La mise en scène de la neutralité dans le discours journalistique : le cas particulier des injonctions
p. 133-163
Résumé
Dans les textes journalistiques « d’opinion » (éditoriaux, commentaires), on constate la mise en scène d’un fantôme énonciatif, d’une instance « neutre » car non individuée. C’est elle qui, à la surface du texte, est responsable des modalisations et injonctions, lesquelles semblent ainsi émaner d’une subjectivité superindividuelle. Camouflant leurs traces par celles de cet énonciateur collectif ainsi mis en scène, les journalistes semblent parler, et en particulier énoncer des injonctions destinées aux gouvernants, au nom de l’opinion publique.
Texte intégral
1Tant les spécialistes de la presse que les journalistes eux-mêmes s’accordent sur le fait qu’il ne saurait y avoir de neutralité dans les textes de presse ; c’est pourtant, paradoxalement, de cette même neutralité qu’il sera question ici, ce qui nécessite au préalable tant une explication qu’une définition. Par « neutralité », on peut entendre « objectivité » ; or, si la presse tente de transmettre des informations de manière relativement objective, il est évident depuis longtemps qu’une objectivité totale est impossible dès lors qu’il s’agit de représenter la réalité. Cependant, la presse allemande fait depuis l’après-guerre et sous l’influence en particulier du journalisme anglo-saxon la distinction entre textes d’information, qui visent à une objectivité maximale, et textes d’opinion (en particulier Kommentare et Leitartikel) qui sont explicitement le lieu d’expression d’une opinion. Il y a cependant diverses manières de présenter celle-ci, autrement dit de mettre en scène une subjectivité. À l’étude, il s’avère1 que ces textes d’opinion tendent à faire disparaître cette subjectivité de l’auteur. Il y a donc une deuxième acception de la « neutralité », que je définis comme cette manière de présenter une opinion comme n’émanant pas de manière visible d’une subjectivité individuelle mais d’une sorte d’instance énonciatrice « neutre », non définissable, qui, si elle est identifiée par un nom, n’apparaît pas comme telle à la surface du texte. S’il est en effet évident que le nom qui signe le texte est celui de l’auteur concret de l’article, indiquant bien la situation de communication réelle (un journaliste x écrit pour le lectorat de son journal), le texte lui-même met en scène une situation de communication qui semble différente. En effet, si ces textes expriment clairement un jugement, en particulier sous la forme de modalisations, c’est-à-dire de jugements portés par l’énonciateur sur l’information qu’il transmet, ces modalisations ne sont pas attribuées de manière visible à un énonciateur qui se présenterait comme un « je ». Utiliser le « je » ne signifie pas que l’on parle plus de soi, mais plutôt que l’on apparaît explicitement comme asserteur, comme source des modalisations. Lorsque le « je » est gommé de la surface du texte, cela a incontestablement « un effet idéologique d’objectivité »2, alors même que la raison d’être de ces textes est l’expression d’une opinion nécessairement subjective. Or, ce qui distingue les textes journalistiques d’opinion d’autres textes, c’est justement la visibilité moindre de cette subjectivité. Ainsi, j’ai pu comparer sur un corpus précis (les réactions, en juin et juillet 2000, à l’attribution à l’historien Ernst Nolte par une fondation cataloguée d’extrême-droite, la Deutschland-Stiftung, du Konrad-Adenauer-Preis, et à la décision de l’historien Horst Möller, directeur de l’Institut für Zeitgeschichte de Munich, de tenir la laudatio lors de la remise publique du prix3) les textes de journalistes et des textes d’« intervenants extérieurs » (historiens en particulier). Là où ces derniers écrivaient « je, x, pense que [ceci est inadmissible], et ceci parce que je suis x », les journalistes exprimaient leur opinion sous la forme « ceci est inadmissible ». Une telle assertion est certes déjà une modalisation4 ; on trouve de même très souvent des modalisateurs comme gewiss, sicher, hoffentlich (certainement, sûrement, espérons que) etc. Cependant, ceux-ci « ne peuvent que très rarement être mis au compte d’un énonciateur explicitement identifiable à un des termes de l’énoncé, vu la rareté des formes de 1ère personne »5. En somme, pour utiliser une image, si l’on considère un texte comme un paysage enneigé ou une plage de sable, on peut légitimement s’attendre dans un texte d’opinion à ce que ce paysage soit parsemé de traces de pas laissées par celui dont émane l’opinion.
Schéma 1 : Traces de l’énonciateur

2Or si l’on trouve dans ces textes effectivement des « traces de pas », sous les formes précédemment citées, elles ne peuvent être attribuées à aucun énonciateur clairement identifiable. Ainsi, dans une tournure très fréquente comme « es überrascht nicht, daß ... », (il n’est pas surprenant que …) la place pour un objet (« wen ? », « qui ? ») est prévue mais n’est pas remplie de manière explicite. De même, on rencontre fréquemment des expressions qui supposent l’existence d’un observateur/énonciateur, mais sans que celui-ci soit identifiable comme individu (par exemple dans une expression comme « es springt ins Auge, daß ... », « il saute aux yeux que … », on ne précise pas « aux yeux de qui ». Ce qui manque dans ces textes, c’est le lien entre les « traces de pas » et leur auteur ; si, comme un trappeur ou un chasseur indien, l’on tente de suivre la piste de ces traces, on constate qu’elle s’arrête avant que l’on puisse identifier et repérer l’animal qui les a causées, comme s’il s’était évanoui dans les airs.
3Ces traces montrent que le journaliste construit ainsi dans le texte un énonciateur qui certes l’inclut mais également le dépasse, et c’est à cet énonciateur que se rapportent ces modalisations, c’est lui qui est censé en être la source. On constate qu’est ainsi mis en scène un énonciateur neutre au sens de non-identifiable précisément, non-individué, un phénomène qui rappelle nettement la distinction faite en littérature depuis Genette entre l’auteur réel et concret d’un récit et le narrateur6, celui qui dans le texte lui-même est mis en scène comme accomplissant l’acte de narration. De même, ici, le journaliste, auteur concret du texte, fait accomplir certains actes, par exemple les modalisations, les appréciations, par « quelqu’un » dont l’existence n’est pas définie par des données précises, par une instance énonciatrice dont on peut dire aussi qu’elle est une sorte de fantôme hantant le texte et faisant cliqueter ses chaînes afin de détourner l’attention du lecteur, de faire oublier à celui-ci que si ce fantôme parle, c’est uniquement parce que le journaliste, lui, est à la fois marionnettiste et ventriloque.7 La situation d’énonciation ainsi mise en scène rappelle en partie ce que Emile Benveniste a appelé les énoncés « historiques », c’est-à-dire des énoncés
« ne comportant, dans leur sens, aucune indication d’origine, entendant par là, non pas que le sens de ces énoncés attribue l’origine de leur énonciation à quelque subjectivité superindividuelle, mais simplement qu’il ne dit rien sur cette origine, qu’il n’exhibe aucun auteur de la parole […] laissant dans l’ombre l’origine de son énonciation »8.
