Activités de production et lieux de culte dans le monde antique : quelques remarques
p. 5-14
Texte intégral
1Ce volume recueille les actes de deux rencontres distinctes, mais dont les thématiques nous sont apparues convergentes, au point qu’il semblait logique de les fusionner, au risque d’allonger les temps de parution de l’une et l’autre, et spécialement de la première. De ce retard, nous présentons aujourd’hui nos excuses aux auteurs, en espérant que ces trop longs délais auront du moins permis que l’œuvre collective gagne en épaisseur et cohérence.
2La première de ces rencontres, intitulée « Espaces artisanaux, lieux de culte dans l’Antiquité » a eu lieu en 2014 à Paris dans le cadre des journées de la Société française d’archéologie classique (SFAC). Celle-ci organise tous les deux ans une journée d’études, qui a vocation à refléter la pluralité et la richesse des domaines culturels dont cette société savante s’occupe, depuis l’Orient ancien et l’Égypte jusqu’aux provinces occidentales de l’Empire romain, en passant bien sûr par le monde grec avec ses différentes déclinaisons, ainsi que par l’Italie préromaine et romaine. Si toutes les parties de l’oikoumène ne peuvent être représentées lors de chaque journée d’études, nous veillons du moins à ce qu’un thème fédérateur permette de faire appel à des spécialistes d’horizons divers autour d’une réflexion commune. Celui de « l’artisanat et des sanctuaires » n’a pas été choisi sans hésitation. Nous avions certes conscience du potentiel en quelque sorte transversal du sujet : il présentait de multiples facettes, il était susceptible d’être traité à travers une large gamme d’exemples et d’intéresser tous les secteurs du monde antique. Mais un thème aussi large présentait par là même des inconvénients. À la limite, il n’excluait rien puisque tout, dans un lieu de culte, est objet manufacturé, depuis le gros œuvre du temple et son décor architectural inamovible jusqu’à l’ensemble des offrandes mobilières qui y sont déposées. Pour paraphraser une formule célèbre de Pierre Vidal-Naquet1, l’artisan n’est pas seulement le « héros secret » du sanctuaire antique, il en est le démiurge visible et omniprésent. Le risque était dès lors qu’à force de vouloir trop embrasser, la problématique de cette rencontre ne finisse par se dissoudre, et que le lien thématique entre les communications ne devienne trop ténu. Pour obvier à cette difficulté, pour mieux définir le sujet, nous avons mis l’accent, dans le titre définitif, sur la topographie de ces activités, sur leur contiguïté spatiale ou leur rapport d’emboîtement : « espaces artisanaux, lieux de culte dans l’Antiquité ». Cette approche spatiale et topographique de la production est d’ailleurs celle de nombreux travaux de la dernière décennie, qu’il s’agisse de thèses publiées ou de colloques récents2. Dans tous ces travaux, cependant, ce sont plutôt les rapports entre ville, habitat, ateliers, quartiers artisanaux qui se sont retrouvés au centre de l’attention. Le contexte envisagé dans la journée d’études de la SFAC en 2014 était au contraire, spécifiquement, celui du sanctuaire3. Les cas retenus ont été envisagés selon trois axes, qui ont constitué les trois parties de la rencontre : d’abord ce que nous avons appelé la « fabrique du temple » (entendue au sens de la construction, du décor, et de l’entretien de l’édifice de culte, au prix d’un faux-sens volontaire, sur lequel on reviendra) ; ensuite la production des offrandes, sur place ou spécifiquement destinée au sanctuaire ; enfin, parce que les espaces cultuels ne se restreignent pas au temple et à ses annexes, nous avons aussi voulu inclure dans le panorama deux types d’espaces privés qui n’en abritent pas moins des rites périodiques : la maison et la boutique d’une part ; les nécropoles d’autre part. Cette dernière section de la table ronde de Paris, qui était intitulée « Au-delà du sanctuaire », ne constituait pas seulement un élargissement du propos. Elle voulait être un véritable renversement de perspective ; elle n’a cependant pas été incluse dans le présent volume.
