Chapitre II. La ville de la droite
p. 61-74
Texte intégral
1Image de Paris et image de la France sont solidaires. Elles se modifient au rythme du développement du monde moderne et des transformations des relations internationales. La place et l'image de Paris en France, dans l'entre-deux-guerres se sont transformées en même temps que la place et l'image de la capitale dans le monde. Nous nous demanderons ici, comment les contemporains vivent et analysent la croissance de Paris et de son agglomération dans ce contexte « entre-deux-guerres » marqué notamment par la crise économique mondiale, effective en 1931 en France et par l'insertion du pays dans un « monde moderne ». Quel va être, en effet le visage de ce « Paris nouveau », quelle va être la nature des liens physiques, politiques, imaginaires entre Paris, sa banlieue et la France.
2Il existe une véritable distorsion entre l'image de Paris véhiculée par le Conseil Municipal de Paris et la réalité de l'expansion et du développement du Paris nouveau. Le Conseil municipal enferme Paris dans une vision conservatrice, qui émiette l'action municipale alors que la réalité est celle du développement et de l'expansion du Grand Paris.
1. DROITE ET GAUCHE
3Paris apparaît à la fois comme une ville fortement latéralisée et comme une ville dans laquelle dominent les droites françaises. La géographie électorale de Paris est fortement contrastée, probablement plus que dans le reste de la France. Entre l'est et l'ouest de Paris s'affirment les contrastes sociaux et politiques. Dans l'entre-deux-guerres la droite est fortement représentée dans le 1er, le 4e, le 8e, le 9e, le 16e et le 17e1. Les arrondissements périphériques votent massivement pour la gauche socialiste et communiste, opposées jusqu'aux élections de 1936. Le parti radical n'a qu'une « audience résiduelle » auprès des classes moyennes du centre et du sud de la capitale (chez les artisans et les petits commerçants). Serge Berstein2 explique ce phénomène par la forte politisation à droite des arrondissements résidentiels et à gauche des quartiers ouvriers.
4Paris élit une majorité de députés de droite3 ; depuis 1900 son conseil municipal est dominé par la droite et l'extrême droite.
5La capitale est la ville par excellence des grandes manifestations politiques à caractère national. La droite parisienne revendique une forme de légitimité. Elle prétend à l'occupation de la rue. Sa légitimité lui est, dit-elle, conférée par l'Histoire, elle est reconnue par les votes des Parisiens. S'identifiant à Paris, elle peut, quand elle estime que l'image de la France est en cause manifester dans la rue en soutenant que Paris défend le salut de la France. Léon Daudet écrit au lendemain du 1er mai 1934 « jamais la grande ville n'a été si réactionnaire »4. La droite parisienne multiplie les cérémonies à la Flamme. Elle célèbre au mois de mai les fêtes de Jeanne d'Arc en organisant des défilés de La Concorde à la statue des Pyramides.
ELECTIONS LEGISLATIVES 1-8 mai 1932 - PARIS
61er Taittinger, U.R.D.
72e Paul Reynaud, Rép. de gauche
83e Bonnaure, Rad. Soc.
94e Le Corbeiller, U.R.D.
105e Brandon, Rép. Soc. (1ère circ.)
11Rollin, Rép. de gauche
126e Marcel Héraud, Rép. de gauche Duval-Arnould, U.R.D.
137e Lerolle, Dém. Pop. Dommange, Rép. Ind.
148e Chassaigne-Goyon U.R.D.
159e Oudin, Rép. de gauche Soulier, U.R.D.
1610e Susset, Rép. Soc. Fabry, Rép. de gauche
1711e Henry-Paté, Rad. Ind. Besset, Rad. Ind. Malingre, Rad. Ind.
1812e Péchin, Rép. de gauche Garchery, Soc. Com.
1913e Gélis, Soc. Com. Monjauvis, Comm.
2014e Piot, Rad. Soc. Graziani, S.F.I.O.
2115e d'Aramon, U.R.D. de Tastes, Rép. de gauche Boucheron, Rad. Ind.
2216e Evain, U.R.D. de Lasteyrie, U.R.D.
2317e Scapini, Rép. de gauche Denais, U.R.D. Fourès, Rép. Ind.
2418e Montagnon, S.F.I.O. Perrin, S.F.I.O.
25* Cachin, communiste battu par Louis Sellier, Soc. Com, par 6232 voix contre 5022.
2619e Fiancette, S.F.I.O. Martinaud-Déplat, Rad. Soc.
2720e Jardel, S.F.I.O. Déat, S.F.I.O. bat Duclos par 7909 voix contre 7561
28Source : G. Lachapelle, élections législatives 1-8 mai 19325
29A droite, on insiste volontiers sur l'impression de grand calme qui règne à Paris : on s'attache à démontrer que la capitale est maintenant devenue la ville de la droite après avoir été au xixe siècle, celle des révolutions. En 1926, les historiens de la capitale, Lucien Dubech et Pierre d'Espézel pouvaient ainsi commenter la période : « Il semble que le peuple ait perdu le goût des grandes agitations politiques. Jamais les Parisiens n'ont été si faciles à conduire. Leurs ancêtres firent des révolutions parce qu'on avait perçu un impôt sur une botte de cresson, aujourd'hui ils supportent tout »6.
