Les Français sous l’uniforme en Angleterre, 1789-1815
p. 97-112
Texte intégral
1Il est avéré que différents régiments se sont constitués petit à petit en Angleterre, formés de volontaires émigrés, ou de simples fuyards de la Révolution. Or, en marge de ces troupes régulièrement organisées et intégrées dans les forces royales anglaises, des prisonniers de la République croupissent dans les geôles britanniques, dont, parallèlement, le sort malheureux mérite d’être mentionné. Et sur l’autre rive du Channel, pendant ce temps, sont mis sur pied, à la diligence de la République, des corps expéditionnaires “étrangers,” c’est le nom qui leur est donné, dans le but non dissimulé de préparer des débarquements ici ou là sur le sol anglais. On y trouve des hommes de troupe, entre autres d’origine irlandaise, que l’on prépare à des coups de main, voire à de prochaines invasions des Iles Britanniques. Ce sont les trois principaux volets de la présence de forces françaises en Grande-Bretagne à l’époque de la Révolution et de l’Empire.
L’engagement d’émigrés français dans les armées de sa Majesté le roi d’Angleterre
2Dès le début de l’année 1792 le régiment d’émigrés appelé “Loyal Emigrant” est mis sur pied sur les instances du colonel duc d’Harcourt et sur la recommandation du Captain Malcolm. Le commandement en chef dudit régiment, au titre de la capitulation obtenue du gouvernement britannique en date du 25 mai 1793, est dévolu à Claude-Louis de la Châtre-Nançay, lequel affiche, dit-on, un orgueil à hauteur de sa laideur, et se montre épris de tradition quelque peu démodée, mais, à part cela, jouit de la confiance aveugle du comte de Provence. Sur l’action menée à Ostende par ce corps de troupe en 1793, on a peu d’échos si ce n’est qu’il devait comprendre quelque chose comme 1 200 hommes, dont probablement 800 engagés dans l’infanterie, neuf canons, etc. Or il y a constamment dans les hôpitaux du pays 110 à 130 malades, ce qui implique d’en répartir les frais sur la solde de la troupe1 du moins celle qui se trouve effectivement présente sur le continent. Un état des volontaires du “Loyal Emigrant” restés en Angleterre donne les chiffres suivants : 71 d’entre eux sans motif plausible, et une douzaine pour raisons de force majeure.2 Quoi qu’il en soit, ce corps de troupe, expédié à Ostende, retourne en Angleterre d’où il met à la voile de Southampton à Carnac sur des navires britanniques. C’est là que, pour son courage, l’un de ses membres, un Chouan nommé Corday d’Armont, le propre frère de Charlotte Corday, est fait chevalier de l’Ordre de St-Louis.3
3Etant donné l’échec de l’intervention en Bretagne, le régiment est de retour en Angleterre le 1er novembre 1793. De leur côté, les “York Rangers,” autre troupe d’émigrés placée sous le commandement du Captain Ramsay, participent au siège de Dunkerque, également en 1793. Ils demeureront sur les théâtres d’opération jusqu’en 1797. Un vote du Parlement du 8 mai 1794 autorise en effet le roi d’Angleterre à engager des natifs de France pour servir sur le continent. L’article 22 du règlement qui régit la tenue de ces corps de troupe précise que l’uniforme sera rouge, doublé de blanc, veste et culotte blanches sans aucun ornement autre que les marques distinctives des grades. La cocarde sera blanche, les drapeaux blancs avec trois fleurs de lys d’or. Les huit régiments sont confiés à MM. d’Autichamp, panache bleu-céleste, de Vioménil, blanc, de Bellizy, jaune clair, de Montmorency, jaune, de Mortemart, noir, de Castries, vert clair, de Dresnay, vert foncé, d’Hervilly, couleur ventre de biche.4
4Le Courrier de l’Europe, dans son édition de Paris, évoque la mise sur pied de ces troupes sous les auspices des autorités britanniques, à s’en tenir, selon ses propres termes, au contenu d’une dépêche de Londres datée du 12 octobre 1797, au lieu de s’occuper des Irlandais.5 Il est vrai que les indépendantistes irlandais —dont le mouvement est baptisé dans la presse britannique sous le vocable d’infâme association des Irlandais— sont en rébellion à ce moment-là, et tiennent des assemblées un peu partout, défiant le pouvoir britannique, en particulier dans les alentours de Dublin.
5En réalité les corps de troupe constitués avec l’appui de l’autorité anglaise revêtent une grande diversité du fait de leurs origines. Les régiments de Jean-Charles, comte d’Hector, lieutenant général des armées navales, et de Louis-Charles Le Cat, comte d’Hervilly (1755-95) sont, sur autorisation du roi Georges III en date du 17 octobre 1794, mis sur pied à partir d’hommes provenant de la marine royale française. Ils vont être malheureusement à peu près tous anéantis dans la fâcheuse opération de Quiberon (1795). Le “Royal-Louis” a également pour origine le recrutement de marins issus de la “Royale” française. Formé à Toulon, ce régiment est démantelé en 1793 en Corse. Ces hommes répondent aux ordres d’un commandant en chef d’origine irlandaise, Lord Moira (1754-1829), qui sera fait plus tard marquis de Hastings, et qui n’a, assure-t-il, d’autre prétention que de restituer son trône à Louis, ainsi que les places fortes, provisoirement enlevées au régime révolutionnaire, selon les considérations même de William Pitt (1759-1806).
