander et Pascalis sunt ipsorum regum auxilio restituti.
91Basel, Universitätsbibliothek, ms. A. VI. 15, fol. 338v-339 : Explicit liber ierarchie subcelestis. Reperiuntur XXII scismata in ecclesia fuisse. Item nunquam leguntur reges Francie alicui scismatico adhesisse ymmo octo summos pontifices de sede expulsos reposuerunt in sede etc. Vide supra libro IIIIto c. IX. Item adverte quod quecumque ecclesia alias in scismate vacillavit, semper erecta fuit per aliquos principes seculares. Item in scismate nunquam fuit concilium generale convocatum per ecclesiam sed bene fuerunt convocata consilia particularia in diversis locis etc. Tamen non reperitur aliquod scisma sine aliquo consilio fuisse ablatum. Item tempore Gregorii VIti et Clementis Vti [sic] in quo tempore erat scisma in ecclesia, Henricus imperator convocavit consilium, non vocatis papa et cardinalibus quia erant discordes, et quod ibi ordinatum fuit tenuit et conservatum est non obstante absentia pape et cardinalium. Item aliqui tenentes papatum iniuste et intrusi suis temporibus regnaverunt sine scismate etc. Item Leo papa Xus [sic] dubitans ne electio sua esset bona renuntiavit papatui. Tamen cardinales videntes eius bonitatem [relege rayé] reelegerant [sic] ipsum, et idem contingit in Honorio 2o etc. Le Liber de ierarchie subcelestis est transcrit aux fol. 277-338v. Le chapitre allégué dans les extraits de Télesphore (lib. IV, cap. 9) porte le titre suivant : Quod Romani pontifices et Romana ecclesia a regibus et regno Francie multa recepit subsidia et viceversa et quod est antiquum ius Francie oppressis ecclesiasticis subvenire. Ibi nota quibus, quando et qualiter est subventum (fol. 323v-326). Sur l’œuvre, voir H. Millet, « Le Liber dialogorum hierarchie subcoelestis (1388) », dans J.-M. Martin, B. Martin-Hisard, A. Paravicini Bagliani (dir.), Vaticana et medievalia. Études en l’honneur de Louis Duval-Arnould, Florence, Sismel Galluzzo (Millennio Medievale, 71, Strumenti e studi, 16), 2008, p. 367-394.
92H. Bovet, L’arbre des batailles. Édition d’après le manuscrit Bibliothèque de Genève (BGE) Comites latentes 168, R. Richter-Bergmeier (éd.), Genève, Droz (Textes littéraires français, 644), 2017, p. 423-424 (livre IV, chap. 83, 10).
93L’apparicion maistre Jehan de Meun et le Somnium super materia scismatis d’Honoré Bonet, I. Arnold (éd.), Paris, Les Belles Lettres (Publications de la Faculté des lettres de l’Université de Strasbourg, 28), 1926, p. 69-110 (Sompnium prioris de Sallono ad regem Francie super materia scismatis), ici p. 101 : Attendite, supplico, domine mi Rex, qualiter octo Romani pontifices, a sede Petri depulsi, ad reges dudum Francie fugerunt, et eorum quilibet ad sedem Petri fuerit, cum regum potentia, auxilio et consilio, restitutus.
94Acta concilii Constanciensis, op. cit., t. 2, p. 403-410 (11/03/1415), ici p. 409 : Legimus ministerio tantum regum Francie octo scismata sedata fuisse et in aliis resecandis operam semper eos dedisse efficacem. Sur le fond, voir S. Vallery-Radot, « La diplomatie menée par l’ambassade du roi de France au concile de Constance », dans G. Signori, B. Studt (dir.), Das Konstanzer Konzil, op. cit., p. 89-106.
