Note Bibliographique
p. 231-238
Texte intégral
La bibliographie sur la période 1945-1949 est très abondante et elle se renouvelle rapidement en raison de l’ouverture des archives. La place nous manque ici pour donner une vue d’ensemble complète et critique. Les programmes de l’Agrégation et du CAPES s’appuyent sur les livres de Klaus-Jörg Ruhl, Hrsg. Neubeginn und Restauration, (DTV Dokumente 2932) et de Hermann Weber, Dokumente zur Geschichte der Deutschen Demokratischen Republik, (DTV Dokumente 2953). Dans la « Note interne relative aux programmes », Ch. Eckert et J.M. Valentin se réfèrent aux bibliographies de Rolf Steininger, dans Deutsche Geschichte 1945-1961 (Fischer 4315 et 4316) et de Wolfgang Benz dans Potsdam 1945 (DTV 4522). Pour ne pas faire double emploi avec ces instruments de travail, nous nous limiterons ici à quelques pistes de travail.
Livres en français
Le chapitre « L’Allemagne des vainqueurs », p. 5-16 du Que Sais-Je ? N°1069 offre une première approche rapide du sujet :
* Grosser (Alfred), La République fédérale d’Allemagne, 8e éd. mise à jour par Henri Ménudier, Paris, PUF, 1988, 128 p.
Pour une explication plus complète, il faut lire de près le chapitre « L’Allemagne des vainqueurs, 1945-1949 », p. 5-46 dans :
* Grosser (Alfred), Menudier (Henri), La vie politique en Allemagne fédérale, 4e éd., Paris, A. Colin, 1981, 304 p. Ces deux lectures aideront à saisir la spécificité de la période 1945-1949 et son importance pour l’histoire ultérieure de l’Allemagne. Le Que Sais-Je ? N°961 sur la RDA est beaucoup plus allusif :
* Castellan (Georges), La République démocratique allemande (RDA), 7e éd., Paris, PUF, 1987, 128 p.
D’autres livres d’Alfred Grosser traitent des années 1945-1949, apportant chaque fois de nombreuses indications bibliographiques :
* Grosser (Alfred), L’Allemagne de l’Occident, 1945-1952, 8e éd., Préface d’Edmond Vermeil, Paris, Gallimard, 1953, 340 p. brosse un tableau très détaillé dont la lecture est enrichissante. (1. De la grande alliance au grand schisme, 2. Le procès de l’Allemagne en ruines, 3. Le relèvement économique, 4. L’arrière-plan social, 5. Les forces morales et intellectuelles, 6. L’évolution politique de la République fédérale, 7. Les Français et l’Allemagne).
* Grosser (Alfred), La démocratie de Bonn, 1949-1947, Paris, A. Colin, 1958, 312 p. ne contient qu’une dizaine de pages sur 1945-1949.
* Grosser (Alfred), L’Allemagne de notre temps, 1945-1970, Paris, Fayard, 1970, 642 p. (Livre de poche, éd. Pluriel, 1978, 704 p.) propose une substantielle première partie sur « L’Allemagne des vainqueurs » p. 43-137 (p. 51-154 dans l’édition de poche). Les points suivants sont développés : la prise en charge, Nuremberg et la dénazification, occupants et occupés, guerre froide, division et souveraineté limitée.
* Grosser (Alfred), L’Allemagne en Occident, La République fédérale 40 ans après, Fayard, 1985, 332 p. propose un chapitre intitulé « De l’Allemagne-objet à la République fédérale » p. 13 à 70. Les indications bibliographiques se limitent à des titres en français. En revanche, l’édition allemande comporte une ample bibliographie (p. 369-371 pour l’après-guerre): Das Deutschland im Westen, Eine Bilanz nach 40 Jahren, Mit einem Nachwort zur Taschenbuchausgabe, München, DTV 10948, 1988, 402 p. Voir le chapitre « Von der totalen Entmachtung zur Gründung der Bundesrepublik Deutschland, 1945-1949 », p. 13-71. L’Allemagne en Occident, édition revue et augmentée, est paru aussi en livre de poche chez Fayard, Ed. Pluriel, 1985, 343 p.
