Feuilles d’information politique sauvées de la destruction
p. 69-83
Texte intégral
1La sélection naturelle s’est exercée de façon aussi implacable dans le domaine de la production manuscrite médiévale que dans le règne animal. Elle a éliminé des catégories entières de documents que leur inutilité au-delà d’un certain délai, leur manque de valeur marchande, leur abondance même vouaient à la disparition.
2Aux xive et xve siècles, particulièrement dans les périodes troublées, de petits libelles politiques, comparables à nos tracts, étaient distribués par centaines : il n’en subsiste que quelques rarissimes spécimens ; des placards étaient cloués sur les portes des bâtiments publics : un seul a été retrouvé jusqu’ici ; des feuilles de nouvelles, ancêtres de nos journaux, circulaient de main en main : il n’en reste presque plus aujourd’hui.
3C’est pourquoi il faut attirer sans relâche l’attention des bibliothécaires, des archivistes et, en général, de toutes les personnes en contact avec les livres anciens – à commencer, bien sûr, par les relieurs – sur la nécessité de sauver de la destruction les plats de carton des vieilles reliures, car c’est surtout là que l’on peut encore récupérer quelques vestiges du contenu des corbeilles à papiers des derniers siècles médiévaux. Bien moins cher que le parchemin1, le papier, à cette époque, demeurait cependant assez coûteux ; pour fabriquer du carton, en passant sous une presse des feuilles superposées préalablement enduites de colle, on employait donc tout naturellement des documents mis au rebut.
4Parmi ces documents devenus presque introuvables, il en est qui témoignent du souci qu’avaient les pouvoirs publics, au sens large, de répandre dans une ville, dans un pays, voire dans toute l’Europe occidentale chrétienne, une information plus ou moins « orientée », parfois même de véritables dossiers de propagande. Ainsi, c’est dans un carton de reliure qu’au siècle dernier, Léopold Delisle retrouva un fragment d’un traité de Jean de Montreuil contre les prétentions du roi d’Angleterre à la couronne de France2, texte dont les rédactions successives, remaniées à mesure qu’évoluait la situation politique ou militaire, furent largement diffusées à partir de la Chancellerie royale, tant en France que hors du royaume.
5C’est précisément Léopold Delisle qui fut le premier à signaler la valeur « des fragments de papier ou de parchemin que des ouvriers soigneux retirent des anciennes couvertures de livres qu’ils ont à réparer ou à remplacer. Les vieilles reliures, et parfois aussi les nouvelles, sont des mines dont l’exploitation a été trop longtemps négligée [...] et d’où l’on voit sortir des documents imprimés ou manuscrits qui, tout mutilés qu’ils sont, présentent souvent plus d’intérêt que de gros volumes arrivés jusqu’à nous dans un parfait état de conservation »3.
6Dans l’ouvrage d’où sont tirées ces lignes, le grand érudit donnait par ailleurs la description d’un petit recueil de papiers extraits d’une reliure4 : il s’agit de pièces d’un procès jugé devant l’Officialité de Toul et de quelques autres documents du xve siècle originaires de la même région.
7Delisle avait omis, dans sa notice, de préciser de quelle reliure ces pièces avaient été retirées ; un heureux hasard allait me permettre de réparer cet oubli. Au début des années cinquante, jeune bibliothécaire au Cabinet des Manuscrits, chargé, entre autres tâches, des rapports avec le service de restauration, je me rendais fréquemment à l’atelier. La collaboration avec ces ouvriers habiles et consciencieux était non seulement fructueuse, mais très amicale. Un jour, ils me signalèrent que les plats de carton d’une dizaine de gros volumes confiés à la restauration par la Réserve des Imprimés contenaient une grande quantité de papiers manuscrits. Un rapide coup d’œil sur les pièces déjà extraites suffit à me convaincre de l’utilité de poursuivre le travail, et même de défaire aussi les reliures de quelques autres volumes de la collection dont l’état ne justifiait pas une réfection urgente, ce à quoi le conservateur de la Réserve consentit bien volontiers. C’est, au total, quatorze reliures, soit vingt-huit plats de carton de format grand in-folio, qui furent défaites. Chaque plat livra en moyenne près de quarante feuillets in-quarto ; environ onze cents feuillets furent donc extraits des couvertures de cette collection5, auxquels il faut ajouter ceux du petit recueil jadis constitué par Delisle à partir d’une des reliures de la même série. Malheureusement, celles de quatre volumes avaient déjà été remplacées avant l’époque de Delisle et les papiers qu’elles contenaient à jamais perdus, d’où de nombreuses lacunes dans les dossiers.
