Introduction
Pour une approche croisée des cultures et identités combattantes
p. 7-15
Texte intégral
1Depuis les années 1970, les études sur la guerre se sont enrichies d’une approche culturelle. Pour nos confrères anglo-saxons, le livre de John Keegan, Anatomie de la bataille (1976), y a joué un rôle fondateur par sa volonté de replacer le combat au cœur de ses préoccupations. Dans ce but, l’historien opérait un changement d’échelle d’analyse qui l’amenait à délaisser celle de l’armée, du régiment ou du bataillon pour se consacrer au soldat1. Il cherchait par ailleurs à saisir la nature du combattant dans toute son originalité et dans toute sa spécificité, en le replaçant dans ses contextes historiques, sociaux et culturels. Ainsi ouvrait-il la voie à une observation des groupes et des individus plus attentive à leur diversité et à leur complexité. Avec Keegan, la figure intemporelle et réductrice du soldat-fléau, porteur de dévastation, qui hantait l’histoire militaire s’éloignait. Ainsi entendait-il également défier le déterminisme technologique encore présent dans le débat sur la révolution militaire en proposant une meilleure articulation entre discours et réalité de la guerre, et en inscrivant le fait militaire dans une approche plus générale des sociétés2.
2À la fin des années 1980, cette approche culturaliste de la guerre connut toutefois une inflexion avec la parution de l’ouvrage de Victor Davis Hanson, Le modèle occidental de la guerre3. Celui-ci défendait en effet l’idée de modèles civilisationnels caractérisés par un système de valeurs et un mode de combat spécifiques, et supposés influer sur le cœur de chaque habitant des grandes aires de civilisation. Objet d’un indéniable engouement, cette hypothèse a été depuis reprise par d’autres, qui ont défendu l’existence de modèles culturellement déterminés, qu’ils soient nationaux ou supranationaux, occidentaux, asiatiques ou musulmans4. L’émergence de tels modèles dans un contexte de multiplication des conflits internationaux n’a cependant pas manqué de susciter des critiques, en particulier sous la plume de John Lynn. Celui-ci a ainsi posé non seulement la question de la pertinence scientifique d’un modèle universel de combattant, mais également celle de la dimension politique, voire idéologique, que peut induire l’approche culturelle de la guerre5.
3L’usage de la culture comme mode d’accès au phénomène guerrier n’est effectivement pas sans poser un certain nombre de problèmes. Le premier est probablement celui d’un usage trop évasif de la notion de culture, qui conduit à en effacer le sens. Affirmer que la guerre et le militaire relèvent du culturel ne contribue guère, en effet, à éclairer la nature de ces deux objets d’étude. Le recours à la culture n’a donc de sens que s’il contribue à fournir une interprétation précise du phénomène guerrier. Or, sur ce plan, un autre danger guette l’historien : celui du déterminisme culturel qui conduit à une vision essentialiste. Le risque est alors de tomber dans la confrontation de modèles et de stéréotypes, eux-mêmes fréquemment déterminés par les enjeux politiques actuels. Ainsi, et sans nier les apports du travail de Victor Davis Hanson, son « modèle occidental de la guerre », issu selon lui de l’essor des démocraties antiques et opposé à un « modèle oriental » associé à l’idée de servitude, relève-t-il par trop d’un hypothétique « choc des civilisations6 ». Sa transposition à travers les siècles tient à ce titre plus d’une lecture simpliste des tensions géopolitiques contemporaines que d’une analyse historique pertinente. Plus largement, cette approche tend à favoriser la délimitation de grands blocs culturels, peu attentive aux particularismes7, aux évolutions temporelles, ainsi qu’aux phénomènes de transferts culturels ou d’acculturation. C’est par exemple le cas lorsque l’image d’un guerrier oriental partisan des stratégies indirectes et de la feinte conduit à occulter le poids des rapports de puissance et des enjeux logistiques dans le recours à des méthodes dites irrégulières. Celles-ci sont pourtant bien plus souvent la conséquence du caractère asymétrique de certains conflits, des difficultés à nourrir l’armée, voire d’une véritable intelligence du combat, que de préférences nationales8.