6Cette attitude lui vaudra la gratitude du comte d’Artois, mais Pitt refusera toujours de confier à celui-ci le commandement en chef du corps expéditionnaire de Vendée. D’ailleurs, les émissaires en Angleterre du futur Louis XVIII se sont toujours fait répondre que l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon, les comptoirs français de l’Inde, et l’île de Saint-Domingue pourraient bien être le prix à payer en échange de l’aide fournie aux émigrés par l’Angleterre.6
7Le comte de Puisaye (1754-1827), commandant en chef des Chouans, débarque en Angleterre à la fin de l’année 1794. C’est un démocrate aux idées libérales, admiratif du système parlementaire britannique. Il avait été élu député de la noblesse à l’Assemblée Constituante en 1789, puis avait bénéficié d’un commandement en Normandie, sous les ordres du général de Wimpfen, qu’il réussit à faire fuir avec lui en Vendée. Pitt l’accueille avec chaleur à son arrivée sur le sol britannique, car il lui attribue les mérites d’un général digne de conduire le corps expéditionnaire des émigrés outremer. C’est cependant le comte d’Hervilly que choisit le comte de Provence. Hervilly met donc à la voile en baie de Portsmouth à la tête de son régiment le 16 juin 1795, et jette l’ancre devant Quiberon le 25 du même mois. Le résultat de cette malencontreuse expédition, à cause de la dualité du commandement, est la déroute devant l’armée du général Hoche (1768-1797). Il existe de fortes présomptions qui permettent de supposer que les Chouans auraient préféré un des princes en exil comme commandant en chef, plutôt que l’un de ces généraux dénués de talent.7
8Dans une dépêche du duc d’Harcourt au roi, datée du 17 juillet 1798, le départ d’Angleterre du comte de Puisaye est annoncé pour la fin de ce même mois. Il s’agit en vérité d’une mise en congé de ce militaire qui “a cessé de plaire à Monsieur, frère du Roi,” lequel n’en veut plus pour le commandement des armées royales et catholiques. Le duc d’Harcourt n’exprime évidemment aucun regret à titre personnel, à l’occasion de ce départ, mais note toutefois que la dépense que cette “solution” entraîne, s’élève à 4 000 livres sterling remises à Puisaye, auxquelles il convient d’ajouter quelques concessions de terrains près de Montréal, où Puisaye compte se rendre en compagnie d’une trentaine de personnes”… il n’y a pas de regret à avoir sur les individus qui l’accompagneront,” estime le duc d’Harcourt.8
9Une mention spéciale doit être faite en ce qui concerne le régiment d’infanterie commandé par Edouard Dillon, connu sous le nom de “Edward Dillon’s Regiment,” car ce régiment est resté en opération de 1795 à 1814. Il a été constitué, pour commencer, d’émigrés français récupérés dans le nord de l’Italie, plus tard ramenés en Corse, où ils rejoignent la brigade catholique irlandaise, essentiellement composée de vieux militaires irlandais demeurés au service de la France. La famille Dillon était très dévouée à la cause de Jacques II avant d’émigrer en France. Les Dillon avaient pu mettre sur pied un régiment que l’on retrouve ensuite aux côtés des Français sur tous les champs de bataille, tout au long du dix-huitième siècle. Mais, hostile aux idées révolutionnaires, le régiment se joint à l’armée britannique, tandis que, durant l’été 1791, il faisait campagne à Saint-Domingue. Il constituera la force armée la plus puissante de l’émigration.9 Cette constance dans l’appui militaire lié à la cause des Bourbons n’est pas exempte de tribulations en ce qui concerne ce régiment.
