L’inscription de la « réforme » à l’ordre du jour politique du royaume de Castille
p. 181-208
Texte intégral
1On pourrait inscrire l’invitation à réfléchir à la « réforme » que nous fait Marie Dejoux dans le cadre de ce mouvement historiographique expansif, qui prend son origine dans l’histoire conceptuelle et la sémantique historique, et confronte l’historien à la pertinence des concepts qu’il utilise1. Car, comme indiqué dans l’introduction de ce volume, le décalage est considérable entre l’ample usage historiographique de « réforme » et la rareté de la présence de ce terme dans les sources. Encore que ce décalage soit peut-être surtout français, car c’est principalement ici que le paradigme (réforme religieuse, réforme politique/réforme de l’Église, réforme de l’État/réforme générale, réformes particulières) a fait fi de la rareté du vocabulaire. Cela est lié à mon sens à l’histoire des rapports entre l’Église et l’État, monarchique puis républicain, en France, lequel ne se pose pas de la même façon ailleurs en Europe ; une histoire dont les conséquences sont lourdes en termes de construction d’un récit historique (par exemple l’incontournable chapitre des manuels d’histoire du droit à propos de l’indépendance de la royauté à l’égard de la papauté) ou de concepts (le dominium, l’ecclesia ou le rôle attribué à la réforme grégorienne comme opérateur d’une mutation culturelle dans la reformulation de l’interrogation sur la genèse médiévale de l’État moderne)2. Il est vrai que l’identité franco-française du problème peut paraître d’autant plus accusée quand on l’observe depuis des territoires où la mère des réformes, la réforme grégorienne, se caractérise par des débuts contrastés et des effets parfois incertains3, et où ce concept d’historien n’a pas connu le même succès.
L’introuvable « reform* »
2Une simple mesure à partir des données bibliographiques recensées dans la base Regesta imperii révèle ainsi un fort déséquilibre. Tandis que la recherche de l’expression française « réforme grégorienne » donne pour résultat 130 références (la première est un article d’Augustin Fliche de 1915, annonçant d’une certaine manière son ouvrage sur la réforme grégorienne)4, sa traduction espagnole ne produit l’affichage que de 29 références, la première datant de 19885 et leur augment ne se produisant qu’après 2000 (les deux tiers des références). La recherche du seul terme reforma produit un résultat certes différent (330 références, avec une chronologie qui s’amorce en 19256, mais avec seulement deux jalons entre cette date et le début des années 1950), mais il n’est pas davantage convergent avec le schéma convenu, et français, du paradigme. À l’exclusion de la Réforme (protestante) et de l’augment déjà observé de « réforme grégorienne » à partir de 2000 (très relatif), l’attention historiographique se porte sur trois champs essentiellement, et dans cet ordre : les réformes d’établissements ecclésiastiques, les réformes des régimes municipaux et les réformes monétaires. La chronologie de ces champs est principalement quinziémiste, et souvent réduite au règne des Rois Catholiques, et dans tous, l’action du pouvoir royal est déterminante.
3À la lueur de ce deuxième sondage, s’il est possible de parler de « réforme » pour une partie des Espagnes médiévales, celle-ci serait donc tardive. Religieuse au premier chef, elle apparaît portée par le soutien concédé par le pouvoir à l’Observance – il serait peut-être temps de se poser précisément la question de l’influence de ce mouvement religieux dans le champ « politique » –, dont l’influence auprès des gouvernants les engage à satisfaire aux obligations d’une responsabilité gouvernementale accrue ; et à régler enfin des situations de désordre public, ici de nature municipale et monétaire, mais encore légale. Il faut en effet songer à cette stabilisation de l’ordre juridique, d’ailleurs réclamée par les villes depuis les années 1430, que représente la compilation d’ordonnances de 1484, connue sous le nom d’Ordenamiento de Montalvo7. Ce schéma ibérique force à se poser une question qui concerne les scansions du paradigme : le xve siècle serait-il le vrai temps de la réforme ? Quels résultats pourrait produire la vérification de cette hypothèse à partir d’autres territoires de l’Europe ? Pour la France, la place récemment soulignée de la réforme dans l’idéologie princière, d’opposition et du pouvoir que ces princes exercent, forme un élément de réponse significative8. Il en est d’autres à l’échelle de l’Europe, par exemple les tentatives de normalisation (et donc de réforme) de l’État monarchique au cours des années 14609.
4Une deuxième mesure permettra d’affiner ces premières observations et d’avancer dans la réflexion. Elle a été réalisée à partir de la base textuelle Corpus Diacrónico del Español (CORDE), créée en 1990, conjointement à la base Corpus de Referencia del Español Actual (CREA), dans l’objectif de servir d’appui aux travaux lexicographiques de la Real Academia Española. Le CORDE offre un corpus de plus de 300 millions de mots, non lemmatisés toutefois, sur la base du versement d’œuvres, de titres ou de documents antérieurs à 197410. La recherche du lemme « reform* » permet d’obtenir ici 9 440 occurrences dans 1 473 documents11, qui relèvent principalement de la prose historique (26,86 %), de la prose scientifique (15,55 %), de la prose religieuse (13,06 %), de la prose juridique (12,25 %) et enfin de la prose didactique (11,72 %). Les pics d’emploi désignent une période particulièrement faste, qui totalise près de 35 % des emplois du lemme, entre les années 1850 et les années 1880, et ces années plus particulièrement encore12. Si nous descendons à présent au niveau des œuvres pour comprendre cette configuration (annexes, tabl. 1), celle-ci est surdéterminée par l’investissement de deux champs : tout d’abord, l’histoire religieuse, où se démarquent les œuvres de Marcelino Menéndez Pelayo, de Vicente de la Fuente ou encore de Francisco Javier Rodrigo ; ensuite, la question sociale (avec ses arrière-plans économiques et notamment agraires) et politique, au cœur du débat public après la restauration bourbonienne de 1874, et l’alternance qu’elle inaugure entre conservateurs et libéraux, se distinguant ici des auteurs tels que Concepción Arenal, Jesús Pando y Valle, Julián Zugasti y Saénz ou encore Antonio Maura y Montaner.
5Dans ce lot, un ouvrage se détache, qui pointe la question de la généalogie réinventée de ce régime parlementaire qui s’étrenne, où la réforme est tantôt considérée comme nécessaire et tantôt combattue : l’introduction que donne, en 1883-1884, le libéral Manuel Colmeiro à l’édition par la Real Academia de la Historia des actes des cortès des anciens royaumes de León et de Castille13, forte de 115 emplois. Ces emplois signalent un réformisme dont l’application concerne principalement les domaines normatif (la réforme des lois), des organes centraux du gouvernement du roi (Maison) et du royaume (Conseil, Chancellerie, Audience) et de la monnaie. L’étendue d’un tel réformisme n’est cependant que le reflet du débat politique contemporain auquel participe Manuel Colmeiro. Force est de constater en effet que, dans le corpus que l’auteur apprécie ainsi, constitué d’ordonnances et de cahiers de pétitions, que le CORDE permet d’interroger au travers de la catégorie des « Ordonnances et textes légaux », « reform* » se limite à un hapax14 : l’ordonnance promulguée aux cortès de Tolède, en 1480, riche de 37 122 formes, qui inaugure, une fois surmontée la guerre de Succession (1474-1479), le déploiement effectif du gouvernement des Rois Catholiques. Cet hapax concerne l’Audience, dont il est dit que, pour qu’elle soit bien réformée (« bien reformada »), il convient d’y établir davantage de scribes15.
6Le résultat obtenu conduit donc à une impasse, encore que cet hapax confirme l’idée déjà posée d’un temps réformateur correspondant plutôt au xve siècle. Pour tenter d’en sortir, traquons le lemme « reform* » non plus seulement au travers de la catégorie « Ordonnances et textes légaux », mais dans l’ensemble des textes versés dans la base entre les xiie et xve siècles. L’ordre des emplois obtenu est strictement inverse à l’ordre chronologique : 306 emplois pour le xve siècle ; 45 pour le xive siècle ; 20 pour le xiiie siècle ; et finalement 2 emplois pour le xiie siècle16. La configuration des « pics » (très modestes) signale cette fois, pour le xve siècle : (annexes, tabl. 2), les œuvres historiographiques destinées à mettre en valeur l’action gouvernementale des Rois Catholiques et, partant, à construire un avant et un après par rapport au règne antérieur (Alonso de Santa Cruz, Fernando del Pulgar, Crónica anónima de Enrique IV) ; une documentation, principalement des correspondances, liée à l’extension du champ de cette action aux réformes d’établissements ecclésiastiques ou à la mise en place de l’Inquisition ; ou encore, l’actualisation de l’aventure chevaleresque (Amadis de Gaula) ou encore de l’état de la langue (Universal vocabulario).
7Très en dessous de celui du xve siècle, le niveau d’emploi offert par le xive siècle oblige à un fort nettoyage des résultats (annexes, tabl. 3), car il convient d’en retrancher les emplois liés à différentes productions de l’Aragonais Juan Fernández de Heredia, signalant peut-être un aragonésisme, déjà précédemment constaté17. Il est difficile de conclure étant donné le faible nombre d’emplois relevés et la dispersion du reste des résultats ne permet pas d’établir de tendance nette. Relevons simplement les deux emplois liés à la traduction des Décades de Tite Live par Pedro López de Ayala, à partir de la version française du même texte donnée par Pierre Bersuire. Nous serions à nouveau ici, étant donné la place des traductions dans la production de l’atelier scripturaire de Juan Fernández de Heredia, confrontés à une situation d’acclimatation castillane d’un vocabulaire étranger. Pour le xiiie siècle (annexes, tabl. 4), après élimination des textes aragonais (Vidal Mayor, Libro de la cadena del concejo de Jaca), une seule tendance mérite d’être mentionnée, qui lie le destin de « reform* » à la production d’une littérature dévotionnelle (Berceo), dont l’enjeu est en définitive la réforme de soi. Bien entendu, il faudrait entrer plus avant dans le détail des résultats, mais cette rapide appréciation des tendances tend à confirmer ce que nombre de participants à cette rencontre observent : la traque de « reform* » n’est pas le meilleur chemin pour retrouver la réforme, au moins pour les périodes antérieures au xve siècle.
