Bernard Gainot, historien-citoyen
p. 7-13
Texte intégral
1Au sein de la communauté qui chaque jour donne corps à notre belle discipline, Bernard Gainot est sans doute un de ceux qui incarnent le mieux la figure de l’historien-citoyen, soucieux d’associer constamment dans sa pratique historienne, recherche, enseignement et participation active à la vie de la cité.
2L’historien-citoyen Gainot est un enfant de la Bourgogne, tout comme le grand Carnot, qui l’accompagne depuis longtemps dans ses recherches, et assurément au moment où nous écrivons ces lignes, alors qu’il prépare un ouvrage sur Lazare Carnot, la République et la guerre. C’est là qu’il a grandi et entamé ses études, avant de rejoindre, en khâgne, le Lycée Claude Monet, à Paris, puis d’intégrer l’École Normale Supérieure de Saint-Cloud, dans l’atmosphère foisonnante de l’année 1968. Il poursuit ensuite sa formation à la Sorbonne, temple de l’histoire de la Révolution qu’il n’a dès lors plus quitté. Il y fut l’un des premiers étudiants de Jean-Paul Bertaud, qui y enseignait depuis quelques années comme maître-assistant, et y secondait le professeur Albert Soboul. Une tradition d’histoire militaire de la République se renforçait au sein de l’Institut d’histoire de la Révolution française, après les travaux de Marcel Reinhard, spécialiste du Directoire dans le département de la Sarthe et déjà biographe de Carnot, avant d’inspirer Jean-Paul Bertaud. C’est à cette époque que Bernard Gainot fit pour la première fois le lien entre la République et la guerre, et ce à l’occasion de son travail de maîtrise consacré aux légions franches étrangères au service de la France entre 1792 et 1794. Il s’inscrivait alors dans le renouveau de l’histoire militaire dans l’université française porté par une poignée d’historiens influencés par l’histoire sociale parmi lesquels Émile Léonard, André Corvisier, Henry Contamine, Jean Chagniot, Jean-Paul Bertaud ou encore William Serman.
3Parallèlement à sa formation universitaire, Bernard Gainot débute en 1973 sa carrière de professeur d’histoire-géographie. Deux décennies dans l’enseignement secondaire — au collège puis au lycée —, ont forgé un enseignant hors pair, à l’écoute et bienveillant, avant son arrivée à l’Université Paris 1 en 1993. Qui a arpenté les couloirs austères de Tolbiac, essuyé les bancs arides des amphithéâtres de la Sorbonne, ou fréquenté ses cours aux Écoles militaires de Saint-Cyr-Coëtquidan, sait quel a été son souci constant d’articuler l’enseignement et la recherche et d’assurer un encadrement rigoureux de ses étudiants. Nombreux sont ceux, de la première année au doctorat en passant par les candidats aux concours de recrutement de l’éducation nationale, qui ont bénéficié des précieux conseils de cet enseignant sans doute un peu bourru au premier abord, mais d’une infinie générosité.
4Aussi le temps qu’il a consacré à ses travaux n’a-t-il jamais empiété sur l’encadrement vigilant de ses élèves et étudiants. Car c’est depuis le Lycée Eugène Delacroix de Maisons-Alfort que s’est construite l’œuvre d’historien de Bernard Gainot dans une articulation féconde entre l’histoire politique, notamment celle des idées et des pratiques républicaines au tournant des xviiie et xixe siècles, l’histoire de la colonisation européenne et de ses empires, et l’histoire du fait militaire. Ses recherches ont largement contribué au renouvellement de ces champs et en nourrissent aujourd’hui le dynamisme.
