Le Retour au récit, au voyage, à l’aventure : Michel Le Bris et la littérature française contemporaine
p. 341-348
Texte intégral
1En 1990, dans un entretien avec Annie Favier pour Livres Hebdo, Michel Le Bris a décrit sa vision de la littérature contemporaine comme constituée d’une série de retours, en des termes qui nous donnent le titre de cet article : « le retour au récit, au voyage, à l’aventure1 ». Nous allons considérer ce que Le Bris entend accomplir par cette série de retours qu’il annonce, et pourquoi il se sent obligé de « retourner » pour avancer. Nous allons voir comment il se propose de réaliser un tel retour à travers sa théorie, ses créations et ses activités littéraires, tout en analysant les problématiques de cette approche. Un élément problématique qui intervient tout de suite est justement la notion de « retour » : qu’est-ce qu’on entend par là ?
2Le mot implique qu’on est parti de quelque part et qu’on y retourne, mais aussi qu’on a fait du chemin entre-temps. En ce qui concerne la littérature, s’il y a un mouvement de retour, il semblerait capital de prendre en compte tout ce qui est arrivé « en route ». Notre étude de Le Bris révélera qu’il préférerait retourner directement à la case départ qu’il a choisie sans prendre en considération la mise en question qu’ont subie le récit, le voyage et l’aventure. Nous espérons pouvoir tirer de cette étude de son cas particulier des conclusions plus générales sur la pertinence de cette notion de « retour ».
3Tout d’abord, pourtant, nous souhaiterions apporter quelques précisions sur la personne et la carrière de Michel Le Bris. Il est reconnu aujourd’hui comme le créateur du festival « Étonnants Voyageurs » établi en 1990 et qui se tient annuellement au printemps à Saint-Malo. Ce festival a pour but de réunir les écrivains qui partagent la même vision de la littérature que Le Bris. Cette même année, il a lancé la revue Gulliver qui se voulait « une revue littéraire. Non pas théorique… Bref, une revue d’écrivains2 ». La publication du manifeste Pour une littérature voyageuse a suivi deux ans plus tard. Le Bris combine toutes ces activités avec son travail d’éditeur – il dirige des collections chez Flammarion, Phébus et Hoebeke. De plus, il écrit des romans, des œuvres théoriques et critiques, et il a beaucoup œuvré pour la réintroduction en France des fictions et des écrits théoriques de Robert Louis Stevenson.
4Nous reviendrons à Stevenson quand nous aborderons l’importance de son œuvre, et du roman d’aventure en général, pour la théorie de Le Bris, mais pour l’instant il importe de souligner que c’est en se retournant vers les idées et les romans de Stevenson que Le Bris s’est forgé l’idée qu’il a de la littérature. Si Stevenson et le roman d’aventure sont les modèles de Le Bris, ce à quoi il s’oppose est d’une égale importance dans la formation de sa théorie : sa conception de la littérature est tout autant un refus d’une certaine idée de la littérature qu’un retour à une littérature passée.
5Ce qu’il refuse par-dessus tout, c’est le structuralisme, et le nouveau roman comme la forme pratique de la théorie structuraliste, qu’il traite toujours de « terrorisme3 », responsable, et presque seul coupable selon lui, de ce qu’il considère comme le triste état actuel de la littérature française. Il accuse le structuralisme non seulement d’avoir mis « le monde entre parenthèses4 » en insistant sur « le primat du « texte » sur le « récit5 », mais encore d’avoir étouffé la littérature, que maintenant il essaie de ressusciter en lançant son « appel d’air (ibid., p. 12) » à travers ses œuvres et sa théorie. Pourtant, il n’en a pas été toujours ainsi. Il admet, dans Fragments du royaume : « comme beaucoup d’autres étudiants à l’époque je courais de Barthes à Lévi-Strauss, de Lévi-Strauss à Lacan, et je terminais le soir rue d’Ulm au fameux « Cours de philosophie pour scientifiques6 ». Il a même écrit un livre sur Lévi-Strauss sous le pseudonyme de Pierre Cressant (ibid., p. 64). Mais, comme tant d’autres, avec mai 1968 est venue la révolution de sa pensée.