8Massive, la base CORDE présente des limites, qui tiennent à l’état des versements réalisés. Ainsi, le premier volume des actes des cortès de León et de Castille – si nous nous en tenons à cette documentation que Manuel Colmeiro avait envisagée en des termes réformistes –, dont la chronologie s’étend jusqu’en 1348, n’est-il versé dans cette base que de manière partielle18, et ce volume, ancien, n’intègre pas non plus la documentation liée à certaines convocations19. Par ailleurs, l’interrogation de la base impose de choisir au préalable le vocabulaire à rechercher. Un retour à une méthode plus « manuelle » et qualitative s’impose donc, au moins dans un premier temps. Deux objectifs guident ce retour : vérifier tout d’abord si la chronologie d’inscription de la « réforme » dans le champ politique en Castille se joue au même moment qu’en France, c’est-à-dire entre le milieu du xiiie et le début du xive siècle20. Établir ensuite quel vocabulaire commande cette inscription, étant donné que la poursuite de « reform* » ne permet pas d’aller plus en amont que le xve siècle, voire la seconde moitié ou le dernier quart du xve siècle.
La réforme sans « reform* »
9Ce retour n’a retenu que les préambules des ordonnances et cahiers issus de convocations d’assemblées politiques entre 1252 et 1348, le but n’étant cependant pas d’analyser ce discours préambulaire, puisqu’un biais, consistant à ne conserver que les considérations susceptibles d’ouvrir vers le paradigme réformateur (annexes, tabl. 5), a été introduit. Le corpus ne retient donc que 24 préambules, qui forment un « texte » de 5 300 occurrences environ, 883 vocables et 427 hapax, selon la mesure fournie par la version en ligne du logiciel Hyperbase. Ce corpus déjà réduit a été, dans un second temps, ramené à un microcorpus, par élimination des considérations purement protocolaires d’un point de vue diplomatique, par lemmatisation ensuite, et enfin en ne gardant que les substantifs, verbes et adjectifs. Le résultat final donne un texte de 598 occurrences, 132 vocables, dont 50 hapax (annexes, tabl. 5)21.
10Ce texte fait apparaître des expressions alternatives, mais attendues (annexes, tabl. 6), relatives à l’amélioration (« mejor » [6], « mejoramiento » [4], « mejorar » [1]), au grief (« agravamiento » [6]), au dommage (« daño » [5]) et à l’excès (« sobejanía » [5]), au redressement (« enderezar » [5], « enderezamiento » [2]), ou encore à la correction (« enmendar » [1], « enmienda » [1]). Cette première liste semble déjà indiquer que la « réforme » en Castille passe essentiellement par l’amélioration et le redressement, sur la base du constat du grief, du dommage et de l’excès. Mais pour comprendre le fonctionnement de l’ensemble du vocabulaire retenu au sein du corpus, il a été procédé à une analyse factorielle des indices de spécificité. Sa configuration est logiquement surdéterminée par la ventilation initiale du corpus (annexes, tabl. 5), où le règne de Sanche IV est d’un poids trois fois moindre par rapport aux règnes d’Alphonse X et de Ferdinand IV, et près de quatre fois moindre par rapport au règne d’Alphonse XI. La configuration de la variance, dont 98 % est portée par les trois premiers facteurs (annexes, tabl. 7), fait ainsi apparaître des contributions à ces facteurs mettant en opposition, principalement, le règne d’Alphonse XI et celui d’Alphonse X pour le premier facteur, le règne de Ferdinand IV et celui d’Alphonse X pour le deuxième facteur, et, enfin, le règne de Sanche IV à ceux de Ferdinand IV et d’Alphonse X pour le troisième facteur. Nous suivrons ces logiques d’opposition pour analyser le fonctionnement du vocabulaire dont le graphique factoriel offre une vue d’ensemble (annexes, fig. 1), certes réduite aux deux premiers facteurs, mais qui totalisent 86 % de la variance. Sur ce graphique, ont été mis en valeur les vocables dont la contribution est égale ou supérieure à 1 % pour l’un ou l’autre de ces deux facteurs. Afin d’en faciliter la lecture, on a indiqué les règnes et les convocations des cortès correspondant aux différents préambules. La liste des vocables mentionnant leurs contributions hiérarchisées aux facteurs offre une vue immédiate plus profonde, avec un seuil de contribution égal ou supérieur à 0,5 % (annexes, tabl. 8). Cette liste est logiquement déséquilibrée, son étendue se réduisant entre chaque facteur.
11Tentons de synthétiser l’information produite par ces résultats. Sur le facteur 1, l’opposition principale se joue, on l’a dit, entre les préambules du règne d’Alphonse XI (63,8 %) et ceux du règne d’Alphonse X (33,3 %), à quoi s’ajoute une contribution tout à fait mineure de ceux du règne de Ferdinand IV (2,2 %). La configuration est donc chronologiquement régressive, opposant une situation d’arrivée, celle du règne d’Alphonse XI, et une situation de départ, celle du règne d’Alphonse X. La situation d’arrivée est médiatisée par les préambules des cortès de Villareal (1346), Ségovie (1347) et Alcalá de Henares (1348) qui, dans les mêmes termes, mettent en valeur le rôle de la justice dans le gouvernement du peuple : c’est par elle que les choses restent en leur état, ce maintien étant pour les rois une obligation toute spéciale, les obligeant à éliminer toute dilation ou empêchement22. Les vocables dont les contributions au facteur sont égales ou supérieures à 2 % correspondent tous à cette irruption de la justice comme principe de gouvernement et de stabilité (« mantener », « deber », « sennor [señor] », « justicia », « tirar », « poner », « alongar », « pueblo », « cumplida », « carrera », « virtud », « gobernamiento »). Toutefois, même médiatisée de la sorte, cette situation d’arrivée est elle-même travaillée par une opposition interne, entre les préambules tout juste évoqués, et ceux des années 1320, plus particulièrement encore celui des cortès de Madrid en 132923, dont le trait commun est l’emploi du verbe « redresser » (« enderezar ») dont la contribution au facteur est de 1,5 %.
12Pour ce qui est du règne d’Alphonse X, les fortes contributions de dommage (« danno [daño] », 1,8 %) et excès (« sobeiana [sobejanía] », 1,6 %) forment un trait global. Toutefois, les plus fortes contributions font apparaître là encore des oppositions internes. Si le constat du dommage ou de l’excès, effectué dans les tout premiers préambules24, dirige la volonté royale vers leur annulation ou la remise des choses en état, l’expression de la thématique du bien commun (« comunal[mente] », 1 %) à partir de 126125, prend acte d’une demande exprimée par l’assemblée et acceptée au fond par le roi26. Elle donne d’ailleurs lieu à une première reformulation du dommage et de l’excès en grief (« agraviamiento »)27, même si la contribution de ce terme au facteur 1 est insignifiante (0,3 %). La conséquence de cette évolution est l’enrichissement du vocabulaire relatif à la concession et à la force de la garantie donnée ou accordée (« escrito » [1,6 %], « guisa » et « postura » [1 %]), son caractère écrit caractérisant fortement le préambule des cortès de Zamora de 1274, tenues pour le coup d’arrêt du souverainisme législatif d’Alphonse X28. Remarquons que, dans ce préambule, le verbe « redresser » (« enderezar ») est employé pour la première fois – il tombe néanmoins, comme déjà indiqué, principalement du côté des cortès de Madrid de 1329. Il est bien entendu toujours possible de descendre davantage dans la hiérarchie des contributions, mais cette exploration ne viendrait au fond qu’en rajouter à l’opposition principale mise au jour, qui forme comme le tenant et l’aboutissant d’une séquence chronologique à compléter : le dommage et l’excès du côté d’Alphonse X, l’action de redresser et le gouvernement du côté d’Alphonse XI.
13Sur le deuxième facteur (37 % de la variance), les contributions mobilisent principalement le règne de Ferdinand IV (63,1 %), secondairement celui d’Alphonse X (30,6 %) et, de manière marginale, le règne d’Alphonse XI (6,2 %). Le principal axe d’opposition se joue donc entre le règne de Ferdinand IV et, à nouveau, celui d’Alphonse X. Pour ce dernier, on observe le rejeu des axes de lecture déjà évoqués : le dommage et l’excès d’un côté, la question de la concession de l’autre. Néanmoins cette concession se trouve à présent rivée à la question de la demande (voir la contribution du verbe « prier » [rogar, 1 %]), qui ouvre vers la question de l’échange au sein des assemblées. C’est là un premier axe de lecture du vocabulaire propre au règne de Ferdinand IV dans ses oppositions au règne d’Alphonse X et d’Alphonse XI, comme le montre la forte contribution sur ce facteur de la désignation même de ces assemblées (cortes, 2,8 %) et d’un vocabulaire lié à leurs convocations (llamar, 2,2 % ; enviar, 1,3 %), à leurs compositions (« concejos », 1,5 % ; « maestres »/ »ordenes », 1,3 % ; « infantes », 1,3 % ; « prelados », 0,5 % ; « caballeros », 0,5 % ; « ricos omes », 0,5 % ; « omes buenos », 0,5 %), ou encore aux échanges enregistrés et aux décisions accordées (« ordenar », 4 % ; « saber », 3,6 % ; « otorgamiento », 2,2 % ; « merced », 1,8 % ; « consejo », 1,7 % ; « pedir », 1,6 % ; « consentir », 1,3 % ; « respuesta », 0,5 % ; « consejar », 0,5 % ; « demandar », 0,5 %…), dont l’expédition permet d’affirmer l’accomplissement, partant, d’un bien commun s’exprimant principalement comme profit, des royaumes et de Dieu (« regno », 3,8 % ; « Dios », 2,9 % ; « pro », 2,9 % ; « cumplir » et « razón », 2,2 %).