4On voit toutefois où se situe la différence : il y a dans ces textes souvent désignation d’une source au sens où traverse le texte une ombre qui émet des opinions. Certains éléments permettent d’attribuer, le plus souvent par déduction, une identité à cette ombre, et ces quelques indices visent justement à faire apparaître le texte comme émanant d’une subjectivité superindividuelle, d’une instance abstraite apte à porter des jugements et qui est une construction du journaliste.
5La question se pose par conséquent de savoir comment celui-ci s’y prend. Le cas particulier des injonctions dans les textes d’opinion est ici tout à fait éclairant dans la mesure où, s’il y a injonction, il y a nécessairement un « injoncteur », et l’étude de ces injonctions permet justement de remonter la piste pour identifier cet énonciateur.
6Le plus souvent, on trouve ces injonctions dans les titres ou à la fin des textes, ce qui est une structure classique des éditoriaux dans la presse allemande. Elles sont dirigées le plus souvent vers les gouvernants ou plus généralement les responsables de la vie publique. Si, d’une manière générale, on peut dire que les textes de presse s’adressent à un allocuté (A) qui est un vaste public, composé de divers sous-groupes (a1, a2, a3 etc ...), lorsqu’il y a injonction, cela signifie que l’auteur du texte opère une sélection temporaire parmi ces sous-groupes pour s’adresser à l’un d’entre eux en particulier (ce peut être un groupe tout comme un individu) – cf. schéma 2. Il ne faut toutefois pas oublier que les autres sous-groupes du lectorat sont alors témoins de l’injonction.
Schéma 2 : Situation de communication dans les textes de presse

7On peut classer ces injonctions en fonction de leur forme, puisqu’elles ne se présentent pas seulement sous la forme fondamentale de l’impératif. Le plus intéressant ici est de les classer selon le mode de présence des deux interlocuteurs, c’est-à-dire d’une part selon qu’elles sont clairement liées ou non à un énonciateur visible comme un « je », et d’autre part selon la manière dont est désigné l’allocuté, le destinataire de l’injonction. Celui-ci peut être apostrophé sur le mode vocatif, comme un « tu/vous » ou bien à la 3e personne, c’est-à-dire sur le mode que j’appelle « non-personnel » en référence à Benveniste pour lequel les pronoms de 3e personne sont des pronoms de « non-personne », désignant un/des êtres situés hors de la sphère de la communication. On peut donc établir une échelle de personnalisation, tant du côté du locuteur que du côté de l’allocuté, qui va du mode non-personnel (« x devrait/ferait mieux de ... ») en passant par l’impératif (« Faites ... ! ») à des tournures du type « j’exige de vous que vous fassiez ... ». Or certaines injonctions sont largement impersonnelles ; ainsi, dans Die Welt, toujours au sujet du discours de Horst Möller pour Ernst Nolte, le journaliste écrit : « es [eine Laudatio auf Ernst Nolte] würde Nolte gleichsam offiziell den Segen erteilen. Nach all dem, was Nolte geschrieben hat, wäre das ein Skandal »9 (NM7), ce qui, pour être indirect, n’en est pas moins une injonction, implicite puisqu’elle relève d’une inférence que doit opérer le destinataire (jamais interpellé). On trouve aussi souvent des passifs associés à un verbe de modalité, selon le type « etwas muß gemacht werden »10 (par exemple dans le texte Wo1 – exemple 1), avec ou sans complément d’agent selon le cas. Si celui-ci est absent, le contexte permet cependant de comprendre clairement à qui s’adresse l’injonction. Cependant, on évite ainsi souvent de désigner nommément un responsable et il s’agit plutôt de « Forderungen » que de « Aufforderungen » (comme par exemple dans le texte SZ1), de réclamations plutôt que d’injonctions puisqu’elles ne s’adressent en apparence à personne en particulier. Par exemple dans le texte SZ1 :
« Klare gesetzliche Regeln sind notwendig, um die öffentliche Nutzung genetischer Daten zu sichern – doch nicht nur dies. Diese Nutzung muss stärker öffentlich finanziert werden »,11
8ou encore dans le texte Wo1 - exemple 1 :
« alle, die mitgemacht haben, gehören abgewählt, ausgeschlossen, kaltgestellt. »12
9Si l’allocuté est désigné, on trouve souvent des expressions comme :
« es ist Pflicht », « es ist notwendig », « Für die jungen Parteiwilden wird es jetzt geradezu Pflicht », « das gilt für alle » (Wo1 - exemple 1) ;13
10toutes injonctions indirectes adressées à un allocuté qui est désigné sur le mode non-personnel, à la 3e personne. On rencontre aussi fréquemment les verbes de modalité « sollen » et « müssen » à la 3e personne, comme dans « sollte er [Horst Möller] dem Rat Winklers folgen und zurücktreten »14 (NM 49). Les textes font souvent usage de toutes ces possibilités en les mélangeant, comme dans le texte FAZ10 (exemple 3) :
« Es muß aber gewährleistet werden, daß Sexualstraftäter, die eine dauernde Bedrohung sind, weder das Gefängnis noch die Anstalt verlassen dürfen. Dafür müssen die zuständigen Ministerien, Ärzte und Therapeuten geradestehen. Denn zur Zuständigkeit gehört Verantwortung »,
« Justiz und Medizin müssen daher auch zu dem Zweck zusammenarbeiten, diejenigen zu ermitteln, die eine dauernde Bedrohung darstellen. » 15
11Le dernier paragraphe présente toute une série de « müssen + passif » qui s’adressent aux responsables en général, parfois désignés comme tels : « die Regierenden » (les gouvernants) , voire « man » (on) dans TAZ 20.
12Ces gouvernants peuvent être ceux du pays ou ceux d’un domaine particulier, comme dans le texte W4 (exemple 4) qui s’adresse aux dirigeants du Deutscher Fußball-Bund après la défaite de l’équipe d’Allemagne lors de la dernière coupe d’Europe de football. Il s’agit là explicitement d’un « programme », ce qui sous-entend que le journaliste possède la compétence et le statut nécessaires pour pouvoir utiliser ce terme, en principe réservé aux politiques. Il se justifie (ou plutôt la rédaction se justifie, puisque c’est elle qui signe l’article) par les erreurs du DFB et le fait que celui-ci n’est visiblement pas à même de proposer des solutions :
« Die WELT stellt deshalb einen Fünf-Punkte-Plan zur Diskussion, wie die deutsche Nationalmannschaft wieder erfolgreich werden kann ».16
13Ce programme est formulé lui aussi sous la forme « passif + verbe de modalité » sans complément d’agent, lequel est implicite (« muß werden » / doit être). Cependant, dans ce cas précis, l’énonciateur de l’injonction indirecte est identifiable : il s’agit de la rédaction de Die Welt, dont le journaliste qui signe le texte, responsable du football dans la rubrique sport, n’est que le porte-parole.