L’Histoire de l’Allemagne contemporaine, publiée sous la direction de Gilbert Badia, Paris, Messidor/Editions Sociales, 1987, mérite une attention particulière car c’est une présentation d’ensemble récente, volumineuse, sérieuse, mais aussi onéreuse.
* Argeles (Jean-Marie), Badia (Gilbert), République de Weimar, Troisième Reich, 1987, 574 p.
* Joly (Françoise), Vaillant (Jérôme), Mathieu (Jean-Philippe), Mortier (Jean), Les deux États allemands, RFA-RDA, 1987, 638 p. Le tome 2 traite de l’Allemagne entre 1945 et 1947 (conférences et politique des Alliés, la renaissance de la vie politique et le processus conduisant à la fondation de la République fédérale, rôle des forces sociales), p. 9 à 85. La partie RDA présente de façon détaillée l’occupation soviétique (p. 361-417) puis les débuts de la RDA (p. 429-448). Un instrument de travail à recommander. Il faut espérer que cette Histoire soit publiée en livre de poche.
Des approches plus sectorielles sont également très utiles par la qualité des analyses qu’elles proposent :
* Rovan (Joseph), Histoire de la social-démocratie allemande, Paris, Seuil, 1978, 528 p. Le chapitre VIII, sur Kurt Schumacher et la renaissance du SPD (p. 210-257) porte sur les années 1945-1952.
* Julg (Jean), La démocratie chrétienne en République fédérale allemande, Préface du Professeur Jean Chélini, Paris, Economica, 1985, 384 p. présente une longue étude chronologique détaillée qui retrace les origines lointaines, la genèse et le rôle de la CDU lors de la formation de la République fédérale. Des études semblables à celle de J. Rovan et J. Julg manquent pour le parti libéral.
Parmi les ouvrages récents, plusieurs lectures s’imposent :
* Funk (Arthur), De Yalta à Potsdam, Des illusions de la guerre froide, Bruxelles, Éditions Complexe, 1987, 252 p. explique de façon très vivante les raisons de l’échec si rapide de l’entente entre les Grands. L’auteur est professeur d’histoire à l’Université de Floride et président du Comité américain d’histoire de la deuxième guerre mondiale.
* Casamayor, Nuremberg, 1945, La guerre en procès, Paris, Stock, 1985, 204 p. analyse de façon désordonnée un dossier très complexe, mais il fait bien ressortir les incohérences du procès. Pour l’évolution de la question allemande et son contexte international au cours des années 1945-1949 un grand livre de base est incontournable :
* Duroselle (Jean-Baptiste), Histoire diplomatique de 1919 à nos jours, 9e éd., Paris, Dalloz, 1985, 964 p. (Voir le chapitre sur les négociations internationales pendant la phase mondiale de la guerre, 1941-1945 ; dans la 3e partie, chap. 1 sur L’échec des grandes conférences internationales, 1945-1947, et chap. 2 sur La guerre froide et les conflits localisés, p. 351 à 520).
Présent à Moscou avec le Général de Gaulle, en décembre 1944, l’ancien Ambassadeur Jean Laloy récuse de façon vivante et documentée les trois versions de Yalta (partage de l’Europe, révolution de l’Europe libérée et modèle de diplomatie classique) ; il présente la célèbre conférence de Crimée comme l’effort ultime de Roosevelt pour préserver l’entente avec l’URSS. D’où les concessions qu’il fit à Staline.
* Laloy (Jean), Yalta, Hier, aujourd’hui, demain, Paris, Laffont, 1988, 216p.
