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La protection des collections archéologiques libanaises pendant la guerre civile (1975-1991)

The Protection of Lebanese Archaeological Collections during the Civil War (1975-1991)

Résumés

Entre 1975 et 1990, le Liban est ravagé par une guerre civile alternant entre combats et accalmies. Le patrimoine constitue l’une des victimes silencieuses de ce conflit. Dans quelles mesures se poursuit l’activité scientifique en archéologie au Liban ? Quelles actions sont menées pour préserver les collections archéologiques libanaises ?

Ces années de conflits stoppent de nombreuses missions archéologiques. Seules trois fouilles se poursuivent à Tell Arqa, Kamid el Loz et au centre-ville de Beyrouth jusqu’en 1981. Ces fouilles doivent composer respectivement avec la multiplication de constructions illégales sur le site, la présence de troupes étrangères et une pression pour une reconstruction rapide. A ces phénomènes s’ajoutent le pillage des dépôts et des sites.

Face à ces enjeux, les archéologues protègent quelques collections en les enfouissant ou en les évacuant tout en tentant de renforcer les dispositifs juridiques protégeant les sites. Dans un contexte d’après-guerre où le manque de moyen s’accompagne d’un manque de personnel, les équipes reprennent les fouilles y compris au musée national de Beyrouth. Les fouilles de sauvetage des collections situées dans le sous-sol attestent de la difficulté de réhabiliter un musée en post-conflit.

Between 1975 and 1990, Lebanon was ravaged by a civil war that alternated between fighting and lulls. The archaeological heritage was one of the silent victims of this conflict. To what extent is scientific activity in archaeology continuing in Lebanon? What actions have been undertaken to preserve the Lebanese archaeological collections?

These years of conflict stopped many archaeological missions. Only three excavations continued at Tell Arqa, Kamid el Loz and downtown Beirut until 1981. In an unstable security context, these excavations had to deal respectively with the multiplication of illegal constructions on the site, the presence of foreign troops and pressure for rapid reconstruction. In addition to these phenomena, deposits and sites were looted.

Faced with these challenges, archaeologists protected some collections by burying or evacuating them while trying to strengthen the legal provisions protecting the sites. The end of the conflict saw a slowdown in attacks on heritage. However, in a post-war context where the lack of resources was accompanied by a lack of personnel, teams resumed excavations, including at the National Museum of Beirut. The salvage excavations of the collections located in the basement attested the difficulty of rehabilitating a museum in a post-conflict situation.

Entrées d’index

Mots-clés : Beyrouth, musée national, conflits armés

Keywords : Beirut, National Museum, Armed conflicts


Texte intégral

1Le 13 avril 1975, après des années de tensions au Liban, l’attaque d’un bus palestinien à Beyrouth dégénère en un conflit durable. L’arrivée des premiers Palestiniens après la guerre israélo-arabe de 1948-1949 engendre des débats et ravive les divisions au sein d’un Liban multiculturel. Face à cette problématique et à la perte progressive de sa souveraineté, d’autres puissances régionales comme la Syrie s’introduisent dans les débats politiques libanais. En 1975, après des années de tensions entre Palestiniens, Libanais pro-palestiniens, Libanais contre leur présence et Syriens, les luttes politiques en viennent aux armes au pays du Cèdre. Ce qui a commencé avant tout comme une guerre pour la Palestine devient en 1975 un conflit relevant de la coexistence entre divers groupes libanais (Hanf, 1993).

2Outre les pertes humaines, les centaines de personnes portées disparues et les blessés, le Liban est ravagé. Son patrimoine n’est pas épargné : les centres historiques sont endommagés et les sites archéologiques, occupés, voire illégalement fouillés. Dans cette tourmente, qu’en est-il de la vie scientifique et archéologique du Liban ?

3Le conflit libanais met fin à un âge d’or de la recherche en archéologie. Les années 1960 sont le théâtre d’un accroissement des fouilles dans le pays du Cèdre du fait de la formation d’archéologues dans les universités libanaises et de l’ouverture des frontières aux missions étrangères (Gelin, 2005). De même, les fouilles se multiplient au gré des découvertes fortuites liées au développement urbain qui menace ce patrimoine archéologique (Donceel, 222). Sous la supervision de la Direction générale des antiquités du Liban (DGA), de larges campagnes de fouilles se développent, à l’instar de celles de Maurice Dunand à Byblos, de Maurice Chéhab à Tyr, de James B. Pritchard à Sarepta ou encore de Jean-Louis Huot à Tell El-Ghassil. Ce développement archéologique accompagne le développement du tourisme au Liban, si bien qu’avant 1975, ce secteur constitue 22 % du produit national1. Pour l’alimenter, les services de la DGA investissent dans la restauration des grands monuments antiques à l’instar des temples romains et byzantins à Tyr et Baalbek (Ward, 1994)2. La fréquentation du musée national est multipliée par trois entre 1956 et 1966, et devient alors la vitrine de la recherche archéologique au Liban.