30La ville n'était peut-être pas aussi calme qu'on voudrait bien le dire puisque, à la veille du 1er mai 1929, lors de la grande campagne contre l'impérialisme et la guerre lancée par le parti communiste, le préfet de police Chiappe avait fait procéder à 4 000 arrestations préventives de communistes. Le 2 mai 1929, le journal Le Matin commentait de façon triomphatrice cette atmosphère « calme », « joyeuse » et « saine » de la rue à Paris :
« Ce fut hier, un 1er mai calme et joyeux. Paris a poussé un soupir de satisfaction en constatant l'évanouissement total du vieux cauchemar des bagarres et des horions échangés entre agitateurs de l'ordre et agitateurs patentés. Pas une bousculade, pas un seul contusionné dans le moindre hôpital. Une cure préventive qui a balayé les miasmes et garanti la santé de la rue avec une douceur...énergique »7.
31A gauche et chez les communistes surtout, Paris est une ville à reconquérir ; d'une part électoralement elle est gagnée à la droite, d'autre part la rue est interdite aux manifestations à Paris8. En novembre 1924 les communistes affirmaient que Paris était la ville de la droite « avec ses banques et ses monuments d'état », et qu'il convenait de la reprendre en l'encerclant d'une ceinture rouge. Les élections municipales de mai 1935 attestent de la réalité électorale de la ceinture rouge.
32La gauche, bien qu'elle aspire toujours à occuper le centre de la ville, n'occupe la rue à Paris qu'occasionnellement9. Quelques manifestations comme les manifestations lancées à l'annonce de l'exécution de Sacco et Vanzetti en août 1927 donnèrent lieu à des scènes très violentes. Les communistes avaient appelé à manifester. Il y eut des barricades, des pillages de vitrines sur le Boulevard Bonne-Nouvelle10 ; des anarchistes crachèrent sur la tombe du soldat inconnu. La droite en profita pour lancer une campagne xénophobe, elle dénonçait la participation d'étrangers aux affrontements et mettait en garde contre « l'envahissement » de Paris par les étrangers11. La droite et l'extrême-droite recourent volontiers dans les années 30 à l'image d'un Paris « envahi » soit par les étrangers, soit par les communistes
33En 1931 et 1932, Paris connut aussi des manifestations de chômeurs : ainsi le 16 décembre 1931 devant l'Hôtel de Ville, ou le 24 à minuit devant des boîtes de nuit et restaurants Parisiens...12. Ces manifestations démontrent le désir toujours persistant de la gauche d'occuper le centre de Paris.
34Entre le 1er mai 191913 et le 1er mai 1934, il n'y eut pas à Paris de manifestations en l'honneur du 1er mai. La presse de gauche se contentait de publier des listes de meetings, fêtes et bals populaires. Mais si le centre de Paris est interdit aux manifestants, il reste toujours convoité : le 1er mai 1931, par exemple, on hisse le drapeau rouge sur les tours de Notre-Dame. Les ouvriers et leurs organisations interdits de manifestations dans Paris organisent des rassemblements en banlieue, ce que Danielle Tartakowsky nomme le « repli sur la banlieue » qui est à la fois la conséquence de l'interdiction, mais qui devient aussi l'intériorisation d'un interdit. La banlieue devient une base logistique à partir de laquelle on peut démontrer sa force, un espace à partir duquel on peut envisager la reconquête de la capitale. Elle devient un lieu de contre-pouvoir ouvrier où s'élabore une contre-culture.
35Dans Les Beaux Quartiers14, l'écrivain Louis Aragon fournit un exemple remarquable d'intériorisation de cette géographie politique par un communiste de l'entre-deux-guerres. Paris y apparaît dominée par la droite politique de Poincaré15 mais « Paris n'est pas la France » et le Midi républicain « ne blaire pas ce cocardier »16 explique Barbentane à son fils Edmond. La banlieue Parisienne est présentée comme un espace où le pouvoir du ministre de l'Intérieur (Klotz) n'a pas prise17, où l'on est « entre soi »18. Il y a donc non seulement une « division du travail » -pour reprendre l'expression de Maurice Agulhon - entre l'ouest et l'est de Paris, mais il s'y ajoute une division complémentaire entre Paris, sa banlieue et la province. Aragon a d'ailleurs exprimé dans sa préface que cette complémentarité est indissociable de la conception de son roman19.
