Le contexte de Guido Guinizzelli
p. 23-36
Résumé
L’article vise à synthétiser les connaissances aujourd’hui disponibles sur la famille Guinizzelli et sur sa position dans la société bolonaise du XIIIe siècle grâce aux recherches d’Armando Antonelli. À la lumière d’autres recherches historiques sur la ville de Bologne au Moyen Âge, ces informations permettent de comprendre la nature particulière de la noblesse et de l’engagement gibelin auxquels les Guinizzelli ont adhéré : une noblesse qui n’était pas liée aux grandes familles de la féodalité, mais plutôt aux milieux professionnels du droit et de la rhétorique, une foi gibeline qui avait moins à faire avec le projet politique impérial qu’avec la culture de la cour de Frédéric II, diffusée à Bologne pendant l’emprisonnement de son fils Enzo.
Texte intégral
Quel contexte pour Guido Guinizzelli ?
1Que signifie étudier Guido Guinizzelli dans son contexte social et politique ? Une première réponse pourrait consister à le situer dans le cadre des groupes sociaux et des alliances politiques de son époque, c’est-à-dire, à notre connaissance, dans la Bologne des années 1220 ou 1230, et jusqu’à la fin des années 1270. En dépit de quelques incertitudes sur sa naissance (Armando Antonelli pense que le poète est né au cours des années 1220, Giorgio Inglese penche pour la décennie suivante1), tandis que sa mort en 1276 fait l’unanimité, les repères fondamentaux sont aujourd’hui beaucoup plus clairs qu’il y a quinze ans2.
2Nous nous trouvons cependant face à un problème de méthode. Comment attribuer à un personnage historique une position dans l’échelle sociale ou une préférence politique ? La première possibilité est de recourir à un ensemble donné de coordonnées, comme on le fait souvent. En suivant cette méthode, on peut dire de Guido Guinizzelli qu’il vient d’une famille de la noblesse et qu’il est gibelin. Cette caractérisation n’est pas fausse. Pourtant, prendre pour acquis que le Duecento était caractérisé par deux oppositions (nobles/populaires ; guelfes/gibelins) simples et éternelles revient à appauvrir à l’excès le paysage où vivaient les poètes italiens de l’époque. Il s’agit au contraire d’oppositions situées historiquement, qui varient dans l’espace et dans le temps. Appartenir à la noblesse dans une ville de la Marche de Trévise de la fin du xiie siècle, ou bien à Florence un siècle plus tard, c’était là deux situations très différentes. Dans le premier cas, cela voulait dire appartenir à la fine fleur de la classe dirigeante de la commune, dans le second, en être exclu3. L’opposition entre guelfes et gibelins, elle aussi, a beaucoup évolué avec le temps. À certaines périodes (comme pendant les guerres qui opposèrent la papauté à Frédéric II dans les années 1230-1240 ; ou encore pendant le voyage d’Henri VII en Italie au début des années 1310) cette opposition renvoyait à des regroupements transversaux aux différentes villes qui aspiraient à des projets politiques de grande ampleur. À d’autres périodes (par exemple dans les années 1250-1270, qui correspondent à peu près à l’âge adulte de Guido Guinizzelli, ou dans les années 1295-1305), l’opposition entre les deux factions se fit plus locale et perdit ses traits les plus idéologiques4.
3Pour se faire une idée du rapport des poètes italiens du Moyen Âge avec le monde qui les entourait, il nous faut donc abandonner cet échiquier simplifié en quatre cases et en reconstruire un autre plus complexe, capable de tenir compte des variations locales et chronologiques. Tenter une opération de ce type pour la Bologne de Guido Guinizzelli est plus facile aujourd’hui qu’avant, grâce à une quantité de nouvelles données extraites des archives – j’utiliserai de façon intensive le travail d’Armando Antonelli5 – grâce à de nouvelles interprétations historiques et grâce à des travaux qui ont mis en relation textes et contextes (voir Paolo Borsa6). Je procéderai à une synthèse de ces nouvelles recherches dans les pages qui suivent.
4La position de Guido Guinizzelli sur la scène politique et sociale de Bologne au cours de son demi-siècle de vie est plus facile à comprendre si on se fait une idée des particularités de la société et de la politique communales bolonaises au xiiie siècle. L’échiquier social et politique bolonais se caractérise, à l’époque communale, par une très forte mobilité. Ce dynamisme de la société de Bologne est dû à deux facteurs structurels qui la distinguent des autres villes, à savoir l’absence d’une aristocratie seigneuriale, ce qui contribue à l’ouverture de la société, et la présence de l’université, qui engendre une économie liée à la consommation interne, favorable aux artisans.