14Comme pour le règne d’Alphonse XI cependant, on observe une double configuration du lexique, dont le ressort est une opposition interne et déséquilibrée, entre : d’une part, un redressement (« enderezamiento », 2,2 %) proche d’une correction (« enmienda », 1,3 %) synonyme de droit (« derecho », 1,3 %), et entraînant l’expression de torts (« tuertos », 1,3 %) et de maux (« males », 1,3 %), qui complète la perception du grief (« agraviamiento », 0,7 %) et s’oppose à l’excès et au dommage caractérisant les préambules du règne d’Alphonse XI ; et, d’autre part, l’amélioration (« mejoramiento », 1,1 %). Cette amélioration est portée par trois préambules identiques, correspondant aux convocations du temps de la minorité royale (1295, 1298 et 1299)29, tandis que le redressement l’est dans les préambules renvoyant aux convocations imposées par le mouvement aristocratique de 1307-1308, celle de 1307 plus spécialement30. Quelle que soit l’option « réformatrice », elle est l’œuvre d’un roi sous tutelle, juridique pendant le temps de la minorité, puis politique lors du soulèvement de la ligue. Liée à la minorité royale, l’option de l’amélioration, explique tout à la fois l’opposition et la relation qui s’établit avec les préambules correspondant aux convocations d’assemblées pendant celle d’Alphonse XI (ce règne rappelons-le contribue à hauteur de 6,2 % au facteur)31. Jalon fort entre les deux minorités, le rôle gouvernant de la veuve de Sanche IV, doña María de Molina, explique cette reprise, somme toute attendue. Le « mejoramiento » pourrait être une expression moliniste forgée pendant la minorité de Ferdinand IV, mais finalement assumée par l’ensemble des tuteurs pendant la minorité d’Alphonse XI, étant donné la reprise d’un préambule semblable dans des actes d’assemblées simultanées et concurrentes. Un déplacement s’opère cependant en 1315 avec le remplacement de « mejoramiento » par « amparamiento » (« protection »)32, puis celui, en 1329, de ce dernier terme par « asosegamiento » (« pacification »). Ces termes ne jouent certes aucun rôle sur ce deuxième facteur, mais leurs contributions significatives au seul facteur 1 (0,8 % pour chacun) les désignent comme des jalons pour comprendre l’abandon de l’amélioration après la majorité royale et le balisage du chemin conduisant au gouvernement (« gobernamiento »). Par ailleurs, la forte contribution du roi aux deux premiers facteurs (Rey[es], 1,9 %, puis 1 %) est la conséquence de ses obligations au regard du « gobernamiento », mais encore de sa tutelle en temps de « mejoramiento », qui ajoute le service de sa personne à celui de Dieu et au bien commun des royaumes. Pour ce qui est enfin des autres préambules du règne de Ferdinand IV33, ils se contentent d’en ajouter à des axes déjà en place, sans jouer par conséquent aucun rôle directeur dans le système d’opposition. Remarquons la montée en puissance du grief (« agraviamiento », 0,8 %) sur ce deuxième facteur, qui annonce la principale ligne de lecture des contributions au facteur 2.
15Le troisième facteur ne porte plus qu’une part minime de la variance (12 %), mais les contributions au facteur accordent cette fois une part écrasante au vocabulaire réduit des préambules sanchistes (74,5 %)34, qui ne jouait pratiquement aucun rôle jusqu’ici. Étant donné le caractère médian de ce vocabulaire, la relation s’établit sur ce troisième facteur avec tous les règnes, mais dans des proportions modestes en définitive (10,7 % pour le règne de Ferdinand IV, 10,5 % pour le règne d’Alphonse X et seulement 4,3 % pour le règne d’Alphonse XI). Les principales contributions indiquent ici des reformulations sanctionnées ou en cours qui tiennent à la mécanique de l’échange et de la concession, à la thématique du profit enrichie du service et, enfin, au remplacement de la mention de l’excès et du dommage par celle du grief (« agraviamiento », 5,1 %).
16Il est donc possible à présent de rendre compte d’une séquence réformatrice sans « reform* » dans une perspective chronologique à présent complète. Cette séquence prend sa source dans l’excès (« sobejanías ») et le dommage (« daño »), dont la reformulation en grief (« agraviamiento ») est sanctionnée sous le règne de Sanche IV. Si la réponse donnée par le pouvoir royal s’en tient à une simple action de réforme dans un premier temps, elle devient explicitement réformatrice sous le règne de Ferdinand IV, mais au travers d’une réforme imposée, en raison d’une tutelle juridique, l’amélioration moliniste (« mejoramiento »), ou politique, le redressement aristocratique (« enderezamiento »). Si la minorité d’Alphonse XI impose le retour à l’amélioration moliniste (mejoramiento), encore qu’elle soit également assumée par la faction aristocratique, la prise de pouvoir du roi ouvre le chemin à l’actualisation de la réforme en gouvernement (« gobernamiento »), sur la base de l’affirmation royale d’une prérogative de redressement (« enderezar »). Deux temps essentiels se dégagent ainsi au regard de l’inscription de la réforme à l’ordre du jour politique du royaume de Castille et de León : le règne de Ferdinand IV pour la réforme imposée (« mejoramiento »/ »enderezamiento »), le règne d’Alphonse XI pour la réforme réappropriée (« enderezar »/ »gobernamiento »).
Premières observations d’une vérification à engager
17Il faudrait à présent procéder à une vérification en interrogeant la base CORDE à partir des radicaux « *mei/jor* » et « *dere[s]ç* »qui ne présuppose pas les possibilités de préfixation, multiples et importantes si on ne souhaite pas procéder à une désambiguïsation préalable (« amei/jor* », « adere[s]ç* », en « dere[s]ç* », « endere[s]ç* » en particulier). Le volume d’emploi est autrement plus significatif que celui obtenu pour « reform* » : 19 568 occurrences dans 1 839 documents pour le premier radical et 3 027 occurrences dans 339 documents pour le second avant 1500. Il est cependant possible de réduire ce volume et d’atténuer le déséquilibre observé en procédant à quelques exclusions : pour le premier radical, en éliminant la possibilité d’une préfixation et en excluant les formes adjectivales ; pour le second, en choisissant une seule possibilité de préfixation. Le volume d’emploi avant 1500 est de cet ordre : 1 861 occurrences dans 410 documents pour le lemme « mei/jori/a* » avant 1500 ; 1 672 emplois dans 269 documents pour le lemme « endere[s]ç* ». Avec un tel volume, une vérification sérieuse obligerait à dépasser de beaucoup les limites éditoriales imposées à cette publication. Il autorise toutefois, pour la conclure, quelques observations, au sujet de la chronologie de l’emploi, de sa ventilation par genres et, enfin, de sa dénotation politique (annexes, tabl. 9).
18Pour ce qui est de la chronologie, observons tout d’abord que ces emplois nous font franchir le seuil quinziémiste qui semblait indépassable pour « reform* ». Les différents pics d’emplois tendent même à réduire considérablement la place du xve siècle, d’autant plus que les pics correspondant à l’année 1491 sont très largement configurés par l’édition incunable des Siete Partidas (113 occurrences pour « mei/jori/a* » et 86 pour « endere[s]ç* »), au profit du xiiie siècle. Pour ce siècle, les pics pointent les années 1250-1270 et le niveau des emplois antérieurs à 1300 représente plus de la moitié des emplois de « mei/jor/i/a* » avant 1500, et près de 40 % des emplois de « endere[s]ç* » avant 1500. Un corpus constitué sur la base de ces deux lemmes pourrait par conséquent permettre de traquer avec de fortes chances de succès un vocabulaire réformateur pour l’ensemble de la fin de la période médiévale.
19Pour ce qui est de la ventilation des emplois par genre, une première remarque s’impose. L’idée d’un transport du « religieux » vers le « politique » d’un vocabulaire réformateur ne paraît pas vérifiable tant la part de la prose religieuse est marginale, et devient même dérisoire pour ce qui est des emplois antérieurs à 1300. Certes, le biais linguistique du corpus, qui rend la présence des textes latins accidentelle, et donc celle aussi d’une littérature religieuse ou dévotionnelle toujours en latin, peut expliquer cette situation. Toutefois, les chiffres observés restent une indication forte de possibilités alternatives de transport. Il convient de différencier ici ces possibilités en fonction du lemme. Pour « mei/jor/i/a* », quelle que soit la tranche chronologique, les deux premiers postes de la ventilation par genre sont occupés par les proses scientifique et juridique (totalisant plus de 60 % des emplois avant 1500 et plus de 81 % des emplois avant 1300), avec une inversion des positions entre ces deux proses pour la période de la première moitié du xive siècle. Deux voies de transport sont donc à vérifier, du « scientifique » au « politique » et du « juridique » au « politique ». Pour ce qui est de la première, remarquons simplement le rôle d’œuvres traduites de l’arabe au castillan, telles que le Libro de los animales que cazan (381 emplois), le Libro de los judizios de las estrellas (75), le Tratado de agricultura (62). La chasse au vol, l’astronomie et l’astrologie ou encore l’agronomie… nous sommes ici a priori fort loin d’un vocabulaire réformateur, mais ces œuvres participent du mouvement de fondation d’un gouvernement en raison (au même titre que cette littérature sapientiale produite sous Alphonse X et fortement dépendante elle aussi de traductions d’œuvres en arabe), dont les champs d’application s’élargissent à la fin du xiiie siècle. On peut donc supposer que le vocabulaire réformateur de l’amélioration puisse être tributaire de cette prose « scientifique ». Pour la seconde voie, « juridique », il faut bien entendu signaler le work in progres législatif alphonsin, dont les Siete Partidas, déjà évoquées. Toutefois, il faut remarquer encore, en particulier avant 1300, la place significative que tiennent les fueros (plus d’une cinquantaine d’emplois cumulés, dont 23 occurrences du terme « mejoría[s] » contre 9 pour « mejoramiento[s] »), au travers de versions en vulgaire qui ne se contentent pas de confirmer les franchises accordées, mais procèdent à leur actualisation. Le vocabulaire réformateur de l’amélioration trouve probablement dans ces écritures seigneuriales un ressort de fonctionnement essentiel. Au titre de celles-ci, on pourrait d’ailleurs mentionner la contribution du Libro del repartimiento de Murcia (14 emplois, « mejoría[s] » pour tous).
