De 1967 à 1989, des journées ordinaires de télévision
p. 203-211
Texte intégral
1En 2014, Myriam Tsikounas et moi-même avons édité un ouvrage collectif aux Presses universitaires de Rennes, 1967 au petit écran : une semaine ordinaire. Cette publication était l’aboutissement des séminaires conduits à partir de 2007 avec des collègues1, en particulier André Rauch et Jean-Michel Rodes, en collaboration avec l’Institut national de l’audiovisuel (Ina). La thématique choisie entendait se centrer sur « l’ordinaire » de la télévision, analyser les programmes de la télévision à l’époque de l’ORTF, leur fabrication, leur récurrence, leur fixité. Nous nous sommes donc attelées à rassembler les sources visuelles et écrites de la semaine du 23 au 30 septembre 1967. Nous avons choisi cette semaine après consultation des magazines de programmes de télévision. Cependant, l’étude à peine entamée, nous nous sommes aperçues que la semaine retenue n’était pas si ordinaire que nous l’avions pensé, car elle se caractérisait par l’introduction de la couleur sur la deuxième chaîne et donc une modification de la répartition des programmes entre la première et la deuxième chaînes, résultat d’une réflexion des programmateurs. La consultation des archives des comités de programmes déposés aux Archives nationales nous a permis de le comprendre. Grâce à l’Ina, nous avons pu rassembler les sources audiovisuelles encore consultables, sur une époque qui n’était pas encore celle du dépôt légal des sources audiovisuelles2. Quand les documents de la semaine n’étaient pas accessibles, nous avons essayé de nous rapprocher le plus possible de leur forme, en analysant un document d’une même collection qui pouvait suggérer une analogie.
2L’envie m’est venue, à l’occasion de cet article, de prolonger la réflexion initiée par ce travail et de tenter de transposer la méthodologie sur les événements liés à la chute du mur de Berlin en novembre 1989 et présentés par la télévision française. Si ces événements avaient déjà fait l’objet des recherches de Gilles Freissinier3, notre approche s’est voulue différente car il s’agissait surtout de saisir l’ordinaire de la télévision française en 1989, dans un paysage audiovisuel très différent de celui de 1967 et l’effet médiatique produit par l’irruption d’événements de grande portée internationale.
3Cette réflexion sur l’ordinaire a été aussi attentive à la caractérisation et l’inscription des événements dans la chronologie de l’année 1989, autant dans le temps court des journées de novembre que dans le temps long de la mémoire. De ce point de vue, le numéro de la revue Sociétés & Représentations consacré à l’événement4 se situait en arrière-plan de la réflexion. Ainsi, Pierre Laborie y explique que « l’événement n’est pas seulement ce qui se produit, c’est aussi ce qui se passe après et sur ce qui vient de se passer5 ». Il faut aussi compléter ces réflexions par celles de Pierre Nora qui insiste sur le rôle de la médiatisation de l’événement dans sa création6 : « Pour qu’il y ait événement, il faut qu’il soit connu. »
L’année 1989 exceptionnelle sur les plans audiovisuel et événementiel
4En novembre 1989, le paysage audiovisuel en France se caractérise par la présence de chaînes de télévision publiques (1re, 2e, 3e chaînes, ainsi que La Sept7 née en mai 1989) et de chaînes privées (TF18, Canal +, La 5, M6). Entre les canaux publics et privés existe une concurrence sévère pour la conquête de l’audience :
Les chaînes sont en concurrence permanente pour capter l’audience des téléspectateurs. […] Pourtant, d’après les indicateurs d’audience de 1987, TF1 est nettement plus regardée qu’ANTENNE 2 […]. CANAL +, la chaîne payante, touche en 1987 11 % des ménages français, 95 % des abonnés la regardent effectivement. Cependant, ce n’est pas pour autant leur chaîne préférée car seulement 38 % d’entre eux la placent au-dessus des autres, et un peu plus du tiers n’ont aucune préférence9.