95H. Heimpel, Studien zur Kirchen- und Reichsreform des 15. Jahrhunderts, t. 1, Eine unbekannte Schrift Dietrichs von Niem über die Berufung der Generalkonzilien (1413/1414). Mit einem Anhang : Ein Gutachten Dietrichs über den Tyrannenmord (1415). Mit einer Tafel, Heidelberg, Carl Winters Universitätsbuchhandlung, 1929, p. 30-61, ici p. 36-37. En 1414, peu avant le concile de Constance, un traité anonyme composé au plus près de Sigismond énumère quinze cas dans lesquels les papes ont été défaillants ou sont tombés dans l’erreur après la « dotation » de l’Église par Constantin, un parcours qui mène de Boniface et Eulalie (420) jusqu’à Alexandre III et Octavien (1159) : Città del Vaticano, BAV, ms. vat. lat. 4039, fol. 307-309v, ici fol. 309-309v ; J. Miethke, « Die handschriftliche Überlieferung », art. cité, p. 320, no [41]. Le texte a été délaissé par l’éditeur, qui penchait pour une liste de quinze schismes dans l’Église (H. Finke, Forschungen und Quellen, op. cit., p. 278-281, ici p. 281 : « Folgt eine Aufzählung von 15 scismata der Kirche »). Mieux vaut y voir une liste des conflits entre papes rivaux, le compilateur ayant repris à la lettre une section du Tractatus de potestate pape (1379) du théologien anglais John Wyclif (m. 1384) : Johannis Wyclif tractatus de potestate pape, J. Loserth (éd.), Londres, Trübner & Co. (Wyclif Society), 1907, p. 181-185.
96R. Rusconi, L’attesa della fine, op. cit., p. 169.
97G. L. Potestà, Le dernier messie. Prophétie et souveraineté au Moyen Âge, Paris, Les Belles Lettres, 2018 (éd. orig. Bologne, Il Mulino, 2014), p. 154-155 et 235.
98A. Zanelli, « Pietro del Monte », Archivio storico-lombardo, 34, 1907, t. 7, p. 317-378 et t. 8, p. 46-115, ici t. 7, p. 365-378, à la p. 370 ; T. Prügl, Die Ekklesiologie Heinrich Kalteisens, op. cit., p. 153-154.
99Città del Vaticano, BAV, ms. vat. lat. 2694, fol. 196ra-212ra/246ra-262ra (Oratio ad Carolum regem Francorum pro pontifice maximo ac beatissimo Eugenio IIII), ici fol. 204ra-204rb/254ra-254rb (variantes de Città del Vaticano, BAV, ms. ott. lat. 675, fol. 1r-42v [Petri de Monte episcopi Brixiensis ad Karolum regem Francorum christianissimum pro pontifice maximo ac beatissimo Eugenio quarto oratio incipit], ici fol. 23v-24) : Possem hoc loco ex veterum annalibus quatuor et viginta scismata commemorare que ad hoc usque novissimum Dei ecclesiam multis calamitatibus afflixerunt [quatuor et viginti scismata que ad hoc usque novissimum Dei ecclesiam multis calamitatibus afflixerunt commemorare], quorum quedam morte, nonnulla renuntiatione, pauca concilio sacerdotum, reliqua vero omnia et ea quidem perplurima principum potentia [principum potentia et auctoritate] sublata sunt. Sed nolo patientes aures tuas [benignas aures tuas] longo nimis sermone defatigare. Id solum dixisse sufficiat nos neque novam neque inusitatam rem petere sed huic morbo eam querere medicinam [eam quere medicinam] qua superiorum temporum principes [superiorum temporum devotissimi principes] oppresse ecclesie et intestino bello laboranti [intestino bello lacerate] sepenumero auxilium prebuerunt [sepenumero opitulati sunt].
100Città del Vaticano, BAV, ms. vat. lat. 4000, fol. 119rb-132rb, ici fol. 121vb, 127ra-127rb et 122ra-123rb ; D. Rundle, « A Renaissance Bishop and his Books », art. cité, p. 271, no 56. Ajoutons que la table dudit volume (fol. [1ra-2va]) est de sa main et que l’on y lit, au fol. [1vb] : Quedam determinatio cuiusdam magistri in theologia de Anglia ordinis fratrum minorum…fol. 119. [à la ligne] Quot fuerunt scismata in Dei ecclesia, vide in predicta determinatione dicti magistri…fol. 127.