20Quant au lemme « endere[s]ç* », la ventilation par genre présente une situation plus contrastée. Les voies de transport depuis le « scientifique » ou le « juridique » n’y sont certes pas contredites, en particulier la première : la prose scientifique représente 19,55 % des emplois antérieurs à 1500, et sa part augmente significativement pour les emplois antérieurs à 1300, avec 26,98 % des occurrences. Les œuvres pointent cependant ici le seul domaine astronomique et astrologique (Libro de los Judizios de las estrellas [50], Tablas de Zarquiel [31], Cánones de Albateni [28]). Pour ce qui est de la prose juridique, elle représente 13,75 % des emplois antérieurs 1500 et seulement 9,14 % des occurrences antérieures à 1300 (mais nous avons déjà signalé la distorsion introduite par le comptage des Siete Partidas en 1491, qui totalisent 86 emplois). Pour cette prose, force est de constater l’extinction presque totale des fueros : « endere[s]ç* » ouvre donc vers un droit plus purement royal en somme. Toutefois, la principale différence vient des postes tenus par la prose historique, en tête, tant pour la première tranche chronologique que la seconde, et la prose narrative, qui vient après la prose scientifique, dans les deux tranches. Les Estorias alphonsines expliquent en grande partie ce positionnement de la prose historique (General Estoria [152 emplois] et Estoria de España [67 emplois]). Pour ce qui est de la prose narrative, il convient de signaler la place significative des romans de chevalerie (Amadís de Gaula [61] et Libro del caballero Cifar [29]), ou encore d’une œuvre telle que El conde Lucanor de don Juan Manuel (32). Si la prose historique reste principalement gouvernée par un régime d’auteurité royale, la prose narrative s’ouvre à une auteurité aristocratique. Ce constat impose une question : cette prose narrative et, plus largement, la littérature ont-elles joué un rôle dans l’appropriation par l’aristocratie du vocabulaire réformateur du redressement – n’avons-nous pas déjà fait tomber « enderezamiento » du côté de l’aristocratie ? – alors même que la prose scientifique, juridique ou même historiographique placent résolument « endere[s]ç* » dans le giron royal ?
21J’en viens par conséquent à ma troisième observation, relative à la possibilité d’une dénotation politique du vocabulaire réformateur. La chronologie de l’œuvre de don Juan Manuel invite à se concentrer sur la première moitié du xive siècle. Telle que caractérisée auparavant, l’inscription de la réforme dans l’agenda politique du royaume de Castille se joue au cours de cette période, plus particulièrement sous le règne de Ferdinand IV et le début du règne d’Alphonse XI. Les principaux pics des 213 emplois d’« endere[s]ç* » pointent pour leur part les années 1320 plutôt. Du point de vue de la ventilation par genre, la prépondérance de la prose historique et narrative s’accompagne de l’effondrement de la part de la prose scientifique. L’augment de près de 6 points de la contribution de la prose juridique par rapport aux emplois observés pour la période antérieure à 1300 est à nuancer. Nous avons vu que les Siete Partidas n’étaient pas comptabilisées dans la base avant 1491 (hormis les occurrences de la Primera Partida dans la version transmise par le manuscrit londonien British Library Add. 20.787), ce qui fausse la contribution de la prose juridique avant 1300. Mais peu importe. Si la place de la prose juridique est tendanciellement en augment, cette augmentation se traduit par une forte dispersion textuelle (les 33 emplois renvoient ainsi à 22 documents). Cette situation est la conséquence, principalement, du versement en tant que « documents notariaux » de pièces de nature très diverse de différentes collections documentaires. Mais on retrouve aussi, dans cette prose juridique, encore quelques fueros et la collection des actes des cortès. L’un de ces « documents notariaux » nous livre d’ailleurs une information importante pour notre propos. La confirmation des dispositions des assemblées de 1307 et 1308 dans un privilège octroyé à l’église de León en 1311, donne lieu à leur caractérisation en tant qu’« ordenamientos […] a guarda e endereçamiento de nuestros regnos e de los pueblos35 ». Le privilège royal – dont le préambule déclare la volonté du roi de suivre le (droit) chemin des bons rois dont il vient (« queriendo seguir la carrera de los bonos reyes onde nós venimos36 ») – désigne donc comme ordonnances de « guarda et endereçamiento » celles issues d’assemblées où la voix aristocratique s’était fait nettement entendre.
22Ces « documents notariaux » ramènent aussi à don Juan Manuel, au travers de sa collection documentaire, autrefois publiée par Andrés Giménez Soler. Huit emplois s’échelonnent entre 1303 et 1314, 11 si l’on n’élimine pas les formes préfixées ou sans préfixation de « dere[s]ç* » (« adereç* » et « dereçamiento »). Ils prennent tous placent dans les échanges de lettres, pièces et informations motivés par les heurts entre le roi et ses riches hommes, en particulier son oncle, l’infant don Juan, son oncle à la mode de Bretagne, don Juan Manuel, et dans lesquels ne manque pas d’intervenir Jacques II d’Aragon. Ce contexte général de heurts commande un emploi de « dere[s]ç* » qui s’applique principalement aux choses (« cosas », 4 emplois), aux faits (« fecho[s] », 4) ou encore aux affaires ou à la fortune (« fasienda[s] », 3) de ces Grands remuants. Dans cet ensemble documentaire, une pièce forme un hapax diplomatique. Il s’agit du texte de la concorde sous forme d’amitié jurée que Ferdinand IV, sa mère Maria de Molina, et ses oncles, l’infant don Juan et don Juan Manuel, souscrivent le 11 mai 1308, et que don Juan Manuel transmet à son beau-père, le roi Jacques II d’Aragon, le 28 mai afin qu’il s’en porte garant37. Dans le préambule, les jurataires affirment avoir été poussés à s’allier en raison des liens et des obligations que leur impose leur parenté, qu’ils campent au service de Dieu, du redressement (« dereçamiento ») des royaumes de Castille et de León, au profit et à la défense de leurs patrimoines et pour se garder de quiconque chercherait à semer entre eux le doute et à les séparer38. Si les termes du préambule ont été négociés, il est fort probable que le rapport de force ait imposé l’idée de redressement, dont l’expression retient le substantif, tout comme dans les préambules des actes des cortès de 1307 (« endereçamiento ») et 1308 (« endereçimiento »). La piste d’une dénotation aristocratique paraît donc à poursuivre.
23Les commentaires relatifs à la place de la prose juridique dans les emplois d’« endere[s]ç* » entre 1300 et 1350 (annexes, tabl. 9) nous ont fait perdre de vue d’autres aspects de la ventilation par genre des emplois de cette période. Comparée à la ventilation de la période précédente, avant 1300 donc, les principales poussées concernent la prose narrative et la prose religieuse, tandis que la prose historique et la prose didactique maintiennent leurs positions, dominante pour la première. Ces mouvements pointent une croisée des genres en somme. Les contributions des œuvres placent en tête El conde Lucanor de don Juan Manuel (32 emplois) et le Libro del caballero Cifar (29 emplois). Davantage qu’une croisée, ces emplois signalent donc une relation de concurrence, entre le conte manuélin et le roman moliniste. D’autres œuvres manuélines renforcent la position de don Juan Manuel : le Libro de los estados (10), la Crónica abreviada (5), le Libro de la caza (4), le Libro de las armas (4), le Libro del caballero y del escudero (3). Au total, ces œuvres manuélines totalisent 58 emplois, soit près d’un quart des emplois de la période 1300-1350 (24,89 %). Et don Juan Manuel paraît préférer « endere[s]ç* » a « mei/ori/a* », ce lemme ne totalisant dans son œuvre que 32 emplois. Toutefois leur ventilation fait apparaître une hiérarchie sensiblement différente, avec une hiérarchie dominée cette fois par le Libro de los estados (20), puis le Libro enfenido (4), la Crónica abreviada (3), El conde Lucanor (3) et le Libro de la caza (2). Le Libro de los estados et El conde Lucanor se caractérisent par des choix différenciés. Un enjeu d’une observation plus précise serait de savoir si le choix d’« enderesç* », qui s’affirme dans le Libro de los estados et triomphe dans El conde Lucanor, participe de l’usurpation du modèle royal d’auteurité caractérisant l’œuvre de don Juan Manuel. L’hypothèse permettrait de comprendre en tout cas la fin de la séquence mise au jour précédemment, à partir des seuls préambules, avec une réappropriation royale de l’idée de redressement, préalable à la mise en scène du dépassement lexical tant de l’amélioration que du redressement au travers du seul gouvernement.