L’ouverture sociale de Bologne
5Commençons par la première particularité : l’ouverture sociale. À Bologne, à la différence d’autres villes italiennes comme Milan, Vérone ou Modène, il n’est pas possible, au premier âge communal (à savoir entre la fin du xie et la fin du xiie siècle), d’identifier deux, trois ni même six familles très puissantes, possédant châteaux et droits seigneuriaux dans les campagnes. Il n’existe même pas de familles qui se distingueraient des autres lignages aristocratiques ne serait-ce que par la quantité ou l’étendue de leurs biens fonciers. L’absence d’un sommet reconnu de la noblesse urbaine est une configuration sociale que Bologne partage avec Florence ou Pérouse et qui découle de raisons structurelles, notamment l’absence de familles descendant de fonctionnaires de tradition publique, c’est-à-dire de fonctionnaires impériaux ou archiépiscopaux7. La famille qu’on appelle les Conti de Bologne se trouve, en réalité, à l’écart de la société urbaine, et les propriétés foncières de l’évêque, tout comme celles des monastères urbains, ne sont pas suffisantes pour permettre une distribution de ressources capable de changer le destin d’une lignée.
6Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de nobles à Bologne au xiie siècle, mais plutôt que cette noblesse est assez nombreuse, homogène et naturellement ouverte. Il s’agit en effet du groupe de ceux qui combattaient à cheval dans l’armée communale, à savoir la militia qui, ici comme un peu partout dans les villes italiennes, est ouverte à tous ceux qui ont les ressources matérielles (terre et argent) et immatérielles (temps, relations sociales) pour devenir cavaliers. Ceux qui entrent dans la militia accèdent non seulement aux ressources qu’offre le métier des armes (pillage, prise d’otages, remboursement de pertes au combat), mais aussi aux autres ressources que gèrent les milices (prélèvements fiscaux, offices publics, charges).
7Comme Jean-Claude Maire Vigueur – qui a mis en valeur cette classe sociale – l’a montré, vers la fin du xiie siècle on assiste à un premier moment de fermeture8. La croissance économique qui donnait à de plus en plus de personnes la possibilité de devenir cavalier se poursuit, mais les ressources que la commune peut redistribuer atteignent leurs limites. Ce déséquilibre provoque de nouveaux conflits à l’intérieur de la militia, ainsi que la naissance d’organisations alternatives à la militia, les societates populi. C’est dans ce climat que le gouvernement des consuls, un collège dont le nombre était variable, composé de citoyens appartenant, normalement, à la militia, est remplacé par une structure politique comportant un conseil très élargi. Au lieu des six, voire vingt personnes qui composaient le consulat, on passe à une instance de cent à quatre cents personnes, présidée par un podestat venant d’une autre ville, qui dirige également les tribunaux et l’armée.
8Ces transformations touchent Bologne. C’est dans cette ville qu’on retrouve trace des premiers podestats, à la toute fin du xiie siècle. Parmi les premières mesures qu’ils prennent, il y a la rédaction d’un état des revenus et des dépenses des administrations précédentes. Il s’agit d’un document qui rend bien compte de l’étendue de l’exploitation des ressources publiques par les milites. Une génération plus tard, le podestat étranger est désormais une institution solide, et le débat se déplace sur la composition du conseil. En 1228, à la suite d’une défaite militaire subie par les cavaliers de la ville, un personnage que les sources définissent comme « grand seigneur, quoique marchand »9, Giuseppe Toschi, demande au podestat la convocation d’un conseil plus large, un conseil général. Le podestat refuse. Toschi organise alors une rébellion : il occupe le palais de la commune, casse les armoires, détruit la documentation existante et obtient satisfaction. En effet, jusqu’en 1227, les sources mentionnent un conseil composé de deux cent cinquante membres, tous milites, alors qu’à partir de 1228, le conseil se compose de quatre cents membres, cent pour chaque quartier de la ville. Cette réforme institutionnelle coïncide avec un changement majeur de la structure sociale et encore plus de la façon dont elle est perçue. Jusqu’alors, Bologne avait assisté « à une ascension progressive, et somme toute tranquille, du groupe des marchands, et à une intégration apparemment sans traumatismes de la partie la plus en vue de ce groupe dans le milieu aristocratique, qui était traditionnellement arbitre des destinées de la ville »10. C’est justement à partir de 1228, sous la pression politique de plus en plus forte du Popolo, que les marchands et les changeurs finissent par être assimilés à la militia.
