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    Plan

    Plan détaillé Texte intégral 1. Notions fondamentales 2. Courte présentation du poème 3. Quelques repères théoriques sur le concept de “chronotope” 4. L’émergence du chronotope dans De reditu suo 5. Des irradiations sémiotiques du chronotope Conclusion Bibliographie Notes de bas de page Auteur

    Cartographie des émotions

    Ce livre est recensé par

    • Marc Lacheny, Germanica, mis en ligne le 8 septembre 2010. URL : https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/germanica/1070 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/germanica.1070
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    Table des matières

    Pour un chronotope de l’émotion : Rutilius Namatianus, De reditu suo

    About a chronotope of emotion: Rutilius Namatianus, De reditu suo

    Ramona MALIŢA

    p. 241-252

    Résumés

    Cette recherche porte sur la mise en forme littéraire de la superbe romaine telle qu’elle est illustrée chez Rutilius Namatianus dans De reditu suo, littérature latine dite décadente, du ve siècle. La grille théorique du chronotope permet l’investigation de la trichotomie temporelle (le temps historique, le temps de la narration et le temps de l’auteur) et spatiale (l’espace géographique, l’espace affectif et l’espace axiologique). L’enjeu de la chronologie et de la topographie fictionnelle consiste à décrypter des « chemins » et autant d’‘irradiations’ qui en découlent : identitaires, humanitaires, religieuses, axiologiques. Le récit de voyage rend compte, de fait, de la mise en place d’une amertume : les ravages de l’attaque des peuplades migratoires sur le pays natal, avec la tristesse, le dépaysement, la perte de soi, l’empathie civique que cela amène…

    The present article discusses the way the chronotope is used to express emotions. In the explicitly theoretical introductory part, we rely on the analytical framework of the chronotope in order to investigate the temporal trichotomy (historical time, narrative time and auctorial time) and spatial trichotomy (geographical space, affective space and axiological space). In the second part of our analysis, we detail the semiotic perspectives revealed by the chronotope. The chronological and fictional topography issues consist in deciphering the “paths” and the perspectives they open: identity related, humanitarian, religious, and axiological. Despite apparently pertaining to travel literature, at deeper levels, the discourse retains all its bitterness around topics such as the pillaging of the narrator’s homeland by migratory tribes. The emotions listed in this study – sadness, feeling of strangeness, loss of oneself, civic empathy – draw a good picture of the so-called “decadent” Latin literature of the 5th century A.D.

    Entrées d’index

    Mots-clés : Rutilius Namatianus, De reditu suo, littérature latine décadente, émotion, chronotope

    Keywords : Rutilius Namatianus, De reditu suo, Latin literature, emotion, chronotope

    Texte intégral 1. Notions fondamentales 2. Courte présentation du poème 2.1. Le contexte socio-historique 2.2. La sémantique du désespoir 3. Quelques repères théoriques sur le concept de “chronotope” 3.1. La notion de temps-espace 3.2. Coordonnées d’une géographie fictive 4. L’émergence du chronotope dans De reditu suo 4.1. La composante temporelle 4.2. La dichotomie spatiale 4.3. L’espace affectif ou des émotions ‘cartographiées’ 5. Des irradiations sémiotiques du chronotope 5.1. Le chemin vers soi-même : des irradiations identitaires et émotionnelles 5.2. Le chemin vers l’Autre : des irradiations humanitaires ou l’émotion empathique 5.3. Le chemin vers Dieu/les dieux : des irradiations religieuses 5.4. Le chemin vers la civilisation : des irradiations axiologiques Conclusion Bibliographie Texte de référence Bibliographie Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Notre étude propose une halte narratologique dans l’espace littéraire de la littérature latine du ve siècle apr. J.-C.afin d’étudier l’expression des émotions du narrateur-personnage dans De reditu suo de Rutilius Namatianus1. Nous nous concentrons sur l’empathie, le sentiment du devoir et le déchirement entraînant la perte de soi. Sous la forme d’un carnet de voyage, De reditu suo témoigne en effet d’une pléthore de sentiments vifs et d’émotions criardes que l’écrivain ne sait (ou peut-être ne veut-il pas) cacher. Nous appuyons notre démarche sur la grille interprétative du chronotope (cf. notre section 3.1 ; Bakhtine, 2008 [1978] ; Lavergne & Tassel, 1996).