36Paris apparaît donc comme une ville dont la droite et la gauche se disputent le contrôle. Droite et gauche communiste s'opposent dans une sorte de symétrie. La droite présente Paris comme « sa ville », elle la défend contre ceux qu'elle nomme des « envahisseurs ». Les communistes reconnaissent une sorte de mainmise de la droite sur Paris qu'ils prétendent reconquérir depuis l'Est, la banlieue, avec comme arrière la France. La droite ligueuse s'inscrit dans une tradition révolutionnaire de Paris, celle entre autres du boulangisme et elle prétend gagner le pouvoir d'abord par la rue à Paris. Socialistes et radicaux tout en reconnaissant la force de la droite parisienne s'appuient sur le fait que « Paris n'est pas la France » pour tenter de reprendre pied à Paris comme ils le feront à partir du 12 février 1934. L'image de Paris comme ville de la droite est donc une image forte. Seule l'image de la ceinture rouge s'y oppose directement.
37Dans l'imaginaire national coexistent deux images de Paris celle de la ville de la droite, et celle en partie contradictoire de Paris comme ville des Droits de l'Homme. Après les journées de février 1934, Paris se présente à nouveau comme la capitale des Droits de l'Homme. Le 14 juillet 1935, le Comité du Rassemblement populaire, dont la présidence est confiée à Victor Basch, président de la Ligue des droits de l'Homme, organise à Paris un rassemblement de « toutes les forces résolues à défendre la liberté du plus humble village à la capitale ». Des « assises de la paix et de la liberté » se tiennent au vélodrome Buffalo à Montrouge ; les participants font le serment de « défendre les libertés démocratiques, donner du pain aux travailleurs, du travail à la jeunesse et au monde la grande paix humaine » et affirment la volonté populaire de reconquérir à Paris les lieux symboliques de la République ; l'après-midi, 500 000 manifestants défilent sur les mots d'ordre du Rassemblement populaire « Pour le pain, la paix, la liberté » dans l'est parisien, de la Bastille au cours de Vincennes.
2. Le Conseil municipal de Paris
38Depuis 1900, le Conseil municipal de Paris apparaît comme le principal porte-parole et représentant de la politique des droites parisiennes. Même si ses pouvoirs et ses champs d'intervention sont limités sur le plan légal, puisque Paris n'a pas de maire élu, la politique de la Ville s'élabore en grande partie au Conseil municipal de Paris. En effet, la loi municipale du 5 avril 1884 qui régit les communes, ne s'applique pas à Paris. Le Conseil Municipal de Paris joue un rôle plus restreint qu'un Conseil Municipal ordinaire. Il intervient sous la forme de vœux, d'avis, de délibérations. Ses compétences sont d'ordre financier et concernent également la gestion des biens et services communaux. Comme le précise François Latour, conseiller municipal et futur président du Conseil municipal de Paris de 1931-1932, en 1924 : « Le corps électoral nous fait volontiers l'honneur de croire à notre toute puissance... [il] proportionne les responsabilités dont il nous charge aux pouvoirs qu'il nous suppose [...] »20.
39Le régime administratif de la ville de Paris dans l'entre-deux-guerres reste encore en grande partie conditionné par la peur de Paris qui animait le législateur de 1871 qui a vu Paris « comme une ville qui venait de s'abandonner aux manifestations de la Commune »21.
40Selon la loi du 14 avril 1871 sur les élections municipales, les 20 arrondissements de la ville de Paris élisent chacun 4 membres du Conseil municipal. Ces quatre membres sont élus par scrutin individuel à la majorité absolue, à raison d'un membre par quartier. Le Préfet de la Seine et le Préfet de police ont leurs entrées au Conseil et sont entendus toutes les fois qu'ils le demandent. Les attributions de l'exécutif municipal exercées par le maire dans les autres communes sont assurées par le Préfet de la Seine et le Préfet de Police, à l'exception de l'état civil et de la présidence du Conseil municipal. Le président du Conseil municipal est renouvelé chaque année. Il n'a pas de véritable pouvoir. Les fonctions d'officiers d'état-civil sont remplies par les maires et les maires-adjoints qui sont nommés, à raison d'un maire et trois adjoints pour chacun des 20 arrondissements de Paris, par le chef du pouvoir exécutif de la République. Il y a incompatibilité entre les fonctions de maire ou d'adjoint d'arrondissement et celles de conseiller municipal de la ville de Paris.
41Les 80 membres du Conseil municipal voient la durée de leur mandat passer de 3 ans (loi du 14 avril 1871) à 4 ans (loi du 2 avril 1896) puis à 6 ans (loi du 10 avril 1929). Dans la pratique, un modus vivendi s'est établi qui tempère la rigueur du droit. Le Conseil municipal a « conquis une à une ses libertés en marge de la loi. Des traditions sont créées, qui ont réduit à l'état de lettre morte la loi du 14 avril 1871 »22, précise François Latour. Mais les innovations restent difficiles.