8Il s’agit là, sans nul doute, de la plus importante récupération de ce genre jamais effectuée : les papiers ainsi sauvés de la destruction constituent en effet cinq volumes des nouvelles acquisitions latines (n. a. lat. 2617-2621)6. Hormis une soixantaine de feuillets tirés de livres manuscrits, ils forment un ensemble tellement homogène que plusieurs dossiers ont pu être reconstitués dans leur intégralité. Le tout provient, de toute évidence, des archives de l’évêché de Toul ; les pièces les plus anciennes remontent aux toutes dernières années du xive siècle, les plus récentes ne dépassant guère 1525. Grâce à l’habileté et à la patience des restaurateurs, mais aussi à la remarquable résistance du papier médiéval, ces documents sont encore, pour la plupart, en bon état et parfaitement lisibles.
9La grande masse est formée de dossiers de procès soumis à l’Officialité de Toul ou d’autres pièces de même provenance, comme par exemple le petit cahier tenu de 1454 à 1456 par le receveur des amendes de l’archidiaconé de Reynel7 ; il est riche d’informations non seulement sur les délits dont se rendaient coupables des membres du clergé – par bonheur, les cocasses injures proférées dans le patois local n’ont pas été traduites en latin – mais aussi sur les diverses monnaies qui circulaient dans la région à cette époque, pour lesquelles il fournit une utile table de conversion.
10Il s’agit là, toutefois, de papiers qu’il aurait été normal de mettre au rebut passé un certain délai. Ce qui est plus surprenant, et qui augmente beaucoup l’intérêt de ce petit dépôt, c’est que l’on y trouve aussi des documents importants qui, en toute logique, auraient dû être conservés. Ainsi, lorsque, en 1439, le temporel de l’évêché de Verdun fut affermé à l’évêque de Toul, un acte très détaillé fut dressé ; la minute, signée de la main des deux évêques, figure dans la collection8. Quand, une dizaine d’années plus tard, ces prélats – Guillaume Fillastre, évêque de Verdun, et Louis de Haraucourt, évêque de Toul – échangèrent leurs diocèses, un accord fut conclu, réglant minutieusement toutes les modalités de la permutation ; la minute originale signée se retrouve elle aussi parmi nos papiers9. De même, lorsque Guillaume Fillastre, encore évêque (et seigneur) de Verdun, se trouva en conflit avec les « citeins » de la ville, il rédigea une longue liste de doléances qu’il soumit à l’arbitrage impérial ; non seulement la minute originale de sa plainte, mais encore la grosse, avec en marge les réponses sur chacun des points litigieux, nous ont été ainsi conservées10.
11Je me garderai d’énumérer tous les documents intéressant l’histoire des évêchés de Toul et Verdun que nous ont livrés ces reliures. Je voudrais toutefois signaler encore une curieuse épître11 que l’évêque Antoine de Neuchâtel envoya de son exil au chapitre de Toul pour lui demander quelque argent : moulé, de la main même du prélat, en une belle humanistique à l’italienne, ce texte est un véritable pastiche de Pétrarque ou de Sénèque. Les considérations qui y sont longuement développées sur la fragilité de la condition humaine surent-elles toucher le cœur des chanoines et délier leurs bourses ? Quoi qu’il en soit, ayant enfin recouvré son siège épiscopal, ce prélat mourut quelque vingt ans après, en 1495. Deux personnages briguaient alors sa succession : Jean de Marades, candidat d’Alexandre VI, et Olry de Blamont, soutenu par l’empereur. On retrouve dans nos papiers le texte de la lettre qu’adressa Maximilien, roi des Romains, au duc de Lorraine, René II, pour lui demander d’appuyer la candidature d’Olry12.
12Le fait que ces évêques étaient aussi des princes temporels explique la présence de divers documents ne concernant pas leur domaine, qui leur servaient à se tenir au courant de la situation politique dans le royaume de France – certes, ils n’en dépendaient pas, mais ils s’y intéressaient au moins autant qu’au Saint-Empire – et même dans toute la chrétienté.
13On y trouve, en particulier, plusieurs petites brochures d’information ; il en circulait, sans doute depuis longtemps déjà, en version manuscrite, mais, à cette époque, elles commençaient à se répandre également sous forme de plaquettes imprimées13, documents dont Henri Hauser a signalé l’importance du rôle à propos des sources des Chroniques de Metz de Jean Aubrion14.
14L’origine des textes ainsi diffusés est aisément identifiable : ce sont souvent, en effet, des documents rédigés ou reçus par la Chancellerie royale comme, au début du siècle, le libelle anti-anglais de Jean de Montreuil retrouvé par Delisle dont il a été question plus haut. Toutes ces brochures ne sont pas à proprement parler du matériel de propagande : il s’agit, dans certains cas, de véritables bulletins officiels. Par exemple, le pouvoir royal tenait de toute évidence à faire largement connaître les traités qu’il signait, ou du moins certains d’entre eux : ainsi, on rencontre parmi nos papiers un double feuillet relatif au règlement de la « Guerre des Suisses » en 1445 (n. st.), au terme de la campagne victorieuse du dauphin Louis : ce petit dossier comporte des lettres patentes de Louis IV, électeur palatin (Trèves, 13 février), de Jacques de Sirk, archevêque de Trèves (même date) et de Charles VII (Nancy, 23 février)15. On y trouve de même une brochure de six feuillets contenant le texte français de l’accord de trêve signé à Lyon le 25 février 1497 (n. st.) entre Charles VIII et les souverains espagnols Ferdinand et Isabelle16. Ceci montre, d’une part, que la Chancellerie royale faisait circuler le texte en langue vulgaire afin qu’il fût compris du plus grand nombre ; et, d’autre part, que l’invention de l’imprimerie ne mit pas très rapidement fin à la diffusion des plaquettes manuscrites.
