La vie à crédit
La consommation des classes populaires à Paris (années 1880-1920)
Dans le Paris de la Belle Époque, de plus en plus d'ouvriers, d’employés et de petits fonctionnaires accèdent à la consommation. Les garde-robes se diversifient, les intérieurs populaires se peuplent peu à peu de meubles, comme la très convoitée armoire à glace, et la décoration envahit le logement. Les plus aisés des ouvriers et des employés arrivent même à acheter une bicyclette ou une machine à coudre. Cette nouvelle culture matérielle émerge grâce au développement du crédit qui donne accès f...
Note de l’éditeur
Ouvrage publié avec le concours de la commission de la recherche de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et le soutien du laboratoire Identités, Cultures, Territoires de l’université de Paris.
Note de l’auteur
À Juliette et Roger Gau, Yvonne et Henri Albert, mes grands-parents, ouvriers et ouvrières du Tarn.
Éditeur : Éditions de la Sorbonne
Lieu d’édition : Paris
Publication sur OpenEdition Books : 2 septembre 2024
ISBN numérique : 979-10-351-0945-5
Collection : Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles | 88
Année d’édition : 2021
ISBN (Édition imprimée) : 979-10-351-0649-2
Nombre de pages : 388
Christophe Charle
Préface. Les choses et les motsDans le Paris de la Belle Époque, de plus en plus d'ouvriers, d’employés et de petits fonctionnaires accèdent à la consommation. Les garde-robes se diversifient, les intérieurs populaires se peuplent peu à peu de meubles, comme la très convoitée armoire à glace, et la décoration envahit le logement. Les plus aisés des ouvriers et des employés arrivent même à acheter une bicyclette ou une machine à coudre. Cette nouvelle culture matérielle émerge grâce au développement du crédit qui donne accès financièrement à la consommation et de la publicité qui donne envie d’acheter des biens nouveaux. Georges Dufayel, en pionnier de cette révolution commerciale, a bâti un empire économique à la fin du siècle. Ses magasins grandioses, installés boulevard Barbès, deviennent les temples de la consommation populaire parisienne.
Ces objets et leurs usages témoignent également d’une culture populaire spécifique, encore marquée par la vulnérabilité économique et le recours à la débrouille. De la fréquentation du Mont-de-Piété à l’achat d’objets d’occasion chez les brocanteurs, en allant parfois jusqu’au vol, ces pratiques ressemblent bien souvent à des « consommations transitoires », non sans le risque, aussi, de la saisie des biens et de l’expulsion du logement. Touchant à l’histoire de la vie privée, des échanges économiques ordinaires et de la culture matérielle, cet ouvrage met en lumière à la fois les dominations multiples qui pèsent sur les classes populaires et les petits arrangements, les micro-résistances, qui traversent le peuple des choses et les choses du peuple.
Anaïs Albert est maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l'université de Paris et membre du laboratoire de recherche Identités, Cultures, Territoires (ICT). Elle est spécialiste d’histoire économique et sociale de la France à l’époque contemporaine et ses travaux sont consacrés à l’histoire des classes populaires et du genre. La thèse dont cet ouvrage est issu a obtenu en 2015 le prix d’histoire sociale de la fondation Mattei-Dogan, le prix Benabou/Aguirre-Basualdo de la chancellerie des universités de Paris et le prix de la Société française d’histoire urbaine.
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