Qu’est devenue la Zone Française d’occupation en 1949 ? Le journaliste et écrivain Marc Hillel propose une étude d’ensemble destinée à un large public et dont la précision historique n’est pas la préoccupation première. Cette approche est cependant intéressante car elle rappelle les grandes lignes de la politique française et elle comporte des documents et des témoignages. Le livre se divise en trois parties, avec des titres évocateurs : Allemagne-objet, Allemagne-butin et Allemagne-enjeu :
* Hillel (Marc), L’occupation française (1945-1949), Paris, Balland, 1983, 402 p.
Il manque des études françaises sur la politique d’occupation des Alliés. Les travaux réunis par Jérôme Vaillant illustrent pourtant la fécondité de telles approches ; son livre porte surtout sur la politique culturelle de la France. Il contient aussi une contribution sur les États-Unis contre le nazisme et deux contributions sur la politique culturelle soviétique :
* Vaillant (Jérôme), études réunies par, La dénazification par les vainqueurs, La politique culturelle des occupants en Allemagne 1945-1949, Lille, Presses Universitaires, 1981, 300 p. Les contributions françaises ont été traduites : Französische Kulturpolitik in Deutschland 1945-1949, Berichte und Dokumente, Konstanz, Universitätsverlag, 1984, 206 p.
Certains livres d’histoire bien connus ne doivent pas être négligés pour étudier la période 1945-1949 :
* Guillen (Pierre), Castellan (Georges), La construction de deux États allemands 1945-1973, Paris, Hatier, 1976, 224 p. La première partie traite de l’après-guerre, p. 3 à 88.
* Berstein (Serge), Milza (Pierre), L’Allemagne 1870-1987, 2e éd., Paris, Masson, 1988, 252 p. Un livre utile pour retrouver les continuités et les ruptures dans l’histoire allemande, deux chapitres concis sur la seconde guerre mondiale, sur la reconstruction et la mise en cause de l’unité allemande. De façon surprenante, il ne traite pas des conférences interalliées sur l’Allemagne et de l’occupation.
* Trotignon (Yves), Wagret (Paul), Neant (Hubert), Saliou (Monique), Histoire de 1939 à nos jours, Paris, Scodel, 1983, 352 p. Une présentation scolaire mais intelligente de la grande alliance qui se forme pendant la guerre (chapitre 3) et de l’après-guerre (chapitre 4).
Il est très souhaitable de se reporter aussi à quelques livres français sur l’Allemagne, publiés dans l’immédiat après-guerre. Ils permettent de comprendre de quelle façon le problème allemand était ressenti à cette époque.
* Morin (Edgar), L’an zéro de l’Allemagne, Paris, Cité Universelle, 1946, 261 p. Un récit critique et bien informé. (1. Comment peut-on être Allemand ?, 2. Les forces antifascistes allemandes, seul espoir, 3. Aspects de l’Allemagne occupée), bien que 1945 ne soit pas seulement une « année zéro » en raison des nombreux éléments de continuité. Un an plus tard, le même auteur publie un livre très critique sur la politique française d’occupation :
* Morin (Edgar), Allemagne, notre souci, Paris, Hier et Aujourd’hui, 1947, 260 p. (La zone française, la France et la Sarre, la France et l’Allemagne).
* Jaspers (Karl), Die Schuldfrage, Heidelberg, 1946, 106 p. trad. française : La culpabilité allemande, Paris, Éd. de Minuit, 1948, 230 p. Ce livre reprend un cours fait en 1945-1946 sur la situation spirituelle de l’Allemagne et la recherche de la vérité (« Humilité, sens de la mesure, tel est notre lot », p. 225). Un texte important qui marque le désir d’un redressement moral et spirituel. Une série remarquable d’études et de témoignages a été publiée dès 1947, traduisant la volonté de certains Français de se mettre réellement à l’écoute des Allemands.