15Certaines brochures se situent à mi-chemin entre l’information et la propagande. C’est le cas, par exemple, de la relation de « la veüe du Pape et du Roy faicte a Romme le xvie jour de janvier [1495, n. st.]17 ». L’expédition italienne de Charles VIII avait commencé sous d’heureux auspices ; après une véritable promenade militaire, le roi venait, à la tête de ses troupes, d’entrer dans Rome où le pape Alexandre VI, voyant que toute résistance était inutile, avait feint de l’accueillir en ami. Une pluie de brochures, tant manuscrites qu’imprimées, vint aussitôt célébrer ce beau succès des armes et de la diplomatie françaises.
16Hélas, le rusé pontife ne devait pas tarder à prendre sa revanche, et la coalition qu’il réussit à former au cours des quelques mois suivants allait bientôt contraindre Charles VIII à regagner la France. Le roi laissa toutefois une garnison dans la rocca d’Ostie, qui contrôlait l’accès de Rome par la mer. Cette place forte était tenue par un de ses alliés, ennemi mortel d’Alexandre VI, Giuliano Della Rovere, cardinal de Saint-Pierre-aux-Liens, le futur pape Jules II. Il confia le commandement de cette petite troupe à un capitaine basque, Menaut d’Aguerre, qui s’était illustré vingt ans auparavant par une héroïque défense de Nancy qu’assiégeait Charles le Téméraire.
17On trouve dans nos papiers un document dont l’auteur est précisément Menaut d’Aguerre. J’ai publié, il y a bien longtemps, ce curieux texte18 mais sans en reconnaître la véritable nature : il me paraît aujourd’hui évident qu’il s’agit, cette fois encore, d’une brochure de propagande émanant du pouvoir royal et visant, en l’occurrence, à jeter l’opprobre sur le pape Borgia. Ceci, bien sûr, ne signifie pas pour autant que les accusations portées contre ce dernier seraient mensongères : je m’étais autrefois livré à une enquête approfondie sur cette affaire, compulsant diverses chroniques françaises et italiennes, vérifiant qu’étaient bien présents à Ostie auprès de Menaut les personnages qu’il mentionne, et j’étais parvenu à la conclusion que le document doit être tenu pour sincère et véridique. Seule la date, comme on le verra, est manifestement fausse, et il faudra tenter de comprendre pourquoi.
18Ce document, il convient tout d’abord de le décrire. C’est un double feuillet in-quarto dont le texte, écrit en une cursive assez hâtive, s’interrompt à la fin de la page 2, l’autre feuillet étant inemployé. Il devait se présenter, à l’origine, comme une mince brochure de quatre ou, tout au plus, six feuillets. Le contenu revêt la forme d’une déclaration solennelle ; il commence ainsi :
Le xxvje jour d’aoust 1498
Au nom de Dieu nostre createur, redempteur et salvateur. Amen.
Saichent tous ceulx qui ces presentez lettres verront et orront que nostre Seigneur et Createur, prevoiant les chouses futures, biens et maulx advenir, considerant la bonne et juste querelle du roy christianissime, a monstré pour nous, serviteurs dudict seigneur christianissime en ce chasteau de Hostie, par Sa seule misericorde et pitié, grant miracle. Luy, qui est roy des roys et inventeur de justice, rendra aux bons leur guerdon et salaire, aux malvais punicion condecente par bonne balance et equité ; et, quelquechouse qu’il permette aucunefoix commancement d’aucune grande trahyson pour esprouver le vouloir des trahistrez, touteffoiz a la fin, voyant leurdicte volenté pourchassant l’effect trahistre, ne veult ni consent pas toujours que tellez choses ce facent dont pourrait venir la mort de cent mil hommes, veü aussy que c’est chouse directement contre les divins commandemenz et universale christieneté.
Ce presuposé, je, Menait d’Aguerre, chevalier, conseiller et chambellan du roy nostre seigneur, capitainne et veguyer de Sommiers et commissaire audict chasteau d’Ostie pour ledict seigneur christianissime et [le] reverendissime cardinale Sancti Petri ad Vincula ; congnoissant que en pluseurs lieux de ce monde, nostre Seigneur et Createur, par Sa misericorde et pitié, m’a toujours [...] deffendu de tous perilz de mort, tant d’espee et glaive que par autres moyens comme cestuy present ; par quoy non voulant estre ingrat, au moins de volenté, recongnois les dessusdiz biens proceder de Luy, Le remerciant de tout mon corps et ame comme mon protecteur, salvateur et adjuteur, et non pas pour moy seulement, mais pour lez gentilzhommes et serviteurs dudict seigneur christianissime estans aussi bien au danger de ce enorme et execrable peché et malfait contre moy.