    1. Notions fondamentales

    2Notre démarche s’inscrit dans la sémantique interculturelle des émotions. Celle-ci s’arrête, certes, sur le paradigme de la différence qui entame le dialogue avec l’altérité. Par exemple Robert Kaster, dans son ouvrage Emotion, restraint and community in ancient Rome (2005 : 168-173), examine les rapports entre l’expression individuelle des sentiments (chez les anciens) et la communauté romaine (des premiers siècles de l’Empire) en tant que modèle affectif à suivre, mais, dans son analyse sociologique, il n’insiste pas trop sur le sentiment civique, le sentiment de devoir. Après une présentation du poème qui nous sert de corpus, notre étude s’organise en trois autres sections : des repères théoriques sur le concept de “chronotope” ; l’émergence du chronotope dans le poème De son retour ; les irradiations sémiotiques de la démarche chronotopique dans De son retour. En effet, les points de vue historiques de Des Places (1969 : 123 et passim) et celui de Champlin (1991 : 39) sont que le sentiment et le devoir familiaux retrouvent leurs origines dans l’adulation religieuse, conjuguant par conséquent le temps humain (la macro- et la micro-histoire) et le temps divin (le hors histoire). Et le chercheur Champlin de se demander : verbaliser ou retenir le sentiment (même pieux) ? Se taire devant les dieux, mais parler par les gestes (prémices2). Evans (2001 : 109-112) et Shield (2000) ont investigué entre autres, s’il existe une science du sentiment et quelles en seraient les formes d’expression le long des siècles. Une de leurs conclusions est que des façons variées (selon l’époque historique, la situation géographique, la tradition et la culture, l’expérience individuelle, etc.) répondent aux mêmes déclencheurs extérieurs. C’est cette variation dans le temps, l’espace, le contexte socio-culturel qui guidera la présente étude.

    3En effet face à cette idée-prémisse, et sans avoir la prétention de dresser un tableau (comme essaie de le faire Stati, 1973 : 211-218) des émotions que les écrivains du ve siècle apr. J.-C. ont mises en écriture, notre étude tâchera de se focaliser sur une expérience de la perte de soi en lien avec l’expérience émotionnelle.

    2. Courte présentation du poème

    4Le poème de Rutilius Namatianus et l’existence même de l’auteur sont restés totalement inconnus jusqu’aux dernières années du xve siècle. Le fil narratif du poème De reditu suo suit un voyageur qui part de Rome dans la province de Gaule.

    2.1. Le contexte socio-historique

    5La raison du départ de Rutilius Namatianus nous est donnée au vers 193. Il est rappelé dans les champs de sa patrie par les ravages des Barbares. Enfant de la Gaule, il doit voler au secours de son pays et lui apporter des consolations. Il y part en octobre 417 apr. J.-C.4 ; en 416 apr. J.-C. brûlaient en Gaule maints foyers de révoltes et de guerre. Le voyageur part de Porto, arrive à Centumcellae (Cività Vecchia) puis à Portus Herculis, sur l’île d’Elbe, à Papulonia, en Corse, sur l’île de Gorgon (Urgo), à Pise, jusqu’à sa dernière escale, le port de Luna. Le récit s’arrête ici, il est donc probable qu’à partir de là Rutilius Namatianus a pris la voie de terre.

    6La composition du poème oscille, comme forme, entre carnet de route et récit de voyage. Il présente quelques erreurs topographiques et météorologiques qui s’expliqueraient mieux à distance des zones évoquées. La composition de certains morceaux, comme l’invective contre Stilicon, par exemple, la pureté de la langue, l’élégance supérieure à celle des écrivains d’alors, les allitérations, l’habile utilisation de centons5 empruntés aux poètes classiques et le recours à des périphrases recherchées, font penser davantage à un travail de cabinet. Dans la paix finalement retrouvée de ses propriétés gauloises, Rutilius Namatianus a versifié le récit de sa traversée. Il est probable qu’il ait voulu lui donner l’allure d’une brillante improvisation, de notes prises à bord. Le poème est organisé en deux parties, le second livre est inachevé ; on ignore si Rutilius Namatianus l’a jamais achevé, peut-être parce qu’il a négligé de poursuivre son carnet et, une fois arrivé en Gaule, ses souvenirs de route à partir de Luna (le dernier port) lui ont semblé trop insignifiants pour passer à la postérité. Il ne nous appartient pas d’examiner ces hypothèses, mais nous les avons présentées afin de mieux expliquer la formation et la (dis)fonction du chronotope de ce récit.

    2.2. La sémantique du désespoir

    7Le poème est donc un tableau radical du néant dont l’enjeu n’est pas de se plaindre, mais de surprendre les forces intérieures qui puissent faire revivre et survivre et, ce faisant, le texte renvoie à une sémantique du désespoir. C’est une écriture de l’interstice affectif qui décrit l’osmose entre le silence de la douleur muette et l’émotion criarde, parfois emphatique et résumée dans la formule devenue archétype dans le monde romain, Civis Romanus sum !6