10Un quotidien londonien du matin rapporte, en effet qu’en plein été de l’année 1803, S.A.R. le duc de Kent délaisse le 10e Régiment, dit “Dillon’s Regiment,” dont il a la charge, à Gibraltar, le temps, estime-t-il, de mettre au point les modalités de renouvellement de l’engagement de ces soldats après leurs sept années de service accompli selon les termes du contrat les liant à l’armée royale britannique. Les nouvelles qui parviennent en date des 22 juin, 3 et 21 juillet de Gibraltar sont alarmantes et font état de nombreux cas de fièvres et de scorbut dans la troupe, qui par ailleurs compte de nombreux ivrognes.10 Par décision du gouverneur, Sir Thomas Trigge, étant donné l’état de quasi-mutinerie où se trouve plongé le campement militaire, la troupe est finalement débandée et dirigée sur Algésiras, non sans qu’aient été obtenus auparavant du général espagnol Castanoz chargé de la ligne de front opposé, les laissez-passer pour que ces gens puissent traverser l’Espagne et se rendre en France, car l’on s’attend à ce que moins d’une dizaine d’entre eux accepte de renouveler leur engagement maintenant arrivé à expiration.11
11L’avenir montrera qu’il faut autrement plus qu’une inorganisation momentanée ou une défaillance passagère du commandement pour que soit mis fin à l’existence d’un régiment comme celui-là, plus tard présent dans d’autres combats. D’autres régiments d’émigrés qui n’ont pas encore été mentionnés ici, ont existé, tel celui de Dresnay, formé primitivement de Bretons appartenant à l’armée républicaine, et faits prisonniers de guerre, tel aussi le régiment de Rothalier, formé de 400 artilleurs ayant fui Toulon où ils servaient comme officiers dans les armées royales.12 Comment considère-t-on en Angleterre cette soldatesque, parfois assimilée à des mercenaires sans foi, ni loi ? Un quotidien du matin fournit peut-être la réponse faisant pièce à une information : le bruit court à Londres de l’arrivée sur le sol anglais de Dumouriez13 à qui pourrait être confié un commandement, mais l’information n’est pas favorablement accueillie : “Let us have British arms, British soldiers, British officers, everything British, and nothing but British.”14
12Diverses tentatives ont été faites visant à calculer l’importance de la participation française dans les guerres aux côtés des forces britanniques. L’estimation suivante est fournie par John W. Fortescue : 12 000 hommes de troupe étrangers semblent avoir été engagés au service des Britanniques en 1797, principalement constitués d’émigrés qui s’étaient réfugiés en Grande-Bretagne. La même année, l’Angleterre expédie plusieurs régiments d’émigrés français, quelque 4 000 hommes, en soutien à la défense du Portugal.15 Cette armée, qui rassemble environ 6 000 hommes, est placée sous les ordres du général Charles Stuart, lui-même mis à la disposition du commandant en chef portugais. Mais l’appréciation du général Stuart n’est pas élogieuse à l’égard de ses mercenaires : “I never in the course of my service saw regiments more disgraceful to the British name.”16
Les prisonniers de guerre dans les geôles anglaises
13Le désespoir, en revanche, est immense parmi les quelque 30 000 prisonniers de guerre français dépérissant dans les prisons de Portsmouth ou de Bristol, et pis encore, dans les soutes des navires ou à même des pontons sordides de Plymouth ou de Chatham. La misère de ces gens que l’on dit vivre, il vaudrait mieux dire survivre dans une profonde détresse, est difficile à décrire. Aucune voix, pourtant, ni à la Convention nationale à Paris, ni où que ce soit ailleurs, ne s’est élevée, semble-t-il, pour réclamer la moindre mesure d’humanité en leur faveur. Le côté insoluble de leur situation est qu’ils détestent cordialement les émigrés qu’ils accusent d’être à l’origine de leurs malheurs. Cela n’est pas fait pour faciliter la tâche des prêtres catholiques français tout proches, dont certains se portent courageusement volontaires pour apporter à ces malheureux un réconfort tant spirituel que matériel, geste particulièrement louable si l’on considère la situation de ce clergé naguère chassé de ses presbytères et de ses paroisses par ceux qui appliquèrent aveuglément les ordres du pouvoir révolutionnaire. Les officiers, quant à eux, sont dans l’ensemble mieux traités, étant logés en ville sous le régime de l’assignation à résidence. Certains d’entre eux tentent de s’évader, et même y réussissent. D’autres ont moins de chance et se font reprendre en chemin. Ainsi, dans un quotidien britannique, critique-t-on le comportement de trois officiers français évadés de Plymouth, et appréhendés à Tavistock après avoir pris la clé des champs, non sans avoir dérobé au passage trois oies à un particulier. L’information fait état de deux autres évadés également retrouvés aux abords de la forêt de Dartmoor, et cette fois-ci internés comme les précédents, de même que huit autres repris près de Plymouth, également internés pour avoir renié leur Parole of Honour. Le chroniqueur qui révèle ces faits souligne que lors de la précédente guerre, pas un seul parmi les officiers français n’avait commis cet innommable forfait consistant à reprendre la Parole of Honour une fois donnée. Il faut dire, insiste le commentateur, que les officiers français d’alors étaient des gentlemen, hommes d’honnêteté et de probité.17 [!]