La raison, l’enormité et chosez qui l’aggravent sont cestes, c’est assavoir : le mandant et le mandataire, celluy pourquoy il est mandé et la matiere.
Le mandant, c’est le pape Alixandre, qui debvoit plustost subir la mort que de commectre ce, veü la sanctité qu’il doibt avoir comme lieutenant de Dieu en terre, et non pas destruire les amez et corps dont il a a rendre compte devant Dieu.
Les mandataires : l’une partie est ecclesiastique, comme il appeire si-après en l’information.
La matiere sont poisons en eawe artificielles, en autre maniere de veinin et en feu ardant et fumee empoisonnant, qui sont chouses donnans mors plus honteusez et abhominablez que glaive, et autre maniere de mort sans comparaison et plus a reprandre par les droiz civilz et ecclesiastiques.
19Après cette pathétique entrée en matière, l’auteur explique comment, ayant entendu dire qu’on voulait l’empoisonner, il en vint très vite à soupçonner un certain « Messire Francisque, commissaire de la saline », dont le comportement lui semblait suspect. Interrogé, celui-ci ne tarda pas à passer aux aveux. Sa confession devant témoins formait la seconde partie du document, mais seul le début en a survécu ; c’est assez, toutefois, pour connaître l’essentiel. Ce personnage avoue que le pape et le dataire (à l’époque Giovanni Battista Ferrari) l’avaient chargé d’aller chercher divers poisons destinés à faire périr Menaut et ses soldats ; ces poisons avaient été préparés par un apothicaire sur ordre d’un gentilhomme romain – bien connu par ailleurs – nommé Jacopo di Santa Croce.
20La nature de ces « poisons et venins », dont Menaut assure qu’ils pourraient causer « la mort de cent mil hommes », n’est pas très clairement précisée. Les « poisons en eawe artificielles » évoquent la célèbre et redoutable acqua toffana, sans doute à base d’arsenic. Quant à la « fumee empoisonnant », le mot « gaz » n’ayant fait son apparition que bien plus tard, n’était-ce pas un gaz asphyxiant ? J’avais, dans mon vieil article, émis cette hypothèse, qui éveilla le scepticisme de plusieurs lecteurs. Elle allait pourtant se vérifier peu après, quand, avec sa gentillesse habituelle, mon maître Charles Samaran me signala un court, mais fort intéressant article paru vingt-cinq ans auparavant dans une revue d’histoire des sciences19. Il apparut alors que ma seule erreur avait été de me croire en présence du tout premier cas d’utilisation d’armes chimiques. Dès le xiiie siècle, en effet, à la bataille de Liegnitz, les troupes mongoles, s’il faut en croire les chroniques, avaient mis en déroute la cavalerie du duc de Silésie en projetant un produit qui dégageait une odeur pestilentielle. On a bien plus de précisions au sujet d’engins employés, en 1482, par l’armée de la Sérénissime République lors du siège de la forteresse de Ficarolo défendue par le duc de Ferrare : un rapport secret présenté au sénat de Venise explique comment les bombardes lançaient sur l’ennemi des boulets creux en métal qui, en touchant le sol, explosaient avec un fracas épouvantable et répandaient une fumée empoisonnée (un fumo avenenato) dont nul ne pouvait réchapper.
21Alexandre VI était déjà célèbre en son temps par sa pratique de l’empoisonnement « au détail », si j’ose dire, auquel succombèrent notamment plusieurs cardinaux dont il s’appropria les biens. Non sans quelque irrévérence, l’ambassadeur vénitien Antonio Giustinian comparait ces infortunés prélats à des volailles que l’on tue quand elles sont bien grasses20. Signalons au passage que ce même ambassadeur qualifiait Ferrari, le dataire pontifical désigné par Menaut comme principal complice de son maître, d’attissimo instrumenta a recuperar denari.