4Derrière cette tentation essentialiste se cache cependant un problème plus vaste, celui d’une explication univoque, ainsi que d’une réification des pratiques et des phénomènes guerriers par l’utilisation d’une clef unique d’interprétation culturelle. L’imaginaire chevaleresque a ainsi souvent été réduit à un idéal figé au croisement des valeurs chrétiennes et de l’éthique nobiliaire, incapable de s’adapter aux transformations de la guerre et de la société de la fin du Moyen Âge9. La même lecture réductrice se retrouve dans l’appréhension des guerres de l’Ancien Régime comme simple transposition sur le terrain d’un mélange d’absolutisme, d’esprit de géométrie et de classicisme10. Elle guette encore l’association des décisions stratégiques de 1914 au seul culte de l’offensive prêté aux sociétés de cette époque11. De la même manière, l’approche développée par l’école de Péronne – à partir d’une « culture de guerre » définie selon l’acception de Georges Mosse comme la « manière dont les contemporains d’un conflit le représentent et se le représentent12 » a également pu être critiquée, tant pour son utilisation réductrice de la notion de culture et pour son ignorance du travail de mobilisation et de diffusion sociale des représentations exercées par les institutions, que pour n’avoir pas interrogé le rôle des conditions sociales et des expériences socioprofessionnelles et guerrières des témoins convoqués13.
5Pour John Shy, un tel réductionnisme s’explique en particulier par ce que l’approche culturelle de la guerre doit à l’anthropologie culturelle et à son souci d’expliquer les comportements guerriers extra-occidentaux14. Transposée à l’analyse historique, cette volonté de rendre compte de pratiques « étranges » porte en effet le risque de tautologie en expliquant par la culture des différences culturelles. Le danger est alors d’écarter trop promptement l’hypothèse d’une explication rationnelle au profit de croyances irrationnelles ou de restreindre les pratiques guerrières à quelques particularismes eux-mêmes conçus comme les simples surgeons d’une culture spécifique.
6Face à la tentation du déterminisme culturel s’impose dès lors la nécessité de renouer avec une histoire militaire ancienne fustigée en France par l’école des Annales et préoccupée par les questions de politique, de stratégie et de tactique. Il ne s’agit pas pour autant de la reproduire, mais de s’interroger de manière pertinente, et non dogmatique, sur la place occupée par la culture au sein d’une praxis du combat également déterminée par la technologie, les contraintes financières, le terrain, les circonstances, etc15. S’impose par ailleurs la nécessité de se livrer à l’étude précise des sociétés militaires, de leur organisation institutionnelle, de leur composition sociologique, de leurs déterminants économiques et techniques, ou encore de leurs liens avec la société civile, autant de facteurs qui contribuent à définir et à modeler les pratiques guerrières16.
7À ce titre, nous héritons aujourd’hui d’une historiographie française marquée dès les années 1960 par l’introduction de l’analyse sociale du militaire, qui offre une bonne alternative pour interroger la place du culturel dans la constitution du phénomène guerrier. Elle a, en effet, exploité les aspects sociaux et économiques du militaire pour mettre en œuvre une approche spécifique du rapport entre guerre et culture17. Exprimée dans les travaux précurseurs de Georges Duby, Le dimanche de Bouvines (1968), et de Jean-Paul Bertaud, Valmy. La démocratie en armes (1970), qui cherchent la signification sociale de la mise en récit de l’événement pour retrouver les « soubassements d’une culture18 », cette démarche se réalise aujourd’hui dans la multiplicité des ouvrages qui s’efforcent de relier la question de la culture de la guerre avec la prise en compte des dimensions sociales, religieuses, politiques du militaire19.
8C’est au croisement de cette approche et des apports de l’historiographie anglo-saxonne que se situent les communications ici réunies ici. Issues d’une journée d’étude tenue à l’occasion des Rendez-vous de l’histoire de Blois consacrés à la guerre en 2013, elles proposent de mobiliser la notion de culture, non comme vecteur de réification des pratiques guerrières, mais comme enjeu et instrument de la constitution des identités combattantes.