14Si ces injonctions formulées, soit à la 3e personne, soit en direction d’un destinataire qui n’est pas nommé, sont clairement déchiffrables en tant que telles, il est toutefois fondamentalement surprenant voire non-économique d’avoir recours à un tel détour. En effet, en principe, toute injonction devrait prendre la forme d’un vocatif : pour des raisons d’efficacité, lorsque l’on demande à quelqu’un de faire quelque chose, il est logique que l’on s’adresse pour cela directement à lui. Si l’on choisit de procéder autrement, c’est donc pour des raisons qui tiennent autant à la situation d’énonciation qu’à un choix stratégique. Premièrement, on peut imaginer nombre de situations dans lesquelles on peut se passer de cette allocution directe ; ainsi, un parlementaire dans un discours peut exiger d’un ministre, à la 3e personne, qu’il fasse telle et telle chose, le ministre en question étant présent, assis sur les bancs du gouvernement. Cet exemple présente beaucoup de similitudes avec le discours des journalistes : pour eux aussi, tout se passe comme s’ils étaient certains d’être entendus, ici lus, par leur allocuté. Deuxièmement, dans les deux cas, l’injonction ainsi exprimée est également mise en scène à destination du public en général, auquel il s’agit de montrer que l’on a le pouvoir d’émettre des injonctions. Si celles-ci s’adressent à un allocuté spécifique (a), cela se produit sous les yeux de l’ensemble du public (A), et l’injonction vise aussi à être perçue et vue par celui-ci. L’auteur de l’injonction semble donc remplir son rôle aux yeux de (A) en s’adressant à (a).
15D’une manière générale, on ne peut donc résumer les textes de journalistes à une formule du type « moi locuteur X, je te demande à toi, allocuté Y, de faire ceci ou cela » – ce que signale aussi l’absence d’expressions performatives comme « ich bitte Sie, etwas zu tun » que l’on retrouve par contre souvent dans les textes de non-journalistes, en particulier dans les lettres ouvertes. Si l’injonction est un trait caractéristique de ces textes d’opinion, elle ne semble pas émaner d’un locuteur individuel, comme le montre également le cas particulier de l’usage de l’impératif (on ne tiendra pas compte ici de ce que Luce Petitjean nomme les « actes locutoires internes » visant à entretenir le contact avec le lecteur, comme par exemple « Rappelons-nous ... »17).
16C’est le plus souvent dans le titre et le paratexte que l’on rencontre des injonctions à l’impératif, qui relèvent bien évidemment du mode vocatif, alors que dans le corps même du texte, elles sont le plus souvent formulées sur le mode non-personnel. Ceci s’explique par l’effet d’accroche que créent, par leur brièveté, de tels impératifs18 – et l’hebdomadaire Die Woche semble en être le grand spécialiste, en particulier sur sa première page, cf. les deux textes Wo1, Wo2 - exemples 1 et 2. Ils permettent d’attirer le lecteur, de sensationnaliser le texte en donnant à celui-ci l’apparence d’une apostrophe orale. Ils personnalisent également le texte, du moins en apparence, en le centrant, du côté de l’allocuté, sur un individu. Il s’agit en fait d’une allusion temporaire à un mode de communication19 différent de celui de la presse, dans lequel on peut s’adresser directement à un individu et un seul, comme, par exemple, une lettre ou une conversation, et dans lequel le locuteur et l’allocuté ne sont plus des instances anonymes mais des sujets individuels. Mais cette mise en scène temporaire, cette fiction d’une conversation entre individus a-t-elle pour conséquence également une personnalisation, une individuation plus poussées du côté du locuteur ? L’émetteur de l’injonction à l’impératif s’avère-t-il ainsi visiblement être le journaliste et personne d’autre ? Cela n’est pas si simple puisque le « je » du locuteur n’est pas plus visible et exprimé dans l’impératif que dans les tournures impersonnelles décrites précédemment. Luce Petitjean parle à ce sujet d’une « omission » du sujet qui disparaît de l’énoncé20 : « la position sujet est vide, non instanciée et repérée directement par rapport au co-énonciateur ».21
17Cependant, le fait que l’allocuté soit visible, puisque l’énonciation est centrée sur lui, a pour conséquence que, par symétrie, il est perceptible qu’il y a aussi un énonciateur individuel : la situation de communication émergeant d’un côté, cela entraîne qu’elle affleure aussi en partie de l’autre côté. En d’autres termes, le fait que quelqu’un soit explicitement apostrophé implique bien qu’il y ait quelqu’un pour le faire, comme c’est d’ailleurs le cas dans toutes les situations où apparaît le mode vocatif.
18Il semble donc que l’injonction à l’impératif diffère sur ce plan des injonctions non-personnelles, qui paraissent émaner d’une volonté générale. Pourtant, dans les textes de presse, cette différence tend à être gommée par d’autres moyens. En effet, la question se pose toujours de l’identité de cet énonciateur qui semble se montrer à moitié en émettant des impératifs. L’impératif réserve une place à l’énonciateur, mais celle-ci n’est pas occupée explicitement (ce que l’on appelle dans la théorie de la valence un phénomène de sous-saturation : un actant prévu est implicitement présent, de manière sous-jacente, sans être pour autant directement visible) et on ne sait donc pas qui l’occupe. On ne peut savoir, en se fondant uniquement sur ces impératifs, si cet énonciateur est un « je » ou un « nous » ; alors même qu’il est évident qu’il existe, que sa présence est tangible et presque palpable, nous n’avons pas d’informations sur son identité. Sensible sans être visible, tout comme le spectre évoqué plus haut, il nous échappe encore. Ce n’est qu’en établissant des équivalences grâce à d’autres indices semés dans le texte, que l’on peut déterminer non seulement qu’il y a quelqu’un à la source de ces injonctions, mais également de qui il s’agit.
19Dans le corps du texte, on trouve des éléments qui font que l’on a l’impression que l’impératif du titre émane d’une instance, la collectivité des lecteurs ou l’opinion publique, dont le journaliste n’est que le représentant anonyme. Ainsi, dans le texte Wo2 (exemple 2), l’impératif même, « Erlösen Sie uns, Herr Präsident ! » (Délivrez-nous, Monsieur le Président), établit cette équivalence puisqu’il semble émaner de « nous, les Allemands ». Cette équivalence entre l’énonciateur et cette communauté se poursuit dans le texte même, par exemple dans « wie uns weisgemacht wird » (comme on nous le fait croire), ou encore tout de suite après dans la phrase « Aus dem Munde des Staatsoberhaupts ist jede Unwahrheit unerträglich »22. La formation même de l’adjectif « unerträglich » (insupportable) est caractéristique ; en effet, elle permet d’éviter de préciser l’actant qui « ne peut supporter ceci ». Il est clair que ce « qui » est destiné à être occupé par le « nous » qui précède. Cette assertion est ainsi posée comme valable pour tous, de même que le présent de cette phrase est un présent non déictique dont la valeur n’est pas limitée dans le temps. De même, dans le texte Wo1 (exemple 1), l’énonciateur mis en scène dans le texte est le « wir » (nous) qui en est le premier mot et qui s’avère être un équivalent de « die Deutschen » (les Allemands), ainsi dans « etwas muß geschehen » (quelque chose doit se passer) suivi « Die Deutschen suchen den Befreiungsschlag » (les Allemands veulent leur revanche). Le texte attribue donc l’injonction du titre à un énonciateur qui est « die Deutschen ».