4Ainsi, quel impact a le conflit sur la recherche archéologique de terrain au Liban ? Comment les pièces archéologiques sont-elles protégées du conflit ?

5La question du patrimoine pendant le conflit libanais a fait l’objet d’une large couverture médiatique, en particulier pour le site archéologique de Tyr. Toutefois, les enjeux liés à la reconstruction de Beyrouth et le chantier de fouille qui s’est ouvert au centre-ville ont eu tendance à éclipser les recherches sur le sort du patrimoine libanais pendant la guerre.

6À partir de la consultation inédite des archives administratives de la Direction générale des antiquités, mais aussi de celles L’Orient-Le jour, de l’Unesco et de l’Institut français, des témoignages des archéologues et des publications sorties pendant le conflit, il est possible d’observer l’activité scientifique en archéologie au Liban. Après un retour sur les campagnes de fouilles menées pendant le conflit et la condition de certains sites archéologiques, seront précisées les mesures de protection mises en place pendant cette période troublée pour préserver les collections archéologiques. La présence des conflits ralentit l’activité scientifique sans y mettre un terme. Enfin, dans cet objectif de préserver les œuvres archéologiques, il est intéressant de revenir sur la fouille de sauvegarde qui a eu lieu au sein du musée national de Beyrouth dans les années 1990. Elle met ainsi en avant que la période post-conflit, caractérisée par une instabilité politique et le manque de moyens, peut être tout aussi dévastatrice que les combats en l’absence de bonnes conditions de conservation.

1975 : un coup d’arrêt des fouilles de terrain au Liban ?

Un accès difficile aux terrains de fouilles

7Les conflits qui sévissent au Liban entre 1975 et 1990 signent un coup d’arrêt à de nombreuses campagnes archéologiques sur terres et sous les eaux. L’absence d’accès aux sites archéologiques met entre autres fin aux recherches sur le terrain d’Honor Frost dans le port de Tyr (Garrard et Yazbeck, 2005) ou encore à celles de Francis Hours dans la grotte de Jiita II (Haddad, 2010), entraînant un ralentissement prononcé de la recherche en archéologie sous-marine et préhistorique au Liban.

8Le déclenchement des conflits entraîne également le déplacement d’archéologues sur d’autres terrains de recherche. La Syrie devient à cette période un pays refuge pour un grand nombre d’archéologues libanais (Al-Maqdissi, 2021). Ainsi, Helga Seeden de l’American University of Beirut (AUB) fouille à Bosra et dans le Kahbour. Effectuent également des recherches, dans la région du Khabour, Mountaha Saghieh et Fadi Stéphane de l’Université libanaise. Jeanine Abdulmessih poursuit ses travaux avec la mission syro-française à Doura Europos sous la direction de Pierre Leriche. L’Université américaine de Beyrouth poursuit également ses recherches en menant des fouilles à l’étranger. Le site de Tell Kazel est fouillé à partir de 1985. Pour ces archéologues libanais, les conflits au Liban rendent difficile l’accès aux nouveaux terrains de fouille en Syrie. Pour se déplacer sur le site de Tell Kazel, Leila Badr, localisée à Beyrouth, ne peut suivre la route vers le nord du Liban. En conséquence, elle doit d’abord passer par Damas pour ensuite aller à Tell Kazed. Ce phénomène de fuite des cerveaux est caractéristique des périodes de crise où la recherche de terrain n’est plus réalisable.

Les trois irréductibles sites fouillés jusqu’en 1982 : Tell Arqa, Kamid el-Loz et le centre-ville de Beyrouth

9Certaines missions sont arrêtées, tandis que d’autres sont juste perturbées, comme celles de la mission française à Tell Arqa, de Kamid el-Loz et du centre-ville de Beyrouth. Bien que l’Institut français à Beyrouth ne puisse plus accéder à sa bibliothèque à cause des combats, ce dernier poursuit ses activités tout en les réorganisant. Il se concentre sur « l’organisation de fouilles, de prospections et de restaurations » au Liban, en Syrie et en Jordanie. Pour notifier cette nouvelle orientation, l’Institut est renommé en 1977 Institut français d’archéologie du Proche-Orient (Ifapo).