5Sa thèse de doctorat, soutenue en 1993 sous la direction de Michel Vovelle, a ainsi porté sur le mouvement néo-jacobin à la fin du Directoire. Au carrefour de l’histoire des idées et des pratiques républicaines d’une part et de celle des sociabilités et des mouvements intellectuels d’autre part, il y a en particulier exploré le programme original de « démocratie représentative » alors au cœur des réflexions républicaines. Ce faisant, il poursuivait les grands travaux de Jean-René Suratteau et de Isser Woloch sur les élections de l’an VI. À l’égal de ces maîtres en histoire, il devint le spécialiste des élections de l’an VII. Par là, il a fortement contribué à replacer l’importance de la séquence du Directoire et des Républiques-sœurs dans le champ des études révolutionnaires, ce que confirma le colloque international organisé à Clermont-Ferrand, avec Philippe Bourdin en mai 1997. À maints égards, les réflexions qu’il y a menées ont fondé celles qu’il a consacrées depuis à l’histoire politique de la Révolution, de l’Empire et de la Restauration, et en particulier à la naissance de la pensée sociale ainsi qu’à la figure singulière de l’abbé Grégoire.
6C’est aussi par ce biais, en s’intéressant d’abord aux courants abolitionnistes et antiesclavagistes, qu’il est entré dans l’univers colonial et impérial dont il est devenu un des éminents spécialistes. Cinq ans après avoir soutenu sa thèse et avoir été élu maître de conférences en histoire moderne à l’Université Paris 1 au sein de l’Institut d’histoire de la Révolution française, Bernard Gainot a ainsi porté à la connaissance de la communauté historienne et du grand public l’existence de la Société des amis des noirs et son registre de délibérations, dans un minutieux travail éditorial réalisé avec son regretté collègue et ami Marcel Dorigny, à l’occasion du cent cinquantième anniversaire de l’abolition de l’esclavage. Il était alors depuis 1993, et le resta pendant treize ans, le secrétaire de l’Association pour l’étude de la colonisation européenne (1750-1850), l’une des chevilles ouvrières du renouvellement des études sur la colonisation et l’esclavage. Ce fut aussi le temps d’une rencontre décisive avec l’historien Yves Benot qui allait tant influencer son regard et ses études sur les espaces coloniaux en révolution.
7Soutenue en 2005, sa thèse d’habilitation à diriger les recherches, intitulée « Du Cap-français à Naples. Chemins et destins au temps de la “Grande Nation” », a montré toute la cohérence de son parcours historiographique. Il y a en effet mis en évidence les liens profonds et structurants entre ses investigations dans le champ de l’histoire politique, ses travaux sur les empires coloniaux, et ce qui constitue désormais depuis plus de trois décennies la colonne vertébrale de ses recherches, à savoir la guerre et le fait militaire: issu de cette habilitation, son ouvrage paru deux ans plus tard sur Les officiers de couleur dans les armées de la République et de l’Empire en est une des multiples traductions éditoriales.
8Si l’historien-citoyen Gainot peut être considéré comme un brillant historien de la Révolution c’est notamment parce qu’il a su faire sienne la maxime de son maître, Michel Vovelle, selon laquelle un bon historien de la Révolution est d’abord un excellent spécialiste de l’Ancien Régime. Ainsi, c’est toujours au prisme de la longue durée qu’il interroge les objets dont il s’empare. Soucieux de souligner les évolutions sans minimiser les continuités, il se montre constamment attentif à leurs causes et à leurs conséquences profondes, à leur rythme et à leur intensité, ainsi qu’au rôle du hasard et de la contingence dans l’enchaînement des faits. Ses travaux rendent ainsi justice à la complexité des processus historiques tout en se gardant de toute téléologie et de tout déterminisme.
9Ce souci de la longue durée s’accompagne chez cet ancien professeur d’histoire-géographie d’une attention particulière à l’espace et aux jeux d’échelles. Il s’attache depuis toujours dans ses travaux à articuler les analyses locales, nationales, impériales et mondiales tout comme les perspectives micro- et macrohistoriques. En témoignent les Atlas de l’Empire napoléonien et Atlas des esclavages rédigés respectivement en collaboration avec Jean-Luc Chappey et Marcel Dorigny. Il n’est pas non plus surprenant qu’à l’heure où nous écrivons ces lignes, son dernier ouvrage, écrit avec Élie Lescot Jr et Caroline Seveno, soit un magnifique recueil d’une centaine de cartes anciennes donnant à voir l’évolution des contours et du tracé des souverainetés qui se sont partagées durant trois siècles L’île aux trois noms : Hispaniola, Saint-Domingue et Haïti. Ce souci de la spatialisation et de l’entrecroisement des échelles caractérise ainsi ses travaux de manière remarquable, que ceux-ci portent sur la circulation des idées et des pratiques républicaines à l’heure des révolutions atlantiques, sur les empires et les conflits coloniaux ou encore sur la guerre appréhendée comme un phénomène multiscalaire, du combat à la grande stratégie.