101Sur le manuscrit, voir supra, n. 10. Le fragment de traité (fol. 231-233v) n’est pas identifié (T. M. Izbicki, « A Collection », art. cité, p. 264*) : Tractatus de potestate papae et concilii generalis (excerptum). L’argumentaire juridique, qui aborde la citation du pape et des cardinaux par les Bâlois (q. 5), la dissolution du concile (q. 6) et la validité du décret Frequens (1417) (q. 7) oriente vers les années 1432-1433 (avec la troisième session du 29 avril 1432 pour terminus a quo). Lors d’une opération de reliure, le bas du fol. 233 a été tranché. En conséquence, la fin du schisme 21 et l’intégralité du schisme 22 manquent aujourd’hui. Quelques notes choisies de Télesphore sont copiées au fol. 234.
102Bonn, Universitäts- und Landesbibliothek, ms. S 327, fol. 253-272v (version 1), ici fol. 271v-272v : Et licet per concilia legantur scismata aliqua extincta, tamen gladio multa fuerunt sublata unde inter 24 scismata undecim ad minus sic sunt sublata. Vide scisma tertium quod fuit tempore Bonifatii primi ubi antipapa fuit Silalius [sic] […]. […] 21m scisma simili modo vi armorum extinctum est. Nam tempore Innocentii 2i antipapa fuit Petrus Leonis […]. […] Non est ergo novum scisma extinguere vi armorum, maxime presens propter potentiam antipape qui sententiam futuri concilii non plus adverteret quam presentis ycumenici. Semper enim, nisi de terra eradicetur, obedientiam licet violentam in suo ducatu Sabaudie retinebit. Patet igitur quod nulla ratio per oratorem tue serenitatis allegata urget ut fiat novum concilium in Gallia ; fol. 240-251v (version 2), ici fol. 244v-245 : Docent enim inter 24 scismata, quorum aliqua per concilia generalia, alia ultione divina, alia per concordias partium, undecim vi armorum fore sedata. Quorum primum, tertium in ordine scismatum, tempore Bonifatii primi cuius antipapa fuit Sylalius [sic] […] Ultimum quod est undecimum vi armorum scisma extinctum erat 21m [24m ms] tempore Innocentii secundi cuius antipapa Petrus Leonis fuit […]. […] Non est ergo novum aut rarum extinguere scisma vi armorum, quod maxime in presenti est observandum et quod antipapa vir armorum, dux olim Sabaudie, laicus indoctus, in papatu se intrusit. Cessa igitur, christianissime princeps, pro scismatis exstirpatione novum concilium petere sed nunc, allegatorum more principum, apprehende arma et scutum et exurge in adiutorium sanctissimi domini nostri.
103Città del Vaticano, BAV, ms. vat. lat. 3878, fol. 59-77, ici fol. 63 et 63v : […] post gladii spiritualis fulminationem, gladio materiali excidendum restat quemadmodum inter 24or scismata undecim extincta cronica narrat, licet aliqua per concilia generalia, alia per mortem antipape, alia per compositionem reperiantur terminata. […] Non est igitur novum aut principibus christianitatis insolitum, precipue Francorum regibus christianissimis ob id appellatis, scismata antipaparum potentum extinguere vi armorum, quod maxime in presenti restat observandum ubi vir armorum, dux quondam Sabaudie, laycus indoctus, se intrusit in papatu.
104Città del Vaticano, BAV, ms. vat. lat. 2694, fol. 219rb-231va/269rb-281va (Oratio ad pontifices et clerum ecclesie gallicane pro pontifice maximo ac beatissimo Eugenio IIII), ici fol. 224va-225rb/274va-275rb) : Atque, ut quod dicimus manifestius verum esse appareat, ecclesiastica superiorum temporum gesta vel breviter percurramus. Sedente Cornelio unico et indubitato pastore qui postea sub Decio persecutore capitis martirio migravit ad Dominum, Novatianus quorundam potentia et factionibus intrusus est nec propterea sinodum fuisse legimus congregatam que de Cornelii iure discuteret […]. […] Cum Damaso illo sanctissimo ordinatur contentione cleri Ursinus. […] Simachus in summum pontificem apud basilicam Constantinianam eligitur. Eodem die Laurentius in basilica Beate Marie. […] Stephano in sede apostolica presidente, quidam Constantinus se intrusit qui a sinodo per Stephanum Rome celebrata tanquam invasor deponitur. […] Contra Gelasium, qui canonice electus fuerat, Burdinus quidam Hispanus potentia et favoribus Henrici quinti erigitur. […] Quid plura ? Adversus Iohannem XXII, qui pluribus annis ecclesie gubernacula rexerat, quidam Petrus Corvarius imperatoris potentia et quorundam conspiratione intruditur.