20Le « nous » utilisé dans ces textes est « un je dilaté au-delà de la personne stricte »23 : « Nous c’est je plus d’autres, incluant ou excluant les interlocuteurs »24. Mais c’est aussi une forme moins déterminée que « je », c’est-à-dire qu’il est plus difficile de déterminer précisément à quel énonciateur elle se réfère. Elle peut par exemple se rapporter au journal comme locuteur pluriel25, mais ce n’est pas le cas ici. Si la presse utilise beaucoup plus les formes de 1ère personne du pluriel que celles de 1ère personne du singulier, c’est justement parce qu’elles sont plus indéterminées : « le fait d’employer nous et pas je entraîne un certain flou au niveau des valeurs référentielles que l’on peut reconstruire ».26 Il est évident que ce flou est voulu et que la presse en exploite les avantages : il permet de construire un fantôme d’énonciateur auquel on peut attribuer une identité tant extensive que limitée. C’est le cas également pour le « man » (on) que l’on rencontre souvent avec une fonction équivalente (dans le texte TAZ20, « man » représente « ganz Deutschland », l’Allemagne dans son ensemble) ; dans le texte TAZ19, dans une tournure comme « sollte man nicht überschätzen » (on ne devrait pas surestimer), « man » équivaut à tout observateur et commentateur de la situation. S’il s’agit souvent d’un « je masqué »27, son intérêt réside justement dans le flou référentiel que permet ce masque. Jenny Simonin a émis l’hypothèse qu’il y a dans les textes de presse une relation entre la présence de « on » et l’absence de « je », « on » permettant un effacement des traces de l’énonciateur28. On peut étendre et nuancer cette hypothèse : s’il y a effectivement effacement des traces de l’énonciateur individuel, cela se produit par surimpression, l’énonciateur cachant ses traces sous celles, plus grandes, de l’énonciateur collectif qu’il a mis en scène dans le texte.
Schéma 3 : Effacement des traces de l’énonciateur

21La subjectivité du locuteur disparaît derrière des formulations qui tentent de faire apparaître les injonctions comme émises par l’opinion publique, comme l’expression d’un voeu général. Ainsi, dans le texte NM36, au sujet de Horst Möller, on passe de
« die Öffentlichkeit hat auch das Recht, sich gegen die Verwilderung der Sitten zu wehren, die Noltes fortgesetztes zügelloses Reden mit sich bringt. » 29
22à
« sie darf verlangen, daß der Direktor eines angesehenen Instituts [...] gebührenden Abstand zu dem Verbalradikalismus [Noltes] hält [...] ».30
23Cela implique que « l’opinion publique » et l’émetteur de l’injonction, s’ils ne sont peut-être pas exactement identiques, font du moins partie du même paradigme, celui pour lequel le comportement de Horst Möller est « inakzeptabel » (inacceptable) : ici aussi, la formation même de l’adjectif est révélatrice. C’est pour toutes ces raisons que l’impératif est finalement assez peu utilisé à part en titre : en effet, s’il permet d’accrocher le lecteur, il attire également l’attention sur le fait qu’il y a quelqu’un derrière le masque. La frontière est donc ténue entre un impératif qui semble émaner de l’opinion publique et un impératif qui montre du doigt son énonciateur, l’individu qu’est le journaliste. C’est pour éviter que cette fonction démasquante ne prenne le dessus qu’il est le plus souvent accompagné dans son entourage proche d’un « wir » ou de toute autre désignation collective.
24Ce n’est donc pas par modestie que le « je » du journaliste n’apparaît pas, mais parce que celui-ci tente ainsi de donner à ce qui n’est a priori que son opinion personnelle le poids de l’opinion publique au sens fort, le poids du public et de la collectivité, puisque c’est « au nom de » celle-ci que le journaliste réclame ou exige. C’est bien aussi ce qui l’autorise à user de l’impératif, qui « s’affiche en tant que représentation de l’autorité »31. En énonçant des injonctions « au nom de » l’opinion publique qu’ils ont en même temps le pouvoir de former, les journalistes se fondent en une instance énonciatrice intermédiaire : entre insiders et outsiders du champ politique, entre décisionnaires et administrés. Cette position intermédiaire se signale également par l’absence d’impératifs à la 1ère personne du pluriel (« Faisons ... ! »), impératifs qui sont typiques du discours proprement politique32 dans lequel on tente d’entraîner le public à suivre celui qui parle en créant une communauté dont il est difficile de s’exclure. Les journalistes ne se mettent donc pas en scène comme « agissant » mais comme « faisant agir », « demandant que l’on agisse ». S’ils se situent dans le champ des décisions, ils se situent hors du champ de l’action concrète. Ils se donnent ainsi le pouvoir d’influer sur des décisions politiques ou plus généralement sur des décisions concernant la vie publique ; leur rôle est alors présenté comme celui d’une instance régulatrice. La neutralité mise en scène dans le texte n’équivaut donc pas à impartialité ou objectivité : le journaliste se présente comme une instance non-individuée qui est le porte-parole de l’opinion publique mais aussi plus généralement de la raison et du bon sens. Cette instance intermédiaire peut donc donner des ordres puisqu’elle représente une collectivité. Elle semble tenir ce pouvoir de l’opinion publique, alors même que le journaliste a justement le pouvoir de former celle-ci. La mise en scène vise à faire oublier cet aspect ; en s’affichant littéralement comme « un des leurs », le journaliste fait croire à ses lecteurs qu’il dit à leur place ce qu’ils pensent réellement. On peut d’ailleurs penser que ces textes jouent le rôle d’une soupape de sécurité au sens où le lectorat (et l’électorat) ont ainsi l’impression que « quelqu’un leur [aux politiques, aux dirigeants] a dit ce que nous pensons ». Un texte comme W4 (exemple 4) en particulier tend visiblement à satisfaire la tendance « Café du Commerce » qui sommeille en chacun, et ce en particulier dans les domaines populaires comme le sport où chacun se dit ou dit à d’autres « Yaka faire ci, yakapa faire ça », se projetant temporairement à la place de ceux qui détiennent réellement le pouvoir d’agir. D’ailleurs, le choix même du genre Programm, terme traditionnellement réservé aux politiques et à tous ceux qui visent à obtenir ce pouvoir d’agir, pourrait surprendre de la part de journalistes qui ne sont pas dans le champ de l’action « directe ». C’est bien pour cela que le texte est justifié d’emblée par le fait que le Deutscher Fußball-Bund est visiblement incapable de prendre les bonnes décisions.
25Même si cela n’implique pas que les injonctions seront suivies, le fait qu’un énoncé se présente lui-même comme obligeant33 est signifiant puisque cela attribue à l’énonciateur mis en scène (l’opinion publique et de manière plus restrictive le lectorat du journal en question) et par ricochet à son énonciateur réel et concret, le journaliste, le pouvoir d’énoncer des injonctions et l’autorité nécessaire à cela. Ce pouvoir n’est pas établi ou justifié explicitement, il est présupposé ; cependant, mettre en scène un énonciateur collectif est une manière de le légitimer. On constate dans ces textes qu’un pouvoir à la fois s’exerce et se crée par le fait qu’il est exercé, et ce par le biais d’une instance qui semble légitimée à le faire. La question qui se pose est de savoir si finalement, « jouer le pouvoir » en brouillant ses propres traces, justement, confère du pouvoir. Au vu des égards avec lesquels les politiques traitent les journalistes, il semble que l’opération soit réussie des deux côtés, que la mise en scène soit devenue réalité, tant vis-à-vis des politiques que de l’opinion publique.
