Résumés des communications/ Resúmenes de las comunicaciones
p. 311-331
Texte intégral
1Antonio MOLINER PRADA
2L’image de la France et de son armée en Catalogne durant la Guerre d’Indépendance (1808-1814)
3La imagen de Francia y de su ejército en Cataluña durante la Guerra del Francés (1808-1814)
4Dans ce travail est étudiée l’image que, durant la guerre appelée « Guerre contre les Français (1808-1814) », les Catalans se firent de l’armée française et, plus généralement, des Français. Non sans quelques nuances spécifiques, les différents secteurs de la société catalane —ecclésiastiques, autorités civiles et militaires, population en général— coincident globalement autour d’une série de traits extrêmement négatifs (brutalité, perfidie, impiété). Cette image odieuse explique la virulence qui marqua le soulèvement antinapoléonien en Catalogne. On fait état également de quelques aspects de l’image inverse et complémentaire (comment certains occupants français voyaient les Catalans), de même que de quelques opinions et jugements que les afrancesados catalans, collaborateurs du pouvoir intrus, inspirèrent aux Catalans patriotes.
5En este trabajo se aborda la imagen que del ejército francés y, en general, de los franceses, tuvieron los catalanes durante la llamada guerra del Francés (1808-1814). No sin algunos matices específicos, los distintos sectores de la sociedad catalana —eclesiásticos, autoridades civiles y militares, población en general— coinciden en conjunto en una serie de rasgos extremadamente negativos (brutalidad, perfidia, impiedad). Esta imagen odiosa explica la virulencia que la rebelión antinapoleónica adquirió en Cataluña. Se aportan asimismo algunos trazos de la imagen inversa y complementaria (cómo veían a los catalanes algunos ocupantes franceses), así como algunas opiniones y juicios que los afrancesados catalanes, colaboradores con el poder intruso, merecieron a sus paisanos patriotas.
6Jean-Louis GUERENA
7Fête nationale, fête populaire ? Les premières commémorations du 2 mai (1809-1833)
8Fiesta nacional, fiesta popular ? Las primeras conmemoraciones del 2 de mayo (1809-1833)
9L’anniversaire des événements madrilènes du 2 mai 1808, avec la charge de francophobie et d’exaltation patriotique que cette date symbolique comporte fatalement, sera célébré, au cours des décennies suivantes, de façon nettement distincte selon les circonstances changeantes qui entourent la commémoration. Alors que, durant la Guerre d’Indépendance, la Junte Centrale d’abord, puis les Cortès inspirent la célébration nationale de cette journée dans sa double composante civique et religieuse afin de stimuler l’union patriotique et la mobilisation populaire antifrançaise, durant les deux périodes de gouvernement absolutiste fernandin, l’anniversaire, réduit à une cérémonie essentiellement officielle, religieuse et propre à la capitale, sera complètement dépouillé de son « pathos » patriotico-populaire. Durant le Triennat Constitutionnel au contraire, la fête, revigorée et rénovée par les Sociétés Patriotiques, retrouve ses caractéristiques initiales : portée nationale, dimension civique, exaltation enthousiaste des héros et martyrs de la liberté et de l’indépendance nationale... En 1823 enfin, au cri de « Un nouveau 2 mai ! », quelques libéraux essayeront, en désespoir de cause, de faire jouer le ressort antifrançais pour mobiliser les Espagnols contre l’intervention contrerévolutionnaire en Espagne.
10El aniversario de los sucesos madrileños del 2 de mayo de 1808, con la carga de francofobia y exaltación patriótica que esa fecha simbólica ineludiblemente conlleva, será celebrado en las siguientes décadas de modo marcadamente distinto según las cambiantes circunstancias políticas que rodean la conmemoración. Si durante la guerra de la Independencia primero la Junta Central y luego las Cortes promueven la celebración nacional de esa jornada, en su doble vertiente cívica y religiosa, como estímulo para la unión patriótica y la movilización popular antifrancesa, durante los dos períodos de gobierno absolutista fernandino el aniversario, reducido a una ceremonia esencialmente oficial, religiosa y capitalina, perderá por completo su pathos patriótico-popular. En el Trienio constitucional, por el contrario, la fiesta, robustecida y renovada por obra de las Sociedades Patrióticas, recobra sus características iniciales: alcance nacional, dimensión cívica, enaltecimiento entusiasta de los héroes y mártires de la libertad e independencia nacional... En 1823, en fin, al grito de « jun nuevo 2 de mayo!», algunos liberales intentarán pulsar a la desesperada el resorte antifrancés para movilizar a los españoles frente a la intervención contrarrevolucionaria en España.
11Juan Francisco FUENTES
12Approche du vocabulaire socio-politique du premier libéralisme espagnol(1792-1823)
13Aproximación al vocabulario socio-político del primer liberalismo espanol (1792-1823)
14Au long des trois décades décisives qui s’écoulent depuis la première tentative connue destinée à recueillir, de façon plus ou moins systématique, les termes incorporés du fait de la Révolution française (D. de Iriarte, 1792), jusqu’à la fin du Triennat libéral, le vocabulaire politique et social espagnol, confronté à la nécessité de rendre compte des nouveaux concepts, institutions et réalités, subit une importante transformation. Après s’être livré à une approche de divers gallicismes et néologismes fondamentaux, formels ou liés à la signification —parmi ces derniers on examine des expressions telles que liberal, ciudadano (citoyen), constitución ou antiguo régimen (ancien régime), dont le sens se verra profondément affecté au fil des événements—, l’auteur conclut que l’influence française, en ce qui concerne le lexique politique, semble avoir été plus modeste que ce qu’on a longtemps proclamé dans les secteurs hostiles à la révolution libérale.
15A lo largo de las tres décadas decisivas que transcurren desde el primer intento conocido de recoger de modo más ο menos sistemático las voces incorporadas como consecuencia de la Revolución Francesa (D. de Iriarte, 1792) hasta el final del trienio liberal, el vocabulario político y social español, enfrentado a la necesidad de dar cuenta de los nuevos conceptos, instituciones y realidades, sufrió una importante transformación. Tras efectuar una aproximación a varios galicismos y neologismos fundamentales, puros ο de significación —entre estos últimos se repasan expresiones como liberal, ciudadano, constitución ο antiguo régimen, cuyo sentido se verá tan hondamente afectado al hilo de los acontecimientos—, el autor concluye que el influjo francés en lo que concierne al léxico político parece haber sido más modesto de lo que se ha venido proclamando desde sectores hostiles a la revolución liberal.