42Le département de la Seine a également une législation spéciale. La loi du 10 août 1871 s'applique aux autres départements que celui de la Seine23. Le Conseil général de la Seine se compose des 80 membres élus du Conseil municipal de Paris et des membres élus par les arrondissements de Sceaux et Saint-Denis. Avec le développement et l'extension de la banlieue de Paris, des problèmes d'équilibre de la représentation entre Paris et la banlieue se posent au Conseil général de la Seine. La loi du 12 avril 1893 porte à 21 le nombre des représentants de la banlieue, la loi du 14 avril 1908 à 22, la loi du 29 mai 1925 à 40 ; la loi du 10 avril 1935 fixe que le Conseil général de la Seine se compose des 80 membres du Conseil municipal de Paris et de 50 membres des cantons suburbains de la Seine. Paris garde toujours sa suprématie.
43Les conseillers municipaux sont élus par quartiers ; les quartiers périphériques qui ont des populations plus nombreuses sont pourtant représentés à raison d'un conseiller par quartier. Dans son livre Du vieux Paris au Paris moderne, André Morizet, sénateur de la Seine, maire de Boulogne, dénonce cette inégalité entre les quartiers qui se fait au détriment des quartiers populaires les plus peuplés :
« Une élection partielle a eu lieu le 25 octobre 1931 dans les quartiers Saint-Germain-l'Auxerrois. Sur 1 138 inscrits et 798 votants, l'élu a obtenu 436 suffrages. Le conseiller de Clignancourt a été nommé, lors des élections générales du 15 mai 1929, par 8 496 voix sur 27 945 inscrits et 20 181 suffrages exprimés. Un électeur de Saint-Germain-l'Auxerrois vaut donc 24 électeurs de Clignancourt »24.
44On retrouve la même critique chez de nombreux commentateurs. Ainsi l'universitaire Albert Guérard remarque : « En chiffres ronds, les arrondissements centraux ont un million d'habitants, les arrondissements périphériques en ont deux, et chaque groupe est représenté par 40 conseillers »25.
45Le Conseil municipal est dominé par les élus de la droite26.Le Conseil général de la Seine a une représentation plus marquée à gauche, ce qui correspond aux tendances politiques des banlieues27.
46Les conseillers municipaux de Paris sont, dans l'ensemble, assez âgés (21 conseillers ont plus de 60 ans, 11 ont moins de 40 ans)28. Beaucoup sont avocats (12 sur 80 dans le Conseil Municipal). Ils se vantent volontiers d'être « bien Parisiens », d'incarner des « lignées Parisiennes » bien connues.
47Ainsi l'annuaire des conseillers municipaux affirme à propos d'Ambroise Rendu, conseil municipal du quartier Saint-Thomas-d'Aquin :
« Il appartient à une vieille famille Parisienne qui depuis le xviiie siècle a fourni un secrétaire général à la Préfecture de la Seine, un Procureur général à la Cour des Comptes, un Chancelier de l'Université, des inspecteurs de l'enseignement primaire et de l'Agriculture, des médecins renommés, des avocats à la Cour de Cassation et à la Cour d'Appel... »29.
48Jean de Castellane (président du Conseil municipal en 1930-1931) et représentant du quartier École militaire est « issu de l'une des plus anciennes et illustres familles de France qui a donné à notre pays d'éminents représentants dans l'armée, le Parlement et la diplomatie ».30
49Monsieur Laporte (conseiller général de Saint-Denis, membre du Comité supérieur d'aménagement de la région Parisienne) est présenté par l'annuaire de Combes de la façon suivante : « Quoiqu'ayant vu le jour aux pieds des Pyrénées, M. Laporte a obtenu ses lettres de grande naturalisation parisienne ».
50Les membres du Conseil municipal de Paris se présentent comme des Parisiens de lignée parisienne représentant d'autres Parisiens. Ils sont des urbains face aux députés du Parlement qu'ils taxent volontiers de « ruraux »31 qui ne comprennent pas les intérêts de la Ville.
51Les conseillers municipaux de Paris se considèrent donc comme des représentants de la ville, et s'inscrivent volontiers dans une tradition de conflit entre la ville et l'État. Ils adoptent une définition nationaliste et particulariste de l'identité parisienne.
52L'opinion publique considère volontiers que le Conseil Municipal dispose d'un pouvoir supérieur à celui que lui confère le droit. En effet, il administre la Ville. Il gère ses ressources, distribue les fonds de chômage, prend en charge certains problèmes de l'urbanisme parisien : en particulier le transport dans la ville et les logements construits sur ses terrains.
53Le Conseil Municipal gère les ressources de l'octroi32. La Ville afferme les services industriels, eau, gaz, électricité, métro, transports, qui sont donnés en régie par contrats à durée limitée. Elle s'occupe des terrains dont elle est propriétaire, qu'elle met en vente, fait bâtir, concède pour des expositions (par exemple les terrains libérés par la démolition des fortifications. Elle gère les problèmes de voiries (élargissement des rues, ...). Enfin, en période de crise, elle gère les fonds disponibles pour les secours aux chômeurs Parisiens.
