Avant-propos
p. 7-9
Texte intégral
1Le présent volume constitue la publication des actes du colloque international « Informer : institutions et communications, du xiiie au xve siècle » tenu à l’Université du Québec à Montréal et à l’Université d’Ottawa les 9, 10 et 11 mai 2002, à l’initiative des professeurs Kouky Fianu (Ottawa), Claude Gauvard (Paris I) et Michel Hébert (UQAM), et de Claire Boudreau (Héraut d’armes, Autorité héraldique du Canada).
2Depuis plus de vingt ans se sont accumulés de très nombreux travaux, d’une part sur l’histoire du phénomène politique au cours des derniers siècles du Moyen Âge, d’autre part sur les pratiques de la communication au cours de la même période. Les premiers ont surtout traité des différents aspects de la genèse de l’État moderne. Les seconds ont défriché la question des rapports entre l’oralité et l’écriture et des diverses fonctions de l’écriture dans la société.
3Au carrefour de ces deux champs, il a semblé aux organisateurs qu’un domaine restait très largement à explorer, celui de l’histoire de l’information, en lien avec le politique. Plus précisément, il s’agissait d’étudier les moyens, les méthodes et les stratégies de création, d’utilisation ou de diffusion de l’information par les pouvoirs publics, dans leur sens le plus large, dans l’Europe occidentale chrétienne des xiiie-xve siècles. Par pouvoirs publics, on entendait toute autorité investie d’un certain caractère public : États, principautés et villes, mais aussi Église, universités ou institutions seigneuriales. L’aire géographique choisie était volontairement très vaste de façon à assurer une certain caractère comparatif aux travaux que nous souhaitions initier, sans pour autant avoir la prétention d’assurer un traitement exhaustif de tous les aspects du thème pour chaque région ou chaque catégorie d’institution.
4Parmi les thèmes soumis à la réflexion des participants au colloque, un certain nombre de pistes visaient à orienter la réflexion préliminaire à la tenue de la rencontre :
- la notion d’information et l’emploi du mot à partir du xiiie siècle ;
- la création et l’utilisation de dossiers d’information par des pouvoirs établis (civils ou ecclésiastiques) ou par leurs agents dans le cadre de leurs fonctions ;
- la publication orale de l’information et les méthodes de ses agents, hérauts ou crieurs ;
- la diffusion de l'information écrite, par les affichages ou les messagers, par les entreprises de compilation ou de traduction de statuts par exemple ;
- les différentes relations entre oralité et écriture, entre texte et image, entre latin et vernaculaires dans la publication et la diffusion de l’information ;
- l’usage de signes, de codes ou de langages propres ;
- les différents rituels ou cérémonies de l’information ;
- les coûts associés aux opérations de cette première « société de l’information ».
5Cette liste n’était certes pas exhaustive. Des propositions nouvelles se sont ajoutées, certains thèmes ont été plus largement couverts, d’autres mériteraient qu’on y revienne, tant la richesse et la variété des contributions fut une source de satisfaction pour les organisateurs. Des pays ou régions entières de l’Europe se sont trouvés délaissés, d’autres font l’objet d’un plus grand nombre d’interventions. Au terme de l’expérience, comme en témoignent les conclusions par lesquelles s’achevait la rencontre, les organisateurs ont eu le sentiment d’avoir contribué à baliser une question, à poser des jalons méthodologiques et théoriques, à stimuler de nouvelles entreprises de recherche. Mais certainement pas à dire le dernier mot, tant il est vrai que la convergence des approches et la richesse des débats ont fait valoir tout au long de ces journées que, sur la question de l’information, nous étions encore bien peu informés !
6Cette rencontre n’aurait pas été possible sans le dévouement personnel, le soutien moral et la contribution financière de nombreuses personnes et institutions. Ont apporté une contribution financière aussi indispensable qu’appréciée : le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada, le Centre national de la recherche scientifique (France), le ministère français des Affaires étrangères et le ministère québécois de la Coopération internationale, l’Institut universitaire de France, le Centre de coopération inter-universitaire franco-québécois, le Fonds pour la Formation des chercheurs et l’aide à la recherche du gouvernement du Québec – devenu depuis Fonds québécois de recherche sur la société et la culture –, les Universités du Québec à Montréal (à travers son département d’histoire et sa Faculté des sciences humaines) et d’Ottawa (à travers sa Faculté des Arts). Il faut aussi souligner, sans pouvoir toutes les énumérer, les contributions de différentes universités et institutions locales qui ont accordé à plusieurs participants un précieux soutien financier. Le dévouement et l’affabilité de Mesdames Stéphanie Brazeau et Karine Constantineau et de Monsieur Teva Vidal ont contribué à l’efficacité et au caractère tout à fait convivial de la rencontre. Monsieur Teva Vidal et Madame Anne Fortier ont apporté une précieuse contribution à la préparation du manuscrit, en collaboration avec les éditeurs. Julie Proulx-Labonté et Catherine Coulombe ont préparé l’index. Toutes ces institutions et ces personnes, de même que les Publications de la Sorbonne et le Conseil scientifique de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, qui ont bien voulu accepter d’assurer la publication et la diffusion de l’ouvrage, méritent qu’on les remercie avec la plus vive chaleur.
7Les éditeurs
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Marquer la ville
Signes, traces, empreintes du pouvoir (xiiie-xvie siècle)
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Église et État, Église ou État ?
Les clercs et la genèse de l’État moderne
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Vérité et crédibilité : construire la vérité dans le système de communication de l’Occident (XIIIe-XVIIe siècle)
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La cité et l’Empereur
Les Éduens dans l’Empire romain d’après les Panégyriques latins
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La délinquance matrimoniale
Couples en conflit et justice en Aragon (XVe-XVIe siècle)
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2011
Des sociétés en mouvement. Migrations et mobilité au Moyen Âge
XLe Congrès de la SHMESP (Nice, 4-7 juin 2009)
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2010
Une histoire provinciale
La Gaule narbonnaise de la fin du IIe siècle av. J.-C. au IIIe siècle ap. J.-C.
Michel Christol
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