16Alberto GIL NOVALES
17La guerre de 1823. Considérations historiographiques
18La guerra de 1823. Consideraciones historiográficas
19Dans le texte présent est étudiée, de manière quasiment exhaustive, l’abondante littérature, plus ou moins historiographique, que l’intervention légitimiste du duc d’Angoulême en Espagne (1823) et la brève guerre qui s’ensuivit engendrèrent postérieurement en Europe. Cette nouvelle vision se structure selon l’origine —essentiellement française, espagnole et anglaise— des oeuvres et opuscules examinés, sans que soit négligée la prise en compte du parti pris de leurs auteurs, qui confère à ces écrits une orientation idéologique accusée. L’engagement militant, libéral ou contrerévolutionnaire, de ces écrits destinés au public (qui ne se limitent pas aux oeuvres strictement historico-politiques ou d’histoire militaire, étant donné qu’elles incluent des manifestes, des chansons, des catéchismes, etc...) et l’abondance des oeuvres éditées hors d’Espagne, soulignent la dimension politique et internationale du conflit, de même que la nécessité de tenir compte du contexte européen, en vue d’une compréhension correcte de son vrai sens.
20El presente texto efectúa un repaso casi exhaustivo de la abundante literature más ο menos historiográfica que la intervención legitimista de Angulema en España (1823) y la corta guerra subsiguiente produjo en Europa en el período inmediato. Esta revisión se estructura según la procedencia —fundamentalmente francesa, española e inglesa— de las obras y opúsculos examinados, sin dejar de prestar atención al parti pris de sus autores, que da a estos escritos un acusado sesgo ideológico. La militancia liberal ο contrarrevolucionaria de esta publicística (que no se reduce a las obras estrictamente histórico-políticas ο de historia militar, puesto que incluye manifiestos, canciones, catecismos, etc.) y la abundancia de las obras editadas fuera de España, ponen de relieve la dimensión política e internacionalista del conflicto, así como la necesidad de atender al contexto europeo para una cabal comprensión de su verdadero sentido.
21Emilio LA PARRA LÓPEZ
22Godoy dans le Paris de Louis-Philippe. L’attraction d’une image de prospérité
23Godoy en el Paris de Luis Felipe. La atracción de una imagen de prosperidad
24Le repérage de la trajectoire existentielle du couple formé par Manuel Godoy et Josefa Tudó dans le Paris élégant des premières années de la Monarchie de Juillet démontre que tous deux se laissèrent tenter par les bonnes perspectives économiques du moment et par la splendeur de la vie mondaine de la capitale française. Leurs activités financières durant les années 1831-1834 —importants investissements immobiliers et industriels, s’appuyant sur un patrimoine substantiel—, tout à fait en accord avec les pratiques et aspirations politico-économiques de la France des notables, n’ont cependant pas été continues. La faillite de la raffinerie de sucre de canne d’Ingouville, qui constituait l’un des piliers de leur pari, les conduira à un échec retentissant qui ne sera pas exempt de dettes impayées et de saisies de biens. Le retour de la Tudó à Madrid et la poursuite de l’exil parisien de Godoy, jusqu’à son décès en 1851, accompagné d’une situation économique nullement enviable, confèrent rétrospectivement à son aventure le caractère d’un mirage passager.
25El rastreo de la trayectoria vital del matrimonio formado por Manuel Godoy y Josefa Tudó en el Paris elegante de los primeros años de la monarquía de Julio demuestra que ambos se dejaron tentar por las buenas expectativas económicas del momento y por el esplendor de la vida mundana de la capital francesa. Sus actividades financieras durante los años 1831-1834 —importantes inversiones inmobiliarias e industriales, apoyadas en un cuantioso patrimonio—, muy en sintonía con los usos y aspiraciones políticoeconómicas de la Francia de los notables, no tendrían sin embargo continuidad. La quiebra de la refinería de azúcar de caña de Ingouville, que constituía uno de los pi lares de su apuesta, les llevará a un estrepitoso fracaso en el que no faltarán las deudas impagadas ni los embargos. El regreso de la Tudó a Madrid y la permanencia de Godoy en su exilio parisino hasta su fallecimiento, en 1851, en una situación económica nada envidiable, conceden retrospectivamente a su aventura el carácter de un espejismo pasajero.
26Claude MORANGE
27Une tentative précoce de diffusion en Espagne de l’industrialisme saint-simonien (octobre1820)
28Una tentativa precoz. de difusión en Espana del industrialismo saint-simoniano (octubre de 1820)
29La première traduction partielle en espagnol d’un texte de Saint-Simon, parue dans les pages de El Censor en 1820, permet à l’auteur de conduire une analyse des coincidences et divergences entre le théoricien français de l’industrialisme et les doctrinaires espagnols (le groupe de ceux qu’on appelle les afrancesados, composé essentiellement de Lista, Miñano et Gómez Hermosilla), porte-drapeaux, à l’époque, d’une sorte de « monarchisme industriel » aussi hostile au féodalisme que défenseur enthousiaste du rôle des capitalistes et des intellectuels dans la nouvelle société. L’étude souligne l’énorme disparité entre les conjonctures espagnole et française du moment, ce qui incite les récepteurs du message saint-simonien, dans leur rôle d’intermédiaires culturels, à mettre l’accent sur ces points-là qui, bien que pertinents au regard de la situation espagnole, dénaturent en partie le sens (ou, du moins, l’intention) original du texte. L’étude montre également que El Censor, la revue doctrinale la plus importante du libéralisme modéré pendant le Triennat Constitutionnel, a été financé par un groupe de banquiers et d’hommes d’affaires français dont faisaient partie, entre autres, Laffitte et Basterrèche-qui avaient conçu la publication, à la fois comme une entreprise lucrative et comme un moyen de soutenir et répandre les idées libérales au sud des Pyrénées.