22Si rien n’autorise à rejeter a priori l’accusation portée contre ce pape d’avoir également pratiqué l’empoisonnement « en gros », l’on peut s’étonner que cet autre aspect de son activité n’ait pas attiré l’attention des contemporains et n’ait pas non plus été retenu par l’histoire. Unique témoignage connu à ce jour sur l’affaire, la déclaration de Menaut d’Aguerre aurait-elle été trop peu convaincante ? Les Basques espagnols, il est vrai, ne sont guère réputés pour l’élégance de leur français, et peu de vaillants guerriers manient la plume aussi bien que l’épée ; il faut pourtant reconnaître qu’en dépit des incorrections de la langue, de la gaucherie du style, de la grandiloquence du ton, l’exposé des faits est solidement construit et de nature à emporter la conviction. Au reste, l’auteur ne manque pas d’habileté, jouant avec talent du contraste entre sa propre piété et le caractère criminel et impie des actes du « lieutenant de Dieu en terre ». Faut-il alors supposer que le texte ne fut diffusé qu’à un trop petit nombre d’exemplaires ? C’est possible ; mais l’explication la plus probable est que l’opinion publique – tout au moins en France – n’était pas préparée à admettre pour vraies des accusations aussi scandaleuses portées contre le pape, personnage lointain et quelque peu abstrait qui inspirait toujours le respect. Au reste, comme le raconte Guicciardini, Charles VIII lui-même, présent à Milan lorsque Lodovico Sforza fit empoisonner son neveu Giangaleazzo, ne pouvait croire à tant de vilenie, « car les gens d’outre-monts ignoraient presque la scélératesse, alors répandue en beaucoup de parties de l’Italie, d’user de poison contre les hommes »21.
23Le seul élément qui pourrait porter à mettre en doute la véracité du témoignage de Menaut, c’est – j’y ai fait plus haut une brève allusion – la date qui figure à deux reprises dans le document : le 26 août 1498. On connaît avec précision la date à laquelle Menaut fit sa reddition : le 9 mars 1497.
24En réalité, l’erreur est si énorme qu’elle conduirait plutôt à écarter l’hypothèse de l’imposture : un faussaire qui aurait mis tant d’habileté et de soin à accumuler des détails vraisemblables n’aurait pas commis la bêtise de situer les faits à une date aussi manifestement erronée. En effet, entre mars 1497 et août 1498, la situation politique avait changé du tout au tout : en avril 1498, Louis XII avait succédé à Charles VIII sur le trône de France, et ses rapports avec Alexandre VI, sur qui il comptait pour favoriser ses projets matrimoniaux, étaient vite devenus très cordiaux.
25Comment donc expliquer pareil anachronisme ? Ce n’est sans doute pas la Chancellerie royale qui se chargeait elle-même de multiplier les exemplaires des textes à diffuser : les modèles devaient être répartis entre plusieurs officines artisanales qui effectuaient le travail de copie et auprès desquelles venaient s’approvisionner les colporteurs. Or les brochures se vendaient d’autant mieux qu’elles donnaient des nouvelles plus fraîches ; les artisans pouvaient donc céder à la tentation de « rajeunir » quelque peu les documents. C’est ainsi que, rédigé en août 1495 ou 1496, le texte de Menaut d’Aguerre dut continuer à circuler avec la date d’août 1497, puis d’août 1498, cette diffusion, désormais sans utilité politique et même contreproductive, se poursuivant, bien sûr, à l’insu de la Chancellerie.
26Le pape aurait probablement souhaité tirer une cruelle vengeance de Menaut qui avait, selon lui, causé de graves préjudices au Saint-Siège et à la Curie romaine – sans doute la brochure accusatrice lui était-elle venue entre les mains – mais il dut se contenter d’imposer au valeureux capitaine une humiliante demande de pardon : en effet, Gonzalve de Cordoue, ayant reçu la reddition du défenseur de la place d’Ostie au nom des souverains catholiques, avait pris l’ennemi vaincu sous sa protection22. Sans sous-estimer l’esprit chevaleresque du grand d’Espagne, il se pourrait que l’accord de trêve signé à Lyon quelques jours auparavant, le 25 février 1497, entre le roi de France et Ferdinand et Isabelle explique en partie son geste de clémence. On a vu plus haut que le texte de ce traité, diffusé en traduction française par la Chancellerie royale, se retrouve parmi nos papiers.
27Il n’est guère surprenant que la plupart des brochures que s’était procurées le prince évêque de Toul concernent la politique étrangère de la France. On y rencontre cependant un fort beau spécimen de plaquette d’information/propagande intéressant, cette fois, la politique intérieure du royaume.
28À son lit de mort, en août 1483, Louis XI confia la tutelle de son fils, le petit Charles, âgé de treize ans, à sa fille Anne et au mari de celle-ci, Pierre de Beaujeu, car il leur faisait pleine confiance pour continuer sa politique, et voulait par-dessus tout écarter du pouvoir le duc Louis d’Orléans, qu’il tenait pour un dangereux agité. Mais celui-ci, estimant que la régence lui revenait de droit, prit la tête d’une coalition regroupant les nombreux ennemis du feu roi. Le 17 janvier 1485, il tenta sans succès d’arracher au parlement de Paris un jugement déclarant Anne de Beaujeu coupable de l’enlèvement de son frère. Quelques jours auparavant, le 14 janvier, il avait écrit au jeune roi pour l’exhorter à rejeter la tutelle de sa sœur : « Ce me serait dure chose a porter [...] que vostre personne feust et demourast en la subjection de Madame de Beaujeu vostre seur, la quelle [...] vous vuelt tenir en bail et avoir le gouvernement de vous. »23
29Or cette lettre se retrouve parmi nos papiers, en tête d’une petite brochure de quatre feuillets24, qui dut être reproduite et diffusée à un grand nombre d’exemplaires ; elle est suivie d’une autre lettre écrite au roi le même jour par François de Dunois25, cousin et homme de confiance de Louis d’Orléans, appuyant la démarche de ce dernier et faisant état de l’accord du duc de Bretagne avec les conjurés. Mais le jeune monarque n’est pas disposé à écouter la voix des sirènes ; sa réponse (sans doute rédigée par Anne de Beaujeu), en date du 20 janvier, à son « treschier et tresamé frere et cousin » d’Orléans, figure elle aussi, bien sûr, au dossier26 ; elle est sans équivoque : le roi n’a nul besoin des conseils intéressés de Louis et de ses amis ; il fait entière confiance à la sagesse de sa sœur pour l’assister dans le gouvernement du royaume.
