Identités subies, identités intégrées
Les Grecs dans l’Europe du Nord-Ouest (xve-xvie siècle)
La chute de Constantinople (29 mai 1453) marque traditionnellement la fin du monde byzantin dont les ressortissants auraient été rejetés par le pouvoir ottoman, contraints de fuir vers l'Occident. Cette idée comporte plusieurs erreurs, la principale étant que les Grecs n’ont pas attendu la prise de la Ville pour tenter de trouver un refuge à l’ouest et qu’ils ne se sont pas limités à la péninsule Italienne. Si ce territoire est traversé par des migrants grecs dès le XIVe siècle, le nord de l’Eur...
Note de l’éditeur
Ouvrage publié avec le concours de la commission de la recherche de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Note de l’auteur
À Audrey, Maud, Théodore, Augustin et Daphné
Éditeur : Éditions de la Sorbonne
Lieu d’édition : Paris
Publication sur OpenEdition Books : 25 novembre 2024
ISBN numérique : 979-10-351-1039-0
DOI : 10.4000/12rao
Collection : Histoire ancienne et médiévale | 188
Année d’édition : 2023
ISBN (Édition imprimée) : 979-10-351-0852-6
Nombre de pages : 628
Patrick Boucheron
PréfacePremière partie. Identifications
Chapitre 1
Des groupes éparsChapitre 2
Des Grecs mobilesDeuxième partie. Extranéités
Chapitre 3
Alternatives grecquesChapitre 4
Des étrangersTroisième partie. Insertions
Chapitre 5
Des sociétés grecques transalpinesQuatrième partie. Fictions
Chapitre 7
Mises en récitChapitre 8
Récits et identitésDossier documentaire
Dossier documentaire, n° 1
Autour de la famille BissipatDossier documentaire, n° 2
Autour du voyage de Manuel II Paléologue en Occident (1399-1403)Dossier documentaire, no 3
Les Grecs de LondresLa chute de Constantinople (29 mai 1453) marque traditionnellement la fin du monde byzantin dont les ressortissants auraient été rejetés par le pouvoir ottoman, contraints de fuir vers l'Occident. Cette idée comporte plusieurs erreurs, la principale étant que les Grecs n’ont pas attendu la prise de la Ville pour tenter de trouver un refuge à l’ouest et qu’ils ne se sont pas limités à la péninsule Italienne. Si ce territoire est traversé par des migrants grecs dès le XIVe siècle, le nord de l’Europe est également touché à partir du début du XVe siècle. Malgré une augmentation des Grecs en Occident au milieu du siècle, ce mouvement migratoire doit être envisagé dans le temps long et sur un espace étendu qui englobe l’Angleterre, la France, les États bourguignons et même au-delà – l’Écosse et la Scandinavie sont concernées.
À partir d’une historiographie trop souvent centrée sur la Méditerranée et de sources occidentales éparses et collectées au gré des circonstances et sans vision d’ensemble, ce livre propose un travail sur des groupes humains confrontés à une remise en cause de leur mode de vie, contraints de recréer des liens entre eux et surtout avec les populations occidentales qui les accueillent. Pour ce faire, toutes les stratégies sont bonnes, depuis la mise en place de circuits de collectes de dons pour les plus pressés, jusqu’à l’édification de stratégies d’alliances avec les membres des aristocraties occidentales pour les plus tenaces.
Le cas des Grecs en Occident offre également la possibilité de réfléchir à ce que sont les identités. En effet, les sources évoquent les différentes images déjà convenues accolées aux Grecs – le médecin, le marchand, le lettré… ou le voleur. Ces fictions sont des récits créés afin de permettre dialogue et compréhension – du moins formellement – entre les migrants et les populations qui les accueillent. Ces groupes de Grecs sont représentatifs de la manière dont l’étranger est perçu et catégorisé dans une partie de l’Europe occidentale peu habituée au départ à côtoyer des populations originaires de Méditerranée orientale.
Préface de Patrick Boucheron
Mathieu Couderc est enseignant et docteur en histoire médiévale de l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Ses recherches portent sur l’histoire des migrations et la formation des identités à la fin du Moyen Âge et au début de l’époque moderne. Il travaille actuellement à de nouvelles recherches archivistiques sur l’implication économique et sociale des Grecs dans l’exercice du pouvoir en France.
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