30La primera traduccón parcial de un texto de Saint-Simon al español, aparecida en las páginas de El Censor en 1820, da pie al autor para desarrollar un análisis de las coincidencias y divergencias entre el teórico francés del industrialismo y los doctrinarios españoles (el grupo de los llamados afrancesados, integrado fundamentalmente por Lista, Miñano y Gómez Hermosilla), abanderados a la sazón de una suerte de «monarquismomo industrialista » tan hostil al feudalismo como entusiasta del papel de los capitalistas e intelectuales en la nueva sociedad. El estudio subraya la enorme disparidad de las coyunturas políticas española y francesa del momento, lo que hace que los receptores del mensaje saint-simoniano, en su papel de intermediarios culturales, pongan el énfasis en aquellos puntos que, si bien resultan pertinentes para la situación española, desvirtúan en parte el sentido —o, cuando menos, la intención— original del texto. Se pone asimismo de manifiesto que El Censor, la más importante revista doctrinal del liberalismo moderado en el Trienio Constitucional, estuvo financiada por un grupo de banqueros y negociantes franceses —del que formaban parte Laffitte y Basterrèche, entre otros—, que concibieron la publicación a la vez como una empresa lucrativa y como medio de apoyar y difundir las ideas liberales al sur de los Pirineos.
31Antonio ELORZA
32Le thème de la France au sein du premier républicanisme espagnol
33El tema de Françia en el primer republicanismo español
34Quand, à partir du début des années 1840, commence à affleurer en Espagne une pensée démocratique-républicaine, sur le champ se manifestent quelques différences significatives entre les deux principaux foyers de ce mouvément. La diversité de l’image que la France et sa révolution font prédominer dans les milieux républicains de Barcelone et de Madrid est un indice révélateur de ces différences. Tandis que le républicanisme barcelonais, doté d’une certaine base ouvrière, adopte une tournure nettement jacobine et, au moyen de quelques rares adaptations, fait sienne la symbologie de la phase la plus aiguë de la Révolution Française, dans le cas madrilène, le publiciste W. Ayguals de Izco, sans renoncer pour autant à se servir à fond du modèle de roman-feuilleton consacré en France par E. Sue, fait montre d’une évidente gallophobie qui, sur certains points, peut être rapprochée de l’apologétique anti-encyclopédiste hispanique de la fin du XVIII° siècle. Dans la littérature narrative de Ayguals, cette attitude nationaliste va de pair avec une proposition ambiguë, interclassiste-populiste, de conciliation de classes, qu’il faut mettre en rapport avec l’absence, à Madrid, encore à cette époque-là, d’une classe ouvrière industrielle comparable à celle de Barcelone où, au contraire, prédomine déjà un imaginaire de lutte ouverte de classes.
35Cuando, desde principios de los años 1840, comienza a aflorar en España un pensamiento democrático-republicano, enseguida se pondrán de manifiesto algunas diferencias significativas entre los dos principales focos urbanos de este movimiento. La diversa imagen que de Francia y de su revolución predomina en los medios republicanos de Barcelona y de Madrid no deja de ser un índice de esas diferencias. Mientras el republicanismo barcelonés, dotado de cierta base obrera, adopta un cariz marcadamente jacobino y, con escasas adaptaciones, hace suya la simbología de la fase álgida de la Revolución Francesa, en el caso madrileño, el publicista W. Ayguals de Izco, sin renunciar por ello a servirse a fondo del modelo de novela folletinesca consagrado en Francia por E. Sue, da muestras de una evidente galofobia que en determinados puntos puede parangonarse con la apologética antienciclopedista hispana de fines del XVIII. Esta actitud nacionalista va pareja en la narrativa de Ayguals con una ambigua propuesta interclasista/populista de conciliación de clases, que hay que relacionar con la ausencia en Madrid, todavía en esas fechas, de una clase obrera industrial equiparable a la de Barcelona, donde por el contrario predomina ya un imaginario de abierta lucha de clases.
36Javier FERNÁNDEZ SEBASTIÁN
37La réception en Espagne de l’« Histoire de la Civilisation » de Guizot
38La recepción en España de la « Histoire de la Civilisation » de Guizot
39Au sein de l’importante floraison de littérature historique que connaît l’Espagne des années quarante du XIX° siècle se détache une groupe d’écrivains —Tapia, Cortada, Morón, Pidal, Gil y Zárate—, dont les membres, en dépit de leur disparité, s’inspirent tous, à des degrés divers, du modèle d’« histoire de la civilisation » mis à la mode par Guizot. Ces oeuvres, parmi lesquelles se détache le Curso de historia de la civilización de España de Morón, trouvèrent, en général, leur origine dans des leçons données dans des centres d’enseignement ou de sociabilité politico-culturelle (athénées, collèges, lycées) ; leur analyse révèle le souci d’appliquer à l’histoire espagnole et européenne le contenu des conférences de Guizot à la Sorbonne, avec adaptation de quelques postulats de l’homme d’Etat français à la vision du monde propre au libéralisme modéré espagnol. Bien qu’il ne s’agisse pas, en majorité, d’historiens professionnels, leur réflexion sur les méthodes historiques les conduit à esquisser ce qui constitue déjà une certaine « histoire de l’historiographie ». Quoique, naturellement, ces oeuvres ne soient pas exemptes d’un arrière-fond idéologique —parfois apparaissent même des indices de polémique avec leur modèle français—, on voit y prédominer la volonté historiographique. Tout autre est le cas des textes majeurs de caractère catholico-apologétique, comme El protestantismo de Β aimes (1842-1844) et l’Ensayo de Donoso (1851) qui peuvent être considérés, dans une grande mesure, comme des répliques à la vision historiographique « guizotienne » de la civilisation (concept, celui de « civilisation », dont l’évolution et les emplois idéologiques dans l’Espagne de l’époque font l’objet d’une série de considérations dans la dernière partie du travail).