3La deuxième rencontre s’est tenue en octobre 2016 à Naples, lors d’un colloque international organisé par le Centre Jean Bérard, en collaboration avec ARTEHIS-UMR 6298 et Archimède-UMR 7044 : « Espaces sacrés et espaces de production : quelles interactions dans les nouvelles fondations ? ». Les cités antiques, à la fois lieux de production et de consommation4, ont été étudiées principalement au prisme de la culture matérielle. Or celle-ci nous renseigne davantage sur la sphère de la consommation5. Mais le nombre de plus en plus important de contextes et ateliers de production fouillés dans les dernières décennies a contribué à changer la donne6. En renouant avec la question des « quartiers » artisanaux, objet notamment du colloque lillois7, et pour aller plus loin dans l’analyse, nous avons alors essayé de répondre à un faisceau de questionnements se rapportant aux relations topographiques entre espaces artisanaux, lieux de cultes et nouvelles fondations. Aux deux notions d’espaces artisanaux et de lieux de culte, déjà présentes dans la journée de la SFAC, nous avons ajouté celle de « nouvelles fondations », entendue à la fois comme une nouvelle communauté qui se forme, une communauté qui se crée nouvellement ou bien qui est refondée à partir d’une ancienne fondation. Est-ce que, dans ces villes nouvelles, l’implantation des ateliers est en relation avec la planification urbaine ? Dans quelle mesure peut-on mettre en évidence une planification pour les activités économiques, de production et de vente ? Aussi curieux que cela puisse paraître, aucune étude n’a été réalisée jusqu’ici à partir de cette perspective. Ainsi ce colloque a-t-il permis de mettre en exergue une grande diversité de situations – dans la Péninsule italienne, en milieu grec, étrusque et romain, de la Grande-Grèce à la mer Noire – qui permettent de reconsidérer avec un regard neuf l’historiographie sur le sujet, et de souligner entre autres l’importance du contexte8. Par le biais de ces questions, les approches spatiale et topographique convergent donc dans leurs aspects les plus concrets et les plus significatifs.
4Nous en déduisons que les rapports entre l’atelier, le lieu de culte et leur environnement doivent être envisagés avec prudence. La proximité topographique n’est pas la clef de tout. On en prendra un exemple, tiré des recherches de l’un des auteurs de cette introduction : la même année que la rencontre de la SFAC paraissait le deuxième volume de la série consacré au site lucanien de Civita di Tricarico, sous-titré justement Habitat et artisanat au centre du plateau9. Un atelier de coroplathe, dont les vestiges regroupaient des moules et des produits semi-finis, a été retrouvé dans une maison à pastas intra-muros. La destination de ces objets était probablement funéraire, tandis que l’atelier n’entretenait apparemment aucun rapport avec un petit lieu de culte pourtant tout proche, à 70 m à peine, les statuettes trouvées dans ces deux contextes n’ayant rien à voir les unes avec les autres. Chaque cas de figure doit donc faire l’objet d’une étude minutieuse. Toutefois, c’est en adoptant une approche spatiale que l’on a les meilleures chances de pouvoir répondre à des questions comme celles-ci : trouve-t-on des ateliers dans le sanctuaire ? Juste à côté de celui-ci ? Structurellement liés à lui, ou installés là de manière opportuniste ? Des ateliers permanents ou provisoires ? De telles interrogations servent de départ à notre réflexion.