    8Les propos de Rutilius Namatianus renvoient donc à cet archétype de la superbe romaine (dont parle admirablement dans son étude P. Grimal, 1996 : 69-73). Il s’agit d’une illustration de l’ethnostyle romain en bonne et due forme, qui renvoie à l’orgueil mêlé de dédain exprimant un sentiment de supériorité (la civilisation vs les Barbares). La superbe romaine serait, pourrait-on dire, une catégorie d’états d’âme, en regroupant en égale mesure, sinon outre mesure, arrogance, outrecuidance, suffisance, vanité, superbe méprisante. Moyennant orgueil, fierté de sa caste, de sa richesse, de sa beauté, de sa culture, cette attitude acquise entraînait le Romain à être plein de superbe, à étaler sa superbe et/ou, le cas échéant, à abattre la superbe de l’ennemi. La superbe chez Rutilius Namatianus se veut un sentiment de supériorité sans mépris, supériorité justifiée par sa culture, par l’appartenance à la civilisation instaurée par Rome dans le monde (connu à cette époque-là). « Où que je m’en aille, d’où que je vienne, Civis Romanus sum ! » disait tout citoyen romain. Rutilius Namatianus construit sur l’échiquier de la littérature latine du Ve siècle apr. J.-C. (appelée décadente dans le dictionnaire de R. Chevalier, 1978 : 38) le chronotope de l’émotion vive et forte qui est à la rencontre d’un temps des ténèbres historiques (les attaques des populations migratoires sur Rome, Diaconescu, 2000 : 7) et d’un espace doublement structuré : d’un côté l’espace extérieur (Rome – Urbs Orbis) ; de l’autre, l’espace intérieur ravagé, équivalent à une perte de soi (Thomas (éd.), 1988 : 103).

    3. Quelques repères théoriques sur le concept de “chronotope”

    9Avant d’examiner la plage des émotions et leur structure pyramidale, en strates, chez Rutilius Namatianus, nous présenterons la clé d’analyse : le chronotope.

    3.1. La notion de temps-espace

    10De nos jours, l’esthétique et la narratologie (Mitterand, 1990 : 89 ; Schuerewegen, 1990 : 106 ; Bakhtine, 2008 [1978] : 237-238 notamment) prennent le chronotope ou le “temps-espace” pour une catégorie de forme et de contenu fondée sur la solidarité du temps et de l’espace dans le monde réel comme dans la fiction romanesque (Stanzel, 2011 : 256 et passim). Ce centre organisateur des principaux événements de la trame narrative réalise l’interaction des indices spatiaux et temporels en un tout intelligible et concret. C’est au chronotope que revient la tâche d’offrir un terrain adéquat, substantiel à la présentation en images des événements (Lavergne & Tassel (éds), 1996 : 249-250) et des sentiments des personnages en général, des émotions en particulier.

    11L’émergence du chronotope chez Rutilius Namatianus s’appuie sur la construction de la chronologie et de la topographie fictionnelles, investiguant, à son tour, la relation temps-espace d’un texte ou le chronotope-synthèse (Lavergne, 1997 : 81) qui gouverne tout texte narratif. Le temps-espace ou le chronotope se compose de deux couches qui doivent être déchiffrées en deux sens fondamentaux, apparemment opposés, mais en fait complémentaires : le chronotope du récit et le chronotope du personnage (héros ou protagoniste). D’un côté c’est le cadre spatio-temporel général (extérieur par rapport au personnage) qui marque les axes du fil narratif du récit, cela veut dire quand, où, pourquoi, avec qui et pour combien de temps telle ou telle action se déroule.

    3.2. Coordonnées d’une géographie fictive

    12Ce chronotope donne les coordonnées des axis mundi de la géographie réelle/fictive décrite, promise par le pacte fictionnel. De l’autre côté se situe le chronotope du devenir psychologique du personnage ou le chronotope intérieur qui se propose d’expliquer d’où jaillissent les mots, les attitudes et les similitudes du personnage. Il y va d’une descente vers les tréfonds de l’être fictif dont le labyrinthe est bâti selon les mêmes lois conventionnelles établies dans le pacte fictionnel.

    13Quant aux coordonnées que le chronotope intérieur donne, il renvoie à l’autoscopie. Autrement dit, le chemin à parcourir du point A au point B et sa durée (le beau mariage entre la géographie et la temporalité des événements à narrer, Sessa (éd.), 1998 : 58) tient au chronotope du récit, nommé encore extérieur. L’intention, les moyens, les résultats tiennent au devenir psychologique du personnage et s’empreignent de la couleur locale, de la société parcourue, de l’époque dont le protagoniste est actant, de l’ethno-style dont le héros est le représentant.

    4. L’émergence du chronotope dans De reditu suo

    14Voici l’incipit du poème :