40Dentro de la importante floración de literatura histórica que conoce España en los años cuarenta del XIX destaca un grupo de escritores —Tapia, Cortada, Morón, Pidal, Gil y Zárate— cuyos integrantes, pese a su disparidad, se inspiran todos en diversa medida en el modelo de histoire de la civilisation puesto en boga por Guizot. Estas obras, entre las que descuella el Curso de historia de la civilización de España de Morón, tuvieron en general su origen en lecciones impartidas en centros de enseñanza ο de sociabilidad político-cultural (ateneos, colegios, liceos), y su análisis revela el afán por aplicar a la historia española y europea las conferencias de Guizot en la Sorbona, adaptando algunos postulados del estadista francés a la particular visión del mundo del liberalismo moderado español. Pese a no ser en su mayoría historiadores profesionales, la actitud reflexiva de estos autores acerca de los métodos históricos les lleva a bosquejar lo que constituye ya una cierta historia de la historiografía. Aunque naturalmente estas obras no carecen de un trasfondo ideológico —en ocasiones aparecen incluso visos de polémica con su modelo francés— predomina en ellas la voluntad historiográfica. Muy otro es el caso de dos textos mayores de carácter católico-apologético como son El protestantismo de Balmes (1842-1844) y el Ensayo de Donoso (1851), que en gran medida pueden verse como réplicas a la visión historiográfica guizotiana de la civilización (concepto éste, el de civilización, acerca de cuya evolución y sus usos ideológicos en la España de la época se hacen una serie de consideraciones en la última parte del trabajo).
41Jacques BALLESTÉ
42Quelques aspects de l’influence française dans la vie et l’oeuvre de Braulio Foz (1791-1865)
43Algunos aspectos de la influencia francesa en la vida y obra de Braulio Foz (1791-1865)
44L’incontestable sympathie du publiciste aragonais Braulio Foz pour la culture française —avec laquelle il entra en contact durant la Guerre d’Indépendance, à l’occasion de sa déportation en France dans le département de la Haute-Marne—, ne l’empêche pas, dans ses écrits journalistiques, économiques, philosophiques ou pédagogiques, de se montrer hostile à certains aspects particuliers de la tradition française, politique et intellectuelle. C’est dans ce sens que, en dépit de sa grande réceptivité à de nombreux auteurs français et de son attitude syncrétique —par exemple, il éprouve de l’admiration pour l’idéologie de Destutt de Tracy ou pour le libéralisme de Say—, la France se présente à lui comme un modèle sur le terrain économique et matériel, beaucoup moins dans le domaine spirituel. L’attachement de l’auteur de La Vida de Pedro Saputo à certaines traditions espagnoles —concrètement, à l’orthodoxie catholique ou au provincialisme/régionalisme— qu’il se propose de sauvegarder, explique peut-être son rejet catégorique de l’athéisme de certains philosophes ou du centralisme politico-administratif qui caractérise l’Etat français.
45La indudable simpatía del publicista aragonés Braulio Foz por la cultura francesa —con la que entré en contacta durante la guerra de la Independence, a raíz de su deportación en el departamento de Haute-Marne— no obsta para que, en sus escritos periodísticos, económicos, filosóficos ο pedagógicos, se muestre hostil a determinados aspectos de la tradición política e intelectual gala. En este sentido, pese a su gran receptividad a muchos autores franceses y a su actitud sincrética —v.g., siente admiración por la ideología de Destutt de Tracy ο el liberalismo de Say—, Francia se propone ante todo como modelo en el terreno económico y material; mucho menos en el ámbito espiritual. El apego del autor de la Vida de Pedro Saputo a ciertas tradiciones españolas —en concrete, a la ortodoxia católica ο al provincialismo/regionalismo— que se propone salvaguardar, tal vez explique su rechazo rotundo al ateísmo de ciertos philosophes ο al centralismo político-administrativo que caracteriza al Estado francés.
46Marie-Claude LÉCUYER
47Ramón de la Sagra et la France
48Ramón de la Sagra y Francia
49La résidence prolongée, plus ou moins continue, de Ramón de la Sagra à Paris (1855-1870), où il écrivit une grande partie de son oeuvre, ses voyages à travers divers pays européens, son esprit observateur, philanthropique, cosmopolite et utilitaire, enfin, ses fréquents contacts avec de nombreuses sociétés scientifiques et intellectuelles françaises et espagnoles, firent de lui un témoin privilégié de la France et de l’Europe de son temps. L’image que De la Sagra a de son pays d’adoption est, nettement, double : d’une part, il voit dans la France un éminent centre de culture, symbole de la modernité et modèle de civilisation, qui devrait faire des émules en Espagne, mais en même temps, la société française lui apparaît comme un anti-modèle, affectée de certains maux inhérents à l’industrialisation et au capitalisme libéral, si bien que l’intellectuel galicien craint que cette « anarchie morale et intellectuelle », transmise par des moyens littéraires et journalistiques, finisse par pervertir moralement la société espagnole. Sa vision nuancée des problèmes de l’Espagne et de son futur et les leçons tirées de l’expérience française le conduisent à s’opposer, par exemple, au développement de l’industrie cotonnière en Catalogne. Face à la gallophilie intégrale, un peu ingénue, de certains de ses compatriotes, Ramón de la Sagra démythifie la France comme unique modèle de progrès, en indiquant, aux côtés des aspects positifs, quelques erreurs qui, selon lui, devraient être évitées.
50La prolongada residencia más ο menos continuada de Ramón de la Sagra en Paris (1835-1870), donde escribió gran parte de su obra, sus viajes por distintos países europeos, su espíritu observador, filantrópico, cosmopolita y utilitario, sus frecuentes contactos, en fin, con numerosas sociedades científicas e intelectuales francesas y españolas, hicieron de él un testigo privilegiado de la Francia y la España de su tiempo. La imagen que De la Sagra tiene de su país de adopción es claramente dual; de una parte ve en Francia un eminente centro de cultura, símbolo de la modernidad y modelo de civilización, que debiera ser emulado por España; pero también, al mismo tiempo, la sociedad francesa aparece como anti-modelo: aquejada de ciertos males inherentes a la industrialización y al capitalismo liberal (pauperismo, alcoholismo, falta de higiene, prostitución, delincuencia...), el intelectual gallego terne que esta «anarquía moral e intelectual» —derivada también en parte de una política educativa que juzga errónea y que origina un exceso de gens de lettres—, trasmitida a través de los medios literarios y periodísticos, pueda llegar a pervertir moralmente a la sociedad española. Su matizada visión de los problemas de España y de su futuro —valoración positiva de su tradición intelectual, búsqueda de los factores históricos del atraso español— y las lecciones extraídas de la experiencia francesa le llevan a oponerse, por ejemplo, al desarrollo de la industria algodonera en Cataluña. Frente a la galofilia integral, un tanto ingenua, de algunos compatriotas, Ramón de la Sagra desmitifica a Francia como único modelo de progreso, señalando, junto a los aspectos positivos, algunos errores que según su parecer debieran ser evitados.