5Le chercheur rencontre d’emblée une difficulté majeure lorsqu’il veut étudier l’articulation entre production et sanctuaires : la définition même de l’artisan – nous n’emploierons ici ce terme que par commodité de langage – et le périmètre de ses activités. D’un point de vue historiographique, force est de constater que l’« artisanat » reste un concept très francophone – pour ne pas dire français10. Il y a eu, depuis une trentaine d’années, un resserrement constant de la recherche vers l’étude des seuls objets manufacturés, entendus comme ceux qu’on peut et qu’on sait retrouver en fouille (essentiellement donc la céramique, les métaux, les matières dures animales et, éventuellement, les textiles). En dépit de la multiplication des rencontres sur « l’artisanat » depuis la fin des années 1990, on n’en propose que rarement des définitions. Seul A. Ferdière « […] limite le terme d’artisanat à la production d’objets manufacturés, à l’exclusion donc des métiers alimentaires (boulangers, bouchers...) ainsi que des métiers de la construction proprement dite ; l’acquisition ou la production de matériaux de construction (pierre, chaux, terres cuites architecturales...) peuvent toutefois être prises en compte ici11 ». Plus généralement, au-delà de cette exclusion des productions alimentaires ou de construction, la notion d’artisanat reste dépendante, particulièrement dans son application au monde romain, d’un jugement de valeur modernisant, hérité du xixe siècle : consciemment ou non, on considère que l’« artisanat » ne serait qu’une simple étape dans la marche à l’industrialisation. Cette vision est-elle réellement opérante ? Peut-être vaut-il mieux recentrer le discours sur la notion de savoir-faire, que celle-ci renvoie à la technè grecque ou à l’ars latine. Nous proposerons donc de nouveau ici une définition du métier qui permette d’englober les formes les plus variées de production, qu’elles aient ou non laissé des traces matérielles : « activité fondée sur la mise en œuvre d’un savoir technique, nécessitant l’emploi d’outils (cognitifs ou matériels) et qui tend au dégagement d’une plus-value12 ».
6Pour percevoir les relations entre activités de production et espaces dédiés aux pratiques religieuses, on s’interrogera sur l’existence (ou non) d’une spécialisation de l’atelier, que l’on entend ici au sens d’équipe de gens de métier, sans donc nécessairement le limiter à la seule notion d’espace circonscrit et aménagé dans lequel prennent place les processus de fabrication. Il va cependant de soi que l’exploitation des données issues de la découverte d’un atelier « physique » est de la plus grande importance. Quel que soit le cadre adopté, la nature du lien qui unit l’homme de métier au sanctuaire n’est pas sans présenter de difficultés d’approche.
7Dans le monde grec, l’interaction entre les espaces sacrés et de production trouve son exemple le plus célèbre dans l’atelier de Phidias à Olympie, certainement dans la première moitié du ve siècle av. J.-C.13. On peut évoquer d’autres cas, comme celui de Némée, où ont été découverts des fours de potiers qui ont produit les tuiles du temple de Zeus du ive siècle av. J.-C., et l’édifice C du sanctuaire d’Apollon d’Érétrie, identifié comme un atelier de bronzier installé dans le courant du viiie siècle14, ou les chantiers pour la construction même des édifices des sanctuaires, comme les ergasteria que l’on identifie sur le plateau de l’Acropole d’Athènes ainsi que sur ses flancs sud-ouest. Si M.-C. Hellmann rappelle bien qu’un sanctuaire était un domaine appartenant à une divinité, qui « supposait expressément une délimitation, pour tracer la frontière entre le sacré (à l’intérieur) et le profane (à l’extérieur), le pur et l’impur15 », il est important de souligner que la distinction entre domaine du sacré et du public était mal tranchée dans le détail. Ainsi, si l’on retrouve, à l’intérieur des espaces sacrés, plusieurs exemples d’édifices civiques, bouleutéria et prytanées en particulier, comme les cas des sanctuaires d’Apollon à Délos, à Thermon et à Didymes, il faut approfondir la question des espaces de production.