    15C’est plutôt la promptitude de ce voyage qui va t’étonner, lecteur ; comment puis-je si vite renoncer aux charmes de la ville de Romulus ? Est-il séjour trop long pour ceux qui consacrent à Rome leur vie tout entière ? Non, rien n’est long de ce qui ne cesse jamais de plaire. Oh combien, oh que de fois puis-je estimer heureux ceux qui ont mérité de naître sur cette terre bénie, ces généreux descendants des nobles Romains, chez qui la gloire de la naissance est portée au comble par l’honneur qu’ils tiennent de leur ville ! Les germes des vertus, trésor tombé du ciel n’auraient pu rencontrer ailleurs plus digne sol. Heureux aussi les hommes qui, par une faveur du sort voisine de la première, ont occupé une maison dans le Latium ! Le sanctuaire de la Curie s’ouvre au mérite venu du dehors ; elle ne considère pas comme étrangers ceux qui sont dignes de lui appartenir. Ils jouissent de l’autorité de cet ordre, de l’autorité de leurs collègues ; ils ont à part l’influence du génie tutélaire qu’ils adorent ! Ainsi dans l’éther, d’un pôle à l’autre, s’exerce, croyons-nous, le pouvoir unificateur du Dieu suprême. Mais moi, malheureux ! Je suis arraché à ces régions chéries ; enfant de la Gaule, les campagnes gauloises me rappellent. (Rutilius Namatianus, 2007 : 6)

    Figure 1. Schématisation du chronotope

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    4.1. La composante temporelle

    16Nous commençons l’analyse par la composante temporelle. Nous y avons identifié une trichotomie temporelle :

    1. le temps historique et/ou la macro-histoire, représentés par les attaques des barbares7 contre la Gaule, la province de l’Empire (les années 412 apr. J.-C. - 416 apr. J.-C.).

    2. le temps de la narration et/ou la micro-histoire représentés par le rappel de Rutilius Namatianus en Gaule pour concevoir un projet stratégique qui puisse aider cette province à se refaire après les attaques.

    3. le temps de l’auteur serait identifiable dans la personne historique et dans le personnage fictif. Le je fictionnel peut ou non avoir des rapports avec la personne historique de Rutilius Namatianus : il y va en fait de cette dualité si débattue entre la personne historique sublimée en personnage fictif. De toute façon il ne s’agit pas du même moi.

    4.2. La dichotomie spatiale

    17Au niveau de la seconde composante du chronotope, nous avons identifié une dichotomie spatiale, fondée sur :

    a) l’espace géographique, extérieur, représenté par la Gaule ravagée, et

    b) l’espace affectif, intérieur, illustré par l’âme ravagée d’un Gaulois. Dans le poème il y a un long morceau sur Rome, profondément aimée et quittée à regret, avec déchirement même, à une heure tragique de son histoire.

    18Nous aurions pu mieux détailler l’espace géographique à l’aide d’un schéma pyramidal, aux étages incongrus dont le palier de base représente Rome et l’Empire romain (espace de départ) : un espace large, congloméré de peuples, de pays, de zones climatiques différentes, de religions et de cultes des dieux variés. Le deuxième palier représenterait la Gaule (espace d’arrivée), partie intégrante de l’Empire, pépinière d’illustres esprits pour la culture, l’armée et l’administration romaine. La région de Gaule est moins étendue comme espace par rapport à l’Empire, donc aurait une représentation plus étroite. Le sommet de la pyramide serait illustré par un espace clos : le cabinet de travail où l’écrivain a organisé, recomposé, systématisé, élaboré les notes de bord en un tout unitaire (son récit de voyage).

    4.3. L’espace affectif ou des émotions ‘cartographiées’

    19Toute une palette d’émotions/sentiments correspond aux terres où le moi se trouve à un moment donné de son évolution. Cette ‘carte’ d’émotions organisable, elle aussi, sous la forme d’une pyramide (et dans ce cas-ci nous avons une structure pyramidale double) connaît des degrés d’intensité différents, suivant un climax ascendant à partir de la base.

    1. Le premier volet : l’honneur et le bonheur de la terre promise. Rome, bien évidemment. Pourquoi terre promise ? Gaulois d’origine, pour Rutilius Namatianus Rome remplit la fonction de terre promise.

    2. La douleur et le malheur de la terre natale : la Gaule. N’oublions pas que ces topographies sont fictives dans le texte, recréées selon un modèle réel.

    3. Le calme et la routine dans sa villa de Gaule. Rutilius a un regard synthétique sur ce qui s’est passé, avec en même temps le plaisir d’étudier ou ce que les Latins appelaient otium.

    5. Des irradiations sémiotiques du chronotope

    20Après avoir décortiqué les types de temps et d’espace de l’incipit du poème, nous nous proposons de mettre en relief l’inter-dit8, à savoir ce qui se dit par l’intermédiaire du chronotope. Autrement formulé, l’intersectionnalité du temps et de l’espace donne des renseignements, sans (et/ou au-delà) des interventions auctoriales dans le texte, sur les personnages, l’évolution de leur destin (ou l’involution), le type de texte, la position de l’écrivain par rapport à son récit, etc. Tout incipit d’un texte narratif, décodé ainsi, remplit la fonction de baromètre de quelques interprétations possibles.

    21L’enjeu de la chronologie et de la topographie fictionnelles consiste à décrypter des chemins. La métaphore de la route se conjugue souvent avec le motif du voyage qui ensemble décrivent une quête, soit extérieure, déclarée comme telle dans la plupart des cas, soit intérieure, engendrant alors un transcodage, par l’entremise de l’autoscopie. Une lecture polygonale y démêlerait quelques types de chemins : vers soi-même, vers l’Autre, vers Dieu et/ou les dieux et vers la civilisation.

