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    Plan détaillé Texte intégral L’émigration politique et l’émigration juive sous le national-socialisme Conséquences de la guerre : vers un pays d’immigration ? Notes de bas de page Auteur

    Migrations, intégrations et identités multiples

    Ce livre est recensé par

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    L’Allemagne, un pays d’émigration et son évolution

    Wolfgang Benz

    p. 33-42

    Texte intégral L’émigration politique et l’émigration juive sous le national-socialisme Conséquences de la guerre : vers un pays d’immigration ? Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Si au dix-neuvième siècle et au début du vingtième siècle, l’Allemagne a connu des migrations spécifiques vers les colonies allemandes et si l’émigration économique s’est développée, en particulier au moment des crises de 1923 et 1929, l’année 1933 marque un tournant dans les mouvements migratoires. Avec l’arrivée au pouvoir d’Hitler et du parti national-socialiste le 30 janvier 1933, l’Allemagne est devenue pleinement un pays d’émigration. Plusieurs milliers de personnes ont fui le pays pour des raisons politiques quelques semaines après l’incendie du Reichstag le 28 février 1933, d’autres qui avaient perdu le droit d’exercer leur profession parce qu’ils étaient communistes, sociaux-démocrates, syndicalistes, libéraux ou juifs, les suivirent. Si pour l’opposant politique au national-socialisme, la fuite en exil signifiait l’espoir d’un retour dans une Allemagne meilleure après Hitler, les quelque 280 000 Juifs expulsés n’avaient pas majoritairement le désir de rentrer en Allemagne après les humiliations qui leur avaient été infligées. Le problème des Juifs allemands était de trouver une nouvelle Heimat (terme difficilement traduisible, qu’on peut tenter de rendre par « terre natale » ou « petite patrie »), ce qui était déjà suffisamment compliqué, voire impossible pour nombre d’entre eux.

    L’émigration politique et l’émigration juive sous le national-socialisme

    2Dans une première vague d’émigration, les opposants au national-socialisme qui étaient exposés du fait de leurs activités politiques ou éditoriales notamment échappèrent à la persécution par une fuite massive à partir du printemps et de l’été 1933. Il s’agissait avant tout de dirigeants du mouvement ouvrier, de communistes, de sociaux-démocrates, de socialistes à la gauche du SPD, de journalistes et de gens de lettres, d’artistes et d’intellectuels qui avaient tout à craindre de l’arrivée au pouvoir du national-socialisme. À la fin de 1935, d’après les indications du commissaire aux réfugiés de la Société des Nations, 6 000 à 8 000 communistes, 5 000 à 6 000 sociaux-démocrates et environ 5 000 autres personnes avaient émigré pour des raisons politiques. Globalement, on estime qu’entre 1933 et 1939, environ 30 000 personnes ont quitté pour des raisons politiques le Reich allemand (y compris l’Autriche rattachée en 1938 et les régions annexées des Sudètes)1. L’émigration politique se déroula en plusieurs vagues. La première commence avec la terreur de l’époque de « la prise du pouvoir », à laquelle correspond la mise en place de bases et de représentations à l’étranger, comme celle du Comité directeur de la social-démocratie en exil à Prague en mai 1933 ou le déplacement du siège du KPD (parti communiste allemand) à Paris, puis à Moscou.

    3Une deuxième vague d’émigration politique a lieu en 1934, lorsque, après la révolte de la Ligue de défense républicaine contre le gouvernement Dollfuβ, quelques milliers de représentants du mouvement ouvrier autrichien durent fuir, avant tout en Tchécoslovaquie.

    4Le référendum sur la Sarre en 1935 entraîne la troisième vague. À nouveau, ce sont avant tout des membres du mouvement ouvrier qui doivent quitter la région de la Sarre, notamment vers la France, parce que la Sarre, terre de leur exil, revint au Reich allemand après le référendum. Parmi ces quelque 4 000 réfugiés politiques, beaucoup avaient déjà quitté l’Allemagne lors de la première vague d’émigration. Après l’Anschluss de l’Autriche au printemps 1938, ce sont non seulement les sociaux-démocrates et communistes restants mais aussi les représentants chrétiens-sociaux de l’État corporatif et les conservateurs bourgeois qui fuient essentiellement en direction de la Tchécoslovaquie2. La dernière vague d’émigration suit l’annexion de la région des Sudètes : 4 000 à 5 000 sociaux-démocrates et environ 1 500 communistes s’exilent vers la Grande-Bretagne et la Suède notamment3.