9La structuration d’un nouveau groupe social, le Popolo, constitue un changement majeur, mais qui n’aboutit pas immédiatement à la mise à l’écart de l’aristocratie militaire, comme l’atteste la famille de Guido Guinizzelli. C’est précisément à cette période que, dans les sources, apparaît Magnano (1180 ?-1250 ?), le grand-père de Guido. L’année du premier conseil élargi (1229) après la rébellion de Giuseppe Toschi, Magnano est procureur (procuratore) de la commune, il s’agit donc de l’un des deux magistrats chargés, chaque année, de contrôler le bilan de la commune11. C’est pour cette raison qu’il est membre du conseil, où on le retrouvera également en 1234 et en 125012. On peut se demander comment situer socialement ce personnage, qui semble parvenir tout à coup au sommet des institutions communales. La destruction de la documentation antérieure à 1228 contribue peut-être à accentuer l’aspect impromptu de cette carrière. Il reste que Magnano ne fait pas partie des familles qui avaient exercé la charge de consul au xiie siècle, il ne fait donc pas partie de la portion la plus haute et/ou ancienne de la militia de la ville. Ses descendants, Guinizzello, Guido et les autres, possèdent des terres à Tignano, sur la colline au sud-ouest de la ville, lieu où on retrouve également les fils et petit-fils d’un certain Magnano, au cours du xiiie siècle13 : cette coïncidence suggère – à supposer bien entendu qu’il s’agisse du même Magnano – que le grand-père de Guido appartient à une couche supérieure de la société rurale qui a fait fortune en ville au début du siècle, et qui profite des changements liés à la révolte « populaire » de l’année 1228 pour intégrer (ou du moins s’y insérer de façon plus stable) les institutions communales. Ce qui est certain, pour revenir au problème de départ, c’est que son fils Guinizzello (ante 1201-1274), le père de Guido, est un cavalier de l’armée communale. Nous le savons grâce à un procès qui se tint au tribunal du podestat en 1243 à son encontre, où, en tant que miles, il était accusé de ne pas avoir participé à une expédition militaire pendant la guerre entre la commune et Frédéric II, et de n’avoir envoyé personne pour le remplacer. Il se justifia en invoquant une maladie à la cuisse et à la fesse, et l’inefficacité du médicament qu’il avait pris. On pourrait mettre sa parole en doute, et avancer l’hypothèse que ses sympathies gibelines, plus tard transmises à ses fils, furent le véritable motif pour lequel Guinizzello s’abstint de participer à l’expédition. On pourrait proposer d’autres indices de cette tendance politique, mais nous éviterons les hypothèses trop audacieuses. Il ne fait aucun doute, en revanche, que Guinizzello avait atteint, en 1243, le niveau social d’un cavalier, ce qui n’est pas surprenant au regard de son parcours des années précédentes : en 1226, il participe à un acte juridique aux côtés de personnages très importants du milieu du studium (un parent du juriste Odofredo et le père du notaire, professeur d’ars dictaminis, Matteo de’ Libri)14, en 1229, il fait partie du conseil de la ville (en compagnie de son père). Il épousa aussi la future mère de Guido, fille d’Ugolinus de Tignano, un seigneur du contado15, et il est juge depuis au moins 123516.
Le studium
10Nous arrivons maintenant au second trait, encore plus caractéristique, de la ville de Bologne au Moyen Âge, à savoir l’existence du studium. On l’a beaucoup dit, le studium, l’ensemble des organisations étudiantes, constitue depuis le xiie siècle un puissant moteur pour l’économie de la ville17. Les étudiants payent directement les professeurs pour les cours, mais il ne s’agit que de la base du système, car les professeurs, ou d’autres opérateurs économiques qui leur sont plus ou moins liés, offrent d’autres services : le logement, la vente de livres (très chers), le prêt… Toutes ces activités réunies déplacent de grandes quantités d’argent18.
11Au-delà de ce niveau de base, l’économie de l’université s’étend dans deux directions. D’une part, elle stimule la production artisanale et le commerce. Les étudiants, d’après les sources, mangent, boivent, achètent des vêtements et des chaussures de luxe même si « dans leurs pays d’origine ils s’habillent d’un tissu gris et bon marché »19. Ils sont sans aucun doute impatients de pratiquer les sciences lucratives que sont le droit et la médecine.
12D’autre part, l’économie privée de l’université stimule l’économie publique de la commune. Les professeurs de droit sont sollicités presque systématiquement par la commune pour donner des avis (consilia) dans les procès civils et criminels. Ces consilia, tout comme les avis de médecine légale que donne le professeur de philosophie naturelle et de médecine enseignant à la faculté des arts, sont bien payés. Les professeurs participent en tant que membres statutaires aux conseils de la commune, et ils forment également des collèges que l’on convoque, au titre de leur expertise, pour résoudre les problèmes exceptionnels que pouvait rencontrer la ville : le financement de la guerre, les travaux publics ou, plus généralement, le bon état de la commune.
13La commune de Bologne constitue donc un lieu d’exercice rêvé pour les savants, où les savoirs lucratifs qu’ils ont appris à l’université trouvent une mise en application immédiate et profitable. Et cela ne vaut pas seulement pour les grands professeurs. Même ceux qui n’arrivent pas jusqu’au niveau du professorat ou du doctorat peuvent trouver du travail comme fonctionnaires (podestat, juge, notaire) d’une institution politique : la commune, les sociétés du Popolo, l’Église, ou les trois.
14Dans un tel contexte, Guinizzello (1200 ?-1275), le fils du Magnano que l’on a vu exercer comme conseiller et procureur de la commune, et qui venait peut-être des couches supérieures de la société rurale, cherche, sans surprise, à poursuivre sur la voie de la mobilité sociale ascendante entamée par son père. Pour cela, il ne se contente pas d’épouser la fille d’un petit seigneur de la colline, Ugolina di Ugolinus da Tignano, qui donne naissance à un premier fils, Giacomo, avant 1219. Il commence également à fréquenter assidûment le milieu universitaire. Il s’installe dans une maison donnant sur la place de la commune (l’actuelle Piazza Maggiore), il fréquente le milieu que l’on pourrait appeler l’aristocratie universitaire de Bologne, notamment les juristes Odofredo Denari et Accursio, ainsi que le propriétaire de la stacio de production de livres Alberto da Segalara, dit « De’ libri » en raison de son activité.