54Depuis la création du métro parisien, la ville de Paris a défendu ses prérogatives face à celles de l'État. Elle a souhaité et obtenu un principe de construction du métro parisien « étanche au chemin de fer »33. Elle s'est battue pour que le métro reste exclusivement parisien.
55Albert Guérard résume ainsi le comportement du Conseil municipal : « Le métro doit être un filet pour retenir la précieuse matière imposable »34.
56Entre le Conseil municipal de Paris et les élus de la banlieue les occasions de conflits sont nombreuses. Cependant, malgré les pressions du Conseil Municipal, les transports parisiens vont devenir une affaire d'urbanisme du grand Paris. Des prolongements du métro en banlieue vers Pont de Sèvres, Mairie d'Issy, Fort de Vincennes, Pont de Levallois sont envisagés dès 1929. Ils sont réalisés entre 1934 et 1937. La Compagnie du Métro Parisien reprend la ligne de Sceaux en 1931. La ligne sera modernisée, électrifiée, remise en service en 1938.
57La ville de Paris a obtenu, en se fondant sur l'exemple des sociétés philanthropiques, le droit de construire elle-même des logements ouvriers par la loi du 13 juillet 1912. L'Office public d'habitations à bon marché de la ville de Paris est créé par le décret du 28 janvier 1914. C'est un établissement public chargé de la gestion des logements sociaux de la ville.
58En 1920, la Ville dispose donc de 2 maîtres d'ouvrage pour construire ses propres services techniques et son Office public. La ville construit de 1920 à 1928 environ 3 000 logements remis à l'office pour gestion35.
59De son côté, de 1920 à 1928, l'Office bâtit 5 000 H.B.M. : il assume donc une double fonction de gérant et de constructeur. Pour cela il demande des fonds à la ville36. Il a sa propre agence d'architectes.
60En 1922, le Conseil municipal décide la construction de logements pour les classes moyennes, les immeubles à loyer modéré (I.L.M), les H.B.M. étant destinés à des familles ouvrières : l'opération est confiée à une régie intéressée dont les capitaux proviennent de la Banque de Paris et des Pays-Bas, de l'Union européenne parisienne, la Régie immobilière de la Ville de Paris (R.I.V.P.), créée en 1923.
61Après l'adoption de la loi Loucheur en 1928, qui permet la construction de 200 000 H.B.M. et 60 000 H.L.M. en 5 ans (dont 80 000 pour la région parisienne), la ville répartit la tâche entre ses propres services techniques, l'Office, la R.I.V.P. (Régie Immobilière de la Ville de Paris).
62A l'ouest de la capitale, la Ville met en vente les terrains par lots privés. A l'est elle fait construire H.B.M., I.L.M., équipements collectifs...37.Un immense chantier s'organise sur les terrains laissés libres par la démolition de l'enceinte et que la ville a acquis pour 100 millions de francs. La Ville dut mettre en vente des terrains de la ceinture verte pour payer ses dettes à l'État. Elle dut également compter avec les revendications des zoniers. La politique municipale en matière de logement sera critiquée par la gauche et par les urbanistes modernes.
63Ces différents exemples permettent de comprendre que le Conseil Municipal dispose d'un pouvoir supérieur à celui que lui confère le droit. Il s'appuie sur des intérêts particularistes, étroits, spéculatifs et épouse les intérêts de la droite parisienne. Les manifestations du 6 février 1934 nous ont démontré ses attaches politiques, sa capacité à mobiliser la rue à Paris.
64Il faut souligner que le personnage du conseiller municipal est loin de faire l'unanimité dans l'entre-deux-guerres. L'opinion publique, à droite comme à gauche, remet bien souvent en question son action politique ; on le représente comme un personnage peu scrupuleux, attaché à des intérêts privés, spéculatifs. Le conseiller municipal est volontiers traité de « Topaze ». Ce terme, qui devient un lieu commun, un thème à la mode, est repris dans les discours politiques, les pamphlets, les films, et donne un nouveau mot à la langue. Il met en évidence la sensibilité de l'opinion devant les questions de corruption, les intérêts locaux qui sont un obstacle à une véritable action municipale unifiée dans la Région parisienne.
65L'étiquette de « topazisme » a pour origine la pièce de Pagnol, Topaze, présentée au public au « Théâtre des Variétés » pour la première fois le 9 octobre 1928. La pièce met en scène Topaze, instituteur qui travaille à la pension Muche et un conseiller municipal véreux, ancien avocat, Castel-Bénac. Quand Topaze était un petit instituteur vertueux de la pension Muche, on lui refusait les palmes académiques. Castel-Bénac utilise Topaze comme homme de paille, mais l'élève dépasse le maître en corruption : ainsi la pièce rapporte l'affaire des Vespasiennes que le Conseiller municipal accepte de déplacer dans la ville de place en place moyennant une commission de 10 000 francs. Topaze renvoie Castel-Bénac et obtient les palmes... Pagnol présente un conseiller municipal cynique qui rêve de faire de la politique et brigue la députation.