14Le temps est long pour ces nombreux prisonniers, les guerres s’éternisant et les lueurs d’espoir de retour s’estompant. Il y a pourtant de temps à autres des rapatriements, si ce n’est des échanges. On apprend, par exemple, par la presse, que 700 prisonniers français détenus dans une geôle temporaire à Stapleton, et transbordés à bord de vaisseaux d’incarcération mouillant au vu du quartier de Kingroad à Bristol, sont sur le point d’être rapatriés en France dès que le vent le permettra. Le commentateur se félicite de l’atmosphère particulièrement détendue que vont connaître ces prisonniers à la perspective prochaine d’embrasser femmes et enfants, après de si longues années de détention.18 Des échanges se font entre les deux nations à la suite de tractations, en vue surtout de récupérer du personnel technique qui fait cruellement défaut de part et d’autre. C’est la raison même de l’accord appelé “Cartel d’échange de prisonniers de guerre entre la France et la Grande-Bretagne.”19 Pour le reste, rien ne fait moralement obstacle à un prisonnier qui cherche à s’évader, témoin la “cavale” de Charles N. Pollet, ancien steward adjoint au commissaire de bord du navire corsaire Wimereux ; ce jeune homme, dit-on, est âgé de vingt ans, mesure 5 pieds 6 pouces et se trouve doté d’une corpulence moyenne, d’un teint clair et de cheveux bruns, selon son signalement paru dans un journal du matin, qui indique que l’on offre cinq guinées de récompense à qui arrêtera cet officier évadé de son domicile d’assignation sur parole à Thame, et qui présentement court la campagne.20 La question se pose de savoir finalement qui est prisonnier, ou considéré comme tel, et qui ne l’est pas. A son débarquement avec sa famille à Plymouth, Lucien Bonaparte est ipso facto considéré comme prisonnier et maintenu en liberté sur parole, puis conduit à Ludlow, où il est assigné à résidence. Dans cette ville, affirme-t-on, “the Nobility and the Gentry of Shropshire” ne manqueront pas de lui accorder l’hospitalité d’usage, pourvu que sa conduite la justifie. Les facilités de séjour lui sont offertes par Lord Powes, lord-lieutenant du comté, qui lui prêtera une de ses maisons dans la ville de Ludlow.21
15L’afflux de gens du continent, en particulier des Français civils ou militaires, dans les îles britanniques à la fin du dix-huitième siècle, ne pouvait certes pas passer inaperçu des populations mises à leur contact, on pourrait presque dire pour le meilleur et pour le pire. Comment savoir, à vrai dire, si le Français que l’on a en face de soi est ami, ou ennemi ? Ce genre d’investigation a sans nul doute provoqué maints soucis à bien des constables.
Les corps de troupes étrangers au service de la République
16Sous le Directoire, l’idée fait son chemin d’aller porter le combat contre les Anglais sur le territoire même de la Grande-Bretagne, par la préparation minutieuse d’un débarquement, voire par la fomentation d’une chouannerie en Galles et en Cornouailles, et par n’importe quel procédé d’ailleurs destiné à ramener le conflit en plein cœur de l’espace royal anglais. Le 30 prairial an 4 (18 juin 1796), Lazare Hoche, général en chef des côtes de l’océan, propose aux citoyens directeurs” le regroupement de forçats au sein d’une Légion des Francs, puis l’organisation de leur descente en Angleterre, où leur ardeur affichée pour le viol, pour le pillage et pour l’assassinat promet de porter des troubles sévères au cœur de la puissance ennemie. On ne prend pas de détours à cette époque pour formuler des projets si odieux qu’ils soient.22
17En réalité, cette Légion des Francs, prévue pour réunir 1 600 hommes, verra le jour, mais jointe à un corps expéditionnaire plus important. L’armée, constituée en quelques semaines, se vit adjoindre le corps des brigades étrangères, formé à Morlaix le 12 brumaire an 5 (3 novembre 1796) des débris des 17e et 107e demi-brigades, du 2e bataillon d’infanterie, et de l’ancien 2e bataillon du 39e régiment d’infanterie. On verra plus loin ce qui en restera l’année suivante.23 La troupe reste consignée à bord des vaisseaux en rade de Brest, où pendant les mois de juillet, août et septembre, elle entrera en véritable déliquescence morale et physique. Dans sa lettre au général commandant de l’expédition (le général Hoche), adressée le 8 brumaire an 5 (30 octobre 1796), le chef de bataillon Bayle fait savoir qu’à bord de ses navires, les hommes sont “dans un état de dépérissement effrayant, occasionné par la mauvaise nourriture et le miasme putride qu’ils respirent. Il part [écrit Bayle à leur sujet] douze à quinze soldats par jour pour les hôpitaux, attaqués de fièvres continues.”24 On apprend que le fromage est la seule nourriture des soldats. Les officiers perçoivent en outre du genièvre, mais ne trouvent aucune place pour eux à bord, si ce n’est sur le pont. Un procès-verbal, daté du 4 brumaire an 5 (25 octobre 1796), établi par des officiers des 4e, 5e, 6e et 7e compagnies, fait état d’une rixe ayant éclaté à bord du Jeune Ange entre un caporal et des soldats à bord. Ces derniers ont en effet menacé les officiers de les jeter à la mer s’ils refusaient de les laisser entrer au port. On dénombre jusqu’à cinquante hommes malades simultanément à bord. Certains soldats, par désespoir, sont prêts à couper les amarres, préférant périr sur la côte que de mourir de langueur sur les navires. Cette atmosphère chez les hommes de troupe, ne laisse pas présager un succès complet de l’opération.