15Les professeurs et les libraires sont plus proches qu’on ne pourrait l’imaginer aujourd’hui. Le commerce des livres constitue peut-être l’image la plus claire du lien étroit entre culture, économie et société dans la Bologne de la moitié du siècle20. Accursio (1180 ?-1260), par exemple, est un Toscan originaire d’un petit village au sud de Florence, de famille paysanne, sans doute prospère. Il acquiert une position hégémonique dans le studium (à l’époque de la naissance de Guido Guinizzelli) parce qu’il écrit sa Glose ordinaire sur le Corpus Iuris Civilis de Justinien : il opère une sélection parmi les presque 100 000 gloses écrites par les professeurs précédents, et en fait un appareil critique cohérent pour les livres de droit. Enfin, il s’accapare le monopole de la reproduction des livres de droit par l’usage intensif du système de la pecia (qui consistait à répartir le travail de copie entre plusieurs copistes, en optimisant ainsi le temps de production). Grâce à l’immense succès de cet appareil critique qui accompagne, dans les marges, les libri legales, Accursio bâtit une immense fortune qui lui permet de s’offrir un palais sur la place de la commune, une villa dans la campagne de Bologne, et une entreprise de production de livres qu’il transmettra à ses héritiers21.
16Odofredo est un professeur un peu plus jeune qu’Accursio, il appartient à la génération de Guinizzello, et bien qu’il possède, lui aussi, une entreprise de production et de commerce des livres (en association avec Ardizzone, personnage clé de l’organisation logistique de l’université), il illustre surtout l’autre conséquence économique de la présence du studium, que nous évoquions plus haut : le lien avec la commune et les autres institutions publiques. Issu d’une famille bolonaise modeste, Odofredo devient professeur vers 1230 et son activité de sapiens dispensant des consilia est immédiatement attestée par les sources, aussi bien à l’étranger (en France, auprès de l’évêque de Beauvais) que dans la Marche d’Ancône, dans la Marche de Vérone où il travaille, et à Padoue, comme juge d’un podestat bolonais (Ramberto Ghislieri). À Bologne, en 1238, il est chargé (avec Accursio) d’établir les limites de l’arbitrium (c’est-à-dire du pouvoir spécial) du podestat dans la prononciation de certaines condamnations pénales. Dans les années 1240, il s’occupe de questions très délicates, comme la répartition des impôts dans les communautés du contado et les accords avec les communes voisines après la victoire de Bologne sur l’armée impériale à Fossalta (1249), sur laquelle nous reviendrons22.
17On a déjà évoqué le lien précoce entre Guinizzello et ces personnages : en 1226, aux côtés d’un parent du juriste Odofredo et du propriétaire de la stacio de production de livres Alberto da Segalara23, il participe à un acte. Comme l’a montré Armando Antonelli, il ne s’agit pas d’un épisode isolé. En 1243, Guinizzello vend des terres à un étudiant nommé Ghisio Saraceni, qui agit de concert avec Odofredo lui-même, pour une somme de plus de 100 livres24. L’acte, qui pourrait peut-être constituer la partie visible d’une opération économique plus complexe, par exemple un prêt d’argent, est établi et signé par Matteo De’ Libri, fils du libraire Alberto, notaire, professeur d’art notarial à Bologne et auteur de plusieurs summae de dictamen, dont une en langue vulgaire25. Un autre acte témoigne des rapports de Guinizzello avec la famille « De’ Libri », le premier à attester de la charge de juge qu’il occupa : en 1235, il prononce une sentence dans une dispute sur les biens de feu Alberto De’ Libri, dispute qui oppose sa deuxième épouse et veuve, alliée à des créanciers, au fils d’Alberto, Matteo De’ Libri. Guinizzello attribue les biens à la veuve et aux créanciers, mais soulage Matteo des autres conséquences éventuelles, au motif qu’il avait accepté la succession avec bénéfice d’inventaire26.
18Grâce à son mariage, à ses biens et à une activité professionnelle multiforme au service de la commune (juge, sapiens chargé d’intervenir lors d’opérations administratives et politiques, procureur de la commune et, en 1266, podestat de Narni)27, Guinizzello finit par disposer d’une fortune d’importance probablement intermédiaire, à mi-chemin entre le niveau d’aisance des professeurs de droit comme Odofredo et Accursio et celui, bien plus bas, de libraires comme Alberto De’ Libri. Cette fortune lui permet tout de même de prêter de l’argent dans les campagnes28 (peut-être à la suite d’impositions fiscales de la part de la commune), d’arranger des mariages convenables pour les trois enfants de son premier mariage avec Ugolina da Tignano (Giacomo, né en 1219, Guido et Bartolomea), d’entretenir dignement ceux de son deuxième mariage (Vermiglia et Uberto) avec Guglielmina di Ugolino Ghislieri, fille d’un miles important, propriétaire de serfs dans les campagnes29.