10À côté du temps et de l’espace, les mots tiennent enfin une place particulière dans son parcours d’historien. Sensible à la puissance du verbe, il a toujours veillé à restituer avec justesse le sens des mots en les replaçant dans leurs contextes d’usage. Cette attention est celle de l’historien qui interroge la performativité des énoncés et dissèque l’utilisation des vocables afin d’interpréter l’écart entre discours, normes et pratiques. Cette anthropologie du discours, proche de celle préconisée en leur temps par Lucien Febvre, George Duby ou Robert Mandrou, ce souci de la contextualisation des mots, cette volonté de toujours confronter les discours aux pratiques lui ont permis par exemple d’interroger de manière féconde la radicalité de la violence révolutionnaire, ou encore de déconstruire des totems historiographiques comme celui de la « révolution militaire ». Contournant ainsi les pièges du déterminisme technologique, de l’européocentrisme et de l’arbitraire chronologique, il décrit dans ses travaux les guerres révolutionnaires et impériales avec justesse et mesure comme les héritières de celles de la période moderne, rendant de fait caduque l’hypothèse aussi intenable que réactionnaire de leur totalisation. Ce triple postulat méthodologique — longue durée, jeux d’échelles, anthropologie du discours — donne à la démarche historienne mise en œuvre par Bernard Gainot toute sa rigueur, lui a permis de renouveler l’ensemble de ses objets d’études et d’influencer durablement l’historiographie des champs qu’il explore depuis plus de trois décennies.
11Les présents mélanges témoignent de l’influence d’un historien d’exception sur trois générations d’historiens et d’historiennes. L’enseignant comme le chercheur a en effet fait école et ses thèmes de recherches comme ses méthodes inspirent aujourd’hui de nombreux travaux. La diversité des contributions réunies ici raconte son parcours d’historien. Elle dit l’insatiable curiosité d’un chercheur qui a su réunir autour de lui élèves et collègues aux méthodes et aux objets très différents. Cette variété témoigne également de son ouverture aux sciences humaines et sociales dans leur ensemble, de la diversité de ses collaborations et de la fertilité de sa pensée scientifique. Au-delà de l’hommage académique convenu, ces mélanges attestent le dynamisme des champs de recherche qu’il a ouverts et l’actualité des pistes qu’il a tracées.
12La curiosité et l’éclectisme dont il a toujours su faire preuve constituent par ailleurs de véritables antidotes aux écueils de l’hyperspécialisation et de l’extrême parcellisation de la recherche et des savoirs historiques. Ces mêmes qualités, doublées de sa grande générosité intellectuelle et humaine, lui ont permis de faire de la dimension collaborative de notre métier une réalité concrète. La place tenue dans sa riche bibliographie, par les publications et les projets éditoriaux collectifs, fruits de longues et fructueuses collaborations, en témoigne. Les liens intellectuels et amicaux qu’il a su tisser en France comme à l’étranger sont aussi une des expressions de son attachement à la dimension collaborative de la recherche historique. Dans son parcours international, l’Italie tient une place particulière : son intérêt pour l’Italie révolutionnaire et impériale ainsi que son attrait personnel pour la péninsule l’ont amené à nouer des liens forts avec nombre de collègues transalpins, mais aussi à encadrer les recherches d’étudiants venus poursuivre leur formation dans l’hexagone.