Annexes
Tableau 1. Extraction des principales œuvres conformant les pics d’emplois observés à partir du CORDE du lemme « reform* » pour les années 1850-1900 (2 850 occurrences/263 documents)
Cas | Année | Auteur | Œuvre |
388 | 1880-1881 | Menéndez Pelayo, Marcelino | Historia de los heterodoxos españoles |
173 | 1855-1874 | Fuente, Vicente de la | Historia eclesiástica de España, V |
120 | 1877 | Rodrigo, Francisco Javier G. | Historia verdadera de la Inquisición. Tomo III |
115 | 1883-1884 | Colmeiro, Manuel | Introducción a las cortes de los antiguos reinos de León y Castilla |
74 | c. 1875 | Costa, Joaquín | Historia crítica de la revolución española |
66 | 1855-1875 | Fuente, Vicente de la | Historia eclesiástica de España, VI |
64 | 1868 | Pirala, Antonio | Historia de la guerra civil y de los partidos liberal y carlista. Tomo VI. |
63 | 1896-1897 | Pando y Valle, Jesús | Regeneración económica |
61 | 1876-1880 | Zugasti y Sáenz, Julián | El Bandolerismo. Estudio social y memorias históricas |
53 | 1877 | Arenal, Concepción | Estudios penitenciarios |
50 | 1900-1928 | Maura y Montaner, Antonio | Dictámenes. Tomo II. Propiedad, posesión, usufructo y propiedades especiales |
50 | 1899 | Fité, Vital | Las desdichas de la patria |
48 | 1884 | Quadrado, José María | España: sus monumentos y artes, su naturaleza e historia. Salamanca, Ávila y Segovia |
46 | 1869 | Cueto, Leopoldo Augusto de | Bosquejo Histórico-crítico de la Poesía Castellana |
46 | 1887 | Anónimo | Colección legislativa de primera enseñanza |
44 | 1855-1875 | Fuente, Vicente de la | Historia eclesiástica de España, III |
43 | p. 1885 | Arenal, Concepción | El pauperismo |
39 | 1898 | Costa, Joaquín | Colectivismo agrario en España |
39 | 1880 | Arenal, Concepción | La cuestión social |
38 | 1868 | Pirala, Antonio | Historia de la guerra civil y de los partidos liberal y carlista, I |
35 | 1884 | Castelar, Emilio | Historia del año 1883 |
34 | 1879 | Figuerola, Laureano | La reforma arancelaria de 1869 [Escritos económicos] |
33 | 1895 | López Bago, Eduardo | El separatista. Novela médico-social (Primera parte de una Tetralogía) |
32 | 1880-1881 | Mesonero Romanos, Ramón de | Memorias de un setentón |
31 | 1855 | Prim, Juan | Memoria sobre el viaje militar a oriente |
27 | 1869 | Arenal, Concepción | Examen de las bases aprobadas por las Cortes para la reforma de las prisiones |
26 | 1899 | Beltrán y Rózpide, Ricardo | La geografía en 1898 |
26 | 1884 | Giráldez, José | Tratado de la tipografía o arte de la imprenta |
24 | 1855-1875 | Fuente, Vicente de la | Historia eclesiástica de España, II |
24 | 1870 | Figuerola, Laureano | Memoria relativa al estado general de la Hacienda, presentada a las Cortes Constituyentes [Escritos ... |
23 | 1881 | Anónimo | Ley de Enjuiciamiento Civil |
22 | 1873 | Álvarez, Serafín | El Credo de una Religión Nueva |
21 | 1840-a. 1857 | López, Joaquín María | Curso político-constitucional |
21 | c. 1887 | Hinojosa, Eduardo de | Historia general del derecho español |
Tableau 2. Extraction des principales œuvres configurant les emplois de « reform* » au xve siècle
Cas | Année | Auteur | Œuvre |
27 | 1491-1516 | Santa Cruz, Alonso de | Crónica de los Reyes Católicos |
13 | c. 1481-1482 | Anónimo | Crónica de Enrique IV de Castilla 1454-1474 |
9 | 1491 | Anónimo | Instrucciones de Fernando e Isabel a los obispos de Badajoz y Astorga tratando de la Inquisición, re ... |
8 | 1497 | Anónimo | Don Fernando al obispo de Cartagena, tratando de la reforrnacion y otros muchos asuntos [Documentos ... |
8 | 1493 | Anónimo | Fernando a sus obispos ante el papa [Documentos sobre relaciones internacionales de los Reyes Católi ... |
8 | 1493 | Anónimo | Reyes Católicos al obispo de Cartagena ante el papa [Documentos sobre relaciones internacionales de ... |
6 | p. 1480-1484 | Pulgar, Hernando del | Crónica de los Reyes Católicos |
6 | 1493 | Anónimo | Los Reyes Católicos a los obispos ante el papa [Documentos sobre relaciones internacionales de los R ... |
6 | 1499 | García de Santa María, Gonzalo | Traducción de la Corónica de Aragón de fray Gauberto Fabricio de Vagad |
6 | 1427-1428 | Villena, Enrique de | Traducción y glosas de la Eneida. Libros I-III |
5 | 1482-1492 | Rodríguez de Montalvo, Garci | Amadís de Gaula, libros I y II |
5 | 1498 | Anónimo | Don Fernando a Garcilaso de la Vega, encargándole suplique al Papa conceda varias cosas al monasteri ... |
5 | 1499 | Anónimo | Don Fernando a los obispos procuradores en corte de Roma, encargándoles supliquen al Papa en favor d ... |
5 | a. 1485 | García de Santa María, Gonzalo | Evangelios e epístolas con sus exposiciones en romance |
5 | 1490 | Palencia, Alfonso de | Universal vocabulario en latín y en romance |
Tableau 3. Extraction des principales œuvres configurant les emplois de « reform* » au xive siècle
Cas | Année | Auteur | Œuvre |
10 | 1376-1396 | Fernández de Heredia, Juan | Traducción de la Historia contra paganos, de Orosio. Valencia, Pontificia (Patriarca), olim Corpus C … |
8 | 1385 | Fernández de Heredia, Juan | Gran crónica de España, I. Ms. 10133 BNM |
7 | 1385-1396 | Anónimo | Obra sacada de las crónicas de San Isidoro, de Don Lucas, Obispo de Tuy |
3 | 1313 | Anónimo | Sentencia dictada por Juan de Paste [Documentos de la Colección Diplomática de Irache, II (1223-1397…) |
3 | 1377-1399 | Fernández de Heredia, Juan | Traducción de Breviarium ab urbe condita, de Eutropio. París, Arsenal, ms. 8324 |
2 | 1377-1396 | Fernández de Heredia, Juan | Flor de las ystorias de Orient. Bibl. Escorial Z.I.2 |
2 | c. 1400 | López de Ayala, Pero | Taducción de las Décadas de Tito Livio |
2 | 1354 | Anónimo | Traslado de una bula de Inocencio IV [Documentos del Monasterio de Santa Clara de Villalobos] |
1 | 1345 | Anónimo | Carta de donación [Documentos del Archivo Histórico Nacional (a1200-a1492)] |
1 | 1325 | Cuéllar, Pedro de | Catecismo |
1 | 1302 | Anónimo | Constitución episcopal [Documentos de la catedral de León] |
1 | 1303 | Anónimo | Constitución episcopal [Documentos de la catedral de León] |
1 | a. 1385 | Anónimo | Crónica de San Isidoro. Estocolmo D 1272a |
1 | 1378 | Anónimo | Declaración de Fernando Pérez [Colección diplomática de Santo Toribio de Liébana] |
1 | a. 1385 | Anónimo | Historia de los godos de San Isidoro. Estocolmo D 1272a |
1 | 1302 | Anónimo | Sentencia del juez de Castilla [Cartulario de Silos] |
Tableau 4 : Extraction des principales œuvres configurant les emplois de « reform* » au xiiie siècle
Cas | Année | Auteur | Œuvre |
3 | p. 1236-1246 | Berceo, Gonzalo de | Loores de Nuestra Señora |
2 | c. 1250 | Anónimo | Vidal Mayor |
1 | 1278 | Anónimo | Carta de hermandad [Cartulario de Silos] |
1 | 1217 | Anónimo | Carta de paz con Lope Arresella y sus compañeros [El libro de la cadena del concejo de Jaca] |
1 | 1282 | Anónimo | Carta de unión entre los grandes monasterios benedictinos [Cartulario de Silos] |
1 | 1212 | Anónimo | Carta del Rey Pedro.- De los seis Jurados [El libro de la cadena del concejo de Jaca] |
1 | 1272 | Anónimo | Documento [Documentos judíos] |
1 | 1227 | Anónimo | Documento [El libro de la cadena del concejo de Jaca] |
1 | a. 1260 | Anónimo | El Nuevo Testamento según el manuscrito escurialense I-j-6. Desde el Evangelio de San Marcos hasta e ... |
1 | c. 1270 | Anónimo | Epístola de San Pablo a los romanos |
1 | c. 1270 | Alfonso X | Estoria de Espanna que fizo el muy noble rey don Alfonsso, fijo del rey don Fernando et de la reyna ... |
1 | c. 1280 | Alfonso X | General Estoria. Cuarta parte. |
1 | 1218 | Anónimo | Ordenanza del obispo de Burgos [Cartulario de Silos] |
1 | c. 1230 | Berceo, Gonzalo de | Vida de San Millán de la Cogolla |
1 | c. 1236 | Berceo, Gonzalo de | Vida de Santo Domingo de Silos |
Tableau 5. Organisation du corpus des préambules « réformateurs »
Alphonse X | Sanche IV | Ferdinand IV | Alphonse XI | |
Convocations | 1252, 1253, 1258, 1261, 1264, 1268, 1274 Total : 7 | 1286, 1293 Total : 2 | 1295, 1298, 1299, 1302, 1306, 1307, 1308 Total : 7 | 1313(2), 1315, 1322, 1329, 1346, 1347, 1348 Total : 7(8) |
Occurrences | 160 | 51 | 163 | 224 |
Tableau 6. Le lexique « réformateur », liste des 132 vocables
ser | 35 |
fazer | 34 |
cosa | 28 |
haber | 27 |
servicio | 19 |
merced | 16 |
regnos, tierra | 15 |
Dios, Rey | 14 |
pro | 13 |
guardar | 11 |
estado, tener | 10 |
grande, consejo | 9 |
voluntad, bien, decir | 8 |
mantener | 7 |
poder, mejor, acuerdo | 6 |
justicia, ordenar, recibir, agraviamiento, poner, concejos, guarda | 5 |
danno, sennalada, pedir, enderezar, mejoramiento, acordar, toller | 4 |
escrito, saber, entender, sobeiana, embargar, mandar, deber, otorgar, ver, sennor, rogar | 3 |
alongar, cumplida, alta, manera, catar, mostrar, cortes, otorgamiento, pueblo, pasar, gobernamiento, dar, tirar, carrera, cumplir, virtud, tornar, omesbuenos | 2 |