* Les Allemands parlent de l’Allemagne, Esprit, n° spécial, juin 1947, 186 p. Cette approche peut être complétée par les ouvrages toujours bien informés de Robert d’Harcourt :
* Harcourt (Robert d’), Comment traiter l’Allemagne ?, Paris, Taillandier, 1946, 80 p.
* Harcourt (Robert d’), Les Allemands d’aujourd’hui, Paris, Hachette, 1948, 320 p.
Deux livres s’imposent pour l’étude des problèmes liés directement à l’occupation :
* Merle (Marcel), Le procès de Nuremberg et le châtiment des criminels de guerre, Préface de M.H. Donnedieu de Vabres, Paris, Pedone, 1949, XV-188 p. (replace le procès dans l’évolution du droit depuis le début du xxe siècle et procède surtout à une étude juridique du procès).
* Virally (Michel), L’administration internationale de l’Allemagne, Paris, Pedone, 1948, 180 p. Une étude solide des aspects généraux de l’occupation qui privilégie l’approche juridique. Deux titres font autorité pour les problèmes économiques :
* Menahem (Henri), Problèmes économiques allemands et droit international, Paris, Librairie de Jurisprudence, 1950, 179 p.
* Piettre (André), L’économie allemande contemporaine (Allemagne occidentale), Paris, Librairie de Médicis, 1952, 672 p. Des analyses pénétrantes des conceptions juridiques du régime d’occupation (H. Menahem), et de l’évolution économique de l’après-guerre (A. Piettre) avec, pour ce dernier, de nombreuses statistiques et données bibliographiques. Parmi les analyses les plus lucides des effets du conflit Est-Ouest sur l’Allemagne et du rôle de celle-ci dans le début de la guerre froide, il faut se reporter à :
* Aron (Raymond), Le grand schisme, Paris, Gallimard, 1948, 346p.
L’évocation des publications françaises sur l’Allemagne de l’immédiat après-guerre doit tenir compte aussi des numéros spéciaux consacrés à ce pays, comme celui des Temps Modernes, en août-septembre 1949 ou celui de La Nef, en 1952 :
* Le problème allemand, La Nef, Paris, Julliard, 1952, 256 p. (9e année, décembre 1952, Nouvelle série, Cahier n°1). Outre des contributions sur les données de base de l’évolution historique, politique, économique et sociale des années 1945-1952, ce numéro contient des analyses très marquées par les controverses sur le réarmement allemand. Parmi les auteurs : Léo Hamon, Joseph Rovan, André Piettre, Alain Clément, André Fontaine, Alfred Grosser, Roger Stéphane, Edmond Vermeil, Maurice Duverger...
Livres en allemand
Les étudiants ne pourront sans doute pas s’offrir l’imposant volume grand format, très onéreux (168 DM) qui fait désormais autorité pour les années 1945-1949 :
* Eschenburg (Theodor), Jahre der Besatzung 1945-1949, Mit einem einleitenden Essay von Eberhard Jäckel, Stuttgart, Deutsche Verlagsanstalt, Wiesbaden F.A. Brockhaus, 1983, 628 p. (T.1 de la Geschichte der Bundesrepublik Deutschland, en 5 vol.) Les questions traitées sont les suivantes : les fondements historiques de la République fédérale (E. Jäckel), le condominium des Alliés, la nouvelle réalité, radio et presse, partis et groupes de pression, élections et constitutions, les débuts du changement (chapitres de Th. Eschenburg), la question allemande, la Bizone (par Wolfgang Benz), la réforme économique et l’économie sociale de marché (par Th. E.); l’élaboration de la Loi fondamentale (Th. E. et W. Benz), la fin de l’occupation (W. Benz). Un volume d’une très grande richesse, avec de nombreuses annexes, qui pourra peut-être se trouver dans certaines bibliothèques.
Revenons à des manuels plus abordables par leur prix et leur volume et dont la lecture se révèle indispensable.