    5.1. Le chemin vers soi-même : des irradiations identitaires et émotionnelles

    22La contrainte officielle9 en engage une autre : estimer et jauger le degré d’intensité d’enracinement du personnage dans les terres de Rome. C’est une démarche identitaire qui met en question l’image de soi, interrogeant non seulement son appartenance linguistique, mais la situation du moi dans un modèle culturel appelé, à l’aide d’une terminologie plus récente, ethnostyle. Selon la situation sociolinguistique de l’époque de Rutilius Namatianus, le modèle culturel repose sur une binarité d’identités, décrivant un espace diglossique : le Gaulois (par naissance)10 et le Romain (par citoyenneté). Ce modèle culturel est à la rencontre de l’acclimatation de l’étranger et du civisme, illustrée chez Namatianus. Le civisme est l’expression de l’ethnostyle romain selon lequel aimer la patrie c’est un devoir divin, pareil à celui de vénérer les dieux.

    5.2. Le chemin vers l’Autre : des irradiations humanitaires ou l’émotion empathique

    23Rutilius Namatianus va en Gaule non seulement sous contrainte imposée par ses supérieurs, mais par solidarité avec ses compatriotes devant les malheurs de la macro-histoire. Nous mettons toujours en question ce rapport : macro-histoire vs micro-histoire, puisque tenter un pont entre les deux c’est renvoyer obligatoirement au concept d’“humanitas”11 du Siècle des Scipions (Maliţa, 2005 : 117 et passim). L’“humanitas” est un trait de l’ethnostyle romain que la génération des penseurs, des philosophes et écrivains du Siècle des Scipions12 a mis en évidence dans leurs écrits. Fin connaisseur de ses prédécesseurs, Namatianus intériorise les valeurs morales de l’Empire dont il est citoyen.

    24L’“humanitas” en tant que modus vivendi, c’est-à-dire la pratique des valeurs morales, semble tenir une place de choix chez Rutilius Namatianus. En fait il s’agit d’une continuité, d’une suite culturelle, littéraire, d’une transition qui dure depuis six siècles, instaurée au début de la littérature latine, début trouvé sous le signe du cercle culturel et littéraire de Scipio Aemilianus Minor13. Au-delà d’un thème littéraire et/ou de philosophie développée dans le cercle des Scipions, l’“humanitas” est un sentiment fondamentalement humain, témoignant de l’empathie.

    5.3. Le chemin vers Dieu/les dieux : des irradiations religieuses

    25Dans l’incipit du texte il y a une phrase curieuse, sinon provocatrice : « le pouvoir unificateur du Dieu suprême » (Rutilius Namatianus, 2007 : 6). Cette assertion pourrait trouver son origine dans la proclamation de la tolérance de l’Édit de Milan, en 313 apr. J.-C.14. Le christianisme d’un païen ? Si une question de ce type peut faire argumentation d’une étude à part, le but de la nôtre ne nous permet pas de nous attarder trop là-dessus, mais la préférence pour Dieu, exprimée par Namatianus devant les autels des dieux, dénote une quête de l’absolu. Le sentiment est celui de la pietas, signifiant “dévouement”, “fidélité”, “respect”, “bonté”, “tolérance”, “pitié”, “justice divine”. Dépassant une tradition religieuse des dieux qui se querellent entre eux comme des humains, Rutilius prend en compte l’option de Constantin converti au christianisme. Il y va en fait d’un processus de renouvellement mental15.

    5.4. Le chemin vers la civilisation : des irradiations axiologiques

    26L’enjeu axiologique prend Rome et ses valeurs pour axis mundi16, à savoir la mesure du monde, construisant en même temps le paradigme de la différence, étant donné que l’Empire est un conglomérat de pays, de peuplades, de peuples, de religions et de zones climatiques si variés. Mesure politique, militaire et culturelle du monde, à savoir de l’oikumena17, le rôle civilisateur de la Cité éternelle à l’égard des Barbares, ce sont deux approches fondamentales de Rome en tant qu’axis mundi, telle qu’elle apparaît chez Namatianus. Durant son époque, le mythe du géocentrisme était le seul accepté : la science astronomique limitait notre système planétaire au géocentrisme conformément auquel la Terre se trouve au milieu de l’univers et les planètes gravitent autour d’elle. Le Soleil dont le mouvement de révolution décrit un cercle autour de la Terre prête de sa brillance à Urbs Orbis18 : la Cité éternelle est, par voie de conséquence, le Soleil du monde. Si la Terre est le centre de l’Univers et que Rome est le centre absolu de l’oikumena, alors il est bien évident que Rome devient le centre de l’Univers même. Nous userons alors d’un terme créé ad hoc et dérivé du géocentrisme : Roma-centrisme. Et pour cause. Pour Rutilius Namatianus, “Rome” est un topos triplement structuré : Urbs Orbis, la Cité éternelle à laquelle il rattache le sentiment de la superbe et la Cité intérieure, déchirée par le regret, décrivant l’expérience douloureuse de la perte de soi.