13L’importance qu’il a toujours accordée aux ateliers et séminaires traduit, elle aussi, son attachement à la dimension collective du travail historien. Tous ceux qu’il a organisés, suivis et animés, auxquels il participe toujours, restent des lieux d’élaboration collective et collaborative de recherches pionnières. L’Atelier du colonial et des empires (ATECOLE), qu’il a cofondé, rythme toujours l’année de celles et ceux qui s’intéressent de près ou de loin au fait colonial et impérial. Outre les ateliers « Élections révolutionnaires » et « Sociétés et réseaux politiques (1789-1815) », ses collègues et étudiants de la Sorbonne ont en particulier un souvenir lumineux des deux années d’activité du séminaire « Ordre public et Révolution » qu’il a animé avec Pierre Serna en 2005-2007, dans la continuité de sa thèse d’habilitation dont le second mémoire explorait les relations entre les autorités civiles et militaires autour des questions du maintien de l’ordre. De même, prenant la suite de Jean-Paul Bertaud, Bernard Gainot a dirigé de 1998 à 2012 le foisonnant et fructueux séminaire « Guerre et société », avec Hervé Drévillon, qui poursuit actuellement l’aventure. Ce séminaire, que nous avons eu le privilège de suivre, a été le cadre de la formation de nombre de chercheuses et de chercheurs qui animent aujourd’hui l’historiographie de la guerre et du fait militaire.
14Mêlant savoir historique et convivialité, les voyages organisés dans le cadre de ces séminaires restent pour nous, comme pour nos condisciples, parmi nos meilleurs souvenirs de jeunes chercheurs. Pour ses élèves et ses collègues, les années passées à suivre ses cours, puis à débattre dans ces séminaires ont été des années de bonheur intellectuel et humain. Des années au cours desquelles le travail d’équipe nous a portés, alors que les séances se poursuivaient parfois fort tard à la terrasse d’un café de la place de la Sorbonne, là où maintes fois le monde a été refait et où tant de projets collectifs ont vu le jour. Ce fut notamment le cas du programme « La construction du militaire du milieu du xve siècle au milieu du xixe siècle » initié en 2009 : aventure humaine et éditoriale, il a donné lieu à la publication de trois volumes qui regroupent certains des plus grands spécialistes français et étrangers de la guerre.
15L’engagement continu de l’historien-citoyen Gainot dans plusieurs sociétés savantes, dont le Comité des travaux historiques et scientifiques, a été, tout au long de sa carrière une des multiples traductions de cet attachement au collectif et de sa volonté de contribuer à animer la vie d’une communauté historienne inscrite dans la cité. En atteste également son investissement, tout au long de sa carrière, dans la formation des enseignants et son engagement associatif, notamment au sein de l’Association Régionale (Île-de-France) des professeurs d’histoire-géographie qu’il a présidée pendant quatre ans. Car pour lui, l’histoire est une composante nécessaire de la société, comme le révèlent ses efforts constants pour diffuser et valoriser les résultats de la recherche académique auprès d’un public large et diversifié. Attentif aux usages publics de l’histoire et à ses réécritures idéologiques, il n’a jamais hésité à embrasser des objets d’étude vivants, parfois brûlants, quitte à s’engager dans la controverse, sans jamais se cacher derrière le jargon, soucieux d’être lu et compris par le plus grand nombre.
16Comme pour tous les grands historiens, la retraite n’a été pour lui qu’un changement de statut. Si le maître de conférences habilité est aujourd’hui émérite, l’historien, lui, est, plus que jamais, en activité. Depuis dix ans maintenant, il n’a eu de cesse de publier, de participer à des ateliers, des séminaires, des journées d’étude, des colloques, de donner des conférences, de prendre part à toutes les activités scientifiques qui font notre métier. Son investissement quotidien dans le développement et la valorisation de la discipline historique, dont témoigne notamment ses responsabilités actuelles au sein des Annales historiques de la Révolution française, a toujours été exemplaire.
17L’ampleur de la production scientifique de l’historien-citoyen Gainot ne résume donc absolument pas une riche carrière qui s’est aussi construite autour des liens intellectuels et amicaux qu’il a su tisser en France comme à l’étranger, tant avec ses collègues qu’avec ses étudiants : c’est aussi ce qui en fait un grand historien. Son influence historiographique et ses qualités humaines ont touché et touchent un grand nombre d’historiennes et d’historiens, jeunes ou plus expérimentés, comme en attestent les nombreuses contributions rassemblées dans ces mélanges. Hélas, plusieurs complices de longue date, qui auraient bien évidemment souhaité participer à cet hommage collectif manquent à l’appel. S’il est impossible de toutes les nommer, soulignons toutefois parmi les grandes absences, celle de Marcel Dorigny, qui se réjouissait de cette entreprise dédiée à son compagnon de toujours, et qui nous a malheureusement quitté soudainement.