* Becker (Josef), Stammen (Theo), Waldmann (Peter), Hrsg., Vorgeschichte der Bundesrepublik Deutschland, Zwischen Kapitulation und Grundgesetz, München, Fink Verlag, 1979, 452 p. (UTB-Uni-Taschenbuch 854). C’est une des introductions parmi les meilleures et les plus complètes ; elle fait bien ressortir les différents aspects internationaux, sociaux, économiques et politiques. En annexe, chronologie et résultats électoraux (Länder et Bund, 1946-1949).
* Erdmann (Karl Dietrich), Das Ende des Reiches und die Entstehung der Republik Österreich, der Bundesrepublik Deutschland und der Deutschen Demokratischen Republik, 6e éd., München, Deutscher Taschenbuch Verlag, 1988, 444 p. (= Gebhardt, Handbuch der deutschen Geschichte, Band 22). Les 24 chapitres expliquent clairement le rôle des différents acteurs dans le processus de division de l’Allemagne. Les deux petits livres de Wolfgang Benz, collaborateur de l’Institut für Zeitgeschichte de Munich et auteur de nombreuses publications sur l’Allemagne au xxe siècle, se complètent bien. Ils se distinguent par la concision de l’exposé, la richesse de la documentation et des indications bibliographiques et par des chronologies assez détaillées.
* Benz (Wolfgang), Potsdam 1945, Besatzungsherrschaft und Neuaufbau im Vier-Zonen-Deutschland, München, Deutscher Taschenbuch Verlag, 1986, 272 p. (DTV 1280)
* Benz (Wolfgang), Die Gründung der Bundesrepublik, Von der Bizone zum souveränen Staat, München, Deutscher Taschenbuch Verlag, 1984, 220 p. (DTV 980). Les deux livres font partie de la Deutsche Geschichte der neusten Zeit vom 19. Jahrhundert bis zur Gegenwart publiée par Martin Broszat, Wolfgang Benz et Hermann Graml. Un autre livre de la même collection s’impose :
* Staritz (Dietrich), Die Gründung der DDR; Von der sowjetischen Besatzungsherrschaft zum sozialistischen Staat, München, DTV, 1984, 246 p.
Parmi les recueils documentaires, notre préférence va à ceux de Rolf Steininger, car chaque chapitre est accompagné d’une substantielle introduction, avec une bibliographie assez complète et facile à utiliser. La partie explicative est plus réduite chez Klaus-Jörg Ruhl et la typographie serrée n’en facilite pas l’utilisation. Les deux recueils présentent l’avantage d’offrir une grande variété de textes, des chronologies et des bibliographies.
* Ruhl (Klaus-Jörg), Hrsg., Neubeginn und Restauration, Dokumente zur Vorgeschichte der Bundesrepublik Deutschland, 1945-1949, 2e éd., München, Deutscher Taschenbuch Verlag, 1984, 568p. Le livre comprend quatre parties : les conceptions alliées sur l’Allemagne d’après-guerre, le renouveau politique sous le contrôle des Alliés, rééducation et dénazification, les zones occidentales entre les démontages et le Plan Marschall.
* Steininger (Rolf), Deutsche Geschichte 1945-1961, Darstellung und Dokumente in zwei Bänden, Frankfurt a.M., Fischer Taschenbuch Verlag, 1986, Band 1: 276 p., Band 2: 277-564 p. Parmi les thèmes traités : les plans des alliés, la conférence de Potsdam, la dénazification, le tournant de la politique britannique, le plan Marshall, 1947 – l’année décisive, la non-socialisation de l’économie, la question de la Ruhr, la fondation des deux Etats. Classée par thème, la chronologie brièvement commentée de Hans Georg Lehmann facilite l’utilisation des documents et permet de se retrouver dans les évolutions d’une période particulièrement dense :
* Lehmann (Hans Georg), Chronik der Bundesrepublik Deutschland 1945/49-1981, München, Beck, 1981, 210 p. (une trentaine de pages pour 1945-1949).