18Or, c’est dans ces conditions qu’est lancée par Lazare Hoche, secondé par le vice-amiral Morard de Galle (1741-1809), la première expédition irlandaise. Ces deux chefs dirigent les opérations à partir de la frégate La Fraternité, mais resteront en permanence introuvables sur le théâtre d’opération, ce qui, en revanche, ne sera pas le cas du général —plus tard maréchal de France— Emmanuel Grouchy (1766-1847) embarqué sur la frégate Immortalité, fidèle au poste, en compagnie du contre-amiral Bouvet. La flotte expéditionnaire est alors composée de dix-sept vaisseaux, treize frégates, six corvettes, six transports, une écurie et une poudrière. Elle emporte un corps d’armée de 18 000 hommes répartis au nombre de 600 par vaisseau, 300 par frégate ou transport. Le but final est l’ancrage dans la baie de Bantry, comté Cork. La flotte quitte Brest le 15 décembre 1796. Le soir même, mauvais présage, elle perd le vaisseau Le Séduisant avec 1 300 hommes sur un brisant. Le 19, arrivent toutefois en vue des côtes irlandaises une quinzaine de vaisseaux, dix frégates, huit corvettes et transports. Les deux commandants en chef sont absents. Conduits par Grouchy, 6 000 hommes, sous l’uniforme de la République, débarquent la veille de Noël en Irlande, mais une tempête de vent d’Est inattendue provoque un désastre. Bilan : 2 000 soldats tombés aux mains de l’ennemi, 1 500 hommes noyés, six bâtiments pris par les Anglais, quatre autres coulés, des millions de francs engloutis.25
19Une deuxième expédition en Irlande n’en sera pas moins mise sur pied dans l’année 1798 sous le commandement du général Joseph Amable Humbert qui engagera cependant un peu moins d’hommes, moins de 12 000, réunis dans le corps de troupe que l’histoire désignera sous le nom d’Armée d’Irlande. Beaucoup de hauts faits et d’actes de bravoure sont, il est vrai, mis au crédit de cette armée, alors qu’une partie seulement des navires parviendront finalement à atteindre les eaux territoriales irlandaises, le mouillage étant prévu dans la baie de Killala, comté Sligo. L’armée comprend deux divisions. La première est constituée à Rochefort. Elle a pour support logistique trois frégates : La Concorde, La Franchise, Médée, et une corvette. L’adjudant général, secondant le général Humbert, a pour nom Sarrazin. La deuxième division est formée à Brest, réunissant, quant à elle, un vaisseau de ligne, huit frégates et un aviso. Cette division ne mettra seulement à la voile que le 16 octobre 1798, alors que la première division a déjà effectué son mouillage dans la baie de Killala depuis le 27 août. De toute façon, cette deuxième division est malencontreusement battue en mer le 18 octobre ! Quant au général Humbert et sa troupe, débarqués en Irlande, ils livrent bataille à Castlebar dans le Connaught, comté Mayo. C’est un plein succès en face d’un ennemi très supérieur en nombre. Des Français sous l’uniforme républicain remportent ainsi coup sur coup deux victoires sur le territoire même de la Grande-Bretagne : après celle de Castlebar, où ils installent un commencement d’administration républicaine irlandaise, celle de Cloone, comté Leitrim, le 8 septembre, également devant une force considérablement supérieure à la leur. Des Irlandais, il est vrai, se sont engagés en assez grand nombre, à côté des républicains ; toutefois leur manque de préparation et une certaine indiscipline difficile à contenir ne permettent finalement de ne leur donner qu’un rôle d’appoint. “Eringo-brah !” c’est-à-dire, “Tout pour l’Irlande !”26 était le cri d’allégresse et de combat des Irlandais. Dans les armées anglaises, en face, figurent de nombreux étrangers : Français (émigrés), Allemands, Tyroliens, Italiens. Un commentateur témoin de ces combats rapporte que ces mercenaires à la solde des Anglais se montrent, écrit-il, “plutôt nos amis, que nos ennemis…. S’ils ne sont point passés de notre côté, c’est qu’ils nous voyaient trop peu de monde, et persuadés que notre perte était certaine, ils ne voulaient pas s’exposer à la potence.”27
20Le général anglais, Lord Cornwallis (1738-1805), responsable du maintien de l’ordre et de la défense du territoire irlandais, préoccupé par la fâcheuse tournure des événements, réunit un conseil de guerre et rassembla 30 000 hommes de troupe pour réduire la poche française. Battus, en effet, dans l’avancée qui s’ensuivit, les Français, parmi les rescapés des combats, furent envoyés, via Liverpool, dans les prisons anglaises. Peu d’Irlandais de souche qui s’étaient compromis avec les républicains échappèrent à la pendaison. La campagne avait duré seize jours. Pour comprendre l’atmosphère qui régnait dans les rangs de cette armée républicaine, où figuraient des Irlandais des brigades étrangères, et nombre d’Irlandais ralliés, il faut lire ce qu’écrit, dans une piécette en vers, un témoin oculaire :
L’incroyable Humbert si fécond en idées,
De ce cri d’allégresse adopta le refrain ;
En passant dans les rangs on le voyait soudain