51David GIES
52Hystérie contre Histoire : A propos de l’image du Français dans le théâtre espagnol (années 1840)
53Histeria versus historia : Sobre la imagen del francés en el teatro español (años 1840)
54La représentation dans le Madrid de 1844 de la pièce Españoles sobre todo du dramaturge républicain —aujourd’hui complètement oublié— Eusebio Asquerino, fut en son temps un véritable événement, de caractère plus politique que proprement théâtral. Bien que l’action se situât au début du XVIII° siècle, le parallélisme, quant aux situations et aux personnages, avec les caractéristiques, extérieures et intérieures, de l’Espagne de la décennie des années 1840, s’avérait transparent pour les spectateurs. Le discours politique sous-jacent, de ton résolument nationaliste espagnol, transmet une image très négative de la France —personnifiée, dans l’intrigue, par l’ambitieuse princesse des Ursins—, puissance que l’on dirait en conspiration permanente pour jouer, à sa guise, avec le destin d’une Espagne affaiblie par une récente guerre civile. Alors que l’oeuvre avait été considérée avec hostilité par le gouvernement modéré, les nombreuses représentations en province et les interdictions dont elle fut l’objet dans quelques villes amplifièrent le scandale et la controverse dans le public. Exemple significatif, en somme, d’un théâtre militant, et même pamphlétaire, qui a plus à voir avec le meeting politique qu’avec l’art de Thalie, le cas de Españoles sobre todo nous permet d’apprécier comment, en certaines occasions, le contenu politique est capable d’engendrer une tension conduisant à faire passer au second plan la dimension proprement esthétique d’une oeuvre dramatique.
55La representación en el Madrid de 1844 de la obra Españoles sobre todo, del dramaturgo republicano —hoy casi completamente olvidado— Eusebio Asquerino, supuso en su día todo un acontecimiento, más de carácter político que propiamente teatral. Aunque la acción se situaba a principios del XVIII, el paralelismo de situaciones y personajes con las circunstancias exteriores e interiores de la España de la década de 1840 resultaba transparente para los espectadores. El discurso político subyacente, de tono marcadamente nacionalista español, transmite una imagen muy negativa de Francia —personificada en la trama por la ambiciosa princesa de los Ursinos—, potencia que se diría en conspiración permanente para jugar a su antojo con los destinos de una España debilitada por la reciente guerra civil. Mirada la obra con hostilidad por el gobierno moderado, las numerosas representaciones en provincias, y las prohibiciones de que fue objeto en algunas ciudades aumentaron el escándalo y la controversia entre el público. Muestra, en suma, de un teatro militante, incluso panfletario, que tiene más que ver con el mitin político que con el arte de Talía, el caso de Españoles sobre todo nos permite apreciar cómo en ocasiones el contenido político es capaz de generar una tensión que haga pasar a segundo piano la dimensión propiamente estética de una obra dramática.
56Luis LORENZO-RIVERO
57Mariano José de Larra et ses opinions sur le théâtre de V. Ducange, V. Hugo et A. Dumas
58Mariano José de Larra y sus opiniones sobre el teatro de V. Ducange, V. Hugo y A. Dumas
59L’estime, si souvent signalée, que Larra témoigna, en général, à l’égard des choses de France ne l’empêcha pas de montrer sa désapprobation de tel ou tel aspect concret de la culture française de son temps. A partir de sa conception du théâtre comme véhicule de valeurs morales et critère de la civilisation d’un peuple, il déplore, par exemple, ce qu’il qualifie de mauvais goût du public qui remplit les théâtres de Paris où l’on représente les pièces de Ducange, un auteur que Larra apprécie très peu. Son amertume devant le retard du théâtre espagnol par rapport au français —retard qui a une racine sociale et qui oblige à adapter les oeuvres françaises aux moeurs et à la moralité du public espagnol— ne le détourne pas de montrer des signes de désenchantement après son voyage dans le pays voisin en 1835 ; en France aussi, les secteurs progressistes se heurtent à de sérieux obstacles pour développer pleinement leurs idéaux politiques et littéraires. A la différence de quelques Espagnols qui trouvaient des qualités à tout ce qui était étranger, Figaro formule des opinions diverses et contrastées au sujet des différents drames et auteurs français d’alors. Ainsi, il tient Dumas pour le plus grand dramaturge de l’« école moderne », supérieur à Hugo qu’il apprécie plus comme poète que comme auteur dramatique.
60El aprecio que Larra en general manifestó por las cosas de Francia, tantas veces señalado, no le impidió mostrar su desaprobación hacia este ο aquel aspecto concreto de la cultura francesa de su tiempo. A partir de su entendimiento del teatro como vehículo de valores morales e índice de la civilización de un pueblo, deplora, por ejemplo, lo que califica de mal gusto del público que llena los teatros de Paris donde se representan las obras de Ducange, un autor que Larra estima muy poco. Su amargura ante el atraso del teatro español en relación con el francés —atraso que tiene una raíz social y obliga a adaptar las obras francesas a las costumbres y a la moralidad del público español— no obsta para que, tras su viaje al país vecino en 1835, de muestras de cierto desencanto: también en Francia los sectores progresistas encuentran serios obstáculos para el pleno desenvolvimiento de sus ideales políticos y literarios. A diferencia de aquellos españoles que veían mérito en todo lo extranjero, Fígaro emite opiniones diversas y contrastadas acerca de las distintas obras y autores galos del momento. Así, considera a Dumas el más grande dramaturgo de la «escuela moderna», superior a Hugo, a quien valora más como poeta que como autor dramático.