105J. Lemaire de Belges, Traicté de la différence, op. cit., p. 82-90, ici p. 83.
106T. Ebendorfer, Tractatus de schismatibus, op. cit., p. 6.
107F. Bliemetzrieder, « Traktat des Minoritenprovinzials von England », art. cité, p. 588.
108Basel, Universitätsbibliothek, ms. A. VI. 15, fol. 338v-339.
109H. Millet, « Des schismes en miroir : l’Église latine et l’union avec les Grecs pendant le Grand schisme d’Occident », dans G. Annas, J. Nowak (dir.), Et l’homme dans tout cela ? Von Menschen, Mächten und Motiven. Festschrift für Heribert Müller zum 70. Geburtstag, Stuttgart, Franz Steiner (Frankfurter historische Abhandlungen, 48), 2017, p. 47-62.
110Paris, BNF, ms. lat. 14644, fol. 341v ; Paris, BNF, ms. lat. 9789, fol. 113v ; Paris, BNF, ms. lat. 5178, fol. 47v.
111Città del Vaticano, AAV, Arm. LIV, no 15, fol. 11 (Petrus de Corbaria intrusus per Bavarum. B. Barensis intrusus per Romanos…1378) ; Città del Vaticano, AAV, Arm. LIV, no 22, fol. 19.
112Basel, Universitätsbibliothek, ms. A. II. 10, fol. 127ra : Iohannes [sic] de Corbaria intrusus per Bavarum. Bartholomeus Barrensis [sic] intrusus per Romanos anno Domini MCCCLXXVIIII [sic] in urbe Romana. [add. post.] Non est verum sed potius intrusus Robertus Gebennensis.
113London, British Library, ms. Arundel 117, fol. 107rb : Nota ego Iohannes de Curthdorff, vicarius ecclesie Moguntinensis cui attinet presens libellus, habeo et teneo dominum Urbanum sextum pro vero papa et suos ultimos successores quousque sancta universalis ecclesia aliquid determinaverit tenendum. Ne videar vel iudicer ex libello meo antipapista, protestor etc.
114Sankt Florian, Augustiner-Chorherrenstift, ms. Cod. XI. 17 A, fol. 213va-213vb ; Wien, Österreichische Nationalbibliothek, ms. Cod. 3939, fol. 279vb.
115Bonn, Universitäts- und Landesbibliothek, ms. S 327, fol. 37v.
116Eichstätt, Universitätsbibliothek, ms. St. 697, fol. 227 ; Bamberg, Staatsbibliothek, ms. Msc. Theol. 112, fol. 98ra-98rb ; Città del Vaticano, BAV, ms. pal. lat. 595, fol. 49v/33v ; Frankfurt am Main, Institut für Stadtgeschichte, Reichssachen-Nachträge, ms. 2533 (olim Stadtarchiv, ms. 962a), fol. 100.
117Eichstätt, Universitätsbibliothek, ms. St. 697, fol. 227 (variante propre) : Et tunc per totum concilium ac patrum unionis dominorum cardinalium sacrum collegium electus est in unicum et utilem et indubitatum Christi vicarium doctorem in theologia famosissimum orbis totius christianitatis cardinalem dictum Mediolanum dominum Petrum de Candia ordinis fratrum minorum vocatum Alexandrum quintum et approbatum et ratum [tentum ms] utiliter in ecclesia militanti, quem credo fuisse et esse Christi verissimum vicarium. Illi autem de quibus dixi duo pro hereticis condempnati et si parvas, quasi nullas, habeant obedientias, tamen finaliter adeo, ut ceteri antipape sunt descripti de Libro viventium, delebuntur et destruentur ac malis mortibus interibunt qui tantum bonum sicut est pacis conturbant. Timendum est quod duret [non duret ms] amplius nisi fiat reformatio ecclesie in bonis moribus.