10Ainsi, sous la direction de Jean-Paul Thalmann, assisté d’une équipe franco-libano-belge, sont organisées les fouilles du Tell Arqa entre 1978 et 19813. Les recherches commencées avant le conflit sont toutefois contraintes de s’arrêter en 1975 face à la recrudescence des conflits. Elles reprennent, de même que les travaux d’extension de la maison de fouille, à partir de 1978 non sans difficulté. En 1978, les conditions de sécurité inquiètent les autorités françaises au point de supprimer les subventions pour la fouille du site. Le directeur de l’Ifapo doit alors insister pour poursuivre les recherches en précisant que « cette absence affecte sérieusement et le programme de nos activités et notre position au Liban […] la concession étant échue cette année, j’ai dû demander son renouvellement auprès du gouvernement libanais (c’est ici une affaire d’État) […] il est normal et nécessaire que nous ayons au moins une opération au Liban4 ». En plus d’être la fouille de l’Ifapo, Tell Arqa est le symbole de la présence archéologique française au Liban dont l’objectif est de conserver son lien et sa place au Liban pendant les conflits et a fortiori après. Le site bénéficie de la présence d’un gardien dans la maison de fouille tout au long de cette période qui assure une relative sécurité des vestiges archéologiques. Toutefois, au cours des années, les fouilleurs constatent une augmentation des constructions illégales sur la route du site et au pied du tell pouvant l’endommager. Les fouilles s’arrêtent en 1981 uniquement pour des raisons scientifiques. La priorité est alors d’étudier les matériaux récoltés avant de poursuivre les recherches. Néanmoins, le rapatriement de la documentation dans la bibliothèque de Beyrouth, située elle-même près de la ligne de démarcation, engendre des retards dans la publication des résultats.

11La mission française n’est pas la seule à poursuivre ses recherches sur le terrain. À Kamid el-Loz, dans la vallée de la Bekaa, les fouilles allemandes reprennent entre 1977 et 1981 de manière discontinue, sous la direction de Rolf Hachmann pour l’université de Saarbrücken. Comme pour la mission de l’institut français, les fouilles de Kamid el-Loz sont impactées par les combats, notamment du fait de l’intervention de nouveaux acteurs dans le conflit libanais. Ainsi, la reprise des fouilles ne se déroule que sous l’observation des autorités militaires syriennes5.

12Par à-coups et au gré des périodes d’accalmie du conflit libanais, les projets entrepris avant 1975 sont réalisés. De ce fait, l’activité scientifique au Liban ne cesse pas malgré un accès au terrain rendu très limité en raison des nombreuses fermetures de routes et des checkpoints installés par les différentes forces armées, contraignant les recherches de terrain et interdisant le plus souvent l’accès aux sites6.

13Les conflits au Liban ont également donné lieu à des fouilles d’urgence. L’exemple le plus connu est celui des fouilles du centre-ville de Beyrouth. L’arrivée au Liban des troupes arabes de dissuasion, composées principalement de forces syriennes, apporte une relative accalmie. Politiques, urbanistes, architectes et promoteurs immobiliers envisagent la reconstruction de Beyrouth. Dans ce contexte, sous la demande de la DGA auprès du directeur de l’Institut français, Ernest Will, les fouilles sont effectuées sous la direction de Jean Daniel Forest (fig.1) (Turquety-Pariset, 1982).

Fig. 1 : Plan de reconstruction du centre-ville de Beyrouth de 1978 indiquant le chantier de fouilles mené en 1977, 1986

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© OGER Liban.

14Entre le 29 mars et le 11 juin 1977, dans un contexte pressant de reconstruction, les recherches se sont orientées vers le bâtiment de la municipalité situé en plein centre de la ville. Bien qu’elles mettent à jour un trésor byzantin directement transféré dans les collections du musée national de Beyrouth, ces fouilles restent limitées dans leur envergure et dans le temps en raison de l’escalade des tensions.

La protection des sites archéologiques

15En parallèle des fouilles d’urgence, les conflits imposent la mise en place de plusieurs mesures de protection pour le patrimoine archéologique du Liban. Périodiquement les archéologues de la DGA et des instituts étrangers sont appelés à mettre en place des mesures de protection pour préserver les vestiges archéologiques. L’action du directeur de la DGA, Maurice Chéhab, en faveur de la préservation du patrimoine a joué un rôle clé tout au long du conflit.