9Partant pour ce faire de la définition ancienne, mais toujours valide, qu’Edward Tylor donne de la culture comme l’ensemble des connaissances, croyances, productions et comportements acquis par l’homme et communs à un groupe qu’ils caractérisent et distinguent des autres, elles lui reconnaissent un rôle déterminant dans la formation et la délimitation des communautés guerrières20. Celles-ci se constituent et s’affirment effectivement par le partage de valeurs et de pratiques communes. Ces communications partagent néanmoins le refus de faire de la culture un absolu extérieur au groupe et présidant de manière mécanique à sa définition, leur ambition étant au contraire de la placer au centre du processus de construction des identités militaires et des tensions qui l’accompagnent.
10Cette perspective pose dès lors la question de la diversité des influences qui contribuent à la définition d’une culture combattante commune, au croisement des sociétés civile et militaire. L’état des connaissances d’une époque, l’organisation politique d’une société donnée, la sensibilité esthétique d’une élite sont autant de facteurs à prendre en compte, au même titre que la fragmentation de la culture militaire qui est à la fois celle de l’armée, de l’arme, du corps, voire de l’escouade. À ce titre, la spécificité nationale ou civilisationnelle ne peut être envisagée que comme l’une des variantes d’une culture de guerre nécessairement protéiforme et distincte selon les échelles abordées.
11De même, la diversité de la culture militaire invite-t-elle à s’interroger sur la place des acteurs dans son élaboration et dans son enracinement, comme dans ses contestations ou dans ses redéfinitions. Les combattants ne se définissent pas seulement par leur insertion dans un groupe guerrier. Leur identité, au même titre que leurs appartenances, est nécessairement plurielle21. Leur origine géographique, leur condition sociale ou encore leur sentiment religieux contribuent à la perception qu’ils ont de leur métier ou de leur vocation. Ces critères participent par conséquent à la définition de la culture du groupe guerrier auquel ils se rattachent. Mais ils peuvent aussi entrer en opposition avec elle pour des raisons structurelles ou conjoncturelles. Se pose alors avec force la question de l’institutionnalisation du militaire, en particulier sous l’égide des États modernes naissants.
12De fait, comme l’a souligné Bernard Lahire, la cohérence des habitudes d’action dépend de la cohérence des principes de socialisation22. Le renforcement de l’institution militaire, à travers l’affirmation des armées permanentes, d’une formation et d’un idéal du service spécifiques, favorise à ce titre la diffusion d’une culture militaire homogène et cohérente. Son essor ne se fait pourtant pas sans résistance, oppositions ou interprétations de la part des groupes sociaux concernés. Aussi faut-il s’interroger sur les causes et les conséquences de ces éventuelles résistances ainsi que sur la manière dont les États s’y prennent pour emporter l’adhésion23.
13En dernier lieu, c’est ainsi le rapport dialectique entre une culture militaire déterminée par des influences multiples – sociales, culturelles, politiques, institutionnelles – et le groupe combattant où elle s’enracine. Dans quelle mesure l’insertion à l’intérieur d’une communauté militaire partageant une culture commune engendre-t-elle des conflits et des tensions à l’échelle d’un individu nécessairement pluriel ? À l’inverse, comment un assemblage d’individus pluriels façonne-t-il une identité et une culture combattantes autour d’un ensemble plus ou moins large d’éléments consensuels qui les identifie et les distingue des autres ? Quel rôle joue alors la reconnaissance et la formalisation de l’altérité ?
14Le format d’une journée d’étude ne permettant pas de répondre avec exhaustivité à ces interrogations, une triple réduction a été opérée, à la fois en ce qui concerne le sens donné à la notion de combattant, le cadre géographique et le cadre chronologique.
15La notion de combattant peut être délimitée d’après trois critères :
le critère juridique, qui s’efforce de distinguer combattant et non-combattant;
le critère de la pratique, selon lequel le combattant est celui qui prend les armes;
l’ordre du discours, qui reconnaît comme combattant celui qui se présente ou est désigné comme tel.