19Seule Bartolomea se mariera avec un homme du Popolo, un Alerari30. Conformément à la règle selon laquelle l’hypergamie est plus fréquente chez les hommes, Giacomo se marie avec Giuliana di Guido Guezzi, descendante d’une famille de l’aristocratie consulaire ; Guido épouse Beatrice de Gruamonte de la Fratta, autre famille consulaire, peut-être encore plus riche. Guezzi et della Fratta sont deux familles qu’on retrouve quelques années plus tard au sommet du groupe des magnats du parti pro-impérial de Bologne, le parti dit des Lambertazzi. Guinizzello et son fils Guido ne fréquentent donc pas seulement les riches professeurs universitaires, mais également les grands nobles gibelins. Il faut alors s’interroger sur les changements politiques auxquels le jeune Guido Guinizzelli assiste à partir de son adolescence.
Une époque de changements politiques : Bologne entre 1249 et 1276
20Le premier acte où l’on retrouve le nom de Guido Guinizzelli est un document transmis par les Memoriali de 1265, où il figure comme témoin31. Il s’agit d’un document qui prouve que Guido, à cette époque, avait au moins 25 ans (l’âge minimum pour témoigner), et probablement davantage, contrairement à ce que les chercheurs ont longtemps pensé. Pour d’autres raisons, notamment la naissance de son frère Giacomo en 121932, on pense désormais qu’il est né entre 1220 et 1240.
21Si l’on choisit, de façon arbitraire mais raisonnable, de situer sa naissance en 1230 (un peu avant ou un peu après), il en découle que sa vie (en particulier sa vie d’adulte) coïncide avec l’apogée de ce qu’on a appelé l’âge d’or de Bologne. La période s’ouvre avec la capture du fils de l’empereur Frédéric II, Re Enzo, à la bataille de Fossalta (1249), peut-être le plus grand succès (ou le plus spectaculaire) d’une armée communale depuis la bataille de Legnano. Cette victoire, qui prélude à la fin de Frédéric II, fait de Bologne non plus seulement une ville devant sa fortune à l’université, mais une puissance régionale dont l’influence s’étend en Romagne et en Émilie, qui domine directement des villes comme Imola et d’autres indirectement. Cette période glorieuse amorce son déclin en 1274, quand, pour la première fois, l’un des partis de la ville, celui des gibelins Lambertazzi, est frappé d’une mesure de bannissement collectif qui constitue, d’après plusieurs historiens, à la fois une cause et un symptôme de la fin de la période de développement précédente33. À partir de 1274, Bologne entre dans le système guelfe angevin guidé par Florence, perd son rôle régional, s’engage dans des guerres très dures et coûteuses, d’abord contre les bannis, puis contre le Marquis d’Este. Ces guerres ouvrent une longue phase de crise. Mais il s’agit d’une crise que Guido ne connaîtra pas. Le dernier document de sa vie est le grand livre qui rassemble tous les Lambertazzi bannis et relégués par la commune, écrit entre 1276 et 1277. Dans ce livre, à côté de son nom, inclus parmi les noms de ceux qui se voient relégués hors de la ville, de son contado et de son district, une note indiquant sa mort est rapidement ajoutée, confirmée par un acte du mois de novembre 127634. Quatre ans auparavant, en 1272, Re Enzo était mort, après vingt ans d’un emprisonnement qu’on peut imaginer plus proche d’un séjour doré (quoique forcé) que d’une véritable captivité. Il était d’ailleurs en contact avec la noblesse et avec certains marchands de Bologne pendant ces vingt années35.
22La guerre qui avait conduit à son emprisonnement avait contribué à catalyser le développement économique de la ville, développement qui durait depuis au moins un siècle et demi, avec une double conséquence. D’une part, l’organisation toujours plus cohérente d’une société du Popolo, composée de sociétés corporatives et territoriales et dotée d’un gouvernement à son sommet, les anziani. Cette pression populaire, un peu comme à la fin du xiie siècle, avait ensuite provoqué une fermeture de l’accès à la militia de la ville. Dès lors, à partir des années 1240-1250, les familles de nouveaux riches bolonais deviennent de moins en moins cavaliers, et préfèrent s’organiser dans la société du Popolo. Mais, d’autre part, on commence à structurer de façon plus rigide la ligne de distinction sociale séparant les milites des autres. Certains statuts affirment que les cavaliers d’ancienne tradition (milites pro honore sue persone) peuvent jouir des anciens privilèges (essentiellement des exemptions fiscales), même s’ils sont appauvris, alors que les autres cavaliers, ceux qui combattent à cheval pour la commune (milites pro commune), n’y ont pas droit36. Il est intéressant que la militia devienne une classe légale précisément au moment où le rôle du Popolo gagne en importance.
23Les Guinizzelli, bien qu’ils se trouvent à un niveau intermédiaire, font partie de cette classe qui jouit encore d’un certain prestige dans les années 1250, mais qui, vingt ans plus tard, sera durement frappée par les premières ordonnances contre les magnats, que le gouvernement du Popolo promulgua à Bologne en 1270 et 1271.