    27Le rôle civilisateur de Rome pour les peuples vaincus et, par conséquent, la validité et la fiabilité du modèle romain pour la civilisation humaine en général, pour la culture en particulier, pour la littérature surtout, se retrouvent en tant que pôles axiologiques du poème. La pérennité, la perfection du modèle culturel romain par ses composantes, ethnocentrique, administrative, militaire, architecturale, linguistique, sont soulignées une fois de plus par l’entremise des deux notions auxquelles le texte renvoie : l’“humanitas” et le “mos maiorum”19.

    Conclusion

    28Notre démarche chronotopique s’est proposée de détailler le sentiment du temps et la situation dans l’espace, géographique et affectif, décrivant des expériences affectives fondamentales vécues par les personnages. La plage des sentiments/émotions surpris(es) et de leurs irradiations (identitaires, humanitaires, religieuses et axiologiques) donne la radiographie des émotions retrouvables dans une échelle affective qui va de la perte de soi jusqu’à l’espoir. Il y a un parallélisme entre la Cité éternelle (un topos situé géographiquement dans l’espace méditerranéen) et la cité intérieure, l’âme, qui doit se sauver par l’espoir. Spes vincit ! devient ainsi le motif central du poème.

    29Le poème de Rutilius Namatianus s’appuie sur l’osmose entre le silence de la douleur muette et l’émotion criarde. L’écrivain construit sur l’échiquier de la littérature latine du ve siècle apr. J.-C. le chronotope de l’émotion vive et forte, issue d’un temps des ténèbres historiques (les attaques des peuplades migratoires) et d’un espace triplement structuré : l’espace extérieur (Rome-Urbs Orbis), l’espace axiologique (Rome – l’expression de la superbe) et l’espace intérieur ravagé, déchiré par le regret (Rome – la Cité intérieure), décrivant l’expérience douloureuse de la perte de soi.

    Bibliographie

    Texte de référence

    Rutilius Namatianus Claudius, 2007, Sur son retour, texte établi et traduit par Étienne Wolff avec la collaboration de Serge Lancel et de Joëlle Soler, Paris, Belles Lettres.

    Bibliographie

    Bakhtine, M., 2008 [1978], Esthétique et théorie du roman, Paris, Gallimard.

    Champlin, E., 1991, Final Judgement: Duty and Emotion in Roman Wills 200B.C. – A.D. 250, Berkeley, University of California Press.

    Des Places, E., 1969, La religion grecque. Dieux, cultes, rites et sentiments religieux dans la Graisse antique, Genève, Droz.

    Diaconescu, T., 2000, Poeţi latini postclasici: sec. III-IV e.n. prefaţă, traducere, note şicomentarii, Iaşi, Institutul European.

    Evans, D., 2001, Emotion: the Science of Sentiment, Oxford, OUP.

    Grimal, P., 1996, La littérature latine, coll. « Que sais-je ? », Paris, PUF.

    Hentsch, T., 2005, Le temps aboli. L’Occident et ses grands récits, Éditions Bréal, Les Presses de l’Université de Montréal.

    Kaster, R. A., 2005, Emotion, Restraint and Community in Ancient Rome, Oxford, OUP.

    Lavergne, G. (dir.), 1997, « Création de l'espace et narration littéraire », Cahier de narratologie 7, Colloque international Nice-Séville, 6-8 mars 1997, Université de Nice, Sophia Antipolis.

    Lavergne, G., Tassel, A. (dir.), 1996, Mélanges. Espace et temps, Cahier de narratologie 6, Université de Nice – Sophia Antipolis.

    Maliţa, R., 2005, Dinastia culturală Scipio sau Pulchrum est bene facere rei publicae, colecţia „Discobolul”, Cluj-Napoca, Dacia.

    Mitterand, H., 1990, « Chronotopies romanesques », Poétique 81, p. 89-103.

    Schuerewegen, F., 1990, « Télédialogisme. Bakhtine contre Jakobson », Poétique 81, p. 105-113.

    Sessa, J. (dir.), 1998, Le cours du temps, Publications de l’Université de Saint-Étienne.

    Shield, S. A., 2000, Speaking from the Heart: Gender and Social Meaning emotion, Cambridge, CUP.

    Stanzel, F., 2011, Teoria naraţiunii, trad. V. Stancu, S. Chirilă, Iaşi, Institutul European.

    Stati, P., 1973, Poeţi latini. Vol. II : de la Tibulpână la Rutilius Namatianus. Bucureşti, Minerva.

    Thomas, J. (dir.), 1988, L’imaginaire de l’espace et du temps chez les Latins, Cahiers de l’Université de Perpignan 5.