postura, prelados, caballeros, venir, consejar, valer, comunal, ricosomes, sennorio, abondado, llamar, sabor, rico, guisa, razon, enderezamiento, abogados, vivir, tutores, asosegamiento, ordenes, fazienda, tuertos, honrar, villas, menoscabo, ayuntar, pleitos, prometer, galardonar, seguir, casa, querer, tomar, fechura, escribir, grado, mejorar, almosna, libertades, enviar, infantes, males, respuesta, concordia, estar, derecho, enmendar, naturales, ordenado, jurar, maestres, desaguisado, linage, enmienda, desafuero, consentir, franquezas, amparamiento, demandar, buen, carestia, monasterios, corte, fablar, guiar | 1 |
Tableau 7. Analyse factorielle des indices de spécificité, contributions des facteurs à la variance et des différents règnes à la configuration des facteurs 1, 2 et 3
F1 | F2 | F3 | |
Contributions à la variance (total des 3 facteurs : 98 %) | 49 % | 37 % | 12 % |
Contribution à la configuration des différents facteurs : | |||
du règne d’Alphonse X | 33,3 % | 30,6 % | 10,5 % |
du règne de Sanche IV | 0,7 % | 0,1 % | 74,5 % |
du règne de Ferdinand IV | 2,2 % | 63,1 % | 10,7 % |
du règne d’Alphonse XI | 63,8 % | 6,2 % | 4,3 % |
Total | 100 % | 100 % | 100 % |
Tableau 8. Contributions (égale ou supérieure à 0,5 %) des vocables aux facteurs 1, 2 et 3
Vocables | F1 | Vocables | F2 | Vocables | F3 |
mantener | 3,4 % | ordenar | 4,0 % | mostrar | 14,5 % |
deber | 2,3 % | regnos | 3,8 % | mandar | 10,7 % |
sennor | 2,3 % | saber | 3,6 % | grado | 7,2 % |
justicia | 2,1 % | Dios | 2,9 % | recibir | 6,3 % |
tirar | 2,0 % | pro | 2,9 % | decir | 5,2 % |
poner | 2,0 % | cortes | 2,8 % | agraviamiento | 5,1 % |
alongar | 2,0 % | llamar | 2,2 % | merced | 4,3 % |
ser | 2,0 % | cumplir | 2,2 % | tener | 3,4 % |
pueblo | 2,0 % | razon | 2,2 % | pedir | 2,8 % |
cumplida | 2,0 % | enderezamiento | 2,2 % | servicio | 2,8 % |
carrera | 2,0 % | otorgamiento | 2,2 % | cosa | 1,9 % |
virtud | 2,0 % | merced | 1,8 % | acordar | 1,8 % |
gobernamiento | 2,0 % | poner | 1,7 % | Dios | 1,8 % |
alta | 2,0 % | consejo | 1,7 % | regnos | 1,6 % |
Rey | 1,9 % | pedir | 1,6 % | pro | 1,6 % |
danno | 1,8 % | bien | 1,6 % | otorgar | 1,6 % |
sobeiana | 1,6 % | concejos | 1,5 % | acuerdo | 1,5 % |
escrito | 1,6 % | danno | 1,5 % | catar | 1,3 % |
toller | 1,6 % | grande | 1,5 % | tierra | 1,2 % |
sennorio | 1,5 % | sobeiana | 1,4 % | estado | 1,2 % |
enderezar | 1,5 % | escrito | 1,4 % | guardar | 1,2 % |
sennalada | 1,5 % | toller | 1,4 % | mejor | 1,1 % |
embargar | 1,3 % | maestres | 1,3 % | concejos | 0,8 % |
dar | 1,3 % | males | 1,3 % | guarda | 0,6 % |
tornar | 1,3 % | poder | 1,3 % | grande | 0,6 % |
ver | 1,1 % | tuertos | 1,3 % | poder | 0,5 % |
poder | 1,1 % | enviar | 1,3 % | manera | 0,5 % |
fazer | 1,1 % | derecho | 1,3 % | bien | 0,5 % |
valer | 1,0 % | infantes | 1,3 % | fazer | 0,5 % |
rico | 1,0 % | consentir | 1,3 % | ||
comunal | 1,0 % | enmienda | 1,3 % | ||
guisa | 1,0 % | ordenes | 1,3 % | ||
sabor | 1,0 % | dar | 1,1 % | ||
postura | 1,0 % | tornar | 1,1 % | ||
abondado | 1,0 % | recibir | 1,1 % | ||
rogar | 0,9 % | mejoramiento | 1,1 % | ||
almosna | 0,8 % | guardar | 1,1 % | ||
amparamiento | 0,8 % | Rey | 1,0 % | ||
naturales | 0,8 % | rogar | 1,0 % | ||
monasterios | 0,8 % | entender | 1,0 % | ||
enmendar | 0,8 % | tener | 0,8 % | ||
franquezas | 0,8 % | valer | 0,8 % | ||
concordia | 0,8 % | rico | 0,8 % | ||
guiar | 0,8 % | comunal | 0,8 % | ||
estado | 0,8 % | guisa | 0,8 % | ||
fablar | 0,8 % | sabor | 0,8 % | ||
fazienda | 0,8 % | postura | 0,8 % | ||
asosegamiento | 0,8 % | abondado | 0,8 % | ||
seguir | 0,8 % | agraviamiento | 0,7 % | ||
libertades | 0,8 % | tierra | 0,6 % | ||
corte | 0,8 % | cosa | 0,6 % | ||
estar | 0,8 % | respuesta | 0,5 % | ||
manera | 0,8 % | menoscabo | 0,5 % | ||
ayuntar | 0,8 % | buen | 0,5 % | ||
casa | 0,8 % | pleitos | 0,5 % | ||
fechura | 0,8 % | consejar | 0,5 % | ||
tomar | 0,8 % | prelados | 0,5 % | ||
desafuero | 0,8 % | guarda | 0,5 % | ||
ordenado | 0,8 % | carestia | 0,5 % | ||
desaguisado | 0,8 % | demandar | 0,5 % | ||
tutores | 0,8 % | voluntad | 0,5 % | ||
villas | 0,8 % | linaje | 0,5 % | ||
haber | 0,7 % | prometer | 0,5 % | ||
catar | 0,7 % | caballeros | 0,5 % | ||
mejor | 0,7 % | honrar | 0,5 % | ||
respuesta | 0,6 % | mejorar | 0,5 % | ||
menoscabo | 0,6 % | querer | 0,5 % | ||
buen | 0,6 % | abogados | 0,5 % | ||
pleitos | 0,6 % | otorgar | 0,5 % | ||
acordar | 0,6 % | ricosomes | 0,5 % | ||
carestia | 0,6 % | vivir | 0,5 % | ||
demandar | 0,6 % | escribir | 0,5 % | ||
voluntad | 0,6 % | omesbuenos | 0,5 % | ||
linaje | 0,6 % | jurar | 0,5 % | ||
prometer | 0,6 % | galardonar | 0,5 % | ||
honrar | 0,6 % | ||||
mejorar | 0,6 % | ||||
pasar | 0,6 % | ||||
querer | 0,6 % | ||||
abogados | 0,6 % | ||||
vivir | 0,6 % | ||||
escribir | 0,6 % | ||||
jurar | 0,6 % | ||||
galardonar | 0,6 % | ||||
tierra | 0,5 % | ||||
venir | 0,5 % | ||||
otorgar | 0,5 % | ||||
servicio | 0,5 % |
Tableau 9 : Emplois de « mei/jor/i/a* » et « endere[s]ç* »
mei/jor/i/a* | endere[s]ç* | ||||
Nombre d’emplois jusqu’en 1500 | 1 861 emplois dans 410 documents | 1 672 emplois dans 269 documents | |||
Pics d’emplois | 1250 (44,27 %) – 1491 (14,45 %) –1254 (8,78 %) – 1256 (4,39 %) – 1327 (2,77 %) – 1493 (2,77 %) – 1482 (2,19 %) – 1270 (2,08 %) – 1251 (1,96 %) – Autres (14,30 %) | 1491 (16,78 %) – 1482 (11,3 %) – 1270 (9 %) – 1254 (8,83 %) – 1454 (6,36 %) – 1325 (5,65 %) – 1272 (5,47 %) – 1300 (5,12 %) – Autres (22,96 %) | |||
Ventilation par genres | Prose scientifique | 33,44 % | Prose historique | 26,91 % | |
Prose juridique | 30,96 % | Prose scientifique | 19,55 % | ||
Prose historique | 10,69 % | Prose narrative | 16,92 % | ||
Prose religieuse | 5,69 % | Prose juridique | 13, 75 % | ||
Prose narrative | 4,46 % | Prose religieuse | 9,98 % | ||
Vers narratif | 4,35 % | Prose didactique | 8,49 % | ||
Prose didactique | 4,03 % | Vers lyrique | 2,45 % | ||
Vers lyrique | 3,81 % | Vers narratif | 0,71 % | ||
Prose de société | 2,25 % | Prose de société | 0,71 % | ||
Autres | 0,26 % | Vers dramatique | 0,05 % | ||
Nombre d’emplois jusqu’en 1300 | 979 emplois dans 159 documents | 667 dans 64 documents | |||
Pics d’emplois | 1250 (58,38 %) – 1254 (11,58 %) – 1256 (5,79 %) – 1270 (2,74 %) – 1251 (2,59 %) – 1257 (2,43 %) – 1240 (2,13 %) – 1290 (2,13 %) – 1283 (182 %) – Autres (10,36 %) | 1270 (16,29 %) – 1254 (15,97 %) – 1293 (15,33 %) – 1272 (9,9 %) – 1276 (8,94 %) – 1300 (8,94 %) – 1256 (6,07 %) – 1277 (6,07 %) – 1251 (5,43 %) – Autres (7,02 %) | |||
Ventilation par genres | Prose scientifique | 54,44 % | Prose historique | 32,98 % | |
Prose juridique | 25,94 % | Prose scientifique | 26,98 % | ||
Prose historique | 8,68 % | Prose narrative | 18,29 % | ||
Vers narratif | 5,61 % | Prose juridique | 9,14 % | ||
Prose narrative | 1,83 % | Prose didactique | 8,39 % | ||
Prose de société | 0,91 % | Prose religieuse | 1,79 % | ||
Prose religieuse | 0,81 % | Vers narratif | 1,79 % | ||
Vers lyrique | 0,59 % | ||||
Nombre d’emplois entre 1300 et 1350 | 262 emplois dans 59 documents | 213 emplois dans 42 documents | |||
Pics d’emplois | 1327 (19,67 %) – 1290 (10,65 %) – 1347 (10,65 %) – 1300 (9,01 %) – 1313 (7,37 %) – 1313 (6,55 %) – 1332 (6,55 %) – 1348 (4,91 %) – 1350 (4,91 %) – 1303 (4,09 %) | 1325 (27,82 %) – 1300 (25,21 %) – 1344 (11,30 %) – 1327 (8,69 %) – 1337 (3,47 %) – 1313 (2,6 %) – 1320 (2,60 %) – 1326 (2,60 ‰) | |||
Ventilation par genres | Prose juridique | 40,07 % | Prose historique | 33,8 % | |
Prose scientifique | 23,66 % | Prose narrative | 31,45 % | ||
Prose historique | 14,88 % | Prose juridique | 15,49 % | ||
Prose didactique | 9,92 % | Prose didactique | 7,98 % | ||
Prose de société | 4,96 % | Prose religieuse | 5,63 % | ||
Vers narratif | 3,81 % | Prose scientifique | 1,87 % | ||
Prose narrative | 2,67 % | Vers narratif | 1,4 % | ||
NB : Les pics correspondant à l’année 1491 dans les deux colonnes sont très largement configurés par l’édition incunable des Siete Partidas. |
Notes de bas de page
1 Pour ne prendre qu’un exemple qui touche de très près à la thématique de ce colloque, mais encore au domaine castillan dont je vais traiter, signalons l’interrogation menée par Ana Isabel Carrasco Manchado à propos de « politique » : « Análisis de las fuentes literarias castellanas para la historia de la cultura política en la Edad Media: el ejemplo de política, políticos, politizar », dans M. C. Fernández López, M. Suárez Fernández, A. Veiga (dir.), Oh Lux Iberiae. En torno a las letras en la España medieval, Lugo, Axac, 2013, p. 181-201 ; « La invención de la política en el siglo XII: reflexiones y propuestas desde una perspectiva conceptual », Anales de la Universidad de Alicante, 19, 2015/2016, p. 41-65 ; « ¿Por qué escribimos política en la Edad Media, cuando queremos decir poder? Por una necesaria renovación conceptual en el estudio de la sociedad medieval », dans Id. (dir.), El historiador frente a las palabras. Lenguaje, poder y política en la sociedad medieval: nuevas herramientas y propuestas, Lugo, Axac, 2017, p. 257-277 ; « El lenguaje de la politización en Castilla durante la Baja Edad Media: ciudades, nobleza y realeza », dans J. A. Jara Fuente (dir.), Discurso político y relaciones de poder. Ciudad, noblesa y monarquía en la Baja Edad Media, Madrid, Dykinson, 2017, p. 559-592.