Chanter et répéter ces sublimes pensées :
‘Omia Erin-go-brah ! marchons à la victoire,
Omia Erin-go-brah ! va nous couvrir de gloire.’28
21Que voulaient, prétendument, apporter aux Irlandais, ces troupes républicaines ? Voici quelques extraits d’une proclamation adressée aux Irlandais:
To the People of Ireland:
People of Ireland, the hour of your emancipation is at length arrived. We bring you arms, ammunition, artillery, stores, everything of which your tyrants have industriously deprived you…. We desire no more than to combat with you side by side, as to show you the way to glory. It will not be the first finie. [Puis sont citées les victoires de Fontenoy et quelques autres]…. And are Irishmen less sensible of disgrace and injury, or do they love their country less than Americans?…. Rise then, assert your liberties and the independence of your nation land! Let Ireland become a Nation and yourselves a People….29
22Le bureau de l’habillement de la division des brigades étrangères, évidemment assez au fait des effectifs, établit au 6 floréal an 6 (26 avril 1798), soit près de trois mois avant le départ du mouillage de Rochefort de la deuxième expédition irlandaise, le chiffre de ce qui reste des brigades étrangères, c’est-à-dire 623 hommes, à savoir : régiment de Lee, 102 hommes, de Ferdut, 230, de O’Meara, 133, de la Chastre, 158. Parmi les officiers irlandais des brigades étrangères, on apprend que O’Meara a, en date du 15 prairial an 5 (4 juin 1797), trente-quatre ans, qu’il est né à Dunkerque, est entré en service en 1776, a été nommé sous-lieutenant en 1780, a fait les campagnes d’Amérique en 1780-83, année où il passe à Saint-Domingue avec le bataillon Dillon le 12 janvier 1791 jusqu’au 20 prairial an 3 (9 juin 1795). De retour en métropole, il est promu colonel le 6 thermidor an 6. Quant à O’Connor, il a trente-et-un ans, il est né, lui, en Irlande, est entré en service le 1er mai 1788 comme sous-lieutenant, a fait ses campagnes en Inde, en 1790, en Amérique, en 1791-92, puis a été nommé capitaine cette année-là, affecté à Cherbourg et en Vendée. Le général Lee est plus âgé, est né à Avenet dans le nord. Son entrée dans l’armée a lieu en qualité de sous-lieutenant en 1748, il est promu général de brigade le 6 thermidor an IV (25 juillet 1796).30
23Diverses vicissitudes marquèrent les brigades étrangères qui furent l’objet successivement de démantèlements et de reconstitutions. On note qu’une inspection de la Légion irlandaise, en date du 19 vendémiaire an 13 (12 octobre 1804), permet de dénombrer un effectif de 629 militaires, dont 66 officiers. Enfin, sur décret impérial du 10 février 1809 est décidée la constitution du 1er Bataillon irlandais, qui sera bien formé à Flessingue, le 20 mars 1809. Il a, quant à lui, pour effectif : 117 hommes et officiers. Ce régiment reçut, en 1811, la dénomination de 3e Etranger, puis devint le 7e Etranger le 9 juin 1815.31 Il ne survécut pas, sembletil, à la Restauration. Quelles sont les causes qui empêchèrent la mise sur pied, dès le début de la Révolution, de troupes régulières irlandaises alliées aux armées révolutionnaires ? Les raisons sont en premier lieu politiques.
24Le nouveau régime, arrogant, certes, était profondément marqué d’instabilité et d’incertitude, quant à la conduite des affaires étrangères. L’attitude à l’égard des corps étrangers, irlandais entre autres, était fondée sur l’idée que leur création était purement éphémère. Les gouvernements en place n’ont pas su tirer partie des services que cette force était en mesure de rendre. Le grand rassemblement des Irlandais de brumaire an 5 (octobre 1796) à Morlaix, dont il a été question précédemment, avait offert la plus belle occasion de mettre en œuvre une telle force. Il y avait là, certes, nombre de gens de talent et de la meilleure réputation, mais aussi quelques étourdis, comme le major Mac Sheeby, qui, désireux de prendre la tête des troupes, dégoûtèrent le ministre français de la Guerre. Du coup, le corps des officiers, réuni pourtant si spontanément, resta sans affectation pendant plus de deux ans, en attente de décisions sur son sort, mais ceux qui avaient montré le plus de zèle et de disponibilité se retirèrent. Un emploi fut trouvé cependant à ce corps, dont le commandement fut confié beaucoup plus tard à un certain Pettrezoly, expert en mondanités, mais médiocre stratège, à qui on accorda, ainsi qu’à ses officiers, le commandement de 1 800 Polonais. Est-ce incompétence ou incompréhension ? Mais le bataillon irlandais se retrouve à Flessingue, ayant pris provisoirement le nom de 4e bataillon de la Légion du Nord. Les meilleurs éléments en sont tirés et expédiés en Espagne où ils reçoivent une organisation définitive : celle du 2e régiment, qui s’est bien battu, et a été admiré de toute l’armée. Les Irlandais, restés à Flessingue, n’ont pas démérité non plus. Du coup, ce régiment est augmenté et réorganisé à Landau, et porte le nom de 3e bataillon.