8Au-delà des ateliers attestés à l’intérieur du péribole qui définit le sanctuaire, les questions des artisans et de leur distribution dans l’espace trouvaient leur place également dans le cadre de la pensée philosophique. Dans les Lois de Platon, l’organisation spatiale de la cité est un point décisif pour le bon fonctionnement de ses activités et de ses institutions. Le philosophe conçoit son modèle dans une nouvelle fondation, sans contrainte préalable, et propose un système de division de la campagne (VIII, 848c-e) à travers un ensemble de douze villages (kómai) distribués dans le territoire, permettant la meilleure occupation des terres : dans chaque village, on devrait construire une place publique (agorá) et un temple (hierón), puis édifier des maisons (oikodómiai) autour de chacun des temples. En parlant des artisans, il propose une division en treize parties, le centre urbain étant une, plus les douze autres dans le territoire, de sorte à ce que, dans tous les villages, il y ait tous les ouvriers (demiourgoí) de différents corps de métier utiles aux cultivateurs (georgoí)16. Il y a là, dans le domaine de la théorie, de la conception de la cité idéale, une interaction forte entre l’organisation des espaces de la campagne, à travers les marques du sacré, et le domaine de la production, avec la présence des ouvriers ou artisans, les demiourgoí.
9Dans le monde romain occidental, le sanctuaire n’a ni autonomie juridique, ni revenus propres, sauf à de rares exceptions qui résultent de circonstances historiques particulières, comme celui de Diana Tifatina près de Capoue. Le sanctuaire est géré par les magistrats de la cité qui afferment les travaux de construction et de réfection. Il n’existe pas – cette fois-ci au sens propre, médiéval et moderne du terme – de « fabrique du temple » comme on parle de fabrique d’une église, de « veneranda fabbrica del Duomo » à Milan ou à Florence, c’est-à-dire d’un conseil « de clercs et de laïcs administrant les fonds et revenus affectés à la construction, à l’entretien d’une église », selon la définition des dictionnaires. Les biens des temples sont administrés par la cité, comme l’a réaffirmé un numéro spécial (2009) de l’Archiv für Religionsgeschichte, sur les bona templorum, coordonné par John Scheid17. Les sanctuaires comme les édifices publics sont res nullius in bonis, rappelait à cette occasion le regretté Yann Thomas. Par conséquent, pouvons-nous ajouter, le cadre approprié dans lequel étudier l’intervention des corps de métier sur le temple est l’adjudication publique des travaux. Les corps de métier intervenant dans la réalisation d’un lieu de culte, quelle que soit son échelle, restent directement sous le contrôle du maître d’ouvrage : la mise en œuvre du savoir-faire s’adapte à la demande. Il n’existe pas de spécialistes de la construction religieuse identifiés en tant que tels dans l’épigraphie latine. Ce n’est éventuellement que pour la décoration architecturale que la question peut être posée.
10À cela s’ajoute le fait que, dans le monde romain tout au moins, le sanctuaire non seulement n’a pas d’existence juridique propre, mais n’a même pas, à la limite, d’existence du tout. À preuve le fait qu’il n’existe pas en latin de terme qui traduirait ce que nous appelons communément « sanctuaire », c’est-à-dire le lieu de culte dans sa globalité avec son temple, ses annexes de toute nature, parfois un périmètre enclos. Lorsque les inscriptions veulent parler, par exemple, de la création d’un sanctuaire ex nihilo, elles sont obligées d’énumérer, en les juxtaposant, les parties du lieu de culte, faute de terme pour définir celui-ci globalement18. Une inscription de Volubilis (CIL VIII, 21825) mentionne par exemple l’achat d’une area privée de la part des cultores domus Aug(ustae) qui y font construire un temple, des portiques, et y placent une statue. Donc, il n’existe pas de réalité englobante, mais seulement des espaces aux statuts très différents. Dans ces conditions, parler d’espaces artisanaux à l’intérieur ou au dehors du sanctuaire est difficile et subjectif.