6Le Bris croit « que le structuralisme était mort en mai 1968… que mai 1968 marquait le retour de l’histoire, du sens, du sujet7 ». Toute chose qui, nous pouvons raisonnablement le croire, allait plaire à Le Bris, mais malgré la chute du structuralisme, il trouve toujours que le milieu littéraire français laisse à désirer, surtout pour les partisans d’une littérature aventureuse. La tendance que Le Bris et d’autres écrivains-voyageurs contestent le plus dans la littérature contemporaine est ce qu’ils appellent le « nombrilisme ». Par la, ils entendent condamner les « autofictions » des écrivains contemporains, et ils réservent leurs plus venimeuses critiques aux « essais de jeunes filles qui, à défaut de style, vendent directement leur cul8 » et déplorent que « faute de pouvoir écrire des romans, on se raconte9 ».
7Faisant montre du peu de considération qu’il a pour les écrivains qui se contentent de « se raconter », Le Bris pose encore une problématique pour sa propre pratique. Dans La Porte d’Or nous retrouvons entre les raisons du voyage en Californie entrepris par Le Bris et sa femme « la poursuite d’une part de nous-mêmes10 ». Sans doute Le Bris voit-il dans cette quête quelque chose de plus universel qu’il aborde dans ses réflexions sur ce qu’il reste d’un homme quand on lui enlève tout (ibid., p. 226), mais en quoi consiste la séparation entre cela et ce que font les auteurs d’autofiction ?
8Cette question est centrale lorsque l’on considère la place qu’occupent Le Bris et ses tentatives de « retour » dans la littérature contemporaine. La plupart des écrivains contemporains, et pas seulement les auteurs d’autofiction, admettent être vivement affectés par la traversée de l’ère du soupçon et essaient de frayer une voie dans la littérature d’aujourd’hui en tenant compte de tout ce qui est survenu à la littérature française entre-temps. Le Bris, lui, veut faire du structuralisme et du Nouveau Roman un hiatus entre la littérature passée et la littérature actuelle. Il veut créer une ligne directe entre ses propres écrits et ceux de Stevenson et de ses contemporains. Il essaie d’établir une histoire cohérente et peu compliquée et de sa propre voie littéraire et de la plus grande histoire littéraire. Cependant, il y a eu bien des écarts par rapport à la ligne droite que Le Bris voudrait faire de la littérature. La mise en question du récit, du sujet et de l’histoire qu’ont appliquée les structuralistes et les Nouveaux Romanciers est non négligeable pour la littérature contemporaine.
9Malgré la traversée de l’ère du soupçon, ce qui importe pour Le Bris, c’est que l’auteur doit absolument croire à ce qu’il raconte, sinon il ne pourra jamais susciter chez le lecteur cette sensation d’attente nécessaire à la lecture de tout roman d’aventure. Dans son introduction à la correspondance de Robert Louis Stevenson et de Henry James, il dénonce la tendance qui consiste à « prétendre contester l’histoire au fur et à mesure qu’elle progresse, ne consentir à raconter une histoire que pour mieux décevoir ». Selon lui, ce ne sont :
que de pauvres ruses et même une malhonnêteté, qui ne peuvent masquer le simple fait que lire un roman c’est d’abord, croire, être ravi, emporté – et qu’un romancier ne peut prétendre obtenir la créance de ses lecteurs s’il ne commence pas par croire lui-même à ce qu’il raconte11.
10Il condamne ailleurs ceux qu’il appelle les « branchés de Libé » pour leur « peur d’être dupes12 ! ». Dupes de quoi ? Du récit, de l’histoire, du sujet, de ces choses chères à Le Bris et qu’il croit devoir accepter, et raconter, tels quels.
