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L’identité européenne et l’Islam

p. 87


Texte intégral

1Je voudrais d’abord dire que, moi, je serais très fière d’être européenne en reconnaissant comme Mme von Bülow l’a dit que, finalement, ce que nous défendons maintenant ce sont des valeurs que nous appelons la « démocratie » et c’est cela qui peut fonder une identité européenne dans le sens de savoir ce qu’est ce qu’on défend ?

2Pour l’intervention de M. Schröder, je dirai simplement que je n’ai pas du tout voulu négliger le protestantisme, mais que parmi les trous de la perception historique, il y a chez mon contradicteur, qui a dit des choses extrêmement intéressantes, en particulier sur Eugène de Savoie, un trou que je vais me permettre de lui signaler, c’est El Andalous, c’est-à-dire l’Espagne entre le VIIIe et le XVIe siècle qui est une Espagne musulmane. Si j’ai parlé d’Islam, c’est parce que c’est là un problème de la société française actuelle, qui doit être pris en compte par rapport à une perspective européenne. Mais de plus l’Islam ce n’est pas quelque chose d’étranger au passé européen.

3Par ailleurs, M. Schröder a souligné d’une façon très intéressante l’expression française qui désigne couramment ce que vous appelez « les grandes migrations » qui est un terme que j’aimerais bien voir remplacer dans les livres d’histoire français, « les grandes invasions » voire « les invasions barbares ». Par ces formules, l’historiographie française développe la peur de l’Autre, et l’Autre c’est souvent l’Arabe. Je suis convaincue que l’imaginaire du Front National est en partie nourri par l’historiographie française traditionnelle, qui pose l’Arabe en « ennemi héréditaire ».

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