16Malgré un accès au terrain limité, les équipes de la DGA restent en contact avec les gardiens des maisons de fouille dont la présence permet de suivre l’état de conservation des sites, voire parfois de limiter les dommages rencontrés sur les sites. Pendant les conflits libanais, le site archéologique de Tyr, occasionnellement occupé militairement7, devient le symbole du patrimoine libanais en danger. En prévision des conflits, sous l’ordre du directeur de la DGA, les gardiens enterrent des vestiges archéologiques pour les préserver des conflits8. Lors des fouilles réalisées à Tyr ultérieurement, la disposition des vestiges a donné à penser qu’ils avaient bien été enterrés lors du conflit libanais en vue de les protéger des combats9. Ces mesures sont accompagnées d’un renforcement de la législation autour des antiquités. Le jeudi 3 février 1983, le Liban, alors en plein conflit civil, ratifie la convention de 1972 sur le patrimoine mondial. Il s’agit de la seconde ratification relative aux antiquités et aux monuments historiques prise par le gouvernement libanais depuis la fin du mandat français. En effet, les lois régissant le patrimoine au Liban datent de 1933 et 1934. En ratifiant cette convention de droit international public, le Liban a la possibilité d’inscrire sur la Liste du patrimoine mondial des sites qui jouiront d’une protection supplémentaire mais aussi éventuellement d’une aide internationale. Cet appareil juridique complémentaire est ratifié à une période critique du conflit puisqu’en 1983 les lieux de combats se multiplient au Liban, que ce soit dans les montagnes du Chouf entre les forces druzes et les forces libanaises chrétiennes ou dans le sud du Liban entre l’armée israélienne et les forces Amal. De ce fait, les archéologues de la DGA préparent des dossiers pour l’inscription des sites archéologiques de Tyr, Sidon, Baalbek, Anjar et Byblos. L’inscription d’un site sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco est un processus très long qui demande beaucoup de ressources aux services de l’État libanais. Dans ce cadre, Tyr a reçu une mission d’experts du Conseil international des monuments et des sites (Icomos) en 198210. La mission est composée de K. Vasak, juriste à l’Unesco, de J. Poppeliers, chef des formations et des opérations à la division du patrimoine tangible, de C. G. Styrenius, archéologue et directeur du musée des Antiquités de la méditerranée et du Proche-Orient de Stockholm et de F. Leblanc, architecte et directeur du secrétariat d’Icomos. En raison des conflits, l’équipe d’experts se compose également de G. Foerster, archéologue, directeur adjoint du département des antiquités du Gouvernement d’Israël qui, selon les indications données par Mme Vered, déléguée permanente d’Israël auprès de l’Unesco, est chargé par son gouvernement de superviser les sites archéologiques et culturels au Sud-Liban11.

17Byblos, Balbeek, Anjar et Tyr entrent sur la Liste du patrimoine mondial en 1984, soit juste après le départ de la force multinationale du Liban. À partir de cette date, le service de la DGA peut bénéficier, sous conditions, d’une aide financière et/ou technique pour assurer dans la mesure du possible l’état de conservation des sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial. Ainsi, ces sites jouissent juridiquement d’une triple protection grâce à la législation nationale, la convention de 1954 et celle de 1972.

18La férocité et l’enlisement des conflits entraînent en contrepartie une augmentation des fouilles illicites dans les années 1980. Pour lutter contre ce fléau, les autorités libanaises font entrer en vigueur un arrêté sur l’interdiction d’exportation des antiquités le 6 février 198812. Cette décision a pour vocation de limiter et de contrôler la sortie des antiquités du territoire libanais. Malheureusement, il n’est pas possible de mesurer l’impact de cette législation dans la mesure où un arrêté de 1990 définit les conditions relatives au permis d’importation et d’exportation des antiquités13. Ces législations aident toutefois le travail de documentation et de surveillance mené par les chercheurs en archéologie au Liban.

La protection des collections archéologiques

La mise en sûreté des dépôts

19L’autre solution mise en place par la DGA est celle de déplacer des dépôts des fouilles pour les éloigner des combats. En 1978, en prévision de l’opération Litani ou face à celle-ci, Maurice Chéhab demande à Maurice Dunand de suivre le transfert de plus de 600 pièces archéologiques du dépôt de Tyr vers Byblos14 où la DGA organise une partie de ses missions15. Maurice Dunand est alors chargé d’assurer le bon déroulement des opérations et de rédiger l’inventaire des œuvres déplacées issues principalement des sites de Sidon, Boustan el-Cheikh et Oumm el-Awamid16. Ce dernier confirme que les pièces évacuées sont des résultats de fouilles issus uniquement du dépôt de Tyr. Toutefois, il est très peu détaillé et atteste de décisions prises à la hâte et avec peu de moyens. L’objectif est d’éloigner les pièces archéologiques des mouvements des troupes israéliennes qui, en mars 1978, décident d’entrer dans le Sud-Liban jusqu’à la rivière Litani, localisée au sud de Saïda. Malgré les efforts déployés par la DGA, en juillet 1981, le dépôt de Byblos est visité et presque totalement pillé17. Le dépôt de Tyr déplacé à Byblos n’est pas le seul à souffrir de saccage. La même problématique se présente aux membres de l’Ifapo. Par l’intermédiaire du gardien du site, les équipes de l’institut français sont informées du pillage du dépôt de site de Tell Arqa18. Dans le même rapport, le directeur de l’Ifapo, Ernest Will, précise que les dépôts de Tripoli et de Beyrouth ont également été pillés et que les dégâts « ont été réparés dans une large mesure19». Il semble que l’évacuation d’une partie des résultats de fouilles soit une mesure exceptionnelle pourtant réalisable. Seule l’absence de moyens conséquents pour surveiller les dépôts fait défaut à la DGA. A contrario, en décembre 1975, le transfert de la bibliothèque de l’Ifapo assure sa sauvegarde. Il est décidé d’évacuer la bibliothèque de l’Ifapo avec l’appui de la DGA et surtout de Maurice Chéhab. La collection photographique est transportée à l’ambassade de France quand le reste de la bibliothèque est mis à l’abri via deux convois de l’armée libanaise en dehors de Beyrouth (Will, 1978). Elle trouve refuge à Byblos pendant quatre ans. En 1979, la menace d’une extension des combats dans cette région force l’institut à transporter la bibliothèque vers Beyrouth jugée plus sûre. Les ouvrages sont répartis entre l’Ambassade de France jusqu’en 1992 et par la suite à l’hôtel Carlton (Gelin, 2005). Elle doit sa préservation aux membres encore sur place, aux moyens déployés par la DGA et l’Ifapo pour soutenir l’évacuation et la révision du plan de sauvegarde de manière continue selon les événements.