Le lecteur aura une vision d’ensemble concise et soigneusement élaborée des années 1945-1949 dans des livres d’histoire de grande qualité consacrés à chacune des deux Allemagnes :
* Morsey (Rudolf), Die Bundesrepublik Deutschland. Entstehung und Entwicklung bis 1969, München, Oldenburg, 1987, 274 p. (voir le chapitre « Sous l’occupation, de 1945-1949 », p.1-26). Classée par thèmes et numérotée, la bibliographie sur les années 1945-1949 comporte quelque 270 titres.
* Weber (Hermann), Die DDR 1945-1986, München, Oldenburg, 1988, 254 p. (Voir le chapitre sur « la préhistoire de la RDA » et sur les débuts de la RDA, p. 1-36 ; pour les indications bibliographiques, se reporter surtout aux pages 184 à 188. Ces deux livres font partie du Grundriß der Geschichte publié chez Oldenburg, par Jochen Bleicken, Lothar Gall et Hermann Jakobs. Le livre de R. Morsey est le 19e, celui de H. Weber le 20e de cette série qui offre une synthèse de la période choisie, fait le point de la recherche et présente une bibliographie sélective et thématique (mais qui n’est pas commentée). Andreas Hillgruber donne aussi une bonne synthèse de l’évolution de la question allemande, vue dans le contexte international :
* Hillgruber (Andreas), Deutsche Geschichte 1945-1982, Die « deutsche Frage » in der Weltpolitik, Vierte, erweiterte Auflage, Stuttgart, Verlag W. Kohlhammer, 1983, 180 p. (Voir les pages 11 à 46, de la capitulation sans condition à la fondation des deux Etats). L’auteur est professeur d’histoire à l’Université de Cologne.
Parmi les actes récents de colloque, il faut retenir tout particulièrement ceux publiés par Winfried Becker. Il s’agit de 15 contributions substantielles, dues à des spécialistes, qui tiennent compte des derniers apports de la recherche. Parmi les thèmes traités : les conférences de Yalta et de Potsdam, le gouvernement Doenitz, l’intégration des réfugiés, la situation alimentaire, la politique culturelle, la politique allemande de l’URSS, centralisation et décentralisation dans la zone française d’occupation (par Rainer Hudemann), la renaissance des partis politiques, l’élaboration de la Loi fondamentale. Il est regrettable qu’aucune étude ne porte sur Nuremberg et la dénazification:
* Becker (Winfried), Hrsg. , Die Kapitulation von 1945 und der Neubeginn in Deutschland, Symposion an der Universität Passau 30.-31.10.1985, Köln, Böhlau Verlag, 1987, VIII-406 p.
L’ouverture des archives, le témoignage de certains acteurs de l’époque et le regard critique des spécialistes ont considérablement enrichi les travaux de deux colloques franco-allemands sur la politique française d’occupation, les contributions étant reproduites en langue française ou allemande.
* Knipping (Franz), Le Rider (Jacques), unter Mitarbeit von Karl J. Mayer, Frankreichs Kulturpolitik in Deutschland, 1945-1950, Ein Tübinger Symposium, 19. und 20. September 1985, Tübingen, Attempo Verlag, 1987, 424 p. Les questions suivantes sont traitées : continuité ou renouveau de la politique culturelle, aspects fondamentaux de la politique culturelle (les premières directives des occupants français, la politique linguistique, la fondation de la Hochschule für Verwaltungswissenschaft, à Spire), enseignement et éducation dans les zones françaises, le rôle de la France sur le plan des médias, l’action de la France à Tübingen, le rôle de Carlo Schmid, l’impact des initiatives privées (les revues Lancelot et Documents).