61José ESCOBAR
62« Castellano viejo », « Castellano reganôn » : Sur l’enseignement à l’étranger dans « El Pobrecito Hablador » (1832) et « La Revista Espanola » (1833)
63« Castellano viejo », « Castellano regañón » : Sobre la enseñanza en el extranjero, en « El Pobrecito Hablador » (1832) y « La Revista Espanola » (1833)
64La question : convient-il ou non que les jeunes Espagnols se forment à l’étranger (surtout en France) ? —question autour de laquelle s’affrontaient les misonéistes et les adeptes de la modernité depuis le milieu du XVIII° siècle— resurgit pendant les années 1830 dans deux articles : « Le castillan à l’ancienne », de Larra (Le Pauvre Petit Babillard, 1832) et « Le Castillan grondeur » (La Revue Espagnole, 1833). Dans ce dernier, qu’on peut considérer comme une réplique au précédent, son auteur inconnu, mû par un patriotisme de clocher à l’ancienne, se livre à une critique sévère de l’éducation à l’étranger. Larra lui-même éduqué en France et dont les références culturelles, comme chacun sait, furent françaises pour une bonne part, avait des raisons pour croire que des écrivains «traditionalistes » de ce type faisaient allusion à lui ; c’est peut-être pour cette raison qu’un rédacteur anonyme de La Revue Espagnole —Larra lui-même ?— égratigne le « Castillan grondeur » dans une note très mesurée où, tout en reconnaissant les avantages de l’éducation des jeunes dans leur patrie, il se montre partisan d’introduire dans l’éducation espagnole tous les avantages qui, d’origine étrangère, peuvent être compatibles avec la mentalité et les moeurs espagnoles. Ce texte journalistique, qui exprime sans doute les sentiments de Figaro, témoigne du déchirement intérieur des réformateurs espagnols qui, depuis le XVIII° siècle, sont confrontés à une double exigence : l’affirmation de leur conscience nationale et les aspirations à atteindre le degré de progrès auquel d’autres pays ont la chance d’être parvenus.
65El tema de la conveniencia ο no de que los jóvenes españoles se formaran en el extranjero (sobre todo en Francia), que venía enfrentando a misoneístas y modernizadores desde mediados del siglo XVIII, reaparece en los años 1830 en dos artículos: «El castellano viejo», de Larra (El Pobrecito Hablador, 1832) y «El castellano regañón» (La Revista Española, 1833). En este último, que puede considerarse una réplica al anterior, desde un rancio patriotismo de campanario, su desconocido autor plantea una severa crítica a la educación en el extranjero. Larra, él mismo educado en Francia y cuyas referencias intelectuales, como se sabe, fueron francesas en buena parte, tenía razones para sentirse aludido por esa clase de escritos casticistas; tal vez por eso un anónimo redactor de La Revista Española —el propio Larra?— apostilla a «El castellano regañón» con una nota muy mesurada en la que, sin dejar de reconocer las ventajas de educar a los jóvenes en su patria, aboga por incorporar a la enseñanza española todas aquellas ventajas que, procedentes del extranjero, sean compatibles con la mentalidad y costumbres españolas. Este texto periodístico, que expresa sin duda el sentir de Figaro, es un testimonio del desgarro interior de los reformadores españoles que desde el XVIII se debaten ante una doble exigencia: la afirmación de su conciencia nacional y las aspiraciones por alcanzar el grado de progreso de que disfrutan otros países.
66Leonardo ROMERO TOBAR
67Espagnols à Paris. Contacts entre des romantiques espagnols et des écrivains français contemporains
68Españoles en Paris. Contactes de románticos españoles y escritores franceses contemporáneos
69L’énorme attraction que Paris, « métropole du monde », exerce sur les écrivains espagnols de la première moitié du XIX° siècle, mêlée aux avatars de l’émigration politique et aux expériences journalistiques et littéraires communes, fait que, durant les décennies centrales du siècle, se nouent des amitiés, des contacts et des relations personnelles entre une poignée de publicistes et de poètes espagnols et, d’autre part, leurs collègues parisiens. A travers les mémoires, lettres et écrits autobiographiques, il est possible de saisir quelques différences entre ces écrivains voyageurs-éblouis surtout par l’animation des rues, la vie littéraire, le commerce et les magnifiques spectacles de la capitale des rives de la Seine-et les voyageurs « éclairés » du siècle précédent, peut-être plus attentifs aux cercles érudits et aux séances des académies. Parmi les noms français qui retentissent le plus dans la mémoire des voyageurs, la principale étoile est sans aucun doute Victor Hugo, objet d’admiration et centre d’attraction indiscutable pour une grande partie des écrivains espagnols de passage à Paris.
70La enorme atracción que Paris, « metrópoli del mundo », ejerce sobre los escritores españoles de la primera mitad del XIX, unida a los avatares de la emigración política y las experiencias periodísticas y literarias comunes, hace que durante las décadas centrales del siglo se anuden muchas amistades, contactos y relaciones personales entre un punado de publicistas y poetas españoles y sus colegas parisinos. A través de las memorias, cartas y escritos autobiográficos es posible percibir algunas diferencias significativas entre estos literatos viajeros —deslumbrados sobre todo por el ajetreo de las calles, la vida literaria, el comercio y los magníficos espectáculos de la capital del Sena— y los viajeros ilustrados de la anterior centuria —tal vez más atentos a los círculos eruditos y las sesiones de las academias. Entre los nombres franceses que más resuenan en la memoria de los viajeros, la principal estrella era sin duda Víctor Hugo, objeto de admiración y centro de atracción indiscutible para una gran parte de los escritores españoles de paso por Paris.
71Jean-François BOTREL
72L’Espagne et les modèles éditoriaux français (1830-1850)
73España y los modelos editoriales franceses (1830-1850)
74Une comparaison minutieuse entre plusieurs livres et imprimés espagnols et français pendant les décennies centrales du XIX° siècle, du point de vue de leur physionomie (format, mise en page, typographie, interlignes, marges, illustrations...), met en lumière le haut degré de dépendance et de mimétisme de l’industrie éditoriale espagnole à l’égard des prototypes français. Bien que les influences s’inscrivent incontestablement dans le contexte international, plus large, d’une intense circulation européenne de modèles, il semble indéniable, au moins dans les cas examinés ici —maison d’édition Boix (Madrid), maison Gaspar y Roig (Barcelone)— que maints éléments techniques et esthétiques, formes et genres éditoriaux (comme les romans-feuilletons) furent importés et s’acclimatèrent en Espagne, directement à partir des patrons français, en donnant des résultats généralement de qualité inférieure à celle des originaux.