    Notes de bas de page

    1 De reditu suo (De son retour) est un carnet de voyage décrivant le chemin du narrateur-personnage de Rome en la province natale de Gaule.

    2 Dans l’Antiquité, les premiers fruits de la terre, les premiers nés d’un troupeau, destinés aux offrandes religieuses ; le présent ou le butin remis en offrande, en remerciement.

    3 Nous avons consulté l’édition Rutilius Namatianus Claudius, 2007, Sur son retour, texte établi et traduit par Étienne Wolff, Paris, Belles Lettres.

    4 Le poète se reproche de venir au secours de sa patrie post saeva incendia. La restauration de la Gaule date de 417 apr. J.-C.

    5 Pièce de vers ou de prose composée de passages empruntés à un ou à plusieurs auteurs. Ex. un centon d’Homère, un centon de Virgile, etc.

    6 Je suis citoyen romain !

    7 Les attaques des peuplades barbares sur Rome durant le ve siècle mettent en danger l’intégrité de l’Empire romain. En 410 apr. J.-C., Alaricus attaque Rome avec une violence sans précédent.

    8 L’inter-dit renvoie à l’interdiction ou bien (et en égale mesure) au dire en dialogue, puisque inter pourrait signifier ‘entre’ et dit pourrait traduire ‘paroles’.

    9 Rutilius Namatianus est ‘Magister officiorum’, il a donc une position administrative qui oblige. Le rappel en Gaule à la suite des attaques des Barbares (412-416 apr. J.-C.) contre l’Empire romain est signé par l’Empereur.

    10 Rutilius Namatianus est gaulois. Même païen, il a à Rome, sous l’empereur Honorius, une brillante carrière d’honneurs.

    11 Compréhension mutuelle, générosité, bienveillance, harmonie, indulgence, solidarité, partage entre les mortels, affabilité.

    12 iie siècle av. J.-C.

    13 Scipio Aemilianus Minor fait partie de la dynastie de Scipion l’Africain, le vainqueur d’Hannibal à Zama, en 202 av. J.-C., en Carthage.

    14 La proclamation de la tolérance envers les Chrétiens par l’empereur Constantin au ive siècle.

    15 Le processus est nommé en théologie la métanoia.

    16 Les vers de Beda Venerabilis sont prophétiques à cet égard : « Quamdiu stabit Colosseum, stabit et Roma, / Quando cadet Colosseum, cadet et Roma / Quando cadet Roma, cadet et mundus ».

    17 Le monde connu à cette époque-là, le bassin méditerranéen.

    18 Seule Rome était désignée par Urbs Orbis, les autres cités de l’Empire étaient nommées à l’entremise du terme oppida, c’est-à-dire des forteresses destinées à défendre Rome. Les Romains mettaient de cette façon en évidence l’unicité de Rome. La visée de cette pratique est axiologique : Rome, la mesure du monde dans toutes les productions artistiques, politiques et militaires de l’homme : les sciences, les arts, les valeurs morales, la religion, etc.

    19 Les coutumes des antécédents, à savoir le culte et le respect pour la tradition (voir Maliţa, 2005 : 41-91).

    Auteur

    Ramona MALIŢA

    Université de l’Ouest de Timişoara

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    Les prédiscours

    Les prédiscours

    Sens, mémoire, cognition

    Marie-Anne Paveau

    2006

    L’argumentation aujourd’hui

    L’argumentation aujourd’hui

    Positions théoriques en confrontation

    Marianne Doury et Sophie Moirand (dir.)

    2004

    L’astronomie dans les médias

    L’astronomie dans les médias

    Analyses linguistiques de discours de vulgarisation

    Jean-Claude Beacco (dir.)

    1999

    Par l’écriture

    Par l’écriture

    Jean-Marie Odéric Delefosse (dir.)

    1993

    Le fait divers criminel dans la presse quotidienne française du XIXe siècle

    Le fait divers criminel dans la presse quotidienne française du XIXe siècle

    Laetitia Gonon

    2012

    L'acte de nommer

    L'acte de nommer

    Une dynamique entre langue et discours

    Georgeta Cislaru, Olivia Guérin, Katia Morim et al. (dir.)

    2007

    Cartographie des émotions

    Cartographie des émotions

    Propositions linguistiques et sociolinguistiques

    Fabienne Baider et Georgeta Cislaru (dir.)

    2013

    Morphologie et syntaxe de l'espagnol

    Morphologie et syntaxe de l'espagnol

    Méthodes d'approche

    Gilles Luquet (dir.)

    2010

    La concordance des temps

    La concordance des temps

    Moyen Âge et Époque moderne

    Gilles Luquet (dir.)

    2010

    Médiativité, polyphonie et modalité en français

    Médiativité, polyphonie et modalité en français

    Etudes synchroniques et diachroniques

    Jean-Claude Anscombre, Evelyne Oppermann-Marsaux et Amalia Rodriguez Somolinos (dir.)