La sauvegarde du musée national de Beyrouth

20Le Liban compte lors du conflit deux musées nationaux : le musée national de Beyrouth, qui conserve l’ensemble des collections issues du territoire national datant d’avant 1700 et le musée de Beit-ed-dine qui expose des collections ethnographiques de l’invasion arabe aux périodes modernes. Le musée de Beyrouth est le seul musée national présentant des objets archéologiques. Dans cette mission, il est accompagné par un musée de site à Baalbek mais aucune information n’est connue sur sa sauvegarde pendant le conflit libanais. Aussi, le musée archéologique de l’Université américaine de Beyrouth ne dépend pas de la DGA et n’a pas fait l’objet de protection spécifique20.

21Le musée national de Beyrouth, au contraire, en raison de son emplacement stratégique entre l’ouest et l’est de la capitale libanaise, fait l’objet de mesures de protection et ce, avant l’éclatement du conflit libanais. Fin février 1975, Maurice Chéhab souhaite renforcer les dispositifs de sécurité au sein du musée en se renseignant auprès du ministère des forces intérieures pour l’achat et l’installation d’une alarme au musée (Vannier, 2020). Après les événements d’avril 197521, le musée ferme ses portes aux visiteurs. L’équipe de la DGA reste présente en nombre plus restreint22 au musée malgré les aléas des barrages au sein de la ville de Beyrouth. À l’automne, le directeur envisage d’évacuer une partie des collections du musée national de Beyrouth vers les coffres de la banque centrale23. Si cette dernière transmet une réponse favorable sous condition24, les archives de la DGA ne permettent pas de confirmer si cette action a été mise en place.

22Au regard de l’impasse politique qui caractérise le début de l’année 1976 et la force des combats, la direction décide de mettre à l’abri les œuvres exposées au premier étage dans le sous-sol du musée. La mise en sûreté de ces collections se fait progressivement jusqu’en juillet 197825. En 1981, Maurice Chéhab, avec l’aide de sa femme et d’ouvriers, condamne l’accès au sous-sol via des travaux de maçonnerie. Cependant, les planches de bois, les parpaings et les sacs de sable entourant les œuvres ne pouvant être déplacées en lieu sûr sont réutilisés par les forces armées occupant régulièrement les salles du musée. Les collections sont doublement menacées par la présence de ces soldats. Tout d’abord, leur présence fait du bâtiment une cible et ensuite leur activité dans les salles dégrade les œuvres. L’exemple le plus connu est le trou réalisé par un franc-tireur dans la mosaïque du bon pasteur afin d’obtenir un angle de tir privilégié sur le carrefour faisant face au musée (fig. 2).

Fig. 2 : Trou réalisé par un franc-tireur dans la mosaïque du Bon Pasteur

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© DGA.

23En janvier 1982 sont installés pour la première fois des coffres de béton armé autour des œuvres les plus imposantes du rez-de-chaussée du musée (fig. 2). Ce dispositif de protection inédit révolutionne les techniques de protection traditionnelles et permet de mettre à l’abri des combats les œuvres ne pouvant être déplacées. Grâce à ce système, les œuvres ont survécu aux combats et aux aléas du temps entre 1982 et 1996. Certes les œuvres ont reçu des interventions mineures à la sortie des coffres de béton, mais leur intégrité a été protégée26.