* Institut Francais de Stuttgart, Hrsg., Die französische Deutschlandpolitik zwischen 1945 und 1949, Ergebnisse eines Kolloquiums des Instituts Français de Stuttgart und des Deutsch-französischen Instituts, Ludwigsburg, das am 16. - 17. Januar 1986 im Institut Français de Stuttgart stattgefunden hat, Tübingen, Attempo Verlag, 1987, 172 p. Deux contributions sur la politique allemande de la France: la perception du « danger allemand » et les problèmes fondamentaux posés par l’occupation. Les aspects culturels et l’attitude des romanciers français sont évoqués ensuite. Des contributions traitent des aspects économiques (le contrôle de l’industrie chimique) et politiques (l’influence de la France sur les partis en Rhénanie-Palatinat) des conceptions constitutionnelles françaises à l’égard de l’Allemagne.
L’exploitation systématique et intelligente d’archives enfin accessibles peut conduire à une réinterprétation totale des politiques d’occupation comme le prouve de façon magistrale Rainer Hudemann dans son dernier ouvrage, remarquablement documenté.
* Hudemann (Rainer), Sozialpolitik im deutschen Südwesten zwischen Tradition und Neuordnung, 1945-1953, Sozialversicherung und Kriegsopferversorgung im Rahmen französischer Besatzungspolitik, Mainz, v. Hase & Koehler Verlag, 1988, XVI-616 p. Ce titre austère cache une évaluation entièrement nouvelle de la politique française à l’égard de l’Allemagne occupée, surtout dans le domaine social. Cette politique avait mauvaise réputation en raison de ses contradictions et de ses duretés mais aussi parce qu’elle devait assumer l’héritage politique, économique et social catastrophique du IIIe Reich. Bien qu’accusée d’obstruction, la France s’est montrée, en réalité, très respectueuse des décisions du Conseil de Contrôle à Berlin, allant même plus loin que les États-Unis ou la Grande-Bretagne. La complexité des mécanismes de décision entre Paris, Berlin et Baden-Baden a souvent laissé une marge de manœuvre appréciable aux autorités politiques et sociales allemandes. Dans certains secteurs de la législation sociale, la France a considérablement réduit les inégalités et rapproché les conditions de vie des ouvriers de celle des employés. Les solutions qu’elle a adoptées ont parfois été reprises par la République fédérale après 1949 ; la politique française de dédommagement des victimes de guerre était en avance sur celle des autres zones. Rainer Hudemann fait ainsi ressortir que la politique française à l’égard de l’Allemagne après 1945 se différencie totalement de celle d’après 1918 et qu’elle prépare les voies d’un rapprochement ultérieur entre les deux pays.
Faut-il considérer l’année 1945 comme une année zéro ? Ou bien dans quelle mesure les éléments de continuité l’ont-ils emporté ? Une nouvelle approche très prometteuse, celle de l’histoire sociale, doit être signalée car elle conduit à une évaluation différente des rapports entre continuité et changement.
* Broszat (Martin), Henkel (Klaus-Dietmar), Woller (Hans), Hrsg. Von Stalingrad zur Währungsreform. Zur Sozialgeschichte des Umbruchs in Deutschland, München, Oldenburg, 1988, 768 p. Les 14 contributions réunies dans ce livre, sous l’égide de l’Institut für Zeitgeschichte de Munich, sont élaborées à partir d’une triple interrogation : les aspects révolutionnaires de cette époque, son caractère d’exception extrême et son rôle de transition et d’incubation. Les travaux portent sur les Eglises, les débuts du SPD après 1945, les Kreisleiter du NSDAP, les camps d’internement, la population rurale, l’artisanat, le rôle des employés et des patrons. D’autres études s’intéressent à l’évolution de la cellule familiale, au rôle des femmes, à celui des soldats et des officiers. Les auteurs s’appuient sur des archives pour reconstituer les conditions de la vie quotidienne, principalement en Bavière et dans le Sud-Ouest de l’Allemagne. Ils montrent que les années 1943-1948 ont été celles de la remise en cause sur le plan économique et social, que l’esprit de restauration l’a souvent emporté après 1945 mais que finalement la rupture de 1945 a été plus profonde que celle de 1918-1919. Les effets économiques de la guerre et les importants mouvements de population (réfugiés et expulsés) ont modifié les structures socio-économiques de l’Allemagne. L’année 1945 n’est qu’un élément transitoire dans une évolution qui était déjà largement engagée. La communauté de détresse de ces années a préparé l’avènement de la société des classes moyennes Mittelstandsgesellschaft après 1950. À l’Allemagne prussienne et protestante succède la République fédérale, dominée par les éléments rhénans et catholiques.