2 On me permettra simplement de signaler ici la discussion de ce dernier modèle interprétatif organisée par Jean-Philippe Genet lui-même : Vecteurs de l’idéel et mutations des sociétés politiques, Paris/Rome, Éditions de la Sorbonne/École française de Rome, 2021, p. 487-492 et ma contribution à cette discussion, « Le modèle vu depuis la péninsule Ibérique : le pouvoir royal comme opérateur ».
3 T. Deswarte, Une chrétienté romaine sans pape. L’Espagne et Rome (586-1085), Paris, Classiques Garnier, 2010.
4 A. Fliche, « Le Cardinal Humbert de Moyenmoutier. Étude sur les origines de la Réforme Grégorienne », Revue historique, 119, 1915, p. 41-76 ; et le premier volume de son ouvrage La Réforme grégorienne, t. 1, Formation des idées grégoriennes, Louvain/Paris, Spicilegium Sacrum Lovaniense/Champion, 1924.
5 J. C. Vizuete Mendoza, « La Reforma Gregoriana en Castilla a través de las disposiciones conciliares », Estudios sobre Alfonso VI y la Reconquista de Toledo, 1988, t. 2, p. 321-335.
6 E. Herrera Oria, « Reforma religiosa del monasterio de Oña en el siglo XV », Revista de archivos, bibliotecas y museos, 46, 1925, p. 55-83 et 155-165.
7 Soulignons seulement ici les aspects codicologiques de cette stabilisation au travers de l’étude d’Elisa Ruiz sur l’imprimé juridique : La balanza y la corona: la simbólica del poder y los impresos jurídicos castellanos (1480-1520), Madrid, Ollero y Ramos Editores, 2011.
8 Dans l’attente de son ouvrage sur la guerre du Bien public : O. Mattéoni, Un prince face à Louis XI. Jean II de Bourbon, une politique en procès, Paris, Presses universitaires de France, 2012.
9 On me permettra de rappeler mon article : « Emoción, contrato y constitución. Aproximación a los intentos (pre)constitucionalistas en la Europa de los años 1460 (Sentencia de Medina del Campo, Concordia de Vilafranca del Penedès y Tratado de Saint-Maur-des-Fossés) », dans F. Sabaté (dir.), Por política, terror social, Lleida, Pagès, p. 195-241, 2013 ; repris dans mon ouvrage El espanto y el miedo. Golpismo, emociones políticas y constitucionalismo en la Edad Media, Madrid, Editorial Dykinson, 2013, p. 145-200. Voir en outre J. Watts, The Making of Polities (Europe, 1300-1500), Cambridge/New York, Cambridge University Press, 2009, sa comparaison introductive, p. 3-9.
10 Pour une présentation du corpus : A. I. Carrasco Manchado, « Nuevas herramientas para la historia de la Edad Media Hispánica : los corpus textuales informatizados », En la España Medieval, 34, 2011, p. 349-350.
11 Cette même recherche à partir du CREA donne 11 811 occurrences dans 4594 documents.
12 Les pics pour ces années, par ordre décroissant : 1880, 12,99 % ; 1855, 9,41 % ; 1877, 5,48 % ; 1884, 3,373 % ; 1868, 3,52 %.
13 Le profil de Manuel Colmeiro (1818-1894) offre un exemple assez caractéristique des parcours entre académie et politique de la deuxième moitié du xixe siècle. Juriste de formation, il occupe des chaires d’économie politique et de droit politique à l’université de Saint-Jacques-de-Compostelle puis de Madrid. Cette activité universitaire se double d’une carrière fonctionariale et politique. Liée à son affiliation au parti libéral, cette dernière le conduira à être élu à plusieurs reprises député ou sénateur, avant de devenir sénateur à vie en 1881. Entré à la Real Academia de la Historia en 1857, il fait partie, cette même année, des membres fondateurs de la Real Academia de Ciencias Morales y Políticas. Traducteur en 1842 du traité Économie politique, ou Principes de la science des richesses de François-Xavier-Joseph Droz (1829), il est l’auteur d’une œuvre abondante, dans laquelle il convient de signaler plus spécialement, outre l’introduction déjà signalée (Introducción a las Cortes de los antiguos reinos de León y Castilla, Madrid, Real Academia de la Historia, 1883-1884, 2 vol.), certains de ses traités d’économie politique (Tratado elemental de economía política ecléctica, Madrid, Ángel Calleja, 1845 et Principios de Economía política, Madrid, Ángel Calleja, 1859) ou des œuvres démontrant son intérêt pour les périodes médiévale et moderne (Biblioteca de los economistas españoles de los siglos XVI, XVII y XVIII, Imprenta Nacional, 1861 et De la constitución y del gobierno de los Reinos de León y Castilla, Madrid, Ángel Calleja, 1855). Voir la notice biographique rédigée par Gonzalo Anes y Álvarez de Castrión, « Manuel Colmeiro y Pinedo », Diccionario Biográfico Español, Madrid, Real Academia de la Historia, 2009 (http://dbe.rah.es/biografias/4643/manuel-colmeiro-y-penido, consulté le 17 novembre 2020).
14 L’interrogation donne, pour les xiie-xve siècles, les onze résultats suivants : Fuero de Ourense de 1131 (1), Fuero de Sahagún de 1152 (1), Fueros de Aragón de 1247 (2), Siete Partidas, mais dans la version de l’incunable de 1491, établie par Alfonso Díaz de Montalvo (2), Ordonnances de 1414 données à Saragosse par Ferdinand I d’Aragon (2), lettre de privilège donnée à Escacena en 1477 (1), l’Ordenamiento de las Cortes de Toledo de 1480 (1) et enfin les ordonnances données à Séville en 1492 (1). Dans ces emplois, seul celui relevé pour l’Ordenamiento de las Cortes de Toledo relève du corpus de référence de Colmeiro. Ajoutons que les Fueros d’Ourense et de Sahagún sont en latin, que le Vidal Mayor et les ordonnances données à Saragosse relèvent du royaume d’Aragon. Les résultats pour la Castille et en roman se résument donc à 5. Par ailleurs, les deux occurrences liées aux Siete Partidas correspondent en réalité à des ajouts (prologue et table) propres à l’édition versée dans la base (l’incunable de 1491 donc). Les 5 emplois castillans et en roman sont donc tous du dernier quart du xve siècle.
15 Cortes de los antiguos reinos de León y Castilla, t. 4, p. 123.
16 Pour les xie et xiie siècle, l’interrogation ne produit que deux emplois pour chacun de ces siècles.
17 Voir supra, n. 14.
18 Cortes de los antiguos reinos de León y Castilla, Madrid, Real Academia de la Historia, 1861 (désormais CLC). Ainsi ne sont pas versés dans le CORDE les actes correspondant aux assemblées de 1288, 1293, 1295, 1297, 1298, 1299, 1301 (Burgos seulement), 1303, 1305, 1307, 1313 et 1322. Il est vrai cependant que la plupart de ces documents ne répondent cependant pas à la catégorie d’ordonnances ou de cahiers issus de ces Cortes, dont la nature en tant que telles est parfois discutable en outre.
19 Sont ainsi absents du recueil les ordonnances et cahiers des Cortes de Burgos de 1252, de Séville de 1253, 1261 et 1263, de Valladolid de 1306 et 1308, de Villareal de 1346 et de Ségovie de 1347, pour lesquels des éditions sont disponibles depuis celle de la Real Academia de la Historia : A. Ballesteros, « Las Cortes de 1252 », Anales de la junta para ampliación de estudios e investigaciones científicas, 3, 1911, p. 114-143 (désormais Cortes de 1252) ; G. Sánchez, « Ordenamiento de Segovia de 1347 », Boletín de la Biblioteca Menéndez Pelayo, 4, 1922, p. 301-320 (désormais Segovia) ; R. Gibert, S. de La Vega, « El ordenamiento de Villa Real, 1346 », Anuario de Historia del Derecho Español, 1955, p. 703-730 (désormais Villareal) ; Evelyn S. Procter, Curia y Cortes en Castilla y León 1072-1295, Madrid, Cátedra, 1988 (1re éd. en anglais 1980) (désormais Curia y Cortes) ; J. F. O’Callaghan, « Las Cortes de Fernando IV : cuadernos inéditos de Valladolid 1306 y Burgos 1308 », Historia. Instituciones. Documentos, 13, 1986, p. 315-328 (désormais Cortes de Fernando IV) ; M. González Jiménez, « Las Cortes de Sevilla de 1261 », Historia. Instituciones. Documentos, 25, 1998, p. 315-328 (désormais Sevilla, 1261). Pour un tableau général de la transmission manuscrite des actes de ces assemblées et des éditions disponibles, voir toujours J. O’Callaghan, « Catálogo de los cuadernos de las Cortes de León y Castilla, 1252-1348 », Anuario de historia del derecho español, 62, 1992.
20 R. Cazelles, « Une exigence de l’opinion depuis Saint Louis : la réformation du royaume », Annuaire-bulletin de la Société de l’histoire de France, 90, 1962-1963, p. 91-99 ; P. Contamine, « Le vocabulaire politique en France à la fin du Moyen Âge : l’idée de réformation », dans J.-P. Genet, B. Vincent (dir.), État et Église dans la genèse de l’État moderne, Madrid, Casa de Velázquez, 1986, p. 145-156 ; C. Gauvard, « Ordonnance de réforme et pouvoir législatif en France au xive siècle (1303-1413) », dans A. Rigaudière, A. Gouron (dir.), Renaissance du pouvoir législatif et genèse de l’État, Montpellier, Publications de la Société d’histoire du droit et des institutions des anciens pays de droit écrit, 1988, p. 89-116.
21 Les conditions d’écriture de cet article, en période de confinement, ont conduit à ce choix de la version en ligne de ce logiciel déjà utilisé en d’autres occasions (http://hyperbase.unice.fr/hyperbase/).