Fig. 3 : Blocs de béton armé installés autour des œuvres ne pouvant être déplacées, 2013

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Lamia Joreige.

24La nature du conflit libanais permet aux équipes d’archéologues, aussi bien de la DGA qu’étrangères, de poursuivre quelques programmes de fouilles entre 1975 et 1990. Les recherches de terrain diminuent sans pour autant cesser dans leur intégralité. La situation au Liban entraîne la réalisation de travaux et des fouilles d’urgence. Les conflits forcent les équipes à intégrer de nouvelles activités dans leur quotidien telles la mise en place de mesures de protection. Au regard des événements au Liban, les acteurs de la recherche en archéologie redoublent également de vigilance en matière de trafic illicite et de documentation des éventuelles dégradations.

Des fouilles au musée

L’État du musée national de Beyrouth en situation de post-conflit

25En 1990, le conflit libanais prend fin sans vainqueur ni vaincu. Le temps est alors à la reconstruction, y compris pour les collections archéologiques du musée national de Beyrouth. Moins connu que les fouilles du centre-ville, abordées dans ce numéro par Alexandrine Roche, le musée doit lui aussi effectuer des fouilles entre ses murs pour réhabiliter ses collections. Alors directrice du service des musées du Liban, Suzy Hakimian rappelle qu’en 1991, le toit du musée est percé, ses fenêtres, cassées, les colonnes de la façade principale sont endommagées et de nombreux murs sont tagués (fig. 4)27.

Fig. 4 : Façade principale du musée national de Beyrouth

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Suzy Hakimian.

26La structure même du musée n’est pas stable et les salles sont soumises aux aléas des saisons. La priorité est alors de rendre le bâtiment accessible et étanche de nouveau pour en faire un espace de travail. Seulement après, la DGA pourra commencer la réhabilitation des collections qui sont toutes conservées dans l’enceinte du musée. Le problème est que les fonds du ministère sont alors très faibles pour assurer la réhabilitation des musées et des sites. En mai 1991, la mission de l’Unesco en visite au Liban évalue à 1 million de dollars le coût des travaux pour l’étanchéité du musée. D’autre part, une étude préliminaire établie par l’ancien ministre Amine el-Bizri et Pierre el-Khoury chiffre à 4 millions la remise en état de l’édifice, avec tous les développements récents de la muséologie. Pour surmonter cet enjeu est créée la fondation du patrimoine qui offre la possibilité de recueillir les dons pour aider à la reconstruction du musée.

27L’aide financière apportée par la fondation du patrimoine permet de consolider l’étanchéité du bâtiment en 1992. À partir de cette date, l’équipe restreinte du musée entame les premiers travaux. En la matière, la DGA bénéficie également de dons dans le cadre de relations bilatérales, que ce soit par des États ou des associations à l’instar de la Grande-Bretagne, la République tchèque, la France, Isotec, le Louvre ou encore le Getty.

28Le second défi de la DGA réside alors dans l’absence de personnel qualifié en grand nombre au Liban. Les quinze années de guerre ont mis un coup d’arrêt à l’enseignement. De ce fait, la DGA manque de conservateurs, restaurateurs et archéologues face à l’ampleur de la tâche. La réhabilitation du musée, tout comme les fouilles du centre-ville de Beyrouth, devient un chantier école. Autrement dit, il participe à la formation par l’expérience de bénévoles-stagiaires. Ces derniers sont formés par les agents restés au Liban et des experts internationaux appelés par la DGA.

L’ouverture des coffres et des réserves du musée

29Lorsque l’équipe du musée entame le projet de réhabilitation du musée, personne ne sait dans quel état de conservation sont les œuvres. En effet, en 1982 et 1996, un seul sondage a pu être réalisé en 1984 par Maurice Chéhab, Suzy Hakimian et Camille Asmar auprès d’œuvres anciennement exposées dans les salles du musée28. Les archives de la DGA n’indiquent pas l’état des œuvres. Si Maurice Chéhab est alors à la retraite, Suzy Hakimian et Camille Asmar sont toujours actifs lors de la réhabilitation du musée et connaissent les refuges où sont conservées les œuvres.

30En 1995, le laboratoire de conservation du musée est de nouveau équipé et fonctionnel. L’équipe du musée peut alors entamer le processus de réhabilitation des collections. Il est d’abord décidé d’ouvrir les blocs de béton armé situés au rez-de-chaussée du bâtiment. Le décoffrage est réalisé avec l’assistance d’un architecte des monuments historiques français devant la caméra du réalisateur Bahij Hojeij. À leur sortie des coffres, les monuments sont en bon état, des interventions mineures sont effectuées pour retirer le reste de résidus du béton. Seules les œuvres en calcaire y sont plus sensibles. Pour ce faire, en 1996, des experts internationaux interviennent à l’aide de laser sur deux monuments et une mosaïque29. Les œuvres du rez-de-chaussée ne constituent que la partie émergée de l’iceberg, puisque l’ensemble de la collection et des réserves est conservé dans le sous-sol du musée.

