Carte et presse
p. 83
Texte intégral
1Parmi les livres, il en est de particuliers qui dépassent l’acte isolé d’une publication. Il en est ainsi de ces livres dont l’importance aux yeux du lectorat imaginé par l’éditeur ne se dément pas avec le temps qui passe, mais qui peuvent ou doivent connaître des ajustements, corrections qui mettront en tension deux moments d’écriture, comme les distances entre un texte et sa mise en livre que des coquilles donnent à voir. Mais il en est surtout ici qui ne sont pensables qu’à l’intérieur de séries souhaitées par un, voire par des maîtres d’œuvre successifs. C’est d’abord le cas des annales, lieux d’enregistrement du temps, mais c’est aussi celui des publications périodiques qui apparaissent en Europe dès le début du xviie siècle1. Leur intérêt ici est de former un corpus aisément identifiable et délimitable, et qui surtout permet dans son homogénéité toute relative de pister des évolutions.
2Mon choix a priori a été de m’éloigner du monde savant. Que les membres de l’Académie des sciences soient informés sur ce qu’est la carte apparaît probable. Celle-ci est l’un des objets qui fonde le travail de l’institution. Qu’en revanche des arènes de discussion en apparence relatives à la littérature s’informent de ce qu’est la carte, ou de ce que sont les cartes, est possible – on pense aussitôt à la « Carte du tendre » inspiré de la Clélie de Madeleine de Scudéry2 – mais paraît pourtant moins évident. C’est ce qui, à l’origine, a déterminé le choix du Mercure de France comme lieu de l’investigation. On le verra, la séparation idéale entre le monde savant et ce périodique mondain n’est pas plus pertinente que celle posée entre des savoirs. La relation, plus complexe, brouille vite les perspectives. Il n’en reste pas moins que la procédure d’enquête engagée a conservée toute sa richesse quant aux interrogations sur les usages des cartes. L’exposition, comme dans le cas du livre, se déploiera en deux temps. Un premier, court, passera par une analyse des répartitions du traitement de la carte dans le journal. Une seconde, plus longue, permettra de passer en revue les différents aspects du discours sur la carte qui occupe un peu moins de 2000 pages dans les 900 volumes dépouillés.
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