5Selon Médiamétrie, les audiences des différentes chaînes se répartissent en 1989 comme suit :
Tableau 1. Part d’audience des chaînes, françaises en %, Médiamat-Médiamétrie10
TF1 | A2 | FR3 | Canal + | La Cinq | M6 | Autres chaines | |
1989 | 41,0% | 23,4% | 10,3% | 4,4% | 13,0% | 6,4% | 1,5 % |
6On peut aussi s’approcher de ces chiffres grâce aux informations détaillées fournies par Médiamétrie pour l’année 1990 dans « Télévision 1990-Le livre de l’audience11 », ainsi que dans la publication Ina/CSA12 Les chiffres clefs de la télévision française.
7La domination sur le PAF de la chaîne privée TF1 n’est pas sans générer des perturbations sur la conception des programmes d’Antenne 2 et de FR3, comme le remarque Catherine Tasca, ministre déléguée chargée de la Communication, auprès du ministre de la Culture et de la Communication, dans l’émission Les 4 vérités citée dans le journal de 13 heures d’Antenne 2, le 20 juin 1989 :
Les téléspectateurs nous disent quasi unanimement qu’ils ne sont pas satisfaits par l’offre des chaînes privées. Elles ont leur place dans le PAF mais le secteur public a la tendance regrettable à s’aligner sur ce type de programme. La présidence commune doit construire la complémentarité des programmes d’Antenne 2 et FR313.
8Face à la concurrence des chaînes privées, le secteur public (Antenne 2 et FR3) dirigé par Philippe Guilhaume14 tente de résister, en particulier au travers de la programmation et du développement de la complémentarité des chaînes publiques :
Les premiers réglages de grille, a promis Jean-Marie Cavada15, interviendront dès le 10 novembre [1989], avec la programmation de Thalassa à 20 h 30 sur FR3, face à une fiction sur A2, Apostrophes, devant elle-même affronter, une heure plus tard, le feuilleton Arsène Lupin16.
9Jean-Marie Cavada entend transformer FR3 en chaîne d’informations, riche en magazines et en grands reportages qui permettraient aux régions d’exister. Il veut en faire « une chaîne avec une programmation haut de gamme, type Channel Four17 ».
10La grille des programmes des chaînes est structurée par les différentes éditions des journaux télévisés (13 heures, 20 heures, 19-20 sur FR3 et éditions du soir comme 24 heures sur la 2 ou Soir 3). Les émissions à caractère politique sont relativement peu nombreuses : sur TF1, 7 sur 7 est animée pendant une heure par Anne Sinclair le dimanche soir à 19 heures. Elle introduit cependant la dimension politique dans ses interviews. Avec Guy Bedos, par exemple, dans 7 sur 7, le dimanche 3 septembre 1989, elle aborde la situation en Allemagne de l’Est. Elle présente le reportage du correspondant de TF1 en Allemagne de l’Est, Pierre Thivolet, diffuse un reportage « de l’autre côté du mur » et sollicite à ce sujet les réactions de Guy Bedos18. Le 12 novembre 1989, elle interviewe l’abbé Pierre.
11Sur Antenne 2, l’émission L’heure de vérité animée par François-Henri de Virieu et réalisée par Jean-Luc Léridon a une périodicité mensuelle. Elle se présente comme le spectacle d’un débat politique centré sur une personnalité avec qui les journalistes débattent à tour de rôle sous le regard d’un public de familiers. Deux émissions à caractère culturel et littéraire figurent dans les programmes des chaînes publiques : d’une part Apostrophes le vendredi soir sur Antenne 2, d’autre part Océaniques sur FR3. Le jeudi 9 novembre, l’émission Océaniques sur FR3 est consacrée au peintre Bram van Velde. Sur TF1 dominent les séries américaines comme Dallas, Les feux de l’amour ou Columbo19. Les émissions pour la jeunesse comme le Club Dorothée occupent aussi une place importante20 sur la chaîne. Enfin, les émissions de divertissement sont principalement le fait de TF1, à l’exception de Dimanche Martin sur Antenne 2.