31En mars 1996, les équipes entrent pour la première fois depuis douze ans dans ces réserves. Dans son rapport, Camille Amsar indique que le premier vestibule du sous-sol est alors humide à 100 %30. Pour entrer dans ces salles, le personnel s’équipe de masques et de gants (fig. 5). Le musée est construit sur une nappe phréatique qui a pu remonter au fil des saisons dans les salles. À ce phénomène s’ajoute la fuite due à la destruction d’une canalisation lors de bombardements. Selon Suzy Hakimian, l’eau est montée jusqu’à un mètre au-dessus du sol et affecte les œuvres, peu importe leur emplacement dans les salles (fig. 6). Le peu d’aération fait que toutes les œuvres stockées subissent des dégâts liés à la forte humidité relative, au point que certaines sont difficilement reconnaissables.

Fig. 5 : Campagne d’inventaire et de relocalisation des objets conservés dans le sous-sol du musée national de Beyrouth, 1996

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Bahij Hojeij.

Fig. 6 : État des réserves du musée lors de l’ouverture du sous-sol du musée national de Beyrouth, 1996

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Bahij Hojeij.

32L’équipe effectue alors de véritables fouilles dans le sous-sol du musée. Pour éviter de dégrader davantage les œuvres, les pièces sont aérées et des objets tests sont sélectionnés. Ces derniers sont déplacés d’une salle à l’autre pour vérifier leur résistance au changement de condition climatique, car les salles situées près de la porte d’entrée sont moins humides que celles du fond. À partir de ces tests, un protocole est adopté. Les œuvres sont déplacées des salles plus humides à celles qui le sont moins. Le sous-sol compte quatre ou cinq salles et les œuvres restent entre quinze jours et trois semaines dans chacune d’elles. Face au nombre d’objets à sortir, un système de priorité est mis en place. Les objets en verre, plus fragiles, sont déplacés en premier au bout de deux à trois semaines. Puis les objets les plus importants de la collection ou qui sont reconnaissables grâce à une publication ou au catalogue sont sortis dans un deuxième temps. Ensuite, les œuvres possédant un numéro d’inventaire encore lisible ou ayant un indice sur sa provenance sont évacuées du sous-sol. Enfin, le reste des collections est transféré. L’eau stagnante dans laquelle se trouve une partie des artefacts présente un fort taux de salinité. C’est pourquoi les équipes du musée utilisent des méthodes d’archéologie sous-marine pour traiter certaines céramiques et terre cuite. Ces dernières passent entre huit et neuf mois dans des bacs de désalinisation. Cette expérience montre la résistance des matériaux archéologiques puisque les équipes du musée ne comptent aucune perte majeure. Par la suite, les objets sont nettoyés, inventoriés puis conditionnés. Ce n’est qu’en 1997 que le musée rouvre ses portes au public. En revanche, ce sous-sol dédié aux collections funéraires et réhabilité en collaboration avec une mission italienne ne rouvre qu’en 2016.

33Pour conclure, le conflit a mis un terme à l’ensemble des recherches de terrain à l’exception des fouilles de Tell Arqa, Kamid el-Loz et des fouilles du centre-ville. Cependant, en 1981, ces recherches de terrain prennent fin. Les sites archéologiques font malheureusement l’objet de constructions illégales, de pillage et certains dépôts, de saccage. Pour lutter contre ces effets, les équipes sont assez réduites et manquent de moyens. Toutefois, des dispositifs sont mis en place, à l’instar de l’évacuation des collections et de l’enfouissement de ces dernières. Ces mesures sont assez traditionnelles mais au musée la pose des blocs de béton est une grande première et assure la sauvegarde des collections pendant tout le conflit. Cette méthode sera reprise lors des conflits suivants, notamment en Syrie. En cela Beyrouth est devenu un cas d’école dans le domaine de la préservation des collections archéologiques. Il faut plusieurs décennies pour assurer la sortie crise d’un pays en situation de post-conflit, qui plus est civil. Le manque de moyen peut être tout aussi destructeur que les conflits.

Bibliographie

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Notes de bas de page

1 L’Orient le jour, « La reconstruction du musée de Beyrouth », 17 mars 1992, p. 2.

2 William A. Ward, « Archaeology in Lebanon in the Twentieth Century, The Biblical Archaeologist, vol. 57, n° 2, 1994, p. 66.