Bibliographie
Exemple 1 (Wo1)
Treten Sie ab, Herr Schäuble!
Von Manfred Bissinger
Wir hatten fast nicht mehr daran geglaubt, aber es gibt sie doch, die ausgleichende Gerechtigkeit. Mit mehr als klammheimlicher Freude konnten die Deutschen vergangene Woche im Fernsehen besichtigen, wie ein ganzes Rudel von Fahndern das kunstvoll geschmiedete Tor der Villa des ehemaligen Polizeiministers Manfred Kanther passierte, um wenige Stunden später mit Koffern voller brisanter Materialien wieder abzufahren.
Die Bundesrepublik erweist sich ein halbes Jahrhundert nach dem Ende des Nazi-Regimes als mustergültiger Rechtsstaat. Richter und Staatsanwälte ermitteln nicht länger nur gegen Landesverräter, Terroristen oder Wirtschaftskriminelle ; wenn geboten, nehmen sie auch die politische Elite ins Visier. Wer hätte das für möglich gehalten ? Nicht nur im Ausland war immer noch an unserer demokratischen Reifheit gezweifelt worden. Schon gar, nachdem die Deutschen sich wieder vereinigt hatten und im Schlepptau nicht nur so mancher nationale Unsinn geredet worden war, sondern auch dumpf-radikale Abgeordnete in Landesparlamente einziehen konnten. Seit aber immer grelleres Licht auf Helmut Kohls dunkle Machenschaften fällt, seit Männer wie Kanther, wenn sie von einer « Treibjagd » gegen sich faseln, sogar von der « FAZ » Hohngelächter ernten, seit also die neue Berliner Republik den alten Bonner Sumpf trockenlegt, darf Deutschland sich als endgültig erwachsen fühlen.
Und so grotesk es erscheinen mag : Je mehr belastendes Material jetzt aus den Tresoren gefischt wird, desto besser für das Land. Der verschwiemelten Kumpanei muß ein für alle Mal ein Ende bereitet werden. Auf allen Ebenen, in allen Parteien. Wer einmal lügt, der hat seine Glaubwürdigkeit verloren. Die Deutschen suchen den Befreiungsschlag.
Die Wähler müssen etwas geahnt haben. Denn daß die Republik so knapp an der Staatskrise vorbeischrammen konnte, dafür hat – wieder mal – das Volk gesorgt, als es mit überwältigender Mehrheit Kohl um Amt und Würden brachte. Eine gespenstische Vorstellung, der Mann regierte noch und könnte sich einmal mehr vom Täter zum Opfer der Medien umschminken lassen. Presse und Fernsehen als die Schuldigen am Desaster der CDU – solch schlichte Einlassungen lösen heutzutage nur noch Kopfschütteln aus. Kohls Wort darf niemals über Recht und Gesetz stehen.
Und noch eines ist sicher : Die vom Ex-Kanzler so nachhaltig und anhaltend gedemütigte CDU wird erst dann zur Politik zurückfinden, wenn wirklich alles aufgeklärt ist und sie sich ohne jedes Hintertürchen von ihm losgesagt hat. Alle, die mitgemacht haben, gehören abgewählt, ausgeschlossen, kaltgestellt, selbst wenn ihre Verstrickung nur marginal sein sollte. Auch und gerade Wolfgang Schäuble. Seine Unwahrheiten sind mit Enstchuldigungen nicht mehr ungeschehen zu machen – zumal an seinem Willen zur Erinnerung gravierende Zweifel angebracht sind. Seine Wiederwahl auf dem Parteitag im April würde die Krise der Christdemokraten nur unerträglich verlängern. Die Führung wäre weiter der Erpressung ausgeliefert. Ob nun von Karlheinz Schreiber, Horst Weyrauch oder gar dem Thyssen-Konzern, der hinter vielen der Geschäfte steckt. Gut, Schäuble mag mildernde Umstände für sich reklamieren. Wie andere hat er ein Recht auf Resozialisierung – aber bitte zu Hause. Erst wenn alle Verantwortlichen für den Spendensumpf ihre Ämter niedergelegt haben, kann die Melange aus Pflichtverletzung, Vorteilsnahme und Korruption überwunden werden. Der Wunsch, nach einem Vierteljahrhundert Kohl endlich eigene Ideen durchzusetzen, sollte die Unbelasteten zusammenschweißen.
Für die jungen Partei-Wilden wird es jetzt geradezu Pflicht, die aufmüpfigen Ideen der Vergangenheit in die Zukunft zu retten. Das gilt für alle, ob sie nun Peter Müller, Christian Wulff oder Ole von Beust heißen. Viel Zeit allerdings haben sie nicht mehr. Die CDU wird sich zwar nicht spalten, aber mit jedem Tag verliert sie in Berlin weiter an Bedeutung.
Eine neue Spitze der CDU hat bei den Bürgern nur dann eine Chance, wenn sie ganz und gar unbelastet ist. Aus dem augenblicklichen Krisenmanagement taugt für Kontinuität gerade mal Angela Merkel, vielleicht noch Jürgen Rüttgers. Die Generalsekretärin hat in den vergangenen Monaten mehr für Ansehen und Überleben der CDU geleistet, als Präsidium und Vorstand es zusammen vermocht haben.
Und sage bitte keiner, die Jungen hätten noch zu wenig Erfahrung; auch Gerhard Schröder mußte in einem Jahr erst Kanzler und dann noch Parteivorsitzender lernen. Es geht.
Exemple 2 (Wo2)
Erlösen Sie uns, Herr Präsident !
von Hans-Ulrich Jörges
Wer beschädigt eigentlich das Amt des Bundespräsidenten ? Etwa diejenigen, die nicht mehr zu leugnende Verfehlungen seines Inhabers aufdecken und damit in einer der schwierigsten Phasen der deutschen Nachkriegsdemokratie den Beweis antreten für deren Selbstreinigungskraft ? Oder ist es nicht vielmehr Johannes Rau selbst, der das höchste Amt im Staate am Ende einer geradezu modellhaften Vertuschungs- und Lügenaffäre in Mitleidenschaft gezogen hat – und es nun, wäre er klug beraten und der Selbstkritik fähig, ohne weitere Verteidungungsmanöver aufzugeben hätte ?
Vertuschung und Lüge – dies sind, schnörkellos formuliert, die einzigen Parallelen zu dem kriminellen Finanzkomplott der CDU. Moralisch aber wiegen sie dadurch nicht weniger verheerend. Zur Erinnerung : Vor zwei Jahren noch wurden in Düsseldorf Flüge des Ministerpräsidenten Rau mit dem Charterdienst der WestLB rundweg abgestrittten – Rüdiger Frohn, damals Leiter der Staatskanzlei, heute Staatssekretär im Bundespräsidialamt, präsentierte diese Lüge. Als sie widerlegt war, beteuerte im Dezember vergangenen Jahress ein sich « bitter » gebender Bundespräsident im deutschen Fernsehen : « Ich bin nicht in den Urlaub geflogen. Ich bin nicht privat geflogen. » Auch diese Schwüre der Rechtschaffenheit sind heute als Unwahrheiten entlarvt. Johannes Rau, der erste Präsident, der über Anwälte zum Volk spricht, ist nicht nur wiederholt aus privaten Motiven zum Filz-Flieger geworden – denn dazu zählen nach der Definition seines Nachfolgers Wolfgang Clement auch Reisen im Parteiauftrag. Er ist zumindest einmal auch in den Urlaub gejettet : Am 23. Dezember 1993 flog er nach England, um eben mal Helmut Schmidt zum Geburtstag zu gratulieren, anschließend zum Weihnachtsurlaub nach Bayern.