24Une des raisons de cette transformation de l’image et de la considération dont jouissait la noblesse, c’est la bipolarisation de l’aristocratie bolonaise à cette période. C’est précisément au cours des années 1250 et 1260 que les partis des Lambertazzi et des Geremei prennent forme et visibilité. Il y avait eu des vendettas auparavant entre familles et parfois, à l’occasion des guerres externes, une polarisation en deux partis, mais ce n’est que dans la seconde moitié du xiiie siècle que ces phénomènes commencent à s’unifier, en donnant vie à deux partis organisés, qui s’opposent de plus en plus fréquemment37.
25On peut comprendre la politique bolonaise des vingt dernières années de la vie de Guido Guinizzelli (1256-1276) en suivant les différentes tentatives de mettre fin au conflit des factions, en étudiant les groupes sociaux qui les soutiennent, et en analysant les changements que ce conflit provoqua. En 1255, à une période où la partie la plus pauvre du Popolo avait le dessus, un capitaine du Popolo est institué à Bologne, étranger, comme les podestats, auquel incombait, entre autres, la tâche de maintenir l’ordre et de mettre fin aux violences des nobles. Dix ans plus tard, en 1265, quand la partie la plus riche du Popolo, en particulier les changeurs, alliés à la noblesse, passe aux commandes, ce sont les deux frères gaudentes (Loderigo Andalò et Catalano di Madonna Ostia) qui gouvernent la ville. C’est désormais l’époque de la conquête angevine du royaume de Sicile, un événement qui change profondément la donne politique dans les villes et entre les communes. En réaction à cette tendance, qui risquait de rendre Bologne moins importante, on assiste à un nouveau succès du Popolo bolonais, qui rédige, comme on l’a vu, les premières listes de magnats entre 1270 et 1271. Cette action exacerbe le conflit et provoque la guerre civile de 1274, suivie du bannissement des Lambertazzi.
26C’est donc à l’époque où le nom de Guido Guinizzelli commence à apparaître dans la documentation en suivant le chemin entamé par son père38, que les conditions qui avaient permis la prospérité de sa famille commencent à disparaître. Les grands professeurs de l’université meurent au cours de ces mêmes années (Accursio en 1263 et Odofredo en 1265), les familles aristocratiques du parti des Lambertazzi les plus éloignées de la papauté se retrouvent attaquées sur deux fronts : d’un côté par le bloc guelfe, qui commence à se regrouper autour du projet angevin guidé par Florence, de l’autre côté par le Popolo, qui les considère comme responsables, au même titre que les nobles du parti des Geremei, des désordres et de la crise de la ville.
27Entre 1270 et 1271, beaucoup des familles apparentées à Guido Guinizzelli sont inscrites sur les listes anti-magnats : Ghislieri, Guezzi, Della Fratta39. À partir de 1274, beaucoup de ces familles, et beaucoup de membres de l’aristocratie des professeurs du studium, sont ajoutées aux listes de Lambertazzi bannis ou relégués : Accursi, descendants de Nevi Ranieri40. Il est évident que le projet social et politique que Guido et son entourage ont partagé s’achève avec lui.
Conclusions
28Mais s’agissait-il d’un réel projet politique ? C’est sur ce point que je voudrais faire quelques remarques conclusives.
29En 1263, l’évêque de Vicence, Bartolomeo de Braganza, se trouvait à Bologne pour l’inauguration de ce qui constituait probablement, avant l’église d’Assise, le monument artistique le plus important de cette époque : l’arche de Saint Dominique, réalisée par l’atelier de Nicola Pisano, à la construction de laquelle avait participé, entre autres, Arnolfo di Cambio. Il est difficile d’imaginer aujourd’hui l’influence artistique qu’aura ensuite ce monument. Dans son discours, l’évêque fit une comparaison entre ce monument, destiné à la gloire éternelle, et les tombeaux monumentaux des tyrans, qui célébraient au contraire des actions destinées à l’oubli. Il est évident que, dans le climat de lutte contre les derniers Staufen, il faisait allusion aux monuments de Frédéric II et des autres empereurs, encore visibles dans la cathédrale de Palerme. Ce qui nous intéresse, c’est que, dans ces années-là, les grands professeurs de l’université comme Accursio et Odofredo se font bâtir des monuments, des arches, encore visibles près des églises des ordres mendiants, qui s’inspiraient précisément des tombeaux des empereurs41.
30J’ai commencé par signaler la nécessité de ne pas simplifier la position de Guido Guinizzelli et de sa famille, et de ne pas le noyer dans des catégories qui risquent d’être équivoques si on les considère comme des identités éternelles et permanentes : noble, ou gibelin. L’analyse a confirmé que Guido et sa famille furent nobles et gibelins, encore nous faut-il préciser quel genre de noble et de gibelin. Les tombeaux d’Accursio et d’Odofredo nous indiquent peut-être la bonne direction.