11Les difficultés deviennent plus grandes encore lorsqu’on passe aux offrandes. Car, si on voit bien que, dès qu’il s’agit du chantier de construction et de l’entretien, les équipes d’artisans travaillent sur commande de l’autorité qui gère le sanctuaire et interviennent sur le temple même, la situation est plus complexe dès lors qu’il s’agit des offrandes et de leurs producteurs. Ont-ils d’autres rapports que ceux de contiguïté opportuniste avec le sanctuaire ? Et existe-t-il d’ailleurs des artisans spécialisés pour répondre à la seule demande des dévots ? La fréquentation des « sanctuaires » est-elle suffisante, dans le cas d’une production spécialisée, pour permettre le développement d’une activité pérenne ? Une image valant mieux qu’un long discours, on se contentera d’illustrer ce propos en reproduisant un plan partiel du sanctuaire d’Angitia sur les rives du Lac Fucin en Italie Centrale (fig. 1) : est-il possible d’aller au-delà de la simple constatation d’une proximité topographique entre les temples alignés sur une terrasse au lieu-dit Tesoro et le four en contrebas19, et d’en tirer des indications sur le statut de l’atelier ? Il faut se garder en ce domaine des déductions hâtives. On citera à ce propos un exemple-limite, de Rome même. Rodolfo Lanciani, suggestionné par les grandes quantités d’ex-voto anatomiques trouvés en 1885 lors de la construction des quais du Tibre, en face de l’Île Tibérine et du temple d’Esculape, y voyait le stock d’une échoppe d’objets de piété20. Il s’agissait bien sûr, plus simplement, d’une décharge d’offrandes. Ce contre-exemple incite à la prudence, avant d’essayer de reconstruire une « économie du sanctuaire », un cycle de production et de vente des objets destinés au groupe humain qui le fréquentait lors des fêtes périodiques. Il incite également à ne pas systématiquement prendre la standardisation plus ou moins grande du mobilier archéologique pour la preuve d’une production in loco, et, moins encore, en déduire la présence de stocks. Une fois de plus, il est difficile d’aller plus loin dans l’interprétation, sans fouille ni étude d’ateliers « concrets » attenants aux lieux de culte, dont on ne peut que souhaiter la multiplication et la publication analytique.
12L’« économie du sanctuaire » pourrait aussi être envisagée d’un point de vue en quelque sorte symétriquement inverse. Non plus comme la production de biens destinés au lieu de culte, mais au contraire générés par le sanctuaire en tant que celui-ci est le lieu du sacrifice, et qu’il est donc producteur, avant tout de viande et d’abats, mais aussi de peaux et d’os. Cette perspective, malgré son importance, n’a pas été privilégiée ici, avant tout parce qu’elle a été amplement traitée, du point de vue du marché de la viande, dans un colloque parisien de 200721. Par ailleurs, pour les peaux des animaux abattus, il suffit de renvoyer à la Lex aedis Furfensis de 58 av. J.-C. qui stipule que, lorsqu’on offre un sacrifice animal à Jupiter Liber, la divinité titulaire du temple, ou au Génie de Jupiter, peaux et cuirs reviennent au sanctuaire22. Une fois la res diuina effectuée, la fressure offerte à la divinité et la viande destinée aux hommes consommée, ce qui reste appartient de droit au sanctuaire – sans doute pour être revendu à son profit dans la plupart des cas, sinon dans tous. Quant à l’artisanat des matières dures d’origine animale, s’il est parfois documenté dans les lieux de culte23, cette utilisation opportuniste d’un sous-produit de la découpe bouchère devait sans doute être fréquente de la part d’artisans opérant par commodité sur place, au plus près de la matière première, sans pour autant entretenir avec le sanctuaire de lien autre que de circonstance.
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13Ce volume s’organise en quatre parties. La première propose deux visions d’ensemble, pour recouvrir les principaux enjeux des dynamiques de production artisanale dans les mondes grec (G. Sanidas) et romain (M. Flohr). Du côté grec, l’exemple des cités du nord de l’Égée a montré le « rôle structurant des espaces sacrés, mais aussi leur fonction d’espace collectif ou même civique en association avec les places publiques des cités, ainsi que l’importance de la métallurgie dans l’implantation des nouvelles communautés » (G. Sanidas). Même si le contexte romain ne montre aucune relation intrinsèque entre les domaines du sacré et de l’artisanat, il a pu exister un effet de symbiose où leur proximité topographique profitait aux deux (M. Flohr).