Alles bloß Kleinigkeiten, wie uns heute weisgemacht wird ? Aus dem Munde des Staatsoberhaupts ist jede Unwahrheit unerträglich. Und die mißglückten Vertuschungsversuche hatten ja zudem einen ernsten rechtlichen Hintergrund : Dienstliche Flüge auf Kosten der West LB verstießen gegen die verfassungsmäßige Haushaltshoheit des Parlaments und wurden daher, wie der Staatsrechtler Josef Isensee urteilte, in Wahrheit aus einer « schwarzen Kasse » finanziert ; Flüge zu Parteiterminen wiederum waren verdeckte Parteispenden und hätten im Rechenschaftsbericht der SPD ausgewiesen werden müssen ; ganz private Flüge schließlich hätten von Rau aus der Privatschatulle bezahlt oder als geldwerter Vorteil versteuert werden müssen.
Aber wer sich Geburtstage als Jahresempfänge der Staatskanzlei vom Steuerzahler finanzieren läßt und wer für 30 000 Mark – das Jahreseinkommen einer Krankenschwester – auf Kosten der Staatsbank zu einem Landesparteitag und einem Fest der Arbeiterwohlfahrt ins brandenburgische Glöwen düst, um dort den Helden des kleinen Mannes zu geben, der hat, geblendet von der eigenen Bedeutung, alle Maßstäbe verloren.
Nun ist ein Präsident des Jammers zu besichtigen : verstummt, erstarrt, begraben unrer den Trümmern des mit Hingabe gepflegten Denkmals vom « Menschenfischer ». Seiner moralischen Autorität beraubt, schwindet das Vertrauen in den einstmals populärsten deutschen Politiker dramatisch : 62 Prozent der Deutschen, so ergab eine WOCHE-Umfrage, glauben nicht mehr an ausschließlich dienstlich begründete Charterflüge, 57 Prozent sehen Raus Ansehen ramponiert.
Worüber will der abgestürzte Bürger-Präsident in solchen Zeiten öffentlich eigentlich noch reden, wenn nicht über Geld und Macht, Politik und Moral ? Im Schloß Bellevue ringt ein Mann um Fassung, dessen Lebenstraum zerbröckelt. In seiner Verzweiflung tritt er nach hinten – gegen die « inszenierte » Amtsführung seines Vorgängers Roman Herzog und gegen die Medien, die den bibelfest inszenierten « Bruder Johannes » doch einst groß gemacht hatten und ihn nun so schnöde verlassen. Die Abwendung des Jahrzehnte treuen Westdeutschen Rundfunks trifft den Verstörten wie ein Fanal des Verrats.
Bringt Johannes Rau selbst die Kraft auf, von dem Amt zu lassen, das er sich doch mit aller Macht, bis hin zur Erpressung der SPD-Granden, erkämpft hatte ? An seiner Einsichtsfähigkeit sind Zweifel angebracht, nicht minder am Mut seiner Partei. Es wird wohl auf die Medien ankommen. Können sich die linksliberalen Blätter im Fall Rau zu ebenso kühler, republikanischer Konsequenz durchringen wie « FAZ » und « Welt » beispielhaft im Fall CDU ? Gegen eine Wand der Medien könnte Rau nicht stehen. Sein Rückzug müßte andere im anderen Lager nach sich ziehen, könnte den Weg frei machen für einen radikalen Umbau des Parteienstaates – das Ende der verfilzten und verkohlten Republik.
Exemple 3 (FAZ10)
Selbstverständlichkeiten
Von Karin Truscheit
Eine « tickende Zeitbombe » nannte die Polizei den wegen mehrfachen sexuellen Mißbrauchs von Kindern und wegen Mordversuchs verurteilten Gewaltverbrecher Schmökel. Doch noch vor zwei Wochen hielten die Ärzte den gemeingefährlichen Mann für harmlos genug, um ihn, nachlässig bewacht, auf die Straße zu lassen. Schmökel konnte fliehen, zum sechsten Mal. Jetzt ist er gefaßt. Ein Staatssekretär ist zurückgetreten, eine Kommission soll Vorschläge für eine Reforme des Maßregelvollzugs erarbeiten. Sie wird ihre Ergebnisse vortragen, wenn der Name Schmökel aus den Nachrichten verschwunden ist. Schwamm darüber ?
Der Fall Schmökel ist ein Einzelfall – allerdings einer, der alle Jahre wieder vorkommt : Bernd Büch, der 1998 zwei Menschen ermordete, nachdem er anläßlich eines Zahnarztbesuches entkommen war. Oder Dieter Zurwehme, der 1999 mehrere Menschen ermordete, nachdem er von einem Freigang nicht zurückgekehrt war. Oder der Patient aus der psychiatrischen Anstalt im westfälischen Eickelborn, der 1994 während eines Freigangs ein Mädchen vergewaltigte und ermordete. Die toten Opfer sind auch Einzelfälle. Lebendiger macht sie das nicht.
Im Straf- und Maßregelvollzug werden falsche Prioritäten gesetzt. Schmökel oder Zurwehme sind spektakuläre Beispiele für diese Verwirrung bei den im Zweifelsfall widersprüchlichen Zielen des Vollzugs : Das sind der Schutz der Bevölkerung und die Resozialisierung des Täters. Sie werden in die falsche, die umgekehrte Reihenfolge gebracht, etwa im Maßregelvollzugsgesetz des Landes Nordrhein-Westfalen. Dort wird als Ziel zuerst die Reintegration des Straftäters in die Gesellschaft festgelegt. Dann, im zweiten Satz, heißt es, daß « die Sicherheit und der Schutz der Allgemeinheit » gewährleistet werden sollen.
Diese Reihenfolge ist Programm für den gesamten Umgang mit den Patienten im Maßregelvollzug – also unabhängig vom Tätertyp, von der Vorgeschichte, dem Gewicht seiner Taten. Sogar bei Patienten, die wegen Tötungs- und Sexualdelikten einsitzen und « besondere Schwierigkeiten bei der Beurteilung ihrer Gefährlichkeit bieten », verlangt das nordrhein-westfälische Landesgesetz, daß Vollzugslockerungen ohne Aufsicht erwogen werden. Zwar werden diese nur nach Zustimmung der Vollstreckungsbehörde gewährt. Das Risiko, das damit verbunden ist, daß man gefährliche Sexualstraftäter ohne Aufsicht losläßt, wird aber in Kauf genommen. Und Nordrhein-Westfalen ist keine Ausnahme. Viele Bundesländer verfahren beim Maßregelvollzug ähnlich
Dahinter steht politischer Wille. In Bayern ist die Reihenfolge umgekehrt. Im Unterbringungsgesetz für den Maßregelvollzug heißt es zuerst, Zweck der Unterbringung sei es, die Gefährdung der öffentlichen Sicherheit zu beseitigen. Erst dann wird die Resozialisierung als Ziel genannt. Nun soll auch in Brandenburg dem Opferschutz « mehr Raum » gegeben werden. Das hat jedenfalls der zuständige Sozialminister Ziel angekündigt. Eine Selbstverständlichkeit wird nachgetragen.