Les événements de 1989 en Allemagne
12L’année 1989 est à la fois celle du bicentenaire de la Révolution française célébré à Paris par le défilé télévisé de Jean-Paul Goude, celle des événements de la place Tian’anmen (5 juin 1989) à Pékin, celle de la chute du mur de Berlin (9-11 novembre 1989) et de la révolution roumaine (21-24 décembre 1989). À partir de ces différents événements, se constitue un ensemble d’images qui revêtent des significations révolutionnaires. Les télévisions y jouent un rôle symbolique important. On peut dès lors faire une lecture de l’année d’images en images. C’est d’ailleurs ce que suggèrent les images et les rétrospectives de l’année 1989. Le défilé de Jean-Paul Goude en l’honneur du bicentenaire de la Révolution est diffusé en version intégrale sur Antenne 2 le 14 juillet 198921. Le 27 décembre 1989, TF1 propose une rétrospective en images des événements et des actualités de l’année 198922 : en particulier l’image devenue iconique de l’homme seul qui affronte une colonne de chars place Tian’anmen23 qui figure à côté de l’annonce du départ à la retraite de Deng Xiaoping. L’année 1989 semble traversée par une atmosphère révolutionnaire qui colore certainement la réception des images de la chute du mur de Berlin en novembre 1989.
13Les télévisions européennes rapportent tout au long des mois de septembre et d’octobre la fuite des Allemands de l’est, en particulier celle des jeunes vers la Hongrie, la Tchécoslovaquie et la RFA24.
14Le mois d’octobre 1989 est traversé par les préparatifs de l’anniversaire de la RDA le 4 octobre 1989, la visite de Mikhaïl Gorbatchev le 6 octobre 1989. Des manifestations vigoureusement réprimées se déroulent régulièrement à Leipzig25, Dresde, et Berlin-Est. Pour l’anniversaire de la RDA, Erich Honecker organise un défilé militaire. La répression des manifestants est d’abord violente, puis, au fil du mois d’octobre, les tensions s’apaisent. Les églises catholiques et les temples protestants apparaissent comme les refuges des contestataires, ainsi qu’on le voit dans le JT de 20 heures du 9 octobre 198926 de La Cinq présenté par Guillaume Durand. Honecker laisse la responsabilité comme premier secrétaire du SED (parti communiste de la RDA) à Egon Krenz27.
15Le 4 novembre se déroule à Berlin-Est une manifestation de plus de 500 000 personnes en faveur des libertés et de la tenue d’élections libres. Daniel Bilalian évoque l’accélération « de jour en jour » : « Tout peut arriver, dit-il, et pourquoi pas la destruction du mur qui sépare les deux Allemagne28. » Il ajoute que la RDA a officiellement autorisé ses ressortissants à quitter le pays en passant par la Tchécoslovaquie et l’ambassade d’Allemagne fédérale à Prague ». Sur place, Philippe Rochot commente, interviewe dans la rue même, alors que des foules de Berlinois défilent.
16Les journées du 8 au 12 novembre marquent l’irruption des événements de Berlin baptisés « Chute du rideau de fer » sur les écrans des différentes chaînes en Allemagne et en France, dont les reportages convergent et se renforcent mutuellement. Les présentateurs et correspondants étrangers y jouent un rôle décisif. Chaque chaîne réagit en fonction de ses moyens techniques et humains. Certaines images sont récurrentes : celles des Trabant, celles des foules qui défilent, souriantes et marchent tranquillement, enfin celles du Mur. Sur TF1, le JT de 20 heures le 8 novembre est présenté par Patrick Poivre d’Arvor en relation avec Pierre Thivolet ; celui-ci commente des images filmées de Berlinois. Jacques Chirac évoque la possibilité d’une réunification allemande qui, dit-il, ne l’inquiète pas.
17Après la démission du gouvernement d’Egon Krenz, le 9 novembre, le gouvernement d’Allemagne de l’Est annonce l’ouverture immédiate de la frontière qui sépare la RDA de la RFA ; Christine Ockrent, rayonnante, annonce au 20 heures, depuis Paris, une date historique :
Le 9 novembre 89. Retenez bien cette date. Le mur de Berlin est toujours là mais d’une certaine manière il n’existe plus. Le rideau de fer a été aujourd’hui effacé sous la pression d’un peuple29.