22 « Porque la justicia es muy alta vertud e la mas cunplida para el governamiento del pueblo, porque por ella se mantienen todas las cosas en en estado que deven e es cosa que sennaladamente son tenudos los reyes de guardar e mantener, et por ende an a tirar todo aquello que sera carrera de lo alongar o enbargar […] », Villareal, p. 719 ; Segovia, p. 303 ; CLC, t. 1, p. 500.
23 « Et yo por muy grant voluntat que he de fazer mucho bien e mucha merçet alos monasterios e que sean aguardados e mantenidos en sus franquezas e en sus libertades e por [que] son cosa de almosna e fechura e merçet delos rreyes onde yo vengo e por que Dios guye e enderesçe siempre la mi fazienda al su seruiçio, con conseio e con otorgamiento », 1322, CLC, t. 1, p. 370 ; « viendo et entendiendo que era sseruicio de Dios e mi pro e guarda e assessegamiento de todos los mios rregnos et auiendo grant voluntat de conplir la justiçia e de endereçar la mi tierra, que todo pase daqui adelante commo deue, por ende yo acordé con los prelados et rricos omes e con caualleros e omes bonos delas villas que comigo eran en mi corte, de ayuntar todos los dela mi tierra para endereçar el estado dela mi casa e delos mios rregnos, por que sse ffeziesse justiçia e muchas cosas que non estauan bien ordenadas [que sse emendasen] e passassen mejor daqui adelante por muchos desaguisados e desaffueros que ffueron ffechos enla mi tierra […], ffablé con ellos e dixeles e rrogueles e mandeles commo mios naturales que me dixiessen aquellas cosas que ellos entendiesen por que yo meior podiera enderesçar todo e que yo quelo ffaria assi con ssu acuerdo », 1329, CLC, t. 1, p. 401-402.
24 « esto fago yo por gran sabor que he de vos guardar de daño e de sobejania e que se vos torne en daño e menoscabo en todas vuestras cosas, e por que seades mas ricos e mas abondados, e vayades e valades mas, e podades e mi facer mayor servicio, e las posturas son estas », Cortes de 1252, p. 123 ; 1253, Curia y Cortes, p. 288.
25 « Et ellos ouieron so acuerdo e dixieron nos que pora fazerse meior lo que nos queriemos e más a seruiçio de Dios, que tolliéssemos algunas cosas sobeianas que se fazen en la tierra e que lo pussiéssemos en estado e manera tal que fuesse a seruicio de Dios e a pro e a guarda de nuestros regnos. Et sobre esto ouiemos nuestro acuerdo e catamos aquellas cosas que se mejor podríen tener e que seríen a seruicio de Dios e de nos e a pro de todos comunalmientre », Sevilla, 1261, p. 301.
26 « sobre muchas cosas sobeianas que se fazien que eran a danno de nos e de toda mi tierra e acordaron delo toller e de poner cosas sennaladas e çiertas porque biuades », 1258, CLC, t. 1, p. 55 ; « Que nos rogaron por ellos que les tolliesemos algunos agraviamientos que dicen que habian, et que los ficiemos bien et honrar, por galardonarlos el servicio que ficieron aquellos, onde ellos vienen, alos de nuestro linage et ellos otrosi a nos », 1264, Curia y Cortes, p. 301 ; « catamos aquellas cosas que entendiamos que serian mas comunalmente e mas apro de todos, et porque se tollese la carestia e torrnase la tierra en buen estado. Et posimos lo enla guisa que veredes eneste escripto rrogandome ellos quelo otorgase e quelo fisiese tener », 1268, CLC, t. 1, p. 64.
27 Préambule de 1264, ci-dessus.
28 « E dioles el Rey a cada uno dellos su escrito, e quales eran las cosas porque se enbargavan los pleitos, e que oviesen sobrello su consejo en qual manera se podrian mas ayna e mejor enderesçar ; e ellos sobre esto ovieron su consejo e dieron cada uno dellos al Rey su respuesta por escrito delo que entendieron », 1274, CLC, t. 1, p. 87.
29 « por que sabemos que es seruicio de Dios e nuestro e muy grand pro de todos los de nuestros rregnos, e meioramiento del estado de toda nuestra tierra », 1295, CLC, t. 1, p. 131 ; 1298, CLC, t. 1, p. 137 ; et 1299, CLC, t. 1, p. 140.
30 « sobre cosas que auia de ordenar e de ffazer que eran seruiçio de Dios e mio e endereçamiento delos mios rregnos et que cumplia mucho delo ffazer, oue mio conseio […], conseiaron me que para se ordenar e se ffazer meior que fiziese cortes […], et enbié les llamar que viniesen aestas cortes por les ffazer auer emienda e derecho de los males e delos agrauiamentos e tuertos que ffasta aqui avien rreçebido, assi en rrazon dela justiçia commo enlas otras cosas », 1307, CLC, t. 1, p. 184-185 ; « oue moi acuerdo con ellos sobre muchas cosas que ssean gran sseruiçio de Dios e mi pro e guarda e endereçimiento de los mios regnos. E yo con su conseio dellos ordenelo en esta manera », 1308, Cortes de Fernando IV, p. 324.
31 « porque es sserviçio de Dios e de nuestro sennor el Rey e pro de todos los rregnos e mejoramiento del estado dela tierra, e auiendo voluntat de fazer bien e merçed atodos los conçeios delos rregnos de nuestro sennor el Rey otorgolles para ssienpre jamas de parte del Rey e dela mia estas cossas que aqui seran dichas », 1313, convocation réalisée par l’infant don Juan, CLC, t. 1, p. 222 ; « porque es sseruiçio de Dios e de nuestro sennor el Rey e pro de todos los rregnos e meioramiento del estado de toda la tierra, e auiendo voluntad de ffazer bien e merçet atodos los conceios de nuestro ssennor el Rey e de todo ssu ssennorio e de los nuestros, otorgamosles para agora e para sienpre jamas de parte del Rey cuyos tutores ssomos e dela nuestra », 1313, convocation réalisée par l’infant don Pedro, CLC, t. 1, p. 234.
32 « et otrossi veyendo quant grant sseruiçio era de Dios e del Rey e pro e guarda e anparamiento dela su tierra en que nos todos tres ffuessemos de vn acuerdo e de vna voluntad para guardar ssennorio e sseruiçio del Rey, acordaron todos en concordia de nos tomar e rreçebir por tutores », 1315, CLC, t. 1, p. 273.
33 « Et pidierome por merced que por raççon de muchos agrauiamientos que auien rreciuido fasta aqui en muchas cosas, que feuse la mi mercet que daqui adelant queles non fuesen fechos, e que gelo mandase mejor guardar e que non consintiesse que ninguno les pasase contra ello », 1302, CLC, t. 1, p. 162 ; « Bien sauedes en como en estas Cortes, que yo agora fiz en Valladolit, fueron y conmigo infantes, ricos omes y caualleros y maestres de las ordenes y prelados y omes buenos de la mi tierra de Castilla y de Leon y de Estremadura que y fueron llamados para ordenar y todas aquellas cosas que fueren seruicio de Dios y mio y pro y guarda de toda la mi tierra y de todos vos, e pedieronme merced por muchas cosas », 1306, Cortes de Fernando IV, p. 320.
34 « dixe les en como auia grant voluntad de fazer merçed a todos los conçeios de mi tierra, e mandeles que catassen aquellas cosas en que tenian que reçebiades algunos agrauiamientos, e que en esto e enlo al que yo uos podiese ffacer merçed quelo ffaria muy de grado, et ellos ouieron su conseio e mostraron me aquellas cosas en que acordaron de me pedir merçed », 1286, CLC, t. 1, p. 95 ; « Mandamos atodos los de Castiella que eran y con nusco que nos dixesen si en algunas cosas tenia que rreçinbian agrauiamentos, e que nos lo mostrasen et nos queles fariemos merçed sobrello. Et ellors […] mostraron nos todas aquellas cosas de que dizien que reçbien agrauiamientos, e pidieron nos queles fiziessemos merçed enello », 1293, CLC, t. 1, p. 107.
35 « Otrossí tenemos por bien que los ordenamientos que nos fezimos en las cortes de Valladolit en la era [hispanique donc] de mill e trezientos e quarenta e cinco annos e el ordenamiento que feziemos en Burgos en la de mill e trezientos e quarenta e seys annos, a guarda e endereçamiento de nuestros regnos e de los pueblos, que sean guardados en la nuestra casa e en todos los nuestros regnos ; e mandamos que los nuestros notarios non libren nin passen carta contra los dichos ordenamientos », J. A. Martín Fuentes, Colección documental del Archivo Municipal de León (1301-1350), León, Centro de Estudios e Investigación « San Isidoro »-Caja España-Caja de Ahorros y Monte de Piedad-Archivo Diocesano de León, 1995, p. 177. Le privilège est également octroyé aux églises de Ségovie (Archivo de la Catedral de Segovia, caj. 10, 15) et de Burgos (Archivo de la Catedral de Burgos, vol. 5, p. 2, fol. 7) ; transcrits par M. Nieves Sánchez González de Herrero et L. Martín Aizpuru pour la base de données CHARTA (Corpus hispánico y americano en la red : textos antiguos : http://www.charta.es, consulté le 17 novembre 2020).
36 On se souvient de la présence marquante du terme « carrera » (sa contribution au facteur 1 était de 2 %) dans les préambules des actes des Cortes de Villareal, Ségovie et Alcalá qui marquent le dépassement de la perspective réformatrice (« mejoramiento », « enderezamiento », « enderezar ») par celle du gouvernement (« gobernamiento »).
37 A. Giménez Soler, Don Juan Manuel, Saragosse, La Académica, 1932, doc. clxxxiii, p. 355-358. Concorde publiée également par Ángeles Masía de Ros, Relación castellano-aragonesa desde Jaime II a Pedro el Ceremonioso. Apéndice documental, Barcelone, Consejo Superior de Investigaciones Científicas, 1994, doc. 113bis/325, 114/326 et 115/327, p. 221-227.
38 « por muchos bonos debdos que en uno auemos de linage et de parentesco por ende deuemos querer e ligar e ayuntar todas las cosas que vieremos et entendieremos que son et seran servicio de Dios et dereçamiento de los regnos de Castiella e de Leon et pro et guarda de nos et de las nuestras faziendas et guardarnos de todos aquellos que algun mal e bollicio quisiesen poner entre nos », A. Giménez Soler, Don Juan Manuel, doc. clxxxiii, p. 356.
Auteur
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, LaMOP
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