30Mais ici, il ne s’agit pas d’information pure et simple : on ne se contente pas de mettre des documents sous les yeux du public. La brochure s’achève sur un petit poème satirique – à moins qu’il ne s’agisse d’une chanson. Le chansonnier est un nostalgique du feu roi ; il s’attaque aux ennemis de celui-ci, qui relèvent la tête et sèment la zizanie dans le royaume. S’agit-il de Jean Robertet27, naguère tout dévoué à Louis XI et qui, secrétaire de Pierre de Beaujeu, aurait pu mettre sa muse au service de la propagande de son maître ? A vrai dire, cette pièce de circonstance, visiblement composée à la hâte, est bien loin d’être un chef-d’œuvre ; outre que beaucoup d’allusions paraissent obscures au lecteur d’aujourd’hui28, certains passages sont difficiles à comprendre, soit parce que certaines expressions du langage populaire de l’époque ne nous sont plus guère familières, soit aussi parce que la syntaxe n’est pas toujours très claire. Ce curieux texte mérite pourtant, me semble-t-il, d’être reproduit intégralement :
Ilz sont en grant pensee
Les gouverneurs29 du roy,
Car ilz sont en meslee30
Et en grant desarroy31.
Certain a esté cause
De cest appoinctement32 :
Ce a esté Balue
A son advenement33.
Il en sceyt bien ung autre34
Et bien il le monstra,
Car dedans peu de temps
Chacun le congnoistra.
L’evesque de Constance35,
Ce glorieux meschant,
A Sainct Denys en France
S’en est allé ferant36 :
Il s’est mis en franchise37
Pour sa vie garder :
Le ribault38 avoit peur
Qu’on le voulist tuer.
On y pena39 Balue40 :
Lequel gouvernera ?
Orleans41 ou Bourbon42,
De qui maistre sera ?
Entretien les en pacque43,
Et nous t’aymerons bien,
Car, s’il n’y a debat44,
Nous ne gaingnerons rien.
Revenons a Constance :
Qui t’avoit si bien dit
Que tu seroys en France
Legat45 ? Il s’en desdit.
Helas ! le bon evesque,
Il luy en fait bien mal,
Car il cuidoit bien estre
De par toy cardinal.
Pour toute recompense.
Il t’a donné le bont46,
T’a mis en malwyellance
Du bon duc de Bourbon.
Il ne luy souffist mie :
Faire t’en vuelt bannir47,
Et jamais sur ta vie
N’oseroyes revenir.
Helas ! Le roy Loÿs,
Ou es tu maintenant ?
Tu feroyes bien tout seul
Tout cest appoinctement48.
Nous te soulhaidons bien
Pour en faire raison49.
Dieu te donne du sien
Graces et vray pardon.
Amen.
31S’il est vrai que, dans les derniers siècles médiévaux, la plupart des gens n’attachaient aucune valeur à ce type de documents, il dut y avoir quelques exceptions. J’en connais au moins une : il s’agit de Simon de Plumetot50, personnage longtemps oublié qui joua cependant un rôle non négligeable, tant sur le plan intellectuel que sur le plan politique. Il semble avoir été – en France tout au moins – le premier en date des collectionneurs d’autographes : il était, par exemple, en possession de quelques-uns de ces brouillons dont, vers 1400, le chancelier Gerson se plaignait d’être dépouillé par des domestici fures51, biens mal acquis, certes, mais qui, s’ils n’avaient été volés, n’auraient eu que peu de chances de survivre.
32C’est également parmi des papiers, reliés dans un certain désordre, provenant eux aussi, de toute évidence, de la chancellerie de l’Université que l’on retrouve trois exemplaires identiques d’un petit libelle52 qui, en 1378, au début du Schisme, dut être largement diffusé parmi les universitaires parisiens pour tenter de les rallier au pape de Rome.