75Una comparación minuciosa entre algunos libros e impresos españoles y franceses durante las décadas centrales del XIX desde el punto de vista de su fisonomía (formatos, mise en page, tipografía, interlineado, márgenes, ilustraciones...) pone de manifiesto el alto grado de dependencia y mimetismo de la industria editorial hispana respecte de prototipos galos. Si bien es cierto que estas influencias se inscriben en el más amplio contexto internacional de una profusa circulación europea de modelos, parece indudable, al menos en los casos aquí examinados —casa editorial Boix (Madrid), casa Gaspar y Roig (Barcelona)—, que no pocos elementos técnicos y estéticos, formas y géneros editoriales (como las novelas por entregas) fueron importados y aclimatados en España, con resultados en general de inferior calidad a los originales, directamente a partir de patrones franceses.
76Jean-René AYMES
77L’image de George Sand en Espagne (1836-1850)
78La imagen de George Sand en España (1836-1850)
79L’étude systématique des jugements portés sur George Sand et son oeuvre publiés dans la presse espagnole du milieu du XIX° siècle (jusqu’en 1850), permet d’arriver à d’intéressantes conclusions : si, comme on pouvait s’y attendre, la critique espagnole s’est montrée —à peu d’exceptions près— extrêmement sévère à l’égard de la romancière, c’est qu’y a été pour beaucoup la persistance de scrupules religieux et moraux fortement enracinés dans la mentalité dominante dans le pays. Ce rejet idéologique —qui s’appuie sur un éventail d’attitudes hostiles qui vont de la misogynie à Γ ultranationalisme·—, indépendamment de leurs motivations explicites ou latentes —réputation plus ou moins scandaleuse de la femme écrivain, idées subversives, identité ambiguë ou hispanophobie de G. Sand—, semble avoir bloqué, dans une grande mesure, l’approche proprement littéraire de son oeuvre par une partie de la critique espagnole. Critique qui, par ailleurs, dissimule au public l’importante question des relations de G. Sand avec le romantisme. C’est pourquoi il serait vain de rechercher les rares défenseurs de la baronne Dudevant parmi ceux que a priori on devrait considérer comme des alliés naturels (Espronceda, Larra) ; au contraire, les timides appuis et complicités que G. Sand trouve en Espagne semblent dus, avant tout, à une identité de sexe (c’est le cas de Carolina Coronado), bien que, dans d’autres cas (G. Gómez de Avellaneda, C. Böhl de Faber), le désaccord idéologique semble l’emporter sur la solidarité féminine.
80El estudio sistemático de los juicios que acerca de George Sand y de su obra se vertieron en la prensa española de mediados del XIX (hasta 1850) permite llegar a interesantes conclusiones. Si, como cabía esperar, la crítica española se mostró —con muy pocas excepciones— extraordinariamente severa con la novelista, mucho tiene que ver con ello la persistencia de unos escrúpulos religioso-morales fuertemente arraigados en la mentalidad dominante del país. Este rechazo ideológico —que se apoya en un abanico de actitudes hostiles que van de la misoginia al ultranacionalismo—, con independencia de sus motivaciones explicitas ο latentes —reputación más ο menos escandalosa de la escritora, ideas subversivas, identidad ambigua ο hispanofobia de la Sand—, parece haber bloqueado en gran medida el acercamiento propiamente literario a su obra por parte de la crítica española. Una crítica que, por lo demás, escamotea al público la importante cuestión de las relaciones de G. Sand con el romanticismo. En este sentido sería vano buscar los escasos defensores de la baronesa Dudevant entre aquellos que a priori cabría considerar sus « aliados naturales » (un Espronceda ο un Larra); por el contrario, los tímidos apoyos y complicidades que la Sand encuentra en España parecen deberse ante todo a la identidad de género (es el caso de Carolina Coronado), si bien en otros casos (G. Gómez de Avellaneda, C. Böhl de Faber) la discrepancia ideológica parece prevalecer sobre la solidaridad femenina.
81Colette RABATÉ
82Deux modèles français de la Avellanada : Madame de Staël et George Sand
83Dos modelos franceses de la Avellaneda : Madame de Staël y George Sand
84L’examen du traitement de certains thèmes communs aux trois femmes écrivains —la passion amoureuse, la conception du mariage, l’adultère ou le divorce, la place de la femme dans la société, l’image de l’homme et son rôle dans le couple— dans quelques-uns de leurs ouvrages principaux permet de constater de nombreuses affinités entre Mme de Staël, George Sand et Gertrudis Gómez de Avellanada. Les grandes similitudes qui sautent aux yeux dans cette confrontation de textes paraissent moins dues toutefois à une influence des deux premières sur la troisième (influence réelle, sans aucun doute) qu’à leur condition partagée de femmes écrivains, qui les situe toutes dans une position sociale favorisant la transgression de l’ordre établi. Sans nier que Mme de Staël et G. Sand furent des modèles pour G. Gómez de Avellanada (qui lut leurs oeuvres avant traduction), ce serait, donc, cette « fraternité littéraire », dérivée d’une notable proximité des coordonnées sociales, historiques et littéraires, et renforcée par certaines caractéristiques déterminées de la biographie de l’espagnole, qui expliquerait, en dernière instance, ces coïncidences thématiques.
85El examen del tratamiento de ciertos temas comunes a las tres escritoras —la pasión amorosa, la concepción del matrimonio, el adulterio ο el divorcio, el lugar de la mujer en la sociedad, la imagen del hombre y su papel en la pareja— en algunas de sus principales obras permite constatar numerosas afinidades entre Mme de Stäel, George Sand y Gertrudis Gómez de Avellaneda. Las grandes similitudes que saltan a la vista en esa confrontación de textos, sin embargo, no se deberían tanto a una influencia directa de las dos primeras sobre la tercera (que indudablemente existió), cuanto a su condición compartida de mujeres escritoras, que las sitúa a todas en una posición social proclive a la transgresión del orden establecido. Sin negar que la Staël y la Sand fueran modelos para la Avellaneda (que leyó sus obras antes de ser traducidas), sería pues esa « fraternidad liliteraria» derivada de una sustancial proximidad de las coordenadas sociales, históricas y literarias, unida a determinadas circunstancias biográficas de la española, lo que explicaría en última instancia esas coincidencias temáticas.