18Elle communique par téléphone avec Philippe Rochot qui est à Berlin30. Celui-ci déclare qu’on a l’impression que « c’est un symbole qui vient de tomber. […] La frontière interallemande va devenir une frontière comme les autres […]. Il faut s’attendre à tout ». Suit une rétrospective de l’histoire du mur depuis sa construction en 1961. Spécialiste de l’Allemagne, Pierre Grosser commente depuis Paris et pose la question de l’organisation d’élections libres en Allemagne ; il pense que le cadre des deux États va se maintenir. L’édition du soir d’Antenne 2, présentée par Henri Sannier, prolonge ces informations31. Soir 3, diffusé à 22 h 18, reprend des images d’un journal télévisé allemand qui annonce l’ouverture du mur de Berlin et diffuse la déclaration officielle de Gunter Schabowski32. Les témoignages recueillis à l’Est et à l’Ouest, comme l’entretien avec la chercheuse Anne-Marie Le Gloannec, soulignent la difficulté probable des relations entre Allemands de l’Ouest et de l’Est, et donc celle de parler d’une éventuelle réunification.
19Le 10 novembre 1989, l’édition du journal télévisé d’Antenne 2 montre des images33 de joie sans débordements (« le mur est devenu un lieu de fête »), de chants, de déplacements massifs souvent en voiture. Elle convoque les réactions des hommes politiques : Helmut Kohl, Willy Brandt, François Mitterrand, celles des correspondants étrangers. Depuis Checkpoint Charlie, Philippe Rochot salue l’« ambiance faste ». Il annonce que le Mur « doit être détruit en 18 points ». Le JT se prolonge par une « édition spéciale » (20 h 30-21 h 30) présentée par Daniel Bilalian qui réunit autour d’une table ronde prestigieuse et exceptionnelle le ministre français des Affaires étrangères Roland Dumas, le vice-président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale Jean-François Deniau, l’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne Franz Pfeffer, le journaliste d’Antenne 2 Georges Bortoli, le conseiller de l’ambassade soviétique à Paris Vladimir Fédorovski, et un responsable des services secrets français.
20Le 20 heures du vendredi 10 sur TF1, présenté par Bruno Masure, montre des foules en liesse et commente le passage à l’Ouest de Berlinois qui reviendront le soir, à l’Est, chez eux. Le 10 novembre, Christine Ockrent s’est déplacée à Berlin avec l’ambition de réaliser un direct près du Mur via une liaison satellite ; un ingénieur, Yves Devillers, l’accompagne avec le matériel nécessaire. Helmut Kohl passe alors près d’elle et accepte de lui répondre. Malheureusement, la liaison en direct ne fonctionne pas dans un premier temps car l’ingénieur n’a pas pris en compte dans ses calculs la présence de moellons en fer dans le béton du mur. Christine Ockrent raconte ensuite l’épisode à l’antenne, consciente d’avoir raté un « scoop mondial34 », comme elle en fera le récit à plusieurs reprises35. Cependant, au fil de l’émission, le direct devient effectif. Antenne 2 a réussi son opération, alors que TF1 n’était pas parvenue à avoir la fréquence satellite et avait dû louer une moto et diffuser « des sujets en boîte ». La deuxième chaîne permet donc de vivre les événements en direct. TF1 y parviendra ensuite36.
21Le 11 novembre à 13 heures, Philippe Rochot et Daniel Bilalian commentent les passages d’est en ouest et hésitent à garder l’antenne pour le concert de Rostropovitch dont ils ne mesurent pas immédiatement l’importance symbolique37.
22En revanche, à 20 heures, le journal d’Antenne 2 présenté par Daniel Bilalian s’ouvre sur l’image filmée et sonore du violoncelliste Rostropovitch qui joue devant le Mur un extrait des suites pour violoncelle seul de Bach. Daniel Bilalian commente alors :
Deux images de ce samedi font à l’heure actuelle le tour du monde […]. 48 heures après la chute du Mur l’Histoire continue donc de s’écrire en direct sur nos écrans. Les premiers trous dans le Mur… Des passages sont ouverts dans le mur […]38.
23Puis Daniel Bilalian établit la liaison directe avec Christine Ockrent qui se trouve à Checkpoint Charlie39 ; les gens repartent à l’Est après avoir passé la journée à l’Ouest où ils ont pu acheter des denrées rares à l’Est grâce aux cent marks qui leur ont été distribués par l’Allemagne de l’Ouest… Sur les images de télévision on lit « liaison France Telecom ». Ce même jour, François Mitterrand préside une cérémonie d’anciens combattants à Paris pour la commémoration du 11 novembre 1918.