66Les conseillers municipaux parisiens sont traités d'« édiles de quartier », de « conseillers de paroisse », de « Topaze » : « Monsieur Dupont [Le conseiller municipal] ne voit que son quartier, ne connaît que les lignes qui traversent son quartier, et le reste de Paris ou du département ne l'intéressent pas plus que les volcans éteints de la lune ou le canaux de Mars »38 écrit Louis Béraud.
67Léandre Vaillat dénonce « le spectacle de désordre, d'aventure, d'anarchie » de la voirie dans le quartier entre la Nation et la place Daumesnil. Au lieu de créer un contrepoids au développement luxueux des quartiers de l'Étoile, on a, dit-il, « renoncé au développement normal par l'effet d'une sorte de lassitude ou de combinaisons électorales »39. Le responsable n'est autre que le conseiller municipal.
68Les historiens de Paris, Dubech et d'Espezel dénoncent le « Topazisme » de l'administration municipale. « Quant à l'administration municipale, l'incohérence et la vénalité, le « Topazisme » semblent être ses plus chères traditions, si l'on en croit la littérature, et qui mieux est, les édits ou les décrets des « pouvoirs centraux » successifs »40.
69Henri Sellier, intervenant dans le Congrès organisé par Le Journal, pose de façon ironique la question suivante : « Paris, qui a des conseillers municipaux, possède-t-il véritablement un Conseil municipal ? » et il répond :
« Chaque Conseiller municipal est devenu le « podestat » de son quartier, ne dépendant électoralement que de lui ; il a une propension obligatoire à sacrifier l'intérêt général et le budget de la ville à des préoccupations d'ordre étroitement local. C'est d'ailleurs la condition nécessaire et suffisante de sa réélection »41.
70Paris n'a pas un régime démocratique, mais dit Giraudoux un « régime municipal »42. Paris n'a personne qui s'occupe de lui. Paris n'a pas de « Conseillers municipaux »43. Selon lui, Paris compte aux côtés de ses députés « un second lot de 80 autres députés... ».
« Députés du Parlement et députés de l'Hôtel de Ville sont élus suivant le même mode de scrutin, après des campagnes absolument identiques, sur l'énoncé de programmes qui sont politiques et non municipaux. Ils se recrutent parmi les mêmes éligibles de la population parisienne, c'est-à-dire parmi les provinciaux. Ils sont Savoyards, Berrichons, Dauphinois. Les quelques Parisiens élus le sont à titre provincial, parce qu'ils habitent depuis cinquante ans un quartier où leur famille a su acquérir par sa conduite bien pensante et son prestige personnel, la sympathie des gens de maison et de l'alimentation »4444.
71Et il ajoute :
« Paris, au lieu d'être un organisme respirant et vivant, est une ville divisée en 80 cloisons absolument étanches, en 80 villes hermétiquement closes l'une à l'autre, par un système de murailles auprès desquelles les fortifications globales récemment démodées n'étaient que du gazon et de l'air : un cœur à 80 ventricules ».
72Le Corbusier met en cause « Topaze », la Ville de Paris qui s'est enrichie par la construction des 33 km hideux des H.B.M. de la ceinture de Paris : « [...] Commençons par Topaze, installé à tous les débouchés à la portée de main du robinet de phynance. Son œuvre est gigantesque ; les milliards investis ont permis de couvrir le pays d'œuvres stériles [...]. L'argent roulait et il cousait les bouches »45.
73Albert Manteau sympathisant de l'Action française et candidat malheureux aux élections municipales prétend exprimer la colère du « contribuable parisien » ; il publie La carence de Topaze en 193246 et met en cause ce qu'il nomme « Hôtel des Vols » en s'appuyant sur une lecture du Bulletin Municipal Officiel de 1931-1932. Le livre fut l'objet d'une analyse parue dans Paris-Soir le 18 novembre 1931.
74Le Paysan de Paris d'Aragon dénonce l'action du conseiller municipal du 9e arrondissement, intéressé à la spéculation immobilière : « [...] La plupart des membres du Conseil Municipal - cela est de notoriété publique - ont, ainsi que nous l'avons démontré l'habitude de la concussion, et ne se font élire que dans ce but »47. Le thème de Topaze fut repris dans plusieurs films : il y eut un « Topaze » avec Louis Jouvet, dirigé par Louis Gasnier en 1932 et un second « Topaze » avec Arnaudy, dirigé par Marcel Pagnol lui-même en 193648.
75Le thème de Topaze mobilise largement et fait du conseiller municipal un symbole de corruption, de vénalité, un obstacle à l'assainissement et à l'aménagement du Paris nouveau.