14Bien qu’il n’existe pas pour l’Antiquité classique l’idée d’une « fabrique du temple », au sens que cette expression véhicule aux époques médiévale et moderne, notre deuxième partie ainsi nommée s’intéresse aux ateliers, pour la plupart temporaires, dont l’activité est la production pour la construction d’un temple et qui sont installés dans sa proximité immédiate. Cette question est analysée à partir des inscriptions reproduisant les comptes de construction dans les sanctuaires de Délos, Delphes et Épidaure par V. Mathé. Pour le monde romain, deux types de productions spécifiques sont analysés : les terres cuites architecturales, notamment pour le revêtement des toits, en Italie centrale dans le vie s. av. J.-C, à l’époque de Tarquin le Superbe (P. Lulof) ; et les vestiges de production métallurgiques à proximité du temple de la Grange des Dîmes à Avenches, en Suisse, au ier s. apr. J.-C. (A. Duvauchelle).
15La production d’objets destinés à une divinité, des offrandes donc, constitue notre troisième partie. D’emblée, A. Muller nous met en garde sur les difficultés d’attribuer la destination finale des objets d’un atelier, qu’il soit de céramique ou de coroplathie : la proximité topographique d’un lieu sacré ne saurait être l’élément déterminant. La même question a été posée dans le contexte de l’Italie centrale à l’époque médio-républicaine par I. Manzini, à partir des cas de Teanum et de Praeneste. À partir d’anciennes et de nouvelles fouilles, menées en 2015, la contribution de M. Osanna, C. Rescigno et L. Toniolo s’intéresse au contexte très complexe des productions artisanales dans les installations du portique oriental du forum, situées à proximité du sanctuaire d’Apollon à Pompéi. Enfin, H. Di Giuseppe propose une synthèse sur la production de la céramique à vernis noir en Italie à l’époque médio-républicaine, notamment les productions identifiées grâce à des petites estampilles.
16La dernière section est consacrée à des cas d’étude des cités grecques, italiques et romaines, dans le contexte spécifique des nouvelles fondations. Comme pour Platon, le cadre de fondations nouvelles offre davantage de liberté pour la définition des espaces dans ces cités, ce qui permet de s’interroger sur la volonté d’établir des activités artisanales ayant un rapport topographique étroit avec un sanctuaire, sans contraintes préalables fortes. Ainsi, nous présentons quatre cas d’étude provenant du monde colonial grec : les colonies achéennes de Sybaris, Crotone et Caulonia (M.R. Luberto) ; Poseidonia et Fratte (M.L. Rizzo, M. Scafuro et A. Serritella) ; les colonies du Pont occidental d’Istros, Orgamè, Olbia et Apollonia du Pont (A. Baralis, D. Nedev et T. Bogdanova) ; et le cas particulier de la production de la céramique figurée italiote de l’arc ionien (F. Silvestrelli, G. Zuchtriegel). Les mondes italique et romain sont représentés par deux contributions, respectivement sur Pontecagnano (L. Cerchiai, T. Cinquantaquattro et A. Lupia) et Alba Fucens (R. Di Cesare et D. Liberatore). Sans vouloir généraliser excessivement les données provenant de l’ensemble de ces cas spécifiques, analysés précisément et dans leur contexte, il ressort un comportement plutôt opportuniste, où les activités artisanales pouvaient bénéficier directement de leur proximité topographique avec les lieux sacrés et où ces lieux pouvaient également profiter, y compris économiquement, de la présence des ateliers.
17En définitive – et c’était là l’ambition de ces deux rencontres – point de vue économique et archéologie de la construction, analyse spatiale, approche technologique, examen du décor et de l’objet offert doivent se conjuguer pour recomposer une culture matérielle des lieux du religieux à partir des acteurs comme des espaces de fabrication ou de mise en œuvre.