11Comme nous l’avons vu, Le Bris prend comme repères l’œuvre de Robert Louis Stevenson et la théorie de Jacques Rivière, et c’est en s’appuyant sur leurs idées qu’il a formulé sa propre théorie de la littérature. Il prétend que la situation actuelle de la littérature française est comparable à celle du tournant du siècle dernier, la période où Michel Raimond a identifié une crise du roman13. À cette époque Rivière voyait en Stevenson et ces autres romanciers anglophones l’espoir de la littérature française. Il croyait que le renouvellement de la littérature française pourrait se faire par l’emprunt à la littérature étrangère14, et tout particulièrement au roman d’aventure à la Stevenson. Le Bris qualifie ces parallèles en citant les exemples de résistance à l’esprit du temps incarnés dans l’œuvre de Stevenson et de Conrad15. Il considère le retour actuel à une telle conception de la littérature comme « une arme contre l’esprit du temps (ibid., p. 133) ».
12L’importance de Rivière ne peut être négligée si l’on note que le comité de rédaction de la revue Gulliver a choisi comme épigraphe à sa première édition une citation de Jacques Rivière :
Nous sommes à un de ces moments où l’on s’aperçoit tout à coup que quelque chose a bougé. Comme un bateau qui pendant la nuit tourne sur son ancre – et au matin la proue est tournée vers le large – la littérature a pris une orientation nouvelle16.
13Cette épigraphe est laissée sans commentaire, comme si l’orientation nouvelle que Rivière identifie est celle de la littérature en 1990, et non celle de 1913. Presque un siècle s’est déroulé entre-temps et bien des changements se sont produits dans la littérature française. Pourtant, Le Bris et ses confrères veulent créer un récit linéaire de l’histoire littéraire et imposer une cohérence trompeuse menant de Stevenson directement à Le Bris, ce qui laisserait une grande lacune dans l’histoire de la littérature française.
14Ce qui attire Le Bris chez Stevenson, c’est sa capacité à écrire des romans d’aventure qui suscitaient chez le lecteur une attente haletante, mais non sans intelligence. Dès lors nous comprenons que, malgré ses protestations contre tout ce qui est théorie, idéologie ou avant-garde dans la littérature contemporaine, Le Bris admire la théorie de Stevenson, et le considère comme appartenant, avec Conrad, à l’« avant-garde17 ».
15Malgré la prolifération de ses écrits, il semble que Le Bris a attiré relativement peu d’attention critique. Jean-Didier Urbain a réfuté certains de ses propos dans un article de 200018 et, dans La Nouvelle Fiction, Jean-Luc Moreau signale l’importance de sa « lutte contre « L’Empire des Signes » et de son « annonce d’un nouvel âge de la fiction19 ». Cela mis à part, la plupart de la « critique » concernant Le Bris consiste en des louanges et en l’auto-félicitation des privilégiés qu’il compte parmi ses amis « écrivains-voyageurs », tels que Nicolas Bouvier, Kenneth White et Gilles Lapouge.
16Ceux-ci comptaient parmi les membres du groupe qui a écrit le manifeste Pour une littérature voyageuse, publié en 1992 et puis réédité en 1999. Dans ce manifeste, Le Bris avance sa théorie selon laquelle le seul espoir de la littérature française réside dans « une littérature qui dise le monde20 ». La note de l’éditeur n’est pas explicitement attribuée à Le Bris, mais tout porte à croire qu’il en est l’auteur, notamment la tendance de Le Bris à recycler ses écrits – on trouve dans la note de l’éditeur des phrases et des paragraphes reproduits à peu près mot pour mot de ses textes précédents.
17Un élément problématique qui intervient dans cette mission de sauvetage entreprise par Le Bris est justement sa haine pour tout ce qui constitue les idéologies et les institutions littéraires. Tout en s’opposant à celles-ci, il crée sa propre idéologie et construit en quelque sorte sa propre institution. Comme Urbain l’a observé, dans le manifeste Pour une littérature voyageuse, Le Bris et White « au demeurant théorisent à l’envi une « littérature voyageuse » ou une « géopoétique » dans l’instant même où ils dénoncent théorie et théoriciens, sémiologues et anthropologues21 ».