24Progressivement, le récit « extraordinaire » de ces journées remplies d’émotions laisse place, dans les jours qui suivent, à des réflexions plus directement politiques. Celles-ci portent sur la tenue d’élections libres, sur la façon d’envisager ou non une éventuelle réunification de l’Allemagne, sur les relations entre l’URSS et la RFA. Si les journées de novembre ont signifié une mutation politique fondamentale des relations entre l’Europe de l’Est et l’Europe occidentale, elles ont aussi été l’expression d’une transformation des relations entre les médias et la politique : par les potentialités et les transformations du direct et l’attention portée à des événements extraordinaires et imprévisibles. Telle est l’analyse de Jacques Delors, président de la Commission de la CEE lorsqu’il est interrogé par Anne Sinclair dans l’émission 7 sur 7 le 12 novembre 1989 :
Autant il était possible de prévoir, et j’avais pris quelques dispositions pour cela, l’évolution de certains pays […]. Je n’aurais jamais prévu ce soulèvement populaire, pacifique en plus. Je crois que c’était extraordinaire, c’est comme en 1848 ou en 1789, le peuple qui fait l’histoire, et les hommes politiques, comme moi, qui couront après…
25La concurrence entre les médias privés et publics a, de plus, été un aiguillon qui a encouragé le développement de l’information à partir du terrain même.
26Les journées de novembre 1989 ont été l’occasion d’une réflexion sur la place des événements dans l’histoire, sur la façon de traiter de l’ordinaire et de l’extraordinaire. La création du magazine Envoyé spécial sur la deuxième chaîne, dont le premier numéro est diffusé le 25 janvier 1990, s’inscrit dans le sillage de ces réflexions. Après novembre 1989, le magazine nouvellement créé affirme que « les grands événements ont tendance à faire oublier le reste […], que la vie ordinaire, le quotidien, est souvent extraordinaire, d’où la nécessité de raconter les gens40 ».
Notes de bas de page
1L’équipe était composée de Marie-France Chambat-Houillon, Évelyne Cohen, Pascale Goetschel, Sébastien Le Pajolec, Thierry Lefebvre, Laurence Leveneur, Marie-Françoise Lévy, Bernard Papin, André Rauch, Jean-Michel Rodes, Virgine Spies, Myriam Tsikounas.
2Qui date de 1992 ; voir Myriam Tsikounas, « Comment travailler sur les archives de la télévision en France ? », Sociétés & Représentations, no 35, printemps 2013, p. 131-155.
3Gilles Freissinier, La chute du mur de Berlin à la télévision française. De l’événement à l’histoire, 19612002, Paris, L’Harmattan, 2005 ; Gilles Freissinier, « L’Europe au pied du mur. La chute du mur de Berlin à la télévision française », dans Marie-Françoise Lévy, Marie-Noële Sicard (dir.), Les lucarnes de l’Europe, 1945-2005, Paris, Publications de la Sorbonne, 2008, p. 295-306.
4Pascale Goetschel, Christophe Granger (dir.), Faire l’événement, Sociétés & Représentations, no 32, automne 2011 ; Pierre Nora, « Le retour de l’événement », Faire de l’histoire, Paris, Gallimard, 1974.
5Pierre Laborie, Sociétés & Représentations, no 32, automne 2011, p. 168.
6Pierre Nora, « Le retour de l’événement », art. cité.
7Société européenne de programmes de télévision.
8La principale chaîne française, TF1, a été privatisée en mai 1986.
9Nicole Arnal, Françoise Dumontier, Régine Paire (dir.), « Les téléspectateurs : leurs goûts et leurs pratiques », Économie et statistique, 1989, p. 31-39.
10Cité par Régine Chaniac, Jean-Pierre Jezéquel, La télévision, Paris, La Découverte (Repères), 2005, p. 29.
11Télévision 1990. Le livre de l’audience, Paris, Economica/Médiamétrie, 1991 ; éd. numérique, 2012.
12Les chiffres clefs de la Télévision française, Paris, Ina/CSA, 1990.
13Antenne 2, « Audiovisuel », JT de 13 heures, mardi 20 juin 1989.
14Président d’Antenne 2 et FR3.