Bibliographie
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Notes de bas de page
1 Vidal-Naquet 1991, p. 31-33.
2 À titre d’exemples, quelques colloques des dix dernières années où tout ou partie des communications présentées développent une approche topographique : Chardron-Picault 2010 sur l’artisanat urbain ; Fontaine, Satre, Tekki 2011 sur la ville au quotidien ; Esposito, Sanidas 2012 sur les « quartiers » artisanaux ; Wilson, Flohr 2016 sur les espaces urbains de production. Plusieurs sessions du 19e International Congress of Classical Archaeology (Cologne/Bonn, 22-26 mai 2018) étaient centrées sur les espaces de production en prenant acte de ce qui est appelé le « spatial turn » dans le monde anglo-saxon : https://books.ub.uni-heidelberg.de/propylaeum/catalog/series/aiac2018. En ce qui concerne les thèses, on renverra, là encore sans exhaustivité, à Monteix 2010 sur Herculanum et Pompéi, à Flohr 2013 sur les fouleries en Italie, à Amraoui 2017 sur les espaces de production en Algérie. Voir aussi Brun 2009 et Médard 2020.
3 Sur l’emploi du terme de « sanctuaire », voir infra.
4 À ce propos, le colloque de Tarente de 2015 (Atti Taranto 2015) s’interrogeait sur l’interaction entre les productions et les commanditaires dans les milieux coloniaux d’Italie méridionale : en mettant en relation les centres de production avec les lieux de consommation, on attirait également l’attention sur les contacts culturels entre Grecs et populations italiques.
5 Voir à cet égard le volume publié par Biella et al. 2017 et en particulier les p. 1-2 de l’introduction.
6 Supra, n. 4.
7 Esposito, Sanidas 2012.
8 Le colloque napolitain avait donné une large place à une table ronde finale animée par Véronique Chankowski (Univ. Lyon 2), Olivier de Cazanove (Unv. Paris 1), Mario Denti (Univ. Rennes 2), le regretté Enzo Lippolis (Univ. Rome La Sapienza), Massimo Osanna (Univ. Naples Federico II) et Francis Prost (Univ. Paris 1). Nous tenons à les remercier tous pour leurs contributions au débat et à l’analyse. Cette discussion a en effet permis de retenir quelques éléments fondamentaux et d’envisager des pistes de réflexion très intéressantes. E. Lippolis a par exemple évoqué la nécessité de distinguer les contextes et les chronologies pour essayer de comprendre si les vestiges sont le témoignage d’un système organisé et si cette organisation change dans le temps. De fait nous avons affaire à une documentation très inégale selon les périodisations, avec une difficulté majeure pour cerner la période archaïque. Comme l’a souligné E. Lippolis, il est primordial de distinguer une économie fondée sur les ressources du sanctuaire d’une économie qui se développe pour le sanctuaire et pour le fonctionnement du culte. Cette question recoupe par ailleurs celle de la définition des sanctuaires en tant qu’« accumulateurs de valeur », par les consécrations, par les biens : s’ils sont des grands propriétaires, il s’agit néanmoins d’une propriété publique d’un genre particulier, c’est-à-dire d’une propriété qui est en réserve sous le patronage des dieux, les artisans pouvant sans doute retirer un prestige social si leur atelier est installé dans un espace appartenant au sanctuaire. Faut-il envisager un modèle libéral de fonctionnement pour la Grèce et très probablement pour la Grande-Grèce ? Comme l’a rappelé V. Chankowski, la topographie ne suffit pas : on localise des ateliers dans une zone que l’on nomme « zone sacrée », mais en réalité nous ne sommes pas forcément face au cas d’une production qui serait celle d’un domaine sacré, comme au Proche-Orient ou en Égypte. Il faut en outre prendre en compte la césure imposée par la monétarisation : comment cette césure agit-elle entre l’époque archaïque et la période classique ? M. Osanna a souligné l’importance d’élargir la perspective aux aspects juridiques, au-delà des aspects économiques. Il faut considérer les changements qui apparaissent à partir du ive siècle, notamment en Italie, avec l’essor des sanctuaires italiques et les nouvelles formes de fréquentation sociales par des classes intermédiaires qui jusque-là n’avaient pas eu de visibilité dans l’espace sacré. M. Denti a souligné le rôle herméneutique des pratiques archéologiques contemporaines qui développent, sur le terrain, des stratégies de fouille et d’interprétation spécifiques aux contextes de production. Par ailleurs, ce n’est pas parce qu’un atelier est proche d’un sanctuaire qu’il a nécessairement un lien organique avec ce sanctuaire. Comme l’a rappelé F. Prost, dans le cas spécifique des nouvelles fondations, la question se pose notamment de savoir si les sanctuaires génèrent finalement une économie qui permet de produire des objets participant à la définition de l’identité de cette communauté. Est-ce que l’on peut dire que, lorsqu’il y a une fondation coloniale, l’implantation d’un culte génère un certain type d’objet particulier qui nécessite une production ad hoc et qui engendre aussi une activité économique conséquente ?