31Le groupe social auquel cette famille aspire, et auquel elle finira par appartenir, est gibelin dans un sens très particulier : des gibelins pour qui le rapport avec l’empire – me semble-t-il – ne se joue pas tant sur le plan politique que sur le plan culturel. Ses membres se considèrent proches de l’empire parce qu’ils gagnent leur vie en enseignant et en pratiquant un droit fondé par les empereurs de Rome, parce qu’ils sont experts d’une langue et d’une technique, la gramatica et la rhetorica, qui se fondent sur les textes classiques, parce qu’ils vivent dans la ville qui retient prisonnier (et porte en trophée) le fils de l’empereur. Re Enzo a apporté avec lui les livres de science et de poésie qui ont fait la grandeur de la cour de son père, des livres qui contribuent, avec beaucoup d’autres, à renouveler la faculté des Arts, ce milieu très important pour la culture civique de Bologne, où tous les étudiants, même les juristes, commencent leur formation.
32Les membres de ce même groupe sont nobles non parce qu’ils descendent, comme dans d’autres villes, directement des grandes familles féodales, mais parce qu’ils se perçoivent, plus que d’autres parties de la société (comme la noblesse guelfe alliée aux changeurs puis aux notaires), comme héritiers de la tradition de la militia urbaine, c’est-à-dire d’une structure capable d’accueillir des individus d’origines différentes et de leur permettre d’exploiter, grâce à leurs compétences, les ressources publiques de la commune. Il s’agit bien sûr des descendants de l’aristocratie consulaire, mais plus encore de ceux qui ont vraiment dominé à Bologne au premier âge des podestats, en faisant partie, un peu partout, des équipes des grands podestats bolonais, en gagnant leur prestige grâce à ce mélange de droit, de capacité politique, de compétence administrative et de rhétorique, qui les rendait peut-être moins sensibles à l’appel de l’idéologie populaire de la paix et aux alarmes ecclésiastiques face à la diffusion de l’hétérodoxie.
33C’est peut-être son échec qui rend le projet politique avancé par ce groupe difficile à distinguer, mais il reste que ce même groupe se caractérise par une identité sociale et culturelle évidente, capable de survivre à ses membres et de se transmettre à des villes et à des époques différentes.
Notes de bas de page
1 Antonelli, Armando, 2004, « Nuovi documenti sulla famiglia Guinizzelli », in Brugnolo, Furio, Peron, Gianfelice (éds), Da Guido Guinizzelli a Dante. Nuove prospettive sulla lirica del Duecento, Padova, Il Poligrafo, p. 59-105 ; Inglese, Giorgio, 2004, Guido Guinizzelli, in Dizionario Biografico degli Italiani, vol. 61, Roma, Treccani, p. 391-397.
2 Le tableau a changé par rapport à la « Nota biografica » dans Guinizzelli, Guido, Rime, Rossi, Luciano (éd.), 2002, Torino, Einaudi, p. xlv-xlviii.
3 Castelnuovo, Guido, 2014, Être noble dans la cité. Les noblesses italiennes en quête d’identité XIIIe-XVe siècles), Paris, Garnier.
4 Milani, Giuliano, 2003, L’esclusione dal comune. Conflitti e bandi politici a Bologna e in altre città italiane tra XII e XIV secolo, Roma, Istituto Storico Italiano per il Medio Evo.
5 Antonelli, Armando, 2004, « Nuovi documenti… », cit.
6 Borsa, Paolo, 2007, La nuova poesia di Guido Guinizelli, Fiesole, Cadmo.
7 Maire Vigueur, Jean-Claude, 2000, « Conclusioni », in Maire Vigueur, Jean-Claude (dir.), I podestà dell’Italia comunale. I. Reclutamento e circolazione degli ufficiali forestieri (fine XII sec.-metà XIV sec.), vol. II, Roma, Istituto Storico Italiano per il Medio Evo, p. 1067-1071
8 Maire Vigueur, Jean-Claude, 2003, Cavaliers et citoyens. Guerre, conflits et société dans l’Italie communale, Paris, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, p. 458-459.
9 Pini, Antonio Ivan, 1997, « Magnati e popolani a Bologna nella seconda metà del XIII secolo », in Magnati e popolani nell’Italia comunale. Atti del XV Convegno del Centro italiano di studi di storia e arte, Pistoia, Centro italiano di studi di storia e arte, p. 371-396, p. 384.
10 Greci, Roberto, 1986, « Una famiglia mercantile nella Bologna del Duecento : i Principi », in Gabriella Rossetti (dir.), Spazio, società, potere nell’Italia dei Comuni, Napoli, Liguori, p. 114. La traduction de ce passage est tirée de Menant, François, 2005, L’Italie des communes (1100-1350), Paris, Belin, « Belin Sup Moyen Âge », une excellente introduction à l’histoire de l’Italie communale, comme d’ailleurs Crouzet-Pavan, Élisabeth, 2001, Enfers et paradis. L’Italie de Dante et de Giotto, Paris, Albin Michel.