18En lisant les écrits théoriques de Le Bris et ses entretiens, nous revenons sans cesse sur de telles contradictions. Il pense fermement que la littérature meurt si on la confine dans les institutions, mais quand, dans un entretien pour Le Figaro, Sébastien Le Fol lui suggère que le festival « Étonnants Voyageurs » est devenu une institution, et que cela risque de lui nuire, Le Bris répond comme s’il était franchement surpris : « Vous avez quelque chose contre les institutions22 ? ». Il semble que Le Bris ait besoin d’hommes de paille à détruire pour fonder sa propre théorie sur leurs restes, mais qu’il ne réfléchit pas aux implications de ses diatribes contre la théorie et l’idéologie en général quant à ses propres tentatives de créer un mouvement littéraire.
19Nous pouvons aisément interpréter un tel manque de constance dans les écrits théoriques de Le Bris comme un manque de substance dans sa théorie. Pourtant, puisqu’il rejette lui-même les idéologies et les théories comme coupables du meurtre de la littérature, peut-être pour mieux faire état des idées de Le Bris faudrait-il considérer ses créations littéraires. Nous porterons un regard tout particulier sur La Porte d’Or (1986) comme représentant le retour au voyage et sur Les Flibustiers de la Sonore (1998) comme démontrant le retour à l’aventure, et nous considèrerons les deux textes dans le contexte du retour au récit.
20Décrit en quatrième de couverture comme « modèle de ‘travel writing’ », La Porte d’Or commence comme le récit du voyage en Californie entrepris par Le Bris en 1983. Inexorablement les traces des voyageurs précédents commencent à dicter la route que prend Le Bris, et ses réflexions sur ses prédécesseurs et sur son idée de la littérature occultent son propre voyage. La deuxième partie du texte est dominée par la fictionnalisation du séjour en Californie de Robert Louis Stevenson, pendant la ruée vers l’or.
21Les expériences de Le Bris s’entremêlent à celles de Stevenson et avec les méditations sur la littérature, mais il ne réussit pas à décrire tout simplement son voyage. En essayant d’ouvrir les voies d’un ailleurs, Le Bris voyage surtout dans le passé et à l’intérieur de lui-même : il entreprend ce qu’il décrit lui-même comme « une aventure intérieure », et suggère que « l’espace à gagner… n’est pas géographique, d’abord, mais mental – intérieur, imaginaire23 ». Nous n’y trouvons pas la sensation d’attente tant recherchée par Le Bris, peut-être parce que ces espaces ont déjà été parcourus trop de fois. Il veut y trouver l’exotique, et il veut pouvoir le décrire dans un récit linéaire et cohérent mais n’y arrive pas. L’exotisme réside dans le passé et à l’intérieur de lui-même, et nous sentons le regret de Le Bris en constatant cet état de fait.
22Ainsi, la nostalgie d’une littérature passée fait partie d’une nostalgie plus générale d’un temps passé. Nous pouvons voir un parallèle entre le hiatus que Le Bris veut créer entre le roman d’aventure du dix-neuvième siècle et son idée du roman d’aventure, et une certaine nostalgie impérialiste pour les espaces inexplorés et l’exotisme pur. C’est avec regret qu’il note vers la fin de La Porte d’Or que « décidément, aujourd’hui, le monde rétrécit à toute vitesse (ibid., p. 380) ».
23Le voyage de Le Bris est explicitement médiatisé par les textes qui l’ont précédé. Il écrit : « C’est la règle : qui veut s’évader, courir le monde, prendre le large, devra passer d’abord par le récit du vieux marin (ibid., p. 260) » ; et en observant cette règle, il se place dans la tradition des « récits qui vous ont précédé (ibid., p. 260) ». Cependant, il se veut le digne héritier des vieux aventuriers. Nous sommes particulièrement frappés par le fait que dans ce contexte californien il fasse le lien direct entre Stevenson et lui-même, sans tenir compte des autres voyageurs qui l’ont immédiatement précédé, surtout Butor et Baudrillard24.