    2014

    Les quotatifs en interaction en anglais contemporain

    Les quotatifs en interaction en anglais contemporain

    Yann Fuchs

    2013

    Dire l’événement

    Dire l’événement

    Langage, mémoire, société

    Sophie Moirand, Sandrine Reboul-Touré, Danielle Londei et al. (dir.)

    2013

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    Jean-Claude Beacco (dir.)

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    Par l’écriture

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    1993

    Le fait divers criminel dans la presse quotidienne française du XIXe siècle

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    1 De reditu suo (De son retour) est un carnet de voyage décrivant le chemin du narrateur-personnage de Rome en la province natale de Gaule.

    2 Dans l’Antiquité, les premiers fruits de la terre, les premiers nés d’un troupeau, destinés aux offrandes religieuses ; le présent ou le butin remis en offrande, en remerciement.

    3 Nous avons consulté l’édition Rutilius Namatianus Claudius, 2007, Sur son retour, texte établi et traduit par Étienne Wolff, Paris, Belles Lettres.

    4 Le poète se reproche de venir au secours de sa patrie post saeva incendia. La restauration de la Gaule date de 417 apr. J.-C.

    5 Pièce de vers ou de prose composée de passages empruntés à un ou à plusieurs auteurs. Ex. un centon d’Homère, un centon de Virgile, etc.

    6 Je suis citoyen romain !

    7 Les attaques des peuplades barbares sur Rome durant le ve siècle mettent en danger l’intégrité de l’Empire romain. En 410 apr. J.-C., Alaricus attaque Rome avec une violence sans précédent.

    8 L’inter-dit renvoie à l’interdiction ou bien (et en égale mesure) au dire en dialogue, puisque inter pourrait signifier ‘entre’ et dit pourrait traduire ‘paroles’.

    9 Rutilius Namatianus est ‘Magister officiorum’, il a donc une position administrative qui oblige. Le rappel en Gaule à la suite des attaques des Barbares (412-416 apr. J.-C.) contre l’Empire romain est signé par l’Empereur.

    10 Rutilius Namatianus est gaulois. Même païen, il a à Rome, sous l’empereur Honorius, une brillante carrière d’honneurs.

    11 Compréhension mutuelle, générosité, bienveillance, harmonie, indulgence, solidarité, partage entre les mortels, affabilité.

    12 iie siècle av. J.-C.

    13 Scipio Aemilianus Minor fait partie de la dynastie de Scipion l’Africain, le vainqueur d’Hannibal à Zama, en 202 av. J.-C., en Carthage.

    14 La proclamation de la tolérance envers les Chrétiens par l’empereur Constantin au ive siècle.

    15 Le processus est nommé en théologie la métanoia.

    16 Les vers de Beda Venerabilis sont prophétiques à cet égard : « Quamdiu stabit Colosseum, stabit et Roma, / Quando cadet Colosseum, cadet et Roma / Quando cadet Roma, cadet et mundus ».

    17 Le monde connu à cette époque-là, le bassin méditerranéen.

    18 Seule Rome était désignée par Urbs Orbis, les autres cités de l’Empire étaient nommées à l’entremise du terme oppida, c’est-à-dire des forteresses destinées à défendre Rome. Les Romains mettaient de cette façon en évidence l’unicité de Rome. La visée de cette pratique est axiologique : Rome, la mesure du monde dans toutes les productions artistiques, politiques et militaires de l’homme : les sciences, les arts, les valeurs morales, la religion, etc.

    19 Les coutumes des antécédents, à savoir le culte et le respect pour la tradition (voir Maliţa, 2005 : 41-91).

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    MALIŢA, R. (2013). Pour un chronotope de l’émotion : Rutilius Namatianus, De reditu suo. In F. Baider & G. Cislaru (éds.), Cartographie des émotions (1‑). Presses Sorbonne Nouvelle. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.psn.2510
    MALIŢA, Ramona. « Pour un chronotope de l’émotion : Rutilius Namatianus, De reditu suo ». In Cartographie des émotions, édité par Fabienne Baider et Georgeta Cislaru. Paris: Presses Sorbonne Nouvelle, 2013. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.psn.2510.
    MALIŢA, Ramona. « Pour un chronotope de l’émotion : Rutilius Namatianus, De reditu suo ». Cartographie des émotions, édité par Fabienne Baider et Georgeta Cislaru, Presses Sorbonne Nouvelle, 2013, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.psn.2510.

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    Baider, F., & Cislaru, G. (éds.). (2013). Cartographie des émotions (1‑). Presses Sorbonne Nouvelle. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.psn.2358
    Baider, Fabienne, et Georgeta Cislaru, éd. Cartographie des émotions. Paris: Presses Sorbonne Nouvelle, 2013. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.psn.2358.
    Baider, Fabienne, et Georgeta Cislaru, éditeurs. Cartographie des émotions. Presses Sorbonne Nouvelle, 2013, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.psn.2358.
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