18Certains l’ont côtoyé pendant de longues années, d’autres ne l’ont connu que récemment. Certains ont été ses élèves, d’autres l’ont simplement croisé dans un colloque, une journée d’étude ou un séminaire. Plusieurs ont sans doute constaté l’infinie modestie et la profonde humilité de ce chercheur reconnu, qui sollicite régulièrement échanges, relectures, et avis dans l’élaboration de ses travaux. Tous ont pu éprouver l’immense gentillesse comme la grande rigueur de cet historien entier et exigeant avec lui-même comme avec les autres, toujours soucieux de questionner la justesse de la démarche mise en œuvre. Tous ont bénéficié de sa générosité, de ses réflexions fertiles, stimulantes et parfois sévères, mais toujours constructives et bienveillantes. Les textes réunis ici ne reflètent qu’imparfaitement la contribution de l’historien-citoyen Gainot au savoir et à la discipline historique. Mais aussi imparfaits soient-ils, ces mélanges sont toutefois, pour toutes celles et ceux qui y ont contribué, comme pour celles et ceux qui auraient aimé le faire, une manière de remercier non seulement le collègue et le maître, mais aussi l’homme.
Paris-Montréal, janvier 2022.
Auteurs
Benjamin Deruelle est professeur d’histoire moderne à l’Université du Québec à Montréal et chercheur à l’Institut de Recherches Historiques du Septentrion (IRHIS UMR 8529 — CNRS-Université de Lille). Ses travaux portent sur l’histoire de l’État, de la guerre et des élites, ainsi que sur la culture et les pratiques martiales au tournant du Moyen Âge et de l’époque moderne. Il est notamment l’auteur de : De papier, de fer et de sang. Chevaliers et chevalerie à l’épreuve de la modernité (ca. 1460-ca. 1620), Paris, Publications de la Sorbonne, 2015 ; « Le temps des expériences, 1450-1650 » dans L’histoire militaire de la France, Paris, Perrin, 2018. Il a notamment contribué à : Mondes en guerre, Paris, Passés Composés, 2019. Il codirige aux éditions de la Sorbonne la série consacrée à la construction du militaire (Volumes parus en : 2013, 2017, 2020), ainsi que la collection War Studies aux Presses universitaires du Septentrion.
Docteure agrégée de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et diplômée de l’École normale supérieure de Cachan, Émilie Dosquet est maîtresse de conférence en histoire moderne à CY Cergy Paris Université, membre de l’UMR Héritages (9022) et membre associé de l’IHMC. Réalisée sous la direction d’Hervé Drévillon, sa thèse, intitulée Le feu et l’encre : la « désolation du Palatinat ». Guerre et information politique dans l’Europe de Louis XIV, a reçu le prix Schneider & Arconati Visconti (Lettres et Sciences humaines) 2018 de la Chancellerie des Universités de Paris, et doit bientôt paraître. Ses travaux comme ses publications ont jusqu’ici porté d’une part sur les pratiques et les représentations de la guerre et du fait militaire, et d’autre part sur les pratiques et les usages politiques de l’imprimé. Au carrefour de l’histoire coloniale et impériale, de l’histoire de la guerre et du militaire, et de l’histoire matérielle, son nouveau projet de recherche prend l’arme à feu comme observatoire du monde atlantique.
Ancien élève de l’École normale supérieure Lettres et Sciences humaines, agrégé d’histoire et docteur, Paul Vo-Ha est maître de conférences en histoire moderne à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et membre de l’Institut d’histoire moderne et contemporaine (UMR 8066). Ses recherches portent sur l’histoire de la guerre à l’époque moderne et sur l’histoire sociale et confessionnelle des armées du xvie au xviiie siècle. Il est l’auteur de Rendre les armes, le sort des vaincus, xvie-xviie siècles, Ceyzérieu, Champ Vallon, 2017.
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2022