9 Cazanove, Féret, Caravelli 2014.
10 Il suffirait de comparer les approches nationales décrites par Flohr et Wilson (2016) en général, Salvaterra et Cristofori (2016) pour l’Italie ou Brun (2016) pour la France, pour se rendre compte des particularismes nationaux. Par ailleurs, la Suisse, bien que partiellement francophone, paraît avoir suivi une trajectoire distincte (Amrein et al. 2012).
11 Ferdière 2001, p. 3. Cette distinction proposée par A. Ferdière semble largement partagée, si l’on en juge par l’angle d’approche qu’adoptent généralement les communications prononcées lors de colloques sur des thèmes liés à la production.
12 Monteix 2011, p. 13.
13 Mallwitz 1972 ; Mallwitz, Schiering 1964 ; Hellmann 2006, p. 148.
14 Hellmann 2006, p. 46.
15 Hellmann 2006, p. 175.
16 Voir un essai de confrontation de la théorie platonicienne avec les données de terrain dans Pollini (à paraître).
17 Scheid 2009, p. 1-4 ; voir aussi Thomas 2002.
18 Cazanove, Méniel 2012, p. 9 ; Cazanove 2018, p. 124‑126.
19 Celui-ci, d’après les quelques informations disponibles, aurait servi à la cuisson des terres cuites votives (Cairoli 2001, p. 259 et fig. 3).
20 Voir aussi Besnier 1902, p. 237‑238 : « M. Lanciani suppose, avec beaucoup de vraisemblance, que les rues qui conduisaient du Champ de Mars au temple d’Esculape en passant par le pont étaient bordées de boutiques où l’on vendait aux fidèles des objets de terre cuite préparés à l’avance. De tout temps on a élevé aux abords des lieux de pèlerinages des baraques pour les marchands d’objets de piété. Le malade qui venait invoquer dans l’île Tibérine l’assistance du dieu médecin passait devant les échoppes où s’offraient à ses regards des représentations figurées de toutes les parties du corps ; il n’avait qu’à choisir, d’après la nature de son mal et les ressources de sa bourse ; il se présentait au sanctuaire les mains pleines. »
21 Van Andringa 2007.
22 CIL IX, 3513 : […] sei quei ad huc templum rem deiuinam fecerit Ioui Libero aut Iouis Genio pelleis | coria fanei sunto. « […] si quelqu’un fait auprès de ce temple un sacrifice à Jupiter Liber ou au Génie de Jupiter, que les peaux et les cuirs deviennent propriété du sanctuaire » ; voir Laffi 1978.
23 Bertrand, Salin 2010.
Auteurs
Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ArScAn.
Université de Bourgogne, Dijon, ARTEHIS.
Université de Rouen-Normandie, GRHis.
Université de Haute-Alsace, Mulhouse, Archimède.
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