Es kann nicht darum gehen, allen Patienten im Maßregelvollzug – hier sind Sexualstraftäter sogar in der Minderheit – in Zukunft die Reintegration zu verwehren. Es muß aber gewährleistet werden, daß Sexualstraftäter, die eine dauernde Bedrohung sind, weder das Gefängnis noch die Anstalt verlassen dürfen. Dafür müssen die zuständigen Ministerien, Ärtze und Therapeuten geradestehen. Denn zur Zuständigkeit gehört Verantwortung.
Es gibt keinen Therapeuten, keinen Gutacher, der einem Täter hinter die Stirn blicken kann – alle anderen Behauptungen sind Allmachtsphantasien. Schon deshalb gibt es keine hundertprozentige Sicherheit in der Prognose. Resozialisierung hat immer Versuchscharakter. Das ist so lange gut und vernünftig, wie den Bürgern die Folgen eines Fehlschlags zuzumuten sind. Bei gefährlichen Sexualverbrechern aber darf die Gesellschaft nicht das Labor für Resozialisierungsexperimente sein. Bayern verfährt nach dieser Einsicht : Hegt in einer geschlossenen Anstalt nur ein Arzt oder Therapeut den geringsten Zweifel, ob noch eine Gefahr von einem Sexualstraftäter ausgeht, werden ihm Vollzugslockerungen verwehrt.
Wissenschaftliche Untersuchungen und die Erfahrungen vieler Therapeuten zeigen, daß bestimmte Sexualstraftäter nicht zu therapieren sind, daß im besten Fall eine Kontrolle der Aggressionen erreicht werden kann. Allerdings ist nach aktuellen Forschungsergebnissen die Rückfallquote von Sexualstraftätern niedriger als gemeinhin angenommen. Sie liegt nach einer Untersuchung der Kriminologischen Zentralstelle in Wiesbaden für Delikte wie Vergewaltigung und Kindesmißbrauch bei 12 bis 20 Prozent (wobei hier allerdings nur die zur Anzeige gebrachten Rückfälle berücksichtigt werden). Auch ist die Gruppe der Sexualstraftäter heterogen, gemeingefährliche Kinderschänder gehören dazu, Exhibitionisten, Serienvergewaltiger. Die Unterschiede zu erkennen und zu benennen bedeutet nicht, Straftaten gegen die sexuelle Selbstbestimmung zu verniedlichen.
Justiz und Medizin müssen daher auch zu dem Zweck zusammenarbeiten, diejnigen zu ermitteln, die eine dauernde Bedrohung darstellen. In der Forschung spricht man von den Prädiktoren der Rückfälligkeit – das sind zum Beispiel biographische Muster, einschlägige Vorstrafen, Auswahl fremder Opfer. Einmal erkannt, müssen die gefährlichen Sexualstraftäter von der Gesellschaft ferngehalten werden. Wer glaubt, das sei unmenschlich oder stehe einem Rechtsstaat nicht gut zu Gesicht, möge das den Angehörigen der Opfer erklären, die von Freigängern ermordet wurden. Das Restrisiko der Resozialisierung müsse eben die Gesellschaft tragen, sagen Politiker, Juristen und Psychologen bei jedem spektakulären Fall. Doch gerade in diesen Fällen müßte sie es nicht. Es ist umgekehrt. Sicherheit und Schutz müssen auf der Prioritätenskala vor dem Ziel der Resozialisierung stehen. Das ist die richtige Reihenfolge.
Exemple 4 (W4)
Ein Fünf-Punkte-Programm,...
...damit die deutsche Nationalmannschaft endlich wieder so erfolgreich Fußball spielt wie Italien und Portugal
Von Berries Bossmann
Berlin - Der Deutsche Fußball-Bund (DFB) hat sich durch zahlreiche Fehler und Versäumnisse in eine Sackgasse manövriert. Die beiden Wunschkandidaten Christoph Daum und Ottmar Hitzfeld stehen als Bundestrainer (noch) nicht zur Verfügung, die Vereine verweigern die Freigabe. Nach dem blamablen Auftreten bei der EM werden weitreichende Maßnahmen erwartet, doch konkrete Vorschläge kamen bislang nicht. Die WELT stellt deshalb einen Fünf-Punkte-Plan zur Diskussion, wie die deutsche Nationalmannschaft wieder erfolgreich werden kann:
1 Christoph Daum muss Bundestrainer werden
Der DFB sollte das Modell einer Doppelführung mit Hitzfeld und Daum abhaken und mit Leverkusen ein Arrangement treffen. Bayer scheint einer « Notlösung » (Daum bis Vertragsende 2001 in Doppelfunktion) zustimmen zu wollen, falls alle anderen Modelle scheitern. Auch die Bayern haben nach anfänglichen Protesten eingelenkt. Sollten sie in Zukunft doch querschießen, könnte Daum Vizepräsident Karl-Heinz Rummenigge an die versprochene Unterstützung erinnern.
2 Karl-Heinz Rummenigge muß Teammanager werden
In DFB-Direktor Bernd Pfaff verfügt die Nationalelf zwar über einen Manager, doch muss dessen Qualifikation in Frage gestellt werden, wie auch das peinliche Training in Breinig vor dem EM-Spiel gegen England zeigte. Prädestiniert für den Posten ist Rummenigge, der « ein absoluter Kenner von Organisation und Vermarktung des Profi-Fußballs ist », wie Leverkusens Manager Calmund erklärte. Zudem genießt der frühere Nationalspieler als Sprecher der europäischen Topklubs (G 14) international hohes Ansehen, und er hat einen direkten Draht zu Spielern. Durch Rummenigges Einbindung leisten die Bayern ihren Beitrag zum Neuaufbau.
3 Berti Vogts muß Nachwuchskoordinator werden
Niemand kennt sich im Jugendbereich besser aus als der frühere Bundestrainer. Er förderte den DFB-Nachwuchs von 1979 bis 1990, die Weltmeister-Elf ging mehrheitlich durch seine Schule. Inzwischen ist er wieder bereit, einen Posten beim Verband zu übernehmen. Vogts fordert ein « totales Umdenken, neue Strukturen, Arbeitsweisen und Philosophien » bei der Talentförderung und hat auch schon Konzepte ausgearbeitet. So plädiert er für ein einheitliches Spielsystem schon im Nachwuchsbereich mit einer modernen Abwehrkette und drei Angreifern. Ein Großteil der Plätze in Fußball-Internaten soll deutschen Spielern vorbehalten sein : « Wir müssen egoistisch deutsche Talente fördern. »
4 Ein Runder Tisch muß eingerichtet werden
Vertreter des DFB, der Bundesliga, der Medien und Fußball-Experten wie Günter Netzer oder Paul Breitner müssen regelmäßig über die Situation des deutschen Fußballs diskutieren und Verbesserungen anschieben. Ein Anfang ist gemacht : Nach Aussage von Calmund werden sich Vertreter des DFB und der Liga in den nächsten Tagen zusammensetzen und die Trainerfrage erörtern : « Jetzt ist es wichtig, daß alle Dinge analysiert werden. »
5 Nationalspieler müssen dem Bundestrainer länger und öfter zur Verfügung stehen
Die vom Weltverband (Fifa) vorgegebenen Abstellfristen müssen durch ein Gentleman Agreement zwischen der Liga und dem DFB verlängert werden, damit der neue Bundestrainer die Möglichkeit hat, vor einem Länderspiel intensiver mit seinen Spielern zu arbeiten als bislang. Dies müssen die Vereine trotz Termindruck einsehen.