    5L’exil politique se considère comme une forme de résistance combattant pour une meilleure Allemagne après Hitler. D’autres armes que celle de l’édition étaient à peine disponibles, c’est pourquoi le nombre de périodiques publiés en exil fut considérable, afin d’influencer l’opinion étrangère et d’avoir un écho en Allemagne. L’exil politique s’exprimait dans le combat contre Hitler à plusieurs voix, divisé en courants politiques. Tous les efforts pour associer dans un « front populaire » (Volksfront) les forces de « l’Autre Allemagne », comme cela avait été entrepris au milieu des années 30 à Paris, ont échoué à cause de l’opposition entre sociaux-démocrates et communistes, et du fait d’une intransigeance dogmatique ou d’une méfiance aiguë4.

    6L’émigration était à la fois une fuite devant la persécution et une expulsion. La fuite devant la persécution concernait avant tout les opposants au régime national-socialiste qui, « le visage tourné vers l’Allemagne »5, se considéraient dans leur exil politique – au moins jusqu’à la guerre – comme des combattants et des résistants et qui ont ensuite tenté d’incarner « l’Autre Allemagne » dans les différents pays d’exil et de forger des plans pour un ordre social et étatique après Hitler. En revanche, l’émigration des Juifs allemands fut toujours une expulsion, même si l’émigration fut « volontaire » pendant les toutes premières années du régime.

    7Jusqu’à la guerre, le but avoué de l’idéologie national-socialiste était de pousser les Juifs hors du pays ; la discrimination juridique et sociale de la minorité servait à cela. Mais la politique national-socialiste envers les Juifs s’est révélée contradictoire6 : d’une part, elle poussait à l’émigration au moyen de discriminations et d’autre part, elle empêchait le départ des juifs par une exploitation financière systématique sous la forme de contributions, d’impôts spécifiques et de clauses ruineuses concernant le transfert des biens. L’émigration juive était donc placée sous d’autres auspices que l’exode des hommes politiques, des scientifiques, des gens de lettres et des artistes. Les nationaux-socialistes n’avaient pas intérêt à l’exil de ces derniers, bien au contraire. Convertir et intégrer des socialistes et d’autres anciens opposants au régime dans la Volksgemeinschaft, la « communauté du peuple national-socialiste », était un but avoué de l’État. Et de même, on se serait bien paré, aux yeux du monde, des écrivains, acteurs, musiciens et autres personnalités exilées (à condition qu’ils ne soient pas Juifs).

    8Si les exilés politiques – et cela valait dans une large mesure pour les artistes et les scientifiques – pensaient résider pour une durée déterminée dans le nouvel environnement d’accueil, les Juifs d’Allemagne franchissaient les frontières en ayant le sentiment que leur départ était définitif. Avec des sentiments d’amertume du fait des humiliations et offenses subies, de la perte de leur patrie, du déni de leur statut social et de leurs droits politiques, les émigrés juifs espéraient de nouvelles possibilités d’existence à l’étranger. Bien sûr, ces deux catégories se recoupaient, surtout dans la première vague d’émigration hors de l’Allemagne national-socialiste. Beaucoup d’émigrés fuyaient non seulement pour des raisons politiques, mais aussi parce qu’ils étaient Juifs (et certains sont même retournés en Allemagne après une période d’émigration d’un ou deux ans). Si la situation de départ différait entre l’émigration politique et juive, si les attentes étaient divergentes, cela ne changeait toutefois rien à la similitude des conditions matérielles de vie en exil, souvent misérables. Les émigrés – à l’exception de la mince frange courtisée des personnalités qui comme Albert Einstein ou Thomas Mann avaient quitté l’Allemagne tôt et jouissaient d’un prestige international – n’étaient partout que des demandeurs d’asile ou encore des émigrés tolérés se situant dans les couches les plus basses de l’échelle sociale du pays d’accueil, et les Juifs parmi eux n’avaient même pas l’illusion d’un retour futur7.

    9La fuite et l’expulsion des Juifs d’Allemagne reflètent dans leur intensité la politique national-socialiste. En 1933, 37 000 à 38 000 Juifs ont quitté l’Allemagne en réponse aux phénomènes de terreur successifs lors de « la prise du pouvoir ». En 1934, année de la fin de la consolidation du pouvoir national-socialiste, 22 000 à 23 000 Juifs les ont suivis, en 1935 20 000 à 21 000 Juifs ont émigré. L’événement décisif de cette année-là, les lois de Nuremberg qui ont fait des Juifs des ressortissants de moindre droit, s’est répercuté dans les statistiques de l’année 1936 où l’on compte 24 000 à 25 000 émigrés juifs. L’apaisement apparent de la situation en 1936, année des jeux olympiques, alors que de nombreux Juifs avaient l’impression que l’activisme antisémite du régime semblait s’être tempéré, a néanmoins entraîné 23 000 émigrations en 1937. L’aggravation de la politique antijuive, qui passa soudain de la discrimination et de la persécution par des actes législatifs à des formes de violence extrême manifestée par le bannissement des Juifs polonais en octobre 1938 et par les pogromes de la « Nuit de cristal » en novembre 1938, ont conduit à la plus grande vague d’émigration : 33 000 à 40 000 personnes en 1938, 75 000 à 80 000 en 1939. C’est durant cette période que la pression pour émigrer fut la plus forte, due notamment à la détention des hommes juifs dans des camps de concentration, immédiatement après le 9 novembre 1938, à « l’aryanisation » des entreprises juives encore existantes, à la poursuite des interdictions d’exercer une profession qui avaient commencé dès 1933 et à la privation croissante de droits dans la sphère publique et privée.