16Une telle définition, relativement large, dépasse néanmoins le confinement du combattant au seul militaire, entendu comme professionnel de la guerre engagé dans le cadre d’une armée nationale et permanente. Elle inclut les prises d’armes spontanées comme les révoltes ou certaines pratiques sociales, tel le duel. L’objet d’étude ici privilégié résidant dans l’interaction entre institutionnalisation des pratiques combattantes, individus et cultures guerrières, le parti a donc été pris de la restreindre et de considérer le combattant comme membre d’un groupe organisé et doté d’un but explicitement militaire et non simplement politique ou social, comme dans le cas des prises d’armes insurrectionnelles.
17Bien que conscients des apports de la méthode comparatiste appliquée à plus grande échelle et des problématiques liées aux échanges, adaptations et transferts culturels issus des contacts entre peuples (questions qui mériteraient à elles seules une journée d’étude spécifique), nous avons par ailleurs fait le choix de privilégier les rapports entre culture, identité et constitution d’un groupe combattant dans le cadre du seul continent européen. Il s’agit, en effet, moins de mettre au jour une diversité civilisationnelle que de proposer une réflexion sur le rapport entre l’identité des acteurs et celle de leur groupe d’appartenance, ainsi que sur la constitution de cultures de guerre spécifiques. Dans cette perspective, la prise en compte de différents groupes sociaux, de corps militaires distincts ou encore du rapport entre civils et militaires a été privilégié au détriment d’une approche plus globale. De même, une attention particulière a été portée aux composantes sociales, politiques, religieuses et militaires des identités et cultures des combattants.
18Une telle approche nous a finalement conduits à adopter une démarche comparative sur le temps long, parcouru au travers d’une série d’études de cas précis. Outre qu’elle présente l’avantage de faire jaillir les ruptures et les continuités, les originalités et les permanences, et d’apporter à chaque exemple le double éclairage de l’étude qui lui est spécifiquement consacrée et de la comparaison avec les autres exemples qui l’éclairent de l’extérieur, cette démarche permet en effet de prendre en compte la progressive institutionnalisation des cultures de guerre qui intervient entre la fin du xve siècle et le milieu du xxe siècle, période pendant laquelle naissent et se développent les armées permanentes. Leur essor s’accompagne du développement de cadres institutionnels, administratifs et normatifs qui modifient les modalités d’existence des combattants ainsi que les normes de comportement et les codes sociaux auxquels ils doivent se soumettre. La genèse de l’État moderne, malgré toutes ses imperfections et toutes ses limites, puis l’essor de l’État nation, qu’accompagne l’émergence des sentiments nationaux, modifient ainsi en profondeur les attentes formulées à l’égard des militaires, tant du point de vue de l’agir que de la pensée. Elles contribuent à définir et à redéfinir sans cesse les cultures et les identités des combattants.
19À l’intérieur de ce cadre d’analyse volontairement restreint, les contributions ont été organisées selon quatre axes thématiques qui dessinent autant de pistes de réflexion :
celui de l’émergence des consciences nationales au sein des cultures et des identités guerrières, des limites posées à leur affirmation et des tensions que suscitent l’introduction en leur sein d’éléments allogènes, mais aussi leur confrontation avec d’autres échelles de communautés ;
celui des cultures d’armes et des identités professionnelles, qui contribuent à l’affirmation singulière d’un groupe par le partage de pratiques et d’idéaux communs qui servent sa reproduction sociale, mais qui sont également sources de conflits dans leurs interactions, entre elles comme avec d’autres formes d’appartenance ;
celui de l’obligation militaire, des formes spécifiques d’acculturation qu’elle implique, de ses conséquences dans l’émergence de cultures et d’identités partagées entre le monde civil et militaire, mais aussi du refus, parfois, des combattants enrôlés malgré eux d’endosser une identité guerrière imposée ;
celui, enfin, de la circulation des modèles dans le temps, dans l’espace et entre groupes sociaux, des modalités de leur mobilisation et de leur appropriation comme de leur rôle dans le travail de légitimation de ces groupes ou de leurs intérêts.