3 Archives de l’IFPO, boîte 21, 1.4, Rapport d’activité de l’année 1981-1982, Beyrouth, p. 3.

4 Archives de l’IFPO, boîte 21, 1.4, Correspondances 1977-1980, Lettre d’Ernest Will à Ph. Guillemin, 9 décembre 1977, p. 1.

5 Archives de l’IFPO, boîte 21, 1.4, Rapport d’activité de l’année 1978, p. 2.

6 Archives de l’Ifpo, boîte 21, 1.4, lettre d’Ernest Will à Émir Maurice Chéhab, directeur général des Antiquités, Beyrouth, 6 décembre 1978.

7 Archives de l’Unesco, CLT/CH/163, dossier sur la sauvegarde de Tyr, note verbale du directeur général de l’Unesco à Amadou-Mahtar M’Bow, Paris, 10 juin 1982.

8 Archives de l’Unesco, Rapport de mission de l’Unesco à Tyr, « protection et préservation des sites et monuments », mission de R. Hachmann et E. Will, janvier-février 1983 dans CLT/CH/163, dossier sur la sauvegarde de Tyr, Paris, p. 2.

9 Entretien avec Anne-Marie Afeiche, volontaire lors de la réhabilitation du musée, dorénavant chef du service des musées nationaux, 18 septembre 2018 et 12 septembre 2018.

10 Archives de l’Unesco, CLT/CH/163, dossier sur la sauvegarde de Tyr, Lettre d’Icomos au directeur général de l’Unesco du 20 avril 1984 sur le site archéologique de Tyr (Liban), Paris, p. 1.

11 Archives de l’Unesco, CLT/CH/163, dossier sur la sauvegarde de Tyr, câble du directeur général de l’Unesco au ministre des Affaires étrangères israélien du 5 juillet 1982, Paris, p. 7.

12 Décision consultable sur https://en.Unesco.org/sites/default/files/liban_decision1988_araorof.pdf

13 Décision consultable sur https://en.Unesco.org/sites/default/files/liban_decision1990_araorof.pdf

14 Entretien avec Anne-Marie Afeiche, volontaire lors de la réhabilitation du musée, dorénavant cheffe du service des musées nationaux, 19 septembre 2018.

15 Entretien avec Suzy Hakimian, ancienne cheffe du service des musées nationaux, 19 septembre 2018 et 12 septembre 2019. Le bâtiment de la DGA adjacent au musée national à Beyrouth est alors situé en plein sur la ligne de démarcation entre Beyrouth Ouest et Beyrouth et devient trop difficile d’accès pour les membres de la DGA. Il faut toutefois noter que Maurice et Olga Chéhab sont restés jusqu’en 1982 dans leur logement situé dans ledit bâtiment.

16 Entretien avec Michel al-Maqdissi, ancien directeur des fouilles de Syrie, 29 mars 2022.

17 Entretien avec Camille Asmar, ancien directeur de la DGA, 18 septembre 2019.

18 Archives de l’IFPO, boîte 21, 1.4, Rapport d’activité de l’année 1978, p. 2.

19 Ibid.

20 Entretien avec Leila Badr, ancienne directrice du musée archéologique de l’Université américaine de Beyrouth, 19 mai 2021.

21 L’attaque du 13 avril 1975 contre un bus de réfugiés palestiniens dégénère en une bataille rangée. Des barricades se dressent rapidement dans les quartiers de la capitale libanaise. Du jour au lendemain, la ville se retrouve divisée en deux par une ligne de démarcation. Le musée national borde cette rue qui devient un point névralgique du conflit puisqu’il constitue l’un des rares passages entre l’est et l’ouest de la ville.

22 Interview avec Suzy Hakimian, 19 septembre 2018 et 12 septembre 2019.

23 Archive de la DGA, dossier administratif non numéroté, Lettre de Maurice Chéhab au ministre du tourisme, 17 octobre 1975.

24 Ibid.

25 Archive de la DGA, dossier administratif : 990 (numéro provisoire), lettre de Maurice Chéhab au ministre du Tourisme, 30 septembre 1982.

26 Entretien avec Isabelle Skaff, cheffe du service de restauration du musée national de Beyrouth lors de sa réhabilitation, 19 septembre 2018.

27 Entretien avec Suzy Hakimian, ancienne cheffe du Service des musées nationaux, 19 septembre 2018 et 12 septembre 2019.

28 Archives de la DGA, dossier administratif : 990 (numéro provisoire), procès-verbal daté de 1988 du sondage, 21 décembre 1984.

29 Archives de la DGA, dossier administratif non numéroté, Lettre n°1945 de Camille Asmar à Nelly Bresson, 9 juillet 1996.

30 Archives de la DGA, dossier administratif non numéroté, lettre de Camille Asmar, nom du destinataire illisible, 4 mars 1996.

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