15Responsable directeur d’antenne de FR3 avec Ève Ruggieri pour Antenne 2.
16Le Monde, 17 octobre 1989, p. 13.
17Le Monde, 17 septembre 1989.
18TF1, 7 sur 7, 3 septembre 1989, de 34’32 à 42’48.
19Jean-Pierre Eskenazi, Les séries télévisées, l’avenir du cinéma, Paris, Armand Colin, 2010.
20Voir les programmes des chaînes sur https://www.archives80.com/television/pro- gramme/30-10-1989/tf1, consulté le 7 janvier 2021.
21Antenne 2, « La Marseillaise », 14 juillet 1989, 21 h 40, 3 h 30.
22TF1, « Rétrospective événements actualités de l’année 1989 », mercredi 27 décembre 1989.
23FR3, Soir 3, « Récit de la journée à Pékin », 5 juin 1989, 22 h 19. Voir aussi JT Antenne 29 novembre 1989.
24Antenne 2, « RDA réfugiés ouest », JT 13 heures, 11 septembre 1989.
25Antenne 2, « 120 000 personnes manifestent à Leipzig », Manifestation de Leipzig en RDA, 17 octobre 1989.
26La Cinq, « RDA Berlin-Est : les églises, refuges des contestataires », JT, 9 octobre 1989,
20 heures et « Arrêt sur image-Fuite Allemands de l’Est », 23 h 30.
27Antenne 2, JT 20 heures, 27 octobre 1989, https://video-streaming.orange.fr/actu-poli- tique/a2-le-journal-20h-emission-du-7-octobre-1989-CNT000001eacgV.html
28Manifestation Berlin-Est, Antenne 2, 20 heures, 4 novembre 1989.
29Antenne 2, JT 20 heures, 9 novembre 1989, https://www.youtube.com/watch?v=FzFSbD1TVEE
30Voir l’analyse de Jocelyne Arquembourg, « Berlin 9 novembre 1989. Les sens de l’événement », dans L’Est et l’Ouest face à la chute du Mur. Question de perspective. Cergy-Pontoise, IFAEE, 2013 (généré le 2 janvier 2021), DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.cirac.244
31Voir en particulier https://www.ina.fr/journal-anniversaire#jour=9&mois=11&annee=1989
32Chef du SED à Berlin qui autorise le passage des Berlinois de l’Est vers l’Ouest.
34Antenne 2, « Christine Ockrent devant le mur de Berlin », 10 novembre 1989.
35France 2, « Voyage au centre de l’info », 31 janvier 1999. Elle revient sur l’épisode en compagnie d’Hervé Brusini sur France Inter dans l’émission de Sonia Devillers L’instant M, le jeudi 7 novembre 2019. Hervé Brusini et elle s’accordent à dire que, ce jour-là, le journal télévisé a changé grâce à la possibilité de diffuser en direct et en images. Jusque-là seuls les commentaires étaient en direct.
36Voir à ce sujet le témoignage de Pierre Thivolet ; « Comment TF1 a raté l’ouverture du mur de Berlin », https://pierrethivolet.blogspot.com/2014/11/berlin-le-soir-ou-le-mur- nest-pas-tombe_9.html
37Antenne 2, « Point sur place Berlin », JT 13 heures, 11 novembre 1989.
38Antenne 2, JT 20 heures, 11 novembre 1989.
39Il note : « Nous sommes la seule télévision à pouvoir établir la liaison avec Berlin embouteillé. »
40Antenne 2, Envoyé spécial, 8 février 1990.
Auteur
Évelyne Cohen est professeure émérite des universités à l’ENSSIB (université de Lyon). Elle est membre du LARHRA (UMR CNRS 5190). Elle appartient au comité de rédaction de la revue Sociétés & Représentations ainsi qu’à celui de la revue Le Temps des Médias. Elle a publié en collaboration avec Anaïs Fléchet, Pascale Goetschel, Laurent Martin et Pascal Ory, Cultural History in France : Local Debates, Global Perspectives, Routledge, 2019 ; avec Marion Brétéché, « La fausse information de la Gazette à Twitter », Le Temps des médias, Nouveau Monde Editions, 2018. Elle coordonne avec Pascale Goetschel la Revue d’histoire culturelle (XVIIIe-XXIe siècles).
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