24En ce qui concerne le retour au récit, les écrits théoriques de Le Bris portent à croire qu’il voudrait que le récit soit toujours linéaire et chronologique afin de créer la sensation d’attente. Évidemment, la complexité de La Porte d’Or n’illustre pas cette volonté. Le récit est non-linéaire et a-chronologique, Le Bris emploie et l’analepse et la prolepse. La construction minutieuse du récit suggère que Le Bris veut créer l’impression qu’il existe une cohérence du voyage, ce que Pasquali décrit comme « la manifestation du désir que les événements réels offrent la cohérence, l’intégrité, la complétude et la clôture d’une image de la vie qui ne peut être qu’imaginaire25 ».
25En revanche, Le Bris prend grand soin d’expliquer que Les Flibustiers de la Sonore « n’est pas un roman historique », « la vérité du roman est d’un autre ordre que celle d’une enquête historique26 ». Ainsi, il peut créer un récit qui offre la cohérence et la complétude car c’est incontestablement une œuvre de fiction. Au premier abord, il semble que dans Les Flibustiers de la Sonore, Le Bris a réussi à créer un roman d’aventure « classique ». Nous y trouvons cette sensation d’attente tellement importante, suscitée par le récit linéaire à travers lequel le destin des protagonistes se déroule. Pourtant, même s’il veut retourner au roman d’aventure à la Stevenson où l’auteur et le lecteur croient également à la fiction racontée, il ne peut pas résister à la tentation d’inclure à la fin une note d’auteur où se retrouve une fois de plus sa notion détaillée de la littérature.
26Lorsque nous analysons de plus près le roman, nous trouvons un effet d’intertextualité peu subtile qui nous renvoie à Fenimore Cooper et Mayne Reid entre autres, et qui révèle les traces de l’héritage littéraire dont Le Bris se veut être le fils. De plus, Nicolas, loin d’être le héros innocent d’un roman d’aventure, est aussi le porte-parole de Le Bris. Nous retrouvons dans sa bouche les idées recyclées de l’auteur sur « l’éternité (ibid., p. 568) », Tailleurs, et « ce qu’il reste d’un homme (ibid., p. 563) ». Bien qu’il proteste de sa filiation directe avec Stevenson, il est clair que Le Bris a bien du mal à réaliser son idéal de « retour » dans sa propre fiction et son récit de voyage, et Ton en vient à douter que la littérature de Stevenson n’ait jamais pu être aussi pure que Le Bris voudrait le croire.
27En l’occurrence, nous voyons les problématiques de la notion de retour telle que Le Bris la comprend. Ce qu’il désire est un simple retour, une marche arrière vers ce prétendu âge d’or qui lui manque. Cependant, en pratique, ceci paraît impossible à accomplir. Car, si nous prenons le voyage comme métaphore, ce que le mot « retour » nous incite à faire, nous pouvons constater que la littérature française n’a pas cessé d’avancer. Certes, elle a fait beaucoup de chemin, elle a subi des épreuves, il y a eu des ralentissements et des accélérations, et elle a acquis des bagages non négligeables en route. Pourtant, d’autres écrivains contemporains ont su tenir compte de tout ce qui est arrivé sur le passage.
28Jean Echenoz27 a ainsi entrepris un retour ludique et conscient à l’aventure. Ce retour plus général au récit s’est montré prêt à affronter une mise en question soutenue par ses propres modalités. La littérature ne doit pas, et ne peut pas, retourner en arrière comme Le Bris semble le croire. Jacques Rivière lui-même avait observé « (qu’)Il ne s’agit pas pour imaginer l’avenir, d’appeler à nous tel quel le passé28 » et tout voyageur, écrivain ou pas, sait bien que l’on n’avance pas en reculant.
Notes de bas de page
1 « Michel Le Bris aventurier littéraire », entretien avec M. LE BRIS, propos recueillis par A. FAVIER, Livres Hebdo, n° 20 (18 mai 1990) p. 55
2 Michel LE BRIS, « Écrire le poème du monde », Gulliver, n° 2 et 3, juin 1990, p. 10.
3 M. LE BRIS, Pour une littérature voyageuse, Complexe, 1999, p. 138.
4 M. LE BRIS, Fragments du Royaume, Vénissieux, Paroles de l’Aube, 1995, p. 206.
5 M. LE BRIS, Pour une littérature voyageuse, op. cit., p. 183.
6 M. LE BRIS, Fragments du Royaume, op. cit., p. 30
7 M. LE BRIS, « mai 1968 : La Liberté retrouvée », Magazine littéraire, février 2000, p. 62.
8 « Ouvrons-nous au monde ! », entretien avec M. LE BRIS, propos recueillis par Sébastien LE FOL, Le Figaro, 21 mai 1999.