118Bamberg, Staatsbibliothek, ms. Msc. Theol. 107, fol. 318ra et 320ra : Delevit et destruxit [sacrosanctum concilium Constanciense] scisma antiquorum quod aliquando inter duos aliquando inter tres se gerentes pro papis duraverat per XL annos vel quasi in christianitate et processit contra tres de papatu contendentes scilicet Balthasarem de Cossa, qui et Iohannes XXIIIus, et Angelum de Corario, qui et Gregorius XIIus, et Petrum de Luna, qui et Benedictus XIIIus, dicti sunt in suis obedientiis. […] Finitum est hoc scisma per sacrosanctum concilium Constanciense per eiectionem Iohannis XXIII et Benedicti XIII et per renuntiationem Gregorii XII gerentium se pro papis uno eodemque tempore ; Cambridge, Corpus Christi College Library, ms. 177, fol. 116rb et 118ra ; Kraków, Biblioteka Jagiellońska, ms. Berol. Germ. Qu. 1585, fol. 98 et 101v ; Mainz, Wissenschaftliche Stadtbibliothek, ms. I 471a, fol. 209 et 215v ; München, Bayerische Staatsbibliothek, ms. Clm 9503, fol. 28ra et 30vb ; Sankt Gallen, Stiftsbibliothek, ms. 953, p. 185 et 188 ; Stuttgart, Württembergische Landesbibliothek, ms. Cod. theol. et phil. 2o 100, fol. 294va et 296rb ; Wien, Österreichische Nationalbibliothek, ms. Cod. 4973, fol. 288 et 297v ; Wolfenbüttel, Herzog August Bibliothek, ms. Cod. Guelf. 372 Helmst., fol. 66vb et 68rb ; Wolfenbüttel, Herzog August Bibliothek, ms. Cod. Guelf. 431 Helmst., fol. 18vb et 17ra. Sur la renonciation de Grégoire XII, voir D. Girgensohn, « Papst Gregor XII. am Ende seines Lebens : der Rücktritt, Angelo Correr als Kardinallegat in den Marken, der Streit um den Nachlass », Mitteilungen des Instituts für Österreichische Geschichtsforschung, 124, 2016, p. 350-390, ici p. 350-359. Après le schisme, les registres des suppliques renvoient les papes protagonistes à leurs obédiences respectives, sans conclure à la légitimité d’une lignée aux dépens d’une autre : K. A. Fink, « “Sic in sua obedientia nuncupatus” », Quellen und Forschungen aus italienischen Archiven und Bibliotheken, 60, 1980, p. 189-199.
119Basel, Universitätsbibliothek, ms. A. II. 34, fol. 254 : Finitum est quia unus illorum dictus Iohannes XXIIIus propter sua maxima scelera publica est per sacrum concilium Constanciense anno Domini MCCCCXV privatus. Alter autem bonus homo dictus Gregorius XIIus sponte et libere iuri et papatui renuntiavit anno eodem in dicto Constanciensi concilio. Alter autem perfidus dictus autem Benedictus tredecimus per dictum sacrum concilium de papatu est deiectus anno Domini MCCCCXVII. Duravit hoc scisma annis quasi quadraginta.
120Toruń, Biblioteka Uniwersytecka, ms. Rps 65/V, fol. 82v : Habuit finem quoad principium concilii generalis Constanciensis per eiectionem sanctissimam illius pestiferi Baltazaris Cossa a papatu. Finem habuit quoad medium per renunciationem liberam olim Gregorii XIImi dicti in sua obedientia. Finem habebit quoad ultimum per eiectionem, ut speramus, perfidi Petri de Luna aut alio quovismodo.