Notes de bas de page
1 On se reportera aux tableaux suivants : Nombre de voix obtenues par les différents partis aux élections législatives de 1928, 1932, 1936, Archives de Paris, D3M2(1) « Élections » et à la « liste des députés de Paris par circonscription ». Sur les élections à Paris, et en particulier la classification politique entre « droite et gauche », voir Louis Giard, Les élections à Paris sous la IIIe République, 3 vol. , Thèse de sociologie, Dakar, 1966-1968. Louis Giard classe à « droite » la Fédération Républicaine, l'Alliance Républicaine démocratique, les républicains de gauche, les républicains indépendants ; à gauche : les radicaux, les socialistes et républicains-socialistes, les communistes.
2 Serge Berstein, Histoire du parti radical, p. 306.
3 La droite compte à Paris 30 députés en 1928, 23 députés en 1932. Pour la même période la gauche compte 9 députés en 1928 et 16 députés en 1932.
Le conseil municipal de Paris élu les 5 et 12 mai 1929 (son mandat durera jusqu'en 1935) comprend 44 élus qui ont reçu l'estampille des ligues républicaines nationales, 2 républicains indépendants, 2 conservateurs indépendants, 5 radicaux ou radicaux-socialistes, 3 républicains-socialistes et socialistes français, 11 socialistes SFIO, 9 PUP, 1 P.C. (André Marty).
4 Cité par Danielle Tartakowsky, « Stratégies de la rue 1934-1936 », in Jean Bouvier (sous la direction de), La France en mouvement 1934-1938, p. 32.
5 U.R.D. : Union Républicaine démocratique ; Rép. de gauche : Républicain de gauche ; Rad. soc. : Radicaux-socialistes ; Rép. soc. : Républicain socialiste ; Dem. pop. : Démocarate-populaire ; Rép. ind. : Républicain indépendant ; Rad. ind. : Radical indépendant ; Soc. Com. : Socialiste-communiste ; S.F.I.O. Section française de l'internationale Ouvrière.
6 L. Dubech et P. d'Espezel, Histoire de Paris, p. 477.
7 Le Matin, 2 mai 1929, cité par Miguel Rodriguez, Le 1er Mai.
8 Une instruction générale du 14 août 1927 citée par D. Tartakowsky rappelle l'interdiction de tout cortège à Paris « en dehors des cortèges officiels, des convois funèbres et de ceux qui sont spécialement autorisés par le gouvernement pour participer à la célébration d'une fête, d'une commémoration nationale, ou d'une commémoration publique. »
9 Voir Danielle Tartakowsky, « Se replier sur la banlieue ? Le choix des espaces du politique », communication au colloque Réalités, évolutions et représentations des ségrégations urbaines en France de la fin de l'Ancien Régime aux années 60, Saint-Cloud, 27-28 janvier 1994. La SFIO manifeste 4 fois dans Paris de 1919 à la scission, organise 11 cortèges intra-muros de 1921 à la fin 1933 et 8 en région Parisienne ; le parti communiste en organise 61 dans Paris et 120 hors les murs.
10 Dans son roman, Nadja, édition 1964, p. 176), Breton salue les « magnifiques journées de pillage dites « Sacco et Vanzetti » grâce auxquelles le Boulevard Bonne-Nouvelle sembla répondre à l'attente qui fut la mienne en se désignant comme un des grands points que je cherche en matière de désordre ».
11 Voir Ralph Schor, L'opinion française et les étrangers. 1919-1939, p. 481.
12 D. Tartakowsky, op. cit
13 Le 1er mai 1919 des manifestations importantes (100 000 manifestants) se déroulèrent à la Gare de l'Est et sur les Grands Boulevards.
14 Louis Aragon, Les Beaux Quartiers.
15 L'action se déroule en 1912.
16 Propos de Barbentane, maire radical de Sérianne à son fds. Aragon, op. cit., p. 278. Barbentane explique que « Paris n'est pas la France ».
17 Une cérémonie au Mur des fédérés interdite par le ministre de l'Intérieur est autorisée en banlieue (« hors de la ville, comme si son pouvoir se fut arrêté aux murs... »), ibid., p. 431.
18 Aragon, op. cit., p. 431.
19 Aragon écrit dans sa préface (op. cit., p. 13) : « L'invention de Sérianne impliquait la construction même du roman, à la fois pour le fond, « les affaires », c'est-à-dire le tableau industriel et financier d'une France dont l'organe régulateur est sa capitale, et pour les personnages dont la destinée et les rêves exigent la scène de Paris ».
20 Procès-verbal de la séance du Conseil municipal du 24 novembre 1924, p. 253.
21 P.V. du Conseil Municipal, F. Latour, 24-11-1926, p. 253.
Dans cette séance, après une longue discussion, le Conseil municipal de Paris a émis le vœu que le projet de loi relatif à l'organisation municipale de la ville de Paris « donne satisfaction aux revendications maintes fois formulées en conciliant les droits de l'Etat avec les légitimes aspirations de la capitale ».