Un dernier instrument de travail, conçu à l’intention des étudiants, doit être pris en considération. Il s’agit de :
* Uffelmann (Uwe), Der Weg zur Bundesrepublik. Wirtschaftliche, gesellschaftliche und staatliche Weichenstellungen 1945-1949, Düsseldorf, Schwann-Bagel, 1988, 194 p. (Historisches Seminar, Band 12). Ce livre veut aider les étudiants à exploiter certaines sources permettant de comprendre l’évolution de l’immédiat après-guerre. Les aspects économiques retiennent surtout l’importance de la réforme monétaire, du Plan Marshall et du miracle économique dans le processus de reconstruction. À l’aide d’exemples comme la réforme agraire, la péréquation des charges (Lastenausgleich), le droit de la fonction publique et la liberté de production économique, les textes montrent que les données sociales ont été marquées autant par la tradition que par l’innovation. La dernière partie, « Vers l’État occidental », s’intéresse aux débats récents sur des conceptions allemandes, différentes de celles des Américains et des Britanniques, pour construire un nouvel État. L’ensemble reste un peu schématique, tout en offrant une introduction valable à une étude plus approfondie de la période considérée.
La présentation rapide de quelques livres récents importants vise surtout à rappeler aux étudiants, aux chercheurs et aux enseignants que les recherches, rendues possibles par l’exploitation des archives (qui ne fait que commencer) vont profondément renouveler la connaissance de l’immédiat après-guerre et sa signification pour l’histoire allemande.
Les nouveautés ne manquent pas, on peut citer à titre d’exemple :
* Koebner (Thomas), Sautermeister (Gert), Schneider (Sigrid), Hrsg., Deutschland nach Hitler, Zukunftspläne im Exil und aus der Besatzungszeit, 1939-1949, Wiesbaden, Westdeutscher Verlag, 1987, 380 p.
* Walter (Karin), Neubeginn-Nationalismus-Widerstand, Die politisch-theoretische Diskussion der Neuordnung in CDU und SPD 1945-1948, Bonn, Bouvier, 1987, 390 p. (Abhandlungen z. Philosophie, Psychologie und Pädagogik, Band 11).
* Plumpe (Werner), Vom Plan zum Markt, Wirtschaftsverwaltung und Unternehmerverbände in der britischen Zone, Düsseldorf, Patmos-Schwann Verlag, 1987, 364 p.
* Muller (Gloria), Mitbestimmung in der Nachkriegszeit, Britische Besatzungsmacht, Unternehmer, Gewerkschaften, Düsseldorf, Patmos-Schwann Verlag, 1987, 314 p.
Pour 1989, il faut ajouter :
* Glaser (Hermann), Pufendorf (Lutz), Schöneich (Michael), Hrsg., So viel Anfang war nie, Deutsche Städte 1945-1949, Berlin, Siedler, 1989, 340 p.
* Heitzer (Horstwalter), Die CDU in der britischen Zone 1945-1949, Gründung, Organisation, Programm und Politik, Düsseldorf, Droste, 1989, 814 p. (remarquable Habilitation)
* Pförtner (Rudolf), Hrsg., Kinderjahre der Bundesrepublik, Von der Trümmerzeit zum Wirtschaftswunder, Düsseldorf, Econ, 512 p., (témoignages sur la reconstruction)
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