121Sur les schismes comme critères de périodisation de l’histoire de l’Église, voir R. Rusconi, « Il presente ed il futuro della Chiesa : unità, scisma e riforma nel profetismo tardomedioevale », dans O. Capitani, J. Miethke (dir.), L’attesa della fine dei tempi nel Medioevo, Bologne, Il Mulino (Annali dell’Istituto storico italo-germanico, Quaderno, 28), 1990, p. 195-220, repris dans Profezia e profeti alla fine del Medioevo, Rome, Viella (Opere di Gioacchino da Fiore, Testi e strumenti, 9), 1999, p. 125-140, ici p. 126-128 et 137-138.
122Au seuil du Moyen Âge, Isidore de Séville (m. 636) recense 67 hérésies chrétiennes dans ses Étymologies. Le Liber de heresibus de Jean Damascène (m. v. 749) atteint pour sa part le chiffre symbolique de 100 (dont 80 en provenance du Panarion d’Épiphane de Salamine), l’ultime entrée, qualifiée de thrèskeia [religiosité] plutôt que de hairèsis, étant imputable aux Ismaélites : Isidori Hispalensis episcopi Etymologiarum sive originum libri XX, W. M. Lindsay (éd.), Oxford, Clarendon (Scriptorum classicorum bibliotheca Oxoniensis), 1911, t. 1, VIII. 5 ; Die Schriften des Johannes von Damaskos, t. 4, Liber de haeresibus. Opera polemica, B. Kotter (éd.), Berlin/New York, Gruyter (Patristische Texte und Studien, 22), 1981, p. 19-67. Sur les catalogues publiés à l’époque moderne, voir F. Gabriel, « “Je crois donc je suis” : mémoire et nature de la communauté des premiers hérésiologues aux XVIe-XVIIe siècles », dans C. Brouwer, G. Dye, A. van Rompaey (dir.), Hérésies : une construction d’identités religieuses, Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles (Problèmes d’histoire des religions, 22), 2015, p. 207-219, ici p. 209-213.
123Eichstätt, Universitätsbibliothek, ms. St. 697, fol. 223 : Primum igitur scisma fuit ante Silvestrum papam tempore Cornelii a beato Petro XXIIdi. Eius antipapa fuit Novatianus […]. […] Ego tamen non reputo fuisse proprie scisma ymmo heresim violenter invadentem sedem episcopalem nec ipsum computo inter alia scismata stricte sumpta que directe opponuntur unitati caritatis Christifere ; Basel, Universitätsbibliothek, ms. A. II. 34, fol. 253v : Primum scisma aliqui dicunt fuisse tempore Cornelii pape cuius antipapa fuit Novatianus […]. Sed quia magis fuit heresis quam scisma, ideo inter scismata non est computandum.
124Praha, Národní Knihovna, ms. XII. E. 13, fol. 125 : Infra hoc etiam scisma viguit heresis infelicis Wigleff, heretici Anglicani, et Iohannis dicti Hus Boemi et Ieronimi et eorum sequacium.
125Bonn, Universitäts- und Landesbibliothek, ms. S 327, fol. 36v-38 (24 schismes), 108-108v, 113 (44 erreurs et hérésies) et 249v-251 (16 hérésies) ; T. Prügl, Die Ekklesiologie Heinrich Kalteisens, op. cit., p. 153-154.
126H. J. Sieben, Traktate und Theorien zum Konzil. Vom Beginn des Grossen Schismas bis zum Vorabend der Reformation (1378-1521), Francfort-sur-le-Main, Knecht (Frankfurter theologische Studien, 30), 1983, p. 124-132. Lorsque les listes cèdent la place aux ouvrages historiques, le Tractatus brevis de temporibus et annis generalium et particularium conciliorum (1316/1317) de Bernard Gui (m. 1331) est mis à profit. Il est copié, par exemple, dans un recueil en possession de Gilles Carlier (m. 1472), avec mention de l’année 1396 (Expost non fuit concilium generale usque ad presens tempus quo computatur 1396), et prolongé d’additions sur les conciles de Pise, Constance, Pavie-Sienne et Bâle : Paris, Bibl. Mazarine, ms. 1617, fol. 58-72 et 72-72v (add.). Le même schéma, avec plus de développements sur les conciles du XVe siècle (Pise, Rome, Lodi [sic], Constance, Pavie-Sienne), se retrouve dans Paris, BNF, ms. lat. 15004, fol. 105-118 et 119-127v (add.).