11 Savioli, Ludovico Antonio, 1795, Annali Bolognesi, vol. III, t. 2, Bassano, Remondini, n. 91-92.
12 Antonelli, Armando, 2004, « Nuovi documenti… », cit., p. 62-63
13 Ibid., p. 64, n. 12.
14 Ibid., p. 63, n. 15.
15 Ibid., p. 64, n. 18.
16 Ibid., p. 70.
17 Pini, Antonio Ivan, 1995, « Lo Studio : un faro culturale per l’Europa, un volàno per l’economia cittadina », in Zanni Rosiello, Isabella (éd.), L’Archivio di Stato di Bologna, Fiesole, Polistampa, p. 71-76.
18 Pour une introduction à l’étude de l’université bolonaise voir Bellomo, Manlio, 1979, Saggio sull’università nell’età del diritto comune, Catania, Giannotta.
19 Odofredo, Lectura in C. 6.20.3 de collationibus. l. pactum, cit. in Bellomo, Manlio, 1979, Saggio sull’università, cit., p. 41.
20 Murano, Giovanna, 2006, Copisti a Bologna (1265-1270), Turnhout, Brepols.
21 Morelli, Giovanna, 2013, Accursio (Accorso), in Birocchi, Italo, Cortese, Ennio, Mattone, Antonello, Miletti, Marco Nicola (éds), Dizionario Biografico dei Giuristi italiani (XII-XX secolo), vol. I, Bologna, Il Mulino, p. 6-9.
22 Spagnesi, Enrico, 2013, Odofredo Denari, in Birocchi, Italo, Cortese, Ennio, Mattone, Antonello, Miletti, Marco Nicola (éds), Dizionario Biografico dei Giuristi italiani (XII-XX secolo), vol. II, p. 1450-1452.
23 Voir n. 9.
24 Antonelli, Armando, 2004, « Nuovi documenti… », cit., p. 61.
25 Kristeller, Paul Oskar, 1993, « Matteo de’ Libri Bolognese notary of the thirteenth century and his Artes dictaminis », in Id., Studies in Renaissance Toughts and Letters, vol. III, Roma, Edizioni di Storia e Letteratura, p. 443-486.
26 Tamba, Giorgio, 2005, « Libri, Matteo », in Dizionario Biografico degli Italiani, vol. 65, Roma, Treccani, p. 64-65.
27 Antonelli, Armando, 2004, « Nuovi documenti… », cit., p. 69-70.
28 Ibid., p. 68 (actes de 1236).
29 Ibid., p. 70.
30 Ibid., p. 73.
31 Orioli, Emilio, 1907, « Consulti legali di Guido Guinizzelli », in Atti e memorie della Regia Deputazione di storia patria per le provincie di Romagna, n° XXV, f. 1-3, p. 163-208, p. 36-37.
32 Antonelli, Armando, 2004, « Nuovi documenti… », cit., p. 64.
33 Milani, Giuliano, 2002, « La memoria dei Rumores. I disordini bolognesi del 1274 nel ricordo delle prime generazioni. Note preliminari », in Delle Donne, Roberto, Zorzi, Andrea (dir.), Le storie e la memoria. In onore di Arnold Esch, Firenze, Firenze University Press, p. 271-293.
34 Antonelli, Armando, 2004, « Nuovi documenti… », cit., p. 93-94.
35 Pini, Antonio Ivan, Trombetti Budriesi, Anna Laura (dir.), 2002, Bologna, Re Enzo e il suo mito, Bologna, Clueb.
36 Maire Vigueur, Jean-Claude, 2003, Cavaliers et citoyens, cit., p. 500.
37 Milani, Giuliano, 2003, L’esclusione dal comune, cit., p. 151-154.
38 Guido est un juge qui travaille comme expert pour la commune et qui fréquente les mêmes milieux qu’avait fréquentés Guinizzellus : Antonelli, Armando, 2004, « Nuovi documenti… », cit., p. 80-89.
39 Milani, Giuliano, « Da milites a magnati. Appunti sulle famiglie aristocratiche bolognesi nell’età di re Enzo », in Pini Antonio Ivan, Trombetti Budriesi, Anna Laura (dir.), 2002, Bologna, re Enzo e il suo mito, cit., p. 125-155.
40 Milani, Giuliano, 2003, L’esclusione dal comune, cit., p. 205-248.
41 Grandi, Renzo, 1982, I monumenti dei dottori e la scultura a Bologna (1267-1348), Bologna, Grafis.
Auteur
« Ricercatore » en histoire médiévale à l’université de Rome – La Sapienza et tient des séminaires à l’ENS et à l’EHESS de Paris. Il étudie l’histoire politique et institutionnelle des communes italiennes du xiie au xive siècle, et les usages pratiques des écritures (en particulier de listes), ainsi que des images (en particulier les peintures infamantes). Il a écrit, entre autres, L’esclusione dal comune. Conflitti e bandi politici a Bologna e in altre città italiane tra XII e XIV secolo, Isime, Roma, 2003 ; I comuni italiani. Secoli XII-XIV, Laterza, Roma-Bari, 20135. Il a participé à la nouvelle édition du « Codice diplomatico dantesco » (Roma, Salerno, 2016).
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