9 M. LE BRIS, Le Grand Dehors, Payot, 1992, p. 381.
10 M. LE BRIS, La Porte d’Or, Grasset, 1986, p. 17.
11 M. LE BRIS, Henry James, Robert Louis Stevenson : Une aminé littéraire, Verdier, 1987, p. 28.
12 M. LE BRIS, Le Grand Dehors, op. cit., p. 381
13 Michel RAIMOND, La Crise du roman : des lendemains du naturalisme aux années vingt, Corti, 1967.
14 Jacques RIVIÈRE, Études (1909-1924) L’Œuvre critique de Jacques Rivière à La Nouvelle Revue Française, Gallimard, 1999, p. 349.
15 M. LE BRIS, Le Grand Dehors, op. cit., p. 132.
16 Dans Gulliver n° 1, avril 1990, p. 1.
17 M. LE BRIS, Henry James, Robert Louis Stevenson : Une amitié littéraire, op. cit., p. 63.
18 Jean-Didier URBAIN, « Les Catanautes des cryptocombes – des iconoclastes de l’ailleurs » in Nottingham French Studies Vol.39 n° 1, Spring 2000, p. 7-16.
19 Jean-Luc MOREAU, La Nouvelle Fiction, Critérion, 1992, p. 36.
20 M. LE BRIS, « L’Étonnant Paradoxe de la littérature de voyage », Livres de France n° 208, juin 1998, p. 38.
21 Jean-Didier URBAIN, « Les Catanautes des cryptocombes – des iconoclastes de Tailleurs », art. cit., p. 7
22 Le Figaro.
23 M. LE BRIS, La Porte d’Or, op. cit., p. 151.
24 Jean BAUDRILLARD, Amérique, Grasset & Fasquelle, 1986 ; Michel BUTOR, Mobile : Étude pour une représentation des États-Unis, Gallimard, 1962.
25 Adrien PASQUALI, Le Tour des horizons : Critique et récits de voyages, Klincksieck, 1994, p. 47.
26 M. LE BRIS. Les Flibustiers de la Sonore, Flammarion, 1998, p. 567.
27 Par exemple, L’Équipée Malaise, Minuit, 1999.
28 J. RIVIÈRE, Études (1909-1924) L’Œuvre critique de Jacques Rivière à La Nouvelle Revue Française, op. cit., p. 326.
Auteur
Université de Liverpool (Royaume-Uni)
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Le récit minimal
Du minime au minimalisme. Littérature, arts, médias
Sabrinelle Bedrane, Françoise Revaz et Michel Viegnes (dir.)
2012
Du "contemporain" à l'université
Usages, configurations, enjeux
Marie-Odile André et Mathilde Barraband (dir.)
2015
L’exception et la France contemporaine
Histoire, imaginaire et littérature
Marc Dambre et Richard J Golsan (dir.)
2010
Narrations d’un nouveau siècle
Romans et récits français (2001-2010)
Bruno Blanckeman et Barbara Havercroft (dir.)
2013
La France des écrivains
Éclats d'un mythe (1945-2005)
Marc Dambre, Michel P. Schmitt et Marie-Odile André (dir.)
2011
Le mot juste
Des mots à l’essai aux mots à l’œuvre
Johan Faerber, Mathilde Barraband et Aurélien Pigeat (dir.)
2006
Le roman français au tournant du XXIe siècle
Marc Dambre, Aline Mura-Brunel et Bruno Blanckeman (dir.)
2004
Nomadismes des romancières contemporaines de langue française
Audrey Lasserre et Anne Simon (dir.)
2008