FAZ10, Truscheit, Karin : « Selbstverständlichkeiten », Frankfurter Allgemeine Zeitung, 08.11.2000, S. 1 - exemple 3.
NM7, Schuster, Jacques : « Offizieller Segen », Die Welt, 03.06.2000, Feuilleton, Der Kommentar, S. 29.
NM36, Seibt, Gustav : « Krawall an der Tabufront. Der Preis für Nolte : Die Meinungsfreiheit eines Institutsdirektors », Die Zeit, 15.06.2000, Nr. 25, Feuilleton, S. 53.
NM37, Winkler, Heinrich A. : « Lieber Herr Möller ! Offener Brief des Historikers Heinrich A. Winkler an den Direktor des Instituts für Zeitgeschichte », Die Zeit, 15.06.2000, Nr. 25, Feuilleton, S. 53.
NM49, Ullrich, Volker : « Ein Institut im Zwielicht. Mit seiner Laudatio auf Ernst Nolte hat Horst Möller dem Münchner IfZ schweren Schaden zugefügt. Sein Auftritt markiert den Bruch mit der großen wissenschaftlichen Tradition des Hauses », Die Zeit, 21.06.2000, Nr. 26, S. 41.
SZ1, Wormer, Holger : « Das Genom für alle », Süddeutsche Zeitung, 27.06.2000, S. 4.
TAZ19, Voges, Jürgen : « Es gibt kein Butterbrot umsonst », die tageszeitung, 30.10.2000, S. 3.
TAZ20, Seidel, Eberhard : « Autoritärer Antifaschismus », die tageszeitung, 30.10.2000, S. 1.
W4, Bossmann, Berries : « Ein Fünf-Punkte-Programm, damit die deutsche Nationalmannschaft endlich wieder so erfolgreich Fußball spielt wie Italien und Portugal », Die Welt, 26.06.2000, Sport, S. 29 - exemple 4.
Wo1, Bissinger, Manfred : « Treten Sie ab, Herr Schäuble ! », Die Woche, 04.02.2000, S. 1 - exemple 1.
Wo2, Jörges, Hans-Ulrich : « Erlösen Sie uns, Herr Präsident ! », Die Woche, 04.02.2000, S. 1 - exemple 2.
Notes de bas de page
1 La présente étude se fonde sur un certain nombre de « carottes » effectuées dans les grands quotidiens et hebdomadaires allemands entre juin et décembre 2000 ; on trouvera en annexe une liste des textes cités, repérés par leur code (abréviation du journal + numéro d’ordre). Ces textes ne sont qu’une partie d’un corpus qui en comprend une quarantaine.
2 Simonin, Jenny, « Les repérages énonciatifs dans les textes de presse ». In : Grésillon, A., Lebrave, J.L. (Ed.), La Langue au ras du texte. Lille, Presses Universitaires de Lille, 1984, p. 197.
3 Ces textes portent un code en NM+numéro d’ordre.
4 Pour J. Simonin, l’assertion représente le « degré zéro de la modalité », ibid., p. 136.
5 Ibid., p. 196.
6 Ducrot, Oswald, Le Dire et le Dit. Paris, Éditions de Minuit, 1984, p. 208.
7 Ce quelque chose d’indéterminé que l’on entend parler peut rappeler le ‘neutre’ de Maurice Blanchot, qui parle lui aussi d’une voix narrative ‘spectrale, fantomatique’ ; cf. « La voix narrative » (le ‘il’, le ‘neutre’), in : De Kafka à Kafka. Paris : Gallimard, 1981, pp. 171, 182.
8 Simonin, J., op. cit., pp. 195-196.
9 « cela [un discours à la louange de Ernst Nolte] serait en quelque sorte une manière de donner officiellement la bénédiction à Nolte. Après tout ce que Nolte a écrit, cela serait un scandale. »
10 « il faut que quelque chose soit fait ».
11 « des règles claires fixées par des lois sont nécessaires afin de garantir l’utilisation publique de données génétiques – mais pas seulement. Cette utilisation doit être davantage financée par des moyens publics. »
12 « tous ceux qui ont participé doivent être destitués de leurs mandats, exclus, mis sur la touche ».
13 « il s’impose », « il est nécessaire », « quant aux jeunes turbulents du parti, il est tout simplement de leur devoir.. », « cela vaut pour tous ».
14 « Il [Horst Möller] devrait suivre le conseil de Winkler et démissionner ».
15 « Mais il faut que soit garanti que des auteurs de crimes sexuels représentant une menace permanente ne soient autorisés à quitter ni la prison ni l’hôpital psychiatrique. Les ministères, les médecins et les thérapeutes de la compétence desquels cela relève doivent en prendre la responsabilité. Car la compétence implique la responsabilité. »
« La justice et la médecine doivent par conséquent collaborer aussi dans le but d’identifier ceux qui représentent une menace permanente. »
16 « C’est pourquoi Die Welt soumet à la discussion un plan en cinq points décrivant comment l’équipe nationale peut renouer avec le succès. »
17 Petitjean, Luce, « L’impératif dans le discours politique ». In : Mots, N°43, juin 1995 : Actes d’autorité, Discours autoritaires, p. 23.
18 Ibid., p. 30.
19 Brinker définit ces diverses « Kommunikationsformen » comme la lettre, la conversation, la presse, la télévision etc. en se fondant sur la situation de communication propre à chaque média, cf. Brinker, Klaus, Linguistische Textanalyse. Berlin, Erich Schmidt Verlag, 19974, pp. 133-135.
20 Ibid., p. 29.
21 Dobrovie-Sorin, C., « à propos de l’interprétation des groupes nominaux indéfinis dans les structures impératives », in : Actes de langage et théorie de l’énonciation, DRL, Université Paris 7, 1985 ; cité par Petitjean, L., op. cit., p. 29.
22 « Venant de la bouche du chef de l’état, tout mensonge est insupportable ».
23 Benveniste cité par Simonin, J., op. cit., p. 141.
24 Ibid.
25 Ibid., p. 142.
26 Ibid.,p. 148.
27 Ibid., p. 147.
28 Ibid., p. 154.
29 « l’opinion publique a aussi le droit de se défendre contre la dépravation des mœurs qu’entraîne la manière dont Nolte s’exprime sans arrêt et sans vergogne».
30 « elle a le droit d’exiger que le directeur d’un Institut réputé garde la distance qui convient face à l’extrémisme verbal de Nolte ».
31 Petitjean, L., op. cit., p. 20.
32 Ibid., p. 22.
33 cf. Ducrot, O., op. cit., p. 188.
Auteur
Université Paris III
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