25Défaites et débandades provoquent des refontes, entre autres, avec le 123e de ligne qui accueille 152 hommes rescapés de ce bataillon, dont l’effectif a oscillé en quelques mois de 2 800 à 600 hommes. L’ancien 1er bataillon, fait prisonnier de guerre à Flessingue, est refondu avec le 4e bataillon, en attente d’une prochaine dissolution. Bref, le régiment irlandais s’est trouvé mis sur pied dans des conditions peu stables, où tout système suivi de recrutement et d’administration était exclu. Les bataillons constitués les uns après les autres, en l’absence de toute liaison établie entre eux, ont eu une vie précaire et totalement indépendante les uns des autres. Or, quel était l’intérêt de cette association des Français et des Irlandais, déjà si profitable au moment de la guerre d’indépendance américaine, et si préjudiciable aux finances de la Grande-Bretagne ? Des stratèges militaires ont reconstruit tardivement, au cours de l’année 1811, le schéma de ce qu’aurait pu être une fructueuse coopération franco-irlandaise. Il tient dans les huit points que voici :
- Il aurait fallu cesser de considérer le régiment irlandais “hors ligne,” et au contraire lui attribuer un numéro, comme pour les autres régiments, et ne pas le considérer comme national irlandais, mais adoptif de la nation française. Les officiers, dans ce cas, auraient mieux senti que, pour eux, il y avait là motif à carrière, et à naissance d’un esprit de corps, au lieu de quelque “marchepied vers d’autres corps ou emplois.”
- Accepter comme officiers les Irlandais de bonne éducation, et il y en a, conscients des intérêts qui lient la cause de leur pays à la France.
- Ouvrir le régiment ainsi constitué à cette foule de jeunes Irlandais ayant trouvé refuge en France.
- Permettre l’avancement des sous-officiers au vu de leurs mérites.
- Prospecter en vue de recrutements, tels que définis ci-dessus, les hommes pour l’instant éparpillés dans des endroits tels que Hollande, Hanovre, villes hanséatiques et autres, sous réserve qu’il ne s’agira pas de vagabonds sans foi ni loi.
- Reconnaître des pouvoirs élargis au chef du régiment ainsi constitué.
- Fusionner les parties du régiment actuellement séparées et opérer une refonte des cadres des officiers.
- Constituer un dépôt des matériels nécessaires à la guerre, confié à une comptabilité centralisée et assainie. En effet, au moment où sont mûries ces réflexions, ce genre de magasin se trouve confié à des éclopés ou à des handicapés, à la charge du gouvernement. Ces excellentes idées, renforcées au demeurant par le constat de saine gestion finalement tenue par les responsables desdits bataillons pourtant disparates, répartis sur différents fronts, donnent à penser à un major du régiment irlandais, auteur d’un rapport du 10 août 1811, adressé au ministre de la Guerre, qu’enfin aurait pu être mise sur pied une unité d’élite capable de rendre d’éminents services à la France.32
26Que penser de ces corps d’armée, créés en Angleterre pour des volontaires émigrés qui veulent en découdre avec les tenants de la Révolution, au bénéfice de princes héritiers, aidés par le gouvernement de sa majesté le roi d’Angleterre, plus ou moins chanceux dans leurs expéditions, en Vendée ou ailleurs, mais que penser de ceux qui, en face, a contrario, se constituent en régiments alliés de la République parce qu’hostiles au parti britannique, et qui, comble de tout, ne trouvent pas toujours le champ de bataille à la mesure de leurs espoirs et de leurs ambitions ? On n’a pu, et pour cause, interroger les morts par milliers de ces guerres franco-anglaises, ou leurs descendants qui ont parfois ignoré leur funeste sort. On ne peut, en revanche, qu’être affligé à l’écoute des doléances des malheureux prisonniers, qui, surpris dans l’action au milieu de tirs meurtriers, sont capturés et végètent dans les geôles où ils sont parfois, semble-t-il, confinés dans des conditions indignes, voire inhumaines. Certains s’en tirent pour raison politique, ou par nécessité technique, bénéficiaires d’accords bilatéraux tant est crucial, de part et d’autres, le besoin de spécialistes. Des officiers assignés à résidence s’évadent parfois, mais pour l’immense majorité, c’est la misère, voire la mort dans des conditions innommables, d’un côté comme de l’autre de la Manche. La paix revenue en 1815, provoque la libération des détenus et l’ouverture des frontières.
Bibliographie
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BIBLIOGRAPHIE
Archives :
Archives historiques, 1796-1814. Ministère des Armées, France. Fort de Vincennes.
Le Fonds Bourbon et Mémoires et Documents, 1791-1814. Ministère des Affaires Etrangères, France : Archives diplomatiques.
Bulletins, journaux :
Le Courrier de l’Europe, 19 octobre 1797.
The Courier and Evening Gazette, 31 octobre 1801.
The Morning Herald, 15 août 1807, 9 janvier 1811.
The Morning Post, 13 et 20 août 1803.
République Française, 26 juin 1897.
The Sun, 20 août 1793.