33Dans un autre de ses recueils, on remarque, cousue transversalement sur deux feuillets opposés, une pièce particulièrement rare, peut-être même unique en son genre. C’est une feuille de papier de grand format portant sur une seule face un texte écrit en très gros caractères. Il s’agit d’un placard, destiné à être cloué sur la porte de quelque édifice public. L’auteur en est connu : c’est Ambrogio Migli, un secrétaire milanais de la Chancellerie de Louis d’Orléans, qui, en pompeux hexamètres, revendique pour son maître la couronne impériale53.
34Les quelques exemples que nous venons de passer en revue permettent sans doute de mesurer la perte que représente pour l’historien la disparition de ces catégories de documents. Souhaitons que, dans toutes les institutions concernées, des mesures soient prises pour mettre à la disposition des chercheurs ce qui peut encore être sauvé.

Document extrait d’un carton de reliure © BnF, nouv. acq. lat. 2617, fol. 22.
Notes de bas de page
1 Dans la seconde moitié du xve siècle, le décalage entre les prix des deux matériaux était au moins de 1 à 13 : C. Bozzolo et E. Ornato, Pour une histoire du livre manuscrit au Moyen Âge, Paris, 1980, p. 36-37.
2 Il s’agit du ms. de la Bibliothèque nationale de France [désormais BnF], n. a. fr. 11198, fol. 32-40. Cf. E. Ornato, G. Ouy et N. Pons, Jean de Montreuil, Opera, vol. 4, Monsteroliana, Paris, 1986, p. 28-29.
3 L. Delisle, préface de l’Inventaire alphabétique des manuscrits latins et français ajoutés aux fonds des nouvelles acquisitions pendant les années 1875-1891, Paris, 1892, p. xxxiii.
4 L. Delisle, op. cit., p. 643-644 ; il s’agit du ms. BnF, n. a. fr. 1277.
5 Baldus de Perusia, Opus aureum utriusque juris, 20 vol. (cote BnF : Rés. F 481-501).
6 S. Solente, Inventaire sommaire des nouvelles acquisitions latines et françaises du Département des Manuscrits pendant les années 1951-1957, Paris, 1960, p. 27-30.
7 BnF, n. a. lat. 2617, fol. 52-59v.
8 Ibid., fol. 25-30.
9 Ibid., fol. 40 et v.
10 Ibid., fol. 31-38v.
11 Ibid., fol. 50-51. Mon ami Evencio Beltran l’a jugée digne d’être publiée dans ses Nouveaux textes inédits d’humanistes français du milieu du xve siècle, Genève, 1992 (Travaux d’Humanisme et Renaissance, CCLXVI), p. 171-175.
12 Ms. cité, fol. 13-14.
13 J.-P. Seguin, « L’information à la fin du xve siècle en France. Pièces d’actualité imprimées sous le règne de Charles VIII », Arts et traditions populaires, 1956, p. 309-330, et 1957, p. 46-74.
14 H. Hauser, Sources de l’Histoire de France, 1906, t. 1, no 208, p. 94.
15 Ms. cité, fol. 7-8.
16 Ms. cité, fol. 16-21. Inédit en français ; le texte latin a été publié par F. Stefani dans l’édition des Diarii de Marino Sanuto, t. 1, Venise, 1879, col. 584-590.
17 Ms. cité, fol. 9-12. C’est, à quelques variantes près, le texte de la brochure incunable intitulée L’entree du Roy nostre sire a Romme, s.l.n.d. [1495], 8 ffnc, in-8° (BnF, Recueil Rés. Lb281)
18 G. Ouy, « Le pape Alexandre VI a-t-il employé les armes chimiques ? » dans Recueil de travaux offerts à M. Clovis Brunel, Paris, 1955, p. 321-334.
19 G. Testi, « Una antica ricetta per la fabbricazione di gas asfissianti », Archeion. Archivo di storia della scienza, 12 (1930), p. 363-365.
20 Antonio Giustinian, ambasciatore veneto a Roma (1502-1505), Dispacci per la prima volta pubblicati da Pasquale Villari, Florence, t. 1, 1876, p. 54 et suiv.
21 Francesco Guicciardini, Storia d’Italia, A. Gherardi éd., Florence, 1919, t. 1, chapitre 13, p. 64.
22 Johannis Burchardi Rerum Urbanarum commentant, L. Thuasne éd., t. 2, 1884, p. 358-359 : Papa sermonem ad dictum Gundisalvum [...] convertens, dixit ei : « Domine Capitanee, licet hic multorum malorum perpetrator in hanc sanctam sedem et nos et totam Romanam curiam graviter deliquerit, tamen quia Nobilitas Vestra eum sub sua protectione suscepit, nolumus in ilium manum apponere [...] ».
23 Cette lettre est publiée dans l’ouvrage de P. Pélicier, Essai sur le gouvernement de la Dame de Beaujeu, Chartres, 1882, appendice VI, p. 247-248 ; à noter que cet auteur donne une fausse référence : ce n’est pas dans le ms. BnF, fr. 15538 qu’il a trouvé ce texte, mais dans le fr. 15537 (fol. 227).