20Au cœur de ces quatre axes, une même ambition réunit l’ensemble de ces contributions, celle de déconstruire les cultures et les identités combattantes pour mieux appréhender les modalités de leur interaction, de leur affirmation et de leurs mutations.
Notes de bas de page
1 John Keegan, Anatomie de la bataille : Azincourt 1415, Waterloo 1815, la Somme 1916, Paris, Pocket, 1995 [1re éd. angl. 1976] ; Id., A History of Warfare, Londres, Pimlico, 1994.
2 Sur la révolution militaire : Clifford J. Rogers (éd.), The Military Revolution Debate: Readings on the Military Transformation of Early Modern Europe, Oxford, Westview Press, 1995.
3 Victor Davis Hanson, Le modèle occidental de la guerre, Paris, Tallandier, 2007 [1re éd. angl. 1989], Id., Carnage et culture. Les grandes batailles qui ont fait l’Occident, Paris, Flammarion, 2002 [1re éd. angl. 2001].
4 Paul Bracken, Fire in the East: The Rise of Asian Military Power and the Second Nuclear Age, New York, Harper Collins, 1999 ; H. John Poole, Tactics of the Crescent Moon: Militant Muslim Combat Methods, Emerald Isle, Posterity Press, 2001 ; Geoffrey Parker (éd.), The Cambridge History of Warfare, New York, Cambridge University Press, 2005, en particulier p. 1-12.
5 John A. Lynn, De la guerre : une histoire du combat des origines à nos jours, Paris, Tallandier, 2006.
6 Samuel Huntington, The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order, New York, Simon & Schuster, 1996.
7 L’historiographie anglo-saxonne emploie ainsi la notion de « subculture », c’est-à-dire une culture intégrée à l’intérieur d’un modèle culturel plus large.
8 Jeremy Black, « Military Cultures, Military Histories and the Current Emergency », dans Michael S. Neiberg (éd.), Arms and the Man. Military History Essays in Honor of Dennis Showalter, Leyde/Londres, Brill, 2011, p. 63-82 ; Id., « Determinisms and Other Issues », The Journal of Military History, 68, 2004, p. 1217-1232 ; Patrick Porter, « Good Anthropology, Bad History: The Cultural Turn in Studying War », Parameters, 37/2, 2007, p. 45-58.
9 Franco Cardini, La culture de la guerre, Paris, Gallimard, 1992 [1re éd. it. 1982].
10 Azar Gat, A History of Military Thought: From the Enlightenment to the Cold War, Oxford, Oxford University Press, 2001 ; John Lynn, De la guerre..., op. cit., p. 173-214.
11 Jack Sydner, The Ideology of the Offensive: Military Decision Making and the Disasters of 1914, New York, Ithaca, 1984.
12 Georges Mosse, De la Grande Guerre au totalitarisme. La brutalisation des sociétés européennes, Paris, Hachette, 1999 [1990], p. 16.
13 Nicolas Mariot, « Faut-il être motivé pour tuer ? », Genèses, 53/4, 2003, p. 154-177 ; URL : www.cairn.info/revue-geneses-2003-4-page-154.htm. Nicolas Offenstadt, Philippe Olivera, Emmanuelle Picard, Frédéric Rousseau, « À propos d’une notion récente : “la culture de guerre” », dans Frédéric Rousseau (dir.), Guerres, paix et sociétés, 1911-1946, Neuilly-sur-Seine, Atlande, 2004, p. 667-674.
14 John Shy, « The Cultural Approach to the History of War », The Journal of Military History, 57/5, 1993, p. 13-26.
15 John France, « Close Order and Close Quarter: The Culture of Combat in the West », The International History Review, 27/3, 2005, p. 498-517.
16 David Parrott, « Cultures of Combat in the Ancien Regime: Linear Warfare, Nobel Values, and Entrepreneurship », The International History Review, 27, 2005, p. 518‑533.
17 Voir notamment Émile G. Léonard, L’armée et ses problèmes au xviiie siècle, Paris, Plon, 1958 ; André Corvisier, L’armée française de la fin du xviie siècle au ministère de Choiseul. Le soldat, Paris, PUF, 1964 ; Jean Chagniot, Paris et l’armée au xviiie siècle : étude politique et sociale, Paris, Economica, 1985.