Biographies, mémoires et pamphlets politiques :
Castries, René de la Croix, duc de.
• Le Testament de la monarchie : les émigrés, 1789-1814. Paris : Arthème Fayard, 1961. 428 pages.
10.4159/harvard.9780674433366 :• La Vie quotidienne des émigrés. Paris : Hachette, 1966. 317 pages.
Diesbach, Ghislain de. Histoire de l’émigration, 1789-1814. Paris : Grasset, 1975. 581 pages.
Grouvel, R. vicomte. Les Corps de troupe de l’émigration française, 1789-1815. Ill. par le baron Louis de Beaufort. Paris : La Sabretèche, 1957. 374 pages.
Scherwig, John. Guineas and Gunpowder: British Foreign Aid in the Wars with France, 1793-1815. Cambridge, Mass. : Harvard UP, 1969. XIV + 393 pages.
Vidalenc, Jean. Les Emigrés français, 1789-1825. Caen : Association des Publications de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Caen, 1963. 471 pages.
Weiner, Margery. The French Exiles, 1789-1815. London: Murray, 1960. XI + 240 pages.
Annexe

RÉGIMENT D’INFANTERIE LOYAL - EM IG R A NT

RÉGIMENT EDWARD DILLON


Notes de bas de page
1 “Dépenses faites pour l’entretien de l’hôpital à Bruges, du 10 septembre au 10 octobre 1793,” Le Fonds Bourbon (Ministère des Affaires Etrangères, France : Archives diplomatiques) MD5, vol. 614. 51.
2 “Etat de Messieurs les Volontaires du ’Loyal Emigrant’qui sont restés en Angleterre lors de son départ” (daté du 5 juin 1793). Ibid. 44.
3 Vicomte R. Grouvel, Les Corps de troupe de l’émigration française. 1789-1815, vol. 1 (Paris : La Sabretèche, 1957). Tableau 1.
4 “Le Règlement pour la levée des Corps Français à la solde de l’Angleterre,” Le Fonds Bourbon MD5. vol. 614 : 111.
5 Le Courrier de l’Europe, 28 vendémiaire an VI (19 octobre 1797) : No 35 : “[Le gouvernement de sa majesté] fait habiller de pied en cap 20 000 émigrés français pour les employer dans une nouvelle expédition contre leur patrie…. [On se demande] si le gouvernement [britannique] ne ferait pas plus sagement d’habiller les malheureux manufacturiers d’Irlande, qui meurent de faim et de misère, et de procurer la paix à leur pays, au lieu de provoquer la guerre civile chez leurs voisins.”
6 René de la Croix, duc de Castries, Le Testament de la monarchie : les émigrés. 1789-1814 (Paris : Arthème-Fayard, 1961) 157-58.
7 de Castries 189.
8 Le Fonds Bourbon, vol. 612 : fol. 67.
9 Margery Weiner, The French Exiles, 1789-1815 (London : John Murray, 1960) 50.
10 327 militaires sont recensés à l’hôpital à la mi-juillet 1803.
11 The Morning Post, August 13, 1803: No 10 : 876.
12 M. Weiner. The French Exiles, 1789-1815, 79.
13 Dumouriez (Charles-François du Périer, dit). Général français (1739-1823).
14 - The Morning Post, August 20, 1803: No 10 : 882.
15 J.W. Fortescue, History of the British Army, vol. 4 (London : Macmillan. 1906) 938.
16 John Scherwig, Guineas and Gunpowder: British Foreign Aid in the Wars with France 1793-1815 (Cambridge : Harvard UP, 1969) 138.
17 “Plymouth, August 18,” The Sun, August 20. 1793 : No 278.
18 The Courier and Evening Gazette, October 31. 1801 : No 2875.
19 Mémoires et documents 1791-1814. (Ministère des Affaires Etrangères, France : Archives diplomatiques) MD2. 1798. vol. 48 : 230-33.
20 “Transport Office. August 12.” The Morning Herald, August 15, 1807: No 8393.
21 Ibid, January 9. 1811 : No 12462.
22 Archives historiques 1796-1814, Armée de Terre (Ministère des Armées, France : Fort de Vincennes) Bll1.
23 Ibid. Xh.17.
24 Ibid. B111.
25 George Wulff, “Une expédition sous le Directoire,” République Française, 26 juin 1897.
26 “Souvenirs de Marie Meldaire, officier,” Archives, Armée de Terre, Op. cit. B112.
27 “Détails véritables de l’expédition de Rochefort en Irlande rapportés par le citoyen Jean Jobit, capitaine de grenadiers au 2e bataillon de la 70e demi-brigade d’infanterie de Ligne,” 1798, Archives, Armée de Terre, Op. cit. B112.
28 Signé Thibaut, Payr de l’Armée d’Irlande, in ibid.
29 Ibid. B112, Doc. 22.
30 Ibid. Archives, Armée de terre, Op. cit. Xh. 17.
31 Ibid. Xh. 14.
32 Ibid. Xh. 14.
Auteur
Docteur de l’Université Paris III - Sorbonne Nouvelle
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