Le Conseil municipal émet alors le « vœu » « 1° que le projet de loi envisage l'établissement d'une loi spéciale plutôt que l'application partielle, avec diverses modifications, de la loi de 1884.
2° qu'il propose le rétablissement du titre et de la fonction de maire de Paris et sa désignation par le conseil municipal ».
Ce texte est cité dans le « Félix », ouvrage de référence pour toutes les questions administratives concernant la Seine et Paris : Maurice Felix, Le régime administratif du département de la Seine et de la ville de Paris, Tomes I et II. Maurice Felix était directeur honoraire à la Préfecture de la Seine, chargé de conférences à la Faculté de droit de Paris.
22 François Latour, op. cit., p. 254.
23 Le département de la Seine est organisé par une loi provisoire (qui a cependant duré jusqu'à la loi du 12 mai 1932 ; celle-ci rend applicable au département de la Seine la loi du 10 août 1871 à l'exception des articles 4 et 21 relatifs à la composition du Conseil général et à la durée du mandat de conseiller, de l'article 23 relatif aux sessions ordinaires, de l'article 2 et du titre VI relatifs à la commission départementale) : la loi du 16 septembre 1871.
L'article 1er de cette loi dit que : « Provisoirement, et, au plus tard, jusqu'au 31 décembre 1872, le Conseil général du département de la Seine sera composé des 80 membres du Conseil municipal de Paris, plus de 8 membres élus dans les arrondissements de Sceaux et de Saint-Denis, à raison d'un membre par canton, conformément à la loi du 20 avril 1834 ».
24 André Morizet, op. cit., p. 3765, note 2.
25 Albert Guérard, L'avenir de Paris, p. 332. Préfacé par Paul Bouju, Préfet de la Seine.
26 44 élus dont la candidature a reçu l'estampille des Ligues républicaines nationales, 2 républicains indépendants, 2 conservateurs indépendants, 5 radicaux ou radicaux-socialistes, 3 républicains-socialistes et socialistes français, 11 socialistes S.F.I.O., 9 P.U.P., 1 P.C. (André Marty).
27 Avec, en dehors des 80 membres du Conseil municipal : 14 républicains de gauche, 4 radicaux ou radicaux-socialistes, 2 républicains-socialistes, 1 socialiste indépendant, 10 socialistes S.F.I.O., 4 socialistes - communistes, 5 communistes.
28 Voir leur biographie dans Conseillers municipaux et généraux, 1871-1956, notices rédigées par Michel Roussier.
29 Edouard Combes, op. cit.
30 Ibid.
31 P.V. du Conseil municipal du 24 novembre 1929, p. 253.
32 L'octroi, supprimé par la Révolution, a été rétabli par la loi du 27 vendémiaire an VII. La question de l'octroi oppose violemment droite et gauche du Conseil municipal. La gauche exige la suppression de l'octroi car elle est dans l'ensemble opposée au principe des impôts indirects qui frappent sans tenir compte de la fortune. L'octroi est pour la gauche « la dîme du pauvre ». François Latour, rapporteur général du budget de la ville de Paris fait au contraire ressortir que « l'octroi reste un des postes essentiels de votre budget représentant environ 17 % de vos recettes ». L'octroi est maintenu jusqu'en 1943.
33 Michel Margairaz, Histoire de la RATP. « La singulière aventure des transports Parisiens », p. 21.
34 Albert Guérard, op. cit., p. 222-223.
35 Paul Chemetov, Marie-Jeanne Dumont, Bernard Marrey, Paris-banlieue, 1919-1939, p. 39.
36 Marie-Jeanne Dumont, Le logement social à Paris. 1850-1930, Les Habitations à Bon Marché.
37 Voir en particulier Jean-Louis Cohen et André Lortie, Des fortifs au périf., la carte le montre très nettement.
38 « Politique » de Louis Béraud, in Vers un Paris nouveau, p. 67-69.
39 Léandre Vaillat, L'aménagement de Paris, p. 39.
40 Lucien Dubech et Pierre d'Espezel, Paris ancien - Paris nouveau, p. 73.
41 Henri Sellier, « Le problème » in Congrès du Paris nouveau, p. 132.
42 Jean Giraudoux, Pleins Pouvoirs, op. cit., p. 103. Dans Pleins Pouvoirs Jean Giraudoux, cofondateur avec Raoul Dautry de « La ligue urbaine » revendique les « droits urbains » du citoyen.
43 Ibid., p. 109.
44 Le dépouillement des archives électorales montre en effet l'abondant courrier entre les Conseillers et les associations de concierges... Citation, J. Giraudoux, op. cit., p. 109-110.
45 Le Corbusier, « L'administration », in Sur les quatre routes. L'automobile, l'avion, le bateau, le chemin de fer, p. 240.
46 Albert Manteau, contribuable parisien, La carence de Topaze.
47 Aragon, Le paysan de Paris, p. 37.
48 Jean Pierre Jeancolas, 15 ans d'années trente. Le cinéma des Français.
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