86Carmen FERNÁNDEZ SÁNCHEZ
87L’image de la France dans la presse espagnole : « El Panorama » (1838-1841) et « El Laberinto » (1843-1845)
88La imagen de Francia en la prensa española : « El Panorama » (1838-1841) y « El Laberinto » (1843-1845)
89A partir de l’étude du contenu de deux revues de littérature et d’art (El Panorama 1838-1841 et El Laberinto 1843-1845), l’auteur de ce texte met en lumière un paradoxe : l’attitude éditoriale, en principe antagonique, des deux revues en ce qui concerne la culture européenne et, en particulier la française— ne fait pas obstacle à ce que l’image de la France qui se dégage de la lecture coincide finalement, pour une grande part, dans ces deux revues. Tant les rédacteurs de l’hebdomadaire El Panorama, toujours disposés à emprunter textes, idées et modes culturelles aux revues françaises que ceux de El Laberinto, périodique de haute qualité dirigé par Antonio Flores, qui met un point d’honneur à ne pas utiliser d’autres publications, nationales ou étrangères, pour en tirer des copies ou des traductions, partagent, au fond, un sentiment complexe et contradictoire : si, d’un côté, les uns et les autres voient, dans la culture française, un symbole de ce qu’il y a de mieux dans la civilisation européenne, de l’autre, ils reprochent au pays voisin sa méconnaissance des valeurs de la culture espagnole et son dédain à leur égard.
90A partir del estudio del contenido de dos revistas de literatura y artes (El Panorama, 1838-1841 y El Laberinto, 1843-1845) la autora de este texto pone de relieve el hecho paradójico de que la actitud editorial, en principio antagónica, de una y otra en lo que concierne a la cultura europea —y en particular a la francesa— no es óbice para que la imagen de Francia que se desprende de su lectura resulte finalmente en ambas publicaciones coincidente en gran medida. Tanto los redactores del semanario El Panorama, siempre dispuestos a trasladar textos, ideas y modas culturales de las revistas francesas, como los de El Laberinto —periódico de gran calidad dirigido por Antonio Flores, que tiene a gala no copiar ni traducir de otras publicaciones, nacionales ο extranjeras— concuerdan en el fondo en un sentimiento complejo y contradictorio : si de un lado ambos ven en la cultura francesa un símbolo de lo mejor de la civilización europea, de otro reprochan al país vecino su desconocimiento y desdén hacia los valores de la cultura española.
91Eliseo TRENC BALLESTER
92Le peintre Josep Bernat Flaugier et l’influence de l’art français en Catalogne au début du XIXe siècle
93El pintor Josep Bernat Flaugier y la influencia del arte francés en Cataluña a principios del siglo XIX
94Rejetant l’image stéréotypée et, pour une bonne part, erronée que R. Casellas avait accolée à J. B. Flaugier au début du siècle (Casellas a vu le Français comme un peintre de l’école de David qui aurait contribué de manière décisive à l’implantation du néo-classicisme en Catalogne), la présente étude offre une analyse, plus riche et nuancée, de son oeuvre. L’auteur souligne qu’on peut distinguer deux époques dans l’oeuvre de Flaugier. S’il est vrai que, après son voyage en France en 1799, on perçoit déjà la marque du néo-classicisme, la principale coupure chronologique se situe en 1808. En effet, jusqu’à cette date, Flaugier, formé picturalement en Catalogne, avait inscrit des thèmes surtout religieux dans un style éclectique qui devait encore beaucoup à la tradition baroque ; au moment même et sous le choc de l’irruption des troupes napoléoniennes dans la Principauté de Catalogne, le peintre provençal abordera toutefois une série d’oeuvres de thème profane —portraits, épisodes de guerre, scènes populaires— qui indiquent une claire inflexion en direction du néo-classicisme, tandis que s’insinuent même, dans certaines toiles, certains traits préromantiques.
95Frente a la imagen estereotipada y en buena medida errónea que de J.B. Flaugier acuñara R. Casellas a principios de siglo (Casellas vió al francés como un pintor de la escuela de David que habría contribuido decisivamente a la implantación del neoclasicismo en Cataluña), en el presente estudio se ofrece un análisis más rico y matizado de su obra. El autor subraya que en la obra de Flaugier pueden distinguirse dos épocas. Si bien es cierto que tras su viaje a Francia en 1799 se percibe ya la impronta del neoclasicismo, el principal corte cronológico se sitúa en 1808. En efecto, hasta esa fecha Flaugier, formado pictóricamente en Cataluña, había plasmado sobre todo temas religiosos en un estilo ecléctico que debía todavía no poco a la tradición barroca ; coincidiendo con la irrupción de las tropas napoleónicas en el Principado, sin embargo, el pintor provenzal acometerá una serie de obras de temática profana —retratos, episodios bélicos, escenas populares— que suponen una clara inflexión hacia el neoclasicismo, insinuándose incluso en algunas telas ciertos rasgos prerrománticos.
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Traduire pour l'oreille
Versions espagnoles de la prose et du théâtre poétiques français (1890-1930)
Zoraida Carandell (dir.)
2014
Le multiculturalisme au concret
Un modèle latino-américain ?
Christian Gros et David Dumoulin-Kervran (dir.)
2012
Voir, comparer, comprendre
Regards sur l’Espagne des XVIIIe et XIXe siècles
Jean-René Aymes (dir.) Françoise Etienvre (éd.)
2003
Institutions coloniales et réalités sociales en Amérique espagnole
Marie-Cécile Bénassy et André Saint-Lu (dir.)
1988
Nouveau Monde et renouveau de l’histoire naturelle. Volume II
Marie-Cécile Bénassy et Jean-Pierre Clément (dir.)
1993
Nouveau monde et renouveau de l’histoire naturelle. Volume III
Marie-Cécile Bénassy, Jean-Pierre Clément, Francisco Pelayo et al. (dir.)
1994
Juan Bautista Alberdi et l’indépendance argentine
La force de la pensée et de l’écriture
Diana Quattrochi-Woisson (dir.)
2011