24 BnF, n. a. lat. 2617, fol. 5-8v.
25 Ce document paraît inédit.
26 Texte publié par P. Pélicier, op. cit., appendice VII, p. 249-250.
27 Voir M. Zsuppan, « lean Robertet’s Life and Career : a Reassessment », Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, 31(1969), p. 333-342.
28 Pour comprendre ces allusions, il faudrait avoir lu les – trop rares – correspondances de l’époque, comme cette lettre de Robert Gaguin à l’évêque de Langres en date du 16 septembre 1484 qu’a fort judicieusement publiée P. Pélicier en appendice à son Essai sur le gouvernement de la Dame de Beaujeu, op. cit., p. 245. L’humaniste évoque d’abord l’extrême confusion de la situation politique, puis relate les faits et gestes de certains des personnages dont il est question dans notre poème : [...] De iis que hic aguntur quid certus scribam omnino non habeo. Animadverto tantum fluctuare omnia et de suo statu complures non satis secures esse. Discedens enim hinc Ballua cardinalis ad pontem Sancti Clodoaldi se contulit, ubi cum Borboniorum duce perquam familiariter conversatus ita ut, ejecto inde Constanciensi pontifice Gaufrido Heberto, ipsius principis costis individuus cohereat [...] Timent plerique cardinalis mores et ne in gratiam veniut eorum qui regis tutelam gerunt [...] sed de iis que in penetralibus regum geruntur scrutari non libet...
29 Les tuteurs, Anne et Pierre de Beaujeu.
30 Dans l’embarras.
31 Dans une grande perplexité.
32 Ce mot semble avoir ici un sens très vague : situation ?
33 À son arrivée, c’est-à-dire sans doute à son retour de Rome.
34 Sous-entendu : chemin. Expression familière attestée chez Froissart (I, I, 139 cité par Littré) : « Se ils sevent un chemin, j’en scais bien un autre. » Comprendre : il a plus d’un tour dans son sac.
35 Geoffroy Herbert, évêque de Coutances (1478-† 1510).
36 Sous-entendu : des esperons. Comprendre : précipitamment.
37 Sans doute faut-il comprendre qu’il a cherché refuge à l’abbaye, lieu d’asile.
38 Le vaurien.
39 On lui confia le soin (d’exciter les rivalités).
40 Jean Balue (ca 14201491). – Aumônier de Louis XI, évêque d’Évreux (1465), puis cardinal (1467), il trahit le roi au profit de Charles le Téméraire, ce qui lui valut un long emprisonnement (1469-1480). Libéré sur l’intervention du pape Sixte VI, il alla vivre en Italie. Alors qu’il était déjà légat du pape en France, Anne de Beaujeu, espérant ainsi le neutraliser, le chargea – ce qui paraît assez insolite – de représenter la cour de France auprès du Saint-Siège ; il n’en reprit pas moins ses intrigues.
41 Le duc Louis d’Orléans, futur Louis XII.
42 Le duc de Bourbon Jean II (1427-1488), oncle de Pierre de Beaujeu.
43 Expression familière signifiant : excite-les l’un contre l’autre. Le seul sens du mot « pa[c]que » donné dans les dictionnaires est : paquet, fagot ; mais Saint-Simon (cité par Littré) emploie le verbe « paqueter » au sens de : se quereller.
44 Querelle.
45 Le cardinal Balue cumulait les fonctions de légat pontifical en France et de représentant de la France auprès du Saint-Siège. Le moins qu’on puisse dire est que ce passage n’est pas très clair. Faut-il comprendre que Balue avait promis à Hébert de le faire nommer légat à sa place, ce qui lui aurait rapidement valu un chapeau de cardinal ?
46 Expression familière : il t’a planté là.
47 Il veut te faire condamner à l’exil par le duc de Bourbon.
48 Tu saurais bien, à toi tout seul, venir à bout de cet imbroglio.
49 Nous regrettons bien que tu ne sois plus là pour régler la situation.
50 G. Ouy, « Simon de Plumetot (1371-1443) et sa bibliothèque », dans Miscellanea codicologica F. Masai dicata, Gand, 1979, p. 353-381 et pl. 53-54.
51 Calvot et G. Ouy, L’œuvre de Gerson à Saint-Victor de Paris : catalogue des manuscrits, Paris, 1990, p. 21-22 et pl. 1.
52 Ibid., p. 45. Il s’agit du Factum super electione Urbani de Giovanni da Legnano ; les trois copies, faites par le même scribe, se trouvent aux fol. 77-87, 102-112 et 140-152 du manuscrit BnF, lat. 14643 (anc. Saint-Victor P 9).
53 G. Ouy, « Humanisme et propagande politique en France au début du xve siècle : Ambrogio Migli et les ambitions impériales de Louis d’Orléans », dans Atti del Convegno su « Culture et politique en France à l’époque de l’Humanisme et de la Renaissance », Turin, 1974, p. 13-42.
Auteur
CNRS-Paris
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