18 Georges Duby, Le dimanche de Bouvines, Paris, Gallimard, 1973 ; Jean-Paul Bertaud, Valmy. La démocratie en armes, Paris, Julliard, 1970.
19 Voir entre autres Olivier Chaline, La bataille de la Montagne Blanche (8 novembre 1620). Un mystique chez les guerriers, Paris, Noesis, 1999 ; Hervé Drévillon, L’impôt du sang. Le métier des armes sous Louis XIV, Paris, Tallandier, 2005 ; Stéphane Audoin-Rouzeau, Combattre. Une anthropologie historique de la guerre moderne (xixe-xxie siècles), Paris, Seuil, 2008.
20 Edward B. Tylor, Primitive Culture: Researches into the Development of Mythology, Philosophy, Religion, Art and Custom, Londres, Routledge, 1994 [1871], vol. 1, p. 1.
21 Bernard Lahire, L’homme pluriel. Les ressorts de l’action, Paris, Nathan, 1998.
22 Ibid., p. 38.
23 Jean-Philippe Genet, Culture et idéologie dans la genèse de l’État moderne, Rome, École française de Rome, 1985.
Auteurs
Benjamin Deruelle : professeur d’histoire de l’Europe moderne à l’université du Québec à Montréal et chercheur à l’Institut de recherches historiques du Septentrion (IRHiS-UMR 8529). Ses travaux portent sur la culture, les représentations et les pratiques guerrières au xvie siècle, analysées comme autant d’expressions et de modalités de la régulation sociale. Il est l’auteur d’un ouvrage intitulé De papier de fer et de sang : Chevaliers et chevalerie à l’épreuve de la modernité (Paris, Publications de la Sorbonne, 2015). Il a aussi codirigé plusieurs ouvrages collectifs dont : Savoirs et savoir-faire militaires à l’époque moderne (Paris, Publications de la Sorbonne, 2013), et Combattre à l’époque moderne (Paris, Éditions du CTHS, 2013).
Arnaud Guinier : ancien élève de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, agrégé d’histoire et ancien pensionnaire de la fondation Thiers, Arnaud Guinier est chercheur affilié à l’Institut d’histoire moderne et contemporaine. Il est l’auteur de L’honneur du soldat. Éthique martiale et discipline guerrière dans la France des Lumières (Ceyzérieux, Champ Vallon, 2014) et le codirecteur avec Hervé Drévillon de Les Lumières de la guerre, mémoires et reconnaissances tirés de la sous-série 1M du Service Historique de la Défense (Paris, Publications de la Sorbonne, 2014).
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
La construction du militaire, Volume 3
Les mots du militaire : dire et se dire militaire en Occident (XVe-XIXe siècle) de la guerre de Cent ans à l’entre-deux-guerres
Benjamin Deruelle, Hervé Drévillon et Bernard Gainot (dir.)
2020
La construction du militaire, Volume 2
Cultures et identités combattantes en Europe de la guerre de Cent Ans à l’entre-deux guerres
Benjamin Deruelle et Arnaud Guinier (dir.)
2017
Les lumières de la guerre, Volume 2
Mémoires militaires du XVIIIe siècle conservés au service historique de la Défense (Sous-série 1 - Reconnaissances)
Hervé Drévillon et Arnaud Guinier (dir.)
2015
Les lumières de la guerre, Volume 1
Mémoires militaires du XVIIIe siècle conservés au service historique de la Défense (Sous-série 1 - Mémoires techniques)
Arnaud Guinier et Hervé Drévillon (dir.)
2015
La construction du militaire, Volume 1
Savoirs et savoir-faire militaires à l’époque moderne
Benjamin Deruelle et Bernard Gainot (dir.)
2013
L’historien-citoyen
Révolution, guerre, empires. Mélanges en l’honneur de Bernard Gainot
Benjamin Deruelle, Émilie Dosquet et Paul Vo-Ha (dir.)
2022