    10Le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale signifia de facto la fin de la plupart des possibilités d’émigration du fait de la fermeture des représentations diplomatiques et de l’impossibilité de voyager, que ce soit en bateau ou par d’autres moyens. En 1940, seuls 15 000 Juifs purent quitter l’Allemagne, en 1941 ils ne furent que 8 000. Malgré l’interdiction d’émigrer promulguée le 23 octobre 1941 – six semaines après la disposition policière qui ordonna aux Juifs allemands de porter l’étoile jaune – environ 8 500 Juifs quittèrent l’Allemagne entre 1942 et 1945. D’après les rapports d’activité du Comité central pour l’aide et la construction (Zentralausschuss für Hilfe and Aufbau) et de la Représentation générale des Juifs du Reich (Reicksvertretung der laden in Deutschland), entre 257 000 et 273 000 Juifs ont quitté l’Allemagne entre 1933 et 19418. Le nombre total des émigrés juifs allemands est estimé à 278 500. Le génocide qui a commencé par les déportations dans les ghettos et les camps d’extermination en Pologne et dans les pays baltes, avait débuté en 1941 avec l’invasion allemande de l’Union soviétique.

    Conséquences de la guerre : vers un pays d’immigration ?

    11Le Reich national-socialiste a déclenché la Deuxième Guerre mondiale par l’agression de la Pologne en 1939. La guerre fut menée sous le signe de l’idéologie d’« un peuple sans espace ». Le but était d’établir des colonies en Europe de l’Est et en Europe centrale, la prétendue poussée démographique en Allemagne et le sentiment missionnaire de la « race supérieure » germanique en étaient les mobiles. À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, et comme conséquence immédiate, environ 13 millions de personnes de nationalité allemande se sont trouvées sans patrie, du fait de leur statut de réfugiés ou d’expulsés. Elles étaient originaires des régions orientales du Reich, avaient fui devant l’Armée rouge vers l’Ouest ou bien avaient été expulsées après la conférence de Potsdam des territoires qui étaient devenus polonais et tchécoslovaques, ainsi que d’autres pays d’Europe centrale et orientale. Certains expulsés venaient de régions qui étaient considérées comme « allemandes » depuis longtemps comme la Prusse orientale, la Poméranie et la Silésie ; d’autres faisaient partie des minorités allemandes installées depuis des siècles en Bohême et en Moravie (les « Allemands des Sudètes »), en Hongrie, en Yougoslavie, en Roumanie et en Pologne. Après les accords de Potsdam et jusqu’en 1950, environ 13 millions de personnes de langue et de culture allemandes ont été déplacées vers l’Allemagne occupée, en partie dans des circonstances catastrophiques et avec de grandes pertes humaines. Environ 9 millions de personnes ont été accueillies dans les zones d’occupation occidentales qui ont donné naissance en 1949 à la République fédérale d’Allemagne (RFA), et environ 3,6 millions ont été accueillies dans la zone d’occupation soviétique, devenue en 1949 la République démocratique allemande (RDA)9.

    12L’intégration des expulsés représentait pour les deux États allemands une gageure historique. Les Alliés avaient promulgué une interdiction de coalition, c’est-à-dire que les expulsés n’avaient pas le droit de constituer leurs propres partis politiques afin de défendre leurs intérêts spécifiques. En RDA, une convention de langage faisait qu’on ne parlait strictement que de « déplacés ». Par ailleurs, le maintien de traditions culturelles, comme c’était le cas en RFA, était interdit aux réfugiés et expulsés en RDA.

    13Les deux États allemands d’après-guerre étaient fortement peuplés et eurent dans un premier temps des problèmes économiques – dans le cas de la RDA de manière durable. L’idée que le territoire restant de l’Allemagne, qui avait été considérablement réduit, puisse devenir un pays d’immigration paraissait si absurde que nombreux sont ceux qui proclament encore aujourd’hui que l’Allemagne n’est « pas un pays d’immigration » ou que « le bateau est plein » – alors même que l’immigration est une réalité depuis fort longtemps.