127Andreae episcopi Magorensis Hispani […] Gubernaculum conciliorum, dans Magnum oecumenicum Constantiense concilium de universali ecclesiae reformatione, unione et fide, H. von der Hardt (éd.), Francfort/Leipzig, Christian Gensch, 1700, t. 6, col. 139-334, ici col. 201-236.
128Città del Vaticano, BAV, ms. vat. lat. 3763, fol. 5 (I[m] scisma incipit inter Cornelium et Novatianum), 15 (Scisma inter Liberium et Felicem), 15v (3m scisma inter Damasum et Ursinum), 17 (4m scisma inter Bonifatium et Eulalium), 22 (Vm scisma inter Symacum et Laurentium), 26 (VIm scisma inter Bonifatium et Dioscorum), 43 (Scisma inter Theodorum archiepiscopum et Pascalem archidiaconum), 67 (Scisma [Étienne III/Philippe]), 107v (Scisma [Pascal II/Guibert]), 117 (Scisma [Gélase II/Maurice de Braga]), 121v (Scisma [Innocent II/Pietro Pierleoni]), 122 (Scismatici quatuor [Alexandre III/Victor [IV], Pascal [III], Calixte [III], Innocent [III]) et 147v (Scisma [Jean XXII/Pietro da Corbara]). Sur le manuscrit, voir D. Rundle, « A Renaissance Bishop and his Books », art. cité, p. 271, no 55.
129Città del Vaticano, BAV, ms. vat. lat. 5623 (XVIe siècle), fol. 131-139v (Jean XXIII-Martin V), 132-136v (concile de Constance) et 136v-138 (liste de schismes, Félix II/Libère-Urbain VI ; Boniface IX, Grégoire XII/antipapes Clément VII et Benoît XIII ; Alexandre V et Jean XXIII) ; Vitae Romanorum pontificum a sancto Petro usque ad Innocentium VIII, dans Rerum Italicarum scriptores, L. Muratori (éd.), Milan, Società Palatina, 1734, t. 3/2, col. 7-1252, ici col. 852-854 ; Le Liber pontificalis, op. cit., t. 2, p. 527-545 (Appendice 1), aux p. 536-545, ici p. 542-544.
130Bamberg, Staatsbibliothek, ms. Msc. Theol. 107, fol. 318ra : Nunquam fuerunt [fuerant ms] sedata nec terminata [preterita scismata] per voluntatem liberam et spontaneam pro maiori parte illorum qui de papatu contendebant, propter eorum dominandi libidines et proprias utilitates et pecuniarum et honorum ambitiones ; Cambridge, Corpus Christi College Library, ms. 177, fol. 116va ; Kraków, Biblioteka Jagiellońska, ms. Berol. Germ. Qu. 1585, fol. 98 ; Mainz, Wissenschaftliche Stadtbibliothek, ms. I 471a, fol. 209v ; München, Bayerische Staatsbibliothek, ms. Clm 9503, fol. 28rb ; Sankt Gallen, Stiftsbibliothek, ms. 953, p. 185 ; Stuttgart, Württembergische Landesbibliothek, ms. Cod. theol. et phil. 2o 100, fol. 294va ; Wien, Österreichische Nationalbibliothek, ms. Cod. 4973, fol. 288v ; Wolfenbüttel, Herzog August Bibliothek, ms. Cod. Guelf. 372 Helmst., fol. 66vb ; Wolfenbüttel, Herzog August Bibliothek, ms. Cod. Guelf. 431 Helmst., fol. 18vb.
131Le Liber pontificalis, op. cit., t. 2, p. L.
132Le Tractatus de moderno ecclesie scismate de saint Vincent Ferrier (1380), P.-B. Hodel (éd.), Fribourg, Academic Press Fribourg (Studia Friburgensia, 104), 2008.
133Paris, BNF, ms. lat. 3184, fol. 106 (instantis scismatis causas), 112v (ratione instantis scismatis) et 116 (tempus instantis scismatis) ; E. Donckel, « Studien », art. cité, p. 82-84. Sur la prédiction d’un schisme (scisma) par le frère mineur, voir Johannes de Rupescissa, Liber secretorum eventuum, R. E. Lerner intr., C. Morerod-Fattebert (éd. et trad.), Fribourg, Éditions universitaires (Spicilegium Friburgense, 36), 1994, p. 148-153 (no 23-30), 153 (no 32) et 169 (no 63), ici p. 150, 153 et 169 ; J. de Roquetaillade, Liber ostensor quod adesse festinant tempora, C. Thévenaz Modestin, C. Morerod-Fattebert (éd.), sous la direction d’A. Vauchez, Rome, École française de Rome (Sources et documents d’histoire du Moyen Âge, 8), 2005, p. 197-199 (no 95-98), 202 (no 103-104) et 218-220 (no 126-127), ici p. 202 et 218.
134R. Rusconi, L’attesa della fine, op. cit., p. 172-173 et 181.
135Voir supra, n. 25.
136Paris, BNF, ms. lat. 3184, fol. 107v (Hic incipit narrare […] et multis prophetis iam diu ms).
137Ibid., fol. 121v.
138Città del Vaticano, AAV, Arm. LIV, no 15, fol. 7 ; Città del Vaticano, AAV, Arm. LIV, no 22, fol. 11v : XXII[m] scisma fuit presens [/numero (sic)] maius et melius coloratum aliquo alio et utinam non prophetizatum.
139G. Kreuzer, « Ein übersehener Schismentraktat des Karmeliten Johannes von Hildesheim († 1375) », dans H. Mordek (dir.), Papsttum, Kirche und Recht im Mittelalter. Festschrift für Horst Fuhrmann zum 65. Geburtstag, Tübingen, Niemeyer, 1991, p. 347-367 ; H. Millet, « Autour de Télesphore de Cosenza », art. cité, p. 339-341.
140Uppsala, Universitetsbibliotek, ms. C 72, fol. 2ra-4ra ; Uppsala, Universitetsbibliotek, ms. C 43, fol. 152-154.
141Uppsala, Universitetsbibliotek, ms. C 43, fol. 154 : Undecimum scisma est istud presens et perniciosissimum inter omnia quod fere duraverat XL annis, quod incepit ab Urbano VI papa anno Domini MoCCCoLXXVIII tempore Caroli imperatoris quarti regis Boemie et duravit usque ad annum Domini MCDXVII quando per concilium Constanciense quod duravit [sic].
142G. Kreuzer, « Ein übersehener Schismentraktat », art. cité, p. 348 et 367 (n. d.).
143L. A. Smoller, History, Prophecy, and the Stars : The Christian Astrology of Pierre d’Ailly (1350-1420), Princeton, Princeton University Press, 1994, p. 61-84, 104-111, 171-182 et 193-197.
144Sur le thème, voir O. Ribordy, « Das Ende im Blick : Pierre d’Ailly, das Konstanzer Konzil und das Weltende », Historisches Jahrbuch, 137, 2017, p. 183-217, ici p. 185-194 et 202-214.
145Paris, BNF, ms. lat. 3123, fol. 40v-61v, ici fol. 59v-60 ; Concordantia astronomie cum theologia, Concordantia astronomie cum hystorica narratione et Elucidarium duorum precedentium domini Petri de Aliaco cardinalis Cameracensis, Augsbourg, Ratdolt, 1490, fol. 14-33, ici fol. 31-31v, cap. 58-59. Le motif est adapté dans un écrit ultérieur (1418) : N. Valois, « Un ouvrage inédit de Pierre d’Ailly, le De persecutionibus ecclesiae », Bibliothèque de l’École des chartes, 65, 1904, p. 557-574, ici p. 571 ; L. A. Smoller, History, Prophecy, and the Stars, op. cit., p. 111-112 et 197-198.
146J. Lemaire de Belges, Traicté de la différence des schismes, op. cit., p. 225-229.
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