    14Dans les années 1950, en plein miracle économique, la conjoncture et le marché du travail expliquent le recrutement par la RFA de main-d’œuvre étrangère. En 1955, le premier accord de recrutement est conclu avec l’Italie, et d’autres traités suivent avec l’Espagne et la Grèce (1960), la Turquie (1961), le Maroc (1963), le Portugal (1964), la Tunisie (1965) et la Yougoslavie (1968). Le point culminant de cette migration de travail est l’année 1970. La crise pétrolière conduit ensuite à un arrêt du recrutement en novembre 1973. Ainsi le recrutement de ceux qu’on appelle littéralement « travailleurs invités » (Gastarbeiter) fut arrêté, mais non le regroupement familial. Le projet initial de la RFA, qui était de recruter de la main-d’œuvre pour une durée déterminée et de l’employer à des conditions attractives (en prenant notamment en compte les avantages sociaux pour les Allemands) s’en est trouvé modifié. La main-d’œuvre étrangère n’était pas prête à mener une existence isolée dans des camps pour travailleurs étrangers comme cela avait été le cas dans l’État national-socialiste. Les travailleurs immigrés voulaient au contraire faire venir leur famille et ne souhaitaient pas retourner chez eux après un court séjour. Ils eurent des enfants en Allemagne qui avaient peu de liens avec leur pays d’origine et ne maîtrisaient pas la langue de leurs grands-parents10.

    15En RDA aussi on a recruté de la main-d’œuvre étrangère. Mais ces migrants du travail qui provenaient du Vietnam, du Mozambique et de Cuba devaient retourner, d’après un principe de rotation, dans leur pays natal à la fin de leur contrat de travail. « Les travailleurs sous contrat » vivaient entre eux et il n’était pas question de regroupement familial. En 1989, à la fin de la RDA, on comptait environ 93 000 travailleurs étrangers sur le territoire de la République démocratique allemande, la majorité d’entre eux (59 000) venait du Vietnam du Nord11.

    16Avec l’écroulement du pouvoir communiste et la nouvelle liberté de circulation, une vague d’immigrants atteint l’Allemagne au début des années 90. Il ne s’agissait pas seulement de personnes d’origine allemande venues de l’URSS et d’autres pays du bloc de l’Est. En 1990, la dernière Chambre du peuple de la RDA avait décidé d’une procédure d’entrée simplifiée pour les Juifs d’URSS. Après la réunification du 3 octobre 1990, la décision est restée valable dans le contexte de la « loi sur les mesures humanitaires pour l’accueil des réfugiés ». Les Juifs (et les membres de leur famille non juifs) ont été intégrés en tant que « réfugiés contingentés ». Ils ont entraîné une augmentation de la communauté juive en Allemagne d’environ 70 000 personnes : en 1990, elle comptait à peine 30 000 membres, en 2003, 102 47212.

    17Jusque dans les années 1990, tous les gouvernements de RFA ont réaffirmé, à l’encontre de toute réalité, le slogan selon lequel l’Allemagne n’était pas un pays d’immigration. Pour cette raison, la République fédérale a renoncé à un règlement général et juridique en matière d’immigration, les domaines de compétences pour les migrants se trouvaient en partie au ministère de l’Intérieur (concernant le droit de séjour et la citoyenneté), en partie au ministère du Travail, étant donné que les immigrants étaient considérés avant tout comme de la main-d’œuvre étrangère. Dans la pratique, avant l’unification de 1990, tous les réfugiés de RDA étaient pris en charge, jouissant aussitôt de tous les avantages sociaux et devenant automatiquement citoyens de la RFA. Il ne fait aucun doute que cela a attiré de nombreux citoyens de RDA. Cette pratique a généré des coûts élevés en RFA, mais cela semblait être le prix à payer pour maintenir la revendication politique d’une unité de la nation allemande. En outre, cela renforçait le sentiment de supériorité sur ce deuxième État allemand communiste que les citoyens fuyaient en masse. Ainsi la RFA fut-elle de facto et d’emblée un pays d’immigration : elle a connu, entre la fondation de l’État en 1949 et la construction du Mur de Berlin en 1961, un gain migratoire de 4,2 millions de personnes.

    18Les personnes d’origine allemande en provenance d’Europe de l’Est qui voulaient venir en RFA en tant que « rapatriés tardifs » (Spataussiedler), formaient un autre groupe d’immigrants à qui le droit à la naturalisation était garanti. Les dépenses de prise en charge pour ce groupe furent considérables, soutenues par la volonté politique de les intégrer rapidement, Jusqu’en juillet 1996, l’arrivée des Spätaussiedler était possible sans formalité particulière ; par la suite, un examen de langue (que l’on ne pouvait pas repasser) a été introduit dans le pays d’origine comme condition préalable. L’arrivée des rapatriés tardifs a atteint son point culminant dans les années 1990. Entre 1990 et 2002, ce sont en tout 2,2 millions de personnes qui ont pu faire la preuve de leurs origines allemandes, majoritairement originaires d’ex-URSS.

    19En souvenir des réfugiés qui, en tant qu’opposants politiques au national-socialisme ou en tant que Juifs, avaient échappé à la persécution à partir de 1933 grâce à l’émigration hors de l’Allemagne hitlérienne, et qui avaient trouvé asile quelque part, les pères fondateurs de la République fédérale ont ancré dans la Constitution de 1949 des dispositions généreuses en matière d’asile. L’article 16 de la Loi fondamentale stipule que « les personnes persécutées politiquement jouissent du droit d’asile » : les personnes qui sont persécutées dans leur pays natal, à cause de leur appartenance à une race particulière, une religion, une nationalité, un groupe social ou parce qu’elles défendent une conviction politique ont un droit opposable à ce droit fondamental en République fédérale. En outre, il existe à côté de ce droit à l’asile politique, un « petit asile » fondé sur la Convention de Genève sur les réfugiés. Un étranger dont « la vie ou la liberté » est menacée dans son pays natal « à cause de sa race, sa religion, sa nationalité, de son appartenance à un groupe particulier ou du fait de ses convictions politiques », obtient le statut d’un réfugié et une autorisation de séjour de deux ans qui doit être prolongée si la menace persiste. Outre ces dispositions pour les réfugiés de la convention du « petit asile », il existe la « tolérance temporaire » qui contraint à ne pas expulser un réfugié menacé de torture, de peine de mort ou de dangers similaires pour son corps, sa vie et sa liberté dans son pays natal. La « tolérance temporaire » n’est pas un droit de séjour mais seulement le renoncement de la part des autorités allemandes à l’exécution de l’obligation d’expulsion13.

    20Ce qui a fait de facto de la République fédérale un pays d’immigration, et ce dès sa fondation, ce sont donc le recrutement de travailleurs immigrés et l’invitation permanente faite aux citoyens de RDA de s’installer à l’Ouest, mais aussi l’invitation à l’adresse des personnes de souche allemande vivant dans les anciennes régions de peuplement allemand en Europe de l’Est et du Sud-Est, ou bien encore l’attractivité de la loi en matière d’asile. Pour maintenir la doctrine selon laquelle l’Allemagne ne serait pas un pays d’immigration, des mesures politiques ont été prises depuis les années 1970, qui devaient donner un semblant de validité à cette maxime. L’arrêt du recrutement de travailleurs immigrés en 1973 fut suivi en 1983 par la loi d’encouragement au retour, qui offrait aux travailleurs migrants des incitations pour retourner dans leur pays natal. À partir du milieu des années 70, alors qu’une commission réunissant le Bund et les Länder développait les grandes lignes de la politique vis-à-vis des étrangers, la politique migratoire s’est orientée vers l’intégration des migrants résidant depuis longtemps dans le pays et vers la limitation de l’arrivée de nouveaux immigrés. Le thème des étrangers fut régulièrement instrumentalisé politiquement. Le 1er janvier 1991, une nouvelle loi sur les étrangers est entrée en vigueur après une réforme approfondie. La loi sur les étrangers n’est pas une loi sur l’immigration : elle règle seulement les problèmes de l’entrée dans le territoire, du séjour et de l’installation d’étrangers en Allemagne, mais non les problèmes de naturalisation14.

    21Dans le même temps, on a procédé à une nouvelle réglementation de la politique d’asile. Une modification de la Constitution, entrée en vigueur le 1er juillet 1993, a rendu la procédure d’asile considérablement plus difficile du fait de trois règles. Premièrement, les personnes qui entrent en République fédérale via « un État tiers sûr » n’ont plus le droit de se référer au droit fondamental concernant l’asile politique. Sont définis comme « des États tiers sûrs » tous les membres de l’Union européenne ainsi que de nombreux autres pays dans lesquels l’application de la Convention de Genève sur les réfugiés et de la Convention européenne des droits de l’homme passent pour être garanties. Ainsi, tous les États voisins de la République fédérale sont des « États tiers sûrs ». Un demandeur d’asile qui voudrait être accueilli en RFA doit donc arriver en RFA via un vol direct du pays où il est persécuté.

    22Il s’agit là de tous les pays dans lesquels il n’y a pas de persécution conformément à la définition qu’en donne le législateur allemand. C’est pourquoi on refuse en général l’entrée, après une procédure de contrôle réduite, à des demandeurs d’asile qui ne peuvent prouver l’existence d’une persécution individuelle. Troisièmement, on a introduit une clause concernant la zone de transit de l’aéroport d’arrivée, qui est appliquée dans le cas de demandeurs d’asile provenant d’« États d’origine sûrs » ou bien pour des demandeurs sans papier. La procédure doit être achevée dans un délai de 19 jours, et si cela n’est pas possible, l’entrée en République fédérale est autorisée dans un premier temps. Depuis ces changements, le nombre de demandes d’asile a considérablement diminué.

    23Depuis le printemps 2000, les responsables politiques commencent à reconnaître cette réalité : l’Allemagne est bien un pays d’immigration et elle a besoin d’immigration. La Commission indépendante sur l’immigration, mise en place en 2001 par le ministre fédéral de l’Intérieur, a présenté un rapport volumineux en juillet 2001, qui devait aboutir à une loi sur l’immigration. Cette loi a toutefois échoué une première fois. En mars 2002, la loi votée par le Bundestag n’a pu entrer en vigueur en raison d’un vice de forme. Cependant, il y avait un consensus sur le fait qu’il était nécessaire de réglementer l’immigration. Le 1er juillet 2004, la loi a été adoptée. Elle est entrée en vigueur le 1er janvier 2005. Dès sa proclamation en août 2004, le service pour la reconnaissance des réfugiés étrangers a été transformé en « ministère de la Migration et des Réfugiés ». Cette administration, hébergée dans une ancienne caserne SS à Nuremberg, à la limite du terrain qui avait accueilli les grands congrès du parti nazi et où fut installé après guerre un camp de personnes déplacées et de migrants, se consacre avec plus de 2 000 collaborateurs à gérer le fait que l’Allemagne est bien un pays d’immigration15.

    24Une animosité croissante vis-à-vis de l’islam, instrumentalisée contre les immigrés et les citoyens de religion musulmane à l’occasion de nouvelles constructions de mosquées ou de débats sur le foulard, fait partie des réactions négatives à l’immigration16. Certaines campagnes de dénigrement cherchent à diffamer systématiquement la religion musulmane comme la cause même du terrorisme. Ce n’est pas un problème qui se limite à l’Allemagne et c’est peut-être un problème importé si l’on pense au slogan de l’« islamisation de l’Europe ». Nous ne connaissons que trop bien, à partir de l’histoire allemande, les dégâts que font de telles théories du complot.

    25Pour terminer ce tour d’horizon, une image positive : la communauté turque d’Allemagne (Türkische Gemeinde Deutschland) et la Fédération turque (Türkischer Bund), deux organisations issues de la migration, ont été invitées au premier grand événement de l’année 2009, qui commémorait la Loi fondamentale. La manifestation a été digne et belle, avec des orateurs de haut rang. Le maire de Berlin s’est montré fier d’être à la tête de la plus grande communauté turque en dehors de la Turquie, le ministre fédéral de l’Intérieur a assuré que l’on ne voulait pas forcer les immigrants à l’assimilation et qu’il reconnaissait la nécessité de la participation politique, notamment par l’intermédiaire du droit de vote pour les étrangers aux élections communales. Enfin, le président de la communauté turque d’Allemagne s’est prononcé contre les symboles religieux et la mise en avant de motifs religieux pour ne pas participer à des activités scolaires. Le patriotisme dont font preuve les immigrés turcs vis-à-vis de la constitution rend optimiste pour l’Allemagne, devenue pays d’immigration.

    Notes de bas de page

    1 Claus-Dieter Krohn et al. (éds), HanAbuch der deutschsprachigen Emigration 1933-1945, Darmstadt, Primus Verlag, 1998 ; Biographisches Hanbuch der deutschsprachigen Emigration nach 1933/International Biographical Dictionary of Central European Emigrés 1933-1945, édité par l’Institut für Zeitgeschichte, Munich et la Research Foundation for lewish Immigration, New York, sous la direction de Werner Roder et Herbert A. Strauss, 3 volumes, Munich, K.G. Saur, 1980-1983.

    2 Peter Becher et Peter Heumos (éds), Drehscheibe Brag. Zurdeutschen Emigration in derTschechosiowakei, Munich, R. Oldenburg Verlag, 1992.

    3 Peter Heumos, Die Emigration aus der Tschechoslowakei nach Westeuropa und dem Nahen Osten 1938-1945, Munich, R. Oldenburg Verlag, 1989.

    4 Richard Lowenthal, « Konflikte, Bündnisse und Resultate der deutschen politischen Emigration », in Vierteljahrshefte für Zeitgeschichte 39 (1991), p. 625-636 ; Günter Plum, « Volksfront, Konzentration und Mandatsfrage. Ein Beitrag zur Geschichte der SPD im Exil 1933-1939 », ibid. 18 (1970), p. 410-442.

    5 Mit dem Cesicht nach Deutschland. Eine Dokumentation über die sozialdemokratische Emigration. De l’œuvre posthume de Friedrich Stampfer, complétée par d’autres écrits, Erich Mathias (éd.), Düsseldorf, Droste Verlag, 1968.

    6 Uwe Adam, ludenpolitik im Dritten Reich, Düsseldorf, Droste Verlag, 1972; Saul Friedlaender, Das Dritte Reich und die Juden. Die Jahre der Verfolgung 1933-1939, Munich, Beck, 1998; Michael Wildt, Die ludenpolitik des SD 1935 bis 1938. Eine Documentation, Munich, Oldenburg Verlag, 1995.

    7 Wolfgang Benz (éd.), Das Exil der kleinen Leute. Alltagserfahrung deutscher Juden in der Emigration, Munich, Beck Verlag, 1991.

    8 Wolfgang Benz (éd.), Die Juden in Deutschland, Leben unter nationalsozialistischer Herrschaft, Munich, Beck, 1988, p. 738.

    9 Erik Franzen, Die Vertriebenen. Hitlers letzte Opfer, Berlin, Propylaen Verlag, 2001; Andreas Kossert, Kalte Heimat. Die Geschichte der deutschen Vertriebenen nach 1945, Munich, Siedler, 2008.

    10 Herbert Brücker (éd.), Migration : Potential und Effekte für den deutschen Arbeitsmarkt, Baden-Baden, Nomos Verlag, 2003 ; Ulrich Herbert, Geschichte der Ausländerpolitib in Deutschland. Saisonarbeiter, Gastarbeiter, Flüchtlinge, Munich, Beck Verlag, 2001.

    11 Andreas Müggenberg, Die ausländischen Vertragsarbeitnehmer in der ehemaligen DDR, Darstellung und Documentation, Berlin, Bonner Universitätsverlag, 1996.

    12 Karin Weiß, « Zwischen Integration und Ausgrenzung : Jüdische Zuwanderer aus der ehemaligen Sowjetunion in Deutschland » in Jahrbuch für Antisemitismusforschung 11 (2002), p. 249-270; Sonja Haug, Jüdische Zuwanderer in Deutschland. ÜberblicC über den Stand der Forschung, Nuremberg, 2005 (Bundesamt für Migration und Flüchtlinge, Working papers 3) ; Franziska Becker, An Commen in Deutschland. Einwanderungspolitik als biographische Erfahrung im Migrationsprozeβ russischer Juden, Berlin, Dietrich Reimer Verlag, 2001.

    13 Wolfgang Benz (éd.), Umgang mit Flüchtlingen. Ein humanitäres Problem, Munich, Beck Verlag, 2006.

    14 Anja Steinbach, Soziale Distanz. Ethnische Grenzziehung und die Eingtiederung von Zuwanderern in Deutschland, Wiesbaden, Verlag für Sozialwissenschaften, 2004.

    15 Zuwanderung gestalten. Integration fordern. Bericht der Unabhängigen Kommission “Zuwanderung”, Berlin 2001.

    16 Bundesministerium des Innern, Sachverständigenrat für Zuwanderung und Integration, Migrationsbericht im Auftrag der Bundesregierung, novembre 2004.

    Auteur

    Wolfgang Benz

    Prof. Dr. phil, historien, a étudié l’histoire, les sciences politiques et l’histoire de l’art. Il a été chercheur de 1969 à 1990 à l’Institut für Zeitgeschichte à Munich avant de prendre la direction du Zentrum für Antisemitismusforschung (Centre de recherche sur l’antisémitisme) à Berlin. Il a été président de la Gesellschaft für Exilforschung de 1995 à 2009. Ses domaines de recherche sont le Troisième Reich, l’antisémitisme, l’exil sous le national-socialisme. Parmi ses nombreuses publications : Ausgrenzung, Vertreibung, Völkermord. Genozid im 20. Jahrhundert, Deutscher Taschenbuch-Verlag, München 2006 ; Die Protokolle der Weisen von Zion. Die Legende von der jüdischen Weltverschwörung. Beck, München, 2007, Der Hass gegen die Juden : Dimensionen und Formen des Antisemitismus, Metropol, 2008.

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    1 Claus-Dieter Krohn et al. (éds), HanAbuch der deutschsprachigen Emigration 1933-1945, Darmstadt, Primus Verlag, 1998 ; Biographisches Hanbuch der deutschsprachigen Emigration nach 1933/International Biographical Dictionary of Central European Emigrés 1933-1945, édité par l’Institut für Zeitgeschichte, Munich et la Research Foundation for lewish Immigration, New York, sous la direction de Werner Roder et Herbert A. Strauss, 3 volumes, Munich, K.G. Saur, 1980-1983.

    2 Peter Becher et Peter Heumos (éds), Drehscheibe Brag. Zurdeutschen Emigration in derTschechosiowakei, Munich, R. Oldenburg Verlag, 1992.

    3 Peter Heumos, Die Emigration aus der Tschechoslowakei nach Westeuropa und dem Nahen Osten 1938-1945, Munich, R. Oldenburg Verlag, 1989.

    4 Richard Lowenthal, « Konflikte, Bündnisse und Resultate der deutschen politischen Emigration », in Vierteljahrshefte für Zeitgeschichte 39 (1991), p. 625-636 ; Günter Plum, « Volksfront, Konzentration und Mandatsfrage. Ein Beitrag zur Geschichte der SPD im Exil 1933-1939 », ibid. 18 (1970), p. 410-442.

    5 Mit dem Cesicht nach Deutschland. Eine Dokumentation über die sozialdemokratische Emigration. De l’œuvre posthume de Friedrich Stampfer, complétée par d’autres écrits, Erich Mathias (éd.), Düsseldorf, Droste Verlag, 1968.

    6 Uwe Adam, ludenpolitik im Dritten Reich, Düsseldorf, Droste Verlag, 1972; Saul Friedlaender, Das Dritte Reich und die Juden. Die Jahre der Verfolgung 1933-1939, Munich, Beck, 1998; Michael Wildt, Die ludenpolitik des SD 1935 bis 1938. Eine Documentation, Munich, Oldenburg Verlag, 1995.

    7 Wolfgang Benz (éd.), Das Exil der kleinen Leute. Alltagserfahrung deutscher Juden in der Emigration, Munich, Beck Verlag, 1991.

    8 Wolfgang Benz (éd.), Die Juden in Deutschland, Leben unter nationalsozialistischer Herrschaft, Munich, Beck, 1988, p. 738.

    9 Erik Franzen, Die Vertriebenen. Hitlers letzte Opfer, Berlin, Propylaen Verlag, 2001; Andreas Kossert, Kalte Heimat. Die Geschichte der deutschen Vertriebenen nach 1945, Munich, Siedler, 2008.

    10 Herbert Brücker (éd.), Migration : Potential und Effekte für den deutschen Arbeitsmarkt, Baden-Baden, Nomos Verlag, 2003 ; Ulrich Herbert, Geschichte der Ausländerpolitib in Deutschland. Saisonarbeiter, Gastarbeiter, Flüchtlinge, Munich, Beck Verlag, 2001.

    11 Andreas Müggenberg, Die ausländischen Vertragsarbeitnehmer in der ehemaligen DDR, Darstellung und Documentation, Berlin, Bonner Universitätsverlag, 1996.

    12 Karin Weiß, « Zwischen Integration und Ausgrenzung : Jüdische Zuwanderer aus der ehemaligen Sowjetunion in Deutschland » in Jahrbuch für Antisemitismusforschung 11 (2002), p. 249-270; Sonja Haug, Jüdische Zuwanderer in Deutschland. ÜberblicC über den Stand der Forschung, Nuremberg, 2005 (Bundesamt für Migration und Flüchtlinge, Working papers 3) ; Franziska Becker, An Commen in Deutschland. Einwanderungspolitik als biographische Erfahrung im Migrationsprozeβ russischer Juden, Berlin, Dietrich Reimer Verlag, 2001.

    13 Wolfgang Benz (éd.), Umgang mit Flüchtlingen. Ein humanitäres Problem, Munich, Beck Verlag, 2006.

    14 Anja Steinbach, Soziale Distanz. Ethnische Grenzziehung und die Eingtiederung von Zuwanderern in Deutschland, Wiesbaden, Verlag für Sozialwissenschaften, 2004.

    15 Zuwanderung gestalten. Integration fordern. Bericht der Unabhängigen Kommission “Zuwanderung”, Berlin 2001.

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    Migrations, intégrations et identités multiples

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    Benz, Wolfgang. « L’Allemagne, un pays d’émigration et son évolution ». In Migrations, intégrations et identités multiples, édité par Anne Saint Sauveur-Henn. Paris: Presses Sorbonne Nouvelle, 2011. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.psn.8057.
    Benz, Wolfgang. « L’Allemagne, un pays d’émigration et son évolution ». Migrations, intégrations et identités multiples, édité par Anne Saint Sauveur-Henn, Presses Sorbonne Nouvelle, 2011, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.psn.8057.

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    Saint Sauveur-Henn, A. (éd.). (2011). Migrations, intégrations et identités multiples (1‑). Presses Sorbonne Nouvelle. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.psn.8048
    Saint Sauveur-Henn, Anne, éd. Migrations, intégrations et identités multiples. Paris: Presses Sorbonne Nouvelle, 2011. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.psn.8048.
    Saint Sauveur-Henn, Anne, éditeur. Migrations, intégrations et identités multiples. Presses Sorbonne